Mercredi 10 septembre 3 10 /09 /Sep 14:32

Je me lève vers midi.

Ne  croyez pas  que  me  lève de  mon lit, et que  j’ai dormis comme  une enfant bien heureuse. Je  me lève de  ma  terrasse sur laquelle j’ai passé le restant de la nuit après mon retour de  chez MON homme.

De  toute  manière  à présent  plus  personne  n’en voudrait. Donc il est à moi, je doute  que  quiconque ose me dire le contraire.

 

La  pluie  a  continué de tomber  jusqu’environ six  heures du matin, la ville s’est dégagée de son aura grisâtre et  a  laissé  place  à un silence de  mort. C’est le  cas  de  le  dire.

Je  ris silencieusement avant de  laisser  place  aux  doutes. J’ai tué  un être  humain. J’ai tué  l’homme que  j’aimais.

 

Le  soleil se  lève  doucement dans le ciel, laissant  apparaître aux yeux de tous, une ville  dévastée par les vents et la pluie. Je suis  son identique.

Accroupie sur  un coin de la terrasse les  cheveux humides, méchés en paquets, emmêlés au maximum, tombant sur mon visage comme un voile de deuil d’une  veuve éplorée.

Cependant la veuve a un sourire tendu aux  lèvres, une  veuve sombre, une  veuve sombrement heureuse. Mon homme  est mort, mon homme est mort et  je  suis sauvée. Toutes  les femmes à qui il aurait  pu briser le cœur sont sauvées. Si cela  se trouve, j’ai sauvé des  vies, la  mienne  en premier.

Le  soleil éclaire  ma  peau blanche, un rayon glisse sur l’un de  mes iris, illuminant mon regard, brandissant une ribambelle de couleurs et de surfaces différentes, je le sens le caresser la peau, le  visage  entre mes  cheveux. Il réchauffe  mes  bras glacés par la nuit. Mes  jambes  nues  reposent dans  la  flaque d’eau de  pluie  qui s’est formée sur le sol, des feuilles  mortes  se  collent à ma  peau, éclairées par le  miroitement de l’eau révélant chaque couleur et la faisant étinceler.

Ma  petite  robe  noire toute  plissée  est bonne  à jeter, abîmée de  partout  après m’être étalée dans les escaliers…

Doucement  j’entends la  ville reprendre  son souffle  et  recommencer  à vivre. Une  tempête essuyée, un mort  découvert, la  vie continue  son cours. Les  sirènes d’ambulances ou de  police commencent  à me donner une sérieuse migraine, et je me lève enfin.

En pénétrant dans l’appartement je jette  un coup d’œil à l’horloge, midi. Je me dirige  vers  la douche et me glisse  sous l’eau chaude, appréciant la plus  délicieuse des caresses que j’ai connues jusqu’alors.

Aucun homme  ne m’a jamais  donné  cette  sensation de  douce  euphorie, de  caresse continue  jusqu'à que je décide de la stopper, de  confort sans  limite. Aucun n’est capable de  me rendre heureuse puisqu’il part  toujours avant que je l’aie décidé.

J’attrape un treillis gris foncé ainsi qu’un haut blanc près du corps et me dirige vers la cuisine pour me préparer  à manger. J’avoue que jusque là ma  vie ne semble pas  avoir  changé mais…

-Mince…

Je  pose  ma main sur  mon front et fronce les  sourcils. Je  n’ai plus  le  couteau dont je souhaitais me servir pour couper cette fichue viande. Je respire et ferme les  yeux, je ne  sais même plus ce qui m’ennuie le plus, avoir  tué  un homme  qui de toute manière en avait fini avec  moi, ou bien avoir  abandonné mon couteau favori, qui lui ne  m’aurais jamais laissée seule, et  dont  j’ai toujours  besoin.

D’un point de vue  pratique  je crois que  c’est le  couteau…

J’écarquille les yeux  de  stupeur face  à mes  pensées. J’ai tué  un homme, et  je  ne  pense  qu’à des  choses  matérielles.

J’attrape vite mes clefs et  mon sac à main, me  maquillant  un minimum et  sors  dans  la  rue afin de  me  changer les  idées. Avant tout j’emmène ma voiture au shampouineur pour  la  nettoyer de toutes les feuilles amassées sur sa carrosserie, et par la même occasion des  quelques traces  de  sang sur la portière.

Quelques minutes plus  tard  je  m’engage dans  une  ruelle et  pénètre dans  un vieux  bar assez  sombre.

L’ambiance se  veut chaleureuse mais  l’état de la tapisserie et des sièges ne le rend que glauque.

Je  m’installe  promptement au bar, posant mon divin popotin sur  l’affreux tabouret toujours casse  pied à escalader et commande un pastis sans  un sourire  au serveur pourtant bien mignon qui semble  me faire  une  œillade complice.

Complice de  quoi ? D’avoir remarqué  qu’il était  beau ? Ca mon chou tout  le  monde  l’a remarqué.

Et  ce  que  je  remarque  aussi c’est  que  tu dois  être de  la  même  trempe  que  Jim et tous ses prédécesseurs. Les heures passent  et  j’enchaîne verre sur verre, méditant  sur mon passé, mon acte et  mon avenir. Je  l’ai tué… J’ai tué  un homme.

Non jamais cela  ne  sortira d’entre mes  lèvres, j’en fais  le  serment.

Il le  méritait.

Tu le  méritais.

Je t’aime.

Je t’aimais.

Ils le méritent.
Par Absynthe - Publié dans : Pure Vengeance (Finie)
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Mercredi 10 septembre 3 10 /09 /Sep 14:38



- C’est bien lui ? Me demande le médecin légiste

- Laissez moi seul avec le corps, dis je calmement

- Très bien.

Il sort doucement se doutant sûrement de l’état de colère dans la quelle je suis. C’était donc toi enfoiré, c’est toi qui t’es fait buté comme un débutant. Je ris légèrement, puis de plus en plus, un vrai rire jaune sort de ma bouche comme si j’étais moi-même l’auteur de cet acte irréparable, je regarde à nouveau le visage de mon ami, calme serein…tu as déjà rejoins le paradis ? Un sourire niais se fige sur mon visage je pause mes bras sur ma tête et bascule mes cheveux en arrière, de lassitude je pousse un profond soupir, un soupir de trop…

- BORDEL !!

Je hurle ma haine, donnant des coups dans les casiers de la morgue, je hurle ton nom, ton visage toujours serein, est-ce que j’attends un miracle ? Je continue de crier, de frapper de refouler cette rage trop longtemps contenue trop longtemps caché ! Je hurle mon désespoir comme un loup sans sa meute. Un loup solitaire qui vient de perdre son frère, j’en pleurerais presque…enculé tu t’es barré sans moi, qu’est-ce que je vais devenir moi hein ? Égoïste ! Tu me laisses seul ! POURQUOI TU TE CASSES HEIN ??? POURQUOI !! POURQUOI TU ME LAISSES SEUL ! Mon poing percutant trop fort la plaque en métal de l’un des casiers fait retentir un craquement inquiétant, doublement énervé par la douleur de ma main et celle de mon cœur qui s’égosille en moi je hurle une injure contre le seigneur ! ESPECE DE BATARD TU ME L’AS PRIS !! Mon corps s’écrase contre le mur macabre, je me laisse glisser comme anesthésié, la tête se cognant contre le métal froid fixant les lumières éblouissantes…c’est donc là haut que tu es ?

Je ferme les yeux doucement repensant à ton visage pâle, tes cheveux fin mal coiffé…tu as toujours détesté être mal coiffé. Mes mains viennent s’appuyer contre mon visage comme pour me masquer la vérité, me voiler la face, me dire que Dieu ne m’a pas pris ce qui m’est le plus cher. Mes mains s’écoulent de ma peau froide comme si c’était mes larmes, mes yeux basculent à nouveau vers ce corps sans vie. Finalement tu es bien parti Jim…

Trop fier pour laisser des larmes couler, trop froid pour témoigner la moindre peine à l’égard de mon meilleur ami je quitte la morgue simplement, plus énervé que jamais contre le monde entier. Je file dans les rues bondées de New York, je ne prête pas attention à ce qui est autour de moi la seule chose dont j’ai envie c’est de brûler cette planète ! Que tout saute et ses habitants avec ! Que tout périsse car maintenant plus rien ne compte, l’unique chose qui me rattachait à moi-même vient de s’éteindre.

J’ouvre la porte de ce vieux pub très bien fréquenté, mon lieu de prédilection préféré, mon lieu de déprime favorite.

- Je vous serre quelque chose patron ? Me demande le serveur que je connais depuis un moment

- Qu’est-ce qu’on sert à un homme qui veut oublier ? Je demande le regard assassin

- Un petit remontant pour monsieur ça marche !

Je suis le serveur des yeux qui me ramène un verre minuscule contenant une substance translucide, cette chose allait me faire oublier l’horreur que je viens de vivre en espérant qu’elle me face oublier également la douleur qui me tiraille la main droite. Comment une chose aussi futile est petite peut elle apporter à l’homme des effets étonnant ? Comment un liquide peut il influencer ma colère et mes sentiments ? Une échappatoire à la réalité, c’est tout ce que je cherche. J’ingurgite mon verre cul sec, une descente rapide dans ma gorge qui crache des flammes, le goût amer et acide de l’alcool me met la goutte à l’œil, mon nez me pique et ma tête semble s’être pris un coup de massue : j’en veux un autre.

Après une longue ligné de cette illusion je commence à avoir les paupières lourdes, ma douleur à la main m’importe peu seulement je n’ai pas oublier, je n’y arrive pas, il me manque déjà.

Je me retourne sur mon banc en cuir puant qui couine sous mon mouvement, je regarde les tables de billard puis les autres tables, ses hommes qui me répugnaient tellement deviennent tout à coup plus compréhensibles, moi-même je viens de céder à la tentation de la facilité et vous savez quoi ; ça me plait ! Car même si je ne fait que me ressasser son visage mort et son visage souriant ça me fait plus planer que pleurer, c’est déjà ça.

Je tourne encore la tête et voit la seule femme présente dans la salle, son regard plonger dans son verre comme si elle y voyait défiler un film, les feux éteint de ses yeux semblent hurler le dernier cri suppliant quelqu’un de l‘achever. Elle ne tient même pas compte du monde autour d’elle, elle est plongé dans ses pensés, des pensées qui semblent petit à petit lui ronger le cœur lui retirant le peu d’humanité qui lui reste.
La cruauté du monde se lit sur son sourire assassiné, ses cheveux fermant le rideaux de se spectacle m’empêche de m’arrêter de la regarde. Qu’est-ce qui m’attire tant ? Le fait que tout comme moi, elle en veut au monde entier ? Que tout comme moi elle ne voit pas de but dans la vie ? Tout comme elle mes feux à moi aussi se sont éteint ce matin car la seule petite étincelle qui restait à rejoint les cieux. Je me lève, une irrésistible envie de lui adresser la parole me brûle la gorge, un désir profond de me suicider avec elle me hante mais mieux, un souhait immense qu’elle me comprenne comme je la comprends.

- Je peux m’assoir ? Je demande d’une voix assurée

Par Absynthe - Publié dans : Pure Vengeance (Finie)
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Mercredi 10 septembre 3 10 /09 /Sep 14:49



Je  continue de vider mes  verres, lentement. Comme  une drogue douce  qui me  consume à petit  feu. D’abord l’attente. La frustration. Premier verre pas d’effet. Second verre pas d’effet.

J’entends  un homme parler  au barman derrière moi. Il vient  à peine de  rentrer, la  démarche  sûre d’elle, mais  pourtant assombrie  par quelque  lourdeur, je ne le vois pas, mais le claquement de ses chaussures sur le carrelage brisé me parvient.

Son ombre se profile sur le sol, éclairée par  un soleil froid, blanc.

Cet  homme, si je ne le savais pas aussi banal que  les  autres, je jurerai qu’il porte  le  monde, ou une grande partie sur ses épaules. Sa  voix est douce et pourtant glacée, pleine d’une douleur sourde, une douleur qu’il ne veut pas montrer, tout  comme  moi.

Qu’est-ce qu’on sert à un homme  qui veut  oublier ?

Alors c’est ça, tu veux oublier ? Crois tu que tu y arriveras un jour ? Rien ne  s’oublie, rien  ne se tasse, tout  s’écarte  pour  nous  laisser passer si on en a la force et  rejaillit à la  moindre  faiblesse.

Je suis faible, je  suis si faible.

Je n’ai pas  même  été capable de me contenir. De  contenir  la  haine, la bête, l’animal sauvage qui m’habite. J’ai tué  un homme.

Le barman passe devant moi, derrière son petit bar miteux. Je le regarde, méprisante.

-La  même  chose pour  moi.

Il me  sert sans me regarder, évitant mon regard. Enfin. Je me sens presque soulagée. Je continue d’enchaîner les verres, n’appréciant que cette sensation de m’écarter de la réalité. Les minutes passent et j’observe mes  mains.

Ces  mêmes  mains qui ont  causé la mort  d’un être  cher. Je  ris doucement. Encore  un réflexe stupide mais étonnant du genre  humain. La capacité  à se démembrer pour remettre la faute sur  une chose  extérieure à sa  conscience.

C’est moi qui l’ai tué. Moi et moi seule. Moi dans  ce  corps, avec  mes mains, mon envie, mon désir et mon amour.

Mes  yeux  s’illuminent d’une lueur de souffrance.

J’attrape un autre  verre  et  le  vide  d’un trait, puis glisse  mes  mains dans  mes cheveux, et m’accoude lourdement sur le bois vernis. Je ferme les yeux.

Le sang.

Je  r’ouvre les yeux.

Aidez moi. Je fixe les reflets du soleil dans les verres rangés sur l’étagère. Leur  lumière me transperce, aidez  moi.

Sauvez moi.

Je peux m’asseoir ?

Un ange ? Quelqu’un pour  m’aider ?

Pour  me  sortir  de  la  torpeur dans  laquelle je  suis  plongée ?

Une  voix  si douce, rassurante, assurée. Un sentiment de  bien être  me  remplis et  je tourne le regard  pour plonger dans  des  yeux  améthyste.

Un tourbillon de  nuances mauves, noires, violettes me fait oublier  un instant qui je  suis  et  ce  que  j’ai fait. Je me laisse  emporter  par ces  prunelles dévorantes, je ne  les quitte  pas  d’un centimètre. Une  impression de  déjà vu s’empare  de  moi lorsque  j’aperçois, au fond  de  ces iris sombres et  lumineux  à la  fois, la  même  flamme  qui habite  les  miens.

Celle  du désespoir.

Un mouvement me fait quitter  le  fil, et  je détaille enfin un homme d’une  vingtaine d’année, qui s’installe sur le tabouret accolé  au mien, posant doucement son verre sur le bar, le  fixant en faisant tournoyer un reste d’alcool au fond du récipient. Je n’arrive pas  à détacher  mon regard de son visage, si triste. Une  tristesse  mêlée à la force et  à la  colère.

Il lève les  yeux  vers  moi, je ne bouge pas  d’un centimètre, ne  cachant pas le fait que je l’examinais méticuleusement. Il ne  semble  pas s’en préoccuper et  me  contemple en silence.

Je  sens  son regard fiévreux parcourir mon visage, s’attardant sur mes lèvres  tremblantes d’émotion, remontant vers mes  cheveux  en pagaille. Je ne dois pas  avoir fière  allure.

Le cliquetis de verres derrière le bar me ramène une nouvelle fois  vers la réalité et je fais signe au serveur de m’amener un autre  verre. Il a cessé de  m’observer.

Etrangement, le  poids de  tous  mes  soucis retombe brusquement sur moi, me coupant le souffle, me brisant les côtes, me crevant les  poumons. Si seulement  cela  pouvait  être  réel. Si seulement  je  pouvais  mourir  et  oublier. Je trempe  mon doigt dans  mon verre et  le  porte  à ma  bouche. Un sentiment de bien être  m’envahis à nouveau.

Non pas  les  effets de l’alcool. Mon geste assez  peu orthodoxe a attiré son regard et  je  me  sens  à nouveau enveloppée de cette  chaleur. Nous  sommes  pareils  lui et  moi.

Brisés jusqu'à l’âme.

Je ne  le  connais  pas, et nous  n’avons  échangé aucune parole constructive  jusqu’alors. Mais  si je connaissais la personne qui a rendu cet homme  aussi malheureux et aussi sensible au mal…

 

 

Je le tuerais.
Par Absynthe - Publié dans : Pure Vengeance (Finie)
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