Un Vampire? Non merci! Par Lino

Samedi 30 octobre 6 30 /10 /Oct 12:58

Histoire que vous, très chères lectrices, vous sentiez bien harcelées par mes mails intempestifs et que j'ai quelques desinscriptions à ma Newsletter, je vous présente aujourd'hui le premier chapitre d'Un Vampire? Non merci! Par Lino.

 Lino doit être la personne la plus ancienne que je connaisse et avec qui je continue de causer dans le monde du Yaoi. C'est Elle qui m'a enchantée dès le début avec ses histoires tout bonnement délicieuses {Voir son blog ABSOLUMENT}. 

S'il y a un mot pour qualifier Lino, je pense que ce serait "Classe", à cela on peut ajouter esthétisme et beauté visuelle. Lorsque vous irez, parce que vous irez, sur son blog, vous ne pourrez pas passer à côté du soin qu'elle porte à son blog, ses mots, ses histoires. Et c'est un vrai plaisir pour nos sens.

 

Place à ses mots:

 

 

Oui, ça va faire trois ans qu’on se connaît puisque ça va faire trois ans que j’ai écrit Le garçon de glace (rah putain déjà Oo). À l’époque on blablatait par blogs interposés dans les commentaires et puis il y a eu le fameux soir de la Saint-Valentin entre célibataires où par la suite on a eu l’adresse msn l’une de l’autre et qu’on a fait plus ample connaissance en ce tapant bon nombre de délires entre msn donc, nos blogs et le forum Fictions =)

 

Sinon, pour parler un peu plus de moi : je suis une jeune fille de vingt ans à qui on donne vingt-six ans totalement amireuse de sa colocataire de Siamoise (je ne peux pas parler de moi sans parler de l’autre moitié de mon être ^^) à qui je dois énormément de choses.

 

J’ai commencé à écrire vers l’âge de huit/neuf ans. J’écrivais principalement des petits poèmes jusqu’à l’âge de dix-sept ans où j’ai commencé à écrire le « roman » Le garçon de glace, l’histoire d’une lycéenne dont le cœur chavire pour un garçon qu’elle croyait ne jamais pouvoir supporter. Cette histoire m’a valu beaucoup de haine à la fin de la part de mes lecteurs d’ailleurs. J’ai ensuite enchaîné sur une fanfiction sur Tokio Hotel dont peu de personnes savaient que c’était moi qui l’écrivait (à l’époque je n’assumais pas vraiment ma fan attitude xD), puis j’ai sauté le pas en démarrant des fictions yaoi. Malheureusement, j’ai eu beaucoup de problèmes personnels à cet époque et j’avais perdu le goût d’écrire. Pendant deux ans j’ai tenté des come-back sans succès, j’étais encore trop fragile à la critique, mais aujourd’hui je me sens mieux et j’ai pu entamé un nouveau blog où je mélange de nouvelles et de vieilles histoires :)

 

UN BLOG QU'IL FAUT ALLER VOIR ET GARDER EN FAVORIS.

 

Lino.


 

Avant-propos :

-          Je ne m’appelle pas Stéphane Bern et ne connais rien aux familles royales. Hormis le contexte dans lequel débute l’histoire (c’est-à-dire que je me suis vaguement inspirée du mariage princier qui s’est déroulé en Suède récemment) tout le reste n’est que fictif. Elias Eriksson comte de Kalmar n’existe pas (même si le comté de Kalmar existe bien en Suède) et Lord Alexander Montgomery non plus (enfin si c’est le cas c’est fortuit et indépendant de ma volonté).

 

 

 

*

* *

 

 

 

I

 

Attraction

 

 

 

P.D.V Elias

 

 

« Pourquoi ? Pourquoi ? POURQUOI ? Hurlai-je alors qu’un énième discours pompeux venait d’être prononcé.

Je vous prie de bien vous conduire Elias. Nous sommes au mariage de notre cousine et il ne faut point que vous vous fassiez remarquer comme à votre accoutumée.

Bla, bla, bla, cause toujours tu m’intéresses…

ELIAS !

Mais, grand-mère ? Que faites-vous ? Pourquoi hurlez-vous ? Nous allons nous faire remarquer au mariage de notre cousine par votre faute. Souhaitez-vous risquer que le déshonneur soit porté sur notre famille en vous donnant ainsi en spectacle ?

Oh Elias, cessez de jouer avec mes vieux nerfs. Que diraient vos parents s’ils étaient parmi nous ? Je suis sûre qu’ils vous observent de là où ils sont et qu’ils sont déçus par votre comportement.

QUOI ? Ces boloss ont encore posé un mouchard sur moi ? C’est pas vrai ! Déjà qu’ils s’éclatent aux Maldives alors que je me tape le mariage de l’autre cruche à qui j’ai jamais parlé de ma vie, v’là qu’ils recommencent à m’espionner ! C’est bon, j’ai promis d’arrêter d’aller dans cette boîte gay ! J’AI PROMIS ! »

 

Une cinquantaine de paires d’yeux venaient de se poser sur moi. J’avais adressé ces derniers mots au col de la veste de mon costume. Ma grand-mère leva les yeux au ciel, excédée par ce comportement qu’elle qualifiait de décadent. Je sentis la culpabilité m’envahir.

 

« Je suis désolé grand-mère. Je vous promets de faire un peu plus attention à mon attitude dorénavant. »

 

Je claquai une bise sur sa joue et vis en me reculant que ma chère mémé rougissait. Elle avait été la seule à s’occuper correctement de moi durant les vingt années de ma petite vie et je lui faisais payer des fautes qu’elle n’avait pas commises. En même temps c’était à son fils qu’il fallait qu’elle s’en prenne. Il avait tenu à ce que j’aille dans un lycée public me mêler « au peuple » comme il l’appelait. J’avais exécuté son ordre, mais avait – à son grand désarroi – adopté le langage de mes « racailles » d’amis comme disait, cette fois, ma mère. D’ailleurs, j’étais presque certains qu’à leurs yeux mon homosexualité était le fait de mes mauvaises fréquentations. Non, on ne pouvait certainement pas être pédé en étant issu d’une famille royale, cette tare devait certainement venir d’autre part.

 

« Maintenant si vous me le permettez, je vais aller faire honneur au buffet. Je n’ai rien avalé depuis ce matin et mon estomac s’est apparemment installé dans mes talons.

Allez donc vous restaurer Elias, je ne voudrais en aucun cas que vous tombiez d’inanition avant la fin de la réception.

Je vous remercie grand-mère. »

 

Je me dirigeai vers une longue table surmontée d’une nappe blanche. Une centaine de plats en argents ornés de petits fours et autres flûtes de champagne étaient alignés sur cette même table dans un schéma qui avait dû être vu et revu des mois à l’avance. J’étais seul devant cette profusion de canapés. Les autres convives préféraient sûrement attendre que les serveurs viennent tendre les plateaux sous leurs nez en les brossant de « monsieur » et « madame » pour ne pas les froisser. Je n’étais pas de ceux-là. Je n’avais jamais réussi à m’intégrer dans ce monde de muscles atrophiés. J’attrapai une flûte de champagne d’une main et m’emparai d’un amuse-bouche de l’autre. J’enfournais ce dernier dans ma cavité buccale.

 

« Ah ! Pouah ! C’est quoi ce truc ! m’exclamai-je en recrachant une bouillie noire dans ma main.

Du caviar monsieur. » m’expliqua gentiment – l’ironie me perdra – un serveur qui s’était approché perfidement de moi.

 

Je lui fis une grimace agrémentée d’un « gna, gna, gna » avant de boire l’entièreté du champagne que contenait ma flûte. Je me débarrassai discrètement de ma bouillie sous la table et m’essuyai la main sur un coin de nappe trop immaculé à mon goût.

 

« Les petits fours sont dégueulasses, le champagne est chaud ET dégueulasse. Y a-t-il seulement un truc passablement bon ici ?

Les truffes au foie gras peut-être ? interrogea une voix derrière moi.

Truffe au foie gras ? Vous voulez rire. Du pâté de foie entouré de chocolat premier prix je parie et sérieux, ne goûtez pas non plus les œufs de lompe qu’ils appellent caviar et encore moins le mousseux si vous ne voulez pas repartir avec une indigestion.

Ne vous inquiétez pas pour moi jeune homme, mon régime ne m’autorise que la viande rouge, très rouge. »

 

Je me retournai pour découvrir le bodybuilder au régime hyperprotéiné…

 

« Jeune homme ? Vous vous sentez bien ? »

 

Gah ! Bave ! Allô Elias ? C’est ton cerveau qui te parle. Ferme la bouche, ravale ta salive et répond à la question du très beau monsieur qui se trouve devant toi.

 

« Euh oui, très bien, merci. Une turlut… euh flûte de champagne ?

Volontiers. » répondit-il amusé.

 

Je tendis une coupe à mon interlocuteur et en vidait une autre d’une traite. Mon beau brun quant à lui y trempait à peine les lèvres. Une minute passa.

 

« J’ai été ravi de vous rencontrer…

Elias Eriksson fils du comte de Kalmar, le renseignai-je.

… Elias Eriksson fils du comte de Kalmar, mais j’aperçois là-bas une personne avec laquelle je dois converser. Si vous voulez bien m’excuser.

Bien sûr, puis-je néanmoins connaître votre nom ?

Lord Alexander Montgomery.

J’ai aussi été ravi de vous rencontrer Lord, peut-être aurons-nous le plaisir de nous revoir durant la soirée.

Je l’espère. »

 

Je le regardai s’éloigner de moi, n’omettant pas au passage de regarder ses fesses malheureusement pas assez moulées dans son pantalon de costume. Je sirotai machinalement un troisième verre. Je pestai encore une fois sur le fait que ce champagne était totalement imbuvable, mais ne pouvais pour autant pas m’empêcher d’en ingurgiter encore et encore.

 

Les discours étaient terminés, le repas venait de commencer et mon estomac se remplissait uniquement d’alcool. La tête me tournait. Comment était-ce possible ? J’étais pourtant celui qui tenait le mieux la cadence durant les beuveries étudiantes. J’attrapai deux flûtes et décidai d’aller à ma table retrouver ma grand-mère et me remplir correctement la panse.

 

« Faites attention voyons ! s’énerva la personne que je venais de bousculer.

Oh c’est bon, fais pas chier la blondas… Ah grand-mère ! Te voilà enfin… Euh, enfin vous voilà enfin. »

 

Je m’assis à côté de ma mémé et posai ma tête sur son épaule.

 

«  Tu sais grand-mère, je te kiffe graaaaaaaaaaave. T’es la seule qui m’aime dans notre famille.

Elias, combien de verre avez-vous bu ?

Pas beaucoup… Euh… je comptai sur mes doigts. Tu me prêtes tes mains mémé, j’ai pas assez de doigts moi.

Oh Elias…

Oui ! C’est moi ! » dis-je en me redressant d’un seul coup sur ma chaise.

 

Ma grand-mère soupira, mais je ne m’en souciai guère. L’alcool était devenu mon maître et moi un pitoyable esclave. Les entrées puis les plats passèrent, les cadavres de bouteilles de mous… enfin champagne s’accumulèrent. J’attendais avec impatience le dessert en m’imaginant plonger dans l’immense pièce montée et divaguant par la suite sur une image de piscine remplie de crème chantilly. Les mariés décidèrent cependant d’une pause et entamèrent la première danse. La salle applaudissait et moi je sifflais. LE GÂTEAU BORDEL DE DIEU, MOI JE VEUX LE GÂTEAU ! La meringue sur pattes – enfin comprenez la mariée quoi – et son pou… euh époux, invitèrent les convives à les rejoindre sur la piste de danse. J’attrapais ma mémé et l’entraînais sur la piste pour une valse endiablée.

 

« Elias, veuillez-vous calmer pour l’amour de Dieu, me supplia ma grand-mère alors que je venais de lui faire faire un trois cent soixante degrés.

Allez mémé, faut s’éclater dans la vie ! »

 

Je fis faire un nouveau tour à ma grand-mère, mais lui lâchai la main et la laissait voguer parmi les invités sur le parquet en noyer. Une image venait d’apparaître devant mes yeux, une image qui me fit cesser tous mouvements. Un grand brun à la taille fine et aux épaules carrés venait de s’approcher de moi. Mes yeux se plongèrent instantanément dans ses iris aux couleurs de l’océan. Mon Lord m’avait retrouvé. Mon Lord voulait-il m’inviter à danser ? J’avançai à mon tour vers lui et trébuchai sur le pied d’un autre danseur. Je venais de m’allonger sur la piste de danse, mais surtout sur ma dignité.

 

« Vous n’avez rien de cassé monsieur le fils du comte de Kalmar ?

Kalmar ? Calamar ? » m’exclamai-je avant d’exploser de rire.

 

Un des sourcils de mon Lord se souleva, laissant deviner toute sa perplexité. Il m’aida cependant à me relever et à m’installer sur la chaise la plus proche. Je laissai mes mains voguer insidieusement dans son dos, il me les fit retirer avant qu’elles n’atteignent ses fesses. De dépit je pris un verre qui se trouvait seul – comprenez sans personne pour le boire – sur la table.

 

« Vous devriez cesser de boire Elias.

Z’êtes pas mon père, z’avez rien à me dire.

En effet, mais je pense que vous devriez néanmoins écouter mon conseil.

Nan !

Elias, cessez de faire l’enfant.

Elias, cessez de faire l’enfant, le singeai-je.

Elias, soupira-t-il.

Juste un dernier verre.

Croyez-vous vraiment que ceci est raisonnable ?

Un tout petit mini dernier verre.

Elias…

Très bien, je ne le bois pas seulement si vous m’embrassez.

Allez-y, buvez.

Un tout petit mini gentil smack.

Hors de question.

Rabat-joie. »

 

Il sourit, sûrement amusé par mon comportement. Se sentait-il flatté de savoir qu’il me plaisait ? Je l’ignorais totalement et je m’en fichais d’ailleurs aussi totalement. J’étais uniquement obnubilé par ses lèvres charnues que je rêvais d’embrasser. J’approchais ma main de sa bouche et l’effleurait du bout des doigts. Je fus saisi par la froideur qui s’en dégageait, mais n’en retenait que la douceur.

 

« Vos lèvres sont si douces…

Merci.

Et vos fesses sont si musclées. » commentai-je alors que ma main avait enfin réussi à atteindre son but après avoir été déboutée une première fois.

 

Il attrapa ma main et la reposa sur ma cuisse. Une nouvelle fois la froideur de sa peau me frappa. Je ne me rendais pas vraiment compte de la température ambiante, l’alcool ayant fait monter ma température corporelle de quelques degrés et ne m’inquiétais donc pas de le savoir à ce point gelé.

 

« Je crois que je vais me sentir mal. » déclarai-je d’un seul coup.

 

La nausée venait de s’installer chez moi aussi rapidement que des morpions sur une prostituée ayant oublié son rendez-vous chez l’esthéticienne.

 

« Je vous prierai de ne pas vomir sur mes chaussures. »

 

Je remuais la tête en signe de négation. J’étais cependant déçu que mon estomac ait décidé de se retourner avant d’avoir pu goûter au gâteau… Oh là, ne plus penser à ce mot…

 

« Elias, vous vous sentez mal ? demanda ma grand-mère, qui avait enfin réussi à retrouver son chemin parmi les danseurs, en arrivant vers moi.

Mal… Je ne sais pas, mais pas très bien c’est sûr…

Je pense que ce jeune homme a abusé de la boisson, commenta mon Lord.

Je le crois aussi. Permettez-moi de vous demander votre nom, je n’ai pas l’impression de le connaître.

Lord Alexander Montgomery, madame.

Je me présente donc à mon tour. Ida Eriksson comtesse de Kalmar. »

 

Lord Alexander Montgomery pris délicatement la main de ma grand-mère, l’amena à sa bouche et feint d’y déposer ses lèvres.

 

« Mon Lord est si merveilleux… Euh… J’ai dit tout bas ce que je pensais tout haut ?

Elias, je pense que vous feriez mieux de rentrer chez vous.

Oui, je crois aussi. D’ailleurs où est-ce que j’ai foutu mes clés ?

Vous devriez prendre un taxi jeune homme, me gronda-t-elle à moitié.

Oh bah non, je ne vais pas laisser ma voiture toute seule ici, elle me ferait la tête après.

Laissez madame, je vais le raccompagner chez lui. »

 

Je n’écoutais rien de ce qui se disait après, trop heureux de savoir que mon fantastique Lord allait me raccompagner chez moi. Je tentais d’échafauder un plan pour le mettre dans mon lit…

 

« Elias réveillez-vous. Allez, réveillez-vous. 

Encore cinq minutes steuplaît maman… »

 

J’ouvrais difficilement les yeux intrigué par le rire que j’entendais. J’aperçus Lord Montgomery devant moi et non ma mère comme je l’avais dit. Je reconnus aussi mon immeuble. Quand m’étais-je endormi ? Je ne m’en souvenais pas et je m’en fichais totalement. L’homme qui venait de me raccompagner chez moi sortit de la voiture et m’aida à en sortir à mon tour. Je m’accrochai à son cou et respirai son odeur.

 

« On en mangerait.

Je doute sincèrement que de nous deux vous seriez celui qui me dévorerait.

Oh si… Je vous mangerai tout cru.

Si vous le dites Elias, si vous le dites. » souffla-t-il.

 

Nous rentrâmes dans l’immeuble. Il passa le badge électronique sur l’endroit prévu à cet effet pour appeler l’ascenseur. Ce dernier nous mena directement à mon appartement – enfin celui de mes parents. Je fis seul les quelques pas qui me menaient à ma chambre et m’écroulai sur le lit. Mon Lord rentra à son tour dans la pièce et m’ôta mes chaussures. Il remonta la couette sur mon corps. Je n’entendis que ces derniers mots avant de sombrer dans le plus profond des sommeils :

 

« Et voilà un autre problème… »

 

 

 

Je me réveillai sur les coups de dix-huit heures. J’avais l’horrible impression que mes cheveux poussaient à l’intérieur de ma tête et que mon estomac voulait quant à lui pousser à l’extérieur tout ce qu’il contenait. Je me relevais doucement, néanmoins heureux que la lumière du jour ne soit pas aussi intense qu’elle aurait pu l’être vers midi. Je n’avais que de rares souvenirs de ce qui s’était passé la veille.

 

Je quittai mon lit et me dirigeai vers la cuisine. J’ouvris le réfrigérateur à la recherche de la bouteille de jus d’orange et aperçu une bombe de chantilly. Une image de piscine remplie de crème fouettée vint à mon esprit et un haut-le-cœur me prit. J’allumai la télé et m’installai sur le sofa en attendant que ma nausée passe. Je zappai pour finalement tomber sur un bal.

 

« Oh non… Grand-mère va me tuer. »

 

Comment avais-je pu la laisser « tomber » de la sorte alors que nous dansions ? J’étais vraiment le pire mec au monde lorsque j’étais beurré comme un petit lu… J’étais maintenant en train d’essayer de me remémorer la soirée dans les moindres détails, mais certains trous noirs ne voulaient pas se combler… Je me souvins toutefois du bruit du moteur de ma voiture.

 

« Je n’ai pas conduit jusqu’ici j’espère ? Oh non… Il faut que j’aille voir mon bébé. »

 

J’oubliai ma gueule de bois en un éclair et filai vers mon placard pour prendre mes baskets. J’ouvris la porte à la volée et tombai sur…

 

« Lord Montgomery ? m’exclamai-je avec surprise.

Fermez cette porte pour l’amour de Dieu. »

 

J’obtempérai rapidement. Je m’adossai sur la porte de ma penderie. Tout, absolument tout me revint en mémoire.

 

« Je veux mourir… »

 

 

 

À suivre…

 

 

 

Par Absynthe - Publié dans : Un Vampire? Non merci! Par Lino - Communauté : A l'ombre des romances...
Ecrire un commentaire - Voir les 6 commentaires
Dimanche 21 novembre 7 21 /11 /Nov 22:22

Ahum, ahum…

1, 2, 1, 2, test micro.

 

Tout le monde m’entend ? Bien.

 

 

Je voulais vous remercier pour vos commentaires, je suis vraiment contente que cette histoire vous plaise. J’avoue que j’ai beaucoup douté de mon humour – ben oui en général il ne fait rire personne – mais je suis ravie qu’il ait plu à au moins certaines d’entre vous =)

 

Je ne vais pas vous pourrir plus longtemps avec mon blabla inutile. Voici la suite (moins d’humour que la précédente, mais point de vue différent oblige) :

 

 

 

*

* *

 

 

 

 

 

II

 

Répulsion ?

 

 

 

P.D.V.

Lord Alexander Montgomery

 

 

Je jetai un coup d’œil vers le siège passager. Le jeune Elias dormait paisiblement. Son visage semblait totalement serein, apaisé. C’était la première fois depuis que je le rencontrais – donc depuis le début de cette soirée – que l’angoisse s’était dissipée de son visage et de son corps. Les battements de son cœur étaient réguliers et ne sonnaient plus les tambours de la guerre.

 

 « Tu es trop bon Alexander, ton ancienne nature humaine te joue toujours des tours même au bout de deux siècles, » m’aurait sans doute une fois de plus dit Emily. Que pouvais-je y faire ? J’avais toujours aimé m’occuper de ceux que j’appelais des « causes désespérées ». J’arrivai enfin à l’adresse que m’avait indiquée la grand-mère du futur comte de Kalmar. Je garai le véhicule et l’arrêtai devant l’immeuble.

 

« Elias réveillez-vous. Allez, réveillez-vous. 

Encore cinq minutes steuplaît maman… »

 

Je ne pus retenir un petit ricanement. Navré de vous décevoir jeune Elias, mais ce n’était point à mon sein que vous vous nourrissiez lors de votre enfance. Je quittai l’habitacle de la voiture et aidai le jeune garçon à en sortir à son tour. Ce dernier accrocha fermement ses deux bras autour de ma nuque. Je le sentis inspirer profondément contre ma peau.

 

« On en mangerait.

Je doute sincèrement que de nous deux vous seriez celui qui me dévorerait.

Oh si… Je vous mangerai tout cru.

Si vous le dites Elias, si vous le dites. » murmurai-je.

 

Un portier nous ouvrit la porte de l’immeuble. La rapidité de son acte me poussa à me demander si le jeune homme que j’aidai à marcher rentrait chez lui en des états si pitoyables régulièrement. Je chassai cette question d’un mouvement de tête. J’avais promis à sa grand-mère de le ramener sain et sauf chez lui – je ne comptais de toute façon en aucun cas m’enivrer indirectement en m’abreuvant de son sang – et j’allais mener ma mission à son terme.

 

Quelques manœuvres plus tard, nous entrâmes enfin dans son appartement. Il quitta alors mon cou pour se diriger en titubant vers l’une des nombreuses pièces que contenait ce lieu de vie. Je le suivis et me retrouvai à mon tour dans une chambre. Elias Eriksson fils du comte de Kalmar était allongé de tout son long sur ce qui devait être son lit. Je lui ôtai ses chaussures et remontai une couverture sur lui. Ma bonne action était accomplie. Il ne me restait plus qu’à regagner mon domicile l’esprit un peu plus tranquille que la veille.

 

« Et voilà un autre problème… »

 

Ces quelques mots s’étaient invités hors de ma bouche sans que je ne les y convive, ils trahissaient cependant mon désarroi soudain. Un coup d’œil furtif en direction de la fenêtre m’avait effectivement indiqué que les premiers rayons du soleil poignaient déjà leur nez et que j’étais par conséquent contraint de rester cacher dans cet appartement. Je crus entendre le rire cristallin d’Emily sonner à mes oreilles. Oui, ma très chère amie, vous aviez totalement raison : ma nature humaine décidément tenace allait à long terme me faire courir à ma perte.

 

 

 

« Je sais bien que nous ne sommes pas tous égaux, que nous ne pouvons l’être ; mais je soutiens que celui qui se croit obligé de se tenir éloigné de ce qu’on nomme le peuple, pour s’en faire respecter, ne vaut pas mieux que le poltron qui, de peur de succomber, se cache devant son ennemi. »* Ce passage était surligné dans le livre que je tenais entre mes mains. Le jeune Elias ne cessait donc de me surprendre.

 

En effet, lorsque je m’étais aperçu que le soleil se levait déjà au loin, j’avais cherché de quoi m’occuper pour ce qui allait être une longue journée. J’avais alors découvert qu’une bibliothèque occupait tout un pan de mur de la chambre du jeune homme. Les livres y étaient rangés de la manière suivante : par ordre alphabétique selon les noms des auteurs et si plusieurs livres du même écrivain s’y trouvaient, ces derniers étaient rangés selon la première lettre du titre. Une maniaquerie de sa part que je n’aurais pas soupçonnée.

 

Suite à cette découverte, j’avais emprunté quelques œuvres que je n’avais pas encore eu le loisir de lire – malgré mon grand âge – ou que je voulais redécouvrir. Je m’étais aussi emparé de la lampe de lecture qui trônait sur sa table de chevet. Oui, ce garçon aux goûts littéraires éclectiques me surprenait toujours un peu plus.

 

« Oh non… Grand-mère va me tuer. »

 

Le jeune homme devait maintenant être réveillé. Je sortais ma montre de gousset de ma poche. Dix-huit heures dix. J’ignorais encore comment, ni dans combien de temps je pourrais m’éclipser de ce placard, mais je prenais mon mal en patience. Je replongeai dans ma lecture.

 

« Je n’ai pas conduit jusqu’ici j’espère ? Oh non… Il faut que j’aille voir mon bébé. »

 

Je relevai à nouveau le nez de ce livre. Je doutais pouvoir le finir tranquillement maintenant que le jeune garçon était debout. Rassurez-vous Elias, votre « petit bébé » est sain et sauf devant votre immeuble.

 

« Lord Montgomery ? »

 

La porte du placard venait de s’ouvrir brusquement sur le jeune Elias. La lumière n’était pas aussi vive qu’elle aurait pu l’être à midi, mais toujours beaucoup trop intense pour moi.

 

« Fermez cette porte pour l’amour de Dieu. »

 

Il ne se fit pas prier. Je l’entendis s’adosser à cette dernière.

 

« Je veux mourir… »

 

Je me relevai et époussetai mon costume. J’ouvris la porte rapidement, tirait le jeune homme par le bras et la refermais avant que les rayons du soleil n’aient pu m’atteindre. Seule la liseuse éclairait la pièce.

 

« Souhaitez-vous réellement mourir ? lui demandai-je, taquin.

Pourquoi ?

Parce que je peux vous y aider. »

 

Je réussis à lire la frayeur sur son visage malgré la faible intensité de la lumière. Ma bonne action de la veille se retrouvait annihilée par cette moquerie de ma part. Mon statut de vampire reprenait toujours le dessus sur celui d’ex-humain et à mon plus grand désarroi, mon besoin impérieux de racheter mes méfaits se retrouvait généralement anéanti en l’espace de quelques paroles.

 

« En fait vous êtes un psychopathe et je suis votre nouvelle proie c’est ça ? Je savais que j’aurais à payer ma vie de débauché un jour ou l’autre, mais je pensais plutôt à un cancer du poumon ou à une cirrhose du foie d’ici une quarantaine voire cinquantaine d’années. Ô pauvre de moi, je ne pourrais jamais connaître la joie de m’occuper des petites fesses de… »

 

Je plaquai ma main sur sa bouche. Je pensais que ses élucubrations de la veille étaient dues à son ivresse et je découvrais avec un certain effroi qu’il en était de même lorsqu’il était à jeun.

 

« Vous ne cessez donc jamais de parler ? Que doit être agréable pour vos proches l’instant de votre sommeil.

Euh… Je parle même en dormant.

Irrécupérable, dis-je en secouant la tête de gauche à droite.

Est-ce que vous pouvez me dire comment vous compter me tuer que je puisse au moins m’y préparer ?

Je ne compte pas vous tuer…

Mais vous venez de dire… et puis vous étiez caché dans mon placard… Je dois avouer que je ne saisis pas tout ce qui est en train de se passer… Y a-t-il une personne pour se dévouer et me pincer ? Ce doit être un cauchemar de lendemain de cuite, ce n’est pas possible… »

 

Je répondis à son attente et me « dévouai ».

 

« AÏE ! s’exclama-t-il.

Je n’ai fait que vous obéir.

Oui, mais quand même… Vous n’étiez pas obligé de me faire mal.

Désespérant…

Vous avez d’autres compliments de ce genre pour moi ? Irrécupérable, désespérant… Que va bien pouvoir être le prochain ?

Peut-être insolent par-dessus tout le reste ? »

 

Le jeune Elias grogna.

 

« En attendant, ce n’est pas moi qui me suis planqué dans votre placard…

Mais je suis certain que vous auriez été capable de le faire… »

 

Il plongea quelques instants de ses pensées. Il pencha la tête sur le côté et la hocha de haut en bas, semblant se dire pour lui-même qu’en effet, il aurait très bien pu agir de la sorte. Il reprit rapidement ses esprits.

 

« Là n’est pas l’objet de notre débat. Que faites-vous encore chez moi ?

Vous me laisserez terminer mon récit ?

Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. »

 

Et si vous y étiez déjà ?

 

« Suite à votre état d’ébriété relativement avancé et à la demande de votre grand-mère, je vous ai raccompagné chez vous.

Ouf, mon petit bébé n’a rien, m’interrompit-il.

Vous avez juré Elias…

Oui, oui, continuez, continuez.

Je vous ai aidé à monter jusqu’à votre appartement et vous ai même enlevé vos chaussures alors que vous étiez déjà profondément endormi. Malheureusement, je n’avais pas pris le temps de regarder l’heure qu’il pouvait être et me suis retrouvé piégé chez vous par l’aube.

Vous êtes photophobe ?

On peut dire ça comme ça, en effet.

Si je peux me permettre, quelle est la cause de cette photophobie ? » m’interrogea-t-il soudainement intéressé par ce que je lui racontais.

 

Je décidai de ne pas passer par quatre chemins pour dévoiler ma vraie nature. J’approchai la lumière artificielle de mon visage et dévoilai deux canines pointues et acérées comme des lames de rasoirs dans un sourire forcé. Le blondinet ne bougea pas d’un iota. Je fus d’ailleurs le plus décontenancé de nous deux.

 

« Comment vous avez fait ça ? C’est trop fort ! s’extasia-t-il.

Je vous demande pardon ?

Le coup des dents, là, comment vous avez fait ? »

 

Je me sentais totalement hébété. Cette forme de révélation n’était pas nouvelle pour moi, mais c’était la première fois que la personne à qui je la faisais réagissait de cette manière. Où était la peur ? Où était l’envie de fuir ? Pourquoi restait-il devant moi excité de la sorte ?

 

« Vous ne comprenez donc pas ?

Je dois comprendre quoi ? me demanda-t-il à son tour. Que vous êtes le fêlé qui se prend pour un vampire le plus imaginatif que j’ai jamais rencontré ?

Je vous demande pardon ?

Vous vous répétez cher Lord. »

 

Je n’en croyais pas mes oreilles.

 

« Il ne faut pas vous vexer Lord Montgomery, dit-il en remarquant mon air déconfit. Vous êtes un "vampire" très réussi, poursuit-il en insistant sur les guillemets avec ses doigts.

Comment puis-je vous convaincre que je ne suis pas une fable ? »

 

Je me surprenais moi-même. Depuis quand m’abaissai-je à prouver ma condition à un mortel ? Une seule morsure pouvait m’épargner ce qui allait peut-être être une corvée, mais je ne pouvais m’y résoudre… Elias, sous quel charme me reteniez-vous prisonnier ?

 

« Racontez-moi votre histoire.

Mon histoire ?

Votre vie avant votre "transformation", il signifia de nouveau les guillemets avec ses doigts, cette manie m’était totalement insupportable, et après aussi.

Très bien. Alors, ouvrez grand vos oreilles et écoutez. »

 

Je fermai les yeux et me retrouvai en mille huit cents. Je commençai alors mon récit. Je parlais au jeune Elias de cette année où mes vingt-neuf ans se figèrent à tout jamais.

 

«  J’étais issu d’une grande famille et cette condition m’avait permis d’effectuer des études de médecine. Une fois mon diplôme obtenu, je commençais à exercer dans un dispensaire de la banlieue de Londres où la plupart de mes patients se révélaient en fait être des patientes, prostituées pour la grande majorité.  

« Un soir où je quittai mon travail plus tard qu’à l’accoutumée, je me suis retrouvé pris à partie dans une ruelle par un homme à la stature impressionnante. Jamais de ma vie je n’avais vu une telle beauté masculine. Ses cheveux étaient d’un blond angélique – bien que j’apprisse plus tard que cet homme était le diable incarné – et lui tombaient gracieusement sur les épaules. Dans ses iris sombres brûlait un feu incandescent – que j’allais ensuite assimiler à celui des enfers. Il était grand, plutôt svelte et ses épaules carrées parachevaient son allure athlétique. 

« Je sus par la suite que mon absence d’angoisse face à cette situation était une ruse hypnotique de sa part, il avait les pleins pouvoirs sur moi.

C’est lui qui vous a mordu ? »

 

Je souris. Se pouvait-il que le jeune Elias commençât à croire ce que je lui disais ?

 

« Oui, en effet, le soir même, dans cette petite ruelle. J’ai appris plus tard qu’il cherchait un compagnon, qu’il m’avait choisi comme tel depuis longtemps et qu’il attendait le moment propice pour me transformer.

Et vous êtes devenu son compagnon ?

De route, oui. De vie, non. Nos chemins se sont séparés une centaine d’années plus tard. Il a trouvé un nouvel homme à transformer et moi je me suis trouvée une "famille".

Lord Alexander Montgomery, c’est votre vraie identité ?

Non, mais c’est celle qui est devenue mienne depuis les années mille neuf cents. »

 

Le jeune garçon me jaugea.

 

« Vous tuez ? »

 

Il s’agissait sûrement de sa question piège. S’attendait-il à ce que je l’élude ? Quel était l’intérêt pour moi de le faire ou de mentir ?

 

« Oui, comme toutes créatures j’ai des besoins et me nourrir en fait partie.

Qui ?

Majoritairement des marginaux, des personnes sans familles, sans amis pour les pleurer.

Ça, vous l’ignorez.

Touché. J’ai à mon tour une question. Me croyez-vous ou êtes-vous toujours convaincu que je suis un hurluberlu ? »

 

Il se retourna et ouvrit la porte. L’appartement était plongé dans l’obscurité. Nous trouvions-nous dans ce placard depuis si longtemps ? Je le suivis jusqu’à la cuisine où il prit une bouteille de limonade avant d’en boire une grosse gorgée. Il me considéra encore quelques minutes avant de se décider à me répondre :

 

« Quels sont les autres besoins d’un vampire ? »

 

Le sourire sur son visage m’amena à me demander s’il ne m’avait pas manipulé dans le but de connaître mon histoire. Il était vrai que je la lui avais racontée uniquement parce qu’il m’avait piqué au vif en me qualifiant d’extravagant. Je ne me serais pas donné la peine de lui parler de mon passé en d’autres circonstances.

 

« Je ne suis pas sûr de vous suivre.

Vous dites que parmi vos besoins vous avez celui de vous nourrir, répéta-t-il, mais quels sont les autres ?

Vous en avez un en particulier en tête, je me trompe ?

Le sexe.

C’est ce que je craignais…

Alors ? s’impatienta-t-il.

Oui, » admis-je.

 

Nous étions allés dans le salon durant ce petit bout de conversation. Je m’étais assis sur le divan alors qu’Elias faisait les cent pas en attendant ma réponse. À peine cette phrase fut-elle prononcé qu’il s’agenouillait déjà à mes côtés, agité comme un enfant devant un nouveau jouet qu’on lui promet.

 

« J’ai toujours rêvé de poser une question à un vampire sexuellement actif.

Vos rêves sont étranges, l’informai-je.

Je sais.

Je vous écoute.

Vous êtes plutôt du genre Edward ou du genre Bill ? »

 

L’air interrogatif qui devait s’être formé sur mon visage l’encouragea sûrement à approfondir sa pensée :

 

« Oui, vous êtes plutôt du genre : "non Bella, je ne te touche pas, je ne veux pas te faire du mal" bien qu’au final vous le fassiez ou du genre : "je sors de ma tombe nu comme un ver et couvert de terre viens Sookie il n’y a rien de mieux pour une partie de jambes en l’air" ?

Quel est le dénominateur commun de votre question ?

Qu’ils finissent par le faire et que Bella et Sookie sont aussi cochonnes l’une que l’autre.

Je ne sais quelles sont vos références sur les vampires, mais permettez-moi de vous dire qu’elles sont assez spéciales. »

 

Il acquiesça d’un hochement de tête.

 

« Je ne sais pas si je pourrai coucher avec un vampire, pensa-t-il à haute voix.

Vous ne sembliez pas avoir d’hésitations hier soir pourtant.

Mais je ne savais pas que vous en étiez un.

C’est vrai, lui concédai-je.

Ça doit être bizarre de coucher avec un mort…

Vous voulez essayer pour voir ? »

 

 

 

À suivre…

 

 

 

* Johann Wolfgang von Goethe. Les Souffrances du jeune Werther. 1774.

Par Absynthe - Publié dans : Un Vampire? Non merci! Par Lino - Communauté : Lawful Drug
Ecrire un commentaire - Voir les 6 commentaires
Lundi 31 janvier 1 31 /01 /Jan 09:07

Hello tout le monde :)

 

 

J’espère que vous allez bien ? Je tenais à vous remercier pour vos commentaires les plus sympathiques les uns que les autres. Je suis heureuse que la deuxième partie de cette histoire vous ait plu malgré le changement de registre.

 

Je sais que j’ai un peu traîné pour écrire la troisième et dernière – eh oui – de cette histoire, mais j’ai d’abord eu quelques problèmes personnels qui m’ont conduite à avoir des problèmes de santé… Par conséquent, l’état dans lequel je me trouvais ne me permettait décemment pas d’écrire quelque chose de correct. J’espère que vous trouverez la raison de ce « retard » légitime ^^

 

Je devais à la base faire cette partie d’un point de vue omniscient, mais je crois que je ne suis pas faite pour être « extérieure » à mes personnages. Elias a pris le dessus sur moi – en tout bien tout honneur bien sûr –, mais il n’est plus dans le même état que celui dans lequel il était dans la première partie. Elias sobre n’est pas tout à fait le même qu’Elias beurré comme un petit lu ;)

 

 

Merci une nouvelle fois pour vos commentaires,

Bonne lecture :)

 

 

 

PS : Sinoa, non je n’ai pas lu les livres. Ma situation financière actuelle ne me permet malheureusement pas d’assouvir mes envies littéraires ^^’

 

 

 

*

* *

 

 

 

 

 

 

III

 

Soumission

 

 

 

P.D.V. Elias

 

 

« Ça doit être bizarre de coucher avec un mort…

Vous voulez essayer pour voir ? »

 

Le silence régnait dans la pièce depuis maintenant quelques minutes. Cette dernière phrase avait provoqué l’hébétude la plus totale chez moi. J’étais certes l’instigateur de ce jeu dangereux, mais c’était persuadé que le Lord ne s’abaisserait jamais à entrer dans mon petit manège que j’avais entamé la partie. J’étais toujours agenouillé à ses côtés. Mes fesses reposaient sur mes pieds et mes bras sur mes cuisses. Je n’avais pas cligné une seule fois des yeux et osait à peine respirer de peur que le Lord ne brise le mutisme dans lequel nous semblions tous deux nous complaire.

 

Je finis tout de même par amorcer un mouvement en coinçant ma lèvre inférieure entre mes dents. J’aurais sans aucun doute répondu positivement à son invitation sur-le-champ si je n’avais pas appris qu’il était bicentenaire. Mon attirance physique pour lui s’opposait à ma raison qui, elle, me suppliait de ne pas coucher avec un être médicalement mort depuis des années. Ma main quitta ma cuisse pour se poser sur la joue de celui que je considérai comme mon Lord. Je fus saisi par la froideur qui s’en dégageait.

 

 « Je me souviens maintenant, murmurai-je.

De quoi vous souvenez-vous ?

De cette sensation glaciale qui émane de votre peau. J’étais bien trop ivre hier soir pour comprendre…

… qu’un être dont les battements de cœur n’ont cessé ne peut être aussi glacé, conclut Lord Montgomery.

Oui, » confirmai-je dans un souffle.

 

J’ôtai ma main de sa joue. « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. »* Cœur ou système nerveux autonome, c’était du pareil au même pour moi. Tout chez le Lord était un appel au vice à mes yeux. Je ne pouvais m’empêcher de me demander si ce que je ressentais s’apparentait à de la nécrophilie. Cette pratique n’était-elle pas plutôt liée à l’absence de mouvements, à l’inconscience ?

 

« Quelles interrogations tourmentent vos pensées ? me demanda-t-il.

Je ne veux pas vous ennuyer avec ça.

Je puis vous assurer que si vous m’ennuyiez vraiment, je ne serais déjà plus là. »

 

Pourquoi ? Pourquoi restait-il là à écouter les élucubrations d’un jeune homme environ dix fois moins âgé que lui ? Pourquoi me demandait-il de lui avouer qu’une bataille faisait rage en moi pour savoir si oui ou non je devais coucher avec lui ? Tout cela me semblait bien trop difficile à gérer et j’étais bien trop sobre pour réussir à faire face sereinement à cette situation.

 

« Je ne ferai rien qui irait contre votre volonté si c’est cela qui vous inquiète.

Je… je… »

 

Et je bafouillais maintenant… Je pris une profonde inspiration. Il fallait que je me calme. Non, je ne pouvais décemment pas rester dans cet état. Il était temps pour moi de prendre le taureau par les cornes et de me confronter à ce qui m’effrayait.

 

« Pardon.

Pourquoi vous excu… »

 

Je ne laissai pas le temps au Lord Montgomery de terminer sa phrase. Empli d’un courage d’où j’ignorais la provenance, je passai mes mains autour de son cou et posai ma bouche sur la sienne. Je me demandai avec amusement si une réaction physique pouvait découler du contact de mes lèvres bouillantes sur les siennes glacées.

 

« Alors, que dites-vous de ma proposition ? me demanda le Lord tandis que ce bref échange prenait fin.

Je crois que je vais céder à la tentation… J’ai juste une question avant.

Encore une ?

Si vous ne voulez pas…

Si, si, allez-y, je vous écoute.

Suis-je en train de succomber à cause de ce pouvoir hypnotique que l’on attribue aux vampires ou le fais-je de mon plein gré ?

Je n’y suis absolument pour rien, » susurra-t-il à mon oreille.

 

Pouvais-je le croire ? Devais-je le croire ? N’avais-je tout simplement qu’envie de le croire ? Oscar Wilde disait que le meilleur moyen de se délivrer d’une tentation était d’y céder. Je comptais suivre ce conseil au pied de la lettre.

 

Je m’installai à califourchon sur lui, mes jambes enserrant fermement ses cuisses. Je ne doutais pas qu’il pût se dégager de cette étreinte en un millième de seconde, mais j’avais besoin de sentir que je pouvais avoir le contrôle sur lui, au moins pour un instant.

 

« Ce n’est que pour une nuit. Aucune contrainte, pas d’attachement… Du sexe pour le sexe, rien de plus, rien de moins. La baise parfaite.

C’est exactement ça…

Taisez-vous, le coupai-je abruptement. Je ne vous ai pas demandé de commenter mes pensées, même si je les formule à voix haute. »

 

Je lus un certain amusement dans son regard. Je me rendis soudainement compte que je venais de donner un ordre à un être dont la force surpassait cent fois la mienne. Ne tenais-je donc pas à ma vie ? Je devais me détendre. J’étais bien trop anxieux pour savourer pleinement l’instant qui se présentait.  Je fixai mon attention sur son visage, l’observant dans les moindres détails. Je plongeai dans l’immensité de son regard océan. Je m’étais toujours imaginé que les yeux des vampires prenaient une teinte carmin lorsqu’ils se transformaient. Je me rendais compte qu’hormis des aprioris véhiculés par la littérature et la télévision, je ne savais absolument rien sur les « suceurs de sang ».

 

« Quelque chose ne va pas ? murmura-t-il.

Non, tout va très bien. Je profite juste de l’instant présent. »

 

Je ne sus précisément comment, mais je me retrouvai tout à coup de l’état « à califourchon sur un vampire » à celui « d’allongé sur le canapé surplombé par ce même vampire ».

 

« Le temps m’est, pour ma part, compté alors, ne m’en voulez pas si je vous brusque un peu. »

 

Le Lord fondit sur moi. Sa bouche se colla à la mienne tandis que ses doigts graciles défaisaient les boutons de ma chemise – vestige de la tenue que je portais la veille lors de cette réception pompeuse. Mes mains entrelacèrent leurs doigts autour de la nuque du Lord, espérant ainsi l’empêcher de partir s’il lui prenait l’envie soudaine de tout arrêter.

 

Curieusement, la froideur qui se dégageait de son être ne me dérangeait guère. J’appréciais même cette sensation glacée sur ma peau extrêmement brûlante. L’une de ses mains s’aventura sous le tissu du marcel que je portais sous ma chemise, formant sur son passage un frisson qui m’apparaissait délicieux. Ses lèvres voguèrent sur ma mâchoire pour finir leur chemin sur mon cou. Sa langue goûta ma chair.

 

« N’ayez pas peur, je ne compte pas vous tuer.

Comment…

Sais-je que vous avez peur ? me coupa-t-il. Votre sang circule beaucoup plus vite dans vos artères. C’est d’ailleurs très difficile de résister à l’envie que procure cette pulsation rapide sur ma langue.

Est-ce censé me rassurer ?

Non, sûrement pas, dit-il en riant doucement, mais je n’ai jamais mordu l’un de mes partenaires sans qu’il ne l’assente. »

 

Sa bouche se posa à nouveau sur mon cou. Ses lèvres aspirèrent ma peau entre elles. J’allais sans nul doute devoir justifier d’un suçon auprès de mes proches durant les prochains jours, mais peu m’importait. Je me sentais terriblement bien en cet instant et ses doigts parcourant la moindre petite parcelle de mon corps ne faisaient que  gonfler toujours un peu plus le désir que je ressentais déjà pour lui.

 

Je déboutonnais à mon tour sa chemise dont les pans s’écartèrent pour dévoiler un torse musculeux. Je redessinais le contour de ses abdominaux en me disant qu’il me faudrait encore un bon nombre d’heures à la salle de sport avant d’arriver à un résultat aussi parfait à mes yeux. Je m’emparais à nouveau de ses lèvres dans un baiser bien plus fougueux que le précédent. Nos bassins se rencontraient au rythme des cambrements provoqués par le contact de sa langue sur la mienne.

 

Il défit le bouton du pantalon de mon smoking et descendit lentement la glissière de la fermeture. Je sentais tout mon être vibrer à cette nouvelle promesse. Les choses se concrétisaient bien plus doucement que bestialement et je préférais qu’elles se passent ainsi. Je n’étais pas du genre sentimental – bien au contraire – et je ne considérais pas que nous devions faire preuve d’un quelconque sentimentalisme, mais je ne pouvais m’empêcher de me dire qu’il fallait que je savoure cet évènement qui ne se reproduirait sans doute jamais.

 

Sa main s’aventura sur la proéminence formée par mon sexe sous le tissu de mon boxer. Je me mordis la lèvre inférieure. Ses doigts ne me semblaient plus aussi gelés qu’auparavant comme s’ils se réchauffaient à mon contact et évitaient ainsi une réaction physique qui aurait pu se révéler fâcheuse. Je me laissai aller à ses bons soins, m’égarant de temps à autre sur la rondeur de ses fesses – ma foi fort bien formées.

 

Mon Lord cessa ce qu’il était en train d’effectuer et plaça sa main sur mon marcel qu’il remonta aussi haut qu’il le pût. Sa bouche se détacha de la mienne et vint se poser sur mon ventre qu’il embrassa rapidement et en de multiples endroits. Un immense frisson recouvra alors chaque petite parcelle de mon épiderme. Peu importait ce qu’il me faisait, je sentais que je perdais pied.  J’étais son esclave, soumis à ce qu’il me faisait, incapable d’y répondre. Ce laisser-aller qui ne me ressemblait que peu faisait partie intégrante du plaisir que j’éprouvais.

 

Les minutes défilaient et mon désir augmentait à un point qui en devenait douloureux. Le Lord prenait un malin plaisir à me regarder quémander le moindre soulagement de sa part. Il s’amusa même à user de sa force, plaquant fermement mon bassin au divan, m’empêchant ainsi d’atténuer cette douce souffrance qu’il m’obligeait à subir et se moquant doucement des soupirs énervés que je poussais. Il fit glisser mon pantalon et mon sous-vêtement le long de mes jambes, les jetant à terre une fois détachés de mon être. Je fis de même le long de ses bras avec sa chemise.

 

Je n’étais pas d’un naturel pudique et ne me formalisais donc pas de cette semi-nudité dans laquelle je me trouvais. Sa main se posa sur mon érection dévoilée. Une fois encore elle ne me sembla pas glacée, m’apparaissant même presque tiédie. Mes hanches se soulevaient au rythme des va-et-vient qu’il me prodiguait. Le vide se fit dans mon esprit. Je ne pensais plus à rien, je ne ressentais plus rien d’autre que le plaisir qu’il m’offrait. Je n’étais plus qu’à quelques encablures de ce septième ciel dont on aimait tant citer le nom.

 

« Mon Lord, gémis-je.

Vous pouvez m’appeler Alexander si vous le désirez.

Vous êtes et resterez à jamais mon Lord dans mon esprit, ma bouche et ma mémoire. »

 

J’ouvris les yeux l’espace d’une seconde – juste le temps pour moi de voir un léger sourire étirer ses lèvres – avant de les clore à nouveau. Ma respiration allait maintenant au même rythme que sa paume sur moi. Je trouvai la force de déboutonner son pantalon. Je dévoilai alors son intimité et ses fesses où je fis glisser mes mains. Sa peau était lisse, douce et froide comme le marbre. Je crus l’entendre geindre bien que je n’en fusse jamais réellement sûr. Sa main libre vint se poser au creux de mes reins, allant et venant de bas en haut. Je sentais mes muscles se contracter.

 

Mon impatience grandissait. Elle se tarit lorsque je sentis l’un de ses doigts s’insinuer en moi. Une nouvelle vague de bien-être me submergea. Ses va-et-vient sur ma verge ralentirent et s’adaptèrent au rythme de ses pénétrations. Ses lèvres vinrent retrouver les miennes dans un baiser échangé avec passion. Un deuxième doigt vint accompagner le premier et je découvris de nouvelles constellations sous mes paupières fermées.

 

Mes iris étaient plongés dans les siennes quand il me pénétra cette fois de son sexe. Je mordis sa lèvre inférieure alors qu’il se trouvait au plus profond de moi.

 

« D’ordinaire je suis plutôt celui qui mord et non celui qui est mordu, » murmura-t-il.

 

J’étais alors bien trop occupé à mon plaisir pour me sentir gêné par cette remarque. Ses coups de reins étaient vifs, profonds et bien trop ciblés pour être l’œuvre d’un humain âgé de moins d’une trentaine d’années comme il l’était au moment de sa transformation. Un vertige s’empara de moi. J’éprouvais bien plus de plaisir que mon cœur ne pouvait en supporter. Ma respiration était de plus en plus difficile. Mon corps s’était recouvert de fines gouttes de sueur.

 

« Ce n’est pas humain, me surpris-je à haleter.

Non, en effet, ça ne l’est pas, » me répondit-il.

 

Sa bouche se retrouvait contre mon épaule lorsque je fus saisi par cette vérité qui était pourtant implantée en moi dès l’aveu de sa condition. Je me rendais en effet compte que je ressentais le désir, non, le besoin qu’il me morde.

 

« Faites-le. »

 

Je ne fus pas étonner de constater qu’il comprit très bien ce que j’entendais par ces mots. Ses canines acérées percèrent la peau de ma clavicule. Ce ne fut ni douloureux, ni agréable, simplement essentiel. Un orgasme d’une puissance inégalable s’empara de moi alors que mon Lord commençait à s’abreuver de mon sang, il ne cessa que lorsque le Lord eut étanché sa soif. Je retrouvai à peine mon souffle lorsqu’il se retira de moi.

 

Je me redressai brutalement. La tête me tourna quelques instants. Je jetai un coup d’œil à mon épaule. Du sang s’écoulait encore de cette blessure dont j’avais consenti à ce qu’on me l’inflige. Je tentais de l’essuyer avec mes doigts, mais le liquide carmin ne cessa de couler. Le Lord porta mes doigts à sa bouche et les lécha, les nettoyant de mon sang.

 

« Laissez-moi réparer ça. »

 

Il se pencha et fit glisser sa langue le long de la morsure qui ornait mon épaule. Le sang cessa immédiatement de s’en échapper.

 

« Merci.

Je vous en prie.

Est-ce là que nos chemins se séparent ? lui demandai-je.

J’en ai bien l’impression jeune Elias. »

 

Je ressentis un léger pincement au cœur. Je savais que cette histoire était sans lendemain et je ne comptai pas qu’il en soit autrement, mais j’étais désolé de ne pas pouvoir mieux connaître cet être fascinant qu’était Lord Alexander Montgomery.

 

« J’ai été ravi de vous rencontrer très cher Lord, dis-je alors que ce dernier était en train de se rhabiller.

Il en fut de même pour moi Elias Eriksson futur comte de Kalmar. »

 

Je souris. Mon Lord s’apprêtait maintenant à partir. Son doigt venait d’appuyer sur le bouton de l’ascenseur menant à l’appartement.

 

« Lord ? m’écriai-je soudainement.

Oui ? dit-il en se retournant vers moi.

J’ai une dernière question saugrenue pour vous.

Je vous écoute.

Comment les vampires font-ils pour avoir des érections alors que leur corps est censé être mort ?

Une suggestion ?

Rigidité cadavérique ?

Vous ne changerez donc jamais Elias ? m’interrogea-t-il en riant. Je vous donnerai la réponse le jour où nous nous recroiserons si nous devons nous recroiser. »

 

Il monta dans l’ascenseur.  Il m’adressa un signe de la main alors que les portes se refermaient sur lui. J’ignorai si le destin avait décidé de faire de nouveau se croiser nos chemins un jour, mais j’étais néanmoins sûr qu’une éventuelle nouvelle rencontre ne me dérangerait guère.

 

 

FIN

 

 

* Blaise Pascal. Pensées. 1670.

 

 

 

Je ne pouvais pas clore cette histoire sans ajouter un petit mot de fin. J’espère que vous aurez pris autant de plaisir à lire ce « three shots » que j’en ai pris à l’écrire. En fin de compte, je suis heureuse d’avoir écrit cette dernière partie du point de vue d’Elias. J’avais aussi envie que vous le découvriez autrement que saoul. Il n’est pas si bête que ça finalement et je voulais le montrer (la collection impressionnante de livres découverte par le Lord dans sa chambre était aussi un petit indice). Bref, je ne sais pas si vous avez compris ce que je voulais dire par là (j’ai aussi du mal à me comprendre, mais ça, ça doit être la fatigue (il est 2h18)).

 

J’avais aussi un dernier truc à dire : si Elias et le Lord n’ont pas utilisé de préservatif c’est uniquement parce que le Lord est un vampire et que ça limite les MST… Sinon, je puis vous assurer qu’ils y auraient eu le droit ^^

 

Bises à vous :)

Par Absynthe - Publié dans : Un Vampire? Non merci! Par Lino - Communauté : Communauté gay
Ecrire un commentaire - Voir les 4 commentaires

Résumés des Fics

Sites Amis

Page Facebook des Pensées d'Absynthe 

 

 

  logo-fn-copie-1.gif

 

 

A cliquer pour faire plaisir voter pour la créa!

Akaiyume

 

 

Traduction:

Katika Locke

Broken Wings VO

Son site

   

 

Sites de fictions, blogs:

La créa' s'est permit de faire le ménage entre les sites abandonnés, les sites en pause avec peu de contenu et les autres.

Si vous souhaitez figurer ici, ou si je vous ai oubliés, signalez le!

 

Miyahow New!

Deadly

Inrainbowz  New!

Lino

Pearl  New!

Lila New!
Electre
Perri et Joy
Joy
Perri
Merlin
Danouch
YaYa
Ambroisie
Mai Lynn
Emy
Ley
Cicipouce
Utopia
Natsuko
Jijisub

 

Sites, scantrads:

Boys'n Love Scantrad BLS

Collection Arrow
Library of Moria (Agl) <3
MDR, Marre Du Drarry
TheBookEdition

Dessins:
Yaoi-Gallery (Moz)

Divers:

C'est la Gène

{Attention, site de connards}
Homotographie <3 <3
A cause des Garçons <3
Bashfr DTC <3
Gayclic
SuicideGirls
Encylopénis
Têtu
Bellazon


Liens pratiques:
Synonymes
Prénoms
Test de rapidité de frappe sur clavier
Refaire la déco (CSS) de son blog
Héberger une image
Générateur de code couleurs
Générer son nom de plume
(à partir de son nom et prénom)

 

Histoires Lues, et En Lecture

 
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés