Un Nouveau Prof (Yaoi)

Mercredi 2 juin 3 02 /06 /Juin 20:04

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Bonchouuuur...


 

Non vous ne rêvez pas...


 

C'est bien la suite tant attendue. (Oh putain ouai, plus de 90 commentaires (j'ai pas encore répondu à tout le monde), super grave attendue même, j'ai jamais vu autant de commentaires sur un article d'histoire. Peut être chez Rhode, mais ça m'a pas marquée ^^')


 

Mince, 90 commentaires, je sais plus ou me mettre...


 

Je vous raconte pas la pression! Je suis sur ce chapitre (que j'arrive pas à avancer) depuis... Boarf, décembre!


 

Et mon dieu, j'ai l'impression de vous livrer un truc absolument lamentable, pas du tout au niveau de vos attentes etc etc.


 

Bon en gros, j'ai honte, vous aurez compris.


 

En plus, pour vous éviter un poirotage total, je vous file un chapitre simple, pas double comme c'était convenu, sinon en juillet j'y suis encore... Et vous vous deviendriez dingues.


 

Ahah en fait vous allez devenir chèvres rien qu'en lisant le chapitre.


 

Donc AVIS A TOUTES CELLES QUI EN ONT MARRE D'ATTENDRE UNE VRAIE AVANCEE ENTRE LES DEUX HEROS:


 

NE LISEZ PAS, ATTENDEZ LE CHAPITRE SUIVANT.


 

Vous savez que j'aime les queues (arff...) de poisson. (On a dit de poisson! Ho!)


 

Donc pas de grosse mise en couple ce chapitre ci. Désolée. Le suivant par contre...


 


 


 

A part ça...


 

J'ai vu la belle Deadly!!


 

Elle est venue sur Stras' et on est allées voir Scorpions ensemble, concert d'enfer, elle nous a fait traverser la fosse pleine à grands renforts de "PAPA! PAAAAPA!" et ça a super bien marché ^^. (Non mais c'est la première fois qu'on me fait le coup, jvous dis pas la surprise ^^)


 

Et j'ai réussi à échapper au concert de Gossip. (Ouuuuuuuuuuuufff)


 

Ah 'tendez je vais manger.


 


 


 

Ah et je compte aller voir ZZ Top en juillet. Avec un peu de chance ^^.


 

J'ai envie de faire pipiiiiiii.


 


 


 

Allez allez abrègeons.


 

Un IMMENSE merci à Madyna de Boys Love Scantrad et à toute l'équipe qui font un boulot d'une putain de qualité de dingue. Allez les lire, et hésitez pas à leur donner votre avis!

 

 

Un Immense merci à vous toutes,


 

et un Immense pardon pour ce chapitre dont la qualité laisse grandement à désirer.


 

Si jamais j'ai trop de plaintes, je le referais

Oooh et j'allais oublier (de un les liens et de deux:) Vous connaissez KABOOM?

Moi non plus! Mais c'est un film qui a l'air absolument génial!

J'ai accroché à la phrase "Et ça c'est Thor, mon coloc', Beau comme un dieu, con comme la lune, bref tout à fait mon style" dite par l'hyper mignon acteur principal.

Bref allez voir sur FB ou Allociné! 
 

 

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Chapitre 43:

 

Dix jours passèrent. Identiques les uns aux autres au point que le jeune professeur faillit refaire par deux fois le même cours, si ses élèves ne le lui avaient pas fait remarquer au bout de quelques minutes d'un monologue sans le moindre entrain.

L'appartement avait pris des airs d'hôpital. La table de chevet avait été remplacée par la table de cuisine, puisqu'il fallait plus de place pour entreposer tous les bandages et pansements de tailles, de formes et de matières différentes. L'air auparavant embaumé d'encens, de chaleur et d'une once de cigarette avait fait place à l'odeur de l'alcool, des produits nettoyants, désinfectants, et des trois à quatre aérations intensives par jour qui laissaient une brise fraiche traverser les pièces, qui à présent n'avaient de chaleureux que leurs couleurs.

La salle de bain s'était progressivement encrassée avec un soin tout particulier pour les empilement de linges de toute sorte à côté de la machine à laver qui tournait à plein régime dès que Sébastien rentrait.

Miyavi n'était redressé que quelques minutes par jour pour se nourrir et boire, et porté jusqu'aux toilettes lorsqu'il en éprouvait le besoin. Le reste du temps il suait, gémissait, et, lorsqu'il le pouvait, dormait.

Jamais Sébastien n'aurait cru qu'une convalescence puisse être aussi longue. Dans les films, on posait une compresse, boitillait un peu et cinq minutes plus tard on repartait cavaler à droite à gauche.

Or là, les plaies avaient pour la plus part à peine cessé de saigner et se recouvraient de croutes fragiles, bien loin du propre tissu cicatriciel que l'on attendait.

Les bleus s'étaient estompés. C'était le seul bon point de la semaine passée. Avec le fait qu'il soit un peu plus conscient. Si l'on pouvait appeler ça un bon point.

 

Jamais plus Sébastien ne pourrait sentir l'odeur d'arnica ou de voltarène sans avoir la vision cauchemardesque de Miyavi blessé dans son lit.

 

Affairé dans la cuisine, le professeur tentait de faire un plat un peu plus original que les sempiternelles soupes de légumes. Debout devant le frigo grand ouvert, il passa une main nerveuse dans ses cheveux et opta pour un compromis: cela changerait des soupes, sans être particulièrement élaboré.

Steack et purée de carottes.

 

Ce ne serait pas aujourd'hui qu'il deviendrait un cordon bleu.

 

Un coup d'œil en direction du salon lui apprit que la guerre de gang -qui avait pratiquement cessé lors de la disparition du gamin qui squattait son lit- reprenait progressivement.

La veille déjà, il avait détourné les yeux du canal sur la rive duquel il marchait lorsqu'il avait aperçu une forme humaine remonter des profondeurs de l'eau.

Le présentateur télé expliquait sur un ton badin que l'armée de terre serait envoyée patrouiller dès la nuit dans les rues de la ville.

Le châtain eut un rire nerveux. D'un côté ils clamaient que ce n'était qu'une petite rixe entre clans, et de l'autre ils envoyaient l'armée de terre. Ce qui voulait dire que les troupes de gendarmerie nationale, de la police municipale, ainsi que celles de la brigade anticriminalité avaient déjà laissé tomber.

L'intitulé du reportage aurait dû être « début de guerre civile » plutôt que « criminalité en hausse dans la ville de... ».

Sébastien lança des pommes de terre et les carottes dans la marmite et ferma le couvercle avant de sortir de la cuisine pour se diriger vers ce qui avait été pendant un court laps de temps sa chambre. Entre le départ de Cathy, et l'arrivée de son étudiant en fait.


 

Il poussa la porte du plat de la main, avança dans l'obscurité de la chambre vers les fenêtres qu'il ouvrit et repoussa les volets pour laisser pénétrer la lumière.

Lorsqu'il se retourna ce fut pour tomber sur la vision d'un corps presque nu hormis ses bandages, enroulé dans un drap défait. Entortillé aurait été plus juste, et jusque dans son sommeil, l'asiatique gémissait d'inconfort. Le tissu tirait sur sa peau, appuyait sur ses plaies et le faisait remuer encore plus.

Comme s'il s'agissait d'un cheval empêtré dans du barbelé, le professeur s'approcha doucement et posa une main fraiche sur le front brûlant du jeune homme. Murmurant quelques mots d'apaisement avant de soulever ses jambes pour le défaire de sa prison de coton.

Encore une fois il ne put qu'admirer la finesse de ses traits, la perfection de ses articulations qui au lieu de défigurer ce corps par leurs angles osseux, le sublimaient comme s'il avait été une peinture que l'on aurait mis en volume par des aplats de peinture de plus en plus épais.

Du pouce il caressa l'ombre de son genou et remonta son regard vers le visage du chef de quartier qui le fixait, les yeux encore embrumés par le soleil.

-Je vais te faire couler un bain, murmura le châtain en retirant sa main et en se redressant souplement.

 

Il sortit de la salle d'eau quelques minutes plus tard, une pile de draps propres dans les bras, qu'il posa sur la table de soin, juste à temps pour rattraper son élève qui tentait de se lever seul.

-Miyavi, mais qu'est-ce que tu fous? T'es pas en état.

Il passa une main dans le dos du jeune homme, puis l'autre sous ses genoux et le souleva en direction de la salle de bain.

-Je suis désolé, murmura le brun en posa la tête sur son épaule.

-C'est rien mais ne recommence pas, fit Sébastien en l'asseyant sur le rebord de la baignoire.

Un rire rauque retentit dans la pièce tandis que les jambes blanches étaient plongées dans l'eau chaude.

-Je suis désolé de squatter votre lit Gaurnier. De vous forcer à vous occuper de moi comme le dernier des impotents et de me prodiguer des soins en risquant votre vie. Pas de tenter de me sortir de ma léthargie.

-Ah.

La main du professeur accompagna ses reins jusqu'à ce qu'il soit allongé dans la baignoire. Et le malade put enfin lever les yeux vers le visage de son aîné, penché sur lui avec une mine inquiète.

-Tu ne me dois rien, tu as sauvé mon meilleur ami. Ca suffit amplement.

Il marqua une pause.

-D'un autre côté si tu ne l'avais pas entraîné en boite alors que le quartier n'était pas sûr, tu n'aurais même pas eu à le sauver.

-Mais j'aurais été blessé quand même. Vous m'auriez soigné sans avoir une dette envers moi?

-Bien sur.

Le professeur sourit à l'asiatique et repoussa une mèche de cheveux, dévoilant un coquard qui peinait à disparaître. Marbrant de violet et de jaune la pommette saillante auparavant d'un ton ivoire.

Miyavi sourit à son tour, maltraitant ses lèvres craquelées, et remercia l'homme au dessus de lui d'une caresse sur le poignet. Aussitôt le châtain se redressa et lança:

-Je vais changer les draps je reviens.

Lorsqu'il passa la porte, un grognement sourd lui échappa. Dix jours à dormir sur un canapé trop mou ne pouvait qu'être mauvais pour les articulations.

-Vous avez mal au dos? La question jaillit de la salle de bain tandis qu'il tirait les draps.

-Non non, répondit-il d'une voix forte, avant d'ajouter plus bas en s'adressant à un coussin:

-Si je pouvais récupérer mon lit ça irait nettement mieux mais bon...

-Vous pouvez dormir dans votre lit vous savez?

-Ben voyons, pour patauger dans du sang séché, non merci, gronda-il en roulant le linge sale en boule et le lançant vers la porte de la salle de bain.

-Au pire je peux dormir sur le canapé, après tout je suis un poids pour vous, reprit la voix d'un ton plus triste. Et puis je comprendrais que vous ne souhaitiez pas dormir avec moi...

La voix se brisa mélodramatiquement sur la fin de la phrase, et Sébastien plongea le nez en premier dans la fourberie du jeune homme.

-Tu n'es pas un poids pour moi, tu le sais. Ta compagnie est agréable quand tu es conscient.

-Mais vous ne voulez pas dormir avec moi, même si votre santé est en jeu.

Le ton s'était fait accusateur, et le châtain sentit qu'il s'était fait embobiner.

-Je t'ai déjà dit de ne plus me vouvoyer!

Dans le doute, changer de sujet. C'est le bon plan.

Si Cathy lui avait appris une chose c'est que dévier la conversation en finesse ne servait à rien. Rien de mieux qu'une bonne « non-réponse » pour faire comprendre qu'on ne voulait plus parler de ça. Sauf qu'avec Miyavi...

-Ok, alors tu ne veux pas dormir dans ton lit, alors que ta santé est en jeu, et que tu me prends tellement la tête avec la mienne. C'est bien pour un professeur de s'auto-contredire.

-Fais-ce que je dis, pas ce que je fais, tu connais, répondit-il du tac au tac en achevant de gonfler les oreillers du plat de la main.

-Bon, il reprit avant que le brun ne trouve un autre argument. Je passe l'aspirateur et je te sors. Tu arrives à te laver?

-L'eau est froide, reprit la voix, boudeuse cette fois-ci. Et puis comme je dors mal tout seul je crois pas que je soit assez en forme pour me frotter.

Sébastien s'immobilisa sur le pas de la chambre en direction du couloir et passa une main lasse sur son front. Il fit demi tour et retourna dans la salle de bain pour déboucher la bonde et laisser évacuer l'eau avant d'ouvrir le robinet cerclé de rouge en lançant un regard mauvais au brun qui ne répondit qu'avec un sourire vainqueur.

Il replia légèrement sa jambe intacte et la sortit de l'eau en l'agitant comme dans la publicité Venus, connaissant l'effet qu'avaient ses jambes sur le châtain.

-Tu as l'air de très bien pouvoir bouger tout seul, bougonna Sébastien en détachant les yeux des formes de son cadet.

Voilà cinq bains que le brun était suffisamment éveillé pour tenter de l'allumer avec succès.

La ravissante nudité du jeune était source d'émerveillement chaque fois plus visible pour le plus âgé. Passée la gène des premières fois ou il n'avait pas osé poser les yeux sur le corps du brun, et ou il l'avait lavé inconscient, il avait réussi à le regarder un peu plus, et le manque de pudeur, l'absence de gestes pour se cacher l'avait aidé à trouver cela plus naturel. Après tout ils étaient deux hommes, il avait été dans des centres sportifs sans en être jamais gêné le moins du monde. C'était sans doute l'attirance du brun pour lui qui l'avait poussé à ne pas oser le toucher réellement. Du brun pour lui.

Pas le contraire.

Il se répéta cette phrase comme un mantra pendant qu'il mettait du savon sur son gant et frottait une à une les jambes du jeune homme.

-T'es assez habile pour te laver tout seul certaines zones, donc je te les laisse.

-Oh, non...

Miyavi susurra ce « non » en longueur. Comme un enfant à qui on annonçait qu'on irait pas au zoo aujourd'hui.

Un froncement de sourcil le fit sourire encore plus et il ajouta:

-Tu le faisais si bien...

-J'ai une énorme envie de t'en coller une. Tu seras gentil de te tenir correctement. Je t'ai déjà expliqué.

Le sourire s'effaça d'un coup et le jeune homme murmura:

-Et voilà, encore cette fichue fierté d'hétéro. Il va falloir que tu te relaxes un peu. Il n'y a personne à épater ici.

-J'ai pas envie de me relaxer.

Le châtain lâcha le gant dans l'eau et se dirigea vers la porte pour se rendre dans la cuisine.

 

Arrivé au couloir il lança un glacial « Rince toi! », avant de saisir la cocotte du feu et de retirer l'embout pour laisser s'échapper la vapeur.

 

Un peu de lait, de beurre et quelques coups de fourchette plus tard, c'est avec une assiette fumante et bien remplie qu'il retourna dans la chambre et la posa sur la table avant d'aller chercher un Miyavi trempé et gelé assis dans la baignoire qui finissait de se vider.

Il marqua une pause en observant le jeune homme grelottant, et lorsqu'il leva les yeux vers lui, il ne put s'empêcher de sourire tendrement en attrapant une serviette pour le réchauffer:

-On dirait un chat mouillé.

Le brun ne fit que détourner les yeux vers le carrelage à ces mots, mais son professeur put remarquer la rougeur sur ses joues malgré cela.

Lorsqu'il le prit dans ses bras pour l'emmener vers le lit, Sébastien tenta de réprimer un grognement de douleur. Soixante dix kilos ne se soulevaient pas trois fois par jour comme cela. Et même s'il avait gardé une bonne musculature, son dos déjà éprouvé par la mauvaise literie commençait à lui faire sévèrement ressentir.

-Pose-moi, je peux très bien marcher!

-Non tu ne peux pas.

Et le professeur posa le plus jeune sur le lit, avec une douceur difficile à ressentir même si la volonté était là.

-Aie, bon dieu.

Le châtain appuya sa main sur ses reins, massant du bout des doigts ses vertèbres mises à l'épreuve.

-Couche toi Sébastien, je ne te ferais rien, tu ne travailles pas cet après midi et tu peux très bien faire une sieste sur un bon matelas.

Le concerné fit le tour du lit, raide comme un bâton, et s'écroula aux côtés de l'asiatique.

-Merde, j'espère que tu n'as pas envie de pisser parce que crois moi ça sera en bouteille.

Le brun rit et tira le plateau sur ses genoux. Lorsqu'il finit sa purée, son compagnon de lit s'était endormi comme un bienheureux, et poussait des soupirs de contentement jusque dans son sommeil.

Il ne put s'empêcher de glisser ses doigts dans ses cheveux épars, et les fit tourner entre ses doigts.

Non, finalement il ne laisserait pas tomber si facilement.


 

A son réveil, Sébastien tomba nez à nez avec un torse définitivement masculin sur lequel il avait posé sa main pendant son inconscience. Ses doigts se raidirent instantanément et il leva un regard fébrile vers le visage de l'homme qui partageait son lit.

Ce dernier avait un livre sous le nez, et tourna une page l'air de rien:

-Tu es réveillé. Bien dormi?

Le châtain grogna pour toute réponse et se retourna de manière bourrue vers l'autre côté de la chambre. Avec un peu de chance il pourrait faire comme s'il avait encore trop la tête dans le cul pour se rendre compte de quoi que ce soit.

Mais, impitoyable, Miyavi poursuivit:

-Tu vois, tous tes vêtements sont encore en place, et tu n'as aucune tâche suspecte ou que ce soit. Tu peux dormir dans ton lit sans risque. J'ai encore besoin d'être trimballé de pièce en pièce. Alors il va falloir que ton dos se repose correctement. Si jamais tu ne supportes pas l'idée, je dormirais sur le canapé, je te l'ai déjà dit, je ne...

-C'est hors de question, coupa le professeur en roulant sur le dos.

-Sèbas...

-Arrête de m'emmerder avec ça, putain, déjà au réveil tu me...

-Je te quoi?! Vas y! Dis le! Je m'inquiète pour tes vieux os et toi tout ce que tu trouves à faire c'est m'insulter, s'exclama le jeune, outré.

-Ca va ça va! Lâche moi! Je dormirai dans mon lit ce soir! Mais fous moi la paix! Et tu peux crever pour dormir sur le canapé. C'est pas vivable.

Il se leva d'un bond et chercha ses chaussures d'un œil furibond en poursuivant:

-T'es pire qu'une putain de gonzesse merde!

Il passa la porte et Miyavi put l'entendre marmonner dans le couloir:

-Et mes os sont pas vieux. Tafiolle de mes deux.

Un courant d'air fit tomber une mèche brune devant les yeux du plus jeune resté sur le lit, et il souffla dessus pour l'écarter avant d'arborer un grand sourire vainqueur en tournant une nouvelle page et de se replonger dans la lecture.

Trop facile.


 

Le soir venu, les deux hommes avaient mangé séparément, Sébastien dans le salon, devant l'écran de télévision, et Miyavi dans la chambre, avec son bouquin et sa bavette en cas d'accident. Bouffer dans un lit c'était sympa deux minutes, et se faire redresser aidait beaucoup. Mais la fièvre ou la douleur le faisait parfois trembler et tout ce qui était sur sa fourchette se faisait la malle sur son t-shirt.

Devant le poste, l'ainé sentait poindre peu à peu les remords de ne pas déplacer la télé près du malade. Forcément, il devait s'emmerder comme un rat mort dans sa piaule. Mais il se refusait à lui montrer les informations car il craignait qu'il ne fasse une folie et vole au secours de ses hommes. Car oui, c'était de pire en pire. Les morts se comptaient par dizaine chaque jours. La ville se dépeuplait, les cours à la faculté s'annulaient au fur et à mesure qu'étudiants et professeurs migraient dans d'autres cités.

Non, vraiment, il valait mieux qu'il l'ignore.

Lorsque onze heures sonnèrent, Sébastien se dirigea vers la salle de bain en passant devant un jeune homme endormi, et s'engouffra ensuite sous une douche chaude.

Dans la chambre, le bruit de l'eau sur le fond de la baignoire fit ouvrir les yeux de l'asiatique qui jeta un coup d'oeil au réveil et soupira. Son rythme de vie s'approchait plus de celui d'un nourrisson que d'un homme adulte. Manger, dormir, pipi, sieste, manger, dormir.

Il leva les yeux vers une fissure du plafond et soupira à nouveau. Rien de plus sexy pour séduire un professeur récalcitrant. Mon cul ouai.

La porte de la salle de bain s'ouvrit pour laisser passer une bouffée de vapeur d'eau et une odeur de savon précédant le châtain aux cheveux trempes qui se les séchait à l'aide d'une petite serviette. Il fit quelques pas avant de la laisser tomber et de grimper dans le lit avec un air nerveux visible sur son visage malgré l'obscurité.

Aussi, pour ne pas le brusquer, Miyavi se contenta de lui sourire et de fermer les yeux en lui souhaitant de bien dormir.


 

Ce fut plus tard dans la nuit, après de longues minutes à avoir tenté de s'assoupir, que Sébastien fut tiré de ses songes par un gémissement de douleur et quelqu'un qui appelait son nom.

-Seb... Gaurnier!

Le professeur ouvrit les yeux pour tomber sur le profil de son élève visiblement souffrant. Il se redressa sur un coude et ses yeux tentèrent de percer l'obscurité pour apercevoir autre chose que les longues mèches noires qui s'entrecroisaient sur le visage et le cou du brun.

-Qu'est-ce qu'il y a? Chuchota-il sans bouger.

-Aide moi à me retourner.

C'était un ordre ni plus ni moins.

-Ah, je savais bien qu'il y avait un piège dans cette invitation à récupérer une partie de mon lit, fit il avec un sourire dans la voix.

Un rire rauque résonna dans la pièce.

-Aide moi à me retourner s'il te plait professeur. J'ai mal.

A ces mots il repoussa le drap qui le recouvrai jusqu'à son ventre et Sébastien put voir à la lueur de la rue sa poitrine se soulever laborieusement.

-Vers ou? Demanda-il en posant ses doigts sur l'épaule de l'asiatique.

-Vers toi.

Ca avait été dit en un souffle, et le plus âgé ne put retenir un frisson tant cela lui avait paru intime.

Sa main glissa dans le dos du malade, jusqu'au plat de son omoplate, la pression se fit plus forte et il fit basculer le jeune homme sur le côté tandis que ce dernier gémit presque de soulagement en posant sa joue sur l'oreiller.

Le châtain resta figé en observant son corps se découper dans l'obscurité. De la courbe de son épaule au creux de sa taille, et de cette taille si fine à la pointe de sa hanche, tout était perfection. Rien n'aurait pu être un peu plus, ou un peu moins d'une façon ou d'une autre.

Le drap reposait à présent à mi-fesse, et il ne put que descendre sa main un peu plus pour le rattraper et recouvrir ces formes magnifiques.

Et tandis qu'il remontait le tissu vers son buste, il croisa les yeux noirs de son... Invité. Son regard l'immobilisa, la main dans le creux de sa taille, ses doigts presque dans son dos, la pulpe de chaque phalange touchant le velouté de cette peau qu'il savait si blanche. Tellement irréelle.

Ces yeux semblaient tellement tendres... Alors il se permit ce qu'il n'aurait jamais osé faire: Sa main se resserra sur la chair et il laissa ses doigts parcourir quelques centimètres sur l'épiderme. Ils montèrent jusqu'à ses côtes, et redescendirent vers la courbe de ses hanches avec plus de vigueur, faisant souffler un air brûlant au brun qui se laissa faire en fermant une seconde les paupières.

Sébastien sentit sa bouche béer devant un tel spectacle. Ce si jeune homme, si audacieux, si fort, si... Putain... Tellement abandonné sous ses doigts.

Et puis soudain, il se retrouva sur le dos, une forme souple sur ses hanches, un rideau de cheveux noir les séparant du monde et deux lèvres pressées sur les siennes.

Pas si abandonné en fait. Et pas si souffrant le bougre.

Ses mains furent ramenées d'autorité sur la taille du plus jeune et il ne put que resserrer son emprise sur ce corps, laissant son bras remonter le long de ce dos félin pour le rapprocher encore un peu de son torse.

Une langue parcourut la longueur de ses lèvres et s'inséra entre elles pour en caresser l'intérieur avant de cesser tout contact à part leurs souffles fiévreux. D'un mouvement brusque il ramena le visage de l'asiatique à lui, et ravit sa bouche avec plaisir, le brun le laissant diriger le baiser qui s'approfondit de seconde en seconde.

De sa main libre il caressa la cuisse collée à sa hanche et remonta lentement vers la fesse la surplombant. Le corps au dessus de lui frémit et ondula comme un chat sous l'attouchement plaquant contre son bassin quelque chose qui n'était absolument pas habituel.

En une fraction de seconde son sang avait quitté tout le haut de son corps et s'était réfugié dans ses jambes, prêtes pour un marathon de fuite. Il s'était figé, et Miyavi s'en aperçut assez tôt pour s'ôter de son corps et s'écarter de lui avant qu'il ne soit repoussé.

Il s'écarta au maximum de son professeur, et se blottit de l'autre côté du lit, chuchotant juste avant de fermer les yeux de honte et de colère:

-Il va bien falloir que tu t'y fasses un jour...


 

Quelques jours plus tard, le brun était en état de se lever, de se laver, et avait tenté de façon désastreuse de faire le ménage pour racheter sa longue convalescence chez son professeur.

Lorsqu'il eut achevé d'aspirer les rideaux du salon, et brisé quelques bibelots en voulant faire la poussière il retourna s'asseoir sur le canapé en boitillant sous le regard moqueur du plus vieux.

-J'en crois pas mes yeux... Ca fait combien de temps que t'as pas tenté de te servir d'un aspirateur?

Pour toute réponse le brun souffla d'agacement et tourna les yeux vers le poste de télé.

Sébastien, un sourire ravi et ébahi aux lèvres vint s'asseoir tout près de l'asiatique:

-Sans déconner. T'es vexé comme un pou!

Et il éclata de rire attirant ainsi le regard du plus jeune qui murmura lorsqu'il se fut arrêté:

-Au moins ça a le mérite de te faire sourire.

Maintenant qu'il le regardait, le professeur s'aperçut qu'il était trop près. Dans le sens « trop près pour garantir sa sécurité ». Aussitôt il se flagella mentalement. Quelques mois plus tôt il avait accepté qu'il était attiré par le plus jeune. Et par les hommes en général.

Il fallait à présent qu'il cesse de faire des manières. Miyavi lui plaisait. Depuis longtemps. Depuis le premier jour en fait.

Et il ne pouvait réprimer cette attirance et cette tendresse qu'il ressentait chaque fois qu'il posait les yeux sur lui.

Ca devait se lire dans son regard vu les attitudes du jeune homme. Dès qu'il le fixait, le brun soupirait d'aise comme si les sentiments et les sensations de son professeur s'enroulaient autour de lui telle une couverture brûlante, et chacun de ses mouvements se faisait plus sensuel, plus assuré, plus félin.

Mais automatiquement, le châtain se mettait en mode autorun, et sortait tout et n'importe quoi pour le faire fuir...

-Tu veux peut être téléphoner à ton petit ami? Pour éviter qu'il s'inquiète?

...N'importe quoi dont ce qui l'avait fait souffrir pendant des mois, comme ce baiser échangé sous ses yeux, et cette possessivité dont le petit blond avait fait preuve dans sa salle de cours.

Miyavi se leva et le détailla de haut en bas avec une moue dégoutée.

-Sans déconner. Après dix jours tu me proposes ça. T'es pathétique.

Il se dirigea vers le couloir qui donnait sur la chambre et lança d'une voix forte:

-Je ne peux appeler personne avant d'être totalement remis. Et ne te rends pas plus con que tu ne l'es déjà, Gackt n'est pas mon mec.

Le bruit inégal de ses pas se fit entendre encore quelques secondes et Sébastien prit sa tête entre ses mains en soupirant. Il avait besoin d'aide, ça n'allait pas. Il n'allait pas bien, et il était incapable de faire avancer les choses. Ce gamin le rendait fou. Tellement fort, tellement fier, tellement beau, tellement culotté.

« ...Tu dépasses les bornes des limites Maurice ». S'exclama l'écran télévisé, et le professeur ne put empêcher un rire nerveux de s'échapper de ses lèvres.

Au moins, il n'était pas avec l'autre niais.

Hourra.


 

Les jours continuèrent de défiler. Le brun se remettant lentement, le châtain tentant vainement de se détendre et d'accepter de se rapprocher de lui. Les seuls véritables moments d'intimité sans crainte qu'ils partageaient étaient leurs débats sur des romans divers, ainsi que leurs auteurs. Ces instants étaient aussi précieux pour l'un que pour l'autre, et le professeur et le chef de clan disparaissaient au profit de deux hommes passionnés aux avis juste assez divergents pour prolonger leurs conversations jusqu'au petit matin. Ce qui leur permettait aussi de s'endormir comme des masses, et évitait à Sébastien de se faire un ulcère sous le stress que représentait la simple esquisse d'une possibilité de projet éventuel de relation entre eux.


 

Un soir alors que le plus âgé changeait les pansements de son blessé, Miyavi ne put se retenir et maintint la main de son ainé sur sa cuisse, serrant ses doigts entre les siens tandis qu'il posait son roman sur l'oreiller près de lui.

Le châtain, assis sur le bord du matelas, leva les yeux vers le jeune homme allongé aux jambes légèrement repliées et se mordit la lèvre en voyant ses abdominaux se contracter et rouler sous sa peau alors qu'il se redressait de façon à s'appuyer contre le mur.

La jambe intacte de l'asiatique se déplaça, et caressa le flan de son professeur avec une douceur langoureuse tandis que ses doigts s'enroulaient autour du poignet toujours immobilisé.

Une bouffée de chaleur prit le professeur aux joues, et il baissa à nouveau les yeux tandis que les frôlements sur son flanc continuaient avec une douceur et une sensualité extrême. Les doigts du plus jeune tirèrent sur sa main et la firent remonter de quelques centimètres sur la peau de sa jambe, et il expira un souffle tremblant:

-Miyavi je ne peux... Je crois... Je...

-Tu bandes rien qu'en me touchant du bout des doigts Sébastien. Laisse toi aller.

Et le châtain s'apprêta à obéir lorsque ses yeux tombèrent sur l'entrejambe de son vis à vis, pas encore tendue à l'extrême, mais déjà gonflée, et une fois encore il fit un bond en arrière, se relevant du lit et portant sa main à son front tandis qu'un hurlement de colère emplit la pièce:

-Putain de merde mais tu vas la jouer encore combien de temps comme ça Gaurnier?! Je suis pas une marionnette! Je te cours après depuis plus de six mois! Je veux être avec toi, et je sais que je te plais! Je le sais! C'est quoi le problème à la fin?!

Le brun s'était levé et avait poursuivi Sébastien tout le long du couloir pour finir par le plaquer contre le mur et finir sa tirade lorsqu'il fut repoussé pour entendre:

-Le problème? Putain mais le problème c'est que t'es pas une femme bon dieu de merde!

Sa voix se brisa:

-J'arrive pas à me le sortir de la tête. J'arrive pas. T'es un homme. Un putain de mec. Tout le monde se fout de la gueule des pédés! Putain, quand on leur pete pas les jambes on les singe dès qu'ils sont passés. On détourne les yeux lorsqu'ils se touchent. Ils passent pour des follasses qui n'attendent rien d'autre que de se mettre une perruque et un gode de la taille d'une queue de poney dans le cul! Je veux pas.. Je veux pas vivre ça. Je peux pas...

 

Il passa sa main nerveusement sur son visage, comme un fou qui tente de reprendre ses esprits, et Miyavi le détailla de haut en bas avec un dégoût palpable.

Il cracha à ses pieds et sans un mot, fit demi tour pour claquer la porte de la chambre, laissant un adulte horrifié au milieu du couloir. C'était trop, il se précipita pour le rattraper mais se figea devant le panneau de bois clos.

Que pouvait-il lui dire?

Sans un son il fit demi tour, mit ses chaussures trainant dans l'entrée, et sortit dans la nuit.

 

 

==============

 

Pouet, pouet, poueeeet.

Vous avez survécu?

Vous me détestez?

Vous connaissez la blague du "non. Moi non plus" ?

Non?

Moi non plus.

Vous pensez que l'histoire va bien finir?

Vous savez que j'ai peté ma touche F?

Vous pensez que je dois rester naturelle (ça fait un an que je me bat pour en avoir l'air) ou que je me refais une couleur violette?

Vous voulez quoi comme prochaine maj?

Vous trouvez pas que c'est trop la honte qu'il y ai encore une fic sur tokio hotel sur ce blog?

Vous avez fait un tour sur les défis?

Heu...

Vous avez aimé le chapitre?

Les mini limes,  vous en avez pensé quoi?

Vous savez que je vous aime?

 

*Couic*

 

Veuillez nous excuser pour cette invasion de créa. Nous la ramenons dans sa chambre. En espérant que vous avez passé un agréable moment sur Pensées d'Absynthe, et en souhaitant vous revoir très bientôt.

Attention à la marche du quai en descendant.

 

Par Absynthe - Publié dans : Un Nouveau Prof (Yaoi) - Communauté : A l'ombre des romances...
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Dimanche 24 avril 7 24 /04 /Avr 22:56

   brakes

 

 

Oh Dieu, les filles, ça y est! J'ai enfin fini ce chapitre cauchemardesque! Plus qu'un et l'épilogue et j'ai finiiii! Alors comme dit dans les chapitres des autres histoires publiés précédement, ce chapitre m'a saoulée. A un point phénoménal. Je sais pas combien d'entre vous j'ai emmerdé pour avoir un soutien moral, mais merci à vous les filles! Merci!

Bon, il fait... 8 pages word. ouai, depuis juin, huit pages word, c'est risible. J'avoue. Si aux alentours de la quatrième, donc plus ou moins la moitié, vous commencez à vous faire chier, dites vous que moi j'ai carrément abandonné la relecture de cette partie foutrement emmerdante.

Voilà.

Ahaha ça donne envie hein? xD?

 

Faites pas genre, on arrive au moment que vous attendez toutes!

 

Bon, l'introduction dynamique et motivante... C'est fait.

Passons aux trucs à dire ^^!

 

J'ai reçu un adorable mail juste hier. Il faut que je vous le fasse partager absolument, merci mille fois à Orane, tu as réussi à me faire me dandiner comme une andouille tellement j'étais gênée ^^. Et merci à Sû qui, d'après ce que j'ai lu sur le chat qu'elles squattent outrageusement {je déconne les filles} a fait office de pompom girl pour rassurer Orane sur la qualité de la chose ^^.

C'est superbe, mon égo atteint des sommets -encore- et se mange le plafond, merci. Merci beaucoup. {qu'elle est loquace... c'est l'émotion!}

Je croise les doigts pour que la police passe correctement!

 

 

 

A la teinte d’une nuit d’une nuit d’encre.

 

Brûlant d’une flamme papillonnante.

 

Se laisse désirer un rêve.

 

Y plonger est fatal : la drogue est dure, tel l’alcool aux ardents reflets.

 

N e résiste pas, me murmurent les lettres tracées.

 

Terrifiante attirance qui brûle mes entrailles. Je suis hypnotisée.

 

Hésitante et pourtant décidée, je me noie dans la flamme du pêché.

 

En m’y diluant, je deviens Abysh. Je me nourris du rêve, et l’aime sans compter.

 

Autre chose, je me répète sans doute mais l'Annuaire Yaoi a ouvert récemment. Vous pouvez d'ores et déjà allez faire partager vos meilleurs sites de yaoi dans un commentaire. Cliquez sur le logo dans la colonne de droite!

 

Et enfin, rien à voir, mais Inrain vient de commencer une nouvelle histoire qui me plait énormément! Je voudrais que vous alliez l'embêter pour que je puisse lui la suite. C'est possible? Vous êtes des amours =)

 

Voici le lien!

 

Voilà, j'arrête de papoter, je vous souhaite une très bonne lecture, beaucoup de courage, énormément de patience, et un esprit critique détaillé :p

Non je plaisante, pas trop détaillé non plus, je veux pas avoir à lire des monstruosités ^^

 

Ouh, erog a décidé de faire chier, il a déjà publié sans mon accord, a supprimé toute ma page, etc etc. Que du bonheur.   {huitième essai. On va faire sans image et sans surprise pour l'instant.)

 

 

 

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Chapitre 44:

 

Il était midi. La nuit et la matinée s'étaient écoulées avec une lenteur effrayante. Le temps loin du brun paraissait doubler en longueur et Sébastien avait eu beaucoup de choses à penser. Lorsque la veille au soir il avait fui son appartement après une énième tentative d'approche du brun, il avait déambulé dans les rues et s'était rapidement replié dans le parc tant elles étaient animées.

 

Les gyrophares réfléchissaient leurs lumières sur les murs des ruelles trop sombres et sur l'aplat de couleurs fades des visages inquiets. Les rondes des paramilitaires martelaient les pavés du claquement secs de leurs bottes coquées, et leur allure sombre et décidée donnait l'impression au jeune professeur de vivre dans une réplique de ville française occupée par les SS allemands.

 

Il aurait été le français planquant un juif dans sa cave...

...ici plutôt dans son lit, sous sa couette et parfois même contre lui.

Son coeur avait battu plus fort chaque fois que leurs regards s'étaient posés sur lui, au même rythme que le balancement des armes sur leur poitrine. Ce fut lorsqu'il se fit contrôler qu'il décida de s'éclipser sous le couvert des grands arbres.

« Vous devriez rentrer chez vous monsieur Gaurnier, le quartier n'est pas sûr, un couvre feu va être mis en place dans la semaine, un professeur de littérature ne devrait pas se risquer à croiser ces vandales. »

 

Le châtain avait acquiescé bravement et s'était éloigné après avoir jeté un dernier regard inquiet en direction de leur armement. Pas de tazer, que des armes à feu. Si Miyavi avait été au combat pour son quartier à cet instant, lui auraient-ils tiré dessus? C'était irréel et inadmissible.

En l'espace de quelques mois la ville entière s'était transformée. Un an plus tô , jamais il n'aurait imaginé que les paras puissent être autre part que dans des défilés à Paris et dans des guerres floues dans des pays lointains. Enfin... Un an plus tôt il n'aurait pas imaginé non plus que la ville appartienne à des clans.

Et aujourd'hui il en avait le chef dans son lit. Le responsable de tout ce chaos vivait chez lui.

...Non.

 

Le réel responsable c'était lui-même. Si Miyavi n'avait pas eu à lui ramener ses affaires, s'il n'avait pas été obsédé par lui, rien de tout ça ne serait arrivé. S'il avait cédé le premier jour, il ne se serait rien passé.

 

Il s'avachit sur un banc et contempla l'obscurité face à lui. Au loin, la ville résonnait de cris, de freinages, de portes enfoncées et par intervalles réguliers, de coups de feu. C'était impressionnant de constater la facilité avec laquelle ce climat de terreur s'était installé sans que personne ne réagisse, sans même qu'on le remarque réellement.

Et même lui, grand penseur de pacotille au milieu du chaos, se préoccupait actuellement bien plus de la créature manucurée et pourtant définitivement virile qu'il avait laissé chez lui, plutôt que du paysage triste que formait l'agglomération.

 

Les gens étaient toujours les mêmes, moins nombreux certes, mais ils avaient toujours les mêmes attitudes, le même trajet pour se rendre au travail, passant devant les magasins défoncés, incendiés, devant les voitures retournées et flambées, comme s'il n'avait s'agit que d'une légère modification du quotidien.

 

Sébastien se redressa et avança un peu plus dans le parc, songeant à son affection terriblement réelle pour le brun. A tout ce qui ne s'était pas passé entre eux. A tous ces départs et contre feux. A l'immense « rien » que qualifiait leur relation.

Pourtant, tandis qu'il avançait dans l'allée, tendant l'oreille avec l'espoir d'entendre le son d'un oiseau de nuit, d'un animal, le souvenir des attitudes et mimiques du brun lui revenait à l'esprit.

 

Ce sourire tellement fier et sûr de lui, toujours plein d'assurance, tant et si bien qu'il s'était toujours senti inférieur à son cadet.

 

Ce fut comme une gifle lorsque cette pensée l'atteint alors qu'il distinguait la triste silhouette d'une fontaine calcaire dont l'étage supérieur avait été déssoudé et jeté à bas, fracturant l'ensemble du bassin et répandant au sol la pierre blanche comme la poussière d'un squelette dont on aurait broyé les os.

Ce n'était pas seulement une sensation... Il l'avait toujours été. Inférieur.

Et sa seule force avait été de dire « non ». De refuser son comportement lors du premier jour de l'année scolaire, de ne pas abandonner lorsqu'il s'était battu, de le repousser, encore et encore lorsque ce gamin à peine sorti de l'adolescence le harcelait de ses désirs. Mais chaque fois il avait été soumis à cette jeunesse flamboyante, à ce manque de peur, de faiblesse.

 

Aujourd'hui il savait qu'il se cramponnait à ce « non » pour ne pas se perdre, pour ne pas se laisser immerger dans un monde qu'il ne connaissait pas. Pourtant, il s'était attaché au brun, cela faisait presque un an qu'il occupait ses pensées. Presque quinze jours qu'il occupait son lit. Et chacune de ses manières lui revenaient à l'esprit alors qu'il débouchait près d'une marre dont les seuls reflets visibles étaient ceux du dernier réverbère en état de marche.

Sa façon de souffler sur sa frange devenue trop longue, sa manie de se couper des mèches entières de cheveux d'ébène lorsqu'il s'ennuyait et d'en ressortir chaque fois plus beau. Sa façon de croiser les jambes comme si elles avaient été deux fois plus longues qu'elles ne l'étaient réellement. Ce tic de mordiller le métal de son piercing à la lèvre, tordu après la bagarre, et la sale manie qu'il avait découvert depuis que le plus jeune pouvait se lever: mettre son nez au dessus de tout ce qu'il cuisinait, tremper son doigt dans chaque sauce, chaque vin et s'en aller sans un mot ensuite.

Mais à cet instant, les pieds dans l'herbe humide du parc désert, Sébastien s'interrogea: était-ce de l'affection? Ou bien une accoutumance?

 

Il n'avait jamais été seul, avant Cathy, il y avait eu d'autres femmes, toutes plus belles, toutes plus présentes, et il les avait toutes acceptées et aimées avec leurs défauts. Etait-ce un véritable amour, ou simplement une peur d'être seul?

Maintenant qu'il y réfléchissait, il ne savait pas comment il avait pu rester si longtemps avec elles, presque toutes étaient insupportables. En tout cas pour lui. Mais il avait éclipsé leurs défauts.

 

Un psychanalyste aurait commencé à l'interroger sur son enfance, la présence de ses parents, l'amour qu'ils lui portaient.

Mais merde. Miyavi n'était qu'un gamin, avec énormément de responsabilités qu'il avait fui, et qui ne demandait apparemment qu'une vie normale. Et lui, l'adulte responsable jouait avec lui depuis des mois à faire la girouette. Il fallait qu'il prenne ses responsabilités.

 

Bon, si l'on partait par là, il n'avait aucune idée des sentiments du brun, et il ne semblait pas avoir tant souffert de son rejet pendant les mois précédents, tandis qu'il était dans les bras de l'immonde blondinet.

Sébastien se détourna du lac et s'enfonça dans une allée d'épicéas.

Cette histoire était un bordel monstrueux. Il fallait qu'elle cesse. Et rapidement.

Il passa près d'un banc sur lequel une silhouette était allongée. Une seconde il se demanda s'il s'agissait d'un cadavre.

La seconde suivante il se gifla mentalement, si c'était un cadavre, on avait pris la peine de l'installer sur un banc, et ce cadavre ronflait particulièrement fort.

 

Un éclat métallique à ses pieds capta son regard et il se baissa. Une capsule de bière Heineken cabossée.

Ses doigts se refermèrent dessus et il reprit sa marche, la faisant glisser entre ses phalanges. C'était particulièrement sale, se dit-il. On t'as jamais appris qu'il ne fallait pas ramasser les trucs qui trainent par terre?

Il s'immobilisa à un croisement. Quatre directions possibles. Il leva les yeux vers le ciel et sourit au souvenir d'un film vu avec Miyavi: O Brother. Une comédie revisitant l'Odyssée d'Homère. « Tu es prof de lettres, tu es obligé d'aimer! ».

Ce que Sébastien avait aimé, c'était le contact de la hanche du brun contre la sienne, et une scène particulière du film. Celle ou Tommy Johnson expliquait qu'il avait vendu son âme au Diable à un croisement de routes pour qu'il lui apprenne à jouer le blues. Et surtout la réponse donnée lorsqu'on lui avait demandé pourquoi une telle folie: « Elle ne me servait pas... »

 

Le professeur fit rouler la capsule entre ses doigts. Pile il se lançait et acceptait Miyavi et ses envies. Face il reprendrait une vie normale.

D'un mouvement de poignet il la lança haut dans les airs, et l'observa tournoyer sur elle même reflètant une fraction de seconde l'ombre du parc, puis la lumière de la ville, et ainsi de suite jusqu'à retomber dans sa paume et être plaquée sur le dos de sa main.

Pile.

 

Voilà qui était fait. La décision avait été prise. Pas tout à fait par lui, mais à présent il était fixé. Le choix était fait, il pouvait rentrer la conscience tranquille.

 

 

 

Trois heures plus tard, il était assis à côté de George, l'ancien cadavre ronfleur qui désormais l'insultait par intermittence et tentait de lui faire gauchement les poches à d'autres instants.

Il n'avait rien des vieux sages que l'on rêve toujours de trouver lorsqu'on cherche une réponse. Mais au moins, il animait ce parc de sa présence alcoolisée.

 

Cela faisait approximativement une soixantaine de fois qu'il faisait voler la capsule et le problème était toujours là, maintenant qu'il avait craqué et voulu un second avis du hasard. Puis un troisième « pour être sûr... » et ainsi de suite. Quelle solution choisir?

Désormais, il avait décidé d'attendre le lever du jour, et de faire faire un dernier vol à sa capsule. Il n'avait plus qu'à attendre.

 

 

Les rayons du matin le trouvèrent endormi sur l'épaule de George tandis que la ville s'extrayait de la torpeur moite et chargée de poussière des balles tirées dans laquelle elle s'était enfoncée. Sébastien se leva, glacé, le dos ruiné, puant sans doute de la même odeur âcre de sueur et d'alcool que son voisin, odeur qui l'avait tant rebutée au début et qu'à présent il ne sentait plus. Il s'avança dans le parc, et s'immobilisa devant la fontaine, inondée des rayons du soleil, rayonnante même brisée. Un oiseau chanta. Il prit une grande inspiration et lança une dernière fois la capsule dans les airs.

En levant les yeux pour la rattraper il fut aveuglé par le soleil et l'entendit tomber au sol. Le professeur baissa le regard pour tomber sur le bout de métal tordu, debout, fier, immobilisé sur la tranche comme un « Démerde toi » criard.

Ni pile, ni face.

Simplement un « T'as qu'à choisir ».

Le châtain détourna ses yeux clairs, presque éblouis par la poussière de pierre blanche répandue au sol sur laquelle la capsule trônait, signe du destin...

 

...ou connerie métaphysique.

Il s'ébroua et s'éloigna. Sortant du parc pour retourner à la civilisation.

Il traversa la route et s'arrêta à une boulangerie. Les grilles devant les vitrines étaient toujours fermées, et il toqua à la porte vitrée lorsqu'il vit du mouvement à l'intérieur.

Une petite dame s'avança jusqu'à lui à travers la boutique, et ouvrit la porte d'un mouvement sec:

« C'est fermé jeune homme!  On quitte la ville!

-Vous partez? Mais pourquoi? S'étonna Sébastien, la situation était pourtant encore vivable, les gens continuaient d'aller travailler... Non? Il jeta un coup d'oeil vers la rue et s'étonna de l'absence de transports en commun. Puis se rendit compte que les seuls passants étaient chargés de paquets et remplissaient leurs voitures. 

-Qu'est-ce qui se passe? Ajouta-il, s'apercevant qu'il avait raté quelque chose.

-Vous n'avez pas regardé les infos? Il paraît que les sorties de la ville vont être fermées pour que les terroristes qui ont leur camp ici ne puissent pas s'évader. Vous avez déjà acculé un rat dans le coin d'une pièce en le menaçant?

 

Sébastien n'en écouta pas plus et se retourna vers la rue l'air hagard. Son souffle semblait plus sourd, les bruits de la ville paraissaient comme embrumés. C'était sans doute la peur qui obstruait son esprit qui lui donnait cette impression, mais la cité avait soudainement l'air à l'agonie. Comme un immense animal blessé, respirant lourdement, scrutant de ses yeux vitreux les charognards qui n'attendaient que ses derniers spasmes pour lui sauter dessus.

 

Ce qui se passe lorsqu'on accule un rat? Il vous saute à la gorge. A la votre et à toutes celles qui passent à sa portée.

Dix heures sonnèrent. Il avait raté deux de ses cours. Tant pis. Il ne devait pas y avoir grand monde de toute manière.

Il partit d'un pas vif vers l'université, cherchant à savoir ce que les quelques érudits encore restants pensaient de l'état actuel de l'agglomération, et à voir s'il était nécessaire qu'il continue de venir travailler, ou s'il pouvait faire comme tout le monde: fuir avant que cela ne devienne véritablement meurtrier.

 

 

Sébastien s'engouffra dans l'escalier de son immeuble. Il était presque vingt heures, il avait plus que longuement discuté avec les quelques professeurs restants. Tous projetaient de partir, et les étudiants ne viendraient plus à partir du lendemain car l'université fermerait. Le professeur savait très bien qu'il s'obstinait à penser à cette fichue guerre civile plutôt que de se projeter dans les quelques minutes futures à savoir la conversation avec Miyavi.

...Ou bien son absence.

Et s'il était parti?

Il était désormais plus qu'en forme, il pouvait se déplacer et il n'avait presque plus mal. Il se pouvait très bien qu'il soit retourné chez le petit blond à la gueule de cocker enamouré.

 

A cette idée Sébastien accéléra ses pas sur les marches et resserra sous son bras la petite boite de chocolats qu'il avait réussi à acheter dans l'une des dernières boutiques ouvertes. Il y avait des habitudes -pathétiques, certes- dont il ne se déferait pas. A savoir, offrir un truc niais et inutile lorsqu'il souhaitait s'excuser.

...Pas qu'il n'ait l'intention de le faire pour l'instant. Bien entendu...

Il avait opté pour un compromis diablement viril: Il verrait sur le moment.

Son souffle resta bloqué lorsqu'il sortit les clefs de sa poche et qu'il vit sa main trembler devant la serrure.

Il ferma les yeux et compta jusqu'à trois.

...Jusqu'à dix.

...Jusqu'à vingt trois, c'était son chiffre porte bonheur.

Mais peut-être fallait-il un chiffre pair?

Alors il compta jusqu'à trente.

Puis quarante comme il hésitait encore.

Lorsqu'il s'aperçut de sa lâcheté, il enfonça fermement la clef dans la serrure et ouvrit la porte avant de s'engouffrer dans l'appartement.

 

Une délicieuse odeur d'encens lui monta au nez, et il oublia instantanément la mini apocalypse qui se déroulait à l'extérieur. Il fit quelques pas et leva les yeux. Au bout du couloir, devant la porte de la chambre, se tenait Miyavi.

Sa longue silhouette enveloppée dans son peignoir, ses cheveux coiffés en un chignon terriblement approximatif et encore humide qui lui donnait un air sauvage presque fou.

Les deux hommes se fixèrent un instant.

La porte d'entrée se referma derrière Sébastien et ce dernier ouvrit la bouche.

« Je suis désolé ».

Ce n'était pas seulement lui qui avait dit cette phrase.

Le brun l'avait murmurée en même temps que lui.

 

A présent ils se fixaient à nouveau, gênés. Pour une fois l'asiatique paraissait sérieux. Concerné et non détaché.

Sébastien passa une main nerveuse dans ses cheveux et soupira, esquissant un petit sourire et un mouvement de tête en direction de la cuisine. Lorsqu'il vit Miyavi s'avancer, il pénétra dans la pièce et retira sa veste qu'il jeta sur l'une des chaises. Il n’y avait que peu de lumière. A peine celle de la rue et de quelques bougies qui s’affaissaient sur un vieux buffet de bois délavé. Si le jeune homme n’était pas allergique à l’éclairage électrique et ne vidait pas les réserves de bougies du professeur depuis à présent plus de dix jours, l’atmosphère aurait été terriblement romantique.

Une odeur de viande tiède monta à ses narines, et des yeux il chercha la source du fumet épicé. Son regard parcourut le comptoir pour tomber sur l’ombre d’une assiette refroidissant dans le micro-ondes.

-Tu avais préparé le diner?

Il ne put empêcher son ton de paraitre incrédule.

 

Le brun se raidit et s’installa sur l’une des chaises, croisant les jambes, dévoilant un mollet d’une finesse hypnotique.

-J’avais faim, je me suis fait à manger. C’est mon assiette.

Le regard du châtain s’orienta imperceptiblement vers l’évier où trônait une autre assiette, elle, sale et vide, entourée de casseroles, témoin du repas du jeune homme. Il mentait. Comme lui, il avait tenté un pas en avant mais était incapable de le montrer maintenant qu’ils étaient face à face.

Il s’assit à son tour, et posa la boite de chocolats sur la table, ne savant qu’en faire et évitant de regarder vers le jeune éphèbe à la beauté époustouflante.

 

Un silence tendu s’installa, dehors, une explosion lointaine retentit.

Miyavi brisa le silence qui avait reprit en pointant du menton la boite reposant à côté de la main du châtain.

-Qu’est-ce que c’est ?

L’air se fit soudainement rare dans les poumons du professeur. Une vague de chaleur signe d’un grand embarras remonta jusqu’à son front et il remercia mentalement l’éclairage de cacher sa soudaine rougeur.

-C’est… Heu… C'est-à-dire qu’en fait…

Il se mit à baragouiner un ensemble d’onomatopées qui auraient pu, pour un étranger, passer pour une phrase, mais qui sur le moment, ne firent que l’enterrer un peu plus dans sa gène.

 

Jusqu’à ce qu’il soupire et relève les yeux vers son cadet qui le fixait avec le plus beau des sourires.

-C’est pour moi ?

Sébastien scruta nerveusement ses ongles et haussa les épaules.

-Tu l’as acheté pour t’excuser ?

A ces mots le châtain ne put que lâcher d’un ton défensif :

-Toi t’as bien tenté de préparer le diner.

Le sourire disparut en un éclair.

-J’avais faim, j’ai cuisiné. Pour moi.

-Prends moi pour une bille aussi, ton assiette est dans l’évier !

-Une bille ? Tu viens de quelle époque ?! Sérieusement !

-Je suis professeur de lettres espèce de petit m…

Le châtain serra les dents et se leva brutalement de sa chaise, tentant de se reprendre. Ils étaient pathétiques, dans les livres ça se passait toujours si bien.

 

Il souffla longuement, serrant les poings, et au prix d’un énorme effort il lâcha :

-Oui, c’était un cadeau, j’ai mal agis, je me suis comporté comme un adolescent, comme un lâche, et tu avais raison, j’ai envie de choses mais j’ai peur de leurs conséquences. Je suis désolé Miyavi.

Sébastien resta immobile, les yeux fuyants. Le jeune homme se leva sans bruit, et passa derrière lui, Sébastien ne sut pas durant de longues secondes si c’était pour partir sans un dernier mot ou autre chose. Jusqu’à ce qu’il sente deux mains sur ses épaules, le faisant sursauter. Mais la prise était ferme et douce, et il se sentit dirigé, un peu trop choqué pour réagir, vers la chaise qu’il avait préalablement quittée.

 

Il ouvrit la bouche pour demander ce qui se passait, mais une caresse du bout des doigts sur sa joue le fit fermer les yeux d’aise.

Il ne les r’ouvrit qu’au son d’une assiette posée juste devant lui, et il sourit avec hésitation devant la beauté du plat, tout en couleur et variations de tailles et de textures.

 

Le brun s’installa en face de lui, un sourire paisible aux lèvres et lui fit signe de commencer à manger, s’emparant lui-même de la boite de chocolat et en portant un à sa bouche.

Le repas fut calme, silencieux. Les deux hommes se fixaient, ils n’avaient plus besoin de mettre des mots sur les choses. Ils allaient cesser de se prendre la tête.

 

Lorsque Sébastien eut finit son assiette, il la repoussa légèrement pour pouvoir s’accouder sur la table. Devant lui Miyavi achevait de rouler une cigarette et la porta à ses lèvres avant de l’allumer. La lueur de la flamme miroita dans ses yeux noirs, et le professeur ne put qu’observer la perfection assise devant lui.

 

L’asiatique jeta la tête en arrière et souffla la fumée vers le ciel, le châtain resta un instant figé devant la gorge offerte à ses yeux et se leva ensuite pour contourner la table et s’accroupir aux pieds du jeune homme.

Miyavi baissa les yeux vers lui et lui sourit. Il était plus dominant que jamais, plus beau que jamais, plus masculin et à la fois femme que jamais.

 

 Sa jambe croisée frôlait le torse de Sébastien et il porta une nouvelle fois la cigarette à ses lèvres, avançant son autre main vers le châtain qu’il glissa dans ses cheveux, les ébouriffant un peu plus, appréciant leur douceur avec un soupir de bien être.

 

A cet instant leurs regards se croisèrent, et le professeur ne put que se dire qu’il passerait volontiers sa vie les yeux dans les yeux avec cet homme, tant que ses doigts le caresseraient, et tant que son regard le couverait d’une tendresse et d’un désir aussi délicieux qu’à cette seconde.

Il se releva et se pencha au dessus du brun, glissant ses doigts sous son menton et lui releva la tête d’une main ferme avant de prendre ses lèvres.

Il y eut une fraction de seconde de battement, tous deux restèrent immobiles, savourant ce contact tellement intime, tellement chargé de sentiments  et tellement attendu. L’air se fit lourd dans la pièce éclairée d’une lumière dorée, la main du châtain se mit à trembler, et ses lèvres s’écartèrent pour laisser un souffle brûlant caresser le visage du plus jeune.

Et soudainement le temps reprit brutalement, la cigarette fut jetée dans l’assiette, et les mains du brun s’enroulèrent autour des épaules du professeur tandis que sa langue envahissait sa bouche. Miyavi se leva, ne lâchant pas le plus vieux, collant son corps contre le sien avec un gémissement de plaisir, se fondant presque en lui.

 

Sébastien fit glisser ses doigts dans l’embrasure du peignoir pour caresser enfin la peau d’ivoire de son cadet, son ongle frôla un téton durci et un halètement rauque retentit dans la pièce, comme un déclencheur. Aussitôt le brun se sentit soulevé et allongé brutalement sur la table de cuisine. Une assiette à droite, un paquet de chocolats à gauche, glamour.

 

D’un coup de rein ses jambes furent écartées et le professeur s’inséra entre elles, remontant sa main le long de sa jambe depuis sa cheville jusqu’au genou, puis le long de sa cuisse pour rencontrer à mi parcours un tissu délicat… Comme de la… De la dentelle ?

-Qu’est-ce qu…

Il ne put finir sa phrase que déjà le plat d’un pied entrait en contact avec son pectoral et le repoussait à distance d’un claquement sec.

 

-C’est rien, fit le brun d’une voix rauque ou transparaissait la gène.

Mais déjà il redescendait de la table et s’échappait vers le couloir, Sébastien sur les talons.

-Mais attends ! M’enfin Miyav…

 

La porte de la chambre se referma sous son nez et lorsqu’il enclencha la poignée un poids appuyé sur le battant l’empêcha d’ouvrir la porte.

-Miyavi, ouvre cette putain de porte, si je pousse vraiment tu vas voler, c’est quoi le problème ? De quoi t’as peur ? C’est que moi ! Si on allait trop vite, c’est bon, on ralentira. C’est promis.

Un rire jaune lui répondit et Sébastien appuya son front sur la porte.

-Miyavi, je viens juste de me rendre compte que j’ai envie d’être avec toi, tel que tu es, même si tu étais une boule de poils, de muscles et de testostérone que voudrais être avec toi.

Derrière le panneau de bois, il pouvait entendre le brun remuer, tenter de se dégager de quelque chose, sans lui répondre.

-Bon. Tu m’emmerdes, s’exclama-il, et il baissa la poignée en donnant un grand coup d’épaule dans la porte, envoyant valser l’asiatique plus léger quelques pas plus loin.

 

Il baissa les yeux et vit ses chevilles empêtrées dans un jean qu’il avait tenté d’enfiler tout en maintenant la porte close.

-Mais qu’est-ce que tu branles ? Tu pars ?

 

Sa voix se brisa sur les derniers mots. Son cœur se serra et son souffle s’appauvrit.

Les yeux du brun s’écarquillèrent dans l’obscurité et il trébucha vers le professeur :

-Non, non, excuse moi Sébastien, c’est con, c’est…

Il soupira et l’embrassa avec tendresse :

-Je suis désolé, tu vas trouver ça stupide mais, je me sens tellement con maintenant je…

-Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ?

-Tu sais… Tu voulais pas être avec moi parce que je suis un homme, alors je voulais… J’ai voulu essayer de… Enfin… Et puis t’es arrivé avant que je finisse…

Le brun recula d’un pas, ouvrit la ceinture du peignoir de ses mains tremblantes et souffla :

-Ne te moque pas de moi, je t’en prie…

Le tissu tomba au sol.

Un peu comme la mâchoire du professeur.

Il resta bouche bée, détaillant des yeux chaque parcelle du corps du brun. Ses longues jambes à présent cerclées par deux bandes de tissu, suivies d’un porte-jarretelle fixé sur un boxer noir en dentelle.

Le jeune homme avait dû couper le bas juste sous la bande élastique car il n’avait rien senti lorsqu’il avait caressé ses jambes un instant plus tôt.

Devant son silence, Miyavi eut un rire faux :

-Oui, je sais, c’est ridicule…

Il se tourna et avança nerveusement vers la commode, mort de honte.

-J’avais même réussi à dénicher une robe tu vois, c’est tellement c…

Sébastien crut mourir quand le brun lui tourna le dos pour s’éloigner, ses fesses se mouvant sous le tissu, les lanières du porte-jarretelle se tendant et se détendant à chaque pas. Il saisit le brun par la taille et le plaqua contre lui, le faisant hoqueter sous le choc.

-Tu es magnifique Miyavi. N’en doute jamais ! Tu vois ce que tu me fais ? … Tu sens ce que tu me fais ?

L’asiatique cru défaillir quand un membre dur comme la pierre fut pressé contre ses fesses, déformant le tissu de son dessous.

Les larges mains du plus vieux le firent se retourner et il prit ses lèvres entre les siennes, allant jusqu’à mordre leur chair tendre, avec lui, il pouvait se laisser aller, il pourrait toujours se défendre s’il allait trop loin. Ce n’était pas comme une femme. Il n’avait rien de fragile.

-Tu es magnifique, vraiment. Et tu n’as besoin de rien de tout ça pour me plaire. Même si c’est particulièrement sexy, finit il avec un sourire.

En un mouvement il fut à genoux devant le jeune homme appuyé contre le mur, et ses doigts caressèrent ses cuisses jusqu’à détacher les bas du porte-jarretelle qu’il fit rouler un à un jusqu’à ses chevilles. Il posa ses lèvres à hauteur de son genou, et remonta lentement, léchant la peau si claire, si tendre… Arrivé à quelques centimètres de l’aine, il mordit dans la chair, et Miyavi gronda littéralement, rejetant la tête en arrière.

-Putain… Sebassss… Hn…

Les doigts du châtain détachèrent le porte-jarretelle  avec un empressement nouveau, il plaqua son visage contre le sous vêtement délicat et frotta sa joue contre la verge à peine cachée par la dentelle.

-Ôte le… Ôte moi ça jt’en supplie…

Les mains du jeune homme commençaient à tirer sur l’élastique avec désespoir, et Sébastien les chassa d’une légère tape pour le faire lui-même. Aussitôt dégagé, le membre fut enfourné entre les lèvres du professeur, s’il avait réfléchi, il aurait hésité, alors il avait décidé de ne surtout pas réfléchir. C’était de l’instinct. De l’instinct pur et simple. Qui semblait plutôt bon d’ailleurs puisque très vite les genoux du plus jeune se mirent à trembler et le châtain se releva pour l’allonger sur le lit et reprendre.

Mais Miyavi ne lui en laissa pas l’occasion, il se saisit du tube de lotion ultra bio ultra hydratante que Cathy avait oublié dans la salle de bain et s’en enduit les doigts avant de diriger sa main sèche vers le pantalon prêt à craquer du plus vieux.

Quelques secondes plus tard, il était agenouillé aux côtés du châtain, la main faisant des allées et venues sur son érection tandis que l’autre était glissée entre ses propres jambes pour se préparer sous les yeux ébahis de Sébastien.

Lorsque Miyavi s’empala de lui-même sur son amant, les coups de feu retentirent de plus belle au loin, et Sébastien ne put que se redresser en position assise, et détacher les cheveux du jeune homme, les agrippant dans son poing pour l’attirer un peu plus contre lui tandis que leur mouvements se faisaient plus assurés.

Très vite leurs corps se recouvrirent de sueur, leurs respirations devinrent les seuls bruits qu’ils purent entendre, et lorsque l’asiatique se détacha du professeur pour se placer à quatre pattes, cambré, offert, aucun d’eux n’entendit l’immeuble s’écrouler quelques rues plus loin, les explosions furent prises pour des halètements, et ils étaient uniquement concentrés sur le plaisir de l’autre.

Quand enfin Miyavi de laissa jouir sur les draps et sur les doigts de son amant, ce dernier embrassa sa nuque et lui fit tourner la tête vers lui pour l’embrasser à pleine bouche tandis que l’orgasme l’emportait.

Il s’effondra sur le plus jeune et ils restèrent de longues minutes l’un en l’autre, savourant l’odeur de la sueur et de l’amour qui les recouvrait.

Jusqu’à ce qu’un son plus strident que les autres sorte Sébastien de sa léthargie. Son amant semblait avoir réagit plus vite que lui et tendait déjà le bras vers le pied du lit pour attraper le téléphone fixe et décrocher.

Encore dans le brouillard, le professeur le vit s’agiter, blanchir, et raccrocher rapidement avant de se lever brusquement. Il faudrait repasser pour les mots tendres post coït…

-…j’y aille.

Il n’avait pas entendu le début de la phrase, perdu dans les méandres de ses pensées.

-Quoi ?

-Il faut que j’y aille ! Gackt a des problèmes.

-Qui ? Mais… Mais non ! Tu vas pas sortir maintenant on vient juste de…

-Quand je dis des problèmes Seb c’est un truc genre « il va se faire tuer sous peu », tu vois mieux là ?

Miyavi remonta rapidement le jean dans lequel il venait de sauter et enfila un gilet noir rapidement avant d’attraper un t-shirt rouge qu’il craqua rapidement et attacha à son bras.

Toujours nu, le châtain avait peine à émerger, c’était un cauchemar, ils auraient du rester enlacés encore quelques minutes, puis refaire l’amour, encore et encore, jusqu’au matin, qui aurait été beau et ensoleillé.

Un coup de feu fut suivi d’un hurlement d’agonie dans la rue, et Sébastien blanchit. Une sueur glacée parcourut son dos et il saisit l’épaule du brun prêt à quitter la chambre.

-Non, s’il te plait n’y va pas. Tu pourrais te faire tuer. S’il te plait. C’est plus des bastons de quartier, c’est la guerre là dehors !

Miyavi détailla son visage et murmura :

-Je peux pas l’abandonner.

Et il s’éloigna vers la porte d’entrée au pas de course.

Pas un baiser, à peine un regard en arrière. Seul le contact terriblement tendre de sa main sur la joue du professeur.

La porte de l’appartement claqua.

Une explosion retentit et Sébastien s’effondra au pied du lit, dans les draps défaits et murmura :

-Moi par contre, tu peux me laisser c’est ça ?

 

Par Absynthe - Publié dans : Un Nouveau Prof (Yaoi) - Communauté : Communauté gay
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Lundi 2 janvier 1 02 /01 /Jan 14:37

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Pouah la honte, ça fait tellement longtemps que j'ai hésité sur le titre de l'article "un nouveau prof? Le nouveau prof?".
Enfin on s'en fout, BONNE ANNEE!!
J'aurais voulu le publier le 25 comme cadeau de noël -et aussi dans l'idéal, y a six mois, soit dit en passant- mais... Bah les délais c'est un peu la mort. Ahah.
MAIS je l'ai achevé de mon nouvel ordi, un mini machin qui rame et qui pue, mais super léger et à emmener partout, donc peut-être qu'il s'agit là d'un espoir certain pour les prochaines MAJ. Ben ouai, si jpeux l'emmener partout, jpourrais écrire partout, donc écrire plus souvent AHAH. Surtout que vu comme il rame, FB c'est mort. Donc y aura pas de grosse glande. Héhé.

Bon allez, faites genre vous êtes heureuses. Comment ça vous avez oublié le début de l'histoire?! Ouai, j'avoue, moi aussi.
D'ailleurs Deadly jt'emmmmmmerde Miyavi il est chef du quartier Sud ET Est, ET même du centre, selon les jours. Ok?! Oui votre créa vous écrit une bouse sans aucune logique et alors? =)

 

Bon.. Z'à part ça... Va falloir que je refasse le design, c'est moche ce truc avec la branche, ça fait genre j'aime les mangas, les fleurs de cerisier et le japon. Ark.
Vous avez aimé le chapitre de l'histoire que j'ai pas le droit de commencer? "Les livres de filles ça rend con"? Non parce que la suite me trotte méchamment dans la tête... Donc...

Oh merde, j'ai 111 commentaires à modérer... Je m'y colle juste après ça =).


Ah attendez, faut que vous regardiez la vidéo que jvais poster sur le mur FB des Pensées d'Absynthe ===>

Voilà jme tais, jvous laisse lire, non la première phrase n'est pas horrible, je trouve qu'elle met juste très bien le ton.


Rappelez vous que dans le dernier chapitre, Miyavi s'est barré juste après avoir pris son pied.

J'espère que vous prendrez autant plaisir à lire ce chapitre que j'en ai eu à l'écrire!



....


AHAHAHAHA BLAGUE! J'espère pas, sinon vous aurez envie de crever xD
Courage, plus que l'épilogue après celui ci =)

ps: j'ai ... pensé à justifier, et puis jme suis souvenu des dix minutes d'engueulade avec Deadly à ce sujet...
...et du coup j'ai décidé de laisser comme ça =D

 

Chapitre 45:


Toujours empêtré dans les draps humides, la queue encore moite de foutre, l'odeur suave du brun plein le nez, Sébastien faisait une excellente représentation de l'amante abandonnée, la pucelle déshonorée, la future femelle dépressive faible, molle, insupportable et désœuvrée.

 

-Déjà, je ne pleure pas, murmura-il avec un rire rauque en repoussant de la main les cheveux qui lui tombaient dans les yeux.

 

L'odeur du sexe accompli lui tournait la tête, et il se traina dans l'obscurité jusqu'à la cuisine, à une vitesse proche de zéro, pour s'assoir sur le buffet de bois sombre sous la fenêtre. Les bougies avaient toutes rendu l'âme, sauf une.

 

Cette dernière source de lumière s'était vicieusement étalée sur le bois sombre de la table, la cire s'était répandue jusqu'au bord du meuble pour finir par gouter sur le sol. Et le jeune homme ne put que rester un instant songeur à la vue de ce petit tas de cire rouge sur le sol, encore brillant, sans doute encore tiède.

Cela fit comme un déclic dans son esprit. Du rouge. Du sang. Le morceau de tissu que Miyavi s'était accroché au bras quelques minutes plus tôt.

Il était parti se battre. Il l'avait abandonné.

 

Poil au nez. Sérieusement, quel mélodrame! Il était parti. A la suite d'un appel.

D'un appel sur le téléphone fixe?

Fixe?!

Depuis quand Gackt avait-il son numéro? Miyavi avait pris soin de ne contacter personne pendant son rétablissement.

Se pouvait-il que...

 

D'un bond, Sébastien était sur ses pieds, l'orteil plongé dans la cire amassée au pied de la table.

-Chiottes.

Oui, elle était encore tiède.

En quelques pas il avait atteint la chambre et s'était habillé, avait ramassé le reste du t-shirt rouge et l'avait enfourné dans sa poche.

Se pouvait-il que l'insupportable blond l'ait piégé?


Le regard hanté du professeur s'éloigna de la porte d'entrée pour se poser sur le tiroir à couverts de la cuisine. Comme un automate il l'ouvrit et se saisit du couteau le plus aiguisé qu'il put trouver. Un vieux couteau découvert lors d'une brocante, il avait appartenu au beau père de la femme lui ayant vendu. « Un vieux fou paranoïaque » selon elle. Le fait était qu'il avait été suffisamment aiguisé pour n'avoir besoin que d'une simple pression pour trancher la plus nerveuse des viandes.


Avant de s'en rendre compte, Sébastien avait déjà dévalé les escaliers et se trouvait devant la porte d'entrée, à moitié défoncée, ne tenant plus que par un gong tristement tordu comme un dernier cri du métal malmené. C'était étrange, il ne l'avait pas entendue être fracassée. Ils avaient du faire plus de bruit qu'il ne le pensait lorsqu'ils avaient fait l'am... Non, lorsqu'il avait fait l'amour à quelqu'un qui ne souhaitait que s'envoyer en l'air.

Après quelques mètres dans la ruelle, le jeune professeur ne put que se rendre compte d'un fait certain:

Si rester à l'intérieur pendant cette guerre civile qui détruisait peu à peu la ville était inconscient; sortir dans les rues était réellement suicidaire.

 

Il enjamba les restes d'un pan de mur écroulé en plein milieu de la ruelle et remonta son écharpe sur son visage.

L'air sentait le gaz, les explosifs, les fumigènes et l'essence. Un mélange définitivement nocif qui lui permit de comprendre la raison du nombre impressionnant d'explosions entendues. Faire la « guerre » sur un terrain vague était peut-être dangereux, mais la faire en pleine ville, ou chaque appartement regorge de combustible et de produits inflammables était sans doute plus hasardeux.

 

Les premiers mètres qu'il fit se déroulèrent comme dans un rêve. Il observait les bâtiments en flammes qui s'élevaient vers le ciel comme des titans grinçants, souffrants et prêts à s'effondrer. Il se figeait devant les corps sans vie, sursautait à l'entente des coups de feu qui faisaient écho aux cris des hommes à terre.
Il fallait qu'il aille vers le centre. C'était là que Miyavi vivait, sans doute là qu'il chercherait Gackt également.

Les rues défilaient, les voitures enflammées également.

 

Plus loin, le professeur resta bloqué -ébahi- devant deux hommes; l'un au brassard rouge, l'autre bleu, qui se battaient, déjà à moitié inconscients, ensanglantés, presque morts.
Là, l'idée de n'être réellement qu'un spectateur depuis sa naissance le frappa. Il regardait ces hommes s'entretuer, il avait regardé cette ville s'écrouler en attendant que quelque chose se passe, que quelqu'un agisse. Il avait parlé, il avait pensé « révolution », « action », mais n'avait jamais rien fait que d'aboyer en étant maintenu par une laisse que son inconscient avait créé.

 

68 était loin. Et chaque humain de ce pays attendait que ces évènements se reproduisent. Qu'une grève soit généralisée, que les gens sortent dans les rues. Ils attendaient que d'autres qu'eux le fasse. Car ils étaient spectateurs. Et Sébastien Gaurnier fixa un homme blond inconnu porter un dernier coup de poing à son adversaire avant de lui fracasser le crane sur l'angle du trottoir comme le spectateur qu'il était. Il observa le sang couler dans l'égout un peu plus loin et son sang se glaça. Il venait de voir quelqu'un mourir. Pour quelle raison? Il n'en avait aucune idée.


Le vainqueur du combat se redressa et avança dans la rue, s'éloignant du professeur caché dans l'ombre. Il boitait, mais il repartait vers le centre. Là ou l'action se déroulait. Il était blessé, à moitié crevé, mais il repartait.

Le patriotisme avait toujours révolté Sébastien, la lutte pour une nation dont on ne connait qu'une partie était à ses yeux totalement abstraite. Mais à présent qu'il voyait des hommes lutter pour des questions de quartiers, de terrains, de souveraineté sur d'autres humains, l'homme de lettres en lui s'indignait.

 Ces hommes, qu'ils soient du nord ou du sud, militaires ou petites frappes des quartiers, ces hommes vivaient la même vie dans un même Etat malsain, ils rentraient tous les soirs chez eux se terrer dans un foyer inconfortable et mal agencé qu'ils espéraient tous un jour troquer contre une maison de campagne. Ils souhaitaient tous la même chose et se battaient à présent pour des futilités sans nom qui ne les mèneraient jamais au bonheur.

 

Il observa cet homme s'éloigner lentement, sa haute stature oscillant sous les rayons des réverbères, son ombre déformée miroitant sur les pavés brillants de pluie. Ou de sang.

Et soudain; alors qu'il s'apprêtait à tourner les yeux, il le vit s'effondrer dans un formidable vacarme, abattu par une pluie de balles provenant de la rue qu'il venait de passer. Sébastien ne pu rien voir d'autre qu'un éclat doré sur les murs de la maison faisant le coin, et le corps de cet homme, de ce guerrier, de ce fou, être parcouru de soubresauts ridicules l'entrainant toujours plus loin et faisant tressauter son corps à chaque impact de balles alors même qu'il chutait déjà mort dès les premières.

 

Ces monstres avaient des mitraillettes.

 

Comment pouvaient-ils abattre des êtres humains qu'ils avaient peut-être déjà croisé un jour?

Le châtain prit plusieurs longues inspirations. Il fallait qu'il mette son cerveau sur pause, du moins la partie vaseuse de pseudo penseur. Sinon il ne verrait jamais l'aube.

Il se faufila au pas de course dans une rue adjacente, moins fréquentée, et longea les murs, glissant entre les voitures pour rester caché.

Il enjamba un homme dont le visage était lacéré de coups de couteau. Il respirait encore. Ses yeux étaient ouverts, baignés de sang qui devait l'aveugler, mais il était vivant. D'ici quelques années, quand toute cette mascarade serait oubliée, il serait sans doute un mécanicien balafré, tentant de reprendre sa vie et d'oublier cette horrible nuit. Mais les cicatrices de son visage lui rappelleraient chaque matin. Et devant chaque vitrine au reflet suffisamment net, il se souviendrait de ses actes.

 

Sébastien passa devant un restaurant italien. Il s'approchait. Il devait se dépêcher, Miyavi était peut-être déjà tombé dans le piège de son amant.

Le professeur accéléra. De pas de course il passa au trot militaire. Il aurait sans doute eu l'air moins con avec une arme de gros calibre plutôt qu'avec ses bras ballants, mais il n'avait pas le temps d'y penser. Il avait un ancien élève devenu amant à prévenir.

-Putain, je vais me remettre au sport, jura-il entre ses dents alors qu'il sentait déjà son souffle devenir court. Sa peau était moite, la poussière de balles et de pierres brisées se collait contre son visage pour former un masque désagréable. Ses vêtements le gênaient. Ses chaussures ne lui semblaient plus si pratiques.

 

Sans s'arrêter il tira un pan de son écharpe et le frotta contre son front, ses joues, ses yeux...

Un choc lui coupa le souffle. Lorsqu'il rouvrit les yeux il était au sol. Le bruit de la ville avait disparu. Il n'entendait plus rien. Une main lui agrippa les cheveux et le décolla du macadam. Du coin de l'œil il put voir l'éclat d'une lame longue comme l'avant bras refléter les flammes derrière lui.

Sa respiration se bloqua et tout son sang descendit vers ses jambes.

Cours!

Mais il ne pouvait pas. L'homme l'avait jeté à terre, son crâne avait heurté le sol, ses jambes étaient bloquées sous le poids de son assaillant.

Alors il fit la seule chose qui lui vint à l'esprit tandis que la lame s'abattait sur lui. Sur sa gorge.

 

Il la contra avec son bras et hurla à la mort lorsqu'elle s'enfonça juste au dessus de son coude. Son poing libre vola avant qu'il ne puisse y penser et s'enfonça dans le visage de l'inconnu, le projetant en arrière et le faisant lâcher son couteau.

S'il avait pu réfléchir, il aurait béni les réflexes étranges dont il était pourvu et qui lui foutaient la honte à chaque sortie « sociale ».

 

Le châtain roula sur lui même et se releva rapidement, la lame de son adversaire en main. La bulle qui le maintenait dans un silence opaque éclata et le vacarme de la ville lui vrilla les oreilles. Sa respiration haletante et était enfin audible, et le fit revenir à lui en un éclair. Du coin de l'œil il vit son assaillant se redresser, encore légèrement replié sur lui même et sans attendre plus longuement il lança un coup de pied dans le visage de l'homme, le projetant contre un mur de brique.

 

C'était si facile. Pas besoin de beaucoup de force. Le simple poids de sa jambe avait fait tout le travail.

La rage le portait, son bras ne le faisait pas souffrir. La lame n'a dû que m'effleurer.

Il s'agenouilla sans douceur sur l'homme à terre, plantant ses deux genoux et tout son poids sur sa cage thoracique. Ce dernier leva les yeux vers Sébastien, le nez ensanglanté et l'arcade sourcilière étonnamment abîmée. Contrairement à ce que l'on lisait dans les romans-soupes, un simple choc dans le visage peut étourdir un long moment, et un nez heurté -pas forcément cassé- ne permet pas de se relever si rapidement. Du moins, pas le commun des mortels.

 

La main du châtain tenant le couteau s'éleva une seconde dans les airs, prête à frapper, et se rabaissa tout aussi rapidement, se plantant dans l'épaule de l'homme qui l'avait attaqué, lui arrachant un hurlement de douleur.

Il avait visé le cœur. Du moins son esprit et sa colère avaient visé le cœur. Mais il n'était pas un tueur. Donner la mort à un homme ne lui avait pas paru difficile jusqu'à ce jour.

 

Il se redressa, retira le métal de la chair et reprit sa route en courant, le couteau ensanglanté en main, l'œil plus ou moins aux aguets. Sa tête tournait, le choc contre le sol ne l'avait pas épargné et il n'arrivait plus à être aussi attentif qu'avant.

S'il l'avait été un instant...

 

Il avait voulu tuer cet homme. Lui ôter la vie. D'ailleurs c'est ce que l'autre aurait fait sans aucun doute! Mais il n'en avait pas eu la force. Pas par charité non. Parce qu'il avait eu peur d'avoir ce fardeau à porter toute sa vie.

Miyavi était encore un môme et le portait depuis des années. Comment quelqu'un ayant pris la vie d'un... de plusieurs hommes pouvait être si enfantin? Si tendre? Comment pouvait il être aussi sensuel, aussi désirable?

Son esprit déraillait.

 

Totalement même.

 

Le but de sa course était d'aller sauver son amant, et de lui mettre son poing dans la figure pour avoir couché avec lui en étant encore attaché à ce putain de petit blond. D'ailleurs non. Une fois qu'il aurait frappé Miyavi, il démonterait pièce par pièce la gueule de ce merdeux de Gackt. Quel nom de merde de toute façon. Le genre de nom qui rend con. Con au point de se prendre pour un vampire par exemple.
-Mais qu'est-ce que je raconte?! S'exclama le châtain en écarquillant les yeux.

 

Il n'eut pas le temps d'y penser plus profondément. Deux hommes au brassard bleu venaient de le repérer.

Pitié, me dites pas que ce putain de t shirt rouge  dépasse de ma poche.

Il baissa les yeux comme au ralenti et ne put que voir un grand pan du tissu flatter sa cuisse.

-Et merde.

L'adrénaline remonta dans ses veines et il n'eut le temps que de sauter de côté lorsque les hommes l'attaquèrent, lançant son bras armé à l'aveuglette vers le plus proche.

Chrak.

Il n'avait qu'entaillé la veste.

Du pied il repoussa le premier qui revenait à l'attaque. Du couteau il balaya le poignet du second et l'écouta pousser un grondement haineux lorsque son sang gicla.

C'était facile.

Il s'apprêta à poignarder le second dans le bras lorsque l'autre sortit un revolver d'il ne savait ou.

Son sang se glaça. Il put entendre deux battements de son propre cœur et...

Une rafale de balles venue de derrière ses assaillants les fit s'écrouler à ses pieds.

 

Une balle siffla à son oreille et il s'effondra à son tour de frayeur. Ce sifflement avait été si proche… Quelques centimètres plus à droite et elle se serait enfoncée dans son crâne, emportant une partie de son visage avec.

Son menton heurta le macadam et le fit reprendre ses esprits. Il resta immobile jusqu’à ce que les militaires s’éloignent et tandis qu’il se redressait douloureusement, du sang coulant de son visage, de son bras et de ses genoux, l’idée de faire demi-tour le traversa.

 

Mais la vision d’un de ses élèves une vingtaine de mètres plus loin le fit se raviser. C’était l’une des « armoires à glace », un brassard rouge au bras, entouré par une nuée de « bleus » enragés, tentant de se défendre comme il pouvait en trébuchant sur les corps de ses « camarades » au sol. S’ils étaient morts ? Franchement, il ne voulait pas le savoir !

 

Etrangement, il n’hésita pas un instant avant de se jeter dans la mêlée. C’était comme s’il s’était enfin sorti de la léthargie dans laquelle il était plongé depuis le début de sa foireuse aventure. Le fait que cet élève n’ai qu’une vingtaine d’années aidait forcément, et le fait qu’il était la seule personne à pouvoir le renseigner sur la localisation de Miyavi achevait son choix. Il bondit sur le dos d’un des bleus, agrippant ses cheveux et l’envoyant voler contre le mur de l’immeuble. Pas assez fort pour l’assommer, à peine assez pour le surprendre, et l’éloigner du gamin qui se battait seul contre trop.  Il aurait sans doute dù contrer son couteau du sien, mais il se sentait totalement incapable de viser correctement et ne pas offrir son avant-bras plutôt que le métal à son adversaire. Le sang des hommes à terre le fit glisser et son genou heurta le sol avec un bruit sourd. Il vit l’homme s’avancer et sa jambe fut à sa portée avant que son corps ne soit à celle de son ennemi. D’un geste vif, son bras projeta la lame en avant et il put la sentir s’enfoncer dans sa chair.

 

Peau, muscle, cartilage… Os ?

 

Son hurlement fit échos à ceux des autres inconnus du quartier, et il se redressa en reculant et en jetant un coup d’œil vers l’élève dont il ne connaissait pas le nom même après un an à le côtoyer chaque semaine.  Ce dernier ne semblait pas avoir besoin d’aide et il l’observa, amorphe, repousser ses assaillants pour ensuite les lacérer sans pitié à grands coups de poignard. Lorsqu’ils furent tous à terre en un tapis mouvant gémissant et trempé de sang, il se baissa et agrippa un de ceux que Sébastien prenait pour un cadavre par les épaules et le traina à l’intérieur du bâtiment duquel il semblait garder l’entrée.

 

Le « cadavre » gémit et le regard du professeur suivit la trainée de sang qui s’allongeait au fur et à mesure que son corps disparaissait dans l’entrée.

« Bouge Gaurnier ! »

Il sursauta et se rua vers son élève, trébuchant sur l’homme qu’il venait de blesser. Le couloir était encore plus sombre que la rue qui elle avait au moins les lueurs des feux et des quelques réverbères restants.

Aucune lumière n’était allumée et très vite la rampe d’escalier s’enfonça dans son estomac…

…Rapidement suivie d’un poing hargneux qui lui coupa le souffle.

-Mais qu’est-ce que tu fous encore ici pauvre con ?!
-Je cherche Myavi… Ou Gackt. Il doit être dans le coin, il a reçu un appel de G…

-Cette petite pute s’est fait la belle il y a près d’une heure !

Le souffle du châtain se fit faible :

-Et Miyavi ?

-Pourquoi tu le cherches ? Une copie à lui rendre peut-être ?
Etrangement, cette blague pas drôle résonna dans le couloir parcouru d’effluves de sang comme un vieux « Yippikay pauvre con ! » de Bruce Willis. Presque une réplique « stylée » en somme.

-Bon dieu réponds moi ! Gackt l’a appelé, il est parti le rejoindre et maintenant tu me dis que ce con s’est barr…

-Parti ? Vous étiez ensemble ?

Dans l’obscurité Sébastien put voir le visage du jeune homme devant lui se tordre un instant puis afficher une mine de compréhension.

-C’était chez toi qu’il était c’est ça ?

- Dis-moi ou il est bordel, oui il était chez moi le temps de se remettre, mais putain, je pense que Gackt lui a tendu un piège !

-Un piège… Putain le con ! Viens vite !

L’élève toujours sans nom redressa rapidement l’homme qu’il avait trainé à l’abri et l’adossa contre le mur.

-Tiens le coup vieux, c’est bientôt fini !

D’un geste brusque il agrippa le poignet de son professeur en l’entraînant dans l’escalier et en chuchotant à toute vitesse :

-J’ai vu Miyavi monter avec un des nôtres pour poursuivre des bleus qui sont montés au QG il y a une demi heure. J’ai du me poster à l’entrée pour empêcher qu’ils les prennent par le nombre. Il avait l’air flippé, mais putain, s’il m’avait demandé, je lui aurais dit que Gackt s’est barré quand les militaires ont fait le premier nettoyage.

 

Il y eut une explosion à l’extérieur et l’armoire à glace s’immobilisa :

-Merde !

Il sembla hésiter :

-Bon écoute, Miya, c’est une bête, il risque rien, et si il risquait quelque chose, tues en un et il se débrouillera avec le reste ok ? J’ai des gars en bas, je dois y aller. T’as de quoi te défendre ?

Sébastien pensa au couteau qu’il avait emmené qui était resté dans sa poche, et agita la lame volée qui était encore dans sa main.

-Oui c’est bon, dis moi juste ou c’est.

-Au deuxième, suis le bordel et tu le trouveras.

 

Il écouta le gamin dévaler les escaliers et reprit sa montée quatre à quatre. Enfin trois par trois, parce que sinon c’était franchement casse gueule. Très vite, il se retrouva devant le trou béant qui avait autrefois du être l’embrasure d’une porte blindée. Ils l’avaient simplement fait sauter. Il s’avança dans l’appartement. Ouais. En fait ils avaient fait sauter le mur, mais la porte était toujours entière. C’était l’immeuble qui n’avait pas tenu. Ironique.

 

Il écouta un instant et se dirigea d’office vers une pièce au fond de l’immense appartement qui faisait passer le sien pour un simple studio. La porte était entière, et quand il entra, il aperçut dans un premier temps une baignoire au centre de la pièce –sans doute une lubie de son amant-. Ensuite, très vite, il vit ce dernier acculé par deux hommes bien plus larges que lui. Aucun ne l’avait remarqué.

 ...

 Suite dans l'article suivant, Erog fait le gros radin en plus de buguer non stop.

Par Absynthe - Publié dans : Un Nouveau Prof (Yaoi) - Communauté : A l'ombre des romances...
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