Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre

Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 02:06

-On y va  Al Hataal. Dit-elle, décidée.

-Quoi ? Non c’est hors de  question, tu ne  sais  pas  te  battre.

-J’ai une  arme, c’est déjà plus  que ce qu’ont ces  hommes.

-Dainsleifin ce  ne  sont  pas  des  enfants que  tu vas combattre là, ce  sont  des  guerriers, entraînés à tuer.

-Oui bien avec  un peu de  chance  ils  seront  maladroits comme  les  précédents. Et  puis  l’effet  de  surprise  tu connais ?

La  jeune  femme  se  penche sur  l’encolure, glissant sa main sur  la  peau de  l’étalon :

-Je  ne  peux pas  les  laisser  mourir, galope  maintenant, je t’en prie.

Le  Meshamhaan souffle lourdement. Elle  est mignonne cette  petite  mais  là elle  l’agace. Il s’élance  dans  la  plaine, galopant  à une  vitesse folle  pour  accéder enfin à la  forêt.

Chaque  foulée du démon noir  les  rapproche  des  cris, elle les  entend. Apparemment ces hommes  donnent  du fil à retordre aux  chevaliers. Il faut  dire  que les arbres ne sont pas pratiques pour dégainer une épée.

Son galop s’intensifie, Dainsleifin couvre  son visage  d’un de  ses  foulards  pour  ne  pas  se  faire déchirer par les  branches  arrivant trop vite  pour  être  évitées. Ils  tombent  dans  une  petite  clairière.

Les  Autres  ont  poussé les  humains  jusque  dans  cet  espace ouvert pour pouvoir  s’amuser  à leur  guise. C’est traître pense la cavalière. Traître et  indigne  d’un guerrier. L’un d’eux  lui tourne  le  dos, elle  lance  Al Hataal au galop dans  sa  direction.

Elle  peut  le  voir  taquiner  du bout de son épée  l’un des  hommes  qui accompagnaient le  chef  aux cheveux  noirs, il a  déjà la  moitié  des  membres en sang et  cette enflure  continue  à le  torturer.

-Aby, attaquer  par  derrière  n’est pas  très  noble…

-Je  n’ai strictement  rien de  noble  en moi mon ami, la  seule  chose  que  j’ai c’est la  colère  et  la  volonté. Tu trouves  ça  noble de tuer des  êtres  sans défense ?!

A ces  mots  elle  dégaine  Dainsleif la Blanche, qui scintille sous  le soleil, illuminant tous  les regards, la  fait  tourner  dans  les  airs et  s’abat violement sur  le  cou du cavalier, traversant le cuir de son armure, ainsi que le cuir de sa peau. -Loupé. Zut.

Le cavalier  s’écroule, la  tête  quelque  peu détachée du corps, mais pas  tout a fait. Son cheval s’ébroue, lance un regard  à Al Hataal, qui baisse lentement la tête.

 

« Va l’ami, va rejoindre nos terres, tu n’as plus rien à faire ici désormais »

-C’est rien, ça  viendra  avec  le  temps…,murmure le Meshamhaan.

Les  cavaliers  se sont tous retournés vers Dainsleifin, la  surprise se  lit  sur  leurs  visages. L’un se  met  à hurler dans  sa  langue, et  se  jette  vers elle  à toute  vitesse.

Al Hataal prend peur  pour  sa  cavalière, hors de question qu’elle meure  ici et  qu’il soit  emmené  par  l’un de  ces  rustres. Il se  jette  en avant  comme  une  lionne  protègerait ses  petits, poussant  un cri n’ayant  rien en commun avec  celui d’un cheval, plus  comme  celui d’un Nazguhl, un ton plus  bas et  moins  perçant. Le jument du cavalier s’immobilise  de  peur, Al Hataal est  l’un des  Grands  de  son peuple, mais  jamais  un Meshamhaan prendrait la défense  de  son cavalier.

Ils  sont  une  équipe, mais n’ont pas droit de se défendre mutuellement, chacun doit  avoir  sa  vie. Hors  là il est monté  par une  simple  humaine, et  il la  défend. La  jument reprend une  allure normale, mais a  empêché  l’assaut  trop rapide de  son propriétaire.

Les  épées  s’entre choquent, La  lame  Blanche s’abat plusieurs fois de suite, contrée  à chaque fois par la lame grise. Le cavalier ricane et donne  un nouveau coup dans  la  direction de la  jeune  humaine.

Elle  le  contre avec  difficulté, la  force de cette chose étant bien plus forte que la sienne. Les  épées sont  immobiles, chacun poussant de son côté pour  avoir  la  victoire. Aby baisse  les  yeux sur le  cavalier, respirant avec difficulté par la brutalité de cet échange. Ses  yeux glissent  sur  une  petite  dague  à sa  ceinture. Sa  main libre  s’avance discrètement vers  elle.

Aby grince des dents et gémit de souffrance pour occuper le cavalier qui commence à prendre  le  dessus sur  elle, elle  le  voit  sourire, d’affreuses dents jaunes se dévoilent, il sait  qu’il va  gagner, mais  cette  fichue  dague n’est plus  qu’a  quelques centimètres.

Enfin elle  la touche et la saisit de sa  main gauche, la  tire  violement de son fourreau, et  la  plante  dans  les côtes  du guerrier. Ce dernier hurle de douleur et repousse brutalement Dainsleif, Aby perd l’équilibre, le  poids de sa propre épée, plus la force causée par la douleur de l’Autre, manque  de  la faire tomber.

Elle se raccroche à temps à la selle, laissant tomber la dague dans  l’herbe souillée de sang. Le cavalier, aveuglé par la douleur lance un coup d’épée horizontal, juste  au dessus du visage de la jeune femme, coupant quelques mèches de cheveux qui se trouvaient là.

Un frisson la  parcours, elle  pourrait  être  morte  à l’heure  qu’il est. Une  secousse de sa monture la remet en selle correctement, et elle contre le nouveau coup du cavalier, puis le taille le ventre d’un coup du flanc de Dainsleif. Il hurle  à nouveau, elle entend les autres cavaliers arriver pour le venger.

Ils  sont  à quelques  mètres  mais  celui là c’est pas  encore  mort, et  un cavalier  pas  mort, et  à cheval, c’est dangereux. D’un coup de  pied  elle le jette  à terre  et  se  retourne  pour  faire  face aux autres.

Il n’en restait  plus  que trois.

Ils  devaient  être  six  au début. Elle  fouilla  la  clairière du regard  et  aperçut  Kaelith aux  prises  avec  l’un des cavaliers  à présent  à terre. Il esquivait  les coups  à une rapidité  hallucinante, ses cheveux virevoltant  dans  les  airs sous la  puissance de ses  coups.

Le guerrier reculait à chaque pas que  faisait  Kaelith dans  sa direction. Elle  n’avait pas de souci à se faire  pour  lui.

Il restait  là trois  cavaliers.

Trois cavaliers  expérimentés contre  elle. Mais  aucun des  trois  ne  devait  avoir  un centième de la haine qu’elle éprouvait  à leur  rencontre…

 D’une pensée  elle  fit  bondir en avant Al Hataal, le  guidant  à droit  à gauche, esquivant les coups d’épée et de  poing. Elle  taillait  ici un bras, se  couchait  sur l’encolure pour éviter  une lame  qu’elle  entendait  siffler dans  son dos, puis  se redressait et plantait  une  jambe. Les cavaliers redoublaient  de  colère, et  leurs coups d’intensité.

-Bravo ma  grande t’as réussit à les  énerver, pensait-elle ironiquement.

-Baisse toi, lui intonnait  Al Hataal.

Elle  obéissait, il lui sauvait la  vie  une fois de  plus. Elle  se redressait  et  battait  quelques  pas  en retraite. Puis  feintait  à droite, à gauche. Enfin l’un deux tomba  à terre.

Elle  ne  put s’empêcher de le regarder lâcher son dernier souffle.

Ce  sadisme  soudain lui coûta une plaie  à la  cuisse. L’un des  cavaliers  planta son épée sans  sa  jambe, elle la  sentit  frôler son os, et  écarta son Meshamhaan d’une  pression de  la  jambe.

L’épée  sortit  de  la  plaire, laissant  couler  le  sang. Elle  grimaçait  de  douleur, un poing  dans  la  mâchoire la  fit  choir  à terre, au milieu du combat.

Elle se relevait  rapidement  hagarde, sa  vision était troublée par  la  douleur. Ses  pattes  velues  juste  devant  elle, sans  hésiter  elle plongeait  en dessous  et se relevait de l’autre  côté, tirant de toutes ses forces sur une jambe ennemie. Le  cavalier s’apprêtait à lui couper la tête mais  elle fut  plus  vive, et  brandit  Dainsleif dans  sa  hauteur, transperçant le cavalier du menton jusqu’au palais.

Il hurla, et  elle retira son épée  pour  la  planter  dans  son ventre le faisant chuter. Plus  qu’un. Mais  ou est-il ?

-Al Hataal, hurlait elle, la voix brisée par la douleur.

Sa  vision se  brouillait, elle se  sentait mal. Sa  cuisse  la  faisait  plus  que  souffrir.

-Al Hataal aide moi !! Hurlait-elle  à travers la clairière.

Elle boitait, cherchant des  yeux le  cavalier  manquant, cherchant des  yeux sa propre  monture, celui qu’elle  considérait  comme  un ami, un allié. Celui qui lui avait bien répété qu’il n’était ni l’un ni l’autre, simplement une aide de passage en attendant mieux. Etait-ce le moment ?

Avait-il préféré aller aider Kaelith ?

Lui qui semblait bien plus  apte  au combat  qu’elle ? Des larmes  de tristesse se joignaient  à celles  de  douleurs  sur  son visage ravagé par la souffrance. Elle  contemplait cette  épée  qui n’était pas  sienne, ouvrit  lentement la main et  la  regarda choit au sol. Rebondir dans l’herbe et perdre de sa luminosité.

Lorsqu’elle  releva les yeux, elle  vit  une  énorme  bête  s’élancer  vers elle. Pas  aussi beau ni aussi fort  qu’Al Hataal, mais  bien plus  agressif apparemment. Il semblait se presser d’arriver devant elle et de la piétiner.

Kaelith sera maître de Dainsleif ensuite… Elle  leva  les  yeux  vers  son bourreau, la  colère  dans  le regard, elle avait été abandonnée, et  cette  chose  en profitait… Elle  échafaudait un plan pour esquiver le  coup qui viendrait bien assez tôt, car mourir tout  de  suite  ne  lui plaisait pas, sa  haine était toujours  là, et  même  si d’autres  méritaient  plus  Dainsleif et  Al Hataal qu’elle, elle ne méritait pas  de  mourir.

L’épée se levait lentement, elle avait  décidé d’attendre le dernier moment et de se jeter à terre, peut-être  qu’elle  aurait  le  dos ouvert, mais elle serait  en vie. Elle  regardait dans les  yeux  ce  cavalier, ses  yeux  noirs  immondes, sans  une once  de  vie ou de  conscience, elle  les fixait, se  demandant  à quoi il pensait en ce  moment  précis.

Lorsque deux pattes entrèrent dans son champ de  vision, s’écrasant violement sur l’épaule et les flancs  de  la  monture la jetant  à terre.

Al Hataal était là, devant l’énorme  bête couchée, il haletait. Pourquoi ? Il n’avait eu à faire  que quelques  mètres. C’était de  la  colère. Ce Meshamhaan avait  une  envie de tuer  aussi forte  que celle  de son maître, alors  qu’il n’a  pas  le droit d’attaquer lui-même. La  bête se releva agressive, et  se  jeta sur  l’étalon, les  coups étaient  violents, leurs  poitrails s’entre choquaient, l’écume se mélangeait.

D’un dernier  coup de dent Al Hataal trancha net sa jugulaire, laissant choir son ennemi sur le  sol, se vidant lentement de son sang. Le cavalier  était  prostré de  surprise, jamais  personne n’avait  vu un combat  de  Meshamhaan, cette race  étant pacifique  à la  base. Dainsleif se remit  à scintiller, comme  pour  appeler à la vue.

Le guerrier et Aby l’aperçurent, l’étalon lui demeurait immobile, observant un membre de sa race mourir de ses propres dents. Le  guerrier couru vers la jeune femme, pour  arriver avant qu’elle n’attrape son épée.

Elle se  jetait sur Dainsleif la Blanche et se retourna  juste  à temps pour voir  s’abattre sur elle  une masse de  poils  munie d’une épée, qui s’empala lourdement sur la Blanche, écrasant l’humaine.

Elle  l’entendit agoniser sur elle, elle l’entendit  prononcer des mots  qu’elle  ne  comprenait pas, et elle  l’entendit  murmurer une  phrase, une phrase  dans  laquelle  résonnait Dainsleif.

« sé bog ar ais cuartaigh Dainsleif. Sé bog ar ais ! »

 

(Non ce  n'est pas  du charabia ^^ , pour  l'instant  C_moi peut le traduire. Vous  si vous  voulez  savoir ce  qu'il lui a  dit, il faudra  que  vous fouillez  internet  à la recherche d'une  langue  rare, et  vieille et  nordique (mais  pas  nordique  à l'est, nordique  au nord, un peu à l'Ouest  je  crois) Bon courage  aux  courageux(euses) )

Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 02:08

Lorsqu’elle  se  réveilla  elle  se trouvait  dans  un campement de fortune, allongée  sur  des bouts  de  tissus  raccordés  entre  eux.

Au dessus  d’elle  le  soleil brillait  à travers  les  arbres secoués  par  la  brise. Où était-elle ? Elle  avait mal à la jambe. Ah oui c’est vrai.

La  mémoire  lui revenait. Elle  avait achevé le dernier du peloton. Il y aurait de quoi être  fier en temps normal.

Mais le chef aux  cheveux  noirs dont elle ne connaissait pas le nom (mais vous  si), se débrouillait bien mieux qu’elle sans aides extérieures.

Pas d’épée qui fait  lampe de chevet tant elle  brille, pas  de Meshamhaan garde du corps, seulement ses  muscles et  son agilité. Et  de ça  elle  n’avait  strictement rien, même si ses courses journalières  lui avaient donné  une  forte  endurance et un bon souffle. Elle glissa sa main sur son visage, et tenta de se relever.

La  plaie  la  lançait fortement, mais  il n’était pas  question de  jouer  l’handicapée plus  longtemps. Elle se redressa et remarqua que son lit de  fortune avait été dressé à l’écart des  autres  du groupe. Pourquoi ?

Un éclair blanc passa derrière ses yeux. Dainsleif. Où était la  lame  blanche ?! Elle  courut au milieu du campement, la  cherchant de  tous  côtés, affolée. Et  Al Hataal ?! Elle  boitait en direction de  la  rivière lorsqu’elle la  vit, ou plutôt  la  sentit.

Elle  était  là mais elle  ne  la  voyait pas, elle  ne  voyait  que  le  jeune homme aux  cheveux noir. Le  vrai guerrier de l’histoire. Se  dernier  se tenait  accroupi au bord de la rivière, ses  longs  cheveux  noirs  flottant dans  son dos. Il l’entendit arriver, le  souffle  court, et  la  jambe traînante.

Il se  retourna  un sourire aux  lèvres, un si beau sourire qu’elle  quitta des yeux pour regarder ce qu’il tenait entre ses  mains. Son cœur  s’arrêta de battre. Alors  c’était fini toute  cette  aventure ?

Elle  ne serait  pas  allée  bien loin… Le  beau brun lui parlait, son sourire  toujours  affiché  sur  ses lèvres. Il tournait et  retournait  Dainsleif  dans  tous  les sens, comme  on aurait vérifié l’état de fraîcheur d’un steak.

Aby en avait  mal au cœur  pour  l’épée. Jamais  elle  ne  l’aurait traitée de cette  manière. Cette lame  était  bien vivante, et  jamais  au grand  jamais elle  ne lui aurait manqué de respect.

Elle  l’entendait siffler  dans  les  airs, vibrer, couper l’air autour d’elle, elle  n’entendait  qu’elle.

Et  à présent  elle  entendait  Al Hataal sauter  par-dessus  la  rivière et  approcher des  deux jeune gens. Les  deux  se  tournèrent vers  lui à son arrivée, il semblait impassible. Alors il avait accepté ça sans m’en parler ? Je vais devoir  rester ici ? Aby lève  les  yeux  vers Kaelith, et lui demande sèchement :

-Qu’a-t-il dit ?!

–Qui ça ?, murmure Kaelith, surprit.

Al Hataal. Me  prends pas  pour  une  conne.

–C’est qui ?

Aby soupire, fatiguée de ces  histoires.

-Laisse  tomber, je  vais  pouvoir  rentrer  chez moi, c’est chouette.

Elle  s’en va  d’un pas  décidé vers  le  campement pour récupérer ses  affaires. Mais  le  jeune homme  l’appelle.

Hey attend, tu oublies ton épée !

Elle se pétrifie sur place. Quoi ?! Une  chaleur  intense  l’envahit, tous  ses  muscles  se  détendent  d’un coup. Elle est heureuse.

Heureuse  de  n’avoir été  que  parano et  non intuitive. Un mince  sourire se  profile sur  ses lèvres. Le  jeune homme  la  rejoint et lui tend  Dainsleif, ne  sachant plus  trop comment  prendre  cette  fille  si spéciale.

Elle  la  touche, l’effleure  comme  la  première  fois. Lance  un regard  à Al Hataal qui se  passe  de  mot. Elle  est heureuse.

Lui soupire de sa bêtise et va faire le tour du campement, effrayant ses habitants. Elle  caresse la lame nettoyée de son sang. Elle  l’aime. C’est sa  propriété, son alliée.

Comment tu t’appelles ?

–Kaelith et  toi ?

–Dainsleifin. Tu es  doué  au combat.

–Toi aussi, tu es presque  effrayante.

Dainsleifin rit, et  sourit :

-Fais  moi plaisir Kaelith, ne  pose plus  jamais  la  main sur  Dainsleif.

–Excuse  moi… Tu m’as  l’air très  liée avec cette  lame.

–On peut  dire  ça, elle rit  à nouveau, et  s’installe sur la  mousse. Viens je  vais  te raconter  tout  ce que  je  sais, il faudra  que  tu contes  tout  ça  à tous ceux que  tu rencontres. Il s’assirent et discutèrent jusqu'à la nuit tombée. Le lendemain la  jeune  femme  repartit, blessée, mais  trop fière  pour  rester parmi eux.

C’est  ainsi que commença  la  légende de Dainsleifin.

(40 articles que j'attendais de pouvoir  la placer mouhaha)

Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 02:09

Dans  le  monde, les  survivants qui avaient échappé aux éboulements et à la fusion devenaient nomades, marchant chaque jour pour assurer leur survie. Les  vieux et  les  plus  jeunes  mourraient de  maladie, de fatigue, de  vieillesse, de  blessures mais la plus part du temps  sous  la  main de  l’épée ou du fléau de  l’un de ces monstres, seuls  les  forts demeuraient.

Les  assauts des  cavaliers  se  faisaient plus  faibles au fil des jours. A quoi bon poursuivre des  êtres qui mourront dans  les jours  suivants ?

Il montaient déjà des camps de terre et  de  pierre, plus  solides  les  uns que  les  autres, et  commençaient  à exploiter  les  terres. Chaque  homme  qui survivait  redoublait de prudence  pour  se  cacher.

Des  milices  à pieds  se  déployaient sur les terres, forçant  tout  être  vivant à se  déplacer. Les humains  se  regroupaient en clans, récupérant des membres chaque  jour.

Lorsqu’ils  se  croisaient ils se  donnaient des  nouvelles  de chaque coin de  France  ou plus  loin, car certains  n’avaient pas  cessé de marcher  depuis  le  Jour. Le  jour  ou cette  apocalypse avait eu lieu.

La fin du règne  humain.

Kaelith était  l’un d’entre  ces  survivants. Il menait  son groupe à présent de  vingt cinq personnes à travers la forêt, car les  plaines étaient trop dangereuses. Il était  chef  car  c’était  à lui que  la  jeune femme avait  parlé. C’était grâce  à elle  qu’il en savait  autant  sur  les Autres.

 Tous  le  respectaient car c’était en lui qu’elle  avait eu confiance, Elle,  Dainsleifin. C’était  lui qu’elle  avait admiré, qu’elle  avait  honoré de sa  présence durant une  nuit  entière, lui contant tout ce qu’elle savait, tous  les mystères qu’Al Hataal lui avait  révélé.

Et  pardessus  tout, certains  membres du groupe avaient été prévenus par des  connaissances  de la  jeune  femme, qu’elle  avait  elle-même  appelé. Le  jeune  homme marchait en tête  de  file, à un rythme  soutenu, épuisant rapidement les troupes mais au moins avançant au maximum vers le sommet. De là il pourrait Les  voir arriver.

C’était ce  qu’Elle  lui avait  conseillé.

 

Jusqu'à ce jour elle semblait  être  la  première  à avoir résisté, la  première  a avoir  organisé  le  sauvetage  d’une  partie  de  la  population par  ses  appels. Elle  semblait  être  l’une des  seules  avec  lui à avoir  combattu et  tué des Autres.

Il sourit en posant  le  pied  sur  une  pierre  recouverte de  mousse  humide.

« Il faut  être  fou, ou totalement stupide pour les affronter ».

Mais  grâce  à cela, elle  était  vue  comme  une  force  inaccessible, celle  qui avait tué  un ennemi, capturé  sa  monture ainsi que  son arme, celle  qui résisterai coûte  que  coûte, elle  répandait un espoir puissant tout autour d’elle.

Certains  des  nouveaux  du groupe  l’avaient  croisée avant  d’arriver, fière, dressée sur  son étalon, l’air  souffrante mais  pourtant  décidée  à aller  jusqu’au bout. Elle  leur  avait  donné  la  direction de  Kaelith, elle savait  qu’il les  protègerait autant  qu’il pourrait. Le  groupe  atteint le sommet en fin d’après  midi.

Le  soleil n’était pas  encore  couché. Kaelith ordonna aux  plus  faibles de  se  reposer pour  l’instant, et  partit  avec  le jeune  homme qui l’accompagnait depuis  un moment  maintenant, celui au sourire Colgate, qui avait également  rencontré Dainsleifin. Il s’avérait  être  un bon compagnon, solide et résistant. Ils s’éloignèrent tous deux faire  le  tour  de  terrain, pour  le sécuriser  un minimum.

Kaelith ?

–Oui Saen ?

–Elle va  revenir  tu crois ?

–Qui ça ?

–Elle…

-Elle  nous  l’a  promis, laisse faire  le temps, si elle  ne  revient pas  tout  de  suite c’est qu’elle  a  des  choses à faire.

–De toute manière  nous  pouvons  nous débrouiller c’est ça ?

-Oui c’est ça.

Ils s’entendaient de  mieux en mieux, Kaelith posa la  main sur l’épaule  de  Saenwë, il semblait si nerveux, triturant ses  jolies  mains, fixant le sol les  yeux  inquiets. Il soupira et  s'approcha de lui. 

Viens  là.

Le chef  prit  le  plus  petit  dans  ses  bras, le serrant  fort  contre  lui, à la  plus  grande surprise  de  Mae, qui s’attendait  à tout  sauf  à ça. Il resta figé, mais  quand  il sentit Kaelith se reposer sur ses épaules  il se détendit et lui rendit  son étreinte.

Le  soleil se  couchait et  rendait tout le paysage presque magique. L’instant l’était déjà mais  à présent ça  en devenait féerique tant c’était beau.

Saen cacha  son visage  dans la  chevelure de son vis-à-vis.

 –J’ai peur d’Eux  Kaelith…

-Ca va  aller Saen, ça  va aller…

Il caressait ses  cheveux châtains qui tombaient sur sa  nuque, ils  sentaient  encore  le lit  d’aguilles de pin sur  lesquelles ils avaient dormis  la  nuit passée. Un parfum frais, rehaussé par la chaleur qui se  dégageait de  son corps. Ils  restèrent  quelques minutes  l’un dans  les  bras  de  l’autre, profitant simplement de cet instant qu’ils ne pourraient certainement  pas  reproduire  à cause  des  obligations  de  Kaelith en tant  que chef.

Soudain ce  dernier  se  dégagea brutalement des bras de Saenwë, qui parut  plus  que  surpris, déçu, et mal à l’aise une  fraction de  seconde, avant que  Kaelith lui ordonne de  s’éloigner vers  le  campement le  plus vite  possible.

Il secoua la tête, il ne  voulait pas  le  laisser  là alors  qu’il sentait quelque chose approcher :

-Non, je reste avec  toi ! Je  t’ai déjà abandonné  une fois, pas  question que  je  recommence.

Kaelith ne  l’écoutait plus  et  s’était  accroupi, prêt à bondir observant tous  les  recoins  de  la lisière, mais  rien ne  sortait.

Une  voix  cria  au loin :

-Kaelith ?

Silence

-Kaelith ? C’est Dainsleifin qui nous envoie, nous  sommes  cinq !

Plus  tard le  soir, Kaelith, Saenwë et le porte parole des  nouveaux  du groupe discutaient à quelques  mètres du campement. Pas de  feu autorisé, rien que  des  baies et de  la  viande  crue comme  repas ; il ne faudrait pas attirer l’ennemi.

Kaelith s’inquiétait fortement pour  la  jeune femme :

-Quand  vous  l’avez vue, comment se portait elle ? Boitait-elle encore ?  

Le  chef le regarda étrangement et  murmura d’attendre  un instant, le temps qu’il appelle  un autre de  son groupe :

-Ce  n’est pas  moi qui l’ai rencontré en premier, mais  plutôt  lui. Tiens  raconte  nous ta rencontre  avec Elle.

Le  concerné était un jeune  homme d’environ vingt ans, c’était d’ailleurs  l’age  moyen de  toutes  les  personnes  que  l’on rencontrait à cette  époque, il s’assit entre  Kaelith et Saenwë, qui en paru fort  outré, si bien qu’il se le  foudroya du regard autant qu’il put.

–« Tout d’abord  je  me présente, mon nouveau nom est Loen Grihn, j’ai en effet  rencontré  Dainsleifin. Je  dois  dire  qu’à la  base  nos rapports  ont été plutôt tendus. C’était il y a  une  semaine environ. Je  marchais  à l’aube, le long de falaises dans les gorges de l’Ardèche, le soleil illuminait certaines faces des  pierres ocre et rouge, je  cherchais simplement  de  quoi nourrir le groupe, donc  je  suis descendu au bord de l’eau.

Après  quelques  minutes  de  cueillette sur les  maigres  buissons longeant la rivière je  suis  tombé dans  une  toute  petite  crique, l’eau était si claire  que  j’étais  tenté de me baigner.

Mais  c’est à ce  moment  là que  je  l’ai vue. Elle  était  là, couchée  dans  l’eau. Je  pensais  avoir affaire  à un nouveau cadavre, mais  en m’approchant je remarquais qu’elle était totalement nue. En général un cadavre a des vêtements, au moins  un minimum. Ses  cheveux  semblaient  pousser  à vue d’œil, plus  sombres que le  charbon, ils  flottaient dans l’eau l’entourant d’une  sorte  de  couronne mortuaire, s’enroulant comme des  serpents autour de ses  poignets qui semblaient si fins et si faibles…

Les quelques  vagues  causées  par le  courant les faisaient mouvoir comme s’ils  avaient été en vie, l’eau recouvrait partiellement son corps  jusqu'à la poitrine, elle  semblait dormir. Mais  son front était trempé de sueur et non d’eau, c’était la  fièvre, et  elle la  combattait comme  elle  pouvait apparemment.

Mes  yeux  je  dois  l’avouer ont parcouru librement son corps tant qu’elle ne bougeait pas, une méchante  blessure infectée se détachait de sa peau blanche. Juste  à la  cuisse, une  blessure assez large et apparemment assez  profonde pour  immobiliser n’importe  quel homme aussi viril et  fier soit-il.

Mais  à part ses  sourcils  froncés, aucune  plainte  ni aucune sorte de  souffrance parcourait son corps. Elle  semblait  calme  je la  pensais  évanouie. Mais  lorsque j’ai mis un pied dans  l’eau pour  m’approcher du rocher  sur  lequel elle  reposait, elle  s’est redressée subitement, pointant  son épée dans  ma  direction avant  même  d’avoir  ouvert les  yeux.

Une épée, magnifique, j’ai cru rêver, elle étincelait sous  la lumière, éclairant le regard de celle  qui la  portait. Quand  elle  s’est aperçu que je n’était  qu’un simple  humain elle la reposée  à ses côtés et  s’est rallongé dans l’eau. Murmurant des phrases incompréhensibles « sé bog ar ais cuartaigh Dainsleif. Sé bog ar ais ! »

Je  m’en souviens  parfaitement car  elle les  a  répétées durant une bonne  vingtaine de minutes, je ne pouvais même pas avancer vers elle, j’avais l’impression qu’elle  me  repoussait. Je  vous  jure ! Ne  me  regardez  pas  ainsi, je  vous  jure  que mes  jambes étaient scellées au sol.

Je patientais le temps qu’elle  me relâche enfin, mais  rien ne  venait, et  l’eau continuait de  clapoter sur son corps. Je ne quittais pas des yeux  sa  plaie, elle semblaient plein d’une aura grise, quelque chose  qui n’a  rien à faire  dans  une  plaie, une  lueur.

Oui voilà, une  lueur  grise, quelque chose de sale, de putride. Autant le  corps  de  cette femme était beau et  délicat, autant cette  plaie semblait détruire tout  son être. »

 

Kaelith semblait  virer  au blanc, malgré l’obscurité. Les  remords l’envahissaient, il n’aurait  jamais du la  laisser partir.

Le chef  des  nouveaux  interrompit  Loen Grin :

-Nous  commencions vraiment  à nous  inquiéter, d’autant plus  que nous avions  vu passer deux cavaliers qui ratissaient la région, et  bêtement nous  les avions attirés  vers  les  gorges en espérant qu’ils  se  briseraient le  cou en chutant. Et  je  peux  vous dire, il ricana, qu’ils  sont peut-être forts, mais ne connaissent absolument pas les terrains sur lesquels ils marchent. Ils  sont tous  tombés dans  les  gorges, un couple  s’est brisé  sur  un rocher, l’autre est tombé dans  l’eau, mais s’est fracassé sur le fond.

Loen Grin reprit le  récit:

-Du second  couple, seul le  cavalier survécut. Le  courant  l’amena dans  la crique ou nous  nous  trouvions. A notre opposé. Il sortit  péniblement de  l’eau et  me vit, il semblait  mu d’une colère noire, et  dégaina son épée en un temps  record, avant de se jeter dans  l’eau pour  m’atteindre. L’aura de la jeune femme  m’immobilisait toujours, elle était cachée  à sa vue  par le volume du rocher, je ne  pouvais pas bouger et  je  paniquais.

Je  crois  que  je  n’ai jamais  eu aussi peur, sauf  quand  Dainsleifin se  mettait en colère. Mes bras se  mouvaient dans  l’air, mon corps  basculait d’avant en arrière mais je ne pouvais faire  un pas. Il n’était plus qu’à quelques  mètres de moi, et  je  sentais  son odeur de chien mouillé, ses yeux bleus me transperçaient l’âme. Il levait son épée dans les  airs, et s’apprêtait à me trancher quelque membre trop inutile, lorsque comme  un éclair Elle  jaillit devant  moi.

Et  contra  le  coup du guerrier. Elle s’est mise  à hurler, hurler  la  phrase qu’elle répétait depuis de longues  minutes. Frappant, frappant, contrant les  coups sans  sembler  avoir de  difficultés propres. Le guerrier  semblait déjà blessé il est vrai, mais  elle  avait  une  énergie qui relevait de  la  folie. Sa voix  devenait plus  sombre  et  plus  rauque  à chaque fois qu’elle  prononçait cette  phrase.

J’entendais un martèlement de sabots frapper les  roches des gorges, un martèlement attiré par les hurlements de Dainsleifin et par le fracas des épées. Les bruits résonnaient fortement dans les gorges, je n’avais plus  l’impression d’être présent. Il y avait cette  femme  nue, aux  longs  cheveux  noirs, qui combattait avec  hargne un soldat, et  il y avait ces sabots qui approchaient. Tout  tournait autour de moi j’étais  terrifié.

Le  noir se  fit.

Lorsque je m’éveillais, Dainsleifin était habillée, avait Dainsleif à sa  taille, et  poussait le cadavre du cavalier dans l’eau tout  en conversant avec une de  leurs  montures.
Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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