Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre

Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 01:42

Aby sourit, croyant rêver.

Non...

Etant  sure  à présent  de  rêver.

Elle  s’avança  vers  sa  nouvelle  monture  à grandes  enjambées, mit  avec  beaucoup de  mal le  pied à l’étrier et se mit  en selle, tenant toujours l’épée blanche en main.

Elle était face  aux  autres  cavaliers mais  réfléchissait plus  à la  façon qu’elle  allait  employer  pour raccourcir  ses  étriers taillés  sur  mesure pour  un géant, plutôt qu’a celle  de  sauver  sa  peau.

Heureusement  que  son patron de  son stage d’été  l’avait  martyrisée pendant  un mois  et  demi et  l’avait  forcée  à monter  enlevé sans  étriers.

A présent  l’assiette et l’équilibre  n’étaient  plus  un problème, avec  ou sans étriers. 

Aby prit  les  rênes en main avec  remords quand  elle  se  rappela  les  commissures ensanglantées de  son « cheval ».

Elle  serra  la  jambe  droite et fit  une  rêne d’appuis de façon à déplacer la  bête sans trop appuyer sur  sa  bouche.

Désormais  Aby  était  en biais, tournée vers  les  cavaliers, (et  là je  fais  une  pause  parce  que  je  suis  choquée, jme  suis  acheté des  fruit & form poire-chocolat et  ben cette  bande  de  rapaces  ils  ont  incrusté des raisins secs dedans >_< ), ouai donc Aby était  encore  tournée vers les  cavaliers, le  « cheval »  encore sur  le  côté, et  là d’un coup PAFFF (tin ça  m’a  mis  de  mauvais  poil cette  histoire de  raisins secs) y a  encore  un grondement assez  proche.

Aby rebaissa  son bras, laissant le  plat  de  l’épée reposer  sur  sa  cuisse, et  scruta d’un air  inquisiteur les cavaliers.

L’un d’eux  tourna  la  tête  de  gauche  à droite  en signe  de  négation.

Ce  n’était  pas  d’eux que  venait  ce  nouveau tremblement de terre.

Ils en avaient  véritablement  l’air  surpris.

 

« Dis  voir  le  canasson t’as pas  une  idée sur  la  provenance de  ce  bruit ? »

 

« D’abord je  ne  suis  pas  un canasson je  suis  un Meshamhaan (« méchame haaanne » pas  méchant ane, jvous voit  venir) et  ensuite  je  ne  suis  pas  omniscient. »

 

Il sembla  soupirer puis repris:

 

« Je  sais pas du tout  d’où ça  sort, et  si tu veux  tout  savoir, je  crois  que  c’est pas  bon pour  nous. »

 

L’un des cavaliers  profita  alors  de  ce moment de trouble, et  de la  baisse  d’influence du Meshamhaan que  montait  Aby, pour  talonner  brutalement  une  ultime  fois  sa  monture qui céda et  se  jeta sur les  deux  rebelles.

Aby releva  l’épée à temps et  bloqua  le  coup de  son adversaire, lui lançant  un regard  noir  de  haine. Elle  le repoussa  d’un coup sec et  planta son arme  dans  le  ventre  de  son adversaire qui s’écroula sur  son cheval.

Aby galéra  quelques  instants  pour  retirer  sa  lame  du corps avachit, et  releva les  yeux vers  les  quatre derniers Autres qui n’avaient pas  bougé d’un centimètre, le  regard figé sur une  chose qui arrivait au coin de  la rue derrière Aby.

Le Meshamhaan qui lui pouvait  voir ce  qui se  passait murmura un  « Ho Ho… » d’étonnement et  de  crainte.

  Nan mais  jvous  jure

  le  coup du ptit  truc pas  bon aux  raisins secs

ça  m'a  tué mon élan décriture

Jsuis  dégoutée xD

Aby tourna  la  tête comme  au ralentit.

Glissant  sur les  visages  surpris des  cavaliers, survolant les  quelques  survivants  qui hésitaient  apparemment  entre  sourire  et  pleurer  d’effroi.

Une  mèche lui obstrua  à nouveau la  vue, puis  fut  encore  décalée  par  le  vent qui semblait  encore  plus  glacial qu’avant.

Le bruit  sourd  d’un moteur grondait  derrière elle.

Un moteur ? Elle avait  presque  oublié  qu’elle  vivait  en 2007, à l’époque  des  voitures, des  camions, des artifices  militaires et  des  bombes  nucléaires.

L’apparition de ces cavaliers  tout  droit  sortis  d’une  réplique  plus  belle  que  nature  du Seigneur  des  Anneaux et autres  films  médiévaux  fantastiques l’avaient  perturbée  plus que  mesure.

Après  avoir  longtemps été  impassible, complètement  perdue  par  leur  fureur  et  leur  cruauté qu’on n’apercevait  point dans  les  films, elle  s’était  ancrée  dans  leur  monde, elle  avait  enfourché la  même  monture  que  la  leur.

Elle avait  tué  comme  eux.

Avec  moins de  pratique cependant.

Mais  elle était  devenue  comme  Eux.

Une  Meurtrière.

Ni plus  ni moins.

Ravalant  sa  salive  elle  acheva de  se  retourner  et  tomba  nez  à nez  avec  un tas  de  métal. Immense. Imposant.

Le trouble que  l’on a avec  les  voitures  quand  on regarde  leurs  phares  que  l’on identifie  à des  yeux, et  que  l’on les  juge  trop inexpressifs, la  sensation de  ne  pas  pouvoir  discerner  ce  que  compte  faire  cet objet. Ce  trouble, cette  peur, cette inaction de  crainte  de  faire  un mauvais  geste, elle  le  ressentait  multiplié  par 5.

A  un mètre  de  son visage  se  trouvait  la  bouche  d’un canon.

Ce  bout  de  métal creux  et  Aby étaient  en plein face  à face, immobiles  tous  les  deux, l’un de  nature, l’autre  de  stupéfaction.

Elle  leva  les  yeux, cherchant  un visage  humain qui pourrait  la  rassurer, lui dire  quoi faire.

Mais  rien. Une  montagne  de  métal froid, glacial. Grondant.

Enfin, un loquet  glissa, révélant  une  petite  ouverture dans  la plaque et  une arme  fut passée  à travers, pointée  vers  les  cavaliers, d’autres  suivirent.

Aby coinça  son épée entre  la  selle et  sa  jambe le  plus  discrètement  possible.

Elle  se  baissa lentement vers  l’encolure de  sa  monture, posant  sa  main sur  ses  poils  rugueux, encrassés.

 

« Là, il va  falloir  courir vite, passer  derrière  ce tank et  laisser  tes  amis galérer ensemble. »

 

« Quand tu veux. » répondit  le Meshamhaan d’une voix  glaciale.

Aby observa  un militaire  sortir  lentement  du tank, une arme  à la main, fixant les  cavaliers.

Aby fit  lentement tourner  les  hanches de sa monture  de  façon à ce  qu’elle  soit  face à l’homme, dos  à la  sortie. Un simple  « cabrage-demi-tour » suffirait à glisser hors  de  portée  de tir.

Il l’observa un instant, la  jugeant inoffensive  peut-être.

 

« Recule doucement Meshamhaan, le  plus  doucement et discrètement  possible » murmura-elle, il obeit. Précedant son ordre vocal.

 

Encore à côté du tank le  militaire s’adressa  aux  cavaliers en hurlant :

« VOS MAINS EN L’AIR, DESCENDEZ DE VOS CHEVAUX ET ALLONGEZ  VOUS FACE CONTRE TERRE »

Son ordre n’eut  pas  l’effet désiré.

Passé  l’effet de  surprise, les cavaliers avaient  compris que  cette  machine  ne  transportait  que  de  vulgaires humains.

Ils  grognaient des  ordres  de  droite  à gauche, se  passant  les  plans  d’action.

Lorsque  le  militaire  hurla tous  furent  outrés et  surpris  d’entendre  un si énergumène  si chétif  couiner  aussi fort.

L’un se  mit  à faire  tourner  son fléau dans  les  airs.

Le canon du tank se  déplaça de  quelques  centimètres.

C’était  le  moment.

Aby hurla « Maintenant ! » à son cheval, qui se  cabra  et  prit  la  direction opposée au grand galop.

Attrapant d’une  main le  flot  des  rênes, elle  glissa  l’autre sous  sa  cuisse, rattrapant l’épée  qui menaçait  grandement  de  glisser.

Un coup de  feu retentit, le  tank vibra.

La  mitraillette tira  dans  leur direction, mais  fut brutalement arrêtée et un cri déchira  l’air.

Un autre  coup de  feu s’échappa du tank.

 

« Maintenant galope mon grand, galope  pour  sauver  ta  vie. »

Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 01:47

Les  coups  de  feux  durèrent pendant  d’interminables  minutes.

Aby fermait  les  yeux  à chaque  bruit, glissant  de  plus  en plus  bas  sur  le  Meshamhaan au galop et enfouissant  son visage  dans  sa  crinière emmêlée.

Elle ne lâchait pas  l’épée, parcourant  d’un doigt la « fusée » incrustée de  pierres  taillées au fur  et  à mesure  que  sa  monture  traçait  les  rues  de  la  ville.

 

« A droite, maintenant  à gauche. Voila  arrête toi ici. »

 

 Ils  étaient  parvenus  sur  une  petite place d’un quartier  calme.

Une  statue de cuivre trônait penchée au centre de la  place à présent pleine de terre.

Les  arbres  l’entourant avaient  également penché légèrement avec le retournement du sol mais  semblaient  enfin libérés, plus  beaux  et  sauvages que  jamais.

Aby glissa à terre  dès  que  sa  monture  fut  stoppée.

–Très  bien. Nous  avons échappé  à tes  congénères et  vu l’artillerie lourde que  l’armée  a  envoyé… Ils  ne sont  plus  en vie  à présent. Murmura-elle, la  voix se  brisant en fin de  phrase.

–Je sais, répondit sèchement l’immense  bête  sombre  qui la  contemplait assise sur  un petit  tas  de terre.

Tout  autour  d’eux les gens  couraient  de  droite  à gauche. Certains  regardaient le sol sans  comprendre.

Aby était  recroquevillée  sur  elle  même, les mains  dans  les  cheveux.

Elle jeta  loin d’elle  l’épée blanche maculée de sang.

Une  larme  perla  au coin de  ses yeux, puis  une  autre.

Aby laissait s’écouler toute sa peine pour sa  cousine, il fallait le faire maintenant car elle  pressentait que cette  histoire était loin d’être  finie.

Elle  devrait  être  forte pour  elle et  pour  les  autres.

 D’un geste  nerveux elle écarta ses  cheveux en pagaille  qui semblaient  avoir  pris  vingt  centimètres en une  petite  heure.

Ses  yeux  glissèrent  sur  les  pattes  de lion de  l’animal en face d’elle.

Oui c’était  le  mot, pattes  de  lion, corps  de  cheval.

La  grâce équine  mélangée à celle  féline.

Une  merveille  de  la  nature.

Elle  remonta  jusqu’au poitrail large  et  puissant  de la  bête, son encolure striée de  veines  apparentes  sous  le  poil et  parvint  à sa  tête.

Le  filet  de  cuir  noir  était  toujours  en place, la  place  de  métal protégeant  son chanfrein également.

Ses  naseaux étaient  toujours aussi ensanglantés, la  commissure  de  ses  lèvres  semblait déchirée.

Aby se  releva et  s’approcha  de  lui.

 

« Ne  bouge  pas  on va  virer ça, tu saignes. »

 

L’étalon ne  répondait  pas.

 

« Tu as  perdu ta  langue ? » murmurait-elle avec  un sourire  triste  aux  lèvres tandis  quelle  défaisait  les boucles  de  la  sous gorge et  de la  muserolle.

 

« Tant  pis  alors. Ouvre  la  bouche je  ne  vais  pas  te faire  mal. Arrête de serrer  les  dents  comme ça ! Hey chochotte  ouvre  la  bouche je  vais me  fâcher ! »

 

Le  Meshamhaan la  regardait  avec  de  grands  yeux  mais  ignorait  ses  ordres.

« Allooo je te  parle !! » 

Aby mimait à présent  le  geste  qu’il devait  faire

« Ou’rir la  ‘ouche hu ‘omprend là? »

 Une  lueur  d’amusement  passa à travers ses  grands  yeux  jaunes et  il obéit enfin.

Aby posa le  filet par terre.

« Ha  ben enfin ! Qu’est ce  qui te  prends  de  jouer  à la  carpe ? »

L’étalon s’éloigna d’elle et partit  en direction de  l’épée qui n’avait  toujours  pas  cessé  de  briller.

*Génial un cheval qui parle  une  fois  sur  trois et  une  épée  qui joue au ver  luisant. Génial vraiment  gé-nial.*

Il contourna  l’épée et  se  mit  face à Aby, poussant  vers  elle  l’épée du bout  de  la  patte (ça  me fait  vraiment  mal au c** de dire  patte alors  qu’a  la  base  c’est (presque) un cheval).

Aby vint  à son aide  en le voyant s’escrimer  à pousser  la  lame  dans  sa  direction, lame  qui s’obstinait  à s’enfoncer  dans la terre  à chaque  coup de  patte au plus  grand  énervement  de  la  bête.

A  peine l’eut  elle  touchée que  le Meshamhaan reprit la  parole...

La  lueur  d’amusement qu’avait  perçu Aby dans  son regard  avait  d’ores et  déjà disparu.

Il était  à nouveau là, plus grand, plus beau, plus  effrayant que  jamais.

Tout  son corps  reflétait  une majesté sans  pareille, de  ses  oreilles parfaitement proportionnées jusqu'à  sa  croupe merveilleusement musclée.

Ses  yeux jaunes  la  fixaient sans  gène :

 

« Commençons par le commencement. Je  ne suis pas  ton ami. Tu as  tué  mon cavalier, tu as  récupéré Dainsleif, à présent je me dois de t’accompagner où tu iras et  de  t’obéir quoi qu’il arrive. Je  suis  lié  à l’épée  comme elle est liée  à moi. Nous  ne formons qu’un même  esprit  pour  deux corps différents, ce  n’est que  par  elle  que  nous  pouvons  communiquer pour  l’instant. Si un jour tu pouvais m’entendre sans  l’épée, là tu pourras te  dire  que  nous  sommes  amis, camarades. Le  Meshamhaan vit la  jeune femme ouvrir  la  bouche. Ne  me pose  pas  de  questions. Pas  maintenant nous  n’avons  pas  le  temps. Tu n’es  qu’une  humaine, sembla-il marmonner dans son esprit. Une  simple et  faible  humaine… Je  devrais te  laisser  mourir. Mais  si tu meures sans  qu’une fusion ai été  faite entre l’épée et quelqu’un d’autre je  mourrai également… Il plongea  ses  yeux  dans les  deux  prunelles vertes d’Aby qui semblaient se tremper de larmes à l’entente de ce discours si sec... Il reprit. Et mourir, ça  je  ne peux  pas  me  le  permettre. »

 

Les  deux « coéquipiers » se regardaient dans le blanc (ou jaune) des yeux, une lueur  de  colère passa dans  ceux  d’Aby.

 « Va t’en, rentre chez  toi ! » Marmonna-elle les dents serrées.

« Non, je  ne  peux  pas, même si je  le veux. »

 La  réponse  avait  été  simple  et  claire.

Une minute  passa.

Aby ouvrait  la  bouche  puis  se ravisait, autant ne pas lui montrer qu’elle était blessée.

Le  Meshamhaan demeurait immobile comme une statue, attendant sa  réaction, bonne  ou mauvaise  il s’en fichait.

Aby s’approcha de  lui et  commença à chercher une  quelconque  étrivière  sur la  selle, ne trouvant  qu’un simple lambeau de  cuir épais et  fixé  à la  selle, elle  fit  un nœud dedans afin de raccourcir ses  étrier.

S’occupant  comme  elle  pouvait  pour  ne pas  avoir à reparler à cet  animal qui lui avait fait encore  plus  de  peine qu’elle  n’en avait déjà.

Elle  ferma les  yeux  et  inspira  lentement, appuyée  contre la selle.

 

 « Ok, tu dois  me  suivre  et  m’obéir  c’est ça ? »

 « Oui »

« Très  bien, dis  moi si ce qui s’est passé  ce  matin va se  reproduire. » 

« Oui »

« Développe, ne  me  force  pas  à faire  un véritable  interrogatoire. »

 

Le  Meshamhaan soupira et tourna  sa  fine  tête dans  sa  direction.

 

« Le  tremblement de terre de ce matin n’était qu’un minuscule échantillon de ce qu’il va se passer. De  la  magie ? Non de  la  chimie. Répondit-il comme  s’il avait lu dans ses  pensées. Dans  quel but ? Le  premier séisme était là simplement pour briser  toutes  vos voies de  communication. Plus d’oiseaux de  fer puisque vous  n’avez plus  de  pistes  d’envol, plus  de « voitures », ni de trains. Vous  ne pouvez plus  bouger. Pris  au piège  comme un moucheron dans une toile d’araignée. La  seconde étape… »

 Aby retenait son souffle et  le  Meshamhaan reprit :

Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 01:50

« La seconde étape  consiste  en un séisme  bien plus  fort  qui a  pour  but  de faire  écrouler  toutes  vos insanités immenses  que  vous osez appeler demeures, et  de  faire  mourir  en dessous  une  grande  partie de  votre  peuple.

Etant  donné que les structures en fer ne s’évaporeront pas par  magie j’ai entendu parler d’une  force  brûlante, d’une  fusion.

Tout chauffera à des  températures invivables, frisant le volcanisme, les  derniers qui auront échappé  aux  écroulements brûleront sur place. »

 

Il avait débité  ça  à une  vitesse  étonnante, comme  si prédire la  mort  de  toute  l’humanité  lui en coûtait.

A lui, qui semblait  n’accorder  aucune  importance à la  pauvre  humaine qui se  tenait devant lui, lui qui avait sûrement été élevé au milieu de  ces  brutes, qui avait  du adopter leur  point de  vue.

Aby ne  comprenait  pas son comportement.

Et  elle  n’arrivait  pas  vraiment  à réaliser ce qui allait se produire.

Ses  ongles  s’enfonçaient  dans  le cuir  noir  au fur et  à mesure que ses  neurones  enregistraient  l’ampleur  de  la  situation.

 

« Il faut  arrêter ça Meshamhaan. Il le faut, on ne peut  pas  laisser  mourir  tout  ces gens ! »

 

« On ne  peut  rien faire, tu ne  vaux  rien au combat et  même  si tu savais  te  battre nous  ne  pourrions  pas accéder  au Centre  assez  tôt. »

 

Elle  soupira de  désespoir

« Dites  moi que  c’est un rêve. C’est pour  quand ce  drame ? »

 

L’animal sembla  hésiter un instant.

 

« Je  ne  sais  pas  comment  dire, vous  n’avez  pas la  même science  du temps  que  le  peuple des  Sous-sols. Une  fois  que  l’astre solaire sera  perpendiculaire  à la  Terre. Là tout  débutera. Mais  cela  ne  durera qu’une  minute je  pense. Il faudra se  mettre dans  une  surface d’eau. On ne  sera  que  très peu brûlés… Enfin je  crois. »

 

Aby sortit son portable de sa poche et  commença  à composer un numéro.

 

« Dans  l’eau tu dis ? Alors  tout  n’est pas  perdu. Je  peux  prévenir du monde, le  bouche à oreille  fonctionnera, nous  ne  mourrons pas tous, non. On ne leur  fera  pas  cette  joie. » 

 

Le  portable  à l’oreille elle se  pencha  pour  attraper le filet ensanglanté et l’accrocha à l’une  des  lanières de  la  selle, mit  le  pied  à l’étrier  et  enfourcha  sa  monture. Il n’était  alors  que  9h, elle  avait  le  temps.

Elle  fit toute  la  ville  à cheval, s’arrêtant  à droite  à gauche  pour  prévenir les  personnes  qu’elle  croisait, continuant ses  appels malgré  son hors forfait plutôt  élevé.

D’après  le  Meshamhaan, d’ici quelques  heures  il n’y aurait  plus rien. Donc  plus de  factures non plus.

Certaines  personnes à qui elle parlait la  traitaient de  folle, l’injuriaient.

Logique de l’époque, les  médias annonçaient un simple tremblement de Terre donc  il ne  pouvait  pas s’agir d’autre chose. Le simple  fait  de  contredire  l'autorité véritable, d'émettre un avis different pouvait  attirer les  foudres  les plus  grandes de  la  part  d'un peuple paisible et  passif.

On trouve  énormement de  personnes sensées  en asile  psychiatrique, simplement  parce qu'elles  font  peur.

Ici, l'asile  n'étant  pas  assez  près, les personnes se  défoulaient, étalant tout  leur  vocabulaire  familier, voire  vulgaire, attaquant de tous cotés y compris ceux  qui n'ont rien à voir avec le  sujet...

Etonnamment dès  qu’elle en était  blessée  le  Meshamhaan se  mettait  à grogner sombrement, et  les badauds  s’éloignaient rapidement.

Une  lueur de  contentement passait dans les yeux des deux cohéquipiers. L'un d'amusement de voir des petites bêtes s'éloigner au pas de  course, l'autre de  voir  que  le  premier  prenait  sa  défense.

Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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