Aby sourit, croyant rêver.
Non...
Etant sure à présent de rêver.
Elle s’avança vers sa nouvelle monture à grandes enjambées, mit avec beaucoup de mal le pied à l’étrier et se mit en selle, tenant toujours l’épée blanche en main.
Elle était face aux autres cavaliers mais réfléchissait plus à la façon qu’elle allait employer pour raccourcir ses étriers taillés sur mesure pour un géant, plutôt qu’a celle de sauver sa peau.
Heureusement que son patron de son stage d’été l’avait martyrisée pendant un mois et demi et l’avait forcée à monter enlevé sans étriers.
A présent l’assiette et l’équilibre n’étaient plus un problème, avec ou sans étriers.
Aby prit les rênes en main avec remords quand elle se rappela les commissures ensanglantées de son « cheval ».
Elle serra la jambe droite et fit une rêne d’appuis de façon à déplacer la bête sans trop appuyer sur sa bouche.
Désormais Aby était en biais, tournée vers les cavaliers, (et là je fais une pause parce que je suis choquée, jme suis acheté des fruit & form poire-chocolat et ben cette bande de rapaces ils ont incrusté des raisins secs dedans >_< ), ouai donc Aby était encore tournée vers les cavaliers, le « cheval » encore sur le côté, et là d’un coup PAFFF (tin ça m’a mis de mauvais poil cette histoire de raisins secs) y a encore un grondement assez proche.
Aby rebaissa son bras, laissant le plat de l’épée reposer sur sa cuisse, et scruta d’un air inquisiteur les cavaliers.
L’un d’eux tourna la tête de gauche à droite en signe de négation.
Ce n’était pas d’eux que venait ce nouveau tremblement de terre.
Ils en avaient véritablement l’air surpris.
« Dis voir le canasson t’as pas une idée sur la provenance de ce bruit ? »
« D’abord je ne suis pas un canasson je suis un Meshamhaan (« méchame haaanne » pas méchant ane, jvous voit venir) et ensuite je ne suis pas omniscient. »
Il sembla soupirer puis repris:
« Je sais pas du tout d’où ça sort, et si tu veux tout savoir, je crois que c’est pas bon pour nous. »
L’un des cavaliers profita alors de ce moment de trouble, et de la baisse d’influence du Meshamhaan que montait Aby, pour talonner brutalement une ultime fois sa monture qui céda et se jeta sur les deux rebelles.
Aby releva l’épée à temps et bloqua le coup de son adversaire, lui lançant un regard noir de haine. Elle le repoussa d’un coup sec et planta son arme dans le ventre de son adversaire qui s’écroula sur son cheval.
Aby galéra quelques instants pour retirer sa lame du corps avachit, et releva les yeux vers les quatre derniers Autres qui n’avaient pas bougé d’un centimètre, le regard figé sur une chose qui arrivait au coin de la rue derrière Aby.
Le Meshamhaan qui lui pouvait voir ce qui se passait murmura un « Ho Ho… » d’étonnement et de crainte.Nan mais jvous jure
le coup du ptit truc pas bon aux raisins secs
ça m'a tué mon élan décriture
Jsuis dégoutée xD
Aby tourna la tête comme au ralentit.
Glissant sur les visages surpris des cavaliers, survolant les quelques survivants qui hésitaient apparemment entre sourire et pleurer d’effroi.
Une mèche lui obstrua à nouveau la vue, puis fut encore décalée par le vent qui semblait encore plus glacial qu’avant.
Le bruit sourd d’un moteur grondait derrière elle.
Un moteur ? Elle avait presque oublié qu’elle vivait en 2007, à l’époque des voitures, des camions, des artifices militaires et des bombes nucléaires.
L’apparition de ces cavaliers tout droit sortis d’une réplique plus belle que nature du Seigneur des Anneaux et autres films médiévaux fantastiques l’avaient perturbée plus que mesure.
Après avoir longtemps été impassible, complètement perdue par leur fureur et leur cruauté qu’on n’apercevait point dans les films, elle s’était ancrée dans leur monde, elle avait enfourché la même monture que la leur.
Elle avait tué comme eux.
Avec moins de pratique cependant.
Mais elle était devenue comme Eux.
Une Meurtrière.
Ni plus ni moins.
Ravalant sa salive elle acheva de se retourner et tomba nez à nez avec un tas de métal. Immense. Imposant.
Le trouble que l’on a avec les voitures quand on regarde leurs phares que l’on identifie à des yeux, et que l’on les juge trop inexpressifs, la sensation de ne pas pouvoir discerner ce que compte faire cet objet. Ce trouble, cette peur, cette inaction de crainte de faire un mauvais geste, elle le ressentait multiplié par 5.
A un mètre de son visage se trouvait la bouche d’un canon.
Ce bout de métal creux et Aby étaient en plein face à face, immobiles tous les deux, l’un de nature, l’autre de stupéfaction.
Elle leva les yeux, cherchant un visage humain qui pourrait la rassurer, lui dire quoi faire.
Mais rien. Une montagne de métal froid, glacial. Grondant.
Enfin, un loquet glissa, révélant une petite ouverture dans la plaque et une arme fut passée à travers, pointée vers les cavaliers, d’autres suivirent.
Aby coinça son épée entre la selle et sa jambe le plus discrètement possible.
Elle se baissa lentement vers l’encolure de sa monture, posant sa main sur ses poils rugueux, encrassés.
« Là, il va falloir courir vite, passer derrière ce tank et laisser tes amis galérer ensemble. »
« Quand tu veux. » répondit le Meshamhaan d’une voix glaciale.
Aby observa un militaire sortir lentement du tank, une arme à la main, fixant les cavaliers.
Aby fit lentement tourner les hanches de sa monture de façon à ce qu’elle soit face à l’homme, dos à la sortie. Un simple « cabrage-demi-tour » suffirait à glisser hors de portée de tir.
Il l’observa un instant, la jugeant inoffensive peut-être.
« Recule doucement Meshamhaan, le plus doucement et discrètement possible » murmura-elle, il obeit. Précedant son ordre vocal.
Encore à côté du tank le militaire s’adressa aux cavaliers en hurlant :
« VOS MAINS EN L’AIR, DESCENDEZ DE VOS CHEVAUX ET ALLONGEZ VOUS FACE CONTRE TERRE »
Son ordre n’eut pas l’effet désiré.
Passé l’effet de surprise, les cavaliers avaient compris que cette machine ne transportait que de vulgaires humains.
Ils grognaient des ordres de droite à gauche, se passant les plans d’action.
Lorsque le militaire hurla tous furent outrés et surpris d’entendre un si énergumène si chétif couiner aussi fort.
L’un se mit à faire tourner son fléau dans les airs.
Le canon du tank se déplaça de quelques centimètres.
C’était le moment.
Aby hurla « Maintenant ! » à son cheval, qui se cabra et prit la direction opposée au grand galop.
Attrapant d’une main le flot des rênes, elle glissa l’autre sous sa cuisse, rattrapant l’épée qui menaçait grandement de glisser.
Un coup de feu retentit, le tank vibra.
La mitraillette tira dans leur direction, mais fut brutalement arrêtée et un cri déchira l’air.
Un autre coup de feu s’échappa du tank.
« Maintenant galope mon grand, galope pour sauver ta vie. »
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