Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre

Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 02:00

Elle  s’écroula  lourdement  sur l’encolure de  l’étalon, le  souffle rauque.

Ca  va ?

Oui… merci, j’ai l’impression d’avoir  vu passer  ma vie devant mes  yeux…

Elle n’avait  pas  tord, sauf  que  ce  n’était  pas  uniquement  sa  vie  qui venait  de  passer. Mais  celle  de  milliards  de  personnes.

Partout  dans  le  monde les  villes  avaient  été détruites, la  population décimée.

Elle  haletait, toujours  étendue  sur  l’étalon.

Elle se  laissa  glisser lentement à terre et  s’écroula  dans  l’herbe.

La  terre  était  encore  tiède. Tout  s’était  déroulé  si vite, en quelques  secondes ses  yeux avaient  vu ce  qu’ils  n’auraient  jamais  pu imaginer.

En quelques millièmes de secondes des milliards de gens  étaient morts. Elle en avait  vu certains. Presque  tous  étaient  morts  tandis  qu’elle  était  vivante.

Elle  se  mit  à quatre  pattes puis  se  redressa  complètement.

Marchant comme  un somnambule vers  la  colline  qui donnait  vers  l’autoroute ou ce  qu’il en restait.

Ses  pas étaient  imprécis, elle semblait être dénuée de forces motrices.

Elle  marchait  car  elle devait  marcher  mais  c’était  plus  la  répartition de  son poids  plutôt  que  ses  muscles  qui la faisait avancer.

La  jeune  femme  arrivait  en haut  de  la  bute et  s’affalait  sur  le  sol. Tout  ce qui avait été  métallique était  fondu, il ne  restait plus  que  de  petites  plaques  de  métal encore brûlant dans  la  terre.

L’autoroute était  devenu un immense  chemin de  terre et  de  plaques qui semblaient s’enfoncer dans  le  sol au fil des  secondes.

Au loin, la  ville  de  Strasbourg n’était  plus  qu’une  zone  fumante.

Y avait-il des  survivants ?

Les  chevaliers  étaient-ils  déjà sortis  pour  décimer  le  reste  de  la  population ?

La  cendre  et  la  poussière  tombait  lentement, comme  une  neige  noire, une  neige  sale, une  neige sombre et  douloureuse.

Seuls  quelques rayons  de  soleil éclairaient la  demoiselle  en dentelles, pierre  rouge, usée  par  les  années, mais  toujours  présente.

La  cathédrale avait  résisté au séisme.

Aby sourit. Cette  cathédrale était dressée  vers  le  ciel, comme  un espoir  dans  l’ombre.

Sa  base  était  sous  les  débris  et  les cendres  mais  elle  n’en demeurait pas  moins magnifique. Magique.

Elle  redescendit les  yeux  brillants.

S’il y avait  un espoir pour  renvoyer ces  êtres  sombres  et brûlants  dans leur  monde  terreux elle le  saisirait.

Elle  fera  tout  pour  son monde, parce  que  malgré  ses  défauts, malgré  ses  horreurs, elle  l’aimait.

Oui elle  l’aimait.

Tout  autant  que  tous les  jeunes  rebelles  qui dessinaient le  sigle  de  l’anarchie sur  leurs sacs de  cours. Ils étaient  rêveurs, souhaitaient un monde  meilleur.

Et  après  tout, cette  décimation de  toutes les villes  et  de toutes les  choses  inutiles ne  permettrait-elle  pas  de  repartir  sur de  bonnes  bases ?

Pour  un monde  meilleur ?

Dainsleifin avait  enroulé  son épée  dans  un de ses  nombreux foulards  de  peur  de  se  blesser  puisqu’elle n’avait  plus  de  fourreau.

Elle la  portait  à la  taille  depuis  qu’elle  avait  compris  que  c’était  son seul moyen de  communication avec  le  Meshamhaan, mais  cette  dernière  n’était  absolument  pas  légère  et  elle  se  doutait  bien qu’elle  n’était  pas  destinée  à une  femme, encore  moins d’aussi petite envergure.

Elle  s’approchait  d’Al Hataal et  portait  son pied  à l’étrier, lorsque  ce  dernier  fit  quelques pas  en avant.

Elle  leva  vers  lui des  yeux  étonnés. Depuis  ce  matin elle  n’avait  vécu que  des  horreurs, ce  n’était  absolument  pas  le  moment d’en venir  aux  blagues.

–Al Hataal, qu’y a-t-il ?

L’étalon la  fixait de  ses  yeux  brillants d'intelligence, papillonna des paupières et  répondit  qu’il fallait  qu’elle  s’entraîne  le  plus  tôt  possible.

L’endurance  était  indispensable  au guerrier. Aby hocha  la  tête  avec  un rire  on ne  peu plus  jaune.

Hinhinhinhinhin, qu’il est drôle le  canasson, hinhinhinhin, dis  moi que  tu plaisantes  avant que  je  fasse  de  toi un steak.

L’étalon la  regardait  avec  des yeux  ronds.

Un steak ? Quéssidi ?

Pour  toute  réponse  il commença  à repartir au petit  trot, le  sac  de  la  demoiselle ballottant au gré  de ses  foulées.

Malgré  la  décomposition plutôt  comique  du visage de  la jeune  femme, Al Hataal demeurait  majesteux, mais  semblait  bien plus  jeune, son trot  en était  presque  joyeux. Un vrai poulain.

Al Hataal, tu n’as  pas  droit  de  partir sans  moi ! Reviens !

–Non, toi avance ! Allez  cours !

–Mais  Al Hataal, je  suis fatiguéééée !

–Dans  ce  cas  tu dormiras  divinement  bien cette  nuit ! Allez  du nerf, lui lança-il en faisant  un rond au trot, déjà loin dans  la  plaine.

La  jeune  femme  se  redressa  et  inspira  calmement.

Tous ces  changements  en quelques  heures l’avaient  épuisée, mais il avait  raison, il fallait  qu’elle  se  prépare.

Les  guerriers des Sous-sols ne  prenaient  sûrement aucun repos. Elle  glissa  fébrilement  une  main dans  ses  cheveux qu’elle  trouvait  encore  plus  longs que  quelques  minutes  plus tôt.

Elle amena  une  mèche  devant  son visage. Oui ils  avaient  bien poussé ! Encore  un mystère à résoudre.

Elle  ferma  les  yeux  un instant, laissant  le  vent  caresser son visage  et  la  cendre  qui tombait toujours  souiller  ses  vêtements, puis  les  rouvrit, et  commença  à courir.

Au bout  d’une  trentaine de  mètres  elle  était  déjà essoufflée.

Tu parles  d’une combattante. Pourquoi c’est tombé  sur  moi ? Ralala.

Elle  reprit son souffle  quelques instants  et  repartit  en courant, tentant  de  rejoindre  l’étalon qui l’avait  bien distancée.

Elle  pouvait  apercevoir ses  crins voleter à sa  suite, gracieux, félin.

Il trottait toujours à égale  vitesse et  semblait  se  promener  allègrement.

Elle, semblait  plus  courir  un marathon.

Elle était  trempée  de  sueur. Mais  il fallait  courir.

Courir  encore  et  encore jusqu'à  ce  que  ses  jambes ne la  portent  plus  et  qu’il daigne  enfin jouer  la  monture  docile.

Le  soleil commençait  à redescendre dans  le  ciel, il était  deux heures  passées. L’herbe  se  faisait  plus  haute, et  même  si elle  suivait le  chemin tracé  par  le  Meshamhaan elle  peinait  de  plus  en plus  à avancer.

Al Hataal ?

–Oui Dainsleifin ?

– Ou es  tu, je  ne  te  vois  plus  dans  ces  hautes  herbes.

–Devant toi ma  grande, loin devant toi.

–Al Hataal ?

–Oui Dainsleifin ? répondit  une  voix moqueuse.

On arrive  quand ?

L’étalon s’esclaffa  et  s’immobilisa  quelques  minutes.

Au bout  d’un quart  d’heure la  jeune femme  arrivait, essoufflée, fatiguée, presque aussi lente  que  si elle  marchait à reculons.

-Bon je  crois que  ça  suffira  pour  aujourd’hui. En selle, et  repose  toi, on ne s’arrêtera  pas  avant  la  nuit  tombée.

Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 02:02

Les jours  passaient et  la  routine  s’installait.

La nuit, l’étalon et  la  jeune  femme  dormaient tous  deux allongés  à même  le  sol, Dainsleifin entre les  pattes  de  l’animal, qui tentait  de lui donner  un peu plus  chaud. La  température baissait  au fil des  jours.

Les  premières  nuits, aucun des  deux n’était  vraiment  à l’aise.

L’une  par  pudeur simple, de  se  serrer  contre  un être  tout  aussi pensant  qu’elle alors qu’elle  ne  le  connaissait pas ; l’autre parce  qu’il n’avait  pas  l’habitude  d’avoir  un  être chétif et  faible  à protéger.

Faible  uniquement par rapport à ceux qu’il côtoyait avant, car  il devait  l’avouer, cette  jeune  femme  avait  du cran de  supporter  tout  ce  qu’il la  forçait  à faire.

Au matin tous  deux  cherchaient  un point  d’eau.

Aby s’habituait  peu à peu aux bains dans  des  rivières  glacées, qui en général étaient  boueuses à cause  des  effondrements  récents.

Al Hataal lui, évitait  de  s’en approcher  de  trop, et  sautait  par  dessus les cours d’eau.

Ensuite  elle  devait  courir.

Approximativement de sept heures jusque dix  heures du matin.

Chaque jour elle souffrait de  ses courbatures de la veille. Ses  boots l’empêchaient de courir correctement, elle  était  à présent  pieds  nus.

A partir  de  dix heures  et  demie la  course  reprenait, à cheval cette  fois. L’étalon galopait  sans  s’arrêter durant  des  heures, seules  les  invectives de  la  demoiselle le faisaient ralentir, et  ce  n’était  en général que  pour  attraper  des  fruits à la  limite  de  l’age.

Les  jours  passaient et  Dainsleifin était  de  plus  en plus  de  mauvaise humeur.

Dainsleifin, qu’y a-t-il ?

–Rien.

–Dainsleifin, quel est le  problème ?

–Y a  pas  de  problème,  ronchonnait-elle.

Chaque  jour ils  croisaient  des villages  en ruines, des  cadavres d’êtres brûlés.

Des  femmes, des  enfants, des vieillards dont  la  croûte  cramée gardait leur forme assise sur un banc de  bois  tout  aussi brûlé  qu’eux.

A chaque être mort qu’ils  croisaient, la  jeune  femme  devenait  de  plus  en plus  silencieuse.

Elle avait  abandonné  sa  famille  dans cette  horreur. Les  remords grandissaient  au fond d’elle, tout  comme  cette  haine  sourde.

Elle  ne  la  sentait  que  très  peu, mais  l’entraînement que  lui donnait  l’étalon forgeait  son caractère.

Elle  oubliait  la  douleur des hématomes que  lui avait  causé  son combat, elle  oubliait  ses  courbatures, et  pour  ça, elle  se concentrait sur  une  chose. Une  seule.

L’envie de tuer.

Elle avait  goûté  à la mort, elle  en voulait  encore.

Encore  plus.

Elle  savait  que  sa  cousine et tous  les autres  morts ne  lui reviendraient pas.

Elle  savait également qu’aucun ne sauraient qu’ils avaient été vengés. Elle savait encore  que  ça  ne  soulagerait rien en elle.

Mais  ôter la vie  d’un être  haït est comme  une  drogue. C’était  presque  un plaisir. Un bonheur. Elle  en avait  envie. Et  elle  attendait…

Cela  faisait  à présent  deux  semaines  qu’ils  traversaient  la  France du Nord  au Sud. Deux  semaines, et  ils  avaient enfin atteint l’Ardèche.

Avec  un cheval normal il aurait  fallut environ trois  semaines, de  nombreux  points  d’eau, des pâtures, et  un rendez  vous  avec le maréchal.

Or l’étalon ne  buvait  que  très peu, et  uniquement  de  l’eau issue  de  flaques  ayant  chauffé au soleil. Il n’avait besoin d’aucun traitement par rapport  à ses  pieds, et  ne  mangeait que  certaines  herbes extrêmement nutritives.

Le  soleil commençait à peine  à se  lever, Dainsleifin s’était glissée  entre  les  antérieurs de l’étalon durant  la  nuit, et  se servait de sa  jambe  comme  d’une  couverture.

Elle  dormait  encore  à poings fermés.

Al Hataal la  contemplait, c’était les  seuls  instants  ou elle  semblait  reprendre son age  véritable, et  son innocence de jeune  femme.

Ses  traits  semblaient s’être  affinés au fil des  jours, ses  cheveux  n’arrêtaient pas  de  pousser. Ils  lui arrivaient  à présent  à la  taille  et  sa  coloration framboise ne  débutait à présent qu’à  ses épaules.

Elle  ouvrit  les  yeux encore embrumés et  contempla Al Hataal qui détourna  rapidement son regard.

Enfin tu te  réveilles. Marmotte. J’ai connu des  cavaliers  moins  flemmards, murmura-il d’un ton faussement  sec.

Elle  ne répondit pas, se  retourna paresseusement puis s’extirpa des pattes  musclées du Meshamhaan.

Avançant vers son sac à quatre pattes elle  marcha  sur  ses cheveux et  s’étala de tout  son long, le  nez  dans  l’herbe.

J’en ai maaaaaaaaaaarre, geignit-elle tout en se  retournant  sur  le  dos et  prenant son visage  dans  ses  mains. Maaaaarre Maaaarre Maaaaarre!

Gardant  les  yeux fermés  elle tâtonna à la recherche  de  Dainsleif qu’elle saisit par la « fusée » et  attira  vers  elle.

Al Hataal la  contemplait, mi-amusé, mi-décontenancé.

Elle  se  redressa lentement, les  sourcils  froncés, attrapa de sa main gauche  ses cheveux  emmêlés et les  ramena devant elle.

Puis  s’empara  de l’épée blanche et  trancha  d’un coup sec dans  ses  cheveux. Laissant  tomber  sur  ses  genoux une grande  quantité de cheveux violets roses. Elle  se  redressa et  tourna  son visage  vers  l’étalon.

Elle  arborait  à présent un carré  plongeant mis  long, les  mèches  les  plus  longues  tombaient sur  sa  poitrine, cette  coupe faite  à la  va vite  lui allait  très  bien, soulignant les  traits  fins de  son visage.

Prochaine fois  que  ça  te  prend, pense  à les  natter puis  à les  attacher. Dainsleifin ne répondit  que par  un grognement sourd qui aurait  pu ressembler au langage d’Outre Terre.

Oui enfin de  tout  manière  vu la  vitesse  à laquelle  ils  poussent depuis que  tu as  Dainsleif, je  pense  que  tu pourras  t’amuser  à nouveau d’ici une  semaine.

Pour  toute réponse elle  attrapa l’harnachement de  l’étalon et  le  fixa  jusqu'à  ce  qu’il se  lève, avant  d’installer la  selle sur  son dos, y accrocher ses  affaires et  ses  boots ainsi que  la  bride qui leur  était tout  à fait  inutile.

Elle  partit  en courant  en avant, n’écoutant  que  les  directives de  l’étalon pour  ce  qui est du chemin à prendre. Ils  parvinrent à sortir  de l’épaisse forêt dans  laquelle  ils  avaient  dormi, et s’engagèrent dans  une  immense  plaine.

Elle  avait  du être  une  ville quelques  semaines  auparavant. L’étalon trottait léger, gracieux, magnifique au côtés de  la  jeune femme. Elle  semblait  moins épuisée, plus  décidée à courir.

Elle  appréciait  ces  moments, elle  ne  pensait  plus  à rien d’autre  qu’a sa vengeance future et  à son souffle. Elle  foulait  l’herbe  de  ses  pieds  nus, Dainsleif pesait toujours autant  à sa  taille.

Elle  sentait  que  l’épée  ne  l’avait  pas encore  totalement  acceptée. Après  tout  elle  n’était pas  à elle  mais  à un être des  Sous Sols disparu. Peut-être mort mais  ça  Al Hataal n’en savait  rien.

 

Quelques  minutes  après  avoir  commencé de  traverser la  plaine  Al Hataal se  raidit :

Nous  avons  de  la  visite à notre  droite Dainsleifin.

Aby tourna les yeux dans  la  direction donnée et  s’immobilisa  le  souffle  court.

Des survivants…


Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 02:04

Il était  encore  tôt. Nous  n’avions  plus  de  montres  ou d’horloges  depuis  longtemps.

Tout ce  qui était  métal avait  fondu, même  sur  leur propriétaire.

Le  soleil venait  à peine  de  se  lever  et  nous  partions  déjà du campement  pour  aller  chercher  de  la  nourriture pour  les  autres.

Voilà deux semaines  que  ces  monstres  ont  ravagé notre ville. On y était bien pourtant, plusieurs  milliers  d’êtres humains. C’est vrai qu’il y avait des inégalités, des  gens pauvres, des  morts, des  femmes  battues. Mais  dans  l’ensemble  la  vie  était  belle.

Aujourd’hui je  me retrouve  là avec  une quinzaine de survivants, de  rescapés. Coup de  bol ou pas, les  vieux et  les  blessés  sont  morts durant  les  premiers  jours.

A  présent  nous sommes une  bande, une tribu de jeunes. Aucun ne  le  montre, mais  nous  sommes  morts  de  peur.

Ces cavaliers fouillent les  forêts et les  vallées à la  recherche d’êtres  humains  à torturer.

Mais  ce matin il fait  beau. Certains d’entre  nous  sourient même. Quant à moi je  foule  ce  sol détrempé avec  plaisir, il n’y a  pas eu de  bagarres depuis quelques  jours, nous  allons  enfin pouvoir  entamer  une  reconstruction.

Quelque  chose, un abri n’importe  quoi, car  sans  ça  nous  ne  passerons pas l’hiver.

 –Hé ho Kaelith, tu rêves ?

Kaelith, oui, c’est bien moi. Bien sur  que  ce  n’est pas  mon nom de  naissance. Mais  comme  tout  le  monde ici, je  modifie mon nom.

Il n’est plus  question de  nom de  famille, de  ville  d’origine. Nous  ne sommes  plus  rien désormais.

Plus  rien n’est comme  avant. Certains  regrettent, moi j’estime que c’est une  bonne  chose. Nous  avions  besoin de  changement.

Peut-être  pas  aussi radical, mais  désormais  c’est fait.

Heu oui excuse  moi, je  rêvais…

Je  replace vivement  une  mèche de cheveux noirs de gai derrière  mon oreille.

Son nom ? Aucune  idée, et  à vrai dire  je  m’en contrefiche. Il ne  vivra  plus  longtemps  je  le  sent.

De toute  manière  il m’agace avec  ses  grand  yeux en amande qui me  scrutent  tout  le  temps, je  ne  comprend  pas  pourquoi il me  regarde  ainsi tout  le  temps.

Le  pire  c’est que je  n’arrive  jamais  à m’empêcher de rougir  bêtement. Je  baisse  les  yeux  vers  lui, il est plus  petit  que  moi, d’une  tête  au moins. C’est vrai que  je  frise  le  mètre quatre-vingt.

Qui a-t-il ?

–Rien je  voulais  juste  te  voir  troublé, t’es  tellement mignon quand  tu tripotes  tes  cheveux.

Il m’agace… Je  fronce les  sourcils  et passe ma main sur le visage de  consternation pour  masquer ma gêne.

Ca  y est il recommence  son sourire  colgate. Il m’énerve.

Quand  il sourit  ainsi je  peux  voir  ses lèvres  pulpeuses dévoiler ses dents impeccablement blanches. Je  détourne  les  yeux, nous approchons de  la plaine. Elle  est dangereuse en journée, les cavaliers passent de  temps  à autres.

Bon dieu de  merde  c’est quoi CA ?!

C’est un autre du groupe qui s’est exprimé. Celui là je ne l’aime pas, mais alors pas du tout. Il reluque tout le monde avec  un œil de boucher.

Et  en plus  il s’énerve tout  le  temps.

Je  suis  son regard dans  la  plaine  et  me  fige.

Spectacle  incroyable, un énorme cheval d’Outre  Terre se promène  sans  cavalier.

Il trottine  gaiement comme  un poulain que  l’on vient  de  sortir  du box. Je  ne  le  quitte  pas  des  yeux. J’en avais  déjà vus des  grands mais  celui là surpasse  tous  les  autres  par  sa  musculature !

Nous  nous  avançons, les  montures de  ces  Choses ne  nous  ont  jamais  fait  de  mal. Elles  semblent  passives.

Un éclair  jaune  me  parvient. Il nous  a  vus.

D’ailleurs  il s’immobilise.

C’est quoi ce  truc ?!

Le  truc  en question semble  être  un humain. Il s’immobilise et  regarde  dans  notre  direction. Il parle  avec  l’étalon. Génial, un être  humain timbré.

C’est une femme !

Oh non… Pas  ça… Tout  mais  pas  ça..

-Al Hataal, pourquoi ils nous  regardent  comme  ça ? –Ils  nous  regardent  comment ?

–Ben je  sais  pas  trop y en a  un qui m’a  l’air  consterné, un autre  inquiet, et  les  cinq derniers sourient comme  un chasseur  ayant  acculé  sa  proie.

–Ne  t’inquiète pas vous  êtes  de  la  même  race…

-C’est pas ça  qui les  empêchera d’être  mauvais  Al Hataal… Les  humains ne  font  pas  de  différence.

Dainsleifin, fronça les  sourcils. Prise  d’un doute  elle  défit Dainsleif de son fourreau improvisé et  la  tint d’une  main.

La  lame  scintillait sous  le  soleil, les sept hommes  s’immobilisèrent. L’un d’eux, celui qui avait  l’air  consterné auparavant sembla rassuré.

Il murmura quelque chose  à ses voisins  et  intima  l’ordre  aux  ordres de  faire  demi-tour avec  un petit  sourire  de  soulagement.

Ils ne  pourraient pas  la  toucher, elle  était armée et eux non. Le Meshamhaan se tenait droit  aux  côtés  de  la  jeune  femme et  ne  pipait  mot, il semblait  s’impatienter.

Aby on n’a pas le temps pour ces enfantillages, soit  vous  parlez, soit on s’en va.

La jeune  femme  leva  vers  lui des  yeux  surpris et  répondit  à voix haute.

 –M’enfin attend, c’est les  premiers  survivants  que  j’aperçois et  tu voudrais  que  je  ne  leur  adresse  pas  la parole ?

–Sisi adresse  leur  la  parole  mais  DEPECHE TOI !

–Rah ça  va  ça  va hin.

Les  hommes avaient interrompu leur demi-tour en voyant  la  demoiselle  parler  à un animal. L’un d’eux  ricana:

 –Hahaha, elle est complètement timbrée !

Elle  tourna  le  regard  vers lui et  le  détailla de  haut  en bas  avec un regard  plus  que  dédaigneux qui lui fit  froid  dans  le  dos.

–Tu peux  répéter tas  d’os ? Intima-elle, plus  que  menaçante  en faisant  un pas  en avant, imitée  par  l’étalon.

–Hé  bien je  disais  que…

-On va  y aller, tu la  laisse  tranquille Roehn, ordonna  d’une  voix claire l’homme  aux  longs  cheveux  noirs.

–Mais…

-Il a  dit qu’on y allait, alors  on y va  et tais  toi maintenant, dit  un autre, plus  petit avec des magnifiques  yeux  en amandes qui ne semblaient s’intéresser qu’ Kaelith.

Ils  firent lentement demi-tour, lançant  des regards  haineux vers la  jeune femme et  son épée. Cette  dernière  remis l’épée  à sa  taille, et  grimpa  en selle. Kaelith se  retourna et lui fit  un geste de  la  main auquel elle répondit d’un hochement de  tête.

Elle  murmura à Al Hataal d’avancer et  il partit  au petit  galop. Quelques instants  après  elles  ne  pouvait  plus  voir  les  hommes : « Géniaux  les  survivants tu trouves pas  mon beau ? »

-Personnellement je ne comprends pas pourquoi ces rapports ont été  aussi antipathiques.

–Hm c’est assez simple  dans  l’ensemble. Les  êtres  humains estiment  que  selon l’age, le  sexe, la  couleur  de  peau ou l’origine sociale, un être  a  plus de  raison qu’un autre  de  briller  et  d’être respecté. Tous  sont  de  la  même  race mais  ils  semblent  avoir  toujours  besoin d’un rapport de  force entre eux. Quand  bien même nous  serons tous  de  la  même  couleur de peau et  de  cheveux, ils  feront une  séparation par  rapport à la  couleur  de  nos  yeux. Lorsque nous  serons tous  clones, ils chipoteront sur le territoire  d’origine. Et  le  jour ou tous  les  êtres en vie, seront  identiques et nés au même  endroit au même  instant, ils  trouveront  un gène ou une  pensée  qui les  différencient et  se  feront  à nouveau la  guerre.

–Vu comme  ça  je  comprend  mieux, mais  j’aurais  pensé  qu’avoir  un ennemi commun les  aurait  ralliés.

–Je  pense  que  face  à l’ennemi ils  seront tous  sur  le  même  pied  d’égalité oui, mais  une fois  le danger  passé, la  fierté  et  l’orgueil reprendront le dessus. Mais  dis  moi Al Hataal, pourquoi t’intéresse tu d’un coup à notre  race ? D’habitude tu t’en contrefiches, de  moi comme  de  mon peuple.

–Tu veux  la  vérité ?

–Oui je  veux la  vérité.

–Très  bien… Il  soupira. C’estjustequej’entenddescrisetdespleursetjesupposeà justetitrequ’ilssesontfaitsarrèterpardescavaliersmaisvuquetunesaisabsolument pastebattrej’aipasenviequetumeuresmaitenantvuqu’iln’yapersonnedignedemoi. L’air sembla s’alourdir d’un coup, l’étalon pouvait sentir monter la colère en sa cavalière.

Bien qu’il avait  débité cette tirade  à toute  allure  dans  l’espoir  qu’elle  n’y comprenne  rien, elle  avait  saisi l’essentiel, et l’immobilisa d’un coup sec.
Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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