Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre

Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 01:52

Il était  à présent  onze heures du matin.

Aby avait  bouclé  tout  son répertoire, y compris de personnes  à l’autre bout de la France.

Elle  avait  également eu le temps de monter chez  elle prévenir  sa  famille, et  se  connecter  une dernière fois à Internet, mettant  en garde toutes  les  personnes  qu’elle  avait pu voir.

Elle en avait  profité pour ordonner à des amis  guerriers virtuels, de se battre  jusqu’au bout, de tenir contre  l’ennemi, de  se  regrouper et  de  faire  front de  tout cotés.

La dernière idée  n’était pas  forcement la  meilleure, elle  l’avait  ajoutée  à son discours  plus  qu’éloquent, digne des plus grands  RP, sachant très  bien que s’ils restaient en vie, ils se  terreraient au fond  d’un bunker.

Le  Meshamhaan avait  insisté pour  gravir les  quatre étages avec  elle et  l’accompagner  dans  son appartement.

La  question première qu’elle  s’était  posé à l’entrée de son immeuble était « Comment va-il redescendre ? ».

Un cheval normal, gravit les escaliers mais n’est pas conçu pour les redescendre (expérience vécue : sur  de  longues  marches ça passe mais le dos en prend un coup, et  sur  des  marches  minuscules c’est de la dégringolade plus  qu’autre chose).

L’étalon l’avait  alors  rassurée sèchement en lui rappelant  qui n’était  PAS un cheval et  qu’il possédait  une  articulation de  plus  au niveau des jambes.

La  seconde question qui l’inquiétait était la  solidité du plancher. Fort  heureusement ce dernier a tenu, malgré  les  traces de  terre et de crasse sur la  moquette beige tant adulée de sa mère.

La  dernière question, était celle qu’elle aurait du se  poser  en premier.

Comment allait réagir sa mère face  à un cheval avec des pattes, le  pif en sang, totalement crasseux, les  crins brun-rougeatres collés en sorte de dreads, et  qui par-dessus  tout, mesurait plus  d’1m90 au garrot ?

La réponse se résume  en un mot :

 Mal.

La mère  tomba évanouie sur  le sol après  avoir présenté aux  nouveaux coéquipiers toute une série de teints plutôt alarmants.

Le Meshamhaan avait même demandé à Aby si le  blanc farine était  naturel ou si c’était  une réaction à un aliment.

Lorsqu’elle  s’était  éveillée allongée sur  le  canapé  du salon, elle avait  trouvé  sa  fille, le  visage  empli de  sang  séché, en grande discussion avec un cheval qui ne  lui répondait pas  mais  qui soufflait, grognait et  piaffait.

Aby comprit  alors  que  les  paroles  de  l’étalon n’étaient compréhensibles que  par  le  porteur  de  l’épée. Après de  courtes  présentations entre  l’Etre des  Sous-sols et sa  mère, Aby  prit  la  direction de  la  salle  de  bain, de  nettoya le  visage du sang  de sa  cousine défunte.

Elle avait  volontairement omis  ce détail par souci de préservation.

Elle  attrapa son sac  de  toile  habituel et  y fourra toutes ses affaires  indispensables, se  vêtit  d’un pantalon d’équitation gris et de ses chaps en cuir noir, elle  embarqua  au passage quelques  brosses pour l’étalon ainsi.

Motivant  sa  mère  ils  redescendirent tous les trois.

Aby fit  monter  sa  mère  sur  l’étalon et prit  la  direction de la  citadelle, lieu ou un grand lac se  trouvait.

Sur  le  chemin, des familles  entières s’y rendaient. Toutes  regardaient avec haine l’énorme  bête qui accompagnait la  jeune  fille mais  ne  pipaient mot devant son regard plus que  noir.

La  jeune  femme  aux cheveux  rouges avançait d’un bon pas aux côtés  du Meshamhaan.

Les  groupes de gens  marchaient le plus vite possible emmenant leurs affaires avec eux, espérant avoir une place dans le lac sans pour autant devoir se noyer au centre.

Des  jeunes  riaient, hurlant à la  fin du monde, buvant bière sur bière, et  avaient de  plus  en plus  de  mal à tenir  leurs  chiens. Ces  derniers hurlaient  à la  mort.

Ils  sentaient se qui se  passait, et  la  présence du Meshamhaan n’arrangeait pas les choses.

Tous  avaient  compris  que  ce  n’était  pas  un cheval, tous  se  demandaient ce que cet  être  allié aux Autres faisait parmi eux.

Le  sang  séché  dans ses cheveux rappelait  sans  cesse à Aby cette  population de  tueurs  qui n’attendaient que  la  fusion avant  de  s’emparer de  leurs  terres.

Et  ça  c’était  hors de  question.

Elle ne parlait pas, ignorait  les  personnes  l’entourant et semblait plongée dans  un combat  intérieur. Elle  savait  à présent  que  ses  pensées étaient entendues par l’étalon. Ils  pouvaient  converser sans  être entendus  des autres.  

Elle  marchait  la  tête  haute, pourtant  le  cœur  n’y était  pas.

Elle tourna  son visage  vers  l’étalon, effroyablement calme, sortit  un mouchoir  de  son sac et  commença  à nettoyer les plaies de la  commissure de ses lèvres.

-Si mon  peuple  arrive  à sauver sa  vie, du moins une partie. Tes amis viendront faire  un grand  nettoyage, et supprimeront tous ceux encore vifs n’est-ce pas ? Ce  que  je  pousse ces  gens  à faire, c’est à mourir  encore  plus  violement. Ai-je tort ?

L’étalon secouait  la tête, le  mouchoir  blanc  l’agaçait  prodigieusement mais  la  jeune  fille  semblait vouloir le soigner  à tout prix.

-Avant  toute  chose  tu leur  donnes  une  chance  de  défendre  leur  vie. Il ne  faut  pas  que  tu te  sentes  responsable  de leur mort future. Tu es comme  eux. Tu es juste au courant. S’ils  doivent  vivre ils  vivront. En tant  qu’esclaves ou en tant  que rebelles. Ne  te  mets  pas  un poids  inutile  sur  les  épaules.

-Mais  je  ne  veux pas  qu’ils  meurent ! Je  ne  les  connais  pas  mais  pourtant  je les aime. Qu’ils  me  haïssent  ou qu’ils  m’ignorent. Je veux  qu’ils vivent libres d’aller et  venir. Ils  n’ont  pas  mérité de crever sous la main d’un de  vos soldats. Tu entends  Meshamhaan ? Je  refuse !

Le  concerné cligna  de ses  paupières noires, les  rouvrit et arracha  le  mouchoir  taché  de sang des  mains de  la jeune femme d’un coup de  dents.

Avec  satisfaction il le  regarda tomber  à ses  pieds et  marcha dessus en regardant la demoiselle  bien dans  les yeux.

Il reprit :

-Tu refuses ? Mais  crois tu que  ton avis  compte ici ? Les êtres qui veulent détruire votre race ont déjà tué la moitié de la leur afin de pouvoir vous éliminer. Ce  n’est certainement  pas  l’avis d’une  naine plus  grasse que musclée qui changera quoi que  ce  soit.

-Mais  je  peux  toujours  essayer ! Et  tu es  là toi !-Moi je  suis  là jusqu'à ce que je trouve quelqu’un d’autre, qui acceptera de me prendre avec lui, et  qui me vaudra. (heu du verbe  valoir… pas  sur  hin -_-)

-Pour  l’instant tu es  avec  moi ! Aide  moi !

-Simple curiosité avant de te donner mon aide: jusqu’ou es  tu prête  à aller  pour  sauver ton peuple ? demanda l'étalon qui s'était  à présent immibilisé au coeur de  la  foule sucitant des sursauts et des écarts.

-Je  donnerai ma vie pour lui. Répondit-elle sans hésiter.

L’étalon s’ébroua et  rit  franchement :

-Je n’en demandais pas moins petite.

Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 01:54

Le  Meshamhaan baissa  légèrement la  tête conscient de ses paroles  on ne  peut  plus  sèches. D’un œil il observa  la  jeune  fille.

Ses  traits étaient tirés par la douleur de perdre quelqu’un qu’elle  aimait, de savoir que  sa  race  allait être  réduite aux trois quarts et  aussi par  les  mots  qu’il lui avait  dits.

 Elle  tentait  de  cacher sa tristesse, elle  faisait  exprès  de  penser  à autre  chose  pour  ne  pas  qu’il sache.

Lui avait  plus  d’expérience, s’il voulait  bloquer  ses  pensées  elle  ne  pourrait pas  les  lire.

L’étalon la  couvait  du regard. Si jeune, si fière…

Il savait  que son désir  de  venger  son sang était plus qu’original pour  ce  peuple. Il savait que n’importe qui d’autre aurait péri et  non pas tué  un guerrier.

Il savait tout  ça  mais  il ne  pouvait  pas lui dire. C’aurait été de  lui offrir son amitié, et  ça  il ne  le pouvait plus.

Sans réfléchir il posa son bout  du nez  contre  la  joue de la  jeune  femme un bref  instant. Se  reprenant bien vite il mima  une  perte  d’équilibre.

Aby fut  surprise et  avait  bien senti sa  peau chaude et veloutée  contre  la  sienne. Il avait été  doux avec elle et  ça  lui réchauffait le  cœur.

Elle  lui sourit  et  il regarda autre  part mine  de  rien.

 

Son esprit  vagabonda vers ses terres natales.

Il se souvenait de  sa  naissance plus  qu’attendue.

Il était  le fils  des plus  grands  guerriers Meshamhaan et  était  destiné à un jeune  homme d’une  famille  de  penseurs  honorables.

Comme le  voulait la  coutume, la  lame de  Dainsleif  fut  forgée  durant  la  mise  à bas. Son métal venait  des  Terres du Haut-Nordique, le  forgeron était  allé  le chercher  en Norvège sur  une très  vieille  épée appelée  également Dainsleif.

La  lame  viking dont  les  blessures  ne  guérissaient jamais. Le  forgeron la  forgea mélangeant métal rare et  précieux  du fond  des terres, métal de  Dainsleif l’Ancienne, sang du jeune  homme et sang  du poulain à présent né.

Le  jeune  homme, Kylian,  s’était  occupé  de  lui comme  d’un frère. Les  années passèrent et ils  devinrent  les meilleurs  amis  du monde, les  meilleurs  combattants des  Sous-sols.

Kylian avait  appris  à son Meshamhaan à penser  par  lui-même, lui avait  instruit  toutes  les vieilles  légendes de son peuple.

L’étalon laissait  Aby voir  ces  souvenirs, peut-être pour  donner  une  excuse  à son comportement…

Il se  remémora  volontairement les règles du peuple des Sous-sols.

La  principale  étant que  chaque homme possédait  un Meshamhaan et  une épée. Tous  trois  liés  à vie. Liés  par  le  sang  et  la  pensée.

Une  fois  l’homme mort, la  monture  s’éteint  à son tour.

C’était les  règles  de  l’art.

Des règles respectées  jusqu'à  l’arrivée au pouvoir du roi Vahlmoeryn.

 

A  partir  de  ce  moment  les  pensées  et  images  qui occupaient  la pensée  du Meshamhaan se firent  plus  hachées, comme emplies  de  souffrance.

Aby la  ressentait, elle  pouvait  voir  le  désordre  qui régna dans le  royaume d’Outre Terre  dès  l’arrivée du nouveau roi. Les  Meshamhaan revit les  combats  que  les Pacifistes menèrent  contre  les Radicalistes.

Il revit  les  victoires, la lueur de  bonheur  dans  les  yeux  de  son ami. Il revit tous  les  hommes  qui suivaient  son cavalier.

Il se  souvint  de  l’emprise  que  lui-même  avait sur  tous  les Meshamhaan. Ce  respect dans  leurs yeux, cette  crainte…

Ses  pas  se  firent hésitants, il voyait  à présent  le  piège, il les  voyait  Eux, ces monstres  sortis  de  l’obscurité. Il les  voyait  lui arracher  son cavalier, son ami, son frère.

Et  il le vit  Lui.

Celui qui s’empara de Dainsleif la Jeune.

Celui qui lui fit  vivre des années  de  douleur et  de  tortures jusqu'à l’arrivée de  la  jeune  femme.

Il rouvrit les yeux et  les  planta dans les  siens.

Des  larmes  coulaient sur  son visage et  elle  se  jeta  à son cou.

 

« Je suis désolée pour  toi… Tellement désolée... »

Les  personnes  marchant  autour  d’eux observaient  cette  jeune  fille  suspendue  à l’encolure  de l’énorme  étalon, elle  lui parlait comme  à un être  humain, il piaffait et grognait  comme  un lion croisé  à un cheval.

Le  vent  soufflait  toujours aussi fort, faisant voler  les feuilles  roussies par  la  saison.

 Le  Meshamhaan consolait  la  jeune  femme  comme il le  pouvait, trop d’émotions  en quelques  heures et il savait que  la transmission de pensées transmettait également la  douleur du concerné.

C’était  sa  propre douleur  qu’il tentait  de  calmer  chez  elle. Quelques  minutes  plus  tard, les réfugiés  avaient  atteint le parc, des  êtres humains  de  tous  ages  se  regardaient, effarés.

Chacun avait emmené un petit  nécessaire de  survie. Des vêtements, des  vivres, tout  s’étalait  sur  la  pelouse, l'illuminant de couleurs.

La mère  de  la  jeune femme  était  descendue de  cheval et  avait retrouvé de  la famille, certains  hommes  commençaient  déjà à entrer  dans  l’eau, cherchant des endroits  ou l’on avait  pied.

Il était maintenant  midi moins le  quart. Les  regards  se  portaient sur  Aby et  sa  monture qui conversaient  toujours sans bouger, les  yeux dans  les  yeux.

 

Etrange  portrait que  c’était, une  figure  mythique  au centre  du chaos. Une  merveille  de  la  nature  souterraine, face  à de faibles  êtres  humains. Il ne  leur  prêtait pas  la  moindre  attention, ne  regardait  qu’un seul d’entre  eux, celui qui avait  eu assez  de  courage  pour contrer un peloton de  guerriers sortis s’amuser  avant  l’apocalypse.

Les  autres  étaient  tous  semblables, conditionnés  pour  être  faibles  et  fragiles, aveugles et  bornés.

Le vent  glacial faisait  voleter la  longue  crinière emmêlée et rougeâtre de l’étalon, il ne  frissonnait pas, ne  bougeait  pas.

Les  secondes  passaient et les  gens se  faisaient de  plus en plus  silencieux, attendant des  ordres  pour  rentrer  dans  l’eau. L’étalon s’ébroua et releva la tête vers  l’ouest, d’un regard  il avertit  la  jeune  femme qui se  tourna  vers  la  foule avec  un sourire de  soulagement :

« Les  militaires, ils arrivent ! Ils  vont  s’occuper  de  vous et  vous  protéger  du mieux qu’ils  le  pourront. »

Elle se reporta son attention vers  le  Meshamhaan :

« On ne peut pas rester ici, ils  te  tueront»

-Jesais, nous  devons partir. Fais  tes  adieux ma  grande, ça  va  être  un long  voyage. »

Il regarda vers  l’horizon , laissant  glisser ses  yeux au loin vers  des  terres  inconnues et  murmura,

« Et  qui sait  si nous  reviendrons un jour. ».

Aby partit  enlacer rapidement sa  mère lui promettant  d’être  prudente et  lui faisant  promettre  de  se  protéger, et  de  s’éloigner vers  des  terres  inhabitées  le  plus  vite  possible.

Elle  se  dirigea vers  l’étalon, mit  le  pied  à l’étrier, décala Dainsleif pour  ne  pas  le  blesser et  l’enfourcha.

Elle  parcouru une  dernière fois du regard la  foule, leurs  visages tristes et  paniqués, et  s’apprêta à serrer les  jambes  pour  mettre  le Meshamhaan en avant lorsqu’une  voix chaude brisa  le  silence.

-Attend !

Aby chercha  du regard la  personne qui l’avait  interpellée.

Elle découvrit  un jeune  homme  d’une  vingtaine d’années, le  visage  ensanglanté, qui l’observait de  ses  grands yeux bleus.

Il s’approcha sans  crainte  de  l’étalon, et  posa même  sa  main sur  son épaule pour  lui faire  comprendre  qu’il ne venait pas  en ennemi.

Vu l’état de  son bras sanguinolent, et  de  son visage  plein de  sang, les  attaques avaient  du avoir  lieu un peu partout dans la  ville.

-Attend, je  ne te  demanderai pas comment  cela  ce  fait  que  tu montes  une  de Leurs bêtes mais dis  moi comment  tu t’appelles je t’en prie.

-Je m’appelle Ab

Elle s'interrompit. Non, elle  ne  pouvait  plus. Elle  se  pencha  en avant  sur  l’encolure et questionna le  Meshamhaan.

-Comment tu t’appelles  toi ?

-Al Hataal.

-Enchantée mon ami.

Elle se redressa, le  jeune  homme  ne  l’avait  pas  quittée  des  yeux.

-Je  m’appelle… Je m’appelle…

Elle  inspira fortement et  talonna Al Hataal,

-Je  m’appelle Dainsleifin.. Adieu.

-Non… A bientôt Dainsleifin… murmura le  jeune homme  avec  un sourire.

 

Donc  en rouge, les  pensées

En orange, les  paroles à voix  haute.

Désolée  de  l'attente pour  la  maj.

J'ai un devoir  de cartographie  lundi matin,

J'ai pas  un seul cour...

hi hi

bisous  à toutes

C'est lino qui va être  contente  je pense  ^^

Ca  y est vous le  savez, il s'appelle  Al Hataal

à prononcer  avec  un bon accent  de  vieux  bledard

Ou si vous  avez vu Hidalgo,

C'est le  nom de  l'étalon qui doit  gagner la course

Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 01:58

Quelques minutes  passèrent et  Al Hataal galopait  toujours en direction de  la sortie de la ville.

Dainsleifin était  plongée  dans  ses  pensées, ses  grands  yeux verts  scrutaient  le  paysage  sans  le  voir.

Elle  se  tenait  là, immobile, parfaitement  droite  dans  sa  selle, impassible  quant  à l’allure  vertigineuse de  l’étalon. S

es  cheveux voletaient et fouettaient  son visage déjà rosi par le vent.

Elle  sortit  son portable : Midi moins  cinq.

 -Al Hataal, ou allons  nous ? murmura-elle  d’une  voix  faible.

-La destination finale est ce  que  vous  appelez  l’Afrique. Mais  pour  l’instant  je  veux  simplement  nous  éloigner  des  villes, elles sont  bien trop dangereuses.

Elle  ne semblait  pas  se  rendre  compte  de  ce  que  le  Meshamhaan avançait.

Il désirait traverser toute la  France, la  méditerranée et  une  partie  du Maghreb. Après  tout, avec  ce  qu’elle  avait apprit durant la  matinée, rien ne  pourrait plus  l’étonner.

Toujours  impassible elle  reprit :

-Al Hataal, il n’y a  pas  d’eau par  ici…

-Ne  t’inquiète pas pour ça, lui répondit-il d’une  voix  calme et  posée, repose toi, le chemin sera  long et  les  pauses seront rares.

 

Dainsleifin se  laissa  glisser  plus  profondément dans sa selle, joua  du bout  des  doigts  le  long de  son téléphone.

Un éclair  jaune  lui parut.

Le  Meshamhaan avait  jeté  un coup d’œil en arrière.

-Tu ferais  mieux  de  le  jeter.

-Pourquoi ?

-Il ne  te  servira  plus  à rien. Jette le.

Elle  s’exécuta  avec  un soupir. Tendit le  bras  dans  le  vide, observait ses  doigts se défaire lentement de leur emprise, puis  l’objet tomber rapidement sur le sol, rebondir plusieurs fois avant  de  s’immobiliser.

Elle  s’aperçu alors  de  la  vitesse  affolante  à laquelle  ils  allaient. Son portable  était  déjà à une centaine  de  mètres derrière elle  alors qu’elle  venait  simplement  de  le  lâcher.

-Plus  que quelques  minutes  Al Hataal.

-Ne  t’en fais  pas, ils  ne  sont  pas  à quelques  minutes  près, et  puis  ils  n’ont pas  d’horaires  aussi précises que les  vôtres.

Dainsleifin cligna  des yeux, cherchant  à chasser  les  larmes que  le  vent  glacé  causait. Elle  se  pencha en avant et  glissa la  paume  de  sa  main le  long de  l’encolure du Meshamhaan.

A sa surprise  elle était  parfaitement  sèche, sale, terreuse, pleine  de  croûtes de terres et d’anciennes blessures mais  il ne  semblait  pas  suer  le  moins  du monde. Elle  sourit  faiblement.

Aucun de  ses anciens  chevaux  aurait  pu galoper aussi longtemps sans  être  trempé de  sueur  et  d’écume.

 Peut-être  mais  je  ne  suis  pas  un cheval.

 

Devant eux  une  barrière du bord  de  l’autoroute leur  barrait  le  chemin. Dainsleifin se  redressa  en équilibre  sur  ses  jambes et  attrapa Dainsleif de  peur  qu’elle  ne  tombe.

D’un bon plus que gracieux l’étalon se  retrouva  sur  la  terre  battue qu’était  auparavant la quatre  voies.

Un second  saut  le fit  franchir  le  terre  plein central.

Des  voitures  abandonnées  traînaient de ça de là sur  la  route. La  plus part  à moitié  enterrées sous  la  terre.

Dainsleifin tourna  la  tête. Elle entendait  quelque  chose.

-Attend, arrête toi s’il te  plait.

 Elle  venait  d’apercevoir ce  qui l’intriguait tant. Une  famille  entière était encore  dans  leur  voiture. Aucun  d’eux  ne  bougeait, tous  avaient  un visage  totalement  figé. Apparemment ils  espéraient  passer  inaperçu. C’était  raté.

-Sortez  de  leur  cria-elle, faisant tourner l’étalon dans  leur  direction.

Elle  n’eut  pour  seule  réponse  que  le  claquement  sec  du verrouillage  des  portes.

 -Sortez  de  là c’est dangereux, répéta-elle.

Aucun ne bougea, le  père  de  famille  avait  le  visage  plus  blanc  qu’un linge (lavé  avec  omo, plus  blanc que  blanc).

Elle  descendit  de Al Hataal et  s’approcha lentement de  la vitre, toqua doucement.

-Sortez  vite  d’ici et  allez  vous  réfugier dans  l’eau ! Allez  sortez !

Al Hataal murmura qu’ils  n’avaient  plus  de  temps, elle  tourna  le  visage  vers  lui :

-Mais  on ne peut  pas  les  laisser  ici !

Il s’avança et le  père  se  mit  à crier.

-Va t’en démon ! Crève dans  les  flammes  de là ou tu viens ! Démon ! Démon !

*Aby on a  vraiment plus  le  temps, il faut  partir.*

-Sortez  de  cette  voiture, vous  allez  mourir ! Croyez  moi !

-Sorcière sorcière ! Criait  à présent  le  père, totalement hystérique.

Les  deux enfants  assis  sur le  siège  arrière se  mirent  à pleurer. Par  peur  des  nouveaux  arrivants  ou bien par  peur  de  l’étalon ?

Al Hataal poussa Dainsleifin de  façon à ce  qu’elle  lui fasse face.

*En selle !*

Elle obéit, et  le  Meshamhaan prit  son élan pour  sauter  la dernière  barrière.

Derrière elle se  trouvait  un fossé.

A peine  eut-il levé ses  pattes  du sol qu’une  détonation immense se  fit  entendre. Leur  envol se fit lent.

Si lent  que  la  jeune femme  pu se retourner et voir  ce  qu’elle  n’aurait jamais pu imaginer.




L’étalon venait  de  prendre  son envol, il était  tendu dans  les  airs, pattes  tendues en avant, encolure allongée  au maximum.

Tous  ses muscles étaient bandés, saillants  sous sa  couche  de  poils ras.

Ses  crins  semblaient  flotter  comme  au ralentit, comme  des étendards  d’une  armée fantôme  arrivant de  loin dans  la  plaine.

Au dessus  du Meshamhaan, la jeune  femme  semblait  être  aussi légère  qu’une  plume, ses  yeux  grands ouverts semblaient voilés par l’étrange  lueur  qu’avait pris le  ciel au moment  de  l’explosion.

Un orange surnaturel avait  plongé le  monde dans un crépuscule précoce.

L’air bouillonnait, brûlait, violent, insupportable.

Dainsleifin écarquillait les  yeux  de  stupeur, on pouvait  voir la scène reflétant dans  sa rétine brillante, inondée de larmes figées. 

 Au loin, la  ville  s’écroulait sur elle  comme  un château de  cartes.

Une  brume  épaisse s’élevait, cachant à moitié les  décombres, ainsi que  les  immeubles se brisant encore.

Au centre, comme  une  reine  de  tout  ce  chaos, la  cathédrale demeurait immobile. Sa  flèche transperçait le ciel devenu rouge.

Les  nuages bas  tentaient de  cacher  sa  magnificence sans réussir.

Le bruit, les  cris tout  était  si perçant  qu’il en devenait assourdissant, tous  ce  brouhaha se  transformait  en une  sorte  de  nuage de  sons, tous  identiques qui entouraient votre visage, alourdissait tous  vos sens.

Un toit qui s’écroule, une façade  qui tombe, des  os qui craquent, un enfant  qui pleure, un père  qui se  jette de son immeuble  pour  échapper  à l’effondrement…

Elle  semblait pouvoir  ressentir chaque douleur, chaque frayeur de cette ville  en pleine  destruction à ce  moment là. Toutes  ces  morts  lui broyaient  le  cœur, comme  si chaque  esprit  lui traversait  le  corps pour  ne  pas  l’avoir prévenu. Le  sol devint incandescent.

Cette  catastrophe  n’était  pas  finie. L’antenne  téléphonique qui vacillait au gré des tremblements au loin, devint  une  bougie de  cire, et  s’écoula jusque  sur  le  sol, se dissout, disparut.

Aby reporta son regard  vers  l’autoroute bien que  la  ville  n’ai pas  cessé de  grincer, de  se  tasser  jusqu'à  former  un tapis  informe d’éboulis.

La  voiture occupée  par  la  petite famille  fondit  en un instant.

Les  pneus claquèrent, secouant les  occupants  qui se  mirent  à hurler, un millième de  seconde plus  tard  elle  fondait.

Le  métal et  le  plastique brûlants coulèrent encore trop lentement sur les occupants de  la  voiture. Ils  n’avaient pas  le  temps de  réagir mais  elle captait  dans  leurs  yeux  la  douleur  que  leur  causait ses  brûlures.

Ce  métal inflammant leurs chairs, détruisant leurs  os, les  réduisant  à l’état  de  poussière.

Commençant par leur crâne, dégoulinant sur leurs yeux brûlés tandis  que  leurs pieds s’enflammaient au contact du châssis de  l’auto...

 

 

Un souffle  plus  chaud  que  les  autres fit cligner  les yeux de  la  jeune  femme.

Lorsqu’elle  les  rouvrit, elle  était  au bas  du fossé de  l’autoroute, le  ciel se  couvrait  de  cendres et  le silence était  total.

Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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