Samedi 30 octobre 6 30 /10 /Oct 00:54

 TonyWard-Will-Davidson-RusshMag-Homotography-2

 

 

Baptiste vivait désormais chez David depuis plus d'un mois. Jour après jour, ils avaient avancé dans le projet du photographe, séance par séance, sortant lorsqu'il ne faisait pas trop froid pour éviter de tomber malade. C'était désormais fin Décembre, et la neige était confortablement installée sur la ville dans laquelle ils se trouvaient. Baptiste, lorsqu'ils ne se rendaient pas dehors pour prendre des clichés, passait son temps assis sur le très agréable canapé du photographe, devant la fenêtre, et observait le paysage. David, parfois, lorsqu'il ne se plantait pas devant son ordinateur pour retoucher les photographies qu'il avait prises, s'installait avec lui et ils parlaient un peu d'eux. Cependant, Baptiste ne savait que peu de choses de son hôte. Cela lui suffisait pourtant pour lui faire confiance.

Ce matin-là, il dormait paisiblement, avait passé une très bonne nuit, bien au chaud. Le jour se levant peu à peu, il s'éveilla doucement. Allongé sur le ventre dans son lit... Non. Attendez. C'était pas son lit, ça ?!

Il se redressa brusquement et regarda autour de lui. Il n'était pas venu souvent dans cette pièce, mais assez pour la reconnaître. La chambre de David. Son coeur s'emballant, il chercha le photographe du regard, mais ne le vit nulle part. Il se laissa lourdement retomber sur le matelas et soupira.

Qu'avait-il fait ? Il ne se souvenait pas être venu ici la veille. Il ne se souvenait de rien, en fait. Si, d'une chose au moins. David avait, la veille, selon lui, prit la plus belle photo de lui depuis le début, et avait voulu fêter ça, sans pour autant accepter de lui montrer le cliché en question pour autant.

Baptiste soupira à nouveau. Il resta de longues minutes étendu là, avant de soudainement se rendre compte que, par dessus le marché, il était à moitié nu. Il gémit douloureusement, ne voyant vraiment pas quelle connerie il avait pu faire durant la nuit. Il eut beau réfléchir pendant de longues minutes, il ne voyait vraiment pas. Il allait se lever quand la porte de la chambre s'ouvrit. Il remonta alors le drap dans son dos et se retourna, appuyé sur ses coudes, pour voir David qui l'observait dans l'encadrement de la porte.

Le photographe n'avait pas l'air surpris de le voir ici. C'est donc qu'il était au courant de quelque chose que lui-même ignorait. David lui adressa un léger sourire puis s'approcha du lit et vint s'accroupir près du lit. Il pencha la tête sur le côté pour croiser son regard et, prévenant, l'interrogea :

-Ça va ?

-Moyen, répondit sèchement Baptiste.

Son hôte sourit un peu plus. Il se rapprocha légèrement de lui et lui glissa :

-Tu te souviens ?

-De quoi ?!

Le voyant si nerveux, David mit fin à sa torture et commença :

-De ce qu'il s'est passé hier soir.

Le photographe l'observa un moment, et voyant qu'il ne réagissait pas et restait sur la défensive, il continua.

-Hier soir, j'ai pris une photo dont je suis très fier, et on a fêté ça. Tu te rappelles ?

-Oui, jusque là ça va, soupira Baptiste.

David sourit et enchaina.

-On a ouvert une bouteille de champagne, tu as commencé à boire, et puis étant un peu pompette, tu en as redemandé. On a pas mal picolé, et à la fin, tu étais vraiment bourré, et tu t'es renversé ton verre dessus.

Baptiste ne put retenir un léger rire en imaginant la scène.

-C'est là que je me suis dit qu'il était temps pour toi d'aller te coucher, continua David en souriant. Je t'ai enlevé tes vêtements, les ai mis à laver et t'ai couché.

Le jeune homme acquiesça, puis se rendit compte qu'un détail clochait.

-Et pourquoi dans ta chambre ?

Le photographe fit la moue.

-Ça va te mettre mal à l'aise.

Baptiste haussa les sourcils, puis décida qu'après tout, il n'était plus à ça près.

-Tant pis.

David haussa les épaules d'un air entendu puis se lança :

-En fait, tu t'accrochais à moi en répétant que tu ne voulais pas dormir tout seul, et même après que je t'aies couché dans ta chambre, tu t'es relevé, avec difficulté mais relevé quand même, et tu m'as suivi, alors on s'est couchés ensemble, puis j'ai été dormir dans ta chambre pour ne pas te gêner.

Baptiste se prit la tête dans les mains en soupirant.

-Mon Dieu... Je suis désolé, ajouta-t-il en se retournant vers David.

Celui-ci sourit.

-C'est pas grave. Ça m'a fait rire.

Baptiste eut une légère moue, mi-amusé mi-vexé que le photographe se moque de lui. Ce dernier, après ses derniers mots, s'était mis à l'observer d'un œil curieux, semblant évaluer quelque chose. Le jeune homme l'interrogea du regard :

-Quoi ?

David hésita un instant puis demanda, de la voix d'un enfant qui espère obtenir un cadeau :

-Je peux te prendre en photo ?

Baptiste fronça les sourcils.

-Là ?

-Ben oui, pas dans trois semaines.

Le jeune homme adressa une grimace de dédain au photographe puis réfléchit. Il ne mit pas longtemps à se décider.

-Oui... Je vois pas ce que ça peut me faire. Mais dépêche-toi, je ne vais pas rester au lit toute la matinée.

David le gratifia d'un magnifique sourire puis quitta la pièce en courant. Il revint à peine une minute plus tard, armé de son appareil et du pied associé. Il commença à s'installer, et le jeune homme le regarda faire, appréciant toujours de voir son hôte aussi appliqué et passionné lorsqu'il s'agissait de photographie.

Au bout de quelques minutes de réglages infimes, David s'intéressa enfin à lui et vint près du lit, vérifiant sa position.

-Tiens-toi bien sur les coudes, comme tout à l'heure, et tourne toi vers l'objectif.

Baptiste s'exécuta, et se tourna vers David tandis que celui-ci reprenait sa place derrière l'objectif. Il fit à nouveau quelques réglages, le regarda, fit la moue, puis lui demanda :

-Plisse un peu les yeux.

Le jeune homme fronça les sourcils.

-Comme si tu venais de t'éveiller.

Baptiste soupira puis s'imagina au sortir du sommeil et porta à nouveau son regard sur David, qui le regardait encore, l'examinant dans le but de trouver autre chose à lui dire. Il vit le photographe pencher la tête sur le côté, puis murmurer :

-Il manque quelque chose.

Baptiste allait protester quand son hôte se leva et vint vers lui. Il lui jeta un regard hésitant, puis se pencha et vint déposer un baiser dans son cou. Le jeune homme s'empourpra, bafouilla et n'eut pas le temps de réagir que déjà David était reparti derrière son appareil et le mitraillait.

Quelques secondes après, le temps pour Baptiste de prendre pleinement conscience de la situation, le photographe avait cessé de prendre des clichés et le regardait, sourire aux lèvres. Il se saisit ensuite de son appareil, qu'il ôta du pied réglable, et observa l'écran avec attention.

-C'est parfait, annonça-t-il en se relevant.

Le jeune homme, toujours sous le choc de ce qui venait de se produire, n'osa rien dire. David lui adressa un sourire éclatant. Visiblement, il était fier de lui. Avant de sortir, il lui lança :

-Je t'amène des vêtements.

Toujours muet, Baptiste acquiesça.

Lorsqu'il fut seul, il secoua la tête, toujours éberlué et particulièrement gêné que David eût fait une chose pareille. Il soupira, et repoussa les draps au pied du lit pour s'extraire de celui-ci. Il se leva et constata qu'il était en caleçon. Il rougit à l'idée que David l'avait vu complètement ivre la veille et avait du le déshabiller. Remarque, il aurait très bien pu le laisser dans son état, comatant dans le salon. Mais il hésitait sur l'explication à donner à son comportement altruiste. Il tenta à nouveau de penser à autre chose, cette réflexion-là étant trop... Trop.

Malheureusement, à se prendre la tête avec des choses comme ça, on en oublie le principal. En l'occurrence, il avait souvent tendance à oublier la situation dans laquelle il se trouvait, et également sa tenue, plutôt légère en ce moment. C'est donc alors qu'il se dirigeait vers la porte pour regagner sa chambre, que David ouvrit celle-ci et le trouva à moitié nu.

Le photographe, après quelques minutes où il sembla plus surpris qu'autre chose, sourit, amusé. Cependant, Baptiste décelait autre chose dans son regard, une autre lueur, un peu en retrait. Ses yeux étaient presque... appréciateurs.

Il piqua un fard et baissa la tête, ne sachant plus où se mettre. David s'approcha de lui et souffla, tentant de le rassurer :

-Cette fois, au moins, t'as un caleçon...

Sans succès. Le jeune homme s'empourpra un possible, si tant est que c'était possible, et quitta la chambre en courant. Alors qu'il était à quelques mètres à peine de la porte de sa propre chambre, il fut stoppé et tiré en arrière par David qui l'avait attrapé par le bras. D'un coup, il alla s'écraser contre le torse du photographe qui le regardait fixement sans rien dire.

Le jeune homme tenta de se soustraire à lui mais la poigne de son hôte était ferme. Il soupira. La voix du grand homme lui parvint alors :

-Excuse-moi. Je ne voulais pas te mettre mal à l'aise.

-Trop tard, répondit amèrement Baptiste. S'il te plait, lâche-moi si tu ne veux pas que ça empire.

David resta interloqué un instant, puis baissa la tête et relâcha son bras. Le jeune homme se dépêcha de fuir loin de lui avant d'entendre :

-Attends !

Il se retourna et vit David tendant le bras vers lui, un paquet de fringues roulés en boule à la main.

-Tes vêtements.

Baptiste hocha la tête, fit un pas vers lui, saisit ses habits un peu brusquement puis fila s'enfermer dans sa chambre, le coeur battant à toute allure.

 

-Baptiste !

L'interpellé se précipita dans le salon pour voir David qui rentrait. Le photographe était parti le matin en cours, comme tous les Mardis, sauf que cette journée avait une saveur particulière. Une semaine auparavant, David avait rendu son dossier à son professeur, et depuis sept jours exactement ils attendaient, anxieux et impatients, la date de rendu des notes. Il y avait un autre enjeu pour Baptiste, car son hôte avait catégoriquement refusé de lui montrer le dossier terminé avant de savoir quelle note il aurait obtenu. Il avait eu beau piquer des crises, arguer que lui aussi avait participé à la réalisation de ces photographies, il n'avait pu lui faire entendre raison.

Et depuis une semaine donc, le temps passait pour lui avec une extrême lenteur, et chaque jour il aurait voulu pouvoir l'accélérer.

C'est pourquoi, ce soir-là, il s'était rué dans le salon, les yeux pétillant d'impatience. Le sourire de David avait soulevé en lui une émotion si grande qu'il avait alors couru vers lui et avait planté son regard dans le sien, dans l'espoir d'une réponse. Son vis-à-vis saisit sa main et lui dit :

-Viens.

Il l'entraina vers la table du salon et ils s'y installèrent, côte à côte. David ouvrit son sac de cours et en sortit toutes ses affaires, qu'il étala devant eux. Il y avait là son ordinateur, une pochette pleine de feuilles gribouillées, et... le dossier. Baptiste s'en saisit mais David le lui reprit, un sourire amusé au coin des lèvres. Le jeune homme arqua les sourcils, ne comprenant pas pourquoi il devait encore attendre.

-Je te montre la note d'abord, et après les photos sur l'ordinateur.

Il acquiesça, et se mordit la lèvre alors que le photographe ouvrait le dossier et en sortait la fiche de note. Lentement, comme pour le faire mourir sur place tant il n'en pouvait plus d'attendre, il amena la feuille de papier devant lui, mais Baptiste la lui arracha des mains, sa patience définitivement épuisée. Le coeur battant, les mains tremblantes, il parcourut la fiche du regard, à la recherche du chiffre tant attendu...

17/20.

Il ouvrit la bouche et retint un grand cri. Il se tourna à nouveau vers David qui ne l'avait pas quitté du regard pendant tout ce temps. N'y tenant finalement plus, il se jeta sur lui et l'étreignit de toutes ses forces.

-Félicitations, souffla-t-il.

-Tu y es pour beaucoup.

Ils restèrent enlacées de longues secondes, Baptiste le nez dans les cheveux bruns de son hôte, et ce dernier serrant sa taille. Puis le jeune homme se redressa et réclama, surexcité :

-Les photos !

David sourit. Il se leva, prit à nouveau sa main puis saisit son ordinateur et l'entraina jusqu'au canapé. Ils s'y assirent, collés l'un à l'autre, et le photographe démarra son ordinateur. Baptiste le vit chercher rapidement dans ses dossiers, et ouvrir celui qui portait son prénom. Il ne s'était jamais rendu compte de cela et rougit en s'en apercevant. Cependant, il ne fit aucune remarque et attendit, appuyé contre son épaule, que David lance le diaporama. Lorsque ce fut fait, ils s'appuyèrent tous deux contre le dossier du canapé et commencèrent à regarder les images qui défilaient.

Baptiste eut tout d'abord du mal à se reconnaître sur les premiers clichés. Il s'était habitué à sa nouvelle apparence, et voir celle qu'il avait lorsqu'il n'était encore qu'un clochard faisait remonter en lui quelques souvenirs désagréables. Puis, au fur et à mesure qu'ils progressaient dans le temps, il comprit les intentions de son hôte. Les premiers clichés étaient ternes, sombres, sans couleurs. Puis, petit à petit, en même temps que son image s'améliorait et qu'il se redressait, les photos s'éclaircissaient, et quelques couleurs apparaissaient furtivement.

L'émotion le gagna et il oublia soudain que c'était lui le modèle, lui qui avait donné lieu à un ensemble si... Il ne trouvait même pas les mots.

Sans qu'il s'en rende vraiment compte, sa main s'était glissée dans celle de David et leurs doigts étaient désormais étroitement entrelacés.

Le temps passa vite, trop vite, et fut vite venu le moment où la dernière image, éclatante, parut devant leurs yeux, avant que l'écran ne redevienne noir.

David ferma l'écran de son ordinateur et ils restèrent silencieux, ne bougeant pas, se tenant toujours l'un contre l'autre.

Baptiste peu à peu sortait du rêve. Il savait, depuis une semaine déjà, ce que signifierait cet instant lorsqu'il arriverait. L'heure de son départ. Il avait passé des moments merveilleux avec David, et cet homme avait réussi à le rendre heureux pour une certaine période de sa vie, mais il ne pouvait lui imposer sa présence plus longtemps. Il ferma les yeux, et repassa dans sa tête les images de tout ce qu'ils avaient vécu ensemble. Cela lui parut durer des siècles, tant leur vie à deux avait été riche.

Puis, quand il eut fini, il rouvrit les yeux et soupira. Il devait partir maintenant, ou il n'y arriverait jamais. Il inspira un bon coup puis se leva, et planta ses yeux dans ceux de David qui s'étaient posés sur lui, légèrement étonnés par son brusque changement d'attitude. Baptiste lui sourit, triste, puis commença :

-Je... te remercie pour tout ce que tu as fait pour moi. Même si au début je n'ai pas été très agréable avec toi, tu as vraiment été formidable avec moi. Ne t'inquiète pas, je ne m'imposerai pas, et je respecte notre contrat. Laisse-moi juste quelques minutes pour prendre mes affaires.

Il détourna ensuite le regard pour masquer à David les quelques larmes qui avaient gagné ses yeux. Il s'éloigna d'un pas rapide vers la porte de la pièce qui ne serait plus pour longtemps sa chambre, mais fut stoppé à quelques mètres, au beau milieu du salon, par David qui l'avait saisi par le bras. Le photographe le regardait, et semblait déterminé. Baptiste n'en crut pas ses oreilles lorsque d'une voix ferme, son vis-à-vis lâcha :

-Reste.

Il écarquilla les yeux, et sans comprendre, bafouilla :

-Mais, tu avais dit... Je croyais...

Le photographe l'interrompit :

-Tu croyais vraiment que j'allais te mettre dehors après tout ça ? Tu crois que je te laisserais retourner dans la rue, sans rien ?

Il ne trouva, à cela, rien à répondre. Il voulut cependant objecter, chercha quelque chose à redire, et ouvrit pour la bouche pour parler, mais David dit à nouveau :

-Reste.

Un silence passa, pendant lequel le jeune homme lut dans les yeux de l'autre homme qu'il n'y avait pas d'autre issue.

-Avec moi.

Perdant alors toute raison, Baptiste se jeta littéralement sur David, l'attira à lui et passant ses bras autour de son cou, l'embrassa férocement. Durant quelques secondes, leurs bouches restèrent simplement collées, puis leurs langues se joignirent, pour mener une danse endiablée, au bout de laquelle ils se séparèrent à bout de souffle.

Alors, Baptiste sourit, et les yeux dans les yeux avec celui qui désormais était tout pour lui, dit simplement :

-Merci.

 

================

 

Et là on lève des yeux amoureux et larmoyants vers Merlin et on dit la même chose:

"Merci".

 

Merci beaucoup pour ce petit bijou!

Je t'envoie mes deux remarques ridicules et demi par mail dès demain! Bisous!

 

Les filles, j'espère que vous allez la remercier pour ce travail parce que bon dieu c'était un petit voyage dans le royaume du bonheur qu'elle nous a offert. Le tout sans relecture, et pourtant... PAS DE FAUTES!

On peut pas en dire autant hein?

Pas de fautes, pas de style chiant, pas de vannes lourdes. Tout est fin, délicat, mesuré, calculé et parfaitement orchestré. C'est de l'art.

 

 

 

Par Absynthe - Publié dans : Sensitiv' Photograph' par Merlin - Communauté : Ecritures Sensuelles
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Samedi 30 octobre 6 30 /10 /Oct 12:58

Histoire que vous, très chères lectrices, vous sentiez bien harcelées par mes mails intempestifs et que j'ai quelques desinscriptions à ma Newsletter, je vous présente aujourd'hui le premier chapitre d'Un Vampire? Non merci! Par Lino.

 Lino doit être la personne la plus ancienne que je connaisse et avec qui je continue de causer dans le monde du Yaoi. C'est Elle qui m'a enchantée dès le début avec ses histoires tout bonnement délicieuses {Voir son blog ABSOLUMENT}. 

S'il y a un mot pour qualifier Lino, je pense que ce serait "Classe", à cela on peut ajouter esthétisme et beauté visuelle. Lorsque vous irez, parce que vous irez, sur son blog, vous ne pourrez pas passer à côté du soin qu'elle porte à son blog, ses mots, ses histoires. Et c'est un vrai plaisir pour nos sens.

 

Place à ses mots:

 

 

Oui, ça va faire trois ans qu’on se connaît puisque ça va faire trois ans que j’ai écrit Le garçon de glace (rah putain déjà Oo). À l’époque on blablatait par blogs interposés dans les commentaires et puis il y a eu le fameux soir de la Saint-Valentin entre célibataires où par la suite on a eu l’adresse msn l’une de l’autre et qu’on a fait plus ample connaissance en ce tapant bon nombre de délires entre msn donc, nos blogs et le forum Fictions =)

 

Sinon, pour parler un peu plus de moi : je suis une jeune fille de vingt ans à qui on donne vingt-six ans totalement amireuse de sa colocataire de Siamoise (je ne peux pas parler de moi sans parler de l’autre moitié de mon être ^^) à qui je dois énormément de choses.

 

J’ai commencé à écrire vers l’âge de huit/neuf ans. J’écrivais principalement des petits poèmes jusqu’à l’âge de dix-sept ans où j’ai commencé à écrire le « roman » Le garçon de glace, l’histoire d’une lycéenne dont le cœur chavire pour un garçon qu’elle croyait ne jamais pouvoir supporter. Cette histoire m’a valu beaucoup de haine à la fin de la part de mes lecteurs d’ailleurs. J’ai ensuite enchaîné sur une fanfiction sur Tokio Hotel dont peu de personnes savaient que c’était moi qui l’écrivait (à l’époque je n’assumais pas vraiment ma fan attitude xD), puis j’ai sauté le pas en démarrant des fictions yaoi. Malheureusement, j’ai eu beaucoup de problèmes personnels à cet époque et j’avais perdu le goût d’écrire. Pendant deux ans j’ai tenté des come-back sans succès, j’étais encore trop fragile à la critique, mais aujourd’hui je me sens mieux et j’ai pu entamé un nouveau blog où je mélange de nouvelles et de vieilles histoires :)

 

UN BLOG QU'IL FAUT ALLER VOIR ET GARDER EN FAVORIS.

 

Lino.


 

Avant-propos :

-          Je ne m’appelle pas Stéphane Bern et ne connais rien aux familles royales. Hormis le contexte dans lequel débute l’histoire (c’est-à-dire que je me suis vaguement inspirée du mariage princier qui s’est déroulé en Suède récemment) tout le reste n’est que fictif. Elias Eriksson comte de Kalmar n’existe pas (même si le comté de Kalmar existe bien en Suède) et Lord Alexander Montgomery non plus (enfin si c’est le cas c’est fortuit et indépendant de ma volonté).

 

 

 

*

* *

 

 

 

I

 

Attraction

 

 

 

P.D.V Elias

 

 

« Pourquoi ? Pourquoi ? POURQUOI ? Hurlai-je alors qu’un énième discours pompeux venait d’être prononcé.

Je vous prie de bien vous conduire Elias. Nous sommes au mariage de notre cousine et il ne faut point que vous vous fassiez remarquer comme à votre accoutumée.

Bla, bla, bla, cause toujours tu m’intéresses…

ELIAS !

Mais, grand-mère ? Que faites-vous ? Pourquoi hurlez-vous ? Nous allons nous faire remarquer au mariage de notre cousine par votre faute. Souhaitez-vous risquer que le déshonneur soit porté sur notre famille en vous donnant ainsi en spectacle ?

Oh Elias, cessez de jouer avec mes vieux nerfs. Que diraient vos parents s’ils étaient parmi nous ? Je suis sûre qu’ils vous observent de là où ils sont et qu’ils sont déçus par votre comportement.

QUOI ? Ces boloss ont encore posé un mouchard sur moi ? C’est pas vrai ! Déjà qu’ils s’éclatent aux Maldives alors que je me tape le mariage de l’autre cruche à qui j’ai jamais parlé de ma vie, v’là qu’ils recommencent à m’espionner ! C’est bon, j’ai promis d’arrêter d’aller dans cette boîte gay ! J’AI PROMIS ! »

 

Une cinquantaine de paires d’yeux venaient de se poser sur moi. J’avais adressé ces derniers mots au col de la veste de mon costume. Ma grand-mère leva les yeux au ciel, excédée par ce comportement qu’elle qualifiait de décadent. Je sentis la culpabilité m’envahir.

 

« Je suis désolé grand-mère. Je vous promets de faire un peu plus attention à mon attitude dorénavant. »

 

Je claquai une bise sur sa joue et vis en me reculant que ma chère mémé rougissait. Elle avait été la seule à s’occuper correctement de moi durant les vingt années de ma petite vie et je lui faisais payer des fautes qu’elle n’avait pas commises. En même temps c’était à son fils qu’il fallait qu’elle s’en prenne. Il avait tenu à ce que j’aille dans un lycée public me mêler « au peuple » comme il l’appelait. J’avais exécuté son ordre, mais avait – à son grand désarroi – adopté le langage de mes « racailles » d’amis comme disait, cette fois, ma mère. D’ailleurs, j’étais presque certains qu’à leurs yeux mon homosexualité était le fait de mes mauvaises fréquentations. Non, on ne pouvait certainement pas être pédé en étant issu d’une famille royale, cette tare devait certainement venir d’autre part.

 

« Maintenant si vous me le permettez, je vais aller faire honneur au buffet. Je n’ai rien avalé depuis ce matin et mon estomac s’est apparemment installé dans mes talons.

Allez donc vous restaurer Elias, je ne voudrais en aucun cas que vous tombiez d’inanition avant la fin de la réception.

Je vous remercie grand-mère. »

 

Je me dirigeai vers une longue table surmontée d’une nappe blanche. Une centaine de plats en argents ornés de petits fours et autres flûtes de champagne étaient alignés sur cette même table dans un schéma qui avait dû être vu et revu des mois à l’avance. J’étais seul devant cette profusion de canapés. Les autres convives préféraient sûrement attendre que les serveurs viennent tendre les plateaux sous leurs nez en les brossant de « monsieur » et « madame » pour ne pas les froisser. Je n’étais pas de ceux-là. Je n’avais jamais réussi à m’intégrer dans ce monde de muscles atrophiés. J’attrapai une flûte de champagne d’une main et m’emparai d’un amuse-bouche de l’autre. J’enfournais ce dernier dans ma cavité buccale.

 

« Ah ! Pouah ! C’est quoi ce truc ! m’exclamai-je en recrachant une bouillie noire dans ma main.

Du caviar monsieur. » m’expliqua gentiment – l’ironie me perdra – un serveur qui s’était approché perfidement de moi.

 

Je lui fis une grimace agrémentée d’un « gna, gna, gna » avant de boire l’entièreté du champagne que contenait ma flûte. Je me débarrassai discrètement de ma bouillie sous la table et m’essuyai la main sur un coin de nappe trop immaculé à mon goût.

 

« Les petits fours sont dégueulasses, le champagne est chaud ET dégueulasse. Y a-t-il seulement un truc passablement bon ici ?

Les truffes au foie gras peut-être ? interrogea une voix derrière moi.

Truffe au foie gras ? Vous voulez rire. Du pâté de foie entouré de chocolat premier prix je parie et sérieux, ne goûtez pas non plus les œufs de lompe qu’ils appellent caviar et encore moins le mousseux si vous ne voulez pas repartir avec une indigestion.

Ne vous inquiétez pas pour moi jeune homme, mon régime ne m’autorise que la viande rouge, très rouge. »

 

Je me retournai pour découvrir le bodybuilder au régime hyperprotéiné…

 

« Jeune homme ? Vous vous sentez bien ? »

 

Gah ! Bave ! Allô Elias ? C’est ton cerveau qui te parle. Ferme la bouche, ravale ta salive et répond à la question du très beau monsieur qui se trouve devant toi.

 

« Euh oui, très bien, merci. Une turlut… euh flûte de champagne ?

Volontiers. » répondit-il amusé.

 

Je tendis une coupe à mon interlocuteur et en vidait une autre d’une traite. Mon beau brun quant à lui y trempait à peine les lèvres. Une minute passa.

 

« J’ai été ravi de vous rencontrer…

Elias Eriksson fils du comte de Kalmar, le renseignai-je.

… Elias Eriksson fils du comte de Kalmar, mais j’aperçois là-bas une personne avec laquelle je dois converser. Si vous voulez bien m’excuser.

Bien sûr, puis-je néanmoins connaître votre nom ?

Lord Alexander Montgomery.

J’ai aussi été ravi de vous rencontrer Lord, peut-être aurons-nous le plaisir de nous revoir durant la soirée.

Je l’espère. »

 

Je le regardai s’éloigner de moi, n’omettant pas au passage de regarder ses fesses malheureusement pas assez moulées dans son pantalon de costume. Je sirotai machinalement un troisième verre. Je pestai encore une fois sur le fait que ce champagne était totalement imbuvable, mais ne pouvais pour autant pas m’empêcher d’en ingurgiter encore et encore.

 

Les discours étaient terminés, le repas venait de commencer et mon estomac se remplissait uniquement d’alcool. La tête me tournait. Comment était-ce possible ? J’étais pourtant celui qui tenait le mieux la cadence durant les beuveries étudiantes. J’attrapai deux flûtes et décidai d’aller à ma table retrouver ma grand-mère et me remplir correctement la panse.

 

« Faites attention voyons ! s’énerva la personne que je venais de bousculer.

Oh c’est bon, fais pas chier la blondas… Ah grand-mère ! Te voilà enfin… Euh, enfin vous voilà enfin. »

 

Je m’assis à côté de ma mémé et posai ma tête sur son épaule.

 

«  Tu sais grand-mère, je te kiffe graaaaaaaaaaave. T’es la seule qui m’aime dans notre famille.

Elias, combien de verre avez-vous bu ?

Pas beaucoup… Euh… je comptai sur mes doigts. Tu me prêtes tes mains mémé, j’ai pas assez de doigts moi.

Oh Elias…

Oui ! C’est moi ! » dis-je en me redressant d’un seul coup sur ma chaise.

 

Ma grand-mère soupira, mais je ne m’en souciai guère. L’alcool était devenu mon maître et moi un pitoyable esclave. Les entrées puis les plats passèrent, les cadavres de bouteilles de mous… enfin champagne s’accumulèrent. J’attendais avec impatience le dessert en m’imaginant plonger dans l’immense pièce montée et divaguant par la suite sur une image de piscine remplie de crème chantilly. Les mariés décidèrent cependant d’une pause et entamèrent la première danse. La salle applaudissait et moi je sifflais. LE GÂTEAU BORDEL DE DIEU, MOI JE VEUX LE GÂTEAU ! La meringue sur pattes – enfin comprenez la mariée quoi – et son pou… euh époux, invitèrent les convives à les rejoindre sur la piste de danse. J’attrapais ma mémé et l’entraînais sur la piste pour une valse endiablée.

 

« Elias, veuillez-vous calmer pour l’amour de Dieu, me supplia ma grand-mère alors que je venais de lui faire faire un trois cent soixante degrés.

Allez mémé, faut s’éclater dans la vie ! »

 

Je fis faire un nouveau tour à ma grand-mère, mais lui lâchai la main et la laissait voguer parmi les invités sur le parquet en noyer. Une image venait d’apparaître devant mes yeux, une image qui me fit cesser tous mouvements. Un grand brun à la taille fine et aux épaules carrés venait de s’approcher de moi. Mes yeux se plongèrent instantanément dans ses iris aux couleurs de l’océan. Mon Lord m’avait retrouvé. Mon Lord voulait-il m’inviter à danser ? J’avançai à mon tour vers lui et trébuchai sur le pied d’un autre danseur. Je venais de m’allonger sur la piste de danse, mais surtout sur ma dignité.

 

« Vous n’avez rien de cassé monsieur le fils du comte de Kalmar ?

Kalmar ? Calamar ? » m’exclamai-je avant d’exploser de rire.

 

Un des sourcils de mon Lord se souleva, laissant deviner toute sa perplexité. Il m’aida cependant à me relever et à m’installer sur la chaise la plus proche. Je laissai mes mains voguer insidieusement dans son dos, il me les fit retirer avant qu’elles n’atteignent ses fesses. De dépit je pris un verre qui se trouvait seul – comprenez sans personne pour le boire – sur la table.

 

« Vous devriez cesser de boire Elias.

Z’êtes pas mon père, z’avez rien à me dire.

En effet, mais je pense que vous devriez néanmoins écouter mon conseil.

Nan !

Elias, cessez de faire l’enfant.

Elias, cessez de faire l’enfant, le singeai-je.

Elias, soupira-t-il.

Juste un dernier verre.

Croyez-vous vraiment que ceci est raisonnable ?

Un tout petit mini dernier verre.

Elias…

Très bien, je ne le bois pas seulement si vous m’embrassez.

Allez-y, buvez.

Un tout petit mini gentil smack.

Hors de question.

Rabat-joie. »

 

Il sourit, sûrement amusé par mon comportement. Se sentait-il flatté de savoir qu’il me plaisait ? Je l’ignorais totalement et je m’en fichais d’ailleurs aussi totalement. J’étais uniquement obnubilé par ses lèvres charnues que je rêvais d’embrasser. J’approchais ma main de sa bouche et l’effleurait du bout des doigts. Je fus saisi par la froideur qui s’en dégageait, mais n’en retenait que la douceur.

 

« Vos lèvres sont si douces…

Merci.

Et vos fesses sont si musclées. » commentai-je alors que ma main avait enfin réussi à atteindre son but après avoir été déboutée une première fois.

 

Il attrapa ma main et la reposa sur ma cuisse. Une nouvelle fois la froideur de sa peau me frappa. Je ne me rendais pas vraiment compte de la température ambiante, l’alcool ayant fait monter ma température corporelle de quelques degrés et ne m’inquiétais donc pas de le savoir à ce point gelé.

 

« Je crois que je vais me sentir mal. » déclarai-je d’un seul coup.

 

La nausée venait de s’installer chez moi aussi rapidement que des morpions sur une prostituée ayant oublié son rendez-vous chez l’esthéticienne.

 

« Je vous prierai de ne pas vomir sur mes chaussures. »

 

Je remuais la tête en signe de négation. J’étais cependant déçu que mon estomac ait décidé de se retourner avant d’avoir pu goûter au gâteau… Oh là, ne plus penser à ce mot…

 

« Elias, vous vous sentez mal ? demanda ma grand-mère, qui avait enfin réussi à retrouver son chemin parmi les danseurs, en arrivant vers moi.

Mal… Je ne sais pas, mais pas très bien c’est sûr…

Je pense que ce jeune homme a abusé de la boisson, commenta mon Lord.

Je le crois aussi. Permettez-moi de vous demander votre nom, je n’ai pas l’impression de le connaître.

Lord Alexander Montgomery, madame.

Je me présente donc à mon tour. Ida Eriksson comtesse de Kalmar. »

 

Lord Alexander Montgomery pris délicatement la main de ma grand-mère, l’amena à sa bouche et feint d’y déposer ses lèvres.

 

« Mon Lord est si merveilleux… Euh… J’ai dit tout bas ce que je pensais tout haut ?

Elias, je pense que vous feriez mieux de rentrer chez vous.

Oui, je crois aussi. D’ailleurs où est-ce que j’ai foutu mes clés ?

Vous devriez prendre un taxi jeune homme, me gronda-t-elle à moitié.

Oh bah non, je ne vais pas laisser ma voiture toute seule ici, elle me ferait la tête après.

Laissez madame, je vais le raccompagner chez lui. »

 

Je n’écoutais rien de ce qui se disait après, trop heureux de savoir que mon fantastique Lord allait me raccompagner chez moi. Je tentais d’échafauder un plan pour le mettre dans mon lit…

 

« Elias réveillez-vous. Allez, réveillez-vous. 

Encore cinq minutes steuplaît maman… »

 

J’ouvrais difficilement les yeux intrigué par le rire que j’entendais. J’aperçus Lord Montgomery devant moi et non ma mère comme je l’avais dit. Je reconnus aussi mon immeuble. Quand m’étais-je endormi ? Je ne m’en souvenais pas et je m’en fichais totalement. L’homme qui venait de me raccompagner chez moi sortit de la voiture et m’aida à en sortir à mon tour. Je m’accrochai à son cou et respirai son odeur.

 

« On en mangerait.

Je doute sincèrement que de nous deux vous seriez celui qui me dévorerait.

Oh si… Je vous mangerai tout cru.

Si vous le dites Elias, si vous le dites. » souffla-t-il.

 

Nous rentrâmes dans l’immeuble. Il passa le badge électronique sur l’endroit prévu à cet effet pour appeler l’ascenseur. Ce dernier nous mena directement à mon appartement – enfin celui de mes parents. Je fis seul les quelques pas qui me menaient à ma chambre et m’écroulai sur le lit. Mon Lord rentra à son tour dans la pièce et m’ôta mes chaussures. Il remonta la couette sur mon corps. Je n’entendis que ces derniers mots avant de sombrer dans le plus profond des sommeils :

 

« Et voilà un autre problème… »

 

 

 

Je me réveillai sur les coups de dix-huit heures. J’avais l’horrible impression que mes cheveux poussaient à l’intérieur de ma tête et que mon estomac voulait quant à lui pousser à l’extérieur tout ce qu’il contenait. Je me relevais doucement, néanmoins heureux que la lumière du jour ne soit pas aussi intense qu’elle aurait pu l’être vers midi. Je n’avais que de rares souvenirs de ce qui s’était passé la veille.

 

Je quittai mon lit et me dirigeai vers la cuisine. J’ouvris le réfrigérateur à la recherche de la bouteille de jus d’orange et aperçu une bombe de chantilly. Une image de piscine remplie de crème fouettée vint à mon esprit et un haut-le-cœur me prit. J’allumai la télé et m’installai sur le sofa en attendant que ma nausée passe. Je zappai pour finalement tomber sur un bal.

 

« Oh non… Grand-mère va me tuer. »

 

Comment avais-je pu la laisser « tomber » de la sorte alors que nous dansions ? J’étais vraiment le pire mec au monde lorsque j’étais beurré comme un petit lu… J’étais maintenant en train d’essayer de me remémorer la soirée dans les moindres détails, mais certains trous noirs ne voulaient pas se combler… Je me souvins toutefois du bruit du moteur de ma voiture.

 

« Je n’ai pas conduit jusqu’ici j’espère ? Oh non… Il faut que j’aille voir mon bébé. »

 

J’oubliai ma gueule de bois en un éclair et filai vers mon placard pour prendre mes baskets. J’ouvris la porte à la volée et tombai sur…

 

« Lord Montgomery ? m’exclamai-je avec surprise.

Fermez cette porte pour l’amour de Dieu. »

 

J’obtempérai rapidement. Je m’adossai sur la porte de ma penderie. Tout, absolument tout me revint en mémoire.

 

« Je veux mourir… »

 

 

 

À suivre…

 

 

 

Par Absynthe - Publié dans : Un Vampire? Non merci! Par Lino - Communauté : A l'ombre des romances...
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Dimanche 31 octobre 7 31 /10 /Oct 01:11

Vous n'en avez toujours pas assez?

Eh bien voici encore un article, cette fois-ci d'une histoire entièrement terminée et dont les chapitres seront publiés régulièrement. J'ai l'honneur de publier ce soir Inrainbowz, auteur que j'ai lue la première fois sur ff.net et que j'ai franchement apprécié. {Pour que je m'en souvienne déjà, c'est une preuve...}
Bref! Place à sa présentation, et ensuite au premier chapitre de cette histoire!

  

 

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Je m’appelle Inrainbowz (Inrain pour les intimes et quand j’ai la flemme de l’écrire en entier) et j’ai 17 ans. J’écris depuis le collège environ, et je ne serais même pas capable de relire mon « cahier de mots » de cette époque tant le niveau était médiocre. Mais bon, comme il faut bien s’améliorer un jour ou l’autre, à force j’ai fini par écrire des choses un peu plus présentable, et il y a un an j’ai décidé de sauter le pas et j’ai publié mes premières fics sur ff.net, qui a été une sorte de révélation divine pour moi et où je sévis toujours sous le même pseudo. A mon grand regret je n’arrive pas à écrire autre chose que du yaoi, enfin, plus précisément, il y en a toujours une trace dans mes textes, quels qu’ils soient (en fait je ne regrette pas du tout, je suis une fan inconditionnelle sans pouvoir me l’expliquer).

                Ce récit est la première histoire originale que je publie, ça me fait un peu peur, j’avoue. Je l’ai écrite d’une traite en à peine deux mois tant j’étais inspirée, mais j’ai hésité un moment avant de l’envoyer. Bon, me voilà finalement sur le blog d’Absynthe que je vénère complètement (c’est un honneur !). L’histoire est déjà écrite en intégralité, ce qui n’est pas plus mal car je suis actuellement en prépa scientifique et que je n’ai plus le temps de rien, même pas d’écrire. Je veux devenir pilote de ligne, ce qui n’a effectivement rien à voir avec mon travail d’auteur, mais ça ne m’empêche pas de songer à me faire publier, un jour (quand j’aurais grandi et que je me serais largement amélioré). Et donc voilà.

                Je dédie cette histoire à ma mère, qui l’a corrigée, à Lé, à qui je lis toutes mes fics à voix haute et qui a été la première à découvrir celle-là, et à Manon, qui tient absolument à lire une de mes histoires.

 

                Bonne lecture !

  

  

Chapitre 1

  

C’est décidé. Dès demain – ou plutôt cet après-midi, quand je me réveillerais – j’efface définitivement de mon répertoire le numéro de cette niaiseuse de Mandy.

Déjà, rien que le fait qu’elle s’appelle Mandy joue contre elle : j’associe ce prénom à la garce des Totally Spies et ça ne m’aide pas du tout à la prendre au sérieux. Mais même sans ça… même sans ça, cette fille est juste trop conne. Après me l’être trimballée les quatre années du lycée et ces deux dernières années à l’université, je n’ai toujours pas percé le mystère de notre amitié. En fait, on n’est même pas vraiment amie : c’est elle qui me colle depuis tout ce temps, depuis le premier jour d’enseignement secondaire où j’ai eu le malheur de lui répondre « oui » quand elle m’a demandé « je peux m’asseoir à côté de toi ? ». Je ne connaissais personne, et je n’ai pas suffisamment prêté attention à son physique (qui en disait pourtant long) avant de lui balancer ma réponse. Elle m’a toujours exaspérée, irritée, même si j’avoue que son côté naïve et puéril m’a tout de suite donné envie de la protéger, dans une certaine mesure. C’est sans doute ce qui explique pourquoi je ne l’ai jamais laissée tomber comme toutes les autres personnes qui m’ont approché au fur et à mesure des années. Elle était mignonne, dans son genre, un peu comme un animal de compagnie. Insupportable, mais attachante. En fait, le vrai mystère, c’est de comprendre pourquoi ELLE ne m’a jamais virée de sa vie. Je ne suis pas quelqu’un de spécialement agréable à vivre. Je suis méprisante, hypocrite, je ne supporte presque rien ni personne, je l’envoie sur les roses une fois sur deux quand elle me parle… et pourtant elle continue, inlassablement, à courir vers moi avec son sourire de bisounours et à inonder ma boîte de réception de messages sans intérêt et, pire que tout, elle persiste à m’inviter à toutes ces fêtes craignos où elle retrouve tous ses amis craignos et où je m’emmerde comme c’est pas permis si j’ai eu le malheur de la suivre. Parce que moi j’y vais en plus. Je cède à ses caprices, ça non plus je ne sais toujours pas pourquoi. Ah, peut-être parce qu’on peut manger à l’œil et se mettre minable aux frais de la bande de losers.

Toujours est-il que c’est fini cette fois. Pour le coup, elle a vraiment abusé.

Elle m’a appelé mardi dernier, exactement treize minutes après que l’on se soit séparées à la sortie de la fac, avec cette voix horripilante et suraiguë qu’elle prend quand elle est excitée – une vraie gosse.

« Stef’ ! Stef’ ! Stef’ ! Tu devineras jamais ce que je viens d’apprendre ! »

Je ne m’appelle pas Stefanie comme on pourrait le croire. Non, ce serait sous-estimer ma mère et ses lubies extravagantes, comme sa fascination pour les prénoms mixtes, ou les supposait-elle. « Comme ça j’ai pu choisir vos noms avant votre naissance sans que ça pose problème » nous a-t-elle dit un jour, à ma fratrie et moi. Ma mère était une hippie rescapée du summer of love sans y avoir assisté et il est inutile de préciser qu’elle ne voulait pas connaître le sexe de ses enfants avant l’accouchement, pas plus qu’elle ne voulait nous faire vacciner, aller à l’école, manger autre chose que du bio, porter des vêtements unis… Toujours est-il que je ne m’appelle pas Stéphanie. Mais Stefane. Stefane, sérieusement. Tout le monde m’appelle Stef’, à ma demande.

« Steevy, tu sais, Steevy de mon cours de civilisation ?! Et bah il organise une super-fête pour son anniversaire la semaine prochaine, et je suis invitée !! Et il a dit que je pouvais amener qui je voulais. Tu vas venir hein ? Tu vas venir ? »

Je n’ai pas répondu immédiatement, parce que je ne réponds jamais rien à Mandy : elle a le don de faire la conversation toute seule, ce qui m’arrange bien, je dois le reconnaître. Je n’ai pas vraiment compris comment, dans son esprit, il était concevable que je puisse connaître un type de sa promo, sachant que j’étudie moi-même en science au bout de l’avenue, et j’ai voulu refuser. J’ai vraiment voulu lui dire non. Et puis elle a prit ses insupportables intonations de gamine geignarde, me suppliant, chialant presque, et j’ai cédé pour la faire taire.

On se rejoin ché moi a 20h, bisoux ai-je reçu en début d’après-midi, alors que j’espérais vainement qu’elle m’avait oubliée.

Mandy est fascinée par l’histoire. On ne dirait pas derrière ses airs de cruche, mais c’est une fille brillante. Ça me semble d’ailleurs parfaitement incompatible qu’il y ait tant de différences entre l’étudiante, sérieuse et appliquée, et la fille de tous les jours, hystérique et immature, qui se côtoient dans son corps frêle de jeune pouffe haute de 1m67. Je ne sais pas ce qu’il se passe sous ses longues mèches dorées et ses yeux verts à l’éclat idiot. C’est une enfant faible et influençable, et je m’occupe d’elle plus que je ne suis son amie sans pouvoir me résoudre à l’abandonner. Il faut croire que j’ai développé un complexe maternel à son égard. J’ai d’ailleurs tenté en vain de la faire écrire normalement dans ses textos. Au moins, j’ai réussi à lui faire passer la mode « kikoolol » en la menaçant de ne plus jamais lire aucun de ses messages, ce qui a marché jusqu’à un certain point. Au moins n’écrit-elle plus « on srej1 ché mwa ». Mais pourquoi un x à la fin de « bisous », franchement ?

« Salut Mandy ! C’est cool que tu sois venue ! C’est une amie à toi ?

-Salut Steevy. Joyeux anniversaire ! Je te présente Stef’.

-Salut !

-‘Lu. »

Je pense qu’il s’attendait à ce que j’enchaîne, ou au moins que je lui souhaite son anniversaire, comme tout le monde. Et comme tout le monde, il s’est heurté à mon silence indifférent et il a laissé tomber, mal à l’aise. Je suis très douée pour mettre les gens mal à l’aise.

Après avoir raflé une bouteille de tequila, je me suis dirigée vers les toilettes de l’étage. J’y ai passé les sept dernières heures.

Heureusement pour les autres invités, il y avait d’autres toilettes dans la maison, sinon les plantes auraient débordé d’urine. C’est qu’il ne s’embête pas, le Steevy, dans son appartement à trois étages, au moins dix pièces inutiles et superbes voitures de collection que j’ai pu admirer en forçant la porte du garage. Par contre, évidemment, il habite la Vieille Ville, et moi, je dois me retaper tout le chemin jusqu’à mon propre quartier de Žižkov, à pied et sans marcher droit.

Comme souvent quand je vais squatter chez les autres, j’en ai profité pour refaire mon stock de toutes ces babioles inutiles et sans intérêt qu’on vend aux vides-greniers et qui font office de décoration dans mon deux-pièces. Dessous de verre, chandelier en vrai toc, fleur en plastique… plus une demi-douzaine de magazine art déco et des bouteilles de vodka coca, ça fait lourd. J’avance péniblement. J’aurais dû arrêter de boire quand j’ai éclaté de rire en lisant un reportage sur le fromage de région dans une des revues de chiotte de l’autre abruti. C’était un signe évident. Je me rends bien compte que je tangue dans tous les sens, à moins que ce ne soit le trottoir… J’ai renversé la moitié de ma bouteille sur mon t-shirt jaune, mais il doit m’en rester assez pour être sûre que mon taux d’alcoolémie continue de me faire croire que je n’ai pas mal aux pieds et que je ne suis pas exténuée. Que je dessaoule un peu et je suis bonne pour dormir sous un porche.

T déja parti ? T pa drole ! On se voi demin.

Je supprime les messages de Mandy aussitôt lus pour m’éviter la tentation de les imprimer en deux mille exemplaires et de les afficher partout dans la fac avec pour légende : « et ça veut devenir prof ». Encore une fois, les paradoxes de cette idiote sont aberrants : ses cours sont un modèle de soin, alors pourquoi se sent-elle obligée de m’envoyer toutes les fautes d’orthographe possible de la langue française à chaque phrase ?

Allez, plus que quelques mètres avant la porte de mon immeuble. J’ai juste à dépasser le coiffeur, la porte du numéro quatorze, éviter la boîte postale, passer devant la ruelle miteuse où sont remisées les poubelles…

Tiens, elle a l’air occupée, la ruelle…

Trois types avec des gueules de cons. Mauvais genres, des racailles à la petite semaine. Ils ont l’air de bien se marrer en regardant leur victime enchaîner au mur. Enchaîné ? Mais qui a eu l’idée d’accrocher des chaînes au mur de cet immeuble ? Ça ne sent pas bon pour lui, on dirait qu’il va se faire rosser. Attends, c’est moi où les chaînes fument ? Bah, je m’en tape. J’ai trop bu, je suis fatiguée, j’ai autre chose à faire. A peine trois pas et je pourrai rentrer chez moi et effacer de ma mémoire tous les dégénérés que je croise à cette heure-ci dans les rues de Prague.

J’ai oublié le code.

Quand j’ai emménagé dans ce quartier en ruine, je me suis dit « chouette, j’ai droit au seul immeuble avec un minimum de sécurité ». La vérité, c’est que tout le monde le connaît, ce putain de code, et il m’a fallu moins d’une semaine pour comprendre le problème qu’il posait quand on a deux grammes dans le sang. Merde, j’ai le cerveau embrouillé, pas moyen de me concentrer cinq secondes. C’est quoi déjà... Je crois que ça commence par 23. Ou 32. Fait chier. Je l’ai pas noté quelques part ? Je note toujours tout d’habitude. Je fais des brouillons sur mon portable pour enregistrer les codes des cartes de crédits de mes diverses connaissances et les mots de passe de session sur les ordinateurs de la fac. Par contre j’ai laissé de côté mon propre digicode. Et l’autre là-bas qui n’arrête pas de gueuler… Ils ne peuvent pas lui foutre la paix les trois cons, que j’arrive à quelque chose ?

Ah, mais j’y pense…

Les types louches de la ruelle, ils le connaissent peut-être eux, le code ? Dans ce quartier tout le monde le connaît…

Ils ont l’air un peu occupé là… Qu’est-ce que je fais, je les dérange ? Putain, trois contre un, y’a vraiment que les mecs pour être aussi lâches. Ils m’énervent ceux-là. C’est à cause de ce genre de blaireaux qu’on se fait tous contrôler par les keufs au moindre décibel plus haut que l’autre, à la moindre rayure sur une bagnole, au moindre cri.

« Euh… excusez-moi… »

Bon, apparemment, je les ai dérangés. Ils devraient s’estimer heureux que j’ai été aussi polie déjà. Celle qui est bien emmerdée ici, c’est moi. Ils n’ont pas l’air de penser exactement comme moi. Alors que l’abruti enchaîné au mur me regarde les yeux plein d’espoir – que je ne suis certainement pas prête de satisfaire – le plus jeune de ses trois bourreaux me jette un regard assassin.

« Toi tu ferais mieux de dégager avant qu’on te fasse ta fête, sale te-pu. »

Et un coup de boule, un !

Et oui, je suis une femme assez violente. J’ai pris des cours de self-défense pour me canaliser, mais ça n’a pas trop marcher. Alors je me suis mise à la boxe. La boxe thaïlandaise. Beaucoup plus efficace. Enfin bon là, il faut dire que je suis sacrément éméchée aussi. Sinon, je me serais barrer en courant, je ne suis pas WonderWoman non plus.

Je lui balance un coup de sac en gueulant. De toute façon je ne suis pas précisément en état de faire quoi que ce soit de plus développé. Je frappe au hasard, faisant des moulinets avec mes bras et continuant à beugler comme l’ivrogne que je suis. Je sens tout de même quelques coups faire mouche, on est entraîné ou on ne l’est pas. Ils ne doivent pas trop comprendre ce qui vient de se passer, ce qui explique leur manque de réaction et le fait qu’ils ne m’aient pas déjà mise KO parce que là, franchement, une tape sur l’épaule et je tombe raide. Toujours est-il que quand je fini par arrêter de m’agiter, les trois wesh se sont volatilisés. C’était bien la peine de me donner autant de mal. Bon, c’est pas tout ça mais il serait peut-être temps de rentrer. Bouger comme ça m’a donné faim. J’irais bien me faire une pizza avant d’aller pioncer ; le soleil commence à se lever. On est samedi, rien ne presse.

« Eh, attends ! Aide-moi ! »

Et merde, je l’avais oublié celui-là ! Il est toujours attaché au mur, ce con ! Je sors machinalement un paquet de clope de mon blouson, agacée. J’ai descendu tout le paquet pendant la soirée, il me reste plus que les clopes dégueulasses que j’ai piqués dans le sac à main de Mandy. Elles sont à la menthe. Ça lui ressemble bien. Je tire sur le cône en grimaçant de dégout. En fait je n’ai jamais vraiment aimé la cigarette. En revanche ce qui est sûr c’est que j’adore fumer. La « beauté du geste », je suppose.

« Et comment tu veux que je t’aide ? J’ai pas les clés je te signale.

-Elles sont peut-être tombées quelque part. Si tu cherches un peu…

-Et pourquoi je ferais ça ? »

C’est vrai quoi, il m’emmerde ce gamin. Il doit avoir quoi, 16 ans ? 15 ? Pourquoi il me parle comme si on se connaissait depuis mathusalem, on n’a pas gardé les vaches ensemble que je sache ? Il me fixe d’un air complètement ahuri.

« Désolé, je me casse. »

 


Quelqu’un d’autre s’en occupera. Quelqu’un de sympa, qui n’a pas de problème relationnel, qui ne déteste pas le genre humain. Moi, je n’en vois pas l’intérêt. Je viens de me souvenir du digicode de l’immeuble.

 

Par Absynthe - Publié dans : Un Vampire? Non merci! Par Inrainbowz - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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