Dimanche 21 novembre 7 21 /11 /Nov 22:22

Ahum, ahum…

1, 2, 1, 2, test micro.

 

Tout le monde m’entend ? Bien.

 

 

Je voulais vous remercier pour vos commentaires, je suis vraiment contente que cette histoire vous plaise. J’avoue que j’ai beaucoup douté de mon humour – ben oui en général il ne fait rire personne – mais je suis ravie qu’il ait plu à au moins certaines d’entre vous =)

 

Je ne vais pas vous pourrir plus longtemps avec mon blabla inutile. Voici la suite (moins d’humour que la précédente, mais point de vue différent oblige) :

 

 

 

*

* *

 

 

 

 

 

II

 

Répulsion ?

 

 

 

P.D.V.

Lord Alexander Montgomery

 

 

Je jetai un coup d’œil vers le siège passager. Le jeune Elias dormait paisiblement. Son visage semblait totalement serein, apaisé. C’était la première fois depuis que je le rencontrais – donc depuis le début de cette soirée – que l’angoisse s’était dissipée de son visage et de son corps. Les battements de son cœur étaient réguliers et ne sonnaient plus les tambours de la guerre.

 

 « Tu es trop bon Alexander, ton ancienne nature humaine te joue toujours des tours même au bout de deux siècles, » m’aurait sans doute une fois de plus dit Emily. Que pouvais-je y faire ? J’avais toujours aimé m’occuper de ceux que j’appelais des « causes désespérées ». J’arrivai enfin à l’adresse que m’avait indiquée la grand-mère du futur comte de Kalmar. Je garai le véhicule et l’arrêtai devant l’immeuble.

 

« Elias réveillez-vous. Allez, réveillez-vous. 

Encore cinq minutes steuplaît maman… »

 

Je ne pus retenir un petit ricanement. Navré de vous décevoir jeune Elias, mais ce n’était point à mon sein que vous vous nourrissiez lors de votre enfance. Je quittai l’habitacle de la voiture et aidai le jeune garçon à en sortir à son tour. Ce dernier accrocha fermement ses deux bras autour de ma nuque. Je le sentis inspirer profondément contre ma peau.

 

« On en mangerait.

Je doute sincèrement que de nous deux vous seriez celui qui me dévorerait.

Oh si… Je vous mangerai tout cru.

Si vous le dites Elias, si vous le dites. » murmurai-je.

 

Un portier nous ouvrit la porte de l’immeuble. La rapidité de son acte me poussa à me demander si le jeune homme que j’aidai à marcher rentrait chez lui en des états si pitoyables régulièrement. Je chassai cette question d’un mouvement de tête. J’avais promis à sa grand-mère de le ramener sain et sauf chez lui – je ne comptais de toute façon en aucun cas m’enivrer indirectement en m’abreuvant de son sang – et j’allais mener ma mission à son terme.

 

Quelques manœuvres plus tard, nous entrâmes enfin dans son appartement. Il quitta alors mon cou pour se diriger en titubant vers l’une des nombreuses pièces que contenait ce lieu de vie. Je le suivis et me retrouvai à mon tour dans une chambre. Elias Eriksson fils du comte de Kalmar était allongé de tout son long sur ce qui devait être son lit. Je lui ôtai ses chaussures et remontai une couverture sur lui. Ma bonne action était accomplie. Il ne me restait plus qu’à regagner mon domicile l’esprit un peu plus tranquille que la veille.

 

« Et voilà un autre problème… »

 

Ces quelques mots s’étaient invités hors de ma bouche sans que je ne les y convive, ils trahissaient cependant mon désarroi soudain. Un coup d’œil furtif en direction de la fenêtre m’avait effectivement indiqué que les premiers rayons du soleil poignaient déjà leur nez et que j’étais par conséquent contraint de rester cacher dans cet appartement. Je crus entendre le rire cristallin d’Emily sonner à mes oreilles. Oui, ma très chère amie, vous aviez totalement raison : ma nature humaine décidément tenace allait à long terme me faire courir à ma perte.

 

 

 

« Je sais bien que nous ne sommes pas tous égaux, que nous ne pouvons l’être ; mais je soutiens que celui qui se croit obligé de se tenir éloigné de ce qu’on nomme le peuple, pour s’en faire respecter, ne vaut pas mieux que le poltron qui, de peur de succomber, se cache devant son ennemi. »* Ce passage était surligné dans le livre que je tenais entre mes mains. Le jeune Elias ne cessait donc de me surprendre.

 

En effet, lorsque je m’étais aperçu que le soleil se levait déjà au loin, j’avais cherché de quoi m’occuper pour ce qui allait être une longue journée. J’avais alors découvert qu’une bibliothèque occupait tout un pan de mur de la chambre du jeune homme. Les livres y étaient rangés de la manière suivante : par ordre alphabétique selon les noms des auteurs et si plusieurs livres du même écrivain s’y trouvaient, ces derniers étaient rangés selon la première lettre du titre. Une maniaquerie de sa part que je n’aurais pas soupçonnée.

 

Suite à cette découverte, j’avais emprunté quelques œuvres que je n’avais pas encore eu le loisir de lire – malgré mon grand âge – ou que je voulais redécouvrir. Je m’étais aussi emparé de la lampe de lecture qui trônait sur sa table de chevet. Oui, ce garçon aux goûts littéraires éclectiques me surprenait toujours un peu plus.

 

« Oh non… Grand-mère va me tuer. »

 

Le jeune homme devait maintenant être réveillé. Je sortais ma montre de gousset de ma poche. Dix-huit heures dix. J’ignorais encore comment, ni dans combien de temps je pourrais m’éclipser de ce placard, mais je prenais mon mal en patience. Je replongeai dans ma lecture.

 

« Je n’ai pas conduit jusqu’ici j’espère ? Oh non… Il faut que j’aille voir mon bébé. »

 

Je relevai à nouveau le nez de ce livre. Je doutais pouvoir le finir tranquillement maintenant que le jeune garçon était debout. Rassurez-vous Elias, votre « petit bébé » est sain et sauf devant votre immeuble.

 

« Lord Montgomery ? »

 

La porte du placard venait de s’ouvrir brusquement sur le jeune Elias. La lumière n’était pas aussi vive qu’elle aurait pu l’être à midi, mais toujours beaucoup trop intense pour moi.

 

« Fermez cette porte pour l’amour de Dieu. »

 

Il ne se fit pas prier. Je l’entendis s’adosser à cette dernière.

 

« Je veux mourir… »

 

Je me relevai et époussetai mon costume. J’ouvris la porte rapidement, tirait le jeune homme par le bras et la refermais avant que les rayons du soleil n’aient pu m’atteindre. Seule la liseuse éclairait la pièce.

 

« Souhaitez-vous réellement mourir ? lui demandai-je, taquin.

Pourquoi ?

Parce que je peux vous y aider. »

 

Je réussis à lire la frayeur sur son visage malgré la faible intensité de la lumière. Ma bonne action de la veille se retrouvait annihilée par cette moquerie de ma part. Mon statut de vampire reprenait toujours le dessus sur celui d’ex-humain et à mon plus grand désarroi, mon besoin impérieux de racheter mes méfaits se retrouvait généralement anéanti en l’espace de quelques paroles.

 

« En fait vous êtes un psychopathe et je suis votre nouvelle proie c’est ça ? Je savais que j’aurais à payer ma vie de débauché un jour ou l’autre, mais je pensais plutôt à un cancer du poumon ou à une cirrhose du foie d’ici une quarantaine voire cinquantaine d’années. Ô pauvre de moi, je ne pourrais jamais connaître la joie de m’occuper des petites fesses de… »

 

Je plaquai ma main sur sa bouche. Je pensais que ses élucubrations de la veille étaient dues à son ivresse et je découvrais avec un certain effroi qu’il en était de même lorsqu’il était à jeun.

 

« Vous ne cessez donc jamais de parler ? Que doit être agréable pour vos proches l’instant de votre sommeil.

Euh… Je parle même en dormant.

Irrécupérable, dis-je en secouant la tête de gauche à droite.

Est-ce que vous pouvez me dire comment vous compter me tuer que je puisse au moins m’y préparer ?

Je ne compte pas vous tuer…

Mais vous venez de dire… et puis vous étiez caché dans mon placard… Je dois avouer que je ne saisis pas tout ce qui est en train de se passer… Y a-t-il une personne pour se dévouer et me pincer ? Ce doit être un cauchemar de lendemain de cuite, ce n’est pas possible… »

 

Je répondis à son attente et me « dévouai ».

 

« AÏE ! s’exclama-t-il.

Je n’ai fait que vous obéir.

Oui, mais quand même… Vous n’étiez pas obligé de me faire mal.

Désespérant…

Vous avez d’autres compliments de ce genre pour moi ? Irrécupérable, désespérant… Que va bien pouvoir être le prochain ?

Peut-être insolent par-dessus tout le reste ? »

 

Le jeune Elias grogna.

 

« En attendant, ce n’est pas moi qui me suis planqué dans votre placard…

Mais je suis certain que vous auriez été capable de le faire… »

 

Il plongea quelques instants de ses pensées. Il pencha la tête sur le côté et la hocha de haut en bas, semblant se dire pour lui-même qu’en effet, il aurait très bien pu agir de la sorte. Il reprit rapidement ses esprits.

 

« Là n’est pas l’objet de notre débat. Que faites-vous encore chez moi ?

Vous me laisserez terminer mon récit ?

Croix de bois, croix de fer, si je mens, je vais en enfer. »

 

Et si vous y étiez déjà ?

 

« Suite à votre état d’ébriété relativement avancé et à la demande de votre grand-mère, je vous ai raccompagné chez vous.

Ouf, mon petit bébé n’a rien, m’interrompit-il.

Vous avez juré Elias…

Oui, oui, continuez, continuez.

Je vous ai aidé à monter jusqu’à votre appartement et vous ai même enlevé vos chaussures alors que vous étiez déjà profondément endormi. Malheureusement, je n’avais pas pris le temps de regarder l’heure qu’il pouvait être et me suis retrouvé piégé chez vous par l’aube.

Vous êtes photophobe ?

On peut dire ça comme ça, en effet.

Si je peux me permettre, quelle est la cause de cette photophobie ? » m’interrogea-t-il soudainement intéressé par ce que je lui racontais.

 

Je décidai de ne pas passer par quatre chemins pour dévoiler ma vraie nature. J’approchai la lumière artificielle de mon visage et dévoilai deux canines pointues et acérées comme des lames de rasoirs dans un sourire forcé. Le blondinet ne bougea pas d’un iota. Je fus d’ailleurs le plus décontenancé de nous deux.

 

« Comment vous avez fait ça ? C’est trop fort ! s’extasia-t-il.

Je vous demande pardon ?

Le coup des dents, là, comment vous avez fait ? »

 

Je me sentais totalement hébété. Cette forme de révélation n’était pas nouvelle pour moi, mais c’était la première fois que la personne à qui je la faisais réagissait de cette manière. Où était la peur ? Où était l’envie de fuir ? Pourquoi restait-il devant moi excité de la sorte ?

 

« Vous ne comprenez donc pas ?

Je dois comprendre quoi ? me demanda-t-il à son tour. Que vous êtes le fêlé qui se prend pour un vampire le plus imaginatif que j’ai jamais rencontré ?

Je vous demande pardon ?

Vous vous répétez cher Lord. »

 

Je n’en croyais pas mes oreilles.

 

« Il ne faut pas vous vexer Lord Montgomery, dit-il en remarquant mon air déconfit. Vous êtes un "vampire" très réussi, poursuit-il en insistant sur les guillemets avec ses doigts.

Comment puis-je vous convaincre que je ne suis pas une fable ? »

 

Je me surprenais moi-même. Depuis quand m’abaissai-je à prouver ma condition à un mortel ? Une seule morsure pouvait m’épargner ce qui allait peut-être être une corvée, mais je ne pouvais m’y résoudre… Elias, sous quel charme me reteniez-vous prisonnier ?

 

« Racontez-moi votre histoire.

Mon histoire ?

Votre vie avant votre "transformation", il signifia de nouveau les guillemets avec ses doigts, cette manie m’était totalement insupportable, et après aussi.

Très bien. Alors, ouvrez grand vos oreilles et écoutez. »

 

Je fermai les yeux et me retrouvai en mille huit cents. Je commençai alors mon récit. Je parlais au jeune Elias de cette année où mes vingt-neuf ans se figèrent à tout jamais.

 

«  J’étais issu d’une grande famille et cette condition m’avait permis d’effectuer des études de médecine. Une fois mon diplôme obtenu, je commençais à exercer dans un dispensaire de la banlieue de Londres où la plupart de mes patients se révélaient en fait être des patientes, prostituées pour la grande majorité.  

« Un soir où je quittai mon travail plus tard qu’à l’accoutumée, je me suis retrouvé pris à partie dans une ruelle par un homme à la stature impressionnante. Jamais de ma vie je n’avais vu une telle beauté masculine. Ses cheveux étaient d’un blond angélique – bien que j’apprisse plus tard que cet homme était le diable incarné – et lui tombaient gracieusement sur les épaules. Dans ses iris sombres brûlait un feu incandescent – que j’allais ensuite assimiler à celui des enfers. Il était grand, plutôt svelte et ses épaules carrées parachevaient son allure athlétique. 

« Je sus par la suite que mon absence d’angoisse face à cette situation était une ruse hypnotique de sa part, il avait les pleins pouvoirs sur moi.

C’est lui qui vous a mordu ? »

 

Je souris. Se pouvait-il que le jeune Elias commençât à croire ce que je lui disais ?

 

« Oui, en effet, le soir même, dans cette petite ruelle. J’ai appris plus tard qu’il cherchait un compagnon, qu’il m’avait choisi comme tel depuis longtemps et qu’il attendait le moment propice pour me transformer.

Et vous êtes devenu son compagnon ?

De route, oui. De vie, non. Nos chemins se sont séparés une centaine d’années plus tard. Il a trouvé un nouvel homme à transformer et moi je me suis trouvée une "famille".

Lord Alexander Montgomery, c’est votre vraie identité ?

Non, mais c’est celle qui est devenue mienne depuis les années mille neuf cents. »

 

Le jeune garçon me jaugea.

 

« Vous tuez ? »

 

Il s’agissait sûrement de sa question piège. S’attendait-il à ce que je l’élude ? Quel était l’intérêt pour moi de le faire ou de mentir ?

 

« Oui, comme toutes créatures j’ai des besoins et me nourrir en fait partie.

Qui ?

Majoritairement des marginaux, des personnes sans familles, sans amis pour les pleurer.

Ça, vous l’ignorez.

Touché. J’ai à mon tour une question. Me croyez-vous ou êtes-vous toujours convaincu que je suis un hurluberlu ? »

 

Il se retourna et ouvrit la porte. L’appartement était plongé dans l’obscurité. Nous trouvions-nous dans ce placard depuis si longtemps ? Je le suivis jusqu’à la cuisine où il prit une bouteille de limonade avant d’en boire une grosse gorgée. Il me considéra encore quelques minutes avant de se décider à me répondre :

 

« Quels sont les autres besoins d’un vampire ? »

 

Le sourire sur son visage m’amena à me demander s’il ne m’avait pas manipulé dans le but de connaître mon histoire. Il était vrai que je la lui avais racontée uniquement parce qu’il m’avait piqué au vif en me qualifiant d’extravagant. Je ne me serais pas donné la peine de lui parler de mon passé en d’autres circonstances.

 

« Je ne suis pas sûr de vous suivre.

Vous dites que parmi vos besoins vous avez celui de vous nourrir, répéta-t-il, mais quels sont les autres ?

Vous en avez un en particulier en tête, je me trompe ?

Le sexe.

C’est ce que je craignais…

Alors ? s’impatienta-t-il.

Oui, » admis-je.

 

Nous étions allés dans le salon durant ce petit bout de conversation. Je m’étais assis sur le divan alors qu’Elias faisait les cent pas en attendant ma réponse. À peine cette phrase fut-elle prononcé qu’il s’agenouillait déjà à mes côtés, agité comme un enfant devant un nouveau jouet qu’on lui promet.

 

« J’ai toujours rêvé de poser une question à un vampire sexuellement actif.

Vos rêves sont étranges, l’informai-je.

Je sais.

Je vous écoute.

Vous êtes plutôt du genre Edward ou du genre Bill ? »

 

L’air interrogatif qui devait s’être formé sur mon visage l’encouragea sûrement à approfondir sa pensée :

 

« Oui, vous êtes plutôt du genre : "non Bella, je ne te touche pas, je ne veux pas te faire du mal" bien qu’au final vous le fassiez ou du genre : "je sors de ma tombe nu comme un ver et couvert de terre viens Sookie il n’y a rien de mieux pour une partie de jambes en l’air" ?

Quel est le dénominateur commun de votre question ?

Qu’ils finissent par le faire et que Bella et Sookie sont aussi cochonnes l’une que l’autre.

Je ne sais quelles sont vos références sur les vampires, mais permettez-moi de vous dire qu’elles sont assez spéciales. »

 

Il acquiesça d’un hochement de tête.

 

« Je ne sais pas si je pourrai coucher avec un vampire, pensa-t-il à haute voix.

Vous ne sembliez pas avoir d’hésitations hier soir pourtant.

Mais je ne savais pas que vous en étiez un.

C’est vrai, lui concédai-je.

Ça doit être bizarre de coucher avec un mort…

Vous voulez essayer pour voir ? »

 

 

 

À suivre…

 

 

 

* Johann Wolfgang von Goethe. Les Souffrances du jeune Werther. 1774.

Par Absynthe - Publié dans : Un Vampire? Non merci! Par Lino - Communauté : Lawful Drug
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Lundi 29 novembre 1 29 /11 /Nov 22:11

{Note d'Aby: Merci à vous les filles, ça réchauffe le coeur {et je pense pas que le mien} de voir des commentaires. Pour ma part j'ai fini de lire cette histoire, et sincèrement.. La fin en jette à mooort! Ouaip! Bref, merci à vous, pour avoir donné votre avis, continuez comme ça. Petit pincement au coeur toutefois, j'ai quand même l'impression d'être vous savez.. heu... *cherche une métaphore* Ah j'ai! Alors d'être la vieille prof peau de vache qui hurle tout le temps, et dans la classe de laquelle les mouches volent, et que vous vous êtes la bande de petits cons les élèves, et Inrain c'est l'intervenant un peu trop gentil, et qui aime son métier etc etc, et que vous profitez de mon "absence" pour faire le dawa et que je dois revenir hurler sur tout le monde avec un énorme SAPRISTI! Bref, vous avez compris l'essentiel ^^.

Je m'étale un peu, pour vous demander de cliquer sur le nouveau lien à droite "Akayume" ou une connerie dans le même genre. C'est pour montrer qu'il y a des lecteurs sur mon blog ;). Ah! Et GIGANTESQUE nouvelle! Je vais traduire la seule et unique fiction gratuite de Katika Locke. C'est de la fantasy, c'est TRES porté sur le dessous de la ceinture, et sincèrement, je l'ai lue quatre fois, et je prends mon pied à chaque lecture. Je vous tiens au courant dès que j'ai des nouvelles de l'auteur pour savoir si je peux publier ici ou si ce sera sur fictionpress. Voilà, désolée Inrain pour m'être incrustée encore. Bonne lecture les filles, profitez =)

Ah et pour le retard, c'est entièrement ma faute, jsuis confuse... )

 

 

Re bonjour tout le monde ! Je remercie toutes celles qui ont commentés de leur plein gré et parfaitement spontanément le dernier chapitre (hahaha).

 Ok, j’avoue, j’en ai rougit de plaisir et de gêne (effectivement moi j’aurais pas osé) en lisant le coup de gueule d’Aby la dernière fois (promis c’est pas moi qui lui ai demandé !). Enfin bref c’est surtout elle que je remercie parce que les com’ sont la bouffe des auteurs et que sans bouffe, on meurt. Enfin bon bref (les voilà et les bref se dispute la place du mot que j’emploie le plus, et à tout bout de champs), voilà le cinquième chapitre. Alors celui-là c’est ZE chapitre que je me suis éclaté à écrire. Il est même un peu plus long que les autres (en fait j’ai changé un peu mon découpage pour l’arrêter pile au moment intéressant, niark niark !).

J’espère qu’il vous plaira les filles (y’a des mecs sur ton blog Aby ?). {réponse d’Absynthe… Heuuu… Voui. Y en a un qui s’appelle Rainbow, sisi ! et puis un autre qui m’a laissé un adorable commentaire il y a quelques mois, auquel je suis absolument pas sûre d’avoir répondu ah..ah… la honte..}

Pour ce qui concerne Twilight… J’ai lu le premier livre. C’était pas connu à l’époque. Bon, pas de la grande littérature, loin d’être un des meilleurs livre que j’ai lu (j’en ai lu pas mal) mais ça se laissait lire alors bon. Deuxième tome. Aïe. Des mois pour le finir, à gerber. Jamais pu lire plus de quatre pages du 3. Et pour les films, pareils. Le 1, potable (je suis très bon public, faut vraiment le faire pour que j’aime pas un film). Le 2, on se fait chier. Le 3, on est plié en 4 à force de se bidonner sur leur gueules de constipés. Alors voilà, je critique en connaissance de cause ! ^^ Bonne lecture ! (le « bonne lecture » fait partie de mes rituels de fin de post, j’en met un systématiquement – je sais c’est lourd).

Moi je vais voir Harry Potter 7 en attendant ! (Inrain pleure de joie) {Absynthe : Ai vu, ai pas aimé =) Contente de rien avoir payé ^^}

 

 

 

prince by hakueizm

 

Image : prince, de hakueizm (DA)

 

 

 

 

C’est moi qui ressemble à un zombie maintenant.

Ma salle de bain n’a rien de luxueux. Une cabine de douche où il vaut mieux ne pas être trop épais, un lavabo fendillé surplombé par un miroir nu, un petit placard où tiennent avec peine trois serviettes de bain et quelques produits d’hygiène élémentaires, et bien sur des toilettes, coincées derrière la porte blanche à la peinture craquelé.

 Nue devant la glace sale et de travers, je contemple ma silhouette, androgyne et sans charme, avec un certain désespoir.

Je n’ai pas assez de poitrine pour remplir un bonnet A, des hanches étroites, des articulations marquées. Globalement, un corps de jeune garçon. Très classe.

Ma peau est encore plus pâle que d’habitude, à cause du petit festin que s’est offert Axel hier, accentuant le contraste de mes courtes mèches d’un noir de jais qui déjà d’ordinaire me fait ressembler à une anémiée. Ils ont un peu poussé, suffisamment en tout cas pour que je puisse me faire une queue de cheval sommaire à la base de la nuque - je les coupe moi-même, d’où l’aspect chaotique de l’ensemble.

Mes vêtements en général n’arrangent rien à mon aspect masculin, et on me prend souvent pour un mec quand on me voit sans regarder.

Selon Mandy – ça vaut ce que ça vaut – on sait que je suis une fille à cause de mes yeux, bleus, dilués, qui interpellent tous ceux qui les croisent et mettent souvent les gens mal à l’aise, empêchant la majorité de soutenir mon regard.

 De mon avis, ils sont surtout dérangeants, déplacés sur mon visage étroit et banal. Sans eux, je passerais parfaitement inaperçue.

Au lieu de ça, ma tête marque les esprits, en bien comme en mal, de ceux que je rencontre, et je trouve ça vraiment gênant. Mais aujourd’hui, ce ne sont pas mes yeux qui font l’objet d’un examen attentif dans le miroir, mais mon épaule.

Ou plus précisément, les deux plaies nettes et rapprochées qui trônent à la jonction entre la base de mon cou et mon bras gauche, jointes par un arc de cercle violacé, parfaitement assimilable aux marques de dents de nos amis les suceurs de sang dans les films d’horreur de seconde main. Je ne comprends pas pourquoi ils mordent à cet endroit, plutôt que directement dans la gorge où abonde le liquide vital. En tout cas, il ne m’a pas loupé.

L’adolescent qui n’en est pas vraiment un dors toujours dans la pièce d’à côté, d’un sommeil agité, visiblement peuplé de rêves désagréables.

J’ai essayé de le calmer un peu, mais comment apaiser quelqu’un qui est en plein cauchemar aussi ? Je me demande quel âge il a, en observant ses traits juvéniles et crispés par un sommeil agité. Si ça se trouve c’est un vieux croulant qui a 200 ans de plus que moi, et il se retrouve perdu dans mon appart’, à se faire materner par une jeune handicapée sociale de 20 ans.

C’est assez marrant en fait. Enfin non, pas vraiment, mais moi ça me fait rire. Il remue un peu et finit par se redresser, secouant sa masse de larges boucles caramel qui lui descendent sur ses yeux qu’il peine à maintenir ouvert.

« Bien dormi ? »

J’ai enfilé un jean trop large et un débardeur noir tout aussi peu ajusté, pour glander fièrement en cette fin de samedi après-midi – nous avons dormi presque toute la journée. Lui porte toujours la gueule d’ange de Jim Morrison sur son torse.

« Ça va…. Et toi ?

-Pareil. »

Je mangerais bien une plâtrée de pâte et un steak haché bien cuit. Je me dirige tranquillement vers la kitchenette, je ne suis pas pressée après tout.

« Stef’… tu es sûre que ça va ?

-Bah ouais, ça va. On ne dirait pas comme ça, mais je suis plutôt coriace. Tu peux changer les draps ? »

 

Je remarque seulement qu’on a dormi sur la scène du crime encore fraîche.

C’est glauque. Les tâches de sang sur mes draps bleus clairs, ça fait très scène de ménage qui a mal tourné, je trouve. Il manquerait plus qu’une femme avec la gorge ouverte cachée dans le placard. Merde. Y’a pas de placard ici.

 « Non mais je veux dire… Enfin si, je vais le faire mais… Attends, tu n’es pas un peu… perturbée ? Enfin, je sais pas, je suis… Je suis un vampire quoi ! »

Il n’a même pas l’air de croire ce qu’il dit. Moi non plus, en fait, enfin, je ne me suis pas posé la question.

« Bah j’y peux rien moi, qu’est-ce que tu veux que je te dise ? Tu fais bien ce que tu veux, à part te servir dans mes réserves bien sûr. Le reste, je m’en fous royalement. »

 Pourquoi c’est si compliqué à comprendre ? Comment veut-il que je réagisse ? Je ne vais pas courir dans tous les sens en hurlant, je ne vais pas appeler les journaux, je ne vais pas tomber en pamoison devant sa nature vampirique.

« Tu es censé susciter une autre réaction ?

 -Au moins un minimum de surprise.

-Je tombe des nues. Ça te va ? »

Je continue à me faire à manger, le laissant ruminer ses pensées sans intérêt. Il m’énerve.

« Écoute, on va pas en faire une montagne non plus ! T’es un vampire, okay, c’est cool, j’ai pas envie de disserter là-dessus pendant des heures.

-Tu es vraiment étrange.

 -Tu peux parler. »

 L’atmosphère se détend enfin.

C’est qu’il me donnerait mal à la tête avec ses préoccupations existentielles. L’eau boue. Je jette les petits tubes jaunâtres dans la casserole.

« Bon, la prochaine fois que tu auras soif, préviens-moi avant, pas la peine de me faire la surprise au réveil. Tu devrais pouvoir tenir une semaine, non ? Le temps que je refasse mes stocks.

-Attends… Tu veux me nourrir ?

-Tu vois une autre solution ? Je ne tiens pas à ce que tu pètes un câble et que tu décimes la population de l’immeuble.

-Mais enfin… tu… tu pourrais mourir où je sais pas, tu pourrais…

-Devenir comme toi ? »

 C’est apparemment LA perspective qu’il ne voulait pas formuler.

Il me regarde, avec ses grands yeux verts d’eau, et toute sa maturité semble avoir déserté le bord : ne reste qu’un adolescent paumé, comme au premier jour, tellement perdu que même mon appartement minuscule semble trop grand pour lui.

« T’inquiète, ce serait déjà fait non ? À moins que tu ne décides de me faire boire ton propre sang, je ne risque pas grand-chose, je crois, et puis franchement, qui s’en soucie…

-Mandy. Les gens de ta famille. Non ? »

Je me raidis, suspend le geste de ma main qui remue ma pitance avec une cuillère en bois. C’était juste une formule. Je ne m’attendais pas à ce qu’il y réponde.

« Le temps qu’ils l’apprennent, je serais déjà en décomposition dans une benne à ordure. Et Mandy… elle s’en remettra. Elle n’a pas que moi.

 -Pourquoi tu es aussi cynique ?

 -Occupes-toi de ton brushing et fous-moi la paix. »

Je deviens toujours désagréable quand je veux éviter un sujet de conversation. Il n’est pas dupe, et moi non plus, mais nous faisons comme si de rien n’était, et le silence reprend ses droits. Je touille mécaniquement mes pâtes, ajoute un peu de sel, me perds dans mes pensées.

« Tu ne te souviens toujours de rien ? » je lance, pour effacer définitivement ce passage gênant, tandis qu’il s’emmêle dans une housse de couette propre.

« Juste d’un manoir dans une forêt.

-On continue les clichés.

 -Je sais, ça n’a rien d’original.

-Bah, ça prouve que les histoires ont un fond de vérité, non ?

-Sans doute.

-Mais alors… ça veut dire que t’es mort ? »

J’ai pris un ton effaré, comme l’aurait fait Mandy, en montant dans les aigus, et j’ai fait volte-face pour qu’il voit ma tête incrédule, tellement atypique qu’il finit par éclater de rire et rentre dans mon jeu.

« Et oui, je suis né en l’an 1512, je suis ton ancêtre !

-N’importe quoi, t’es qu’un gamin, pas en âge de procréer.

-Tu crois que les vampires peuvent avoir des enfants ?

-Putain, j’en sais rien. En même temps, un cadavre… ça doit faire des enfants mort-nés. Comme dans Van Hellsing.

-Ou des mecs surpuissants, genre Blade, et du coup c’est interdit. Même que y’a le conseil des anciens comme dans Underworld, et ils châtient ceux qui transgresse LA règle d’or.

-Et les loups garous, ça existe alors ? C’est vos ennemis ou vos esclaves ?

-Je sais pas. Peut-être qu’ils nous servent d’animaux domestiques.

 -Et y’a des chasseurs de vampire tu crois ?

-Peut-être, genre Buffy Summers.

 -Blade, c’est plus classe. Quand est-ce que t’as vu tous ces films bidons toi ?

-La nuit sur le câble.

-Je suis pas sûr que tes petits camarades passent leur nuit à regarder des navets sur des chaînes piratées.

-Quoi, tu ne payes pas d’abonnement ?

-Tu m’as bien regardée ?

-Et ils font quoi alors ?

-Ils CHASSENT ! »

 Et je délaisse les pâtes dans la passoire pour lui sauter dessus en rugissant. Pris par surprise, il s’effondre sur le lit en hurlant de rire.

« Un vampire chatouilleux, c’est pas un peu ridicule franchement ?

-Tais-toi ! Je suis invincible ! »

 Et sur ces sages paroles, il empoigne l’oreiller le plus proche et me l’écrase sur la face.

« Tu viens de signer ton arrêt de mort, démon !

-Je ne crains personne ! »

Et les hostilités sont lancées. Je n’ai jamais autant ri en cinq ans. Les coussins et les draps volent en tous sens, et nous jouons comme des mômes en mettant sens dessus-dessous l’appartement. Au bout d’un moment, après que ce soit joué dans mon deux-pièces le remake de la seconde guerre mondiale, nous nous effondrons sur le matelas – qui a glissé sur le sol – en soupirant, exténués. Sans doute que quelques ressorts ont cédé dans la bataille.

« C’est nul, tu n’as pas d’oreiller avec des plumes. On casse l’enchaînement des clichés, normalement, il y aurait dû avoir une avalanche de plumes blanches dans toute la pièce.

 -Désolée de ne pas être équipée pour le cinéma. »

 Cette sensation est étrange. Dérangeante. Inhabituelle. Mais ce n’est pas désagréable.

C’est juste que… retomber en enfance, rire aux éclats, se battre, cela ravive des souvenirs anciens. Et mon bon vieux sentiment de culpabilité. Mon sourire se dissout comme neige au soleil. Son visage à lui semble s’éclairer de l’intérieur quand il rit.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Tu as l’air sombre tout à coup.

-Tu n’aurais pas des dons télépathiques cachés toi par hasard ?

-Comme Edward dans Twilight ?

 -Je t’en prie, pas de blasphème dans ma demeure.

-T’es bête. »

Il me donne une tape sur l’épaule, mimant une réprimande.

 « Je ne lis pas tes pensées si c’est ce que tu veux savoir, mais je perçois tes sentiments, en quelque sorte.

 -Ah. Tu es Jasper donc.

 -Ça va, c’est pas le pire. Et toi tu es qui ? Bella ? »

Cette fois, c’est à moi de le taper avec énergie.

« Tu m’insultes ! »

Nous rions encore un peu, mais la magie du moment a disparu.

« Tu es vraiment comme Jasper. Je suis sûre que tu manipules mes sentiments.

-Pourquoi ?

-Si c’était pas le cas, je ne t’aurais jamais recueilli, et ce qui vient de se produire ne serait jamais arrivé.

-C’est inconscient alors, je t’assure. »

Je crois qu’il est blessé par mes accusations. Je lui ébouriffe les cheveux avec… affection. Je ne suis vraiment pas dans mon état normal.

« Ne t’en fait pas va. Ce n’est pas si mal.

 -Je ne suis pas comme Jasper d’abord, je ne suis même pas blond. »

Je rêve… il boude ?

« Tu es vexé ?

 -Non.

-Si t’es vexé.

-Non je te dis.

-Alors là, tu ne me feras pas croire que tu as plus de mille ans. »

Il se déride un peu. Sans que je ne me l’explique, je ne veux pas qu’il soit triste. Est-ce que c’est encore lui qui provoque cela ? Bah, au fond, qu’est-ce que ça change ? Les draps propres sentent bon la lessive du Lavomatic, il fait chaud, je me sens bien, en sécurité, apte à démarrer une conversation moins joyeuse.

 « Au fait, Ax… Puisqu’on est dans les discussions qui fâchent… qu’est-ce qu’il se passera, quand tu auras retrouvé ta mémoire ?

 -Comment ça ?

-Et bien, si on suit notre série de cliché, tu es probablement un type super important, genre un prince ou un truc du genre. Déjà, pour les besoins du scénario de film bidon, on est censés tomber amoureux, et après tu retrouves ta mémoire, et là, soit tu restes avec moi parce que tu m’aimes très fort, soit je deviens une vamp’ et on est super heureux.

-Je doute que ça se passe comme ça…

- Bah, déjà, on ne va pas tomber amoureux.

-Ça, c’est clair… »

C’est étrange que ça nous semble être une telle évidence à tous les deux. Est-ce le moment de nous séparer enfin du scénario bancal et stéréotypé de notre histoire sordide ?

« Le truc, c’est que moi, je vois les choses en beaucoup plus glauque. Genre tu redeviens le monstre insensible que tu étais avant de jouer à amour et amnésie et tu me saignes sans état d’âme.

-Ou alors je me barre sans même t’accorder un regard parce que tu n’es, en fait, qu’une humaine à mépriser, c’est ça ?

-Un truc du genre.

-Et ça te fait peur ?

-Je ne veux pas mourir. »

Nous arrivons dans une impasse. On ne peut pas prédire ce qui va arriver. Il peut bien dire ce qu’il veut maintenant, si sa vraie personnalité reprend le dessus, il n’aura peut-être plus aucune raison d’honorer les promesses qu’il pourrait me faire. Je dois sans doute me préparer à cette éventualité. Je me relève, retournant à la confection de mon repas comme si de rien était. En fait, je veux surtout être dos à lui, parce que je lâche, sans vraiment l’avoir voulu :

« Et puis je t’aime bien, Ax.

-Tu n’as pas peur que ce soit moi qui t’imposes ces sentiments ?

-Qu’est-ce que ça change ? Je le ressens comme ça, c’est tout, que ce soit artificiel ou naturel, je t’aime bien.

-Moi aussi je t’aime bien Stef’. Je suis content que ce soit toi qui m’as trouvé. »

 

Au moins me restera-t-il des souvenirs heureux si un jour il disparait de ma vie. Et peut-être que quand cessera son influence sur mon esprit, moi aussi, je me rendrais compte que cette histoire était ridicule et que je le déteste.

 

 O

 

Au bout de quelques semaines, je me suis finalement habituée à une autre présence à côté de moi. Les choses se sont mises en place naturellement, sans qu’on y pense.

 

 Je lui donne de mon sang, toutes les semaines, pour que sa soif s’apaise. Je sens bien qu’il n’en a pas assez pour être vraiment en pleine possession de ses moyens, mais je ne peux pas lui donner plus.

 

Il se sert sur mes poignets, l’un puis l’autre la semaine suivante, de sorte qu’ils ont à peine le temps de cicatriser, m’obligeant à porter des bracelets en cuir comme une jeune sataniste pratiquant la scarification. Très classe. Et puis, j’explose la facture d’électricité à toujours devoir allumer la lumière et fermer les volets – bon, je ne paie pas grand chose, mais tout de même.

 

 Le mois d’octobre vient de s’achever avec cet énième vendredi soir où il se repait d’hémoglobine au creux de l’attache de ma main. Les températures ont chuté, mon petit chauffage électrique peine à maintenir l’air ambiant à une chaleur confortable. Mais bon, j’y suis habituée, et lui n’a pas l’air de souffrir du froid – chanceux.

« Ça me fait penser à Tsubasa.

-De quoi ?

 -T’en mets partout, Axel »

Il s’essuie la bouche, toujours un peu gêné par cette situation, tandis que je bande à nouveau mon poignet meurtri tout en continuant.

 

« C’est un manga que j’ai lu. De Clamp. En fait, l’un des personnages est sur le point de mourir, et l’autre décide de le sauver en le faisant transformer en vampire par un autre type, et en devenant son garde-manger exclusif. Après, il le nourrit comme ça.

 -Je me demande si tout le monde a le même goût.

 -Tu ne veux toujours pas sortir ? »

Il secoue la tête en signe de négation. Je n’ai pas encore pu le convaincre de mettre un peu le nez dehors pendant la nuit. Il ne veut pas sortir.

Il se rappelle de certaines choses parfois, principalement des images, des visages et des lieux, mais il ne veut pas que je l’emmène voir dehors si il reconnaît quelque chose.

On dirait qu’il a peur de se souvenir. Je ne peux pas le forcer.

 « Dans Underworld aussi ils font ça. La fille elle lui file du sang parce qu’il se laisse crever.

-Le deux est passé à la télé ?

-Ouaip. Jeudi. »

Il passe toujours ses nuits devant le petit écran, et j’ai renoncé à l’en décoller. Mandy me presse de question sur son compte et est passée une ou deux fois en soirée pour l’étudier un peu. Elle me semble curieusement supportable, ces derniers temps.

Et, oh surprise, ils se sont parfaitement bien entendu, au point qu’il me demande de l’inviter plus souvent. Mon regard a été suffisamment éloquent pour qu’il abandonne l’idée.

La sonnerie de l’entrée brise le silence de la pièce, égrène des notes artificielles, un couinement insupportable qui nous fait grimacer.

 « Attends, je vais ouvrir. »

 La liste des gens qui viennent me rendre visite chez moi n’est pas spécialement étendue. En fait, elle se résume à quatre noms : Mandy, le voisin d’à côté quand il vient se plaindre du bruit, ce qui est récurrent et absolument pas relatif au niveau sonore que je peux bien émettre, le communiste du quatrième et ses tracts gênantes, et le fils du propriétaire, qui vient me porter des messages pour son père et qui utilise, je pense, ce prétexte pour me rendre visite – il craque un peu sur moi.

En tout cas, pas de surprise.

Aussi, quand j’ai ouvert ma porte d’appartement peinte en rouge – toutes les portes de l’immeuble ont une couleur différente – je n’étais pas du tout préparée à une péripétie pareille.

Un adolescent aux cheveux noirs – comme les miens – très courts, une silhouette longiligne et anguleuse – comme la mienne – et bien sûr ces putains d’yeux bleus, présentement écarquillés de surprise – comme les miens – et qui commencent doucement à s’embuer de larmes – pas comme les miens par contre.

Deux têtes de piques de chaque côté de la lèvre inférieur – quand est-ce que cette petite nature a bien pu se faire percer ? Des fringues trop grandes, un sac à dos usé pendu sur une épaule, un sac de voyage dans l’autre main.

Revenu dans ma vie de manière aussi improbable qu’Axel y est entré.

« Stef’… »

Il me saute dans les bras avant que je n’ai pu esquisser un geste, je ne sais pas vraiment si il pleure ou si il rit, ou si il fait les deux.

« Tiphaine… tu… »

Les questions se bousculent et débordent mais je suis incapable d’en formuler une seule. Je serre dans mes bras, après cinq ans de séparation, le plus jeune de mes frères.

 

 

A suivre...

Par Absynthe - Publié dans : Un Vampire? Non merci! Par Inrainbowz - Communauté : Des Fantasmes par la Langue
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Jeudi 2 décembre 4 02 /12 /Déc 20:23

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Bonsoir!

Comme murmuré depuis quelques temps sur les pages des Pensées d'Absynthe, j'entame la traduction de Broken Wings, fiction au succès ENORME sur fictionpress.

1628 commentaires! Dont un de moi en un anglais tremblotant.

Pour celles qui connaissent la différence entre fictionpress et fanfiction, 1630 commentaires, pour une fic sur fictionpress, c'est limite LA fic du site. Autant sur ff.net on trouve quelques centaines de fics à 2000 commentaires, autant sur fictionpress même les fics les meilleures passent rarement la barre des cinq cent.

Alors non, pas de grande littérature, ni de romance torturée {quoi que...} dans cette histoire. Ici c'est chaud, c'est fantasy, c'est terriiiiblement gay. Et on adore. Du moins MOI j'adore. Je l'ai lue quatre fois, j'ai aimé à chaque fois. Après je me dis, peut-être que c'est le fait de ne pas avoir tout compris qui m'a fait aimer à ce point, vu que ce que je ne pigeais pas, je le remplaçais par ce que j'avais envie de lire. Bref.

Pas pour ce chapitre mais à partir du troisième -que j'ai déjà traduit, soit dit en passant- ça va virer... vulgaire je dirais. Comment expliquer? Cock=queue en anglais. Sauf que "cock" est vachement plus entré dans les moeurs que "queue" en france. Ici on a Queue, bite, zizi. Autant dire qu'on a absolument pas envie d'écrire l'un des trois. Voilà, donc il y aura des "queues" des "couilles" aussi, parce qu'il est écrit "balls" qu'on peut traduire par testicules, mais autant faire une leçon d'anatomie, ou encore valseuses, mais c'est antisexe, et PIRE les roubignoles... QUI est le con à avoir inventé ça? Et puis littéralement "boules" ça fait très ado de quatorze ans.

Voilà. Je m'arrête là.

C'est une fiction à 79 chapitres absolument géniaux qu'on ne voit pas passer.

 

Avant d'entrer dans le vif du sujet, merci à celles qui ont déjà cliqué sur Akayume ou un truc dans le même genre, bref le nouveau lien à droite. Pour celles qui ne l'ont pas encore fait, cliquez, et votez pour moi, ça me ferait franchement plaisir, et c'est juste deux clics, qui vous offrent même le droit de survoler des centaines de sites et forums rpg, oui surtout RPG, vous avez raisons les filles du chat.. Désolée =S.

 

Ah, et aussi, Pensées d'Absynthe a une page Facebook, pour la bande d'andouilles de résistantes qui ont un souci avec la newsletter, je publirais des news sur ce profil:

 

Pensées d'Absynthe

 

Pendant qu'on y est, voici la page de Katica Locke

 

Son site

 

Son compte Fictionpress

 

Voilà!

 

Il se peut que ce chapitre ne reste pas publié longtemps ici, étant une bille en anglais, j'ai l'autorisation de traduire l'histoire, mais aucune idée d'OU. Ici? Sur son compte? Sur mon compte fictionpress? Bref. Bonheur ^^. Le dialogue, c'est la vie qu'ils disent.

 

A présent, le chapitre!

 

Titre: Broken Wings

Auteur: Katica Locke

Traductrice: Absynthe

Etat: Terminée, 79 chapitres.

Résumé: Jakil LeMae arrive à l'université d'Alyrrawood, la prestigieuse école pour mages, créatures garous, vampires et faeries. Fantasy homoérotique.

 

 

 

Chapitre un : Démarré le 27/11/10 à 23h07. Fini à 00h54

 

Froid et moite, le brouillard entourait Jak alors qu’il se tenait au niveau du bastingage, ses mains agrippant l’acier rouillé tandis qu’il prenait de longues et lentes inspirations, combattant l’envie de vomir à nouveau. Il avait déjà dégobillé six fois depuis leur départ du port de la ville de Braevern Ry Maas quatre heures plus tôt.

Ce n’était pas surprenant –il était un mage de Terre après tout- mais c’était ennuyeux et désagréable.  Au moins il n’était pas le seul.

Il recula lorsqu’un jeune homme aux cheveux rouge vif se rua sur la balustrade pour rendre son déjeuner aux eaux sombres et tourbillonnantes. Jak eut un haut le cœur et s’éloigna, allant presque jusqu’à une coursive réservée au personnel de bord.

« Encore combien de temps ? » Demanda Jak.

« Nous approchons des quais à présent, monsieur » répondit l’homme alors qu’il s’éloignait.

Jak ferma les yeux.

« Merci Maele » soupira il, en se dirigeant vers les escaliers.  Le pont inférieur grouillait d’étudiants, la plupart des premières années, comme lui, mais il vit quelques visages qui devaient appartenir aux classes supérieures. Se frayant un passage à travers la foule animée, il passa devant plusieurs Faeries, autant de Sidhes que de Feys. Ils étaient faciles à reconnaitre, avec leurs magnifiques visages inhumains,  aux traits fins et aux yeux et cheveux aux couleurs inhabituelles.

Les mages et les hommes garous étaient un peu plus durs à différencier, tous deux basiquement humains. Parfois les garous avaient des cicatrices, des traces de morsures sur leurs mains et bras, mais la plupart étaient bien plus discrètes. Les mages portaient souvent des charmes autour de leur cou ou dans leurs cheveux, faits d’os et de pierres, de bois taillé et de coquillages. Jak avait un pendentif de magnétite taillée autour de son cou, un cadeau de sa mère, sur lequel étaient inscrites des runes de soins et de protection. Il pouvait en sentir le poids glacé contre son torse, et il soupira. L’université d’Alyrrawood  était terriblement éloignée des environs de Rosevale.

Jak se dirigea finalement vers l’avant du large et imposant paquebot, et s’immobilisa face au pont de débarquement,  observant le quai sombre et humide sortir du brouillard. Les trois courts coups de cor du ferry firent vibrer ses os, mais le brouillard parut absorber le vacarme, les laissant prisonniers d’un cocon de silence. Jak frissonna et resserra sa veste autour de lui.

« Tu te sens mieux ? » Jak lança un regard vers le jeune homme qui avait parlé. Il avait une apparence banale pour un faerie, une peau noire charbonneuse, des cheveux argentés, et des yeux du bleu brillant d’un profond lac glacé. Il sourit avec hésitation. « Je t’ai vu être malade sur le pont supérieur ».

« Ouai, j’aime juste… Pas les bateaux, » répondit Jak, se retournant vers la balustrade. Le quai se rapprochait lentement.

« Moi non plus », dit le faerie, s’appuyant sur le bastingage à ses côtés. « Je m’appelle Izeri Auve, en passant ». Il lui tendit la main.

« Jakil LeMae » répondit Jak en la serrant. « Tu es… Un Fey ? »

Izeri acquiesça.

« Ruith fey en fait, un faerie du temps. »

« Vraiment ? » s’exclama Jak avec un rire. « Y-a-t’il une chance pour que tu fasses quelque chose pour ce brouillard ? »

« Si seulement je le pouvais », répondit Izeri, jetant un regard au rideau blanc. « Mon glamour se manifeste étrangement ces dernières années. C’est pour ça que j’ai attendu avec impatience de commencer la fac. Je suis en météorologie. Et toi ? »

« J’ai pas encore choisi », répondit Jak. « Je pensais à la pré-med, mais j’ai entendu dire que le programme était franchement dur. »

« J’ai un cousin qui s’y est essayé. Il s’est crevé à la tache et a quand même raté son année. » Izeri lui jeta un regard. « Tu es un loup garou hein ?

Jak secoua la tête.

« Mage de Terre »

« Oh. Ca explique tout le passage gerbe » rit Izeri. « Alors d’où vient cette cicatrice ? »

« Le chien de mon oncle » répondit Jak, passant ses doigts d’un geste absent sur le dos de sa main. « Il était entrainé à garder la grange et je me suis trop approché. Je n’avais que huit ans. Ce fut la première fois que ma magie se manifesta : elle enterra le fichu chien vivant sous trois pieds de terre.  Le temps qu’ils creusent jusqu’à la bête, elle avait suffoqué. »

« C’est dingue » fit Izeri. «Et t’avais que huit ans ? Mec… J’en avais quatre de plus la première fois que la mienne fit quoi que ce soit. Je… »Il rit à nouveau. « J’ai fait pleuvoir sur la fête kai’lao de ma sœur –c’est une sorte de fête d’anniversaire, sauf que c’en est pas une » Il ricana. « J’étais jaloux qu’elle ait tous les cadeaux. »

Jak pouffa.

« Une fois j’ai… »

« Excusez-moi messieurs » Jak se recula alors qu’un matelot se glissa entre eux et défit les attaches du portillon. Le ferry fut parcouru d’une secousse et tangua légèrement. Jak plaqua une main sur sa bouche et prit plusieurs longues inspirations par le nez, attendant que son ventre décide s’il allait vomir à nouveau ou non. Le matelot s’élança du portillon et sauta les trois pieds l’éloignant du quai, fixant ensuite les lignes de sécurité, et faisant glisser une large planche à travers l’espace vide séparant le quai du bateau.

« Tous à terre ! » il appela, et Jak se précipita en avant, sentant la présence de la foule dans son dos. La passerelle tangua à son passage mais le quai était sûr, même si un peu glissant.

De ses pas courts et pressés, Jak s’éloigna du ferry pour retrouver la bonne, solide, merveilleuse terre, fraiche sous ses paumes alors qu’il les pressait sur l’herbe piétinée. Fermant les yeux il murmura une prière de remerciements et se redressa, frottant ses mains l’une contre l’autre alors qu’il observait les autres étudiants débarquer du bateau. Ils se tenaient là sur le quai, les faeries et peuple garous se séparant naturellement en petits groupes de leur propre genre, parlant et riant tandis qu’ils attendaient que leurs bagages soient extraits des cales. Les mages, suspicieux et solitaires comme la nature les avait faits, attendant à l’écart, s’observant les uns les autres.

Un à un, les malles variées, sacs de voyages, cartons et valises furent déchargés sur le quai, un flot continu d’étudiants circulant devait lui, puis montaient la pente douce et disparaissaient dans le brouillard. Il vit Izeri passer, un sac bombé sur l’épaule en compagnie de deux autres faeries, l’un aussi pâle que le brouillard avec des yeux et des cheveux bleus, l’autre avec une couleur d’un bronze sombre, des yeux ambrés et des cheveux d’un mélange d’orange et or. Izeri lui fit un signe de la main et ils furent partis.

Passant d’un air absent ses doigts sur le pendentif de magnétite suspendu à son cou, Jak quitta à son tour le quai, portant sa valise de cuir –celle de son père-.  S’inscrire à l’université d’Alyrrawood avait été SON idée. Jak aurait préféré rester plus près de chez lui –dans la même galaxie au moins- mais son père avait insisté. Alyrrawood était la meilleure université de tout monde connu, et aucun LeMae n’avait jamais obtenu autre chose que le meilleur.

Suivant les autres, Jak gravit la colline, suivant un large chemin de gravier. Le brouillard laissait place aux sombres formes indistinctes de buissons et d’arbres, humides et couverts de rosée glacée tombant des branches basses. Personne ne parlait. Le seul bruit que l’on entendait était le crissement du gravier sous leurs pieds, assourdi par le brouillard épais et impénétrable. Frissonnant légèrement, Jak changea sa lourde valise de main, et souffla sur ses doigts raidis et glacés, avant de les glisser dans sa poche. Maintenant il savait pourquoi le prospectus d’orientation conseillait d’emmener des vêtements chauds.

Après une bonne demi-heure de marche, Jak commençait à se demander s’il ne s’était pas légèrement trompé de chemin à un moment donné. Il fit une pause sous l’envergure des branches d’un grand cèdre et tendit l’oreille pour entendre le bruit des autres étudiants, mais seul le seul son dans la brume était un grondement sourd qu’il connaissait bien. La maison ancestrale des LeMae siégeait depuis cent vingt ans en haut d’une falaise surmontant l’orageux et sauvage Ocean de Caterin. Nulle part dans le manoir on pouvait échapper à ce roulement des vagues s’écrasant sans cesse contre les rochers. Oui, il connaissait très bien ce son. Il était près de la plage, et pas du tout là ou il était censé être.

 

Par Absynthe - Publié dans : Broken Wings, de Katica Locke. New! - Communauté : textes érotiques
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