Mardi 22 juin 2 22 /06 /Juin 23:00

 

Mesdames, mesdemoiselles, mes... mesdames.

Voici la première grande courageuse à oser envoyer le début de son histoire en réponse à l'un de mes défis: J'appelle Deadly à la barre, avec une histoire qui se déroule au Pérou.

Peut-être que la lire vous motivera à l'imiter, dans tous les cas, je suis sûre que vous allez apprécier.

Ceci est un prologue, et j'espère que vous l'encouragerez à écrire la suite rapidement grâce à vos commentaires!

Comme dit dans l'article d'explication des défis, je présente un minimum l'auteur:

Deadly est une (très) charmante jeune demoiselle de la région parisienne, aux magnifiques cheveux rouges et à la voix rauque ensorcelante. Elle est le genre de passionnée de littérature capable de lire un bouquin de type napoléonien futuriste sans rechigner, à aller au salon du livre, et à en resortir avec le sourire.

Ayant débuté à écrire dès le primaire (comme pour le salon du livre, on peut pas en dire autant), elle s'est réellement mise à l'écriture dès son entrée au lycée, et nous a fait l'honneur d'ouvrir son site de fictions yaoi en Août 2008.

 Depuis, elle a achevé une première fiction (elle..): Troublante Provocation, commencé une séquelle: Les Ombres de Minuit, s'acharne (l'auteur dit à l'instant ou j'écris qu'elle lui "sort par tous les pores") à achever Cours Particuliers, et poursuit tranquillement Galères et Médiators.

Bref, après la lecture de ce prologue, je vous conseille TRES vivement d'aller lire ses autres histoires, et de la motiver à les continuer rapidement (vous me rendriez service, parce que j'aimerai beaucoup lire la suite des cours particuliers et de galères et médiators.)

Voici le lien de son blog, mettez le en favoris, ne le perdez pas, c'est une valeur sûre.

Deadly

 

 

 

 

 

Prologue. 

 

-Bonjour.

Le jeune homme leva les yeux de la vieille couverture élimée sur laquelle il était avachi, détournant son attention du point invisible qu’il fixait depuis un moment, et jeta un coup d’œil à l’homme devant lui. Grand. Pour autant qu'il puisse en juger étant assis sur la chaussée. Néanmoins, à vue d’œil il semblait dépasser de loin la taille standard du péruvien moyen. Il n’avait d’ailleurs rien d’un latino, hormis ses longs cheveux noirs qui contrastaient violemment avec sa peau trop blanche et ses yeux trop clairs pour être originaire d’Amérique du sud. Bien habillé. Ca, pas besoin de se lever pour le remarquer. Le jeune homme baissa les yeux vers le chapeau haut de forme retourné à ses pieds dans lequel trois pauvres pièces se battaient en duel.

-Joyeux noël monsieur, répondit-il d'une voix morne. Vous n'auriez pas quelques pièces pour acheter une boite à mon chien par hasard ?

Il glissa une main dans les longs poils de Gaya d'un geste affectueux et leva la tête pour fixer l'inconnu. Ce n'était pas vraiment son chien en réalité. Mais Natalia avait disparu. Il l'appelait NeuNeu car elle était quelque peu limitée... Plus que les autres en fait. Et les autres l'appelaient NoeudNoeud car elle était jolie et s'en servait pour s'en sortir. Faut croire qu'à force de s'en servir elle a disparu dans la nature, ne laissant que son chien et son parfum de vin blanc bon marché derrière elle.

L'inconnu balaya sa demande d'un mouvement vague du poignet et s'accroupit devant lui dans un mouvement si souple qu'il en devint étrange.

-Je cherche un modèle pour des photos. Ça t'intéresse ? Tu ne seras pas payé mais tant que j'aurais besoin de toi je te nourrirai et te logerai. Alors ?

Le jeune homme le considéra quelques secondes en silence. Observant son visage derrière ses longs cils noirs.

-C’est quoi le piège ?

-Il n’y en a pas.

N’était-ce pas trop simple pour être crédible ? Personne ne proposait ce genre de services en échange de seulement quelques photos. Encore un européen plein aux as qui venait mettre sa fortune sous le nez de la misère. Qu’il le garde son fric. Il n’avait pas l’intention de le côtoyer. Il était très bien où il était. Il avait au moins un toit au dessus de sa tête même si celui-ci n’était pas ce qu’on pouvait qualifier d’onéreux. Au contraire même.

-Non merci. Je suis très bien où je suis.

L’inconnu se releva avec une grâce féline et le toisa d’un regard sceptique.

-Tu es sûr ? Je te laisse quand même réfléchir. Tu auras peut-être envie de prendre une bonne douche chaude…

Le jeune homme le vit fouiller dans ses poches avant de s’accroupir de nouveau devant lui. Il lui tendit un petit bout rectangulaire de bristol blanc.

-Si tu changes d’avis.

 

L’inconnu se releva gracieusement, fit glisser ses longs cheveux noirs derrière son épaule, dans un geste si naturel qu’on le devinait machinal et habituel, et s’éloigna. Andrès le vit disparaître au bout de la rue derrière la grande fontaine de bronze qui trônait au centre de la Plaza de Armas. Il disparut aussi rapidement qu’il était apparu.

 

 

Andrès passa son bras sur son front pour éponger la sueur qui y goutait. Le mois de décembre était toujours le plus chaud de l’année même si l’on ne pouvait pas dire qu’il puisse faire froid à Lima. Au mois de juillet, en plein cœur de l’hiver, le thermomètre descendait rarement au-dessous de dix degrés.

 

 Le jeune homme observa un instant la carte de l’inconnu. Dante Di Venturelli, un numéro de téléphone et une adresse dans le quartier de San Isidro (ndla : Un des quartiers les plus « aisés » de Lima). Dante ? Un italien ? Il n’avait pourtant aucun accent et son espagnol était parfait.

La nuit commençait à tomber et les gens se faisaient rares même dans le centre historique. Une nuit de noël en même temps… Ils avaient autre chose à faire que de trainer dans les rues.

 

 Andrès se leva, ramassa son chapeau, glissa ses doigts dans le fond et récupéra les quelques pièces qui s’y trouvaient pour les mettre dans sa poche. Dix soles (ndla : à peu près 2€). Il pourrait au moins acheter quelque chose à grignoter avant de rentrer.

 

En passant près d’une poubelle il en profita pour y jeter la carte de visite de l’inconnu. Il ne risquait pas de le rappeler de toute façon. Premièrement parce qu’il n’en avait pas envie, et deuxièmement parce que le téléphone était un luxe qu’il ne pouvait définitivement pas se permettre.

 

 

 

 A suivre...

Par Absynthe - Publié dans : Sensitiv' Photograph' par Deadly - Communauté : Auteurs Sadiques
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Samedi 25 septembre 6 25 /09 /Sep 20:20

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Bonjour tout le monde, non je {Absynthe) ne suis pas morte, je vous raconterai mes {put*** de grosses) mésaventures dans les DNAS d'ici quelques minutes!

 

Aujourd'hui et pour votre grand plaisir, le premier chapitre de Sensitiv' Photograph' version Deadly!

Rappelons que son blog se trouve par... ICI et qu'il mérite un paquet de visites et d'encouragements.

 

Pour cet article, l'auteur nous fait savoir qu'il s'agit en grande partie d'un chapitre d'introduction au quotidien d'Andrès, juste avant d'attaquer l'intrigue réelle. Aussi, pour les quelques impatientes, mordez vous les doigts encore un peu, l'action arrive au chapitre prochain!

 

Mordez pas trop fort non plus parce que soit dit en passant, vous allez être sur votre faim, vu que la qualité de l'écriture est EXTREMEMENT appréciable, et on crève d'envie de secouer notre chère Deadly comme un prunier quand on arrive à la fin de ce chapitre beaucoup trop court. Tout est dit en finesse, il n'y a pas d'exagération, le paragraphe sur le ciel m'a fait rêver. Le quotidien du personnage est tellement différent {sans tomber dans le pathétique) de ce que je lis en ce moment que c'est franchement rafraichissant.

 

Bref. Merci Deadly!

A quand la suite?

 

ps: Pour les illus' j'ai tapé Barriadas sur google et j'ai pris les photos les moins moches {et forcément, pour moi, "moins moche" rime avec "moins récentes" donc...} si c'est pas assez illustratif et réaliste vous avez droit de vous en prendre à... Heu... Tiens, à la prochaine personne qui passe le pas de votre porte. Allez, bisous bien dégueus <3

 

 

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Chapitre 1

Andrès avait fini chez Maria, qui lui avait gentiment préparé un plat à base de pommes de terre et de riz en échange de cinq soles. Ça n’était pas franchement copieux mais, pour ce prix là, il ne fallait pas trop en demander non plus. Ça avait au moins eu le mérite de lui emplir le ventre pour la nuit. Et pour le même prix, il lui arrivait parfois de lui offrir une douche en plus.

Maria habitait une petite maison en périphérie de la capitale, ce qui était pratique pour lui qui créchait dans un château de carte en tôles gondolées pas très loin de là. C’était une petite maison rose pâle, plutôt isolée mais très chaleureuse. Il aimait bien y passer du temps, ça lui donnait l’impression pendant quelques secondes qu’il avait un « chez lui » si l’on peut dire.  Elle recevait assez souvent ses petits-enfants, ce qui donnait de la vie à ce véritable cocon. Peut-être un peu trop d’ailleurs. Le jeune homme n’était pas vraiment habitué aux enfants. Encore moins aux enfants bruyants. Le calme avait ses vertus. Et il aimait ces vertus.

Ce soir-là, il rentra « chez lui » d’autant plus épuisé. Il n’avait pas fait grand-chose de sa journée mais ressentait la fatigue de s’être levé aux aurores. Comme presque chaque jour d’ailleurs. Les alentours de son squat étaient pratiquement dénués de vie. Humaine ou végétale. Il y avait bien quelques plantes disséminées ici et là mais rien de bien concret.

C’était assez incroyable de voir le changement énorme entre la ville et sa périphérie. Lima avec ses nombreux bâtiments, ses rues bondées – surtout par les taxis, soit dit entre nous – sa population plus ou moins grouillante et la bordure extérieure pratiquement morte.

Mais quelqu’un ne devait pas vivre bien loin, l’espèce de mini ferme de l’autre côté de la rue était une preuve tangible non ? Les quelques lapins et poules qui s’y trouvaient  ne se nourrissaient pas tout seuls, n’est-ce pas ? A vrai dire, Andrès n’avait encore jamais vu personne s’en occuper depuis deux mois qu’il était là. Et pourtant, les bestioles étaient encore en vie. Peut-être quelqu’un du petit regroupement qu’il voyait à plus de cinq cent mètres environ ? La présence d’animaux à cet endroit s’expliquait sans doute par la présence, plutôt étonnante, d’un point d’eau implanté au beau milieu de nulle part…

Le jeune homme s’était installé là, tout seul, quelques mois auparavant, deux pour être exact, et n’avait pas osé, ni trouvé le temps d’aller frapper à leurs portes. Ces gens s’étaient constitué une sorte de petit village entre eux, il se serait senti de trop. Personne n’était venu le voir non plus. Mais qui aurait pu penser de lui-même que quelqu’un s’était installé dans cet amas de ferraille en face de chez eux ? Il fallait dire qu’il n’était pas souvent là. Le matin il décampait avant que le soleil ne se lève et le soir il rentrait à la nuit tombée.

Andrès observa le ciel. Grisâtre-orangé. L’espèce de lueur claire de pollution animait des ombres qui se déhanchaient sur sol dans un mouvement sinistre. Les branches décharnées des arbres rappelaient de longues mains fines aux ongles acérés qui grattaient sournoisement le toit de son abri. Glauque. C’était le mot. Et il se ressentait dans toute l’atmosphère de cette nuit sans lune. Il détourna le regard et pénétra dans ce qui lui servait d’habitation par une petite ouverture sur le côté. Il tenait quand même debout à l’intérieur. Bon… c’était vrai qu’il n’était pas très grand… Mais la cabane n’était pas si petite que ça ? Tout était relatif.

La faible lumière qui suintait à travers toutes les ouvertures de son taudis lui permettait quand même de voir où il mettait les pieds – même s’il n’y avait pas énormément de chance pour qu’il marche sur quoique ce soit…

Il s’était constitué un lit dans un coin avec tout ce qu’il avait pu trouver, vieux vêtements, bouts de tissus… Maria lui avait même offert une couverture. Andrès s’allongea sur sa couche improvisée en soupirant. Ce n’était pas ce qu’il y avait de plus confortable mais il ne pouvait pas faire mieux. Gaya vint se blottir contre lui, il mourrait déjà de chaud. Il ne dit rien. Elle avait besoin d’affection, lui de réconfort. Ils s’endormirent rapidement, épuisés.

La journée du lendemain ne serait pas de tout repos non plus…

 

 

 

*      *      *

 

 

Les cris du coq retentirent violemment à ses oreilles, ce qui signifiait que le soleil se levait tout juste mais qui eut surtout pour effet de le réveiller en sursaut.

Andrès se frotta les yeux en faisant une sorte de moue boudeuse. Sans doute inconsciente.

Il roula lentement sur le dos en s’étirant et resta quelques secondes immobile à fixer les ombres qui dansaient au plafond. Le soleil n’était pas encore levé et la lumière qui filtrait à travers les jointures des tôles ne suffisaient pas à dissiper la pénombre qui régnait dans la petite pièce.

                Le jeune homme se leva en époussetant son jean, seul vestige de vêtement qui lui restait, hormis un pantalon de toile noire et deux tee-shirts dont l’état laissait à désirer. Gaya le regardait attentivement, scrutant chacun de ses gestes sans bouger. Il lui sourit et lui caressa furtivement la tête avant de se pencher sur le petit sac à dos qu’il avait. Il en sortit le seul tee-shirt propre qui lui restait – autant dire le second qu’il possédait – et l’enfila sur son torse frêle. Il avait du boulot qui l'attendait. Il devait être aux alentours de 4h, la journée allait être longue...

                Il parcouru rapidement les quelques quatre ou cinq kilomètres qui le séparaient de la bordure plus « civilisée » de la ville ou il put attraper un combi (ndla : petit bus qui parcoure la capitale pour 1 sol et qui vous laisse ou vous le désirez sur son parcours) pour se rendre à Gamarra (ndla : quartier très commerçant de la ville mais aussi très dangereux, connu pour ses nombreux magasins de vêtements surtout). Le paysage défilait sous ses yeux endormis tandis que Gaya bavait sur son jean plus ou moins propre. Ils n'avaient encore rien mangé ni l'un ni l'autre mais Andrès ne se faisait pas de soucis, ici les chiens trouvaient toujours quelque chose à se mettre sous la dent, et lui… eh bien, il pourrait toujours acheter un petit quelque chose avec sa rémunération du matin. Les commercants avaient toujours besoin d'une aide pour installer leurs stands avant l'arrivée des clients, le jeune homme y allait donc tous les matins depuis qu'il était à Lima et gagnait entre 5 et 6 soles (ndla : environ 1,50€) par stand. La plupart de nourriture, des spécialités du pays. Ce n'était pas très passionnant en soi mais ça lui permettait de gagner un peu d'argent. Ce qui n'était pas négligeable au vu de sa situation.

                En général, après sa matinée à monter des stands, Andrès filait à l'aéroport. C'était un bon plan pour gagner un peu plus. Guider les touristes, leur trouver un taxi, les aider à porter leurs bagages pouvait également être enrichissant. En discutant avec des gens de tous horizons il apprenait plein de choses et, en sympathisant avec eux, il avait souvent droit à un plus gros pourboire. Dans sa journée type, après 17h il se rendait directement à la Plaza de Armas de la capitale. Les gens commencaient à affluer vers les 18h mais il avait le temps de grignoter quelque chose avant de s'installer à son endroit habituel. On était au lendemain de noël et, d'après ce qu'il savait, dans un pays aussi catholique, les gens avaient tendance à être un peu plus généreux que les autres jours. A voir. Les salaires n'étaient pas mirobolants non plus.

Il s'acheta un vulgaire sandwich aux légumes, cela ne l'enchantait pas énormément mais ce n'était pas comme s'il avait le choix, la viande était bien trop chère pour lui. Après son rapide repas, il resta deux heures à la Plaza de Armas avant de filer à Miraflores, qui était un quartier beaucoup plus animé la nuit.

Ce soir-là, il récolta 20 soles (ndla : 5€), le double de ce qu'il pouvait espérer ordinairement. Il rentra chez lui vers les alentours de minuit et se coucha aussitôt. C'était la fin d'une journée, identique, ou presque, à celle du lendemain...

 

 

A Suivre...

Par Absynthe - Publié dans : Sensitiv' Photograph' par Deadly - Communauté : Lawful Drug
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Lundi 27 septembre 1 27 /09 /Sep 16:56

Défi n°4 Emocore et Paysanneries

 

 

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Consignes: Poursuivez cette histoire à partir du premier chapitre publié ci dessous.

1. Bien que le jeune homme vienne de sortir d'un centre de désintox, merci de ne pas me faire le cliché du jeune suicidaire qui se shoote comme il peut, c'est bon, on a compris. Là il vient d'en sortir, il est content d'en être sorti, il a pas l'intention de replonger.

2. Bien qu'il soit POUR L'INSTANT Emo, ce n'est pas une apologie de l'emo attitude, au contraire, le but de l'histoire est de l'en faire sortir. Non soyons sérieux, c'est mignon à quinze ans. Après ça craint. Alors au contraire, faites de l'humour, ne le ridiculisez pas non plus, mais montrez à quel point son style est emmerdant pour lui à la campagne. A quel point les vieux à la terrasse avec leur verre de pastis se demandent d'ou il sort, et à quel point Lucien ne sait plus ou se foutre quand il l'embarque au marché pour vendre ses fromages. {Là on sait que c'est ridicule, mais Lucien adore ça, et il devra faire gouter ses petits chèvres frais à Mathéo à un moment ou à un autre, et lorsque Math les rabaissera, il sera touché, parce que c'est sa vie. Etc.}

3. Ce n'est pas non plus une histoire ayant pour but de "faire rentrer le vilain emo dans les normes". Lucien est sacrément à la masse aussi, c'est un plouc, très beau, mais très plouc. Bref, soyez drôles.

4. Faites nous rêver, faites nous vivre la campagne, les heures torse nu sous le soleil, le sexy chapeau de cow boy, le lac pas loin à cheval, blablabla.

 

 

Ah, je ne suis Aaaabsolument pas convaincue de mon texte, je le trouve pour ainsi dire assez mauvais même si l'idée principale m'enchante. Donc si vous avez besoin de le modifier pour commencer votre histoire, allez y. Bon, si vous souhaitez simplement virer un petit détail, pas la peine de refaire subir aux lectrices le chapitre entier. Mettez une petite note pour dire que en fait ça serait pas tout à fait comme ça. Blablabla.

 

Chapitre un: L'Imo.

Lucien passa la quatrième d'un mouvement brusque du poignet, faisant hurler sa boite de vitesse et bondir sa Jeep Willys 1942 avant de s'engager sur la départementale à toute allure.

Sur le vieux siège à sa droite, trois boites de médicaments divers, plusieurs sets de seringues stérilisées et une paire de clefs qu'il n'avait pas souvenir d'avoir emmené valdinguaient joyeusement de gauche à droite au fur et à mesure qu'il prenait les virages de plus en plus serrés usant à tord et à travers du frein à main pour redresser la carcasse du vieux 4x4.

Au coin de ses lèvres serrées, un mégot éteint depuis des lustres, malmené par son stress et sa hâte d'atteindre le Domaine du Lac, son chez-lui, et celui d'une cinquantaine de bestiaux, dont deux malades à en crever.

Mais pour l'instant il en était encore loin. Il lui restait près de trente kilomètres à parcourir. Quelle idée de s'être installé aussi loin du monde civilisé.

A travers le pare brise, ses yeux embrassaient le paysage en pleine mue. De plaine le relief passait à vallons, et passerait très vite à côtes montagnardes.

De sa main gauche, Lucien tourna vivement la manivelle de la fenêtre, et profita d'une ligne droite pour tourner la tête et cracher le reste de sa cigarette abîmée, ses cheveux blonds s'agitant autour de son visage, secoués par le vent glacial occasionné.

Il remonta la vitre du plat de la main, la manivelle ne marchant plus que dans un sens, et plaça son pied sur le frein. La route reprenait ses virages et il devait ralentir. Un œil au cadran lui indiqua qu'il roulait à cent vingt au lieu de 90. Voire 70, il ne savait plus.

De toute manière la jeep n'irait pas plus vite à son âge.

Il négocia l'entrée du virage à angle droit à un peu moins de 85, et écouta les pneus crisser sur l'asphalte en grinçant des dents.

Quelques secondes passèrent et il traversa un village à plein régime, ne pensant pas un instant à ralentir par sécurité pour les gosses. N'ont qu'à rester chez eux de toute manière.

Mais alors qu'il ne restait que deux maisons à dépasser pour en sortir, Lucien aperçut du coin de l'œil les ennuis débouler dans les teintes bleu blanc rouge et de marque peugeot.

Il se mordit la lèvre et appuya un peu plus sur l'accélérateur. Jamais il n'aurait le temps de s'arrêter, expliquer pourquoi il se permettait d'enfreindre les lois et de conduire dangereusement et arriver à la ferme avant la mort de la génisse et de sa mère.

Surtout que ces policiers n'auraient que faire de la mort de simple bétail. Sauf que non. Pour Lucien, ce n'était pas du simple bétail, c'était des êtres vivants. Et eux comme tous les autres avaient droit à des soins.

Un coup d'œil dans le rétroviseur lui apprit que le gyrophare était mis en marche, et quelques secondes après, la sirène se mit à hurler dans la campagne, survolant les vallons et collines.

Il voyait le copilote agiter les mains dans tous les sens alors qu'il se déplaçait de droite à gauche sur la route pour les empêcher de le doubler et de l'arrêter. Pauvre petit poulet en colère.

Leur voiture était nettement plus puissante et rapide, mais sur ces routes ce qui importait c'était la connaissance des sols, et le talent du conducteur. Or le blond au volant de sa jeep connaissait le moindre virage comme s'il l'avait lui-même tracé.

Le moteur de la Peugeot hurlait à chaque seconde et collait au maximum le vieux 4x4. Un instant il crut qu'ils allaient l'envoyer dans un fossé par désespoir, mais crispant ses mains sur le volant recouvert de cuir, il remit sa voiture sur la route, faisant une queue de poisson des plus traîtres à ses poursuivants.

Un soupir de soulagement le gagna alors qu'il apercevait un bosquet d'acacias bourgeonnants, il arrivait dans Son monde. Le pied des Pyrénées.

Il se permit un sourire et fit un salut militaire aux bleus dans le rétroviseur alors qu'il rétrogradait et prenait un virage au frein à main, avant de ré-accélérer et de semer la voiture de police dans les nombreux tournants de la région, ne leur laissant pour compagnie qu'un nuage de poussière et leur rage de l'avoir perdu.

OoOoO

Lucien pénétra dans le commissariat, s'appuyant sur sa canne à tête d'ébène taillé alors qu'il boitillait vers l'accueil.

-Bonjour, lança-il tranquillement en s'accoudant sur le rebord de plastique bleu marine.

Un tout jeune homme au visage lunaire et aux cheveux coupés à ras lui jeta un coup d'œil rapide, et leva la main en un signe indistinct et plutôt trivial, lui faisant signe de patienter pendant qu'il finissait sa conversation téléphonique.

Le blond détailla ce visage, se demandant ce qu'il ferait s'il avait une face aussi peu expressive et aussi banale… Un énorme tatouage pour compenser sans doute…

Il se retourna pour contempler le reste de la pièce. C'était sobre. Un peu trop. Il ricana doucement en posant les yeux sur les plantes en plastique qui meublaient les coins.

Cela faisait une semaine qu'il avait semé les policiers qui l'avaient pris en chasse.

Ses bêtes étaient sauvées, c'était l'important. Mais deux trois habitants des villages proches étaient venus l'avertir que sa voiture avait été signalée, et qu'il était recherché par la police.

C'était peut-être naïf de sa part, ou alors venu d'un amour trop grand pour sa Jeep pour la jeter au fond d'un lac afin de s'en débarrasser et de ne rien risquer, mais il était venu de son plein gré au poste.

Devoir de citoyen qu'on dit.

C'était aussi pour éviter que les flics viennent d'eux même fouiner dans sa ferme, et qu'ils arrêtent d'importuner tout le voisinage des montagnes avec leurs questions idiotes auxquels ils répondaient « Jamais vu m'sieur l'agent, nope, s'pas d'chez nous ça, un touriste j'crois ben. ».

Alors pour changer il avait revêtu une chemise propre, -abîmée, mais propre-, un jean sans trou, et une paire de tongs pas trop utilisée, et se présentait là pour savoir combien de points en moins il devait avoir.

-Vous êtes là pour quoi?

La voix fluette du petit bleu le fit se retourner, et il sourcilla devant son impolitesse.

-Bonjour. Répéta-il.

L'autre plissa des yeux et jeta un coup d'œil derrière lui, avisant les deux autres personnes patientant pour lui parler.

-Bon-jour, fit-il comme pour répondre à un attardé. Que puis-je pour vous?

Le blond claqua de la langue, agacé. Ces flics sont des têtes à claques malpolies et mal élevées, et après ils s'étonnent d'avoir tant de problèmes à communiquer avec les gens du coin.

-Je viens pour un délit de fuite.

-Pour un témoignage?

-Un délit de fuite j'ai dit.

-Et moi je vous demande si vous voulez té-moi-gner.

Voilà qu'il le reprenait pour un idiot.

-Non je ne veux pas témoigner, je viens parce que vous me cherchez depuis une semaine, et que les plaques de ma voiture étaient couvertes de boue je crois.

Le jeune le fixa perplexe.

-Vous avez commis un délit de fuite?

Non, j'ai enculé un pingouin. Pourquoi?

-En effet, j'avais des bestiaux malades, et je n'avais pas le choix.

Le policier s'éternisa sur ce visage bronzé aux traits doux et masculins recouvert de moitié par une barbe légèrement plus foncée que ses cheveux, puis sur le torse large couvert d'une chemise à carreaux qu'il n'avait vu que sur m6 dans son enfance, portée par un certain Ingalls, ou quelque chose dans le genre.

Un montagnard un vrai de vrai.

-Donc vous avez commis un délit de fuite. Bien. Quand ça?

-Jeudi dernier.

Il tapota sur son clavier quelques secondes.

-La citroën C4 ou la Jeep Willys 1945?

-1942.

-Pardon?

-C'est une 1942, pas quarante cinq.

-Donc vous êtes le propriétaire de cette Jeep, et vous avez…

Il sembla lire quelque chose sur le rapport affiché à l'écran.

-…Traversé une agglomération à plus de quatre vingt à l'heure, ignoré les directives d'agents vous demandant de vous rabattre, et consciemment fuit et menacé de votre véhicule une équipe policière…

-J'aurais plutôt dis soixante kilomètres à l'heure, et je n'ai menacé personne, simplement continué ma route, vos équipes m'ont suivi de leur plein gré, à leurs risques et périls.

Mentir un peu, ça n'avait jamais fait de mal à personne, et ce n'était pas comme s'il y avait eu beaucoup de témoins.

-C'est cela oui, donc vous remettez la parole d'agents en doute?

-Je n'oserai pas. J'exprime simplement un doute quant à l'état des appareils servant à mesurer la vitesse. La technologie n'est pas toujours fiable vous devez le savoir.

-Vous verrez ça avec les agents s'occupant de votre cas. On va vous escorter.

Et c'est ainsi que deux heures plus tard, Lucien Longuerue était dans la rue à fumer cigarette sur cigarette, véritablement tendu après les crises de nerfs successives des deux policiers qui semblaient lui en vouloir à mort et qui étaient vraisemblablement la risée du commissariat depuis sa fuite.

Il avait bien essayé de leur remonter le moral en leur expliquant que sa Jeep n'avait de 1942 que le physique, et que son moteur et tout le reste était presque neuf, mais cela n'avait pas servi à grand-chose, et il s'était fait traiter comme un véritable terroriste jusqu'à ce qu'il élève la voix et là son autorité naturelle était ressortie en flèche et les policiers s'étaient tus.

Le blond ricana à cette pensée en recrachant sa fumée. Je plaisantais. Reprenons.

Il avait bien essayé de leur remonter le moral en leur expliquant que sa Jeep n'avait de 1942 que le physique, et que son moteur et tout le reste était presque neuf, mais cela n'avait pas servi à grand-chose, et il s'était fait traiter comme un véritable terroriste jusqu'à ce qu'il élève la voix et là…

…Et là ça avait été pire, le petit nerveux qu'il identifiait comme le copilote n'arrêtait pas de lancer des regards amoureux au lourd annuaire qui reposait sur son bureau, tandis que l'autre hurlait de plus en plus fort.

Au final, ils lui avaient pris son permis, retiré douze point aux huit restant, et l'avaient finalement gardé avec eux. Un retrait de permis, c'était tout aussi bien.

-Vous êtes venu comment?

-En bus, avait-il préféré répondre. Au cas ou.

-Bien. Dans quinze jours vous aurez un courrier pour être jugé. En attendant vous êtes piéton. Mais rassurez vous. Vous le serez après aussi, si ce n'est plus.

Il avait quitté le bureau un quart d'heure après, de mauvaise humeur, et avait encore entendu derrière lui « Et n'oubliez pas, même dans votre montagne, vous êtes piéton. La conduite sans permis est interdite. »

Le blond écrasa sa cigarette au sol et marmonna d'une voix singée:

-Vous êtes piéton. Piéton, piéton, piéton.

Il reprit de sa voix grave en sortant ses clefs de voiture et en ouvrant la portière.

-Compte là-dessus et bois de l'eau gamin.

Vingt jours plus tard -cela avait un peu traîné- Lucien Longerue, trente balais et toutes ses dents, s'installait sur une chaise au tribunal avec l'espoir de trouver un terrain d'entente pour récupérer son permis.

La juge entra dans la petite salle qui leur était réservée, et un homme se mit à déblatérer des faits, le faisant passer pour un ignare fou dangereux.

Le blond prit ensuite la parole, et expliqua les faits, avec moult œillades repent issantes vers la juge qui ne se laissait absolument pas duper, mais qui appréciait l'honnêteté de son témoignage.

-Bien. Fit-elle après trois quart d'heure de débat entre les deux partis. Le délit de fuite est prévu et réprimé par l'article 434-10 du code Pénal ; les peines prévues sont deux ans d'emprisonnement et 30.000€ d'amende…

Lucien s'étouffa de stupeur, il aurait du balancer cette foutue bagnole du haut d'une falaise, merde!

-Cependant, au vu de récents événements remettant en cause la fiabilité de l'équipe qui vous a arrêté, elle lança un regard en biais vers les deux policiers et le montagnard ne comprit pas de quoi elle parlait, sans doute une affaire interne, ainsi qu'à votre honnêteté, vos raisons personnelles justifiées, votre choix de venir vous présenter de vous-même, la peine est allégée et le temps en prison effacé. Il reste les trente mille euros d'amende…

-Je n'ai pas cet argent madame! S'exclama le blond, soulagé mais toujours nerveux.

-…Je vous prierai de ne pas me couper.

-Pardonnez moi.

-Je vous en prie. Je disais, il reste les trente mille euros d'amende, que vous ne pourrez pas payer sans vendre ou hypothéquer votre ferme. De ce fait, notre équipe s'est renseignée auprès de vos voisins et connaissances, qui ont tous témoigné de votre rectitude la plus totale, de votre commerce de produits fermiers et du cadre de vie parfait dans lequel vous vivez…

Lucien s'agita un peu sur sa chaise. Il ne comprenait pas ou elle voulait en venir.

-Vous ne le savez peut-être pas, mais l'état français a ouvert un programme pour les jeunes de moins de vingt cinq ans ayant des problèmes avec l'alcool et les drogues. A la sortie de centre, ils ont besoin d'une réinsertion dans la vie active en douceur. Aussi nous préconisons quelques mois de travail à la campagne au contact des animaux. Ca leur est bénéfique et les éloigne des tentations de la ville.

Lucien venait de se ronger le troisième ongle et approchait de son annulaire.

-Si vous acceptez de loger, nourrir, rémunérer un minimum et faire travailler un de nos jeunes, la peine sera dite nulle, et seul votre casier aura un souvenir de cette affaire.

-…

-Monsieur Delarue?

-Et il est légal cet arrangement?!

Il y eut une série de hoquets choqués dans la salle.

-Ne posez pas de questions idiotes je vous en prie.

-Globalement, j'accueille un môme, je le loge, le nourris et le traîne avec moi pour faire un boulot qui peut être fait tout seul, je le paie, et je ne vous dois plus rien?

-C'est exact.

-Et ça dure combien de temps?

-C'est une affaire de mois. Par la suite, vous pourrez continuer ce programme, mais en recevant des aides de l'état.

-Alors j'accepte.

-Bien. J'ai quelques questions à vous poser, et un dossier à remplir.

-…

-Vous vous nommez bien Lucien Longerue, né le 26 Juillet 1978 à Orléans?

-Oui.

-Cela vous fait donc…

-Trente ans.

-Et vous allez sur vos trente et un. Bien.

Elle griffonna quelque chose pendant que Lucien faisait la gueule, détestant se rappeler d'être vieux, et elle reprit.

-Vous avez divorcé deux fois et êtes à présent…

-Célibataire.

-Bien. Des enfants à charge?

-Aucun.

-Maladies précises?

-Non.

-Handicaps?

-Je boîte.

-Vous aurez un rendez vous avec un généraliste pour vérifier que vous êtes tout de même valide. Sinon le programme ne pourra pas avoir lieu et vous paierez votre amende. Votre ferme regroupe combien d'animaux?

-Une cinquantaine.

-Vous pouvez être plus précis?

-Pas avec les poules et autres volatiles madame. Ca va ça vient.

-Bien, je note cinquante. Combien d'hectares?

-Douze.

-Votre maison…

-…?

-Hé bien allez y!

-Heu. C'est une maison avec rez de chaussée et étage, accolée au grenier à foin. Cuisine, salle de bain, salle à manger, et salon au rez de chaussée, salle de bain, chambre, chambre d'ami et bureau à l'étage.

-Le jeune que vous accueillerez devra avoir sa propre salle de bain et une chambre d'un minimum de dix mètres carré avec fenêtre et mobilier décent. Son tuteur le vérifiera à son arrivée. Les activités doivent être un minimum variées et vous l'emmènerez avec vous lorsque vous ferez les marchés. Toutefois il n'est pas là pour faire des journées de douze heures, même si vous le faites vous-même. Vous lui laisserez du temps libre sans qu'il puisse faire de rechute.

-Bien.

-Bien.

-Bien.

-Je vais vous donner un dossier du même genre que je viens de remplir, en plus précis. Vous avez une semaine pour nous le rendre, par la suite on vous attribuera un jeune au hasard.

-Ok.

-Parfait! En ce trois mars 2009, je déclare Lucien Delarue acquitté des charges retenues contre lui en contrepartie d'un service à l'état. Vous pouvez quitter la salle.

Le blond se dirigea vers la sortie avant de se retourner brusquement:

-Heu madame. J'ai besoin de mon permis, je ne pourrais rien assurer sans…

-Ha. Bien. Bien. Hm. Bon, je vais ajouter ça en bas du rapport. Vous avez un permis à six points. Attention, au moindre écart c'est la peine entière.

OoOoO

Fin Avril.

Il était onze heures du matin, le soleil montait tranquillement, échappant parfois aux nuages blancs qui parsemaient le ciel pour éclairer les vallons. Un vent frais secouait acacias et autres arbres, et s'infiltrait dans la vieille bâtisse dont toutes les fenêtres et portes étaient ouvertes, secouant des rideaux aux couleurs vives.

Devant la porte principale, une table basse, un fauteuil dont un accoudoir était brisé, et un cendrier à pied étaient installés dans l'herbe.

Quelques pas plus loin, un séchoir à linge agitait chaussettes dépareillées et chemises devant une mare ou trois canards nageaient paisiblement, remuant la vase du bout du bec à intervalles réguliers.

Les délicieux accord de blues d'Elmore James, Standing at the Crossroads faisaient écho aux chants des oiseaux dans les arbres.

Tout était calme. Un peu plus haut, une dizaine de vaches broutaient sur les pentes escarpées, et dans le pré voisin, quelques chevaux restaient tête à queue, chassant mutuellement leurs mouches.

Rompant ce moment de quiétude, un bêlement alarmé retentit, faisant lever la tête à tous les bestiaux et très vite, on put apercevoir une chèvre sortir de la maison à toute vitesse, dérapant un peu sur le carrelage de l'entrée avant de se prendre une sandale de cuir sur le dos et de hurler de plus belle en fuyant dans l'arrière cour, un bout de pain entre les dents.

Quelques secondes après, un homme blond torse nu apparut à l'entrée, torse nu, avec une seule chaussure au pied et s'avança dans l'herbe jusqu'à trouver la seconde. Très vite, deux chiens de berger dévalèrent une pente à quelques mètres et se jetèrent dans ses jambes. Il s'agenouilla quelques instants auprès d'eux puis partit chercher une pelle et traîna deux pots de fleur insipides derrière lui avec une moue triste.

-Allez, retournez garder les moutons, faignasses! S'exclama-il en voyant les border colleys installés tranquillement dans l'herbe à profiter du soleil.

Pelle sur l'épaule et pots dans les bras, il marcha quelques instants jusqu'à l'arrière cour, faisant courir les poules et envoyant un regard mauvais à la chèvre fugitive voleuse de nourriture.

Le blond s'immobilisa près d'un coin aux hautes mauvaises herbes, et enfonça sa pelle dans le son, à une trentaine de centimètres d'un pied de ganja, avec un triste sourire.

-Plus de soleil pour vous les filles. On part à l'ombre dans la cabane. Je vous ai préparé de belles lampes, avec des supers minuteries, et de la vapeur automatique, si c'est pas beau tout ça.

Il plaça ses nouvelles plantes à la place des deux plans de chanvre qui reposaient allongés derrière lui et tassa le sol au pied.

OoOoO

Vers quinze heures, Lucien ne comptait plus les fois ou il avait regardé sa montre avec un agacement non feint.

Ils devaient être arrivés depuis treize heures trente, et il en avait ras le bol de traîner comme une âme en peine dans sa maison, contemplant le bar presque vide à part de la bière et des jus de fruit, sa baignoire au milieu du salon désormais planquée sous des planches de telle sorte qu'elle ressemblait à présent à une table, ou une grosse boite sur laquelle il avait mis une lampe, ses clefs, des papiers et quelques babioles.

La haine.

Il avait véritablement la haine.

Plus d'alcool, plus d'herbe, plus de bains au milieu du salon en pleine journée ou en pleine nuit de regardant le soleil ou la lune… Il l'adorait pourtant cette baignoire. Mais non, ce ne serait pas convenable.

Et ces putains de parisiens qui n'arrivaient PAS.

Mathéo Delage et son tuteur le chiant, l'ultra chiant, le super chiant Thierry Duvauchelle.

Il ne savait rien du gamin, mais alors le tuteur… Bon dieu, il avait fait doubler sa facture de téléphone en moins d'un mois. Tout ça pour des conneries du genre « Est-ce qu'il y a une armoire dans la chambre de Mathéo? », « Y a il des serviettes dans sa salle de bain? ».

Et il n'avait même pas compris le sous entendu lorsque Lucien lui avait expliqué que son papier cul serait bleu, parfum océan en trois épaisseurs.

Le blond regarda l'horloge murale encore une fois et se mit à rire en mettant 32/30 Gov't Blues dans sa chaîne Hifi.

Il était bien connu que les parisiens ne savent pas lire une carte. Ils ont besoin de leur petit GPS. Manque de chance, ici, GPS ou pas, c'est la montagne.

Encore une heure et il partirait les chercher. Une petite tête à toupet touffu passa la fenêtre de la cuisine, la seule assez basse pour qu'il puisse le faire et Lucien tendit la main pour caresser le Falabella qui tentait d'attraper une pomme sur le comptoir. Le blond lui donna une pichenette sur le nez et regarda partir le cheval miniature vexé comme un pou.

Cette bestiole ne servait strictement à rien, mais on lui en avait fait cadeau lorsque ses propriétaires étaient morts.

Il soupira. Les vieux de nos jours, ça pense à rien, ça se contente plus d'un caniche, ça prend des chevaux taille chien. C'est plus original après tout.

Des aboiements le firent se retourner et sortir à grands pas de la maison aux vieilles pierres apparentes. Au loin un grondement de moteur retentissait.

Enfin!

Tout en s'avançant vers le portail ouvert, il rattrapa la chèvre par son collier et la maintint contre sa cuisse, cette dernière ayant l'habitude de se mettre sous les roues de tout ce qui passait.

Une petite clio pénétra dans la propriété, évitant soigneusement les trous dans le sol, et se gara aux côtés de la Jeep boueuse comme pas deux.

Lucien s'avança avec un sourire qu'il espérait avenant et qui ne trahissait pas trop son stress et attendit que les nouveaux venus sortent de l'auto.

Mais alors que ses yeux quittaient la tête de con fini du tuteur à lunettes et cheveux courts, son sourire se transforma en grimace lorsqu'il aperçut son « jeune ».

Si ça n'avait tenu qu'à lui il aurait qualifié « ça » de « chose » ou de gonzesse particulièrement mal foutue.

« Ça » leva les yeux vers lui en dégageant ses longues jambes de la petite voiture, et le blond resta bloqué sur ces yeux entourés de crayon noir qui avait coulé, du « cohle » peut-être , sur cette mèche lissée qui lui tombait sur les yeux, sur ce t-shirt pourpre et ce jean tellement moulant qu'il semblait avoir appartenu à sa petite sœur.

Un Slamme non?

Il tourna son visage paniqué vers le tuteur. Il connaissait vaguement cette « espèce », il en avait vu sur les journaux pour ados lorsqu'il était allé acheter son tabac.

Cinéma Hotel, ou Tokio Bizarre, un truc dans le genre. Ou un autre, il y avait une nuance que les gamines criaient et proclamaient…

Ah oui.

Un Imoboille.

Et merde!

 

=============

 

A vous mesdames messieurs!

Par Absynthe - Publié dans : DEFIS - Communauté : Ecritures Sensuelles
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