Chapitre 7
« Nox » souffle un Seth plus qu’épuisé, sans aucune surprise d’ailleurs face à un mot de passe quelque peu… sombre.
Choisi par Severus. Evidemment. Le jeune homme pénètre lentement dans ce qui sera ses appartements durant toute l’année scolaire, détaillant la décoration quelque peu classique, il extrait Shyinn du dessous de sa chemise et la dépose sur le sol, la suivant du coin de l’oeil tandis qu’elle part faire le tour du propriétaire avec l’espoir secret de rencontrer quelque petit rongeur égaré.
Une tapisserie brodée bien jolie s’étend sur les murs, les couleurs des quatre maisons se mélangeant agréablement. Tout à changer en somme.
En quelques enjambées il se trouve au centre de ce qui semble être le salon. Avisant un canapé aux lisserais dorés et au velours rouge il pointe rapidement sa baguette dans sa direction et lance un reducto informulé. Il va y avoir de la déco à refaire…
Ses pas le mènent vers sa chambre et son lit à baldaquins aux pieds duquel se trouvent ses bagages. Rapidement il extrait la petite bourse dans laquelle sont ses meubles et fait disparaître le lit au profit du sien, idem pour tout le reste du mobilier de la chambre.
Empoignant un sac de voyage qu’il vient tout juste de remettre à sa taille il ouvre quelques portes à la recherche de la salle de bain. Une fois trouvée il range magiquement ses serviettes noires et jaunes dans les placards, et se fait couler un bain dans l’immense baignoire circulaire qui mange la moitié de la pièce.
L’eau coulant des robinets étant déjà savonneuse et parfumée au cèdre, le brun se déshabille et sort un pavé de pierre grise totalement crasseux qu’il pose sur le rebord de la baignoire aux côtés de son paquet de cigarettes avant d’entrer dans le bain. Les yeux fermés, Harry étend ses longues jambes dans l’eau claire et inspire profondément, profitant du calme de la pièce chauffée.
D’une main il extrait une cigarette de son paquet et la porte à ses lèvres.
Première de la soirée.
Ses sourcils se froncent un instant alors qu’il cherche des yeux un quelconque briquer puis se détendent à nouveau tandis qu’il marmonne un « incendio » sans quitter des yeux le bout de sa cigarette. Il aspire une longue bouffée de fumée et tourne l’œil vers la pierre près de lui.
De sa main mouillée il l’oriente de telle façon que l’arrête la plus acérée soit dans sa direction comme le nez au milieu d’un visage. Ses doigts se décollent de la pierre crasseuse, de son autre main il porte une nouvelle fois la cigarette à ses lèvres et se plonge dans la contemplation de ses doigts rougis par le pavé.
Il soupire et murmure : « Cinq ans que je te traîne… Cinq années que tu saignes mon pauvre Tom. Certains disent que tu es vivant tu te rends compte ? Je t’ai tué comme un animal, j’ai répandu tes entrailles sur une demi douzaine de mètres et l’on me dit que tu es vivant. Ah Tom… Combien d’années faudra-il encore pour que tout le monde t’oublie? Tu as réussi à abîmer la personne la plus courageuse et déterminée que je connaisse. Jamais je n’ai vu Severus dans un tel état de fatigue morale… Le monde est fou, il a raison. Mais que pouvons nous y faire ? ».
Le silence envahit à nouveau la pièce, le doux ronron de ses murmures ayant disparu. Seul son souffle trouble le silence et la surface de l’eau. Puis comme un oiseau en piqué, comme un cri venant de loin, une voix se met à hurler crescendo
« Tu peux tout faire sorcier. Sert toi de la magie. Elle n’est pas en toi, elle est partout, elle est à qui la voudra. Cherche la, tu peux tout faire, trouve Le et cherche la. Cherche la. Cherche la ! Cherche la ! ».
Les cris allant de plus en plus fort, le jeune brun ferme les yeux et s’enfonce dans l’eau, une seule main en sortant encore, tenant la tige de fumée à braise tendue vers le ciel, le majeur fiché en l’air et le poing fermé comme un signe à cette voix venue de nulle part.
De longues minutes plus tard il ressort la tête de l’eau, reprenant difficilement son souffle. Un coup d’œil vers sa cigarette lui indique que le filtre est tout près. Alors il se lève, s’extrait de la baignoire et sans prendre le temps de ses sécher ou de nouer une serviette autour de sa taille, il attrape son pavé et l’emmène à travers l’appartement, écrasant négligemment son mégot dessus.
« Voyons voir Tom… Ou vais-je bien pouvoir te mettre… » marmonne-il tout en traçant l’appartement de long en large.
« Ah ben voilà. Parfait. Ca te correspond tout à fait l’ami. » Chuchote-il à présent avec un sourire ironique en ouvrant la porte des cabinets.
« Je sens que tu vas adorer. Non ? »
Il pose le pavé aux pieds des toilettes entre le rouleau de papier et la balayette.
« Par-fait».
La porte se ferme sur la pierre et Seth lance un dernier « Bonne nuit Tom ! » avant de s’écrouler dans son lit, encore trempé et entièrement nu.
Dure journée, et celle de demain s’annonce tout aussi éprouvante.
Comment réagir en revoyant des personnes de son passé ? Se laisser aller à les connaître à nouveau ? Laisser ses pulsions et son désir le guider ? Ou alors écouter la voix de la raison et en rester loin ? Et Malfoy ?
Tout à ses pensées il s’endormit profondément.
« Monsieur Evans ? » Couina une petite voix suraiguë après un « POP » sonore.
Sur le qui vive, le jeune homme se redressa d’un coup sec, baguette en avant vers celui qui avait troublé son sommeil pour tomber sur un elfe tremblant.
« Monsieur vient de rater le petit déjeuner, Niro a pensé que Niro devait éveiller Monsieur Evans avant que son premier cours de la journée commence… ».
En moins d’une seconde le brun était hors du lit, peu soucieux de sa nudité et des yeux de l’elfe de maison qui venaient de sauter de leurs orbites si bien que le pauvre était à quatre pattes en train d’en chercher un passé sous une commode.
« Reviens, reviens ! »
Avec un calme emprunté, Seth jeta un coup d’œil à sa montre, les cours commençaient dans moins de trente minutes. Il y a cinq ans il aurait sauté dans tous les sens, paniqué à l’idée d’être en retard. Mais aujourd’hui c’est avec un calme olympien qu’il réunit magiquement ses vêtements, tous moldus, et se vêtit en un temps record avant de passer devant le miroir et de se maquiller légèrement.
« Niro, aurais tu le temps de m’accompagner quelques minutes ? »
Attrapant d’une main un peigne et Shyinn, puis de l’autre une pochette contenant ses cours il sortit dans les couloirs, en direction de sa salle de classe, suivit par le petit elfe qui avait récupéré ses yeux et un teint bien verdâtre. D’une main il démêla rapidement ses cheveux, faisant un signe de la main à Seamus qui faisait entrer ses élèves dans sa salle de classe, et vit du coin de l’œil les élèves de Malfoy le suivre dans un silence religieux en direction des cachots.
Leurs regards se croisèrent un instant, Seth fit un sourire, Draco un signe de tête digne d’un empereur et la magie s’arrêta. La trentaine de troisième années de Serpentard et Griffondor qui l’attendaient devant la salle le regardèrent arriver avec attention. Détaillant ses vêtements moldus, son air pas tout à fait frais, et ses cheveux voletant derrière lui, entraînant dans leur sillage le petit elfe qui se tordait les mains.
Arrivé devant les jeunes gens, le professeur s’immobilisa et détailla chaque visage à sa portée de vue.
Traces de draps incrustées sur les joues, cernes jusqu’au menton, vêtements pas tout à fait mis, chaussons à la place de chaussures…
« De toute évidence il y a eu une veillée dans vos dortoirs hier soir, je suppose que certains viennent à peine de se lever, dit-il d’une voix douce, allons dans le parc. » Il fit demi tour et emprunta les escaliers vers la sortie du château, glissant à Niro :
« Tu sais ce que tu peux faire pour leur faire plaisir… Nous serons au bord du lac. ».
Ayéé. La suite est là, et celle d'après arrive très vite. J'espère que ce chapitre vous a plu. Vous avez rencontré Tom le caillou. (Je ne vous dirais pas d'ou il vient, vous êtes censées vous en souvenir.) et Niro l'elfe prude. Ils vous plaisent? D?
Gros bisous à toutes, un grand merci pour vos reviews, ça encourage un truc du tonnerre !
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