Vendredi 19 septembre 5 19 /09 /Sep 00:14

Le vide…

Le vide, le vent et  moi.

Dieu ou Diable, prépare toi j’arrive. Ma main se tend vers le ciel comme  si un ange  allait  la  saisir.

Je me  surprends  à esquisser  un sourire. Ca  y est. Dans  quelques  instants je toucherais le sol. Mon corps sali sera  brisé. Mon âme, ou ce  qu’il en reste  s’évadera, et  rejoindra  les  démons.

Le vent  souffle, mes yeux  se  ferment  lentement, je pense avoir  fait le  bon choix.

C’est lui ou moi.

Quoi qu’il arrive, quoi qu’il se  passe dans  nos vies, un seul de  nous deux  peut  vivre. Dans  quelques  jours  il saura  que  c’est moi qui ai détruit sa vie, il saura  que  son ami a  détruit  la  mienne. Il apprendra  que tout  est ma faute. Alors  vas  y meurs.

Meurs, crève monstre ! Souffre c’est tout  que ce tu mérites. Je  veux  mourir. Je  veux  crever. Je  veux  payer un peu du mal que  j’ai fait. Je  veux… Je  veux…

Un craquement sinistre se fait  entendre tout  près  de  mon oreille. La  douleur  me parvient. Alors je  ne suis  pas  encore  morte ? Un cri sort d’entre mes  lèvres, mon corps  a  mal. J’ai si mal.

Dieu, si un jour  je  passe  par  chez  toi, je te  promets de  violer  tous  tes  anges, de racketter  saint Pierre, de  cramer  tous tes  pommiers. Lucifer, si un jour  j’arrive enfin à toi, je te  jure  que  je lirais la bible  à tous  tes  démons, et  que  je  leur  ferais  bouquiner  Martine, Oui Oui, et Pingui !

Mes yeux  sont  ouverts  depuis  de  longues  secondes. Et  je  commence seulement  à distinguer ce  qui me fait  si mal. Au dessus de  moi, le  visage  effrayé de mon Amour. Il m’a rattrapée ?

Imbécile sais-tu seulement  ce  que  tu es  entrain de  faire ? Une  partie  de moi, celle  ironique me  souffle  qu’a  part  me déboîter l’épaule et me craquer le  poignet  il ne  fait  pas  grand  chose de  véritablement  utile. Mon dos  entre en contact avec  le  vieux mur de  pierre. J’ai mal. Si je  pouvais  j’en crèverais.

Bon dieu comme  j’aimerais  être  morte. Je  lève  une  nouvelle  fois  les  yeux  vers  lui, il y tient  à mon poignet ce  con ! Putain j’ai mal. J’ai l’impression que  ma  peau se  déchire  sous  sa  poigne  de fer.

 –Pourquoi… Tu me déchires la  moitié  du bras pour  me  sauver  alors  que  je  suis mauvaise, complètement  folle et  que  si tu ne  me  tues  pas  je  te  tuerais  moi-même ?

Parce  que tu es  tout  pour  moi et  que  je  ne te  laisserais  jamais  partir  sans  moi !

Ben voyons… Le  voilà qui me  remonte, mon corps hurle  de  toutes ses  forces, et  moi je  suis  complètement déconnectée de la réalité. La  douleur  passe  au dessus de  moi, au dessus  de  mes  cris.

Qu’as-tu fait  malheureux ? J’avais  enfin trouvé  le  moyen de remettre l’animal en cage…

 

Je  pleure  toutes  les  larmes  de  mon corps, mon épaule semble  avoir  pris une forme étrange, j’ai mal… J’ai peur…

J’ai diablement  peur  pour  lui. Je ne  veux pas  le  tuer et  je  veux  mourir… Mais  merde, pourquoi est-il arrivé  cet  abruti ? Maintenant elle  va  revenir, elle  va  recommencer…

Je  ne  veux  pas, même  si au fond  ça a été  un bonheur de tuer… Mes  sanglots  semblent  durer  des  heures, je le sens tâter mon épaule, je  relève vers  lui et  le  voit  grimacer :

-Il va  falloir  la  remettre en place, je  suppose  que  tu ne  veux pas  aller  à l’hôpital…

J’acquiesce de la tête et  il me  tourne  doucement vers lui, plaquant sa main au niveau de ma clavicule, l’autre sur  mon avant bras. J’aurais pensé le voir faire comme dans les émissions télévisées, le  pied sur la poitrine et les deux  bras au dessus du coude.

Mais  non. Il faut  dire  que docteur Quinn était  une crétine  sans  force, toujours intelligente et toujours gentille.

Je suis  encore  plongée  dans  mes  pensées lorsqu’il fait  craquer  mon épaule, une  nouvelle  fois. La  même  douleur.

La  même  surprise, le  même  haussement de  sourcils avant  de  hurler  à la  mort… Il attrape mes lèvres au moment  ou je les  entre  ouvre pour hurler, bloque  le cri dans  ma  gorge et entame  un baiser violent de remords et de reproches.

Je  sens  toute  sa  colère  dans  ce  baiser. Je sens  toute sa hargne et  tout  son désespoir. Nos lèvres  se  séparent  un instant, et je  murmure  contre  sa  bouche  une faible « Pardonne  moi, pardonne  moi pour ce  que  j’ai fait, ce  que je  fais et  ce  que  je  vais  faire… ».

Je le  vois m’interroger du regard, mais  je  presse  à nouveau ses  lèvres contre  les  miennes, glissant  mon poignet  abîme derrière  sa nuque, caressant ses cheveux, puis  tirant légèrement dessus  pour  me  relever contre lui et  glisser  mes  jambes  de  part et d’autre des siennes.

Nous  voilà assis  à même  le  sol sur  ce  toit, au dessus de  la  ville, au dessus  des  cris, des  crimes et des poursuites. Nous  sommes  là, coupés  du monde. Rien que  nous deux.

Une  dernière  fois.

 

Je  vois  dans ses  yeux  un amour  sans  faille, voilé  par  de  l’inquiétude et de la peur… J’imagine dans les miens  le  même amour, voilé  lui par de  l’appréhension, de  la  douleur. Je sais  déjà ce  que  je  vais  devoir  faire. Mais  pour  l’instant  nous  sommes  deux.

Deux  au dessus  du monde. Deux  contre  le  monde.

Le juste et la tueuse.

Le  vent  tiède  balaye  nos vêtements  ôtés  avec rage  et  tendresse  à la  fois. Sous le  ciel rouge de nuit, nos  corps  se  rencontrent  une ultime  fois. Salive, sueur et  sentiments  une dernière  fois  partagés. Peurs  et  douleurs  une dernière  fois dissipées par  notre  amour. Les  heures  passent, la  passion laisse  place  à la  tendresse, la tendresse  à la  fatigue, la  fatigue au sommeil.

Les  premières  lueurs  m’éveillent en douceur, je  me tourne vers  le  visage  endormi de mon ange, il est si beau… De  ma  main gauche, la  seule en bon état je redessine ses traits du bout  des  doigts pour  ne jamais  les  oublier, caresse doucement ses lèvres et  y dépose un baiser.

Je m’extirpe de ses bras, glissant  mes  jambes  nues  hors de  sa veste, m’habille  rapidement et  cache  ses vêtements dans un conduit de  cheminée. C’est pas  franchement  gentil de  ma  part  mais  je  ne veux pas  qu’il me  suive.

Je  marche lentement  sur  le  toit, glissant une dernière  fois ma  main sur  la  barrière  abîmée, retournant  auprès  de  mon homme, caressant ses  cheveux comme un mère  à son enfant. Je jette  un dernier  coup d’œil au soleil qui se  lève et  embrasse  les lèvres de  mon amour. Une  fois, deux  fois. Mes  larmes  coulent il s’éveille  enfin.

Ley ? Qu’est-ce que…

-Jim était  mon ex. Mon dernier  ex en date Stef. Je  ne  regrette  rien, à part  t’avoir rendu malheureux. Je  me  suis juré  de  tuer  celui qui t’avait  fait du mal Stef. Jamais  je  n’aurais  cru que  c’était  moi. Au revoir.

Je me  redresse, ses  yeux ont  changé de  couleur, ils  sont emplis de  douleur. Je  me  jetterais  bien à ses  pieds, pleurant  que  je  suis désolée mais  je  ne peux  pas. Ce n’est pas  moi.

Alors  une  fois de  plus, je  verse  une larme, le  fixe  une dernière fois, et  m’enfuis. Comme  toujours  je  fuis.

Comme  toujours  je  fais souffrir.

Je passe  en coup de  vent dans  mon appartement puis à l’hôpital, me faisant  poser  une  semi attelle au poignet, et je remonte  au plus  vite  dans  ma  voiture chargée du strict minimum.

Une  bretelle d’accès et  me  voilà sur  l’autoroute, passant les vitesses en bloquant mes  bandages autour du levier, maudissant mon rejet des  boîtes  automatiques. Mes  yeux  glissent  sans  arrêt vers  le rétroviseur.

Je  ne  sais  pas  pourquoi, mais  je  pense  bientôt  le  savoir…
Par Absynthe - Publié dans : Pure Vengeance (Finie)
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Vendredi 19 septembre 5 19 /09 /Sep 00:19

Je peux pas le croire. Je ne veux pas le croire, j’aurai aimé m’arracher les oreilles ! Pourquoi est-ce que tu me l’as dis ? POURQUOI BORDEL !!! J’ai l’impression que tu jouis de me voir perdu ! Tu aurai du te taire !! Pourquoi ? Jim…Bordel ! Pourquoi est-ce que tu as fait ça ? Pourquoi ?!!!

Pris d’une rage incontrôlée j’ai frappé du poing le mur, toujours en train de me rhabiller.
 Cette garce avait caché mes habits dans un coin sombre je ne pouvais pas deviner heureusement que l’une des manches de ma chemise blanche dépassait. J’ai toute suite couru après elle, sans réfléchir je ne savais pas du tout comment j’allais réagir quand elle serait en face de moi mais il fallait que je la rattrape ! Je pouvais pas la laisser partir.

J’ai vu sa voiture grise détaller alors que j’arrivais à proximité; j’ai regardé ses phares partir au loin alors que je m’en arrachais presque les cheveux, j’ai repris mon sérieux. Finalement tout n’est pas si catastrophique essayons de relativiser. On inspire profondément et on laisse nos bras le long du corps, je marche tranquillement jusqu’à ma voiture en sortant une cigarette entre temps. Je ne pense plus à rien, non plus à rien on reste calme.

- BORDEL ! Je crie

On peut dire que ce n’est pas pour moi ce genre de thérapie, j’ai sauté dans mon auto faisant crisser les pneus et laissant derrière moi une fumée épaisse et blanche.

Je sais où elle va, c’est d’une logique bizarre je suis pas flic pour rien et encore moins le plus réputé de l’académie, elle va chercher un motel où dormir ou de la famille. D’après les photos qu’elle a dons son porte feuille elle n’a plus de famille, me reste qu’une seule solution.
J’allume mon ordinateur de bord et tape « motel » dans un périmètre de vingt-cinq kilomètres accessible par cette autoroute, j’ai un peu près le choix entre une vingtaines de motel ! C’est super j’aurai pas put habiter au fin fond du désert californien ! FALLAIT QUE J’HABITE A NEW-YORK !!!! Encore plus énervé j’ai donné un coup dans mon volant et j’ai accéléré espérant avoir une piste avant que je ne fasse une crise de nerf.

Je reprends mon calme et me rappelle que dans ce même porte feuille j’avais trouver la carte d’un vieux motel avec un numéro dessus, bizarrement j’avais pas tellement le choix. Je pris la prochaine sortie ne sachant toujours pas si elle y serait mais mon instinct m’a toujours conduit à elle et la mal chance à fait que c’était la femme de ma vie !
Pourquoi n’a-t-elle pas gardé le silence ?! Elle aurai pas put être comme tous les criminels et ne pas avoir de conscience mais assez d’amour pour moi pour fermer sa BOUCHE !


...

Je me gare discrètement dans le parking du motel et me dirige doucement vers l’entrée naturellement, je n’ai pas repérer sa voiture à tout casser elle n’est pas là mais je sais qu’elle arrive, j’en suis sûr ! Tout ce qu’elle a fait jusqu’à présent était en rapport avec ses ex.

Même moi tiens !

- Vous désirez ?

- Inspecteur Meryl je désire la chambre…7.

- Euh très bien inspecteur, dit il perplexe et nerveux

- Quand une jeune femme magnifique arrivera ne lui dites rien, elle vous demandera cette chambre vous lui donnerez la clé.

- Très…bien.

Le vieil homme ravala sa salive avant de me donner la clé en tremblant de ses mains calleuses. Je donne cette impression ou tout le monde ?

Toujours d’un air naturel je suis rentré dans la chambre sans allumer la lumière, je savais qu’elle viendrai, je savais que c’était celle-ci.
J’ai examiné la chambre, mon regard s’est bloqué sur le lit, c’est sûrement ici que Jim et elle ont couché plusieurs fois ensemble. Et bizarrement je n’étais pas en colère contre elle mais bien contre lui.

Comment avait-il osé la toucher ? La mienne !

Je secoue la tête. Mon pauvre tu deviens barge voilà que tu prends la défense d’une cinglée qui a buté ton meilleur ami, c’est tellement grave que tu t’en soucie même pas ! Elle t’a complètement rendu fou aussi, t’es bon pour l’asile.

J’ai l’impression de me trouver dans une tragédie de Racine où tout le monde est amoureux de tout le monde et où aucun couple ne peut vivre heureux. Où alors dans Harry Potter ! Si Harry Potter c’était appelé Marry Potter elle serai tombé amoureuse de Voldemort et elle aurai été obligé de le tuer.

Parce que l’un ne peut pas vivre tant que l’autre est en vit.

Cette vérité me donnait des nausées, je ne pouvais pas m’avouer que nous ça se finissait ainsi ! Non je peux pas le croire.

- Mon Dieu qu’est-ce que j’ai fais…

Soudainement la porte s’ouvre, quelqu’un rentre en pleurant, n’allumant pas la lumière, le corps glissant sur la porte le sac à ses pieds. Elle me parait si faible cachée dans cette obscurité.

- Tout est de ta faute Jim ! Elle crie, si tu n’avais pas été là…, la voix brisée perçant mon cœur de milliers de morceau de verres

- Brûle en enfer, sa voix avait soudainement prit un ton machiavélique

Comme si un démon était sortit de son corps, elle se mit à rire soudainement, rire de plus belle, les yeux ruisselants de sadisme, que la lumière de lune faisait briller comme les flammes de Lucifer.

Je décide d’allumer la lumière, son visage s’est tourné vers moi.  Une lueur d’étonnement à traversé son regard et je l’ai vu blanchir d’un seul coup. Je ne laissais rien transparaître pas même mon chamboulement par ce que je venais d’entendre qui n’avait fait que raviver mon envie de l’égorger et de me tuer ensuite.

- Bouh, dis je en m’essayant sur une chaise attendant qu’elle daigne reprendre ses esprits

- Comment…

Elle semblait perplexe.

- Je savais Ley. Je savais pour Jim et toi. Je suis flic ne l’oublie jamais, je ne sors pas avec n’importe qui, c’est peut être une insulte pour toi tu vas peut être le prendre mal ! Mais a vrai dire au point où on en est je m’en fiche royalement.

Elle fronce les sourcils.

- J’ai regardé dans ton porte monnaie quand tu étais venu dormir à la maison. J’ai vu sa photo, j’ai vu cette carte et son numéro dessus. J’ai seulement compris que c’était toi dans la morgue, tu te conduisais seule à ta perte. Pourtant je me refusais d’y croire…j’avais espéré me tromper et je tentais désespérément de me dire que pour la première fois de ma vie je me trompais !

Je me lève fou de colère, les dents serrées je la saisit par la gorge pour la soulever contre la porte, la haine dans mes yeux et la déception dans les siens se mélangeant à une rancune meurtrière.

- Pourquoi est-ce que tu l’as tué ? Pourquoi est-ce que tu me l'’as dit !!! Je hurle serrant les dents la main fermement maintenue sur sa nuque, prêt à lui briser le cou.

JE la sentit poser ses griffes sur cette main, me plantant déchirant la peau, mais je n'esquissais pas un mouvement de douleur car celle-ci était couverte par une autre, bien plus profonde, plus déchirante.

Plus mélancolique.

Il est tellement plus facile à l’homme de se réfugier dans la haine que de faire face à la peine.

- Tues moi vas y ! Dit elle en grimaçant de douleur, mais ne te rates pas…

- C’est une menace ?

- Non une supplication.

Après quelques minutes d’hésitation j’ai relâché son cou, la laissant tomber à terre reprenant son souffle, je l’ai ensuite soulever à nouveau la plaquant contre la porte dos à moi. J’ai sorti les menottes, mon corps collé au sien aussi brutalement avait laissé échapper un gémissement tel de sa bouche, de telles sensations rentrant en contact me rappelaient le moment que j’avais passé avec elle n’y avait pas deux heures.
J’ai donc abandonné l’idée de lier ses mains, je les ai simplement tenues, serrant encore plus mon corps contre le sien, je me sentais déjà partir dans un autre monde. Monde ou aucun crime n’aurait put faire descendre l’envie que j’avais d’elle, perdue dans mon désir elle tentait plus de résister.

Je la sentais même onduler contre moi, la douleur lancinante dans son corps meurtri se faisant oublier pour une autre sensation. L'envie. Rien que l'envie et le désir. Je le voyais dans son regard. Je ne pouvais pas résister.
Mais...

J’avais oublié que c’était une peste.

Un coup bien placé, un baiser et la voilà repartie.

Tout ce que je pouvais faire c’était hurler à Dieu espérant pouvoir encore faire des enfants un jour.
Quelle garce!

Par Absynthe - Publié dans : Pure Vengeance (Finie)
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Vendredi 19 septembre 5 19 /09 /Sep 00:45
Respire. Respire et  cours.

Cours ma  grande, cours ! Mon cœur  palpite  dans  ma  poitrine, je n’entends  que  ses battements  sourds autour de moi.

Mes  pas pourtant rapides sur  le  carrelage jauni par les années se font  silencieux. Je n’entends pas  non plus  ma respiration haletante, coupée lorsque je change brutalement de  direction dans les  couloirs  de l’hôtel miteux. Encore  moins les  cris  de  mon amour dans  la  chambre que je viens de  quitter.

Je  sens  mon sang  pulser  à mes tempes, son bourdonnement se répercute dans la tête, j’ai l’impression de  n’entendre  que lui.

Boum. Boum. Mes  yeux  et  ma conscience travaillent  à cent  à l’heure. Mes  yeux  paniqués  cherchent la  sortie à toute  vitesse.

Droite, gauche, Boum. Boum.

Au détour du dernier couloir  mon poignet droit frôle  un mur. Une simple  caresse  qui m’arrache  un cri. Aussitôt  tout revient. Le  son, la  douleur, la  peur, la  haine  et  l’amour.

J’arrête de courir et  baisse les  yeux vers  mes  mains tâchées  de sang. De  mon propre sang. Quelques gouttes  tombent  au sol, je  les  regarde  s’écraser  sur  le  carrelage.

Comme  je les envie. Elles  sont  là. Etalées  sur  ce sol.

Nettoyées  avec  un balais sale d’ici quelques heures. Leur  vie  est finie. Et  moi je  dois  continuer  à vivre  cette longue agonie.

Ma  main droite  ne  ressemble  plus  à grand  chose  à présent.

Il m’a écrasé les  os en me serrant contre le mur, l’attelle de résine n’a pas tenu le  choc et  s’est brisée net, les  fibres se  sont enfoncées  dans  ma  peau.

A présent je peux  remercier les inventeurs de cette  nouvelle  résine ultra  solide, qui ne  tient  rien contre  un homme, mais qui s’incruste parfaitement dans ma chair  sous  la  pression des  liens qui gardaient l’attelle en place.

Avec effroi j’observe les tiges de résine transparaître sous  ma  peau. Certaines  enfoncées  d’au moins  un centimètre.

Je frissonne et  relève  les  yeux vers le  vieillard derrière son comptoir. Je le rassure  d’un sourire, et  le  remercie brièvement avant de franchir la porte  vitrée au pas  de  course.

Bien entendu il m’a  fait comprendre  d’un regard qu’il y  avait quelque chose de différent hormis le fait que je ne sois pas accompagnée. Il est peut-être  flic, mais  moi je suis  loin d’être  une  idiote et  ce vieillard crado me protègera autant  qu’il le  pourra.

free music

Alors  oui. J’ai feint la surprise. Oui. Je me  suis jetée  dans  la  gueule du loup.

Espérant que cette  fois  il arriverait à me  croquer et  me  briser  la  nuque. Mais  non…

C’est lui ou toi, Lui ou Toi, me  souffle  une  voix dans  mon esprit.

Lui ou moi. Je refuse de  lui faire  plus  de  mal que  j’en ai déjà fait… Et  je  refuse  d’aller  en prison. Libre  depuis  si peu de temps…

Et  je  devrais  retourner  derrière  d’autres  barreaux ?

Pas question. Pensez  vous qu’un animal sauvage cherchera la laisse  jusque dans  la  main d’un pseudo maître ?

Pensez  vous qu’une bête  maltraitée  toute sa vie par les  êtres  humains retournera parmi eux ?

Non. Pas  un seul instant.

Alors  pourquoi pensez  vous que  je  devrais me rendre ?

Accepter mes  « erreurs » ?

Si vous  pensez  que c’en était vous  n’avez rien compris.

Ils étaient des  monstres. Ils  l’ont mérité. La seule erreur était l’amitié entre Jim et  Stef.

Ce n’est pas  ma faute.

Mais  la  leur.

Jamais.

Jamais  je  n’irais  en prison.

Ce n’est même pas  concevable. La  vie d’un animal sauvage  c’est sa  liberté. Il mourrait pour elle. Et  je  compte bien faire  de  même. Je  la  protègerai jusqu'à  ma mort. Pas  question que  cette  liberté  me quitte  maintenant. Si durement gagnée  ma  liberté…

Mes  pas  me mènent au parking de  sable, mon sang coule sur  mes  mains, je tâtonne  inutilement les  poches de mon jean beige, le tachant au passage, mais  le fait  est là.

Je n’ai pas  mes  clefs de  voiture. Pas de clefs, pas de voiture. Pas  de  voiture, pas  de fuite  possible. Pas  de  fuite  possible…

Prison.

 

Je  suis  là, au centre  de ce  parking, les  pieds ancrés dans le sable jaune, mon pantalon beige  se tâchant allègrement de mon sang, mes bras nus entièrement rougis, tout  comme  mon haut.

Une  brise  polluée fait  voleter mes cheveux, je  regarde tout  autour  de  moi. Mon regard  glissant  sur cet hôtel sans  le  voir.

Sans prêter attention un seul instant à l’homme qui va en sortir, plus  mauvais  que  jamais.

Je. Ne. Veux. Pas. Perdre. Ma. Liberté.

J’avise un instant la  voiture de  mon homme  et  m’avance vers elle avec  un bref espoir  qu’il ai laissé ses  clefs  sur  le  contact. Mais  non. C’aurait été trop facile.

Une  de  mes mains glisse sur  le  pare  choc brûlant, longeant  la  carrosserie pour  s’arrêter au dessus de  l’un des  pneus, laissant une  longue traînée  de  sang repeindre partiellement l’automobile.

Ma seconde main se faufile dans mon dos, sous mon t-shirt, avisant le couteau attaché dans le bas de mon dos, juste dans le creux  de mes reins, et le  tire  d’un coup sec, avant de le planter dans le caoutchouc qui se perce et laisse échapper son air.

Un autre  pneu subit le  même  sort  jusqu'à  ce  que des pas pressés la fassent  relever la tête vers  la  porte de  l’hôtel.

Il est  là.

Le visage  rouge  de  colère. Un grondement sourd s’échappe de sa gorge avant qu’il hurle à travers le  parking :

-Sale conne !

Ne  pouvait il pas  rester dans  cette  chambre  à se  tenir l’entre  jambe  quelques  minutes  de  plus ?!

Je veux  répondre mais  rien de  s’échappe de  ma gorge sinon un feulement de  colère. Un véritable  feulement  de  haine.

Pourquoi maintenant ?! Pourquoi ne  m’as  tu pas laissé  quelques  minutes de  plus, que  j’ai le temps  de  me  sauver ?!

Il est un danger  pour  toi. Danger  pour  ta  liberté. Danger  pour  ce  qu’il y a  en toi !

Rrraaaahh !!!

La  haine me fait  lancer  le bras  dans  sa  direction. Au bout  de  mes  doigts  se trouve  le  poignard  que  je  tenais  un instant  plus  tôt.

Ce même  poignard franchit les  quelques  mètres qui nous  séparent, tranchant  l’air en un sifflement aigu. Un rapide  mouvement sur  le  côté sauve  la  vie  de  mon amour mais  pas son visage.

Le couteau se  plante  dans  une des  planches de  bois  de la  bâtisse. Stéphane se tient la joue et se redresse lentement vers moi. Il écarte ses doigts de  sa chair et observe sa peau couverte de sang.

Son regard se fige dans le  mien, et  je  l’observe, balafré, coléreux, haineux, mais  si beau. Du bout  des  lèvres je  murmure :

-Dé-so-lée.

Et  commence  à faire  quelques pas en arrière, visant  une sortie  piétonne du parking.

Un chemin caillouteux qui monte vers  une colline boisée. Du coin de  l’œil je le  vois retirer le couteau de la planche dans laquelle  il s’était  fiché, et  s’élancer  à ma  poursuite.

Reviens ! Chérie ! Mon cœur, mon amour. Tu viens d’essayer  de  me tuer, attends  moi, que  j’essaie à mon tour.

Un rire  acide s’élève tandis que  je  me  mets  à courir sur  le  sentier. J’entends  derrière  moi le bruit  d’une arme qu’on enclenche.

La voix dans  ma tête  me hurle  d’aller  plus vite. Je ne peux pas  m’arrêter. Un coup de  feu retentit, une balle  siffle  près  de  mon épaule. Je  sursaute et  cours de  plus en plus vite.

Mais  attends  moi mon ange ! Attends  moi qu’on s’amuse  tous les deux !

Liberté. Liberté.

 Je  ne  tiendrais  plus  longtemps.

La folie qui m’habite  semble  avoir fait  un nouvel adepte. L’homme  que  j’aime devient aussi fou que moi.

La  personne  à qui je  me raccrochais est comme  moi. Nous  sommes  fous. Tous deux fous de  colère  et  d’amour.

Deux  anges  brûlés  par  la  passion et  par  la  haine de ce  monde.

Qui sommes  nous finalement ?

Par Absynthe - Publié dans : Pure Vengeance (Finie)
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