Un grand silence
envahit le monte charge en dehors des grincements sinistres des chaînes. Le guide roulait des yeux allant de l'un à l'autre, cherchant un appui.
Les cinq de l'équipe commencèrent à prendre un teint virant au rouge. Leurs traits du visage se crispaient, ils se
regardaient avec de grands yeux.
Soudain Mike, ne pouvant se retenir plus longtemps, éclata d'un grand rire, suivi par tous les autres. Le guide
décontenancé rit jaune, et sécha d'un geste nerveux la sueur qui baignait à présent son visage.
Le Roux s'appuya sur l'épaule de l'effrayé et lui expliqua :
« Simple appel d'air l'ami, un simple appel d'air. Vous avez du tomber sur une grotte assez grande provoquée par un
éboulement, les roches et minéraux mélangés ont du provoquer une réaction chimique qui a condensé l'air, comme une bouteille de jus d'orange mélangée à du citron, au bout d'un certain temps la
pression est si grande que lorsqu'on l'ouvre, il se produit une véritable explosion. (Expérience vécue alors taggle). Donc vu qu'elle a fait trembler la
mine entière ce doit être une caverne gigantesque, une merveille pour spéléologues. »
C'est à ces mots que le monte charge heurta le sol. Tous se regardèrent, l'excitation flamboyant dans leurs prunelles
fiévreuses.
Le guide leur indiqua du bout du doigt, sans sortir un pied un seul de l'ascenseur, et marmonna avec un sourire qui se voulait rassurant : « Je remonte et je vous le renvoie les gars (ha ha) à plus tard hin bonne chance (ha ha) (pour la sonorité du rire, voir Accepted et le rire jaune du père de Barthelby )
L'équipe se rassemble au coin d'une galerie,
ils sont tous silencieux, écoutant patiemment que le monte charge finisse sa course et stoppe par la même occasion son affreux grincement digne d'une maison hantée.
Les regards se croisent et se rassurent mutuellement, chacun vérifie une dernière fois l'état de son matériel, tous savent que s'ils ont été appelés c'est
que d'autres avant eux ont été tués ou ont disparu.
Le Petit esquisse un petit sourire et part devant, la troupe marche le long du couloir humide, enjambant materiel abandonné et éboulis de roche et de terre.
Au bout d'environ dix minutes le couloir se resserre, les pas se font plus grands et empressés. Soudain le premier
s'immobilise et les autres se tassent pour voir l'objet de son attention.
Ils étaient arrivés au bord de la paroi, visiblement très fine et observaient le noir le plus profond à l'aide de leurs lampes qui semblaient inutiles.
Jim sortit un spot de son sac et l'alluma sans grand résultat. L'air se faisait très chaud et tandis qu'il rangeait son
matériel il marmonna: "Heureusement qu'il y a une petite brise... heu Houla les gars c'est étrange ça! Comment se fait
il qu'il y ai encore des courants d'air?!!!"
Roux ignora la remarque et commença la descente en ayant préalablement brieffé Tom du regard pour qu'il l'assure. Au
bout d'un quart d'heure ils étaient tous en bas après avoir passé plusieurs plate formes de roche étonnement polie.
Aucun d'eux n'osant bouger il se baissèrent pour sortir les fusées éclairantes qu'ils lancèrent chacun dans une direction différente, la lumière jaillit et
révela faiblement une immense salle aux colonnes dignes d'une des merveilles du monde. La pierre taillée avec grand art contrastant avec les parois
rocheuses, le sol n'était pas lisse, il était taillé comme de la dentelle, des dalles décorées faites dans la pierre brute, des sculptures épousant les rocs, des clefs de voute bien plus
évoluées et fines que celles des chateaux et grandes églises du 15eme siècle.
"Bon dieu de merde ou ces cons nous ont-ils envoyés?! Jamais je ne pourrais écrire sur un rapport que nous..."
Tandis que Roux continuait son monologue tragique sur la façon dont il allait expliquer qu'a cette profondeur il avait découvert un semblant de
civilisation, d'autres pouvaient profiter du spectacle qu'offraient les fusées éclairantes. Ils n'en avaient certes pas besoin pour se reperer dans
l'obscurité et le noir total qu'était ce monde mais la lumière leur permis de reperer plus facilement le groupe d'intrus.
Dréssé, grand et droit au bout d'une allée de colonne, un des Autres observa quelques instants son compagnon qui finissait son repas puis marmonna dans un
language inconnu: "Ils ont remis ça j'en ai assez! Saleté d'êtres rachitiques, nus et faibles, ils ne comprennent donc
rien! Brhysk! Va chercher un des chefs il faut accelerer les choses!"
Ledit Brhysk se redressa pour être à la hauteur de son supérieur, révelant à la lueur des fusées un énorme corps musclé à l'éffigie des rocs qui
surplombaient les parois. Un souffle plus fort que les autres jaillit de ses naseaux en guise d'acquiescement, et il partit en courant ou galopant dans les
profondeurs des galeries et couloirs. Le second commença alors à avancer d'une démarche assurée vers le petit groupe sans la moindre apréhension, cracha un
reste de nourriture et degaina lentement son épée.