Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 02:16

Le Meshamhaan glissa  doucement  son bout  du nez  dans  la  paume  blanche de  la  jeune femme, soufflant faiblement dedans, essayant de la réchauffer. Les  doigts  fins  et  glacés s’appuyèrent  lentement  sur  la  peau noire de l’étalon avant  de  redescendre et  de retomber  au sol.

Ses  yeux  se  dirigèrent  vers  les  deux êtres  humains encore  sur  la  plage. L’un toujours  étalé  sur  le  sable, l’autre  toujours  tremblant  qui semblait  observer  le  spectacle derrière  une vitre  d’un parc  d’attraction.

Et  vu l’écart entre  sa  mâchoire  supérieure et  inférieure à cet  instant, le  spectacle devait  le  surprendre. Une  lueur  passa  dans  les  yeux d’Al Hataal, un voile de  clarté masqua ses yeux, ces  derniers  grandirent en intensité et  le  jaune  présent dans ses  iris vira  au doré étincelant.

 Les visages  des humains changèrent une  nouvelle  fois d’expression, leurs  sourcils se  froncèrent et comme  un seul homme, ils  se  redressèrent et détalèrent  en courant en direction de  leur  camp qui se  trouvait à bien deux  heures de  marche. Une  fois  hors  de  sa vue  l’étalon reporta  une  nouvelle fois son attention sur  la  jeune femme qui se  trouvait  devant  lui.

Ses  vêtements  s’étaient  déchirés  dans  l’eau, dévoilant  sa  peau nue striée  de  blessures légères. Des  nombreux hématomes  coloraient  son corps. Le passage  à travers les  débris  flottant  devant  la  crique  avait  été  difficile.

Dainsleifin fixait  le  ciel au dessus  d’elle, alternant  nuages  blancs  et  étalon noir et  marron. Un doux  sourire  naquit  sur  ses lèvres lorsqu’elle  vit  que son ami semblait  s’être  roulé  dans  le  pire  bourbier  qu’il avait  pu trouver  dans  la région. Ses poumons la  faisaient  souffrir, ils semblaient  brûlés de  l’intérieur. Sa respiration était  faible, difficile.

Toute sa  gorge la  brûlait, chaque  goulée  d’air irritait  son corps, et  massacrait  ses  côtes.

Si un troupeau de vaches  m’était  passé dessus je ne m’en sentirais  pas plus  mal pensa-elle avec  un nouveau sourire. La bête  poussa  son visage du bout  du nez, et  s’agenouilla délicatement à côté  d’elle, avant  de  s’allonger  entièrement, lui présentant  la  selle et  l’épée  à portée  de  bras.

D’un mouvement  douloureux elle  tendit  la  main jusqu'à toucher l’épée du bout  des doigts, avant de les laisser glisser sur la garde, savourant la sensation du cuir sous son épiderme. Elle  referma  sa  main sur  la garde et  tira  lentement l’épée  à elle. L’étalon se  redressa et  la  fixa un instant.

Quoi ? Finit-elle  par  demander.

Tu m’as  fait  une sacrée peur.

–Dans  ce  cas  nous sommes  deux  Al Hataal.

–Je  ne  sais pas  si je  vais  le  regretter mais… Je  suis bien content de  te  revoir.

Un immense  sourire s’épanouit  sur  les lèvres  de  la  jeune  femme, mais  avant  qu’elle  ai pu  ajouter  quelque  chose  l’étalon reprit.

Bien entendu, ce  n’est pas  une raison pour que  tu te remettes  à parler  sans  arrêt.

 Il s’éloigna  de  quelques  pas, puis  se  retourna  sur le corps  allongé :

-Je  n’ai rien trouvé pour te  nourrir mais  apparemment  l’un de ces  humains  a  prêté une  grande  attention aux buissons qui sont  de  l’autre  côté de  la  plage.

La  jeune  femme  hocha de la tête  et  fit  mine de  se  relever avant de chuter sur le sable, épuisée.

–Je… Je  crois que  je vais un peu dormir  avant…

-On a  pas  le temps  pour ça  Dainsleifin… Accroche  toi à moi on y va.

 

C’est ainsi que deux  heures  plus  tard, l’étalon galopait en direction du Sud, ne  prêtant aucune attention aux quelques habitants qui les  regardaient passer  à toute  allure, bouche bée.

Les  paysages  défilaient, et  Aby reprenait  peu à peu des  forces, alternant sommeils réparateurs et grignotage de  fruits  trouvés en chemin. La journée  avançait  rapidement, Al Hataal ralentit  son allure pour  reprendre son souffle, et sa  cavalière  marchait  à ses  côtés pour se  dégourdir  les  jambes.

Elle  s’aperçut avec joie  que  la  plaie  au niveau de  sa  cuisse  se refermait, et avait  été littéralement  rongée  et  nettoyée  par  le sel de la mer. Le couple  avançait donc sur un chemin dégagé, à l’ombre  d’une montagne qui n’avait  plus  que  le sommet  éclairé  par  le  soleil.

Dainsleifin observait le paysage, une  lueur  d’admiration dans  les  yeux. La  région était  véritablement magnifique, fleurie, parfumée, délicieuse. Une  forme  au sommet attira  son attention.

Al Hataal regarde ! Je  crois que c’est… Oui ! C’est un cheval de  montagne ! Ils ont  survécu ici ! S'exclama-elle, rayonnante.

L’étalon tourna le regard vers la forme et  murmura :

-Oui c’est bien un cheval, petit, trapus, un cheval de  randonnée, mais Aby… Il n’est pas  seul ! Un humain est avec lui. Et  vu ce  matin, je  doute que  les  gens d’ici soient franchement  amicaux.

–Mais  non Al Hataal, je suis sur que…

Un son strident déchira le silence de  la vallée. De  quoi réveiller les  morts  pensa-elle. Le Meshamhaan se  jeta  sur  elle :

-Un cor ! Vite grimpe, on s’en va !

 

La  cavalcade  reprit  à grande  vitesse, éclairée  par  le  soleil couchant qui instaurait  une  lumière  orangée  sur  tout le  territoire. Le  cor  reprit  sa  musique, et  au plus  grand  malheur des coéquipiers, un second retentit. Plus strident encore.

–Ils sont  placés en haut des montagnes. Décidément, ils  ont  une  bonne garde  sur  cette  île.

A ces  mots  un troisième se fit  entendre, plus  loin devant  eux, tous reprirent la sonnerie  d’alarme, faisant  s’envoler les  oiseaux, détaler les animaux, et  accélérer étalon et  cavalier.

 Quelques minutes après, le  soleil avait  disparu, les  cors  redoublaient  d’intensité, le Meshamhaan commençait  à perdre  patience.

A la  nuit  tombée l’étalon franchit un buisson d’un bond, et atterrit en plein centre  d’un village.

Merde, siffla  Dainsleifin entre ses dents, on a  la  poisse aujourd’hui.

Elle ne semblait pas avoir tord, car  quelques  secondes  plus  tard, les  cors s’approchaient  à toute  allure, et  les  villageois sortaient de leurs demeures, torches et  pieux de  bois en main.

Femmes  et  enfants  observaient  la  scène de leurs  fenêtres  sans  vitres, une  lueur  victorieuse  dans le regard. Le  cercle autour d’eux se  refermait et  rétrécissait progressivement. Aby dégaina Dainsleifin et  la tendit  vers le ciel avant de crier d’une  vois forte :
Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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Mercredi 14 mai 3 14 /05 /Mai 02:18

« Avancez  mes  amis, avancez  avec  vos misérables  pieux. Tentez  votre  chance, allez  y. Regardez vous, faibles  survivants! Menaçants alors  que  vous ne savez même pas  qui nous sommes.

Venez, attaquez  nous !

Elle brandit Dainsleif en direction des habitants, les  évaluant de la pointe de l’épée, la faisant tourner dans les airs au ralentit, la  lame  sifflait  aussi fort que si l’on l’avait jetée de  toute  ses  forces.

Attaquez, mais  préparez  vous à souffrir.

Nous ne sommes  pas  ici pour  mourir, bien au contraire. Et  je  peux  vous  jurer, oui je  vous  le  jure ! Que vous aurez  bien plus  de  pertes  que  vous pouvez  l’imaginer avant  d’avoir  le dessus. Si un jour  vous l’avez 

A ces  mots elle  rit, un  rire  clair et effrayant, car  son visage  ne reflétait  que la  colère. Elle  reprit, méprisante.

Pensez  vous vraiment qu’un Meshamhaan isolé, accompagné  d’un être  humain puisse  être l’un de  vos ennemis ?! Pauvres gens ! Dire qu’il y a  à peine  un mois  vous étiez  médecins, avocats, banquiers ! Le retour à la  vie  sauvage vous  a bien trop aéré  le  cerveau. Regardez  vous misérables !

Elle  criait  à présent.

Regardez  vous ! On croirait  avoir affaire à une  bande  d’attardés tout  droit  sortis du Moyen Age crasseux. Alors je  vous  le demande maintenant, ai-je  l’air  d’être  une menace  pour vous ? Ai-je l’air d’être  l’un des Autres ?!!

Le  silence  était  total. La  jeune  femme  savourait son résultat, l’épée toujours tendue  en avant. D’une  main elle  caressa l’encolure  de  sa  bête. Cette  dernière profita de ce temps d’arrêt pour donner  son avis :

« Tu fais  un bien piètre orateur. Tu as  de  la chance  que ces idiots soient  complètement dépaysés. Ce n’est pas chez moi que tu aurais eu du succès avec un discours pareil ».

Un sourire  amer apparu sur  les  lèvres  de  la  jeune femme, et  elle  murmura  entre  ses dents un faible « Jt’emmerde. »

Avant de  reprendre  son visage  impassible. Les  pieux se  baissaient lentement.

 « Non mais  vraiment  hin… C’était  nul. T’as de la chance  d’avoir  une  tronche  de folle  avec  tes  cheveux  parce que  sinon… »

« Ta gueule », siffla la jeune femme.

« C’est vraiment  pas  le  moment Al Hataal » soufflait-elle, tentant  de  remuer  les  lèvres  le moins possible.

Un homme  d’une  quarantaine d’années  s’avança vers  eux.

Comment  savoir  si ce  n’est pas  une  feinte  ennemie ?

La jeune femme  soupira :

-Je  doute  qu’ils  prennent  le temps  pour  ça. S’ils  avaient  voulu votre  île  ils  auraient  envoyé  une  centaine de  cavaliers  pour ratisser tout  le  territoire. Maintenant  vous avez  deux  possibilités, soit vous nous attaquez, mourrez  etc, soit vous allez  ranger  vos armes, et  vous m’écoutez le temps que je vous raconte  une  petite histoire qu’il ne faudra  jamais oublier. D’ailleurs si vous choisissez cette  solution, un petit repas  serait  le  bienvenu. J’ai faim. » 

Les  femmes dans les  maisons  arboraient  un sourire  amusé.

La  jeune femme  venait  de rabattre le caquet  à une  vingtaine d’hommes  qui avaient  profité  de  ce « changement » pour réaffirmer leur  « souveraineté » sur la gente  féminine.

L’atmosphère  se  détendit  d’un coup, et  les  enfants  sortirent observer de  plus près  les nouveaux arrivants sous  le regard  courroucé  de  leurs  parents. Dainsleifin rangea rapidement  l’épée  étincelante dans  son fourreau de  fortune et  mit  pied  à terre.

Elle  défit  rapidement  la  selle de  l’étalon et  la plaça  sur l’une  des poutres qui encadrait  les  habitations de  bois. S’avançant  vers  lui pour lui murmurer  d’aller  se reposer jusqu'à ce qu’elle  l’appelle.

Les humains pénétrèrent  dans la  plus grande  demeure  du village Aby et le  chef  en première  ligne. La  pièce  était assez  vide, les  quelques  meubles  étaient  grossiers, faits  de  bois et  de  branchages.

Quelques  couvertures rapiécées ornaient  les sièges. Tous s’installèrent  à même  le  sol et quelques  personnes  sortirent  pour  faire  à manger, la  jeune  femme  en profita pour  demander d’apporter de l’eau chaude à sa  monture.

Les  hommes se  regardaient  avec  frayeur jusqu'à ce qu’une jeune fille  blonde  comme  les  blés sourie et se  porte  volontaire. Dainsleifin lui rendit  son sourire avec  un clin d’œil en prime face  à son courage, puis reporta  son regard vers  les  mauviettes  qui servaient de soldats au camp.

Elle  reprit  son histoire  depuis  le  début, ajoutant  sa  rencontre  avec  Kaelith et  Loen Grihn ainsi que  leurs  histoires  personnelles.

Elle  leur indiqua  le campement dans  lequel ils  devraient  aller  le  moment  venu, et  expliqua qu’il faudrait  bientôt  qu’ils  soient  capables  de  reprendre  la  mer pour rejoindre  le  territoire.

« Je  pars  lever les armées  Sud. Vous le savez, je vous l’ai dit au début  de mon histoire.

Ces  armées  seront  composées  de  chevaux  rapides, d’armes  blanches et  de  guerriers émérites. Cependant cela  prendra  du temps de  les  rassembler et de les  apprêter.

C’est pourquoi je veux  que  vous  en fassiez autant. Je  veux que  vous  soyez  prêts à combattre  pour  vos vies, pour  vos terres et  pour  votre  continent. Nous  ne sommes  plus  nombreux dans  les  « Terres Plaines », il faut  que  chaque  homme et  chaque  femme  capable de  se  battre  soit  équipé et  ait  une  monture.

La résistance  se  développe en Terres Plaines, les hommes  se  rassemblent  et  prennent leurs  vies  en main, ils  tiendront le coup le temps qu’il faudra.

Lorsque  je  reviendrais je  veux  pouvoir  compter  sur vous tous. Vous tous et  tous ceux que  vous  pourrez  rassembler.

Vous êtes  sur une île, vous devez pouvoir  voguer.

C’est votre  force. Je veux  que  vous repreniez  l’art de  l’armement par  bateaux.

La  jeune  femme  marqua  une pause.

Je  récapitule. Vous avez  environ… Un an, pour  former une flotte de  plusieurs  navires, mais  pendant  cette  même  année, vous devrez avoir rassemblé La  Botte, la Sardaigne et la Sicile. Ces  hommes  et  femmes  devront  avoir  une endurance  hors  norme. Je veux que vous soyez  tous  des  athlètes, sinon nous  ne  percerons pas les lignes  ennemies. Etes vous prêts  pour cela ? Etes vous prêts à consacrer une  année  à votre  entraînement intensif ? Etes  vous  prêts  à repousser ces saletés au fond  de  leurs trous ?!! Etes  vous  prêts  à répondre  à mon appel?! 

Au petit  matin, la  jeune  femme s’éveilla  au doux son de…cris. Elle  leva  les  yeux et  sortit  de  sa  couche à temps  pour  voir  des  hommes  s’agiter  devant  Al Hataal pour le faire  sortir de la  maison dans  laquelle  il était  entré dans le  but  de  trouver  la  jeune  femme.

« Tu leur  dit  d’arrêter leurs  singeries ou je  les bouffe ? »  demanda  un Al Hataal passablement  blasé  qui fixait  les  hommes  d’un air  plus  qu’indifférent  face  à leurs  grands mouvements  de  bras et  cris.

Dainsleifin réprima  un rire et  s’avança vers les hommes.

« Ca ne sert  à rien, vous  pouvez  lui parler  comme à l’un d’entre  vous. Il a  un QI bien plus développé que les  trois  quarts du village. » 

A ces  mots les  hommes  baissèrent  leurs  bras  honteux, et  l’étalon releva l’encolure, fier  comme  un coq.

« Bon bien entendu, il est, comme  nous tous, extrêmement sensible  à la  flatterie » soupira Aby avant  de  sortir, suivie des hommes  et  du Meshamhaan.

Les habitants  du village  se  regroupèrent à la  grande place de terre battue, tandis que la  brune  préparait  son étalon. Elle  se  retourna vers  la  foule  et  les  remercia  tous  pour  leur  accueil légèrement  gênée  d’être  l’attraction du jour. Le  chef  s’avança et  lui tendit  un sac de  toile  solide, empli de  nourriture durable, de  viande  séchée soigneusement empaquetée pour  résister  aux  intempéries.

Ainsi qu’un cor blanc, magnifiquement sculpté, relié  à une  bande  de  cuir pour  l’attacher autour du cou. La jeune femme sourit  et  le  remercia

« J’ai un an pour apprendre  à m’en servir maintenant. »

« Il est assez  puissant  pour  être entendu de  la  côte.  Des  hommes  guetterons votre  appel chaque  jour d’ici onze  mois, lorsque  nous l’entendrons, nous  mettrons deux  jours à rassembler  La  Sardaigne et la Corse, plus  un pour arriver. La  Botte  et  la Sicile seront  prêtes  huit  jours  plus  tard. Dans  votre  sac  se  trouve  un bout  de  bois creux, fermé des  deux  côtés  dans  lequel se trouve  notre  accord, notre  promesse et  notre  allégeance à vos  armées. »

 Aby serra l’homme  dans  ses  bras et lui répondit  que  l’allégeance était  inutile, mais  qu’elle acceptait  volontiers le  papier.

« Un grand  radeau vous attend  à la  pointe  Sud de  la  Corse. Ce  n’est certes pas  encore  un navire, mais  il est assez solide  pour  vous  supporter  tous les  deux et  vous  permettre  d’atteindre  les  côtes  Africaines sans  passer  par  la  Sardaigne qui est d’après  nos  éclaireurs, occupée par les  Autres. »

Les  au revoir  durèrent  encore  quelques  minutes, puis Dainsleifin se  mit  en selle  et  serra  les  jambes, lançant sa  monture au galop sur  la  piste. Elle  jeta un dernier  coup d’œil en arrière pour apercevoir les  villageois  lui faire  de grands  signes  de la  main. Certes elle  n’était  pas  une  guerrière  émérite, mais  elle  avait  au moins  redonné  espoir  à une  île entière.

Maintenant le tout  est de  ne  pas  les décevoir, murmura-elle  pour  elle  même.

Ne  t’inquiète pas  pour  ça  l’humaine, rit  Al Hataal, d’après  la  légende les Armées  Sud se  regrouperont  dès l’envahisseur sortit  du centre  de  la  terre  pour  un dernier  combat. Tous  les  hommes connaissent cette  légende, il faut juste  leur  mettre  sous  les  yeux.

-Mais  comment  faire ça ? Je  ne  suis  ni dieu, et  encore  moins  un homme. Ils  ne  m’écouteront jamais…

L’étalon pouffa une fois  de  plus, laissant échapper  un grognement sourd :

-Ne  crois pas  que  tu sois seule  à mener ce  combat. Des hommes  de  mon peuple, les esprits, on inséré le traité des Armées  Sud  au cœur  de  leur  religion. Oui dans  le  Coran se  trouve  une  page  cryptée, on y trouve la  légende des  Armées Sud. Et  pour  les  hommes en dessous  du Grand Désert sans vie, chaque  village a un ancien qui est chargé de la  connaître et  de la  conter. Les  guerriers ont  sûrement déjà traversé le Sable  pour se rendre dans les  camps.

Un silence s’installa, uniquement  interrompu par le grondement des pattes du Meshamhaan.

Non ne  t’inquiètes pas, ils  n’ont pas  d’Autres  chez  eux. Seulement  tout  au Sud, mais  pas assez  pour  être  entièrement  dirigés. La famille de  mon maître est celle  qui a  mis en place ces traités, ils  sentaient que leur  peuple  allait se  diviser, alors ils  ont  décidé d’aider  un peu, et  de  prévenir  tout  le  monde.

Dainsleifin acquiesça et posa sa main sur l’encolure de l’étalon, jouant avec les amas de terre entre des poils qui formaient  à présent des milliers de perles de boue, incrustées dans le pelage de  l’animal. Ils  arrivèrent  à la  pointe, et tombèrent sur  cinq hommes endormis à côté de leurs cheveux.

Ils avaient  sans  doute  œuvré toute la nuit pour construire le radeau. Chose  qui était  d’ailleurs  bien trop évoluée pour être  appelée Radeau : D’un côté se  trouvait  une sorte  d’habitacle, pourvu d’une sorte  de  couchette et  de rames, et  de  l’autre  côté une  encoche avait été faite  dans le bois, de  sorte  que l’étalon s’attelait au radeau et  pouvait  tout  faire  avancer.

Aby remercia  longuement  les hommes, et  leur  promit  de  revenir les  chercher  dans  un an pour « gicler ces saloperies hors de nos terres », puis  se  mit  en route. L’étalon et la jeune femme  prirent  la  mer, calme  cette  fois, et  disparurent  à l’horizon.

Al Hataal ?

–Oui ?

–Tu sais la Légende…

-Oui ?

–Comment  est-elle  écrite ? Je  veux  dire, est-ce que  tu la connais ?

–Oui… Laisse  moi le temps de  m’en rappeler…

Le silence  se  fit, dérangé  uniquement  par le clapotis des vagues et  le bruit  de  l’Epée Blanche  qui tailladait une  fois de  plus les  cheveux  de la  brunette. Après de  longues minutes  l’étalon se  mit  à fredonner  quelques  paroles. Un grondement  sourd  s’élevait  de  sa  gorge tandis que dans leurs esprits  une  chanson résonnait.

Une  chanson ancienne, pleine de  promesses et d’espoir.

La  jeune femme se  laissa  bercer durant de  longues  minutes par ce  chant  dans  une langue  inconnue, puis  l’étalon la  reprit en langage commun.

Par Absynthe - Publié dans : Dainsleifin ou La Menace d'Outre Terre
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Lundi 19 mai 1 19 /05 /Mai 13:30

Six heures du matin. 
J’ai les yeux irrévocablement grands ouverts. Le réveil n'a pas encore sonné, et je le fixe longuement, priant pour qu'il se dépêche. Il y a une demi heure encore, je regardais patiemment le plafond, étudiant toutes les fissures de mon nouvel appartement plutôt délabré. Mais là.... Là je ne tiens plus.

C’est aujourd’hui.

Premier jour de cours en fac de lettre.

Premier jour où je me retrouverai devant deux cent étudiants plus intéressés par la manucure  ou la mini jupe de leur voisine que par Hobbes.

Je  soupire, remontant les draps bleu clair jusque mon menton. C’est Cathy qui les a choisis  ces draps… J’aime pas franchement le bleu, mais elle trouvait que c’était beau. Alors ok, de  toute manière je ne vais pas râler pour des draps.

Avant hier je suis allé à la faculté, pour préparer mon cours, déposer mes affaires, et faire  connaissance.

Ils sont mignons les collègues. Super rassurants j'ai trouvé. A mon entrée dans la cafeteria, ils m'ont tous regardés, chacun son mug de couleur entre les mains, attendris ou sadiques, je ne  saurais le dire:

-T'inquiète pas va, le premier jour c'est le pire. Soit tu t'affirmes, soit tu peux d'ores et déjà changer de fac. 
Tous là en rond autour de moi, souriant hypocritement. Je me sentais petit... Petit...

Pourtant je suis grand. C’est un comble. Je les dépassais presque tous, un mètre quatre-vingt cinq, il y en a que ça agace, moi j’apprécie. 
D’autant plus que ma petite amie est ce que l’on appelle une perche. Un mètre quatre-vingt trois. Blonde, yeux bleus, anglaise installée en France depuis  peu. Je me tourne vers elle, elle  semble encore dormir. 
C’est vrai qu’elle peut commencer tard, quand on est esthéticienne, on n’a pas de clients à huit heures du matin en général. Je la contemple puis glisse ma main dans ses cheveux, écartant des mèches de son si beau visage. Elle ouvre lentement les yeux, et me fait un grand sourire :

-Bonjour mon choupinou, tu es stressé ? C’est chou !

Chou… Oui chou. On va dire ça. Ce mot, je tuerai bien l’abruti qui l’a inventé, car depuis que Cathy l’a entendu elle ne le lâche pas d’une semelle. Si elle pouvait le mettre trois fois dans la même phrase je crois qu’elle n’hésiterai pas.

Je la regarde et sourit. Mon réveil sonne enfin, je dois me lever. D’un coup j’en ai nettement moins envie. Allez du nerf, je me dirige vers la salle de bain et me glisse sous la douche bien chaude.

J’aime bien cette douche, j’aime bien cet appart. C’est sympa ici en fait. Cathy a accepté de  me suivre jusque ici, je ne connais absolument pas la ville, elle non plus mais on est jeunes. Il faut vivre. 
Je sors de la douche après quelques minutes, attrape une serviette et la noue à ma taille avant  d’effacer la buée sur le miroir. Je secoue rapidement mes cheveux châtain clair en pagaille. Un petit clin d’œil vert à mon miroir et je part m’habiller.

Après tout ce ne sont pas des petits gamins boutonneux qui vont me faire peur !

-Après tout mon chou, ce ne sont pas des petits gamins chous qui vont te faire peur hein ?

Des fois je me dit que nous sommes vraiment sur la même longueur d’ondes elle et moi. Presque trop, c’en est inquiétant par moments. Je soupire et m’installe face à ma petite Cathy, qui me regarde en souriant avec son visage de poupée de porcelaine. Je regarde ma montre, sept heures et demie. 
J’attrape ma veste de costard et dévale les escaliers de l’immeuble sans oublier de dire au revoir à Cathy, car si je l’oublie, j’ai droit à une semaine de silence radio. 
Je traverse rapidement mon petit quartier assez  mal famé, passe à côté d’un grand parc que je n’ai encore jamais visité, et arrive enfin devant ma fac.

Par Absynthe - Publié dans : Un Nouveau Prof (Yaoi)
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