Mardi 5 mai 2 05 /05 /Mai 18:40


Ouverture d'une nouvelle rubrique, ici je collerai mes histoires parasites. Celles qui me trottent dans la tête et m'empêchent d'avancer les autres.

Première histoire tirée d'une VDM (voir lien à droite):
Aujourd'hui, je me demande encore quelle était la probabilité pour que mon
patron (qui disait être en voyage d'affaires) et moi (qui avais fait un faux certificat médical), nous nous retrouvions au même concert de rock. Probablement une chance sur un million. Eh oui. VDM



Trois quarts d'heure qu'il tournait en rond. Trois longs quarts d'heure, et les coups d'oeil fréquents qu'il lançait à ses chaussures fraîchement cirées hurlait à qui voulait l'entendre qu'il avait mal aux pieds.
Oh non bien sûr, pas que le sol soit plein d'aspérités, une merveilleuse moquette gris perle -cachant merveilleusement les tâches de café des maladroites mal réveillées- s'étendait à perte de vue.
Simplement que ces chaussures étaient neuves, et que jamais une paire de pompes ne pourrait remplacer ses éternelles baskets noires, larges, diformes, divines et nettement moins laides que ces Bexleys qui lui avaient couté plus de deux cent euros.

Trois quarts d'heures qu'il tournait en rond avec à la main sa feuille d'arrêt maladie -faux, s'il vous plaît!- qui lui donnerait une semaine de vacances extras sous prétexte d'aller se faire opérer -une deuxième fois- de l'apendicite.
Il avait tout prévu pourtant.
La moue douloureuse, l'oeil humide, le pli de la lèvre légèrement relevé pour faire croire qu'il tentait de sourire mais qu'il n'y arrivait pas faute de confort. Tout.
La démarche légèrement voutée, il était arrivé règlé en parfait malade prêt à se faire internet à l'hôpital civil, avait franchi les premiers mètres hors de l'ascenseur, et avait immédiatement senti dans l'air que quelque chose avait changé.
Ce n'était pas son absence qui provoquait ce léger changement presque imperceptible. Non, comme si le plus gros je m'en foutiste de la boîte allait manquer à quelqu'un.
Soit dit en passant, c'était un job en or, en faisant le minimum, on gardait son salaire, son treizième mois, ses congés payés, s'attirait les regards haineux des honnêtes travailleurs, mais pour 1200 euros par mois, rien à faire de sa vie sociale.

Bref, un pied hors de la cage d'ascenseur, l'ambiance globale était infimement différente. Toujours la même odeur de café, les mêmes effluves de fumée sortant de la "boîte" à fumeurs, les mêmes parfums insupportables des femmes, le même déodorant des hommes. Axe, on ne change pas une équipe qui gagne.

Et après trois quarts d'heure à avoir tourné autour des cloisons des petits employés et visité la trentaine de bureaux qui disposaient de pièces à part, il comprit enfin ce qui n'allait pas.
-Josiane! Dis moi, il est passé où le patron?!
Et la ravissante jeune femme -Non, parce que quoi que l'on puisse croire, le prénom est hideux, mais la jeune femme est magnifique. Une sublime plante noire comme le charbon, aux jambes interminables, peu de poitrine, la rendant moins vulgaire que les autres, des cheveux sévèrement attachés, une merveille- de répondre:
-M'enfin Manu! tu savais pas? Il part aujourd'hui en voyage d'affaires. Alors il ne fait que des allers-retours. Je crois même qu'il est parti pour de bon là.

Manu, c'était lui. Emmanuel à la base. Mais de toute évidence tout le monde n'a pas gardé le souvenir du moniteur de ski du collège, celui sur qui toutes les copines ont craqué pendant environ... Une semaine.
"Appellez moi Manu les enfants. Aujourd'hui, on va apprendre le chasse la neige!"
Emmanuel s'en souvenait lui. Et il l'avait détesté de suite. D'abord, sa petite copine l'avait lâché pour aller le coller, et ensuite, c'était sa faute s'il avait découvert son attirance pour certains garçons.

-Manu? Ca va?
Le jeune homme, figé dans son costume noir à chemise argentée qui le faisait crever de chaud semblait prendre racine au beau milieu du couloir.
-Emmanuel, grinça-il en reprenant ses esprits.
C'était malin, toute sa comédie tombait à l'eau, Habituellement, c'était au patron qu'on donnait tous les certifs de maladie, tous les papiers administratifs. Parce qu'il préférait être au courant de tout.
D'après les lèches du bureau, ça donnait un côté convivial au boulot.
"Mon cul ouai." Simplement pour être sur de ne pas se fair b... avoir par ses employés surtout. C'est nettement plus dur de mentir en regardant son patron dans les yeux.
Et Emmanuel s'en faisait un challenge personnel. C'était un petit plus à l'excitation de l'évènement qui se produirait deux jours plus tard.
Le blond passa une main lasse dans ses cheveux gominés au maximum pour éviter les remarques sur leur longueur et fit demi-tour pour aller voir la secrétaire du patron. Mais lorsqu'il l'atteint, ce fut pour tomber en admiration sur une paire de jambes interminables, recouvertes non d'un pantalon de smoking habituel, mais d'un fute de danseurs de tango -toute la différence est dans la coupe, peu le remarquent-, tellement plus sexy et avantageux.
Une seule personne en porte dans la boite.
Le patron.
Et c'était bien lui, accoudé sur le bureau de son assistante qui battait des records de self contrôle à ne pas réagir en le voyant ainsi cambré devant elle, quelques mèches noires de sa queue de cheval extrêmement courte retombant sur ses yeux clairs tandis qu'il lui demandait des informations sur tel ou tel dossier.

Le premier mot que n'importe quelle femme hétéro ou homme bi pense en le rencontrant restera toujours: Canon.
-Tiens donc Duval -il venait sans doute de demander son nom à la secrétaire-, qu'est-ce que vous avez à marcher comme un canard? C'est le prix de vos nouvelles chaussures bas de gamme qui vous fait souffrir?
Le second mot que n'importe quelle femme hétéro ou homme bi pense en le rencontrant restera toujours: Connard.

En l'espace d'une seconde, Emmanuel reprit sa mine souffreteuse, laissant là son boitillement pour une démarche un peu voutée et une main placée sur son ventre en signe de souffrance.
-Non monsieur, simplement mon apendice, d'ailleurs j'ai là mes papiers pour mon congé maladie. Je serais de retour mardi au bureau sans faute.
Son supérieur le dévisagea, comme on regarde un cloporte traîner près de ses chaussures. De haut, avec dégoût.
Bon, il y avait de quoi. Emmanuel pouvait être un très beau jeune homme, mais le costume, les cheveux tirés en arrière et la lumière blafarde des néons ne lui réussissait pas le moins du monde.
Il avait l'air jeune, maladif, ridicule. Les rasage de près ne lui allait pas non plus. On aurait dit un adolescent.
Il saisit d'un geste sec les papiers qu'on lui tendait et les fourra dans sa malette.
-Dans ce cas à Mardi. J'espère que vous rattraperez votre retard très vite.
-Bien sur Mons...
Mais le grand chef était déjà parti.
-Connard de vieux de merde, siffla Emmanuel pour lui même en partant dans l'autre sens, rejoindre l'autre ascenseur, celui qui bloque une fois sur trois. Celui du personnel quoi.
En se contemplant dans le miroir de la boîte de métal grinçant, il retira sa veste, et se retint de secouer ses cheveux. Jouons le jeu jusqu'au bout.
Faudrait pas croiser le vieil abruti de patron de...
Stop.
Emmanuel inspira profondément, et les portes s'ouvrirent. Il sortit et se dirigea vers les lignes de tram.
Son supérieur n'était pas véritablement vieux.
Plus de trente ans oui. Moins de quarante, sans aucun doute.
Le genre d'homme qui éclipserait Brad Clooney Depp en moins d'une seconde tant qu'il n'a pas entre-ouvert les lèvres.
Imbuvable, c'était le mot.

Le blond claqua la porte de son appartement en retenant sa respiration. Resta immobile une seconde, et laissa lentement fleurir un sourire presque hystérique sur ses lèvres pour finir par sauter dans tous les sens, retirant son costume en quelques secondes pour rester en boxer et chaussettes noires, les cheveux défaits,de petits "YES! YES! YESYESYES!" émanants de ses lèvres par intermitence.
Trottinant jusque dans la cuisine, il décrocha de son frigo une place pour un grand festival de rock et autres musiques déviées qui aurait lieu à partir du lendemain.

***

Voilà deux jours que la fête battait son plein, il était une heure du matin, Emmanuel et ses amis étaient totalement déchaînés sur la
musique qui passait.
Le jeune homme était collant de sueur, d'éclaboussures de bière...
...de salive aussi, certains morceaux étant particulièrement langoureux, les couples se formaient un instant, le temps de se toucher, s'apprécier, puis se séparaient, sachant tous deux qu'aucune relation sexuelle ne serait performante avec leur taux d'alcool dans le sang.
A sa gauche, un ami d'enfance et sa petite copine se roulaient dans l'herbe souillée, moitié vêtus, moitié nus, rien d'étonnant, et même bien plus sages que la moyenne.
Le blond en arrêt maladie était torse nu, son t-shirt pendant à sa ceinture de son treillis gris délavé, un chapelet de perles pendant à son cou, accolé à une lame de rasoir. Sur son flanc, un tatouage, une faucheuse, se dressant là, sage, fière, la pointe de sa faux soulignant l'un de ses pectoraux.
La sueur perlait dans ses yeux alors qu'il inspirait l'air vicié, chargé de fumée de cigarettes, de lacrymos, de parfums, de sécretions corporelles. Ouai, fallait le dire. Par moments, ça sentait la pisse.
Quelque blaireau s'étant sans doute lâché dans l'herbe.
Un sourire dément s'étira sur ses lèvres tandis qu'un bras musclé passait par dessus ses épaules venant taquiner son piercing à la lèvre, remit pour l'occasion.
Il tourna son regard vers l'arabe qui venait de l'accoster. Selim. Ou Couscous.Son pote de toujours. Baise, fête, déprime. Toujours là pour faire plaisir.
Un peu trop fin et grand pour être vraiment canon, mais il était carrément charmant, avec une aura de testostérone absolument hallucinante.
Ce dernier lui rendit son sourire. C'était l'un de leurs morceaux préférés.
Bras en l'air ils repartirent dans une danse sans limites, rien de franchement esthétique, juste de l'éclate pûre. Comme tous ceux autour d'eux.
Lorsque le morceau fut finit, Emmanuel avait perdu son t-shirt, gagné une bouteille de vodka à moitié vide, son pantalon s'était étrangement ouvert, et il avait soudainement mal à la joue.
Une période Drum n Bass débuta, calmant les esprits, mettant en transe la foule.
Le genre de danse sur laquelle on fait ce que l'on veux, comater ou sauter dans tous les sens, se la jouer sexy ou carrément intenable.
Le blond but une gorgée de vodka et passa la bouteille à un voisin inconnu, se déhanchant les paupières fermées.
-Hé Man', y a un canon qui te bouffe des yeux depuis tout à l'heure.
-Hm?
-A gauche. Entre le grand avec les écarteurs et la fille aux cheveux violets.
Emmanuel posa le regard sur un jeune homme aux cheveux noirs coupés innégalement, retombant sur le haut de ses pomettes, et de sa nuque. Une chemise noire entièrement ouverte, glissant d'un côté sur son coude, dévoilant toute son épaule et une partie de son dos.
-Ola oui, c'est du haut niveau. Lança le blond à son ami. Si je me fais frapper parce qu'il n'est pas homo, je viens te faire les fesses et t'auras rien à dire capish?
Sans attendre il franchit les quelques mètres qui les séparaient et vint danser à ses côtés, fermant les yeux d'une seconde à l'autre, se laissant porter par la
musique, l'air de rien. Prêt à sortir "Ah tiens, ce coin aussi est sympa pour bouger" avec un air innocent si besoin.
Le brun lui fit un sourire étincellant,et se rapprocha encore un peu, le dominant d'une tête environ.
Il se pencha légèrement vers lui, frôlant ses jambes des siennes sans le toucher franchement, approchant son visage de son cou pour sentir son odeur et souffler doucement sur la peau brûlante du blond, lui arrachant des frissons.
Emmanuel avança une main pour la poser sur le torse imberbe de son nouveau partenaire, mais un flot de bière jaillit de la foule et les aspergea copieusement.
Eclatant de rire, le jeune homme recula d'un pas, passa ses mains sur son visage trempé et repoussa ses cheveux loin en arrière, fermant les paupières une seconde.
Lorsqu'il les r'ouvrit, son compagnon de danse s'était figé, avait cessé de sourire, et le fixait, mi fâché, mi surpris:
-Duval?
-P... Patron?!

A suivre...

ps: Si vous êtes contentes remerciez moi. Si vous êtes pas contentes, prenez vous-en à Chocomenthe ^^.

Par Absynthe - Publié dans : Cock Tales Cocktails - Communauté : Lawful Drug
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Samedi 16 mai 6 16 /05 /Mai 02:27



Coucou!
Mon dieu quel enthousiasme!!! Mes autres fictions sont tellement relous que vous vous ruez sur la nouvelle? xD?



Non je plaisante, je râle un peu mais en vérité ça me fait super plaisir. En général les OS et trucs du même genre c'est jamais lu. Donc bref. Cette histoire comportera boah... Trois. Ptetre quatre chapitres.
Et pas de panique, les autres histoires type nouveau Prof et Grenat Bleu avancent. Promis.

Sinon sinon, si ça vous tente, vous pouvez venir nous rejoindre sur le forum de Quatre Mots (lien à droite, partie forums), y a pas encore énormément de monde, du coup c'est tout convivial et tout, moi j'adore. (Vous y retrouverez notamment, Chocomenthe, célèbre comment... commenteuse? ...tariste? *Bug de trois heures du matin*; Alexx, célèbre auteur de la Malle aux Soupirs. Et pis moi. Célèbre... Moi.  C'est pas rien "Moi" je trouve. ). Forum littéraire, avec duels, joutes, etc. A la base rien n'est yaoi, mais c'est ça qui est bon. Convertir de gentils sujets tout mignons en partie de drague déchaînée etcetera etcetera.

Et l'autre forum (lisez pas si vous avez une bonne opinion de moi), ben en fait c'est un truc RPG (comme elles disent les geeks) avec vampires, elfes et tout au programme. Je m'y suis inscrite, je me suis fait un super perso, mais j'ai tellement pas d'amis et tellement peu de facilité pour les relations sociales que je ... Ben je m'emmerde. xD... Ca m'ennuie d'aller poster un annonce pour role player avec quelqu'un qui a une espèce de mary sue comme personnage, et ça m'ennuie aussi d'aller squatter au milieu de plein de gens... DONC... Lien à droite partie forum. Reversa.

Pour ce chapitre, vous allez me dire "roh, c'est vulgaire". Nan nan, c'est pas vulgaire, c'est naturel. Je vois pas un mec de vingt cinq balais dire flute et zut...  et aussi: Oh tu me cours sur le haricot!
Déjà moi quand je le sors devant les grand parents c'est assez pathétique...
Bref. Bonne lecture. En espérant que ça vous plaise autant que le premier.
(ps: vu qu'il se passe rien, j'ai fait très long, ça compense xD).



Chapitre 2:

J’entrouvre les yeux. Il fait jour.
« Aoutch »
Super jour même. Ma main s’abat sur mes paupières pour les protéger des rayons vicieux du soleil.
A vu d’œil je dirais un peu plus de quatorze heures.
Je me tourne sur le côté, et vois le petit monde se réveiller lentement. Des tentes s’ouvrent, des portières vomissent la fumée des aquariums matinaux. Des gens rient, d’autres râlent. La plus part sont encore imbibés et se traînent entre tentes et voitures pour rejoindre le pré des concerts, bol de corn flakes et bouteille de bière sous le bras.
Au loin la musique a reprit. Une nausée me traverse. Rien de bien important, mais une petite gueule de bois en perspective. Et contre ça, un seul remède: la picole.
Je m’agite et cherche des yeux une bouteille. La taule sous mon dos se creuse sous mon poids.
Minute.

La taule?
Je retombe sur le dos, ignorant le « Bong » sonore et frotte mes yeux de mes mains poisseuses.
Mon dieu j’ai la tête dans le cul…
Et j’ai chaud. Putain ouai j’ai chaud, je sens mes jambes trempées de sueur coller à un tissu synthétique extrêmement désagréable au toucher.

R’ouvrant un œil, je remarque que je suis dans mon sac de couchage. Good. Wonderful. Ca change des réveils au pied d’un arbre sur lequel tout le monde a sans doute pissé.
Un mouvement se fait sur ma droite, et une haleine chaude de vieil alcool m’atteint.
Je tourne le regard dans la direction pour tomber sur le visage de Selim endormi dans son sac de couchage lui aussi, une bouteille étroitement serrée contre sa poitrine.

Sur son front s’étendent les lettres tremblotantes « S-U-K-E-R », entre ses yeux un C est ajouté avec une flèche pointant le milieu du mot.
Reconnaissant mon écriture je prends note mentalement que bourré je ne sais pas écrire correctement.

Je me remets sur le côté, face à lui, et tends les doigts vers le goulot. Les ayant enroulés autour je tire doucement dessus, mais les doigts du brun se resserrent.
Poivrot .
Mes sourcils se froncent.
Je t’aime bien Couscous, mais là tu me gonfles.
Je tire un peu plus sur la bouteille qui laisse apparaître le début d’une étiquette imitation Absolut.

Vodka.
Je veux!

De ma seconde main je commence à décoller un à un ses doigts serrés autour de mon petit déjeuner. Mais alors que j’arrive au dernier, un grognement se fait entendre et il remue, reprenant sa prise de base.
Bon ça suffit.
Je lui colle une main dans la tronche sans le moindre remords, et pousse dessus pour l’écarter, tandis que de l’autre je tire de toutes mes forces de fêtard pas réveillé.
Ses paupières s’ouvrent soudainement, et il me fixe à travers mes doigts d’un air brumeux, lâchant la bouteille d’un coup et partant en arrière dans la seconde.

Le silence se fait et sans nous quitter du regard, je le vois glisser, glisser, glisser, et disparaître dans un « SWIIIP », bruissement de la matière synthétique de son sac de couchage sur la taule sur laquelle nous étions allongés.
Il est tombé.
Oui mais de quoi?
-Putain Emmaaaaaa!
De haut de toute évidence.

Emma c’est moi. J’aimais pas Manu, donc il a pris « Emma » et allez savoir pourquoi, je ne pouvais pas râler.
D’un geste un peu plus vif que les précédent je m’assois sur la surface que je commence à identifier. Du coin de l’œil je vois Selim se redresser du sol en prenant appuis sur un jerrican -vide- que nous avions rempli de bière avant de partir. Toujours dans son sac, je le regarde osciller dangereusement en essayant d’en sortir.

Il y arrive enfin et s’apprête à me râler dessus lorsqu’il s’aperçoit qu’il est tombé du toit de la vieille R5 rouge de P-O.
P-O c’est Pierre-Olivier. Ses parents avaient envie de le boycotter dès sa naissance. C’est comme ça.
Je me redresse sur les coudes et lui fait un sourire ravageur avant de boire une goulée d’alcool.
Je grimace.

Je sais pas qui est le con qui a eu l’idée de couper de la vodka avec de l’Ice Tea, mais ce mec doit pas être aidé dans la vie.

Un coup d’œil à Selim m’indique qu’il ne craque pas sur ma pose ultra séductrice.
Enfin ça c’est le sac de couchage.
D’ailleurs qui pourrait avoir la classe dans un sac de couchage franchement?
A part nous transformer en une espèce de chenille aliénée et maladroite, ça sert pas à grand-chose…
Je lui fais un sourire contrit.

-Désolé pour la… Chute. J’avais pas callé qu’on était si haut.
-Y a rien Maa’.
Sa voix est rauque et sa bouille de pas réveillé craquante.
S’il n’avait pas mon tag sur le front je le prendrais bien comme petit dèj…
Surtout s’il se met à son tic matinal obligatoire.
Et oui. Yesss. J’adore ce passage.

Il ouvre la portière de la voiture et se penche à l’intérieur -c’est pas haut une R5-:
-Pardon…
Bonk.
-Aie Couscous put…
Bonk.
-Pardonnn.
-Tu fais chier!
Il fait super beau aujourd’hui, je me perds dans la contemplation du ciel bleu avec délice.
Bonk.
-Pardon pardonnn…
-Cous…
-Si tu pouvais…
Bonk.
-Voilà parfait.
-BORDEL!
-Encore un peu…
Bonk.
-Merci!
-Connard!

Un immense sourire s’étend sur ses lèvres lorsqu’il ressort du véhicule avec un jerrican de cinq litres d’eau. Pauvre Baptiste, c’est toujours lui le con qui pionce sur la banquette arrière alors que la flotte est en dessous et comme à chaque fois Selim le vire pour l’atteindre.
Je l’observe se laver tout en achevant de me réveiller, et tend les mains vers le filet d’eau pour m’en asperger le visage et ôter enfin toute cette sueur collée à ma peau.

Je décide de sortir de mon sac de couchage, et de descendre de la voiture. La tâche est ardue. Je gigote dans tous les sens sous l’œil amusé de l’arabe, et finit par honteusement glisser le long du pare-brise pour finir par shooter deux formes allongées sur le capot.

*Zwwwiiiip*
Rembobinons cette scène ridicule.
J’étais là, à me tordre pour sortir de mon sac -maudit soit le con qui en a inventé sans fermeture éclair-, et chaque bond que je faisais me rapprochais un peu plus du pare-brise que je n’avais pas vu depuis mon réveil, mon angle de vue allongé étant quelque peu limité. Selim me regardait me battre avec un sourire goguenard de Celui-Qui-Sait-Ce-Qui-Va-se-Passer. Déjà mais quelle idée de dormir sur un toit de bagnole?! (Basse certes, mais quand même…)

Enfin, finalement, à une allure tellement pitoyable qu‘elle aurait pu être au ralenti, mes jambes ont passé la limite, glissé sur le par brise,  me laissant me vautrer les pieds en premier, à plat ventre, une bouteille de vodka-Ice tea dans une main, l’autre crissant sur la taule puis la vitre, avec la tête bovine du mec surpris et pas tout à fait réactif. Et là, comble de la scène: l’Impact. Minuscule. Ridicule. Un vague « Poc » qui fit choir deux corps au sol.

Je me retrouvais nez à nez avec deux occupants -inconnus- des sièges avant de la voiture, qui émergeaient avec le sourire, et Baptiste passant sa tête entre les deux sièges, tout bonnement mort de rire.

Avec une grâce toute…Lepidoptèrienne, je me tordais pour atterrir sur l’aile droite de la voiture, et me dégageais enfin de mon sac de couchage, l’air tout à fait professionnel, faisant tout pour ne pas voir les deux êtres vivants que j’avais littéralement éjectés de leur couche qui se relevaient en grognant. Je m’apercevais alors qu’il ne me restait que mon boxer gris, et je cherchais des yeux mon pantalon lorsque je tombais en admiration devant une paire de jambes magnifiques.

Tout aussi nues que les miennes d’ailleurs. Masculines, d’après la musculature, finement fuselées, cuisses imberbes, boxer classieux noir, chemise noire entrouverte, abdominaux visibles…
Minute. Je connais ces abdos.

Et je connais ces jambes pour avoir bavé dessus pendant trois ans.
Oh. Pu. Tain.

-Duval.
-Patron.

Je. Viens. De balancer mon patron d’un capot de voiture.

-Vous accumulez.
Je restais figé, c’était énorme comme personne ne peut avoir la classe au réveil à part ce connard.
Nous on s’éveille le teint cireux, avec si possible des trucs dans les yeux, du marqueur sur le front, de la bière collante partout, les cheveux en vrac, et une marque d’une surface quelconque tatouée sur la joue. Pour les plus malchanceux, une main dans la gerbe…

Lui non.
Lui il a les yeux grand ouverts, propres, impeccables, les cheveux en bataille comme vous vous les avez en sortant de chez le coiffeur, il serait d’ailleurs capable de vous sortir un léger « oh qu’est-ce que je suis mal coiffé ce matin bimbadoum. ». Un teint frais et une haleine…

Nan faut pas abuser. Comme tout le monde après avoir fumé, picollé, et mangé des frites et hot dogs, il pue de la gueule. Enfin… J’ai pas vérifié.

-Comment va votre appendice?
-Aussi bien que votre voyage d’affaires je suppose, rétorquais-je acerbe.

Aussitôt, toute la bande était autour de nous, les deux inconnus des sièges avant de la voiture, celui du capot, Selim, P-O et sa nana -sortis de leur tente pour l’occasion-, et Baptiste, toujours de mauvais poil.
-Ah non hein. Vous allez pas recommencer, vous en parlerez après le festival ok?!
-Oui, nous en reparlerons quand vous m’apporterez votre lettre de démission Duval.

Je remarquais ironiquement qu’au moins il avait retenu mon nom. C’était impressionnant venant de lui.
-Ouai, ou alors on en reparlera quand tous vos employés auront eu un petit récapitulatif de votre voyage d’affaires.
-Vous…
-J’ai tous les e-mails. Ainsi que ceux de vos associés.
-Je ne suis pas certain que votre chantage ridicule soit pris au sérieux. Après tout, n’importe qui craquerait en se faisant virer… Personne ne vous croira.
-C’est ce qu’on verra, sifflais-je.
-Bon les gars, on va se calmer, vous avez tous les deux grugé le patron…
-C’est MOI le patron.
-…Vous vous êtes mutuellement grugés, maintenant on va fêter ce superbe festival ok? C’est parti!

Je ne sais toujours pas qui est ce mec, anciennement l’un des occupants du siège passager de la R5, mais je crus le reconnaître comme étant l’un des amis de mon patron.
Oui parce que pendant son discours, j’avais tous les flashs de la soirée de la veille qui me rebondissaient sur la tronche.

Après notre reconnaissance mutuelle, due à ce putain de jet de bière qui m’avait fait tirer mes cheveux en arrière et ainsi rappeler mon massacre à la Gomina, nous avions tous deux littéralement bugué sur le terrain vague qui servait de salle de concert.

J’étais dégoûté. Dé-gou-té. Je n’arrivais pas à aligner deux mots et je n’arrêtais pas de le dévisager la bouche entrouverte, totalement scié de la découverte d’un sex appeal pareil.

Et putain.
Mon patron sexy-connard-coincé était GAY.
Gay, et aimait les concerts, et m’avais dragué MOI.
J’en revenais pas. Lui non plus, mais d’une autre façon.

Il paraissait avoir la gerbe à l’idée d’avoir dragué Duval le branleur, Duval le plouc du boulot, Duval le mec qui craint à mort avec ses cheveux gras de gomina, son teint blafard, et ses jouets mac do sur son bureau.
Bon j’avoue j’aurais fait pareil…

Et tandis que je mourrais de honte et de gêne, lui de colère et d’indignation, un énorme pogo débuta.
Je fut expulsé dans les bras d’un de ses potes, très vite rejoint par Ma bande d’amis, tous tentant de nous faire bouger alors que nous étions figés, un de chaque côté de la bande, nous lançant des regards hésitants.

J’ai dragué mon patron.
J’ai failli embrasser mon patron.
Je fais un pogo avec mon patron.
(J'aurais pu me taper mon patron!!!)

Le comique de la situation me rattrapa, et je décidais de profiter. Après tout, c’était grand, on se perdrait vite fait…
On s’est pas perdus.

Et non. Manque de chance nos amis nous avaient traînés tous les deux à leur suite pendant toute la nuit. Parce qu’ils avaient bien sympathisé.
Je pensais pas que ça irait jusque là. Après tout, ils avaient environ dix ans de plus que nous.
Quand même!
J’essaie de me persuader…

Non faut avouer, ils étaient carrément super cools les vieux. C’était étrange d’ailleurs, la moitié étaient quadragénaires, et absolument pas le genre de fréquentation d’un chef d’entreprise. Du style tatoués, portant boucles et écarteurs, certains aux cheveux longs. Enfin, des vieux ados quoi.
Au final, on a passé une bonne « nuit ». Du genre, mes potes et ses potes super déchaînés, et nous, chacun à une extrémité, à faire la gueule et à boire le plus possible pour oublier.

-Emma tu viens? On va petit déjeuner pendant qu’ils vont à leur bagnole.

Je jette un dernier regard à mon patron, qui m’ignore royalement tandis que son groupe s’éloigne. Je sais maintenant pourquoi je ne l’ai pas reconnu hier.

Il était détendu, et souriant. En plus de ses cheveux détachés et de sa tenue débraillée.
Je me retourne vers Selim, l’air abattu.
-J’aimerai bien rentrer…Je murmure avec un ton enfantin et un  regard d’en dessous. Le même que celui des chiens qui quémandent un bout de viande à table.
-Mais non. Viens, on va profiter des derniers jours, et de toute manière tes arguments sont bétons. Il ne peut pas te virer si tu risques de lui pourrir tout son business. Et au pire, on est amis avec ses amis qui sont cool. Ca peut pas être un connard à ce point.

Les autres ont déjà sortit le petit dej’ et se sont installés autour de la tente de Po et sa copine.

Les voisins d'à côté ont l’air d’avoir perdu leur bout dans l’herbe. C’est dans ces moments là que la vie nous parait tout de suite plus belle. Voir huit débiles à quatre pattes en train de ramasser cailloux, bouts de bois etc dans l’espoir de retrouver leur minuscule barrette…
J’adore.

C’est avec un sourire que je m’installe près des copains. On verra bien ce que l’avenir me réserve…
…C’est particulièrement con comme phrase.


***
-Selim.
-…
-Couscous tu fais quoi?
-Je mange.
-Tu manges quoi?
Le délicieux tunisien assis sur une caisse de bière lève les yeux vers moi; Du moins c’Est-ce que je vois à la lueur des éclairages. La journée a passé. Les amis de mon patron nous ont rejoint. Lui aussi. Mais je fais semblant de ne pas l’avoir remarqué.
Là par exemple je sais qu’il est juste derrière moi parce que comme moi, il a voulu s’écarter du bruit quelques instants. Mais je veux pas qu’il capte que je l’ai capté. Déjà qu’il me pourrit ma soirée parce que j’ose pas prendre les cachets qu’on me tend vu que je sens son regard pointu dans mon dos... ‘Fin bref du coup je m’intéresse à Selim.
Selim qui est en train de faire une connerie qui me fait bien marrer.
-Un sandwich.
Je bois une goulée de bière à la bouteille et reprend.
-Un sandwich à quoi?
-Un jambon beurre. Tu veux la couleur de mon cal’but aussi?
Je passe une main dans mes cheveux et ouvre mon gilet. Il fait super chaud c’est dingue.
-Un sandwich à quoi?
-Un jambon beurre jt’ai dit!
-Beurre et quoi?
-Jambon!
-J’ai pas entendu.
-JAMBON.
-Répète encore une fois.
-Mais va te faire f…
-Allez répète.
-Jam-bon.
-Vas y décompose bien ce mot Couscous.

Il avait l’air complètement décalqué. C’est vrai que lui avait pu toucher aux substances qui traînaient de main en main au milieu de la foule, tandis que moi j’avais toujours ce regard qui me glaçait la nuque dès que l’idée de me mettre un truc autre que du liquide ou des frites en bouche m’effleurait.

-Je vois pas ou est le problème. Un sandwich au jambon c’est juste  du jam…PUTAIN!

Selim a toujours été un musulman de merde.
Mais le porc, non seulement c’est pratique pour faire son chieur à chaque repas, mais en plus c’est pas trop contraignant. Donc il a décidé de se plier à cette loi à la con.

Entre lui et Baptiste le végétarien (encore plus casse couille donc…), on s’amuse bien aux repas de groupe.
Je rattrape le sandwich au vol alors qu’il le lance loin de lui et se met à cracher par terre. J’avoue, j’avais un petit creux.
C’est sadique.

Un sourire de dément calculateur s’étend sur mes lèvres alors que je prends sa place sur les caisses lorsqu’il s’éloigne pour aller pester sur les « putain d’européens qui foutent du porc dans tous leurs plats ».

Mais j’avais oublié le patron, qui est toujours là. Et maintenant carrément face à moi puisque je me suis retourné pour m’asseoir.
Merde.

Qu’il est sexy ce con.
Dans quelques secondes les amis, ma créa’ fétichiste va me forcer à m’extasier sur les jambes du brun devant moi. Tenez vous prêts.

Ses cheveux noirs sont toujours détachés, toujours éparpillés à la sauvage, retombant dans ses yeux et sur sa nuque comme un rideau d’obscurité qui voile un peu plus son regard sombre. Pourtant, à quelques mètres de lui, je vois quand même cet éclat amusé qui vacille dans ses iris. C’est indécent un regard pareil. Première fois que je le vois sourire.
Pas des lèvres. Des yeux.
Entre ses lèvres, une cigarette roulée, juste assez en forme de cône pour maintenir un léger doute.
Mon dieu ses lèvres.
Il esquisse un sourire. Je suppose que c’est mon air bovin baveur qui le fait rire.
N’importe qui serait dans mon état. Chemise ouverte -c’est une habitude chez lui?- jean extra large extra taille basse qui laisse dépasser le ruban élastique de son boxer et apparaître…
Oh mon dieu.
Un début de tatouage.

Machinalement, je porte une main à mes lèvres, pas de bave, pas de miettes. C’est ok.

Je passe rapidement les yeux sur ses jambes, parce que bien qu’elles soient parfaites et délicieuses, tout le monde n’est pas fétichiste, et la créa doit certainement comprendre qu’une paire de cuisses n’est pas forcément érotique pour tout observateur.
Il s’avance vers moi, de sa démarche insolente tant elle est naturellement divine. (Je voulais mettre addictive, mais ça n’a pas l’air d’exister. Faudrait que je refasse un dico…De toute manière vous vous en foutez, il est canon.).

-Alors Duval, je comprends mieux pourquoi vous êtes toujours le dernier à avoir encore des beignets pendant les pauses.
-On se débrouille comme on peut, je marmonne.

Tu veux répondre quoi à une remarque aussi merdique franchement?! Roi des cons!
Je palpe mes poches à la recherche d’une cigarette oubliée. Et finalement, lève les yeux vers lui qui s’est installé près de moi.
Et je les rebaisse.

C’était con comme idée ça. Comme s’il allait me dépanner.
Je soupire et croque dans mon sandwich. Il me tend sa cigarette.

Je vais mourir. Je me sens d’un coup l’âme d’une groupie. Je porte à mes lèvres ce que les siennes ont touché, palpé, effleuré. Le bout est légèrement humide. J’en palpite.

Je lui rend rapidement, faut pas abuser. J’ai une certaine fierté quand même. Et continuons à faire genre que c’est tout  à fait normal. Voilà parfait, la petite main dans les cheveux et on engage:

-Vous m’aviez pas reconnu avant que je touche à mes cheveux?
-Pas plus que vous jusqu’à ce que je cesse de sourire.
-Ca change.
Le brun ne répondit rien, mais me lança un regard appuyé.
Tu l’as dit. Ca change.
-On y retourne? Demandais-je. On est là pour la musique alors autant…
-Ok. Go.

http://www.deezer.com/track/116711
 

(ça c'est accidentellement gotan Project, c'est bien, mais c'est pas du toutça xD)
http://www.youtube.com/watch?v=F6IVcw0Z2qw (c'est presque ça, mais en moins bien =D)
Nous avions communiqué. Je trouvais ça tout bonnement énorme maintenant qu’on était à nouveau au milieu de la foule, qu’il s’était éloigné pour retrouver ses amis et que je profitais d’une musique étrange, du genre Ez3kiel mais sans les voix. Rien que des basses sur lesquelles on ne peut définitivement pas se poser.

Les minutes défilaient, j’appréciais de plus en plus, l’alcool me montait à la tête tout doucement, au niveau où on est encore assez nets pour se rendre compte qu’on ne marche pas droit. Parce qu’après on fait des pires zig zag, et on est persuadés dur comme fer d’être cleans.
J’avais croisé la copine de PO, avec une autre fille. Enfin croisé… Elles m’avaient foncé dedans alors qu’elles se roulaient la pelle du siècle.
Sacré PO.

Et je continuais à danser, moi… et ma bouteille.
Du coin de l’œil je vis un grand blond platine me fixer avec intérêt. Vous connaissez ce genre d’instants. Vous êtes absolument pas intéressé, mais vu que vous avez grillé qu’il vous matait, vous lui jetez un second coup d’œil. Et s’il vous regarde encore vous devenez nerveux. Merde pourquoi je l’ai regardé ce con, maintenant il va croire…
Coup d’œil.
Voilà il croit. Il est sûr d’avoir sa chance. Et merde.

Ce qu’il y a de pire dans ce genre de situation. C’est quand le mec est plus bourré que vous.
Parce que pour les futures avances, lui n’aura plus aucune inhibition, tandis que vous, vous trouverez ça nettement moins drôle, et largement plus osé.
Donc j’étais là, à continuer de me déhancher le moins joliment possible, cramponné à ma bouteille bas de gamme. Et ce con s’avançait. Et moi je reculais.

Et la foule était assez compacte pour le laisser se déplacer grâce à sa grande taille, et pour me bloquer avec mon mètre soixante dix.
Putain de gênes.

Lorsqu’il arriva à moins d’un mètre de moi. Je le fixais, raidi. Ayant l’envie de m’enfoncer dans la personne derrière moi qui me plantait ses coudes dans les côtes, mais ne bougeant pas d’un pouce, ne laissant rien passer de mon mal aise. Après tout. Il suffisait que je le rembarre.
Mais quand même. Je tiens à préciser qu’un gay c’est rare. Et que je tombe toujours sur le seul qui traîne dans le coin. Et c'est chiant de rembarrer les gens. Ca refroidit l'atmosphère.

Il avançait encore, dansant, couvert de sueur, son torse dévoilé par un t-shirt déchiré. Il me fit un sourire, je retins mon envie de fuir.
Il tendit la main vers moi, je levais la mienne pour lui couper la route, et deux bras s’enroulèrent autour de ma taille, me pressant contre un corps brûlant et un torse nu.
Un visage vint se poser sur mon épaule et je vis le blond s’arrêter, rire et se remettre à danser.
Il cherche quoi ce con? Un plan à trois?
Je tournais la tête et ne put que tomber des nues. C’était mon patron. Mon foutu patron se collait contre moi et fusillait ce mec du regard.

Mec qui d’ailleurs n’avait pas du le remarquer, alors que moi j’en tremblais, et qui venait de poser sa main sur ma hanche, à peine au dessus de celle du brun. D’un mouvement brusque je l’ôtais de mon corps et le repoussais.
Vous connaissez l’obstination d’un mec bourré?

Ben en fait, à côté de celle du chef, c’était pas grand-chose au final. Parce que mon sauveur -j’enrage- venait de claquer des doigts devant son visage s’attirant son attention. Et se mit à articuler silencieusement quelque chose que je ne distinguais pas. Mais lorsqu’il eut fini. Le blond s’éloigna, après avoir encore un peu rit, et foncé dans d’autres danseurs.

-Alors Duval, ça se passe bien votre soirée?
J’étais rouge de colère, mais ravalais ma fierté.
-Emmanuel. Je pense qu’on peut passer aux prénoms.
La prise sur mes hanches se resserra un instant, et ses lèvres effleurèrent ma peau alors qu’il répondait.
-Voyons. Ce serait tout à fait déplacé et indécent.
Il fit mine de se détacher de moi. Et je plantais mes ongles dans son avant bras, le forçant à reprendre sa position précédente.
Tu vas voir ce qui est déplacé et indécent. Connard.

A suivre....

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Commentaires:
Fitz: Loool Merci beaucoup!!! Promis, jsuis désolée pour les nouvelles histoires, jsuis trop un auteur indigne xD... Une pro de la torture à distance? Awawawa je vais me tenir à carreau ;)! Je pense que ça a été assez rapide ^^. Prochain article l'Oublié, et ensuite le nouveau prof. bisouss!
Kagura; Heuuu ben merci hein xD Jvais prendre ça pour un compliment ^^'
Nariel: Je suis super contente que ton voyage se soit bien passé ^^! Tu nous a manqué (surtout à Sofyan =P ) Ah et j'ai parlé avec Sorn, ben elle était super triste que tu soit plus passée la lire, alors je lui ai expliqué que t'étais à SF et que t'as un emploi du temps chargé en temps normal, mais que tu me parlais d'elle, donc ça lui a fait plaisir ^^'; Loool mais tu sais, j'arrive à imaginer un yaoi en matant les aristochats donc... xd... Arg galère pour le clavier!! Déjà le clavier allemand est relou à utiliser et par chez moi y en a beaucoup... ^^'... Donc oui, mini fic, et pas de problème pour l'analyse, je comprends tout à fait que tu soit KO, (si j'avais été KO j'aurais écrit deux lignes comme commentaire, pas plus, donc bravo ^^). Pour cet été je sais toujours pas, c'est super brumeux comme avenir xD. Je te dis dès que je suis au courant ^^.
Lydie: Merci pour ton commentaire ^^!! Voici la suite, on peut pas dire qu'elle ai été longue à venir ^^.
Nozomi: Voici la suite, en espérant qu'elle te plaise, bisous!
Miss-mangas: Merciiii! Je comprends tout à fait que ce soit chiant que j'en ai dix en cours. Je te jure que je fais mon maximum pour me calmer mais ça marche jamais xD... bisouss!
Mania: Voici la suite! Pour la fraicheur je suis pas tout à fait certaine que ce soit le must, mais c'est une suite quand même xD... *s'accroche "ne fuis pas lectrice! reste avec moiiii*
Chocomenthe: Non non mais maintenant que ça plait, c'est entièrement mon idée, voyons! xD! Toi t'existe pas c'est fini! Retourne parler SES avec Alex :p! (bisous)
Véiane: Merciii! Rah jsuis contente d'avoir ta bénédiction, tu sais comme ton avis m'importe à mort ^^. M'influence pas trop sinon je vais encore m'étaler sur des conneries xD bisouss!
Chacha: Raconte moi tout, t'avais imaginé ça comment plutot? ^^ bisous!
Merlin: Yeah wonderful! Voici la suite, merci! bisousss!
Ambroisie: Wah, je te raconte pas l'honneur que c'est un commentaire de toi! Merci beaucoup! J'espère ne pas t'avoir trop déçue avec ce chapitre. bisous!
Delphine: A vos ordres! La voici! merci beaucoup pour le commentaire, bisous!
Cindy: Gnéhéhé mais qui a dit que j'étais humaine? =D?
Sadisu: Ouep ^^ VDM j'adore ce site (moins que bashfr, mais quand même). bisous! et merci!
Inrainbowz: Yeah si t'es contente je suis contente ^^!! bisous!
Alexx: merciii darling ^^! Et merci de me supporter même quand je t'embête! bisoussss

Voilà finish, 3h 14 du matin, bonheur xD
Bonne nuit!

Par Absynthe - Publié dans : Cock Tales Cocktails - Communauté : Amours Acidulés
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Dimanche 7 juin 7 07 /06 /Juin 23:49


Les filles, l'heure est grave.
-Ma déco se fait la malle...
(Faites genre vous avez pas capté que je n'arrive plus à mettre autre chose qu'un fond noir sur le blog).
-J'ai pas majé depuis un mois.
(Du coup je me rattrape avec une espèce de mini fic)
-Le FN a eu 7% c'est honteux.
(ça m'a pas empêchée d'oublier d'y aller...)
-Les résultats du sondage à droite me fendent le coeur...

*quelqu'un dans le public tend une corde à la créa', qui se reprend subitement en voyant une collègue lui apporter un tabouret et une poutre*

MAIS...
-Vous vous souvenez de la vidéo que je vous ai passé dans l'article précédent? Ben Gayclic a fait la sienne. Qui est passée sur M6! Si c'est pas chouette!
-On a deux nouvelles dans le monde du Yaoi! Mélancolie, et Wanagen.
-Je m'amuse de plus en plus sur Quatre Mots, et je vous invite plus que vivement à y aller, même Joy a fait une apparition rapide. Alors vous aussi, venez partager vos avis, et venez vous affronter et nous affronter en duels d'écriture! Qu'on rigole un peu!
-Le Grenat et L'Oublié avancent.
-Le recueil de nouvelles Délice Citronné dans lequel je publie quelques pages va bientôt sortir!!
-Pure Vengeance est en correction pour être tirée sur papier. Bon heu, c'est surtout pour Danouch et moi, mais si vous avez un spasme, je vous mettrai le lien vers TheBookedition.
-J'ai trouvé le mannequin qui illustre Raziel. (Je vous dirai qui dans le prochain chapitre du Grenat Bleu, croyez moi, vous allez baver.)


Pour aujourd'hui, je vous offre gracieusement une vidéo qui m'a beaucoup fait rire, avec des pingouins (siouplait quoi).


Et puis... Hm...
Place à l'histoire!

Adrénaline.

Je fixais les bottes de cet homme depuis plus de cinq minutes.
Elles étaient une véritable insulte à notre bonne vieille ville maritime.
Usées, informes, d’un cuir brun foncé aux multiples lacérations qui taillaient le cuir sans jamais le percer.
Sur le repli de la droite, il y avait un impact de balle. Elle devait avoir été tirée pendant un abordage ou une bagarre de taverne et simplement avoir passé le cuir et frôlé la jambe.
Du côté externe, une grosseur singulière laissait deviner que le propriétaire y avait glissé un poignard.
Pauvre mec. J’avais essayé une fois, je m’étais déchiré l’os de la cheville au premier malheureux pas en biais et avais marché comme un canard pendant trois semaines.
J’avais amèrement regretté ce « changement » dans ma vie.
Oui parce qu’ici, tout est le plus routinier possible.
On aime pas l’évolution. On aime pas l’imprévu. Chaque minute de notre vie est réglée comme du papier à musique.
Sous la semelle, un bout d’algue dépassait. Je savais bien que tout le monde dans la pièce l’avait remarqué.
Ce petit bout d’algue verte, qui pointait, vulgaire et indécent sur le magnifique sol de bois de chêne.
Un marin.
Un de ces hommes qui partent à l’aventure, qui n’ont ni foi ni loi.
Et il n’avait pas l’air d’être parmi les plus sages. Pas d’uniforme. Ces bottes à la fois hideuses et magnifiques tant elles me figeaient, m’intriguaient et me tentaient.
Ici, je suis né, j’ai été élevé, apprenant quelques langues, pas trop pour ne pas insulter l’honneur des nobles, je suis entré en apprentissage sous la tutelle de mon père. A dix huit ans je me suis marié avec une jeune femme du port.
On s’était déjà croisés.
Vaguement.
Pas un de nous n’a pensé à dire non. Nous étions de riches bourgeois. Elle était laide.
Laide mais gentille, vive et assez cultivée.
Dans un an il faudra que je lui fasse un enfant.
Il sera sans doute aussi blond que ses deux parents, et j'espère de tout coeur qu'il héritera de mes yeux gris plutôt que de ses yeux bovins marrons.
Le fait que je n’en ai pas envie n’entre pas en compte. C’est comme ça. Tout se fait sans heurts ici. On accepte tout. On ne se met pas en danger.
Mais ces bottes…
Déjà elles avaient éveillé ma curiosité.
Moi qui pensais être réduit à vivre en zombie, pratiquant toute ma vie ce que je n’aime pas particulièrement faire.
Et lorsque je levais les yeux vers son propriétaire, j’en avais le souffle coupé, et je ressentais enfin quelque chose qui n’était jamais apparu chez moi.
L’excitation.
J’avais cru voir un marin. Mais ce que j’avais en face de moi n’était rien d’autre qu’un pirate.
L’expression « Loup des Mers » prenait d’un coup tout son sens.
Je crois que c’est le premier véritable homme que je vis.
Il était grand. Pas autant que mon père, mais pas loin du mètre quatre vingt dix tout de même. Des cheveux noirs comme les indiens et les mayas en ont.
Attachés en un catogan bas. Lâchés, il auraient sans doute pu descendre jusqu’au milieu de son dos et j‘imaginais sans peine l‘odeur salée du large, d’embruns et des dépôts d‘écume que l‘on pouvait y sentir si on y enfouissait son visage. Mais pour l’heure, seules quelques mèches s’échappaient de la coiffure soignée pour encadrer son expression sévère aux traits fins.
Une peau burinée par le soleil, naturellement bronzée de base, comme celle des hispaniques et brésiliens. Ça changeait. Il n’y avait pas à dire.
Ici, les bronzés sont les pauvres, forcés de travailler au soleil. Les musclés sont les pauvres, forcés d’utiliser leurs muscles pour vivre.
Je détachais mes yeux de cet homme, pour regarder les autres personnes dans la salle.
Mon père, une épée à la main, venait d’arrêter son cour d’escrime royale avec un jeune noble.
Nous sommes une famille de maîtres d’arme. Il m’apprend à manier la lame depuis mes onze ans. Et je dois dire que je me sens aussi ridicule qu’une danseuse lorsque je croise le fer avec lui.
Nous sommes doués cela va sans dire.
Mais aucun de nous ne sue. On ne sue pas ici, on ne va jamais au bout de ses forces. Tout est perfection du geste. La rapidité et l’adresse valent mieux que la force.
Et les quelques fois ou j’ai osé me servir de mon poids et de mes muscles pour combattre, je me suis fait punir.
Ah non, pas rouer de coups. C’aurait été indigne d’un citadin. J’ai été enfermé dans ma chambre durant un mois.
Ça n’empêche que « bien » faire ôte tout le naturel d’un combat.
-Bonjour. Je cherche des sabres à acheter. Et un à réparer.
Il avait dit ça tout naturellement. Nous jaugeant du regard. Ne posant les yeux sur moi que très brièvement.
Chacun d’entre nous avait compris qu’il était un pirate.
La question que nous nous posions tous était « comment osait-il venir ici, alors qu’il se fera tuer s’il croise une milice? » et « comment ose-t-il venir ici, jusque dans la demeure du maître d’armes de la ville, sans craindre son courroux? ».
-Je suis maître d’armes. Pas forgeron, répliqua mon père, glacial.
Même en regardant de profil, je voyais que dans les yeux de l’homme brillait une lueur étonnante, je ne pouvais la déchiffrer mais ce qui se déroulait à cet instant, l’indignation des habitants et le danger qu’il courrait semblait l’amuser, le fasciner, et en aucun cas l’effrayer.
-Dans ce cas je cherche la demeure du forgeron. Pourriez vous me l’indiquer?
On voyait très bien qu’il faisait un minimum d’efforts pour être courtois et présentable.
Déjà ses vêtements étaient propres bien qu’abîmés, tout comme ses cheveux, et il était rasé de près. Sa façon de parler n’était pas vulgaire… Mais manquait cruellement de savoir faire.
Un homme de ville aurait répondu « Mes sincères excuses pour cette intrusion. Pourriez vous je vous prie m’indiquer le forgeron le plus proche? » ou quelque phrase alambiquée de la même sauce.
Tous les hommes à l’intérieur de la salle, tous tournés vers lui sans exception, une main sur la garde de leur épée, étaient figés dans leurs vêtements à la mode. Chemise à jabot, pantalon de toile noire, chaussures cirées, boucles parfaites ou catogan irréprochable.
Aucun ne semblait prêt à l’aider, et mon père fit un pas en avant, menaçant.
-La forge est loin dans les vieux quartiers. Je vais vous y conduire, lançais-je sans m’en rendre compte, avec une vivacité qui m’était rare.
-Non tu n’iras pas. Répliqua mon paternel d’un ton ne permettant aucune négociation.
A vrai dire je m’en foutais. Je venais de croiser le regard le plus vibrant que j’avais jamais vu.
On aurait pu m’annoncer ma mort dans l’heure, j’aurais simplement répondu « Amen ».
-Bien père. Soufflais-je machinalement, les yeux rivés à ceux de l’inconnu.
Ils étaient verts.
Ou gris.
Une couleur pas forcément banale mais tellement sobre et vague que l’on ne pouvait distinguer de teinte précise.
Au final l’important n’était pas leur pigmentation, mais ce qu’ils exprimaient.
Ils auraient pu être cyans zébrés de fuchsia, pailletés d’éclats de lune et ayant des reflets des forêts les plus profondes qu’elles en sont émeraudes… on aurait même pu dans ces forets distinguer des écureuils à la cime des arbres et des fruits jaunes et orange à mi-hauteur que ça n’aurait rien changé à leur pouvoir statufiant.
Leur gris-vert leur suffisait parfaitement… Et faisaient monter en moi un sentiment que je ne connaissais définitivement pas.
Des centaines de mots se précipitaient dans mon esprit pour le qualifier mais je n’arrivais à en trouver un satisfaisant.
Danger.

Joie.

Peur.

Envie.

Alarme.

Émoi.

Perdition.

Fébrilité.

Péril.

Ivresse.

Risque.


-Bien. Messieurs, je vous remercie de votre accueil. Fit-il en brisant notre instant « privilégié ». Ainsi que pour la proposition que je me vois obligé de décliner pour ne pas froisser votre famille, ajouta-il en se tournant vers moi et simulant une révérence peu officielle mais définitivement gracieuse, et je rougissais de honte de me voir considéré presque comme une femme.
Il sortit de la salle et du bâtiment aussi simplement qu’il en était rentré, poussant le vice jusqu’à admirer ironiquement une peinture dans le couloir, l’air parfaitement naturel d’un homme parfaitement honnête.
Je reportais mon attention sur les occupants de la salle de duel, et je les vis s’animer d’un coup d’un seul, comme des poupées d’argiles auxquelles on aurait subitement donné la vie. Tous reprirent leurs conversations et leurs joutes comme si de rien n’était.
Mais je savais que cette entrevue resterait dans les mémoires de chacun, bien qu’il fasse tout pour en occulter la présence.

***

Il était un peu plus de vingt-deux heures.
Je faisais la même balade digestive que je faisais depuis l’age de quatorze ans. Toujours la même. Les rues de la ville, puis le port, pour admirer les bateaux et les marins à l’œuvre dessus, préparant le départ du lendemain à grand renforts de cris -et de rhum, accessoirement-, ensuite je monte sur la falaise et descend vers la crique, puis rentre par la route jusqu’à la demeure conjugale.
Une routine effrayante en somme.
Le repas du soir avait été un peu plus animé que d’habitude. J’avais raconté l’épisode du pirate à ma mère et ma femme lorsque nous étions à table, et mon père m’avait fusillé du regard, contant ensuite ma folie et mon inconscience.
Toute la famille me dévisageait étrangement, je ne m’en étais pas rendu compte, mais les termes que j’avais utilisé pour qualifier le pirate étaient bien trop élogieux… Aussi je me levais avec un peu plus d’empressement qu’à la normale, et sortais me promener, pipe à la main.

Lorsque j’arrivais près de la crique, ce fut pour y découvrir une animation rare dans les environs. Un feu avait été allumé sur la plage, et de nombreux hommes étaient installés à son abord, riant, criant, jouant de la musique et certains même dansant.
Pas une femme dans le groupe. Il faut dire que dans ma ville portuaire, les prostituées et femmes légères disparaissent aussi naturellement qu’une vache malade dans un troupeau.
Pauvres pirates. Leur escale devait leur sembler bien fade. Pas de femmes, pas de boissons, pas d’armes, personne d’accueillant.
Je me réprimandais mentalement. Accueillir des pirates… C’en est presque un blasphème tant c’est irréel.
Et brutalement, je réalisais qu’ils étaient encore là.
Des pirates.
A proximité de Notre petite ville portuaire.
Quel culot!
Quelle folie…
Je m’asseyais dans l’herbe sèche, un peu en retrait du chemin qui menait à la plage, assez loin pour qu’ils ne puissent me voir, et assez haut sur la côte pour pouvoir tout distinguer de leurs faits et gestes.
Ils était intéressants.
Mais loin d’être aussi fascinants que l’homme de cet après midi.
Je souriais dans l’obscurité.
S’ils étaient là. Il ne devait pas être bien loin.
Les rayons de la lune réfléchissaient leur fade clarté sur les voiles grises et déchirées du navire amarré plus loin dans les eaux profondes, le faisant apparaître presque fantomatique alors qu’il oscillait au rythme des vagues de la nuit.
Des yeux, je survolais les barques échouées, tirées sur le sable. J’aurais du courir en ville, ameuter les soldats et villageois, pour aller décimer tous ces tueurs, voleurs et hommes de peu de vertu, mais je n’en faisais rien, et restais là, à mâchonner la tige d’une plante quelconque.
Les minutes passaient et je commençais à devenir nerveux. J’avais beau faire glisser mon regard encore et encore sur les pirates, je ne distinguais pas l’homme qui m’avait tant perturbé durant l’après midi.
Le bâtiment au loin n’avait pas la moindre lumière allumée, et aucune barque n’y était amarrée… Il aurait du être là…
Les marins s’écroulaient peu à peu, terrassés par l’alcool.
Certains se battaient, se roulant dans le sab…
Ah non.
Certains se pelotaient. Se roulant dans le sable comme des amants épris l’un de l’autre qui ne s’étaient vus depuis des années.
Quelle passion…
J’en oubliais même d’être choqué.
Et j’en oubliais aussi d’être méfiant.
Car les deux amants que j’avais pris pour de vulgaires bagarreurs se dirigeait vers la montée ou je m’étais installé pour les espionner. Et à présent, il était trop tard pour que je me lève et recule.
Ils m’auraient vu ou entendu, l’herbe est sèche, et les branches mortes ne sont pas rares.
Alors je restais là, figé, tendu, et plaquais ma main sur mes lèvres lorsqu’ils commencèrent à se dévêtir.
De là ou j’étais, je ne voyais que les reflets des rayons de la lune sur leurs peaux en sueur, le roulement de leurs muscles, le contraste entre leurs cicatrices, leurs cheveux emmêlés et leur salive qui rendait leur peau miroitante.
Je ne savais que faire, et la seule chose que je voulais était de m’en aller le plus vite possible.
Et que mon cœur battait de plus en plus fort et que je grimaçais de gêne à les entendre souffler et gémir, une main rude s’abattit sur mon visage, me coupant la respiration et me tirant en arrière, me faisant passer d’une position assise à couchée.
Une pierre s’enfonça dans mon dos et je lançais mon poing dans la direction de mon agresseur sans plus attendre, secouant la tête comme un damné pour échapper à son emprise.
Mais alors que je croyais attendre sa joue, il bondit par-dessus moi et atterrit sur mes hanches, de façon à ce que nous soyons face à face.
Un effroyable craquement de branches répondit à ce geste et je devinais que les deux autres pirates allaient rappliquer. Je clignais des yeux et me figeais.
C’était Lui. Il me fixa un instant, avec un sourire effrayant et je sentis mon cœur s’emballer dans ma poitrine. Il se redressa brusquement et gronda aux amants que je voyais debout dans les hautes herbes un peu plus bas:
-Allez faire vos saloperies ailleurs!
Des herbes craquèrent encore, et je les entendis s’éloigner en râlant, me laissant seul avec mon futur bourreau.
Il se retourna vers moi, ses cheveux étaient décoiffés mais toujours vaguement attachés au niveau de sa nuque. Dans l’obscurité ses yeux paraissaient tout aussi spectraux que le navire sur lequel il voguait.
D’un mouvement fluide il tira le poignard de sa botte et le posa sur ma joue, le métal tiède entrant en contact avec ma peau brûlante sous la peur.
Car oui, j’avais peur. C’était rare, mais j’avais devant moi un pirate qui devait protéger ses collègues et compagnons de voyage. Je savais qu’il n’hésiterait pas une seconde.
Le sang parut quitter mon visage et tout le haut de mon corps pour se placer dans mes jambes qui ne demandaient qu’à courir.
Ma respiration se faisait stridente, une de ses immenses mains écrasait ma poitrine et m’empêchait de respirer correctement. Je n’osais même plus tenter de me défendre avec mes bras tant la partie était perdue d’avance.
Il pencha son visage vers moi, lentement, très lentement. Trop lentement.
Je tremblais de peur, les yeux grands ouverts, et je tentais d’hurler sous sa main.
-Chut.
Sans savoir pourquoi, j’obéissais. Nous n’étions séparés que de quelques centimètres. Minuscules centimètres, et je pouvais sentir son haleine. Pas une miette d’alcool. En revanche, l’odeur fruitée de raisins et de pommes se répandait sur mon visage jusqu’à m’étouffer pratiquement.
-Tu sens ça?
Sent quoi?!
-C’est ça que tu es venu chercher ici.
Chercher quoi? La mort? La trouille? Je crève de peur connard.
-Ton cœur s’emballe, tes jambes tremblent, tu pourrais courir des kilomètres…
Le plat de son couteau glissa sur ma peau et je tremblais, encore. Toujours sa main sur mes lèvres, il se pencha un peu plus, jusqu’à atteindre mon oreille et souffla:
-C’est l’adrénaline.
Je gémis.
La honte. Sa voix me faisait le même effet que pendant la journée.
-Profite. Ca ne dure que deux minutes.
Le même en pire en fait.
Je sentais mon pouls battre contre sa paume, à toute allure, déchaîné. Mon dieu oui. L’adrénaline.
Il retira sa main de mes lèvres et je lâchais à toute vitesse:
-Je ne suis pas armé, je ne dirais rien je vous le jure.
-Je le sais voyons.
Il rit doucement avec un regard presque tendre et je restais là, sous lui, perdu.
Il se redressa un peu, assis sur mon bassin, contemplant le ciel sur lequel des nuages détonnaient avec le noir des cieux, jouant avec la pointe de son couteau.
Me me relevais sur les coudes, mal à l‘aise. C’était une position tout à fait inappropriée… Inconvenante même.
-Je peux partir alors?
-Non.
-Pourquoi?
-Parce que je vais t’offrir ce que tu recherches. Et tu es bien tombé parce que c’est une véritable drogue, et j’en suis fou.
-Non mais je suis pas sûr de vouloir franchement sav…
-Chut.
J’obéissais à nouveau. Tendu, toujours sur les coudes.
-Relaxe toi.
Je le regardais, sceptique. Je suis chevauché par un pirate qui souhaite que je me relaxe.
Quelle blague.
Il plaça son couteau entre ses dents, et appuya sur mes épaules, d’abord doucement, puis de plus en plus fort jusqu’à ce que je me couche entièrement.
Je grimaçais. Pourquoi ne le frappais-je pas? Peut-être parce que je n’en avais aucune envie. Sans doute parce que je ne savais pas me battre.
-Respire calmement. Ferme les yeux.
J’obéissais. Toujours. Le calme m’envahissait lentement, sa voix me berçait, m’hypnotisait. Je ne lui faisais pas confiance, ça non. Mais je l’écoutais quand même.
Quelques minutes passèrent, et d’un mouvement souple et rapide il se releva entièrement et me flanqua son pied dans les côtes.
-Debout, fit-il d’une voix rude.
Je me relevais à mon tour, me massant l’endroit qu’il avait frappé sans douceur, et le fixait, cherchant à savoir ce qu’il voulait à présent.
Il me fit un petit sourire et tira de sa ceinture un long pistolet qu’il chargea sous mes yeux écarquillés.
-Att… Attendez, vous faites quoi là? Je vous ai dit que je ne dirais rien. Vous pouvez me garder près de vous jusqu’à votre départ pour en être sur pourquoi vous…
-Je te rends service.
-Je suis pas tout à fait convaincu, murmurais-je en reculant d’un pas, puis d’un autre.
-Tu vas courir. La peur au ventre et ventre à terre…
-Hein?
-…Parce que si tu ralentis, ou si je te rattrape, je te tirerai dessus.
-Mais ils vont vous entendre au port…
-Crois moi, j’en doute.
-Mais je…
-Cours.
-M..
-Ou je te tue.
Comme pour appuyer ses dires, il tendit son arme dans ma direction. Je hoquetais et partis en courant dans la direction qu’il me désigna du menton.
Il n’y avait rien par là. Hormis d’autres falaises, d’autres pentes bien plus escarpées, et d’autres criques inhabitées.
Je me retournais pour voir une dernière fois si c’était une vaste blague, et l’aperçus quelques fractions de secondes dix mètres derrière moi, ses yeux luisant dans l’obscurité avant qu’il ne me tire dans les jambes, juste derrière les talons. Aussitôt, mon cœur fit un bond, et je bondissais en avant, me ruant sur le sentier qui surplombait la crique des pirates qui s’étaient tous relevés à l’entente de la détonation, et qui à présent chargeaient leurs armes et ouvraient le feu alors que je me précipitais le plus vite possible hors de leur tirs. Mes jambes me portaient par pur réflexe et je savais que si je réfléchissais à leur trajectoire je tomberais tant leur vitesse était inhabituelle pour moi.
Mes battements de cœur résonnaient dans mon crâne presque aussi fort que la voix rugissante de mon pirate qui hurlait sur ses compagnons quelque chose que je n’entendis pas.
Ce que je remarquais en revanche c’est l’arrêt des coups de feu. Je respirais d’un coup plus librement, et me retournais à nouveau vers le pirate, qui rechargeait son arme avant de tirer à nouveau.
La balle siffla à mon oreille et un rugissement sourd de peur sortit de mes entrailles alors que je bondissais sur un rocher pour atteindre la plateforme d’une autre falaise.
Je ne voyais rien, et finit par me vautrer au dessus d’un buisson poussant entre les roches. La sueur collait le tissu de ma chemise à mon dos, et des larmes de peur coulaient sur mes joues.
Je ne comprenais rien, j’était angoissé, apeuré, littéralement effrayé. Je me remis debout et repartit en courant, l’air frais du large me fouettant le visage, collant des mèches de cheveux qui s’était échappés de ma queue de cheval à mon front trempé.
Soudain une prise sur mes jambes me fit m’effondrer au sol, et un corps brûlant remonta le long de mon dos. Jusqu’à ce que deux jambes se placent de chaque côté de mes hanches et qu’une poigne forte ne me retourne sur le dos.
Face à moi, essoufflé, en sueur, carrément magnifique, le pirate dont je ne connaissais toujours pas le nom.
-Calme toi, souffla-il en s’écroulant sur mon corps déjà bouillant pour reprendre son souffle. Je ne vais pas te faire de mal. Respire. Prends conscience de toutes les parties de ton corps. Sens comme tout est détendu, tu sens cette euphorie qui te gagne? Ce bien être?
-Là je suis plus à deux doigts de me pisser dessus de peur qu’autre chose espèce de malade, crachais-je avec le peu de forces qu’il me restait.
-Fais moi confiance. Inspire profondément et apprécie.
J’inspirais alors, et finis par éclater d’un rire nerveux et douloureux à cause de son poids sur ma poitrine.
-C’était juste fou. Bon Dieu j’aurais pu me faire tuer, et je me retrouve allongé sous mon bourreau.
Je continuais de rire et je me sentais décoller, totalement à l’ouest, tout mon corps paraissait détendu, léger, immatériel. Je sentais le pirate rire dans mon cou.
-Tu vois comme c’est magique?
Je crus sentir ses lèvres s’attarder contre ma peau en une caresse aérienne, humide, délicate que je fis mine de ne pas remarquer. Puis il se dégagea et se laissa tomber à mes côtés, et nous restâmes tous deux à regarder le ciel et les quelques étoiles qui apparaissaient entre les nuages.
-Et ça c’est l’adrénaline?
-Ça c’est l’adrénaline couplée avec la Vie. Et la volonté de pousser son corps à ses limites les plus extrêmes.
-Donc…
-Donc ouai, globalement c’est l’adrénaline.
-C’est bon… Je soupirais, presque extatique.
Tout était redescendu, et je me sentais apaisé, un peu vide, mais si calme, si… en vie.
-T’en veux encore?
-Tant que tu ne me tues pas… Oui.
Je le sentis s’accouder près de moi, je tournais la tête et tombais nez à nez avec ses yeux. Magnifiques. Mon souffle se coupa un instant avant de reprendre un peu plus rauque, et je souriais comme un enfant.
-Ça… Il s’approcha un peu plus de moi et inspira profondément, le nez dans mes cheveux détachés par la course.
-Qu’est-ce que vous… Qu’est-ce que tu fais?!
-Je sens l’odeur de la bourgeoisie sur toi. Elle commence à peine à s’estomper.
J’avais une énorme envie de me mettre bégayer et à rougir de cette approche. Pour la couleur c’était déjà fait, mais l’obscurité camouflait tout.
-Hm.. « Ça… »?
-Ça je peux pas te le promettre.
-Mais…
-Sans risques, la vie ne sert à rien.
Je serais les lèvres. C’est vrai qu’elle ne m’a jamais servi à quoi que ce soit, et la vie que j’ai mené n’a été qu’un long coma jusqu’à ce soir.
-Viens.
Sa main s’empara de la mienne, et je fermais les yeux une seconde, alors qu’il nous remettait sur pieds.


Lorsque je les rouvrais, c’était pour les plonger dans les siens, si proches. Tellement proches que je sentais son souffle sur mes lèvres et à ma grande surprise, je ne m’en sentais ni offusqué, ni dégoûté.
Ses mains remontèrent le long de mes bras, et glissèrent jusqu’à mes épaules, m’arrachant un frisson alors qu’il me retournait face au large, d’un mouvement sec.
Un de ses bras s’enroula autour de ma taille et il me fit franchir les derniers mètres qui nous éloignaient du bord de la petite falaise.
Son dos se plaqua contre le mien alors que la pointe de mes pieds se trouvait dans le vide, et j’enfonçais mes ongles dans sa chair, avec l’espoir de le faire reculer.
-Non. Soufflais-je.
-Si.
-Les rochers en bas… C’est du suicide.
-…Ou de la folie.
-Je ne veux pas me retrouver seul dans l’eau, ballotté par les vagues, avec pour seule compagnie un cadavre désarticulé et une jambe cassée.
-Fais moi confiance.
-C’est pas une question de confiance, vous ne connaissez pas cette eau, tu ne…
-Chhh…
Ses lèvres se collèrent à ma gorge tandis qu’une de ses mains s’infiltrait sous ma chemise.
-Garde les yeux ouverts. Et apprécie ce moment, c’est peut-être le dernier.
Mon dieu…
Je sentis tous ses muscles se tendre d’un coup contre moi, et il nous projeta dans le vide.
Un hurlement de terreur s’extrait de ma bouche alors que je voyais l’eau tourbillonnante se préparer à nous accueillir, mais sa main agrippa mon visage et le tourna vers le large;
Je ne sais si ce fut le contact de sa peau sur la mienne, nos mains liées ou bien la vision presque apocalyptique du ciel qui rougeoyait déjà à l’horizon et de la mer encore couverte du reflet de la lune, mais mon cœur fit un sursaut autre que de peur. Et je sentis avec délice sa drogue m’envahir.
Un sourire m’atteint et je tournais les yeux vers mon pirate à temps pour nous sentir nous fracasser contre l’eau qui me fit l’effet d’une plaque de marbre.

Je repris conscience quelques instants plus tard, alors qu’une poigne de fer me tirait par le col de ma chemise à travers les rochers qui fendaient la mer comme autant de lames de rasoirs effilées.
Je ne sentais plus mes jambes, je ne sentais plus grand-chose en fait. Je me sentais sourire, et le sel piquer la peau à vif sur certaines parties de mon corps.
Je clignais des yeux et croisais le regard fou de mon pirate disparaître entre les vagues qui tendaient ses cheveux comme une couronne et les rabattaient sur son front comme un vent furieux.
Sa prise se relâcha un instant, et son bras passa autour de mon torse pour me ramener vers lui et me coller contre son corps.
Doucement nous nous éloignâmes du pied de la falaise, et il nous amena à une minuscule plage de galets ronds tannés par le rythme incessant de la marée.
Je le sentis m’allonger, presque avec précaution, -presque seulement vu que ma tête heurta le sol avec un bruit sourd- et il s’écroula à mes côtés, le souffle court de l’effort qu’il avait du faire pour me sortir de là.
Mon bras se tendit un instant, et ma main rejoint la sienne entre nos deux corps. Je pressais ses doigts en une caresse fébrile:
-Tu es complètement fou.
-Tu en rêvais depuis des années.
-Je n’avais même pas idée qu’on puisse faire ça, répliquais-je.
-Il y a des tonnes de choses que les hommes civilisés se refusent tu sais… Et c’est bien dommage…
Je ricanais en me retournant sur le côté, ignorant les langues vicieuses de la mer qui effleuraient mes pieds toujours immergés:
-Si par là tu veux dire courir sous une pluie de balles et se faire menacer à l’arme blanche et sauter de falaises -même petites- c’est normal qu’ils se le refusent. C’est dangereux. Même pour atteindre l’euphorie de l’adrénaline.
-Le danger c’est la vie. Et il y a d’autres moyens de trouver l’adrénaline tu sais. Mais ils pendent ceux qui le font.
-C’est vrai? Qu’est-ce que c’est?
J’étais littéralement intrigué, je m’approchais les yeux agrandis par l’excitation, j’étais prêt à tout.
Il plissa les yeux, se débarrassa d’une mèche gênant, et regarda aux alentours:
-Tu sais, c’est risqué…
Je m’approchais, toute fatigue disparue, mes jambes me faisaient souffrir mais je n‘en avais rien à faire.
-Allez dis-moi on est tout seuls.
-C’est-à-dire que…
Je le voyais hésiter, avec une moue effrayée qui ne lui ressemblait pas, et je levais la main pour lui toucher l’épaule et l’inciter à me répondre.
-Allez, s’il te plait…
Mais alors que je l’effleurais, une poigne brusque vint saisir mon poignet et le tira de telle manière que je me retrouvais projeté sur le corps du pirate. Je relevais la tête pour le fixer, ahuri lorsqu’il lança:
-Bon d’accord, puisque t’insistes!
Sa main s’abattit sur ma nuque, m’empêchant de reculer, et ses lèvres se plaquèrent contre les miennes, violemment. Mon cœur fit un bond. Il m’avait dupé. Le bougre!
Toute mon âme fit un saut. Jamais on n’avait osé m’embrasser ainsi.
Mes mains poussaient sur son torse pour se défaire de son emprise mais tout ce que j’arrivais à faire c’est de contracter ses abdominaux qui se mouvaient sous moi, et sentir ses pectoraux rouler sous mes doigts.
D’un mouvement de hanches tout aussi rapide que s’il venait de se lever d’une nuit de repos parfait, il roula sur moi, relevant mes bras au dessus de ma tête, claquant mes poignets sur les galets, et plaquant son bassin contre le mien.
De sa main libre il écarta mes jambes et s’inséra entre elles, remontant ma cuisse le long de sa hanche alors qu’il se penchait pour plonger son visage dans mon cou, mordant un grand coup dans ma chair, me faisant crier de douleur.
Je me cambrais, je me débattais, et plus je le faisais plus je sentais son corps contre le mien ses muscles si durs sous sa peau, et le ciel rougeoyant qui éclairait sa peau, la rendant cuivre et bronze, pailletée de sel. Tout me troublait, et la sensation de peur et de douleur refluait lentement.
-Tu me fais confiance?
-Non.
Il ricana et lécha ma clavicule, écartant d’une main rageuse les pans de ma chemise pour caresser mon torse.
Je sentais l’eau remonter jusqu’à mes cuisses. La marée montante…
D’un mouvement de reins, il nous souleva tous les deux, et se mit debout pour sortir de l’eau qui montait à une vitesse ahurissante.
Il nous dirigea vers un énorme rocher au milieu de la plage et nous fit grimper dessus, juste à temps pour que l’eau l’entoure et continue de monter, nous laissant au sec alors que toute la surface de galets était inondée.
Lorsqu’il me reposa je m’aperçu que je ne l’avais pas lâché durant les quelques mètres sur lesquels il m’avait porté. J’étais resté là, agrippé à son cou, respirant son odeur si masculine, si sauvage…
Mon dieu.
-Je te fais confiance… Soufflais-je pour moi-même.
-Tu es le dernier à t’en rendre compte, murmura-il en réponse alors qu’agenouillé entre mes jambes il se pencha pour reprendre mes lèvres.
Je les gardais closes. Pour la forme peut-être… Je ne saurais le dire…
Mais lorsqu’il saisit mes cheveux à pleines mains et qu’il les tira en arrière, j’ouvris la bouche pour protester et il s’insinua dans ma bouche, m’étouffant, me caressant. Mon dieu je gémissais comme un beau diable et il plaqua son bassin contre le mien, me poussant un peu plus loin sur le rocher.
Sa main glissa le long de mon ventre jusqu’à atteindre mon entrejambe, et je perdais tous mes moyens, me jetant sur ses lèvres de moi-même, ne réprimant même pas le grondement de désir qui me parcourait de part en part.
Je sentais mon sang pulser à mes tempes.
L’adrénaline.
Encore elle.
Il serra un peu plus son bassin contre le mien.
-Tu la sens?
-Oh putain oui!
-T’en veux plus?
-S’il te plait!!
Nos vêtements furent baissés et écartés, mon corps subit le même traitement, et enfin, je sentis l’extase me gagner, un surplus de sa drogue se répandre dans chaque parcelle de mon être alors que nous ne faisions plus qu’un.
Ses grondements et mes cris furent perdus dans le fracas des vagues s’abattant autour de nous, notre sueur fut effacée par l’écume des vagues qui giclaient jusque sur nos corps, et le ciel s’éclaircissait peu à peu, jusqu’à être entièrement orangé.
Nous étions en vie. Heureux, en danger, et totalement fous, mais en vie.
L’adrénaline était là pour nous le rappeler.
J’étais drogué, il était littéralement accro, et je donnerai tout pour rester au plus proche de cette drogue jusqu’à la fin de mes jours.

Lui.
L’adrénaline.

Oh oui… Jusqu’à la fin de mes jours.


Voilà voilà, en espérant ne pas vous avoir endormies!
C'est pas du haut niveau, c'est pas bien fameux etc etc. Mais bon, c'est tout ce que je fais ces temps ci donc.... ^^
Par Absynthe - Publié dans : Cock Tales Cocktails - Communauté : Amours Acidulés
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