Jeudi 8 janvier 4 08 /01 /Jan 01:03
 
(Ouai parce que Véiane, quand elle écrit des trucs, elle le fait bien, et tout en longueur. Contrairement à Aby, la grosse glandeuse, qui, passé deux pages word a mal aux doigts.)






Cela fait un bon moment qu'il marche dans les broussailles, ayant trouvé par hasard derrière le manoir un chemin de traverse vers on ne sait quelle destination d'ores et déjà fascinante, et il ne sent toujours aucun signe de fatigue. Ni physique, ni mentale.

Avec une moue d'intense réflexion, les mains serrées dans son dos, il tente de comprendre pourquoi... et arrive à la conclusion que décidément, le pouvoir des démons est absolument fantastique. Son amant lui a donné les moyens d'aller vers son but – encore inconnu il est vrai – pour il ne sait quelle obscure raison, et cela l'arrange bien.

A moins qu'il ne se soit tout simplement habitué au lieu.

Content d'avoir plus ou moins résolu cette énigme, il repars avec un tout nouvel entrain.


[...]


Puis il remarque finalement qu'elle a disparu. A vrai dire en y réfléchissant bien, elle n'a pas pointé le bout de son nez depuis qu'elle s'est fait enfermée dehors... Peut-être qu'elle est retournée à la maison?

Étrangement soulagé à cette pensée, son pas devient encore plus allègre. C'est sûr, quand on n'a pas un boulet accroché à ses pieds...


Seulement, ce qu'il a refusé de croire c'est qu'elle préviendrait Jalil de sa fuite et qu'il viendrait le ramener de force chez lui.


Au début ce n'est que le galop d'un cheval dans son dos. Le jeune homme se retourne, un peu surpris et distingue une grande forme noire qui fonce littéralement vers lui. Son cœur tressaute et sans réfléchir il se jette sur le côté alors que la bête se cabre et renâcle d'énervement, son cavalier le fixant de toute sa hauteur. Furieux.

-Tu as osé me défier, Jonas!


Sa voix est terrible à cet instant. Le jeune esclave ne peut s'empêcher de tressaillir à l'entente de ce ton de rage contenue qu'il connait si bien, qu'il a apprit à craindre durant près de vingt ans. Jamais il n'avait pensé pouvoir entendre un son plus terrible que la voix de son maître, et pourtant...


-Tu sais très bien comment je suis Jalil! lance-t-il les poings serrés, à mi chemin entre la peur et la colère; il ne veut absolument pas retourner là-bas.


Mais la bouche du démon se tord et sous les yeux perplexes de Jonas, il lève la main et murmure des mots incompréhensibles avant de serrer le poing comme pour saisir quelque chose, et le jeune homme s'étrangle à moitié.

-Tu l'as cherché.


A ses pieds, à ses poignets et à son cou soudain sont reliés des chaines brillantes qui le relient à la main du démon, et de toutes ses forces il tente d'arracher ces liens qui l'entravent et le torturent.

« Ce n'est pas possible! »

-Jalil!


Un cri de rage impuissante, à terre dans la poussière, la force que lui a donné son amant d'une nuit ne suffit pas à le libérer. D'un bond, le démon est au sol et le saisit par les cheveux, grondant sourdement. Ses yeux s'illuminent d'une rage sans nom alors qu'il lui crache toute sa rancœur au visage et le secoue violemment.


-Qu'est-ce que tu pouvais attendre d'autre franchement! Tu le fais exprès ou quoi?! Non seulement tu t'enfuis et traverse le désert sans avoir aucune idée du danger, mais en plus...! Tu couches avec un autre sans ma permission?! Mais tu as perdu l'esprit! Tu ne te rends même pas compte de l'embarras dans lequel tu me mets, imbécile! Et tu as osé te promener tranquillement en ville, seul, alors que n'importe qui pouvait t'enlever! Je ne suis pas un dieu bon sang!

-Je fais ce que je v...


Il n'a pas le temps de finir sa phrase qu'une gifle retentit violemment, ensanglantant sa lèvre. Jonas serre les poings.

-Ce n'est pas parce qu'en ce moment je suis occupé que tu dois faire n'importe quoi! Tu m'appartiens! Tu entends? Tu es à moi!


Mais le jeune rouquin détourne les yeux et refuse d'ouvrir la bouche. Jalil le tire alors vers lui et le place sur le cheval sans le relâcher, le serrant contre lui jusqu'à l'étouffement. Arrivés chez eux, il reçoit la correction la plus sévère qu'il ai jamais supporté, que même son ancien maître n'a jamais osé lui faire.

Presque mourant, il finit par s'évanouir. Puis il est obligé de se soigner seul. Sa rage ne fait que grandir...

 

Et sa vie reprend un cours normal. Sauf qu'il est enfermé, vraiment...


Et qu'il commence à se transformer en véritable poupée, muette, immobile, presque sans vie. A tel point que Jalil, fou de rage, le laisse parfois inanimé sur le sol après avoir tenté de lui arracher ne serait-ce qu'un cri, mais c'est peine perdue.

« Par tous les dieux! Tu vas bouger oui! Lève-toi! Arrête de faire l'idiot! »

Oh, non pas que Jonas soit réellement sans vie non, à vrai dire il s'amuse affreusement de la situation. Ses chaines l'embarrassent mais tant que son attitude insupporte Jalil, tout va bien.

Oui, tout va bien...

« Je ne le laisserais pas gagner! »


Et ça paye.


A bout de patience, désirant son esclave qui ne réagit pas – ah, qui aurait cru que lui donner des pouvoir aurait eu un tel effet? Jonas est à présent capable de repousser les avances de son maître – il le relâche.


-Je maudis ton ancien maître pour t'avoir amené avec lui ce jour-là, marmonne-t-il l'air pincé sans regarder Jonas qui traine à ses pieds.

-Et bien... Tu veux que je te montre la raison pour laquelle c'est une bonne chose?


Un regard en coin. Le jeune homme s'avance lentement, presque félin, jusqu'à frôler ses genoux. Léger sourire du démon, et sa main s'enfouit dans les cheveux de Jonas qui sent les battements de son cœur s'accélérer brusquement.

-Oui.



Depuis ce jour mémorable, leur relation s'est un peu améliorée. Le démon a apparemment fini le travail demandé par on ne sait quel être supérieur et reste aux côtés de Jonas qui ne s'en plaint que quand il le prend trop souvent – ce qui honnêtement arrive de plus en plus fréquemment.


-Jonas! Apporte-moi ce plateau, là.

-Pourquoi faire? Tu t'es déjà empiffré...

-Tu n'es pas sensé discuter mes ordres.

-Tss


Évidemment, il y a encore des heurts. Jonas a du mal à supporter de devoir obéir, surtout pour des choses futiles – ce qui est habituel, étant donné le style de vie du démon. Après tout... ″ce n'est qu'un démon″.


Les facéties du jeune homme auraient pu devenir mémorables dans le milieu infernal si Jalil n'était pas aussi fier ni aussi secret, car le jeune homme ne rate pas une occasion de faire exactement ce qui lui plait, peu importe les réactions de son maître.


[ Scènes coupées On]


-Jonas! Jonas où es-tu passé espèce de petit.... Mais c'est pas vrai! QUI a laissé cette damnée porte ouverte?!

Et le jeune homme se met à ricaner, ravi de voir son maître se ruer comme un dément vers la sortie, lui-même le suivant tranquillement sans qu'il le remarque. « Ça lui fera les pieds ».


(...)


-Qu'est-ce que tu fabriques encore?

-Oh, heu, elle chantait un peu faux alors je l'ai...

-Quoi?! Tu ne l'as quand même pas... Jonas! Laisse-la immédiatement sortir de la cave!


(...)


-Non! Jalil c'est pas ce que tu crois je voulais juste...

-Repose ce vase tout de suite! Qu'est-ce qui t'a prit de faire ça?!

-Mais je voulais juste m'entraîner aux puzzles...!

-Jonas... soupire le démon en se passant un main sur les yeux, exaspéré.

« Ils étaient vraiment moches en plus. »


(...)


-Jalil, si tu recommences encore une fois à me mordre à cet endroit, je te jure que tu le regretteras.

-Oh, vraiment...?

-Grrr...

...

-Non! Arrête Jonas, lâche-moi! Je plaisantais! Je plaisantais!



[ Scènes coupées Off ]



Et arrive un jour où un ″invité surprise″ leur fait l'honneur d'une petite visite.


Jonas comme d'habitude explore la maison et ne comprend son erreur que lorsque des coups retentissent au loin.

-Merde! -- oui car Jonas est poli et ne jure que dans des moments cruciaux de son existence – Je suis trop loin de la porte!


Jalil a fait en sorte qu'il ne puisse pas sortir par lui-même, simple précaution qui marche diablement bien habituellement. D'un bond il se lève du fauteuil qu'il était en train de tester se précipite vers la sortie le rouge lui monte aux joues se rue dans le couloir, renverse miss Couette-couette (non il ne connait toujours pas son nom) qui se met à l'insulter dans une langue inconnue et arrive Oh miracle, juste à temps pour voir la porte d'entrée se refermer en un claquement sourd.

Ses épaules s'affaissent.


-Daamon! C'est un plaisir de te recevoir...


Et ses yeux s'agrandissent. Bien planqué derrière un pan de mur, il vient juste de reconnaître le nouvel arrivant. Comment aurait-il pu l'oublier? Cela remonte à des années maintenant, si loin dans sa mémoire, mais cet air intouchable et cette peau si pâle...

Rien que d'y penser, des frissons le parcourent, et son cœur se glace.


Cinq ans, ça fait cinq ans...


Alors comme ça, il s'appelle Daamon, pense-t-il. C'est joli comme nom ça, très joli...


Plus ou moins avachi par terre, il ne remarque même pas leur départ vers l'un des salon et n'écoute pas ce qu'ils disent, trop profondément plongé dans ses pensées. Cela doit faire plusieurs jours qu'il n'a pas vu Jalil... Et il sent déjà les effets du manque, à moins que ça ne soit son imagination? Le savoir si proche de lui le fait réagir, son corps recommence à le hanter, et il le sait, tôt ou tard, il se précipitera vers lui... Dieux, que ça serait bon d'être son égal!

« Tu le veux? Dis Jalil, ce démon, tu vas le prendre? »


Lorsqu'il relève la tête, ils ont disparu. Un peu ennuyé, Jonas glisse silencieusement dans les couloirs et arrive finalement devant la pièce où le démon a conduit son invité. Il entrouvre légèrement la porte et colle son œil à l'entrebâillement. Leur voix, l'une doucereuse et l'autre grave, lui parviennent.

-... crois pas qu'il sera heureux de l'apprendre.

-Ce n'est pas très sérieux. D'autres font ça.


Les deux démons sont l'un en face de l'autre, assis dans des fauteuils blancs. Son maître ne semble pas apprécier la conversation à en juger par le fin plissement de ses yeux.

-Tu es encore en train de te mettre dans une mauvaise situation Jalil. Il va encore...

-Peu importe. Et je n'ai pas envie de parler de ça.

-Comme tu veux. Et sinon, avec ton protégé...?

-Pas beaucoup d'évolution.

-C'est vraiment étrange, je pensais qu'avec ton caractère tu...

-Il me ressemble trop, je te l'ai déjà expliqué.

-Je suis sûr qu'avec l'entrave il...

-Déjà essayé.


Là, c'est Daamon qui semble ennuyé. Presque agacé à en juger par le tapotement de ses doigts sur l'accoudoir. La tension dans l'air est palpable, Jonas se sent même oppressé.

-C'est une manie chez vous d'interrompre les gens?

-Comment ça?

-Dust a tendance à faire la même chose.

-Ne le nomme pas devant moi, Daamon.

-Tu devrais coucher avec lui, ça règlerai bien des problèmes.

-Ça suffit. C'est un crétin congénital, point.

-Pourtant tu m'as dis toi-même que Jonas...

-Il s'est fait avoir, lui aussi est un idiot, et si tu es venu ici uniquement pour me parler de ça tu aurais dû t'abstenir!

-Arrête Jalil.


C'est un claquement sec, masqué par une douceur qui ne le rend que plus horrible. Un ton sans appel. Et Jalil contrarié détourne les yeux.

-Si tu penses pouvoir le domestiquer mieux que moi...

-J'aimerais essayer.

-Bien, je vais l'appeler.

-Tu n'en auras pas besoin.


Le démon jette alors un regard vers la porte et croise le regard de Jonas qui en a le souffle coupé. Il l'a eu. Sentant l'affolement le gagner il recule brusquement.

-Sors de là gamin.

Il souffle un bon coup et résigné, se lève et fini d'ouvrir la porte avant de s'avancer presque à reculons. Et soudain une exclamation de surprise, de colère, d'horreur retentit.

-Jonas! Qu'est-ce que tu as fais à tes cheveux?!

-Ils me gênaient, dit-t-il alors en plantant ses yeux dans ceux de Jalil.

-Tu vois ce que je te disais? lance le maître à son invité, le prenant à témoin. Si tu arrives à faire quelque chose de lui je veux bien emménager chez Dust.

-Que tu dis...

-Hum.

-Approche.


Daamon fait à Jonas un geste gracieux de la main mais celui-ci préfère rester sur place et se permet même un léger sourire moqueur. Puis il passe une main dans ses cheveux ébouriffés et se tourne vers Jalil.

-Hé, je croyais que tu ne voulais pas que je m'occupe d'un autre que toi.

-Pas de ta propre initiative.

-Ma propre initiative? Donc...

Il s'approche lentement du démon sans quitter des yeux son maître.

-... si je décide que je veux l'approcher, ce n'est pas bon?


Il se place alors face à Daamon et s'appuie sur ses genoux, se cambrant pour donner une meilleure vue à Jalil, un air d'envie sur son visage. Il plonge ses yeux dans ceux du démon qui reste étrangement stoïque et approche ses lèvres des siennes. Mais sa proie murmure.

-Je comprend ce que tu voulais dire Jalil Yérë.

Il enfouit alors la main dans ses courts cheveux de feu et les tire en arrière, arrachant une légère grimace au jeune homme.

-Ne fais que ce que je te dis de faire, à partir de maintenant, tu m'obéis.

-J'ai déjà entendu ça quelque part...

-Tais-toi.

-Essaie de me faire taire, lance-t-il alors d'un air de défis.


Mais le démon le repousse violemment et Jonas tombe sur les genoux de Jalil qui sur un simple regard de Daamon s'abstient de bouger. Et ce dernier lève la main. Jonas se fige et un frisson le parcourt soudainement, il sait ce que ça veut dire, ce mouvement, ce geste et ces mots qu'il prononce. Et il panique.

-Ne fais pas ça! Jalil ne le laiss...arg!


Ces chaînes encore, l'entrave n'est-ce pas? Ça fait si mal... Il les avait presque oublié, et les déteste encore plus, puisque ce n'est même pas son propre maître qui les tient. De quel droit ose-t-il lui faire ça?! Il n'a pas le droit de faire ça!

-Si tu crois que ça va m'arrêter! crache-t-il tout en s'effondrant à leurs pieds, haletant de douleur.

-Ces chaînes, murmure le démon de sa voix doucereuse, peuvent ne pas te brûler. Il suffit pour cela que tu sois un bon garçon, vois-tu?

-Je ne suis pas... un bon garçon... envers toi surtout!... ah... et je n'appartiens... qu'à un seul démon...

-Je t'ai dis de te taire. Ne me parle pas de cette manière! Tu n'es qu'un esclave ici!


Un coup de pied dans son estomac le fait se plier encore plus au sol et il se recroqueville, le regard haineux.

-Si seulement tu avais choisi quelqu'un de plus docile Jalil! Comme je l'ai fais...

-En l'occurrence, docile n'est pas tellement le mot juste. Je dirais plutôt... inanimé?

-Non, il n'est pas comme ça.

-Je viens pourtant souvent mais je ne l'ai jamais vu bouger ne serait-ce qu'un sourcil. C'est juste une coquille vide. Une jolie poupée. Jonas m'a déjà fait ça et honnêtement j'ai cru que j'allais le tuer. Ce n'est pas du tout satisfaisant.

-Tant qu'il m'obéit, ça me va.

-Pas moi.


Et soudain les mains de Jalil sont sur son corps, le soulèvent et le placent sur ses genoux, brisant ses chaînes, le libérant enfin de cette douleur et faisant repousser ses cheveux jusqu'à la longueur désirée – lui procurant d'étranges chatouillis sur sa tête – Jonas ferme les yeux et se laisse faire pour une fois. Ça lui plait vraiment, après tant de jours sans le voir. Il sent son cœur battre fort.

Mais soudain...

-Sors d'ici maintenant, retourne dans la chambre.

-Quoi?! Mais je...

-Ne discute pas Jonas. Ne me fais pas honte devant mon invité.


Dans son regard pourpre passe une fugitive lueur de colère, un avertissement que Jonas fait bien de ne pas ignorer. Il se lève donc, l'air offensé, et sort sous le regard à la fois perplexe et appréciateur des deux démons. Un qu'il désire, l'autre qu'il abhorre déjà.


« Je me demande de quoi ils peuvent bien parler... » En tout cas, il a au moins découvert quelque chose d'important. Enfin... important est un grand mot, disons qu'il sait comment s'appelle son amant d'une nuit à présent. Dust. Et cela veut donc dire qu'il peut l'appeler... et qu'il peut faire chi... agacer Jalil encore un peu.


Cette pensée lui arrache un sourire ravi.


-Tu prépares encore un sale coup contre ton maître, Diable?

« Tiens, il y avait longtemps... »

-Ça se voit tant que ça?

-Pour moi, oui.

-Tu ne veux toujours pas te montrer?

-Il y a un nouvel invité dans la maison.

-Quoi?


Mais personne ne répond. La voix est partie à nouveau. A vrai dire il commence à être habitué, elle est plusieurs fois revenue lui parler mais il n'a pas encore réussi à savoir de qui il s'agissait. Et Jalil n'a jamais voulu répondre à ses questions.


Il soupire et revient sur ses pas. C'est peut-être quelqu'un d'intéressant, un nouveau démon...? Pourquoi Jalil l'a-t-il renvoyé?


Dans le salon, il n'y a aucun bruit. Jonas entrouvre à nouveau la porte et reste sans réaction face au spectacle qui se déroule devant ses yeux.

-Alors, il est bon n'est-ce pas?

-Je ne vois pas pourquoi cette fois serait différente des autres. Mon avis ne change pas.

-Jalil... ton insolence te perdra.

-Je sais.


Un jeune homme est sur lui et bouge sensuellement, de là où il est Jonas peut voir son visage d'ange et ses longs cheveux dorés onduler doucement dans son dos nu au rythme de son corps. Mais il n'émet aucun son, et n'a aucune expression. Il n'y a rien dans ses yeux bleus. Pourtant Jonas ressent... quelque chose.

Il s'avance alors dans la pièce, mais le démon le voit et prend un air sévère.


-Je t'avais dis de retourner dans la chambre!

-Tu ne m'as pas dis que je ne pouvais pas revenir. Tu lui fais mal Jalil.

-Quoi?


Le regard du démon se tourne vers le visage du garçon mais prend un air perplexe.

-Comment peux-tu voir ça?

-Je le sais, c'est tout.


Jonas ne quitte pas des yeux le garçon, et il y a soudain comme un sursaut dans son cœur, une fugitive impression, une étrange sensation au creux de son corps, comme si l'on introduisait de force un glaçon en lui, comme si... toute la souffrance du jeune esclave, toute sa peine était passée en lui.

Et dans ce regard plongé dans le sien une étincelle de vie apparaît brusquement, puis s'éteint.


-Si tu souffres, montre-le moi au moins, crie, gémit, je veux voir la douleur en toi! lance Jalil irrité en lui agrippant les hanches un peu plus fort.


Le garçon commence alors à ouvrir la bouche mais aucun son n'en sort, et il baisse la tête.

-Oh, bon sang, soupire Jonas, il faut vraiment tout faire soi-même dans cette maison...

Il avance et se place juste derrière le jeune blond, sur les genoux de Jalil qui le laisse faire.

-Ne t'arrête pas, laisse-moi faire, ça ira mieux après.


« Je connais cette douleur, toi et moi, nous sommes... »

-Tu ne te sépares jamais de ce flacon n'est-ce pas? remarque le démon en avisant le geste de Jonas vers sa ceinture.

-Je ne vois pas comment je pourrais continuer à vivre à tes côtés sinon.

-Pourquoi fais-tu ça?

-C'est mon fils.

-Quoi?!


Par Absynthe - Publié dans : Les Enfers, Cadeau de Noël, YAOI, Fini.
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Jeudi 8 janvier 4 08 /01 /Jan 01:15

Jalil le retour.
37pages le cadeau, si c'est pas la classe ça =D 




Jonas ricane sombrement et murmure à l'oreille du jeune homme, alors que ses mains se mettent en mouvement.

-Voila, c'est bien, continue. Tu vois... ça fait moins mal comme ça n'est-ce pas...? Je vais t'aider...

Sa paume continue encore un peu à étaler le gel puis remonte lentement sur son torse. Sa voix murmure doucement des mots apaisants mais ce n'est pas assez.

« Qu'est ce que je dois faire?... Ça? Je ne l'ai jamais essayé... » Il se fige un instant puis se décide. Sa main se pose sur son épaule et il lance un dernier regard à Jalil qui hoche la tête, avant de fermer les yeux.

Sa voix doit prendre un ton plus bas, encore plus bas, juste à la limite. A peine au dessous de la compréhension humaine, assez pour que l'inconscient l'entende, assez pour qu'il obéisse.

-Amplification des sens. Plaisir.

Un claquement de doigt près de l'oreille du jeune homme... déclenche un soupir. Jonas sent le cœur de l'autre battre plus vite sous ses doigts et il sourit. Mais ce n'est pas assez.

-Aucune douleur. Désir et plaisir. Amplification progressive.

Un autre claquement de doigt.

-Hn...

-C'est bien... c'est bien.


Un pur gémissement de plaisir jaillit de la bouche du garçon. Il a réussit. Jonas se relève alors et saisit un énorme coussin qu'il pose au sol, près du fauteuil de son maître et contre le mur, pour s'y installer. Il évite de toutes ses forces le regard de Daamon posé sur lui. Il ne sait pas vraiment pourquoi ce démon le dégoute autant. Pourtant il n'y a aucune raison à ça, à vrai dire il pourrait sûrement le supporter mais...Comparé à Jalil il...

D'ailleurs, il se demande qui il est pour lui. Si son maître lui obéit c'est qu'il est son supérieur non? Ou son aîné.

Le dos au mur, le jeune homme ferme les yeux, bercé par les gémissements de plus en plus forts de l'esclave. Jalil en lâche quelques uns aussi. Quelques grognements. Rien que d'imaginer son regard enfiévré et ses griffes traçant des sillons sur sa peau, il sent la chaleur augmenter.

Qu'est-ce que ça peut lui faire si son maître en prend un autre? Rien. Il suppose que ça devrait. La seule chose qui l'a agacé c'est qu'il le prenne à sec. Ce n'est pas comme s'il ne pouvait rien faire contre ça pourtant! Cet espèce de sadique.


Un cri plus fort que les autres et c'est le silence. Jonas ouvre les yeux. Ceux du garçon le fixent, puis se tournent vers leur maître qui le remarque enfin.

-Qu'est-ce que tu veux, demande Daamon posément. Oh, je vois. Tu veux rejoindre Jonas n'est-ce pas? Je t'y autorise pour cette fois.


Jalil se permet encore une fois de lécher une des plaies du garçon, par pure gourmandise, et se dégage. Le rouquin ouvre alors les bras, laissant le jeune homme venir se pelotonner contre lui. Il est en sueur, encore haletant. Il ne doit pas avoir l'habitude de ce genre de chose. Sa main se pose sur la tête blonde.

-Kirsan, murmure-t-il.

-C'est vraiment ton fils? demande soudain Jalil tout en réajustant son vêtement.


Même s'ils ont l'air d'avoir le même âge, il sait qu'en réalité vingt ans les séparent. Il pourrait vraiment être son père.

-Bien sûr que non. Je n'ai jamais été assez stupide pour faire un enfant et avoir de telles responsabilités Jalil, tu devrais le savoir.

-Je finis par me méfier avec toi.

-Tu fais bien.

-Je croyais que tu ne te souciais de personne.

-Ça m'arrive rarement.


Jonas enroule doucement une boucle autour de ses doigts. Kirsan... Il se disait bien qu'un jour il le reverrait. Il l'avait presque oublié. Il a tellement grandit en cinq ans qu'il a eu du mal à le reconnaître. Mais évidemment... avec Daamon comme maître, ça ne pouvait être que lui.


Ce n'est pas un mensonge, ce qu'il a dit au démon. Sa main caresse lentement le dos du garçon et il se souvient. Tous les hommes qu'il a apprécié, Adriel, Shadow, son maître, Jalil, Raziel, Bélial, Kirsan et peut-être Dust.

Kirsan qu'il protège. C'est inattendu, même lui n'aurait jamais pensé faire une chose pareille.

Qu'est-ce que ça lui apporte? La paix de l'âme?

A-t-il tellement changé qu'il peut à présent s'effacer pour les autres? Non...

Mais Kirsan... pour la première fois dans toute son existence, il a l'impression d'être comme un autre, de lui ressembler, de le comprendre.


-Tu vas l'emmener, à la prochaine fête? demande la voix de Daamon, brisant le silence.

-Je pense que oui.

-Quelle fête? demande alors Jonas en se redressant, attirant le regard perçant de son maître.

-Tu n'as pas besoin de le savoir maintenant.

-Pourquoi?

-Tu comptes le laisser te répondre comme ça encore longtemps Jalil? Ça commence à m'irriter...

-De toute façon, commente Jonas, je sais comment ça va finir. Il va me frapper, me griffer, je vais résister et à la fin on finira au lit et tout le monde sera content.


Daamon fronce des sourcils et saisit en l'air les chaînes auparavant invisibles de son esclave, d'un geste presque naturel, puis le tire brutalement vers lui. Le premier réflexe de Jonas est de le retenir mais que peut-il faire contre ça? Et le pire... le pire, ce qui lui donne une si désagréable impression, c'est cette absence d'expression sur le visage de Kirsan. Comme s'il ne ressentait rien...


-Je vais vous laisser vous amuser dans ce cas. Jalil Yérë, ce fut un plaisir.

-De même, Daamon.


Et il se lève en serrant étroitement le blond contre son corps froid, l'entraînant à la suite de leur hôte, Jonas les suivant jusqu'à l'entrée, son regard alternant entre eux. Le dos puissant et bronzé de Jalil, celui plus fin et diaphane de Daamon, et enfin celui de Kirsan. Pâle et doux.

Juste au dernier moment, avant que la porte ne se referme, il a la surprise de voir le démon agripper le bras de son maître et lui murmurer gravement.

-Je vais essayer d'arranger tout ça, mais prépare-toi Jalil. Je ne suis pas tout puissant à la cour, plusieurs démons veulent te voir tomber. Je sais que certains crèverais pour subir ce qu'Il compte te faire mais...

-Je sais Daamon.

-J'ai une mauvaise impression sur tout ça aussi, que ma visite vient de confirmer. Je ne veux pas te voir refaire la même erreur que la dernière fois. N'oublie pas que ça a failli te coûter la vie.

Jonas voit alors une lueur de tristesse passer dans leur yeux.

-Je sais. Je viendrais te rejoindre bientôt.


Et il referme la porte. Son regard croise celui de Jalil et ils se toisent un instant, sans animosité. Puis Jonas remarque.

-Il n'est pas du tout comme toi.

-... Tu n'y connais vraiment rien aux Enfers, n'est-ce pas? Je te croyais plus cultivé que ça!

-Vos secrets sont bien gardés. Tout n'est que légendes la plupart du temps sur Terre...

-Daamon, fait-il en l'enlaçant possessivement, n'est pas un démon de luxure. Son domaine, c'est la mort.

-Je ne sais pas pourquoi, cela ne m'étonne qu'à moitié...

-Il est spécialisé dans les morts lentes, les suicides, tout ce qui étiole la vie des humains jusqu'au dépérissement.

-Pâle comme la mort, et les yeux rouges d'avoir trop pleuré hein?

-Oui.

-Et toi tu es...

-Rouge comme le sang, la passion.

-Et Dust?


Il sent le démon se tendre et le fixer d'un air mauvais, son visage penché au dessus du sien.

-Ne le nomme pas devant moi.

-Pourquoi? Qu'est-ce qu'il t'a fait?

-Cela ne te regarde pas!


Jonas fait la moue mais n'insiste pas. Après tout, il finira bien par savoir de quoi il retourne. Sa patience n'a pas disparu...


Plus tard, beaucoup plus tard, il finit par trouver le moment opportun pour mettre à exécution ce qu'il avait en tête depuis pas mal de temps. Jalil n'est pas à la maison, aucun des esclaves n'est en vue (de toute façon il n'y en a pas plus que ça, bizarrement) et il a découvert une fenêtre au dernier étage. Bon évidemment il ne sait pas encore comment voler mais ça lui donne un accès parfait vers l'extérieur.

Il a du puiser dans toutes ses ressources pour se souvenir comment appeler un démon, fouiller comme un dément dans la bibliothèque pour connaître son nom complet, mais enfin ça y est. Il va pouvoir appeler Dust.


Jonas plaque ses deux mains sur le rebord de la fenêtre, se concentre au point que tout s'efface autour de lui, les yeux fermés, il psalmodie encore et encore son appel. Sans relâche, des heures durant, il continue en y mettant toute sa volonté.

Et finalement... Une main chaude se pose sur sa joue, une voix caressante murmure son nom, juste au creux de son oreille... Jonas sursaute et rouvre vivement les yeux pour trouver le visage du démon presque collé au sien, ses yeux noirs brillant étrangement. Comment...?

D'un coup d'œil, il découvre dans son dos deux grandes ailes couvertes de plumes noires au centre et blanches sur les bords, le soutenant dans les airs et causant un bruit puissant qu'il vient à peine de remarquer.

-Pourquoi m'as-tu appelé?

-Viens.

Il le laisse entrer dans la demeure sans le quitter des yeux une seule seconde. Ses ailes se replient et disparaissent, son regard est perçant, vaguement interrogateur. Un léger sourire joue sur ses lèvres fines. Jonas lui a l'air très sérieux.

-J'aimerais savoir pourquoi Jalil te hait.

-Et bien... Tu le sauras si tu arrêtes de me tutoyer déjà, et embrasse-moi. Est-ce une façon de recevoir un invité?

-Jalil ne sait pas que tu es ici.

-Je m'en doute. Mais je n'ai pas entendu le "vous".


Jonas lui lance alors un regard de travers et saisit doucement sa main pour le mener jusqu'à un canapé qui traine dans un coin. Puis il s'approche de lui et l'embrasse délicatement, enroulant ses bras autour de son cou. Il se sent bien. Un soupir d'aise lui échappe, amusant le démon qui finit par lui répondre.

-Jalil me hait car j'ai contribué à la perte de quelqu'un qui lui était cher... Mais même avant ça il ne me supportait que très difficilement. Je ne sais pas trop pourquoi.


Sa main vient s'enfouir dans les cheveux roux et ses lèvres effleurent son front. Jonas ferme les yeux « Il est doux... » et murmure.

-La couleur de Jalil est le rouge, celle de Daamon le blanc, et toi le noir. Pourquoi cette couleur?

-Tu connais Daamon? Et arrête de me tutoyer.

-Oui... Il me dégoute.

-Vraiment? Pourquoi...?

-Il a l'air fourbe. Je sais que je le suis aussi mais lui... Et tu n'as pas répondu à ma question.

-Ah, je vois ce que tu veux dire petit esclave. Méfie-toi, c'est un ami de Jalil, quelqu'un d'influent qu'il ne faut jamais sous-estimer.

-Et ta couleur?

-Je suis né comme ça.

-Oui mais...

-Le noir... J'aime aussi le blanc. Mais je suis plutôt le mystère, l'occulte. Je m'occupe des secrets, de l'amour sans retour, de l'amour solitaire. Je suis le désespoir aussi. Cela te convient?

-Je vois... Et donc tu t'amuses à séduire ceux qui appartiennent à quelqu'un d'autre. Seigneur de la masturbation...

Jonas se met à rire légèrement.

-Non, la tromperie est à quelqu'un d'autre. J'aime juste le sexe, c'est ma nature.

-Oui... Et qui est cette personne que Jalil désirait?

-Une femme. Un être de la classe au dessus, plus puissante que nous. Tu tiens vraiment à entendre toute l'histoire? Tu ne préfèrerais pas...

-Je veux l'entendre! Et si vous racontez bien Monsieur le démon, je me donnerais à vous...


Dust a un léger rire et place soudain sa tête sur les genoux du jeune homme qui se met lentement à lui caresser les cheveux. Il espère bien que Jalil ne rentrera pas avant longtemps. Il sait qu'en appelant son ennemi il dépassé une limite très dangereuse mais pourtant à cet instant il se sent tout-à-fait serein. Calme, en sécurité. Et fier. Il a presque l'impression d'être l'égal de ce démon.


Et Dust se met à lui raconter de sa voix basse et harmonieuse, apaisante, l'histoire de leur haine. Comment il a découvert l'attirance de Jalil pour cette femme, la rébellion de cette dernière contre ses pairs et le drame qui s'en suivit. Sa propre contribution à sa capture, la manière dont Jalil a tenté de la libérer et comment lui-même l'en a empêché, attisant sa haine. Et au fur et à mesure qu'il raconte, Jonas repasse dans sa tête les dernières paroles de Daamon en se demandant si elles ont un lien quelconque avec ces évènements, observant distraitement les canines du démon, ses yeux noirs fixant le plafond.


-Je n'aurais jamais pensé que Jalil serait tombé amoureux. Ça ne lui ressemble pas.

-Elle n'était pas humaine, elle était capable de le lier à elle. Aucune autre créature n'en a le pouvoir...

-C'est ce qu'il m'a dit un jour. C'est là qu'il m'a appelé le Diable.

-Je vois...

-Peux-tu me faire sortir d'ici?

-Oui. Tu es léger comme une plume.

-Avant, je pesais presque cent kilos.

-C'est ce que je dis, léger comme une plume. Pourquoi veux-tu partir?

-Je ne supporte pas d'être enfermé.

-Jalil est ton maître, le seul qui puisse te rendre fou de désir d'un simple regard et le seul dans cette contrée en qui tu puisses avoir confiance. Malgré sa haine, je l'estime encore assez pour ne pas lui arracher son esclave chéri.

-Tu ne ressembles vraiment pas à un démon...

-Tu ne sais même pas ce que c'est exactement!


Et tandis qu'il parle, Dust tourne sa tête vers le corps de Jonas et se met à embrasser sa peau, sous la tunique. Le jeune homme soupire. Il se demande péniblement si un jour il réussira à résister à un démon comme celui-là, du moins assez longtemps pour l'envoyer sur les roses et partir la tête haute. Le fait même de sentir ses lèvres sur son ventre le rend fou.

-Je veux te prendre tout de suite... souffle le démon en descendant un peu plus bas.

-Tu es... tu es plus jeune ou plus vieux que Jalil?

-Plus jeune.

-Quel age?

-Près de six cent ans.


Un gémissement et Jonas se cambre un peu sous la caresse de Dust. Brusquement, il s'approche du visage du jeune homme, un sourire narquois jouant sur ses lèvres alors que sa victime se retient presque de lui sauter dessus.

-Si tu me vouvoie, je continue.

-Si tu ne continues pas, je te castre.


Ils se mettent à rire avant de se jeter littéralement sur la bouche de l'autre. Jonas se sent de nouveau emporté par une vague déferlante, désirant plus, toujours plus, le corps du démon.


Mais au bout d'une unique fois seulement, Dust décide d'arrêter malgré les protestations du jeune homme.

-Je n'ai plus envie de toi. Peut-être un autre jour.

Jonas s'étonne. Il ne comprend pas et sent son ego en prendre un coup. Il fronce des sourcils mais ne dit rien. « La prochaine fois, il pourra toujours se gratter... » pense-t-il, même s'il n'est pas sûr au fond de lui d'être capable de tenir cette promesse. Le changement d'attitude du démon l'agace. Qu'est-ce qui lui prend d'agir de cette manière? Comme si lui ne pouvait plus être désirable, pourtant il était sûr de pouvoir séduire n'importe qui, il en est sûr!

-Connard... marmonne-t-il alors qu'il redescend après l'envol du démon, et l'écho d'un rire froid se fait entendre, l'énervant encore plus.


Et Jalil revient. Jonas sait qu'il aurait dû faire plus attention mais qu'est-ce qu'il y peut si son maître a un odorat surdéveloppé?! Le démon comprend tout de suite, sûrement avant même de passer la porte, que son ennemi est entré et qu'il a eu ce qu'il voulait, que son esclave l'a encore trompé et qu'il a des cheveux à se faire s'il veut réussir à garder ne serait-ce qu'une once de fierté en tant que maître. Sa rage monte d'autant plus lorsqu'il apprend que Jonas connait une partie de son passé, qu'il pourrait par inadvertance ou plutôt par désir de le défier, le révéler à n'importe qui. C'est une erreur qui pourrait lui coûter la vie. Et pour couronner le tout il s'est fait doubler dans sa dernière mission sur Terre, manquant une occasion de récupérer un objet puissant qu'il convoitait depuis déjà un bon moment.


Bref, son humeur est tout simplement massacrante. Comme celle de Jonas en fait.


Des heures durant, la maison résonne de leurs cris. Les coups pleuvent, ils se battent férocement, évacuant toute leur rancœur. Jonas a la haine contre cette race idiote qui lui a gâché une bonne partie de sa vie et a même osé l'asservir. Jalil a la haine contre cet esclave trop enflammé qui s'amuse à lui faire perdre la tête et se plaint constamment.


Et l'inévitable arrive. Ils se retrouvent affalés l'un sur l'autre, le démon ayant nettement l'avantage mais malgré tout épuisé, pesant de tout son poids sur son esclave qui n'est pas dans un meilleur état que lui, couvert d'ecchymoses et de plaies.

C'est Jonas qui abandonne le premier, son instinct lui murmure que quelque chose ne va pas chez son maître. Jamais il ne s'était senti aussi désespéré, anéanti par des tonnes de sentiments contradictoires, des tonnes d'angoisses.

Ils finissent par se serrer l'un contre l'autre à même le sol. La douleur menace de les submerger, la tristesse, la peur aussi.

Par Absynthe - Publié dans : Les Enfers, Cadeau de Noël, YAOI, Fini.
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Jeudi 8 janvier 4 08 /01 /Jan 01:19
 

(La fille qui n'a plus d'images à Vévé... Les boules, pardon tout le monde)

-Je ne te laisserais jamais t'enfuir Jonas, murmure-t-il soudain, le nez dans son cou.

-Alors laisse-moi au moins sortir d'ici. Je vais devenir fou sinon, tu le sais.

-Je sais.

-J'ai demandé à Dust de m'aider à partir, mais il m'a dit qu'il t'estimait trop pour te faire ça...

Les yeux du démon s'assombrissent.

-Ce n'est pas ça. Il ne t'a pas aidé parce qu'il croit que...

-Que?

-Non, rien. Tu en sais déjà trop.

-Ça m'arrache la langue de dire ça, mais je suis perdu ici Jalil. Je ne connais rien et je ne le supporte pas. Je ne suis pas du genre à faire totalement confiance aux autres et même si parfois je manque à mes principes, habituellement je reste sur mes gardes. Mais on dirait que je perd la tête trop souvent ces derniers temps... Dust a l'air d'être une véritable enflure.

-Oui. Mais une enflure intelligente. Il sait se faire bien voir par tout le monde, c'est un vrai démon malgré les apparences. Au moins, tu le sais maintenant.

-J'aurais dû naître ici.

-Je te l'ai déjà dis il me semble.

-Oui...

-Si seulement je pouvais être certain que tu n'essaierais pas de t'échapper et que tu ne me fasses pas honte, je te garderais à mes côtés...


Jonas ne dit rien mais la réponse est toute prête dans son esprit, seulement quelque chose le retient. S'il restait constamment près de Jalil, jamais il n'aurait la volonté de s'enfuir. Jamais il ne voudrait le quitter, sa présence est si grisante qu'il se sent enchaîné près de lui et incapable de s'en défaire. C'est ce qu'il ressent. Il sait aussi que Jalil doit le savoir, même confusément, même du fond de son esprit. Même s'il ne l'a pas encore réalisé... que Jonas ne pense à partir que lorsque lui-même est loin.

Il n'osera pas le dire. Pas besoin sans doute. Rester aux côtés de ce démon est une expérience trop intense, il a besoin de calme parfois...


-Je ne te laisserais pas t'enfuir, répète Jalil.


Et Jonas hoche la tête. Puis se raidit soudain : le démon est tranquillement en train d'agresser une des griffures dans son cou, la léchant consciencieusement.

-Tu me fais mal Jalil.

-Je sais... répond le maître en souriant sadiquement. Tu sais que j'aime ça.

-Tu sais que je n'aime pas.

Il soupire mais se laisse faire. Après tout... il commence à être habitué, depuis le temps.



Jonas observe le mur. Non pas qu'il soit devenu fou, après tout Jalil n'a toujours pas quitté la maison depuis les derniers évènements et il s'est parfaitement bien occupé de son esclave, l'emmenant en ville par exemple pour obtenir une nouvelle espèce de fruits et remplacer par la même occasion la dizaine de vases que Jonas avait allègrement brisé; et réciproquement Jonas s'occupe parfaitement bien de son maître, développant des trésors d'imagination au lit et retenant ses soupirs à chaque nouvel ordre excentrique de Jalil qui s'en donne à cœur joie, sachant à quel point cela exaspère le jeune homme.

Bref, tout le monde est parfaitement –ou presque – heureux, et Jonas regarde le mur.


C'est alors que Jalil arrive dans la pièce, toujours aussi royal, toujours aussi fier, le fixant de toute sa hauteur et haussant un sourcil étonné à cette vision des plus étranges – mais venant de Jonas, peut-on vraiment nommer cela ainsi?

-Qu'est-ce que tu fabriques encore?


Lentement, le jeune homme se tourne vers lui et ne semble même pas étonné de le trouver sur le pas de la porte, même si le démon est comme d'habitude extrêmement silencieux.

-Regarde, cette peinture est vraiment stupéfiante. J'ai beau l'examiner dans tous les sens il y a toujours un nouveau détail!

-Ah. Oui, j'ai engagé un des meilleurs peintres des enfers pour la faire. Elle est très vieille.

-Je vois.


Il jette un nouveau coup d'œil au mur où effectivement une fresque grandiose apparaît puis disparaît selon le point de vue. Il n'a pas pu s'en décoller depuis qu'il l'a découverte. C'est une pièce mouvante sans doute, il ne l'avait jamais vue avant.

Puis il se détourne à nouveau et s'approche de son maître, se plantant devant lui, levant la tête pour le regarder dans les yeux. Neutre.

-Habille-toi, nous sortons.


Un sourire illumine alors le visage du jeune homme. Jalil pourrait presque l'imaginer sautiller dans tous les sens et il lève les yeux au ciel tandis que Jonas le contourne vivement pour regagner sa chambre et son armoire – sa nouvelle lubie étant de se promener nu, ce que son maître n'a pas jugé bon d'interdire, on se demande vraiment pourquoi. Jalil l'a aussi autorisé à se couper les cheveux mais uniquement dans la maison, puisque les esclaves ont tous les cheveux longs (sauf ordre express de leur maître).


Quelques instants plus tard, Jonas est habillé de pied en cap, son pantalon diaphane flotte autour de ses jambes sous le vent brûlant tandis qu'il monte dans la calèche noire, tirée par les mêmes chevaux que d'habitude. De près, ils ont l'air vraiment... démoniaques. Comme ceux des Nazgûls, réalise-t-il soudain. Il ne pensait pas que ça pouvait exister.

-Où est-ce qu'on va?

-Tu le verras bien assez tôt.

-En ville?

-Non.

-Chez Daamon?

-Non. Tais-toi.


Jonas garde donc le silence. Le paysage défile devant ses yeux. Ah, c'est à cet endroit qu'il a écrasé un cafard infernal... et là qu'il a tué un lézard... Son esprit flotte un peu. Jalil semble également perdu dans ses pensées.

Mais soudain, Jonas sent son corps tiré brutalement en arrière et pousse un cri de douleur.

-Jalil, tu pourrais prévenir avant de faire ça!

-Hum... grogne le démon, je ne vois vraiment pas pourquoi.


Sa bouche est dégoulinante de sang et Jonas plaque sa main contre la plaie en ronchonnant.

-Un jour je deviendrais exsangue et ce sera de ta faute.

-Tant que je suis satisfait...


Son sourire narquois l'exaspère, et il retourne à la fenêtre. « Ne pas l'assassiner, c'est ton maître, surtout, ne pas l'assassiner... ».


Le voyage se poursuit, et finalement le jeune homme aperçoit la mer de feu au loin. Il bondit de son siège, son cœur se met à battre plus vite, il croit savoir... il croit savoir où Jalil l'emmène...!

-Les cachots?!

-Oui.


Jalil a un léger sourire et le serre brutalement contre lui.

-Pourquoi là-bas? Tu veux un nouvel esclave?

-Peut-être. J'y vais parfois pour voir...


Il se sent bizarre rien qu'à voir les murs gris devant lui, en descendant du véhicule. Il se dit qu'au tout départ il était là dedans, que c'est le premier endroit des Enfers qu'il a connu et qu'à présent... Non en réalité il appartenait déjà au démon. Pas comme les autres qui ne sont que des âmes perdues. Il leur était déjà supérieur à cette époque, mais là... C'est pire.

Il se redresse à cette pensée et se place aux côtés de Jalil, lui jetant un vague coup d'œil. Il se sent fier, d'un seul coup il réalise tout ce qu'il est. Tout ce qu'il a, et peut-être aussi il comprend ce qu'il deviendra, un jour. Inconsciemment il sait.


A l'entrée un gardien les accueille. Jonas le regarde froidement, dans une attitude presque hautaine. Qu'est-ce que cet être pourrait lui faire à présent? Il n'est plus prisonnier ici, il est l'esclave d'un démon puissant, il est protégé par lui. Cela faisait longtemps qu'il ne s'était pas senti satisfait d'être lié à quelqu'un.

Jalil, qui n'a cessé de l'observer, s'étonne.

-Avant, tu n'aurais pas réagi comme ça, Jonas.

-Comment ça?

-Tu te sens fier et noble d'être à mes côtés et d'être l'esclave d'un démon, te rends-tu compte de l'étrangeté de tes réactions? Tu as changé...


Le jeune homme prend un air perplexe.

-Oui... tu as peut-être raison.


Il hausse les épaules et fait un vague geste de la main, comme si cela n'avait aucune importance. Le démon s'avance alors dans les couloirs, escorté du gardien qui en prévient d'autres de leur arrivée. Jonas ne les avait jamais vraiment observé avant. Ils sont complètement enveloppés dans un grand manteau noir qui empêche de voir leur visage plongé dans l'ombre. Ce doit vraiment être d'horribles créatures comparé aux démons qui préfèrent se balader à moitié nus.

Après un dernier coup d'œil, Jonas s'en désintéresse : les cris des condamnés commencent à se faire entendre. Le pardon des pêcheurs, ce qui leur permettra sans doute d'atteindre un autre plan dimensionnel. Longtemps, longtemps après... après avoir endurer des souffrances inimaginables. Le monstre infernal ne laisse pas facilement partir ses proies, un séjour aux Enfers est un acte durable et presque irrémédiable. Le tout est de savoir de quelle manière on compte vivre ici.


Son regard longe les murs gris, chemin inverse de celui qu'il avait parcouru il y a des années dans les bras de son maître. Mais cette fois, il marche à ses côtés.

Jalil décide de ne visiter que quelques cellules, il y en a tellement de toute façon que cela prendrait bien trop de temps pour voir la totalité des cachots. A l'intérieur, rien n'a changé.


Jonas se revoit à la place de ces âmes et étrangement... ça ne lui fait rien. A peine un désagréable frisson au niveau du cœur et un battement de cil méprisant. Il n'y a rien d'intéressant ici. Rien qui puisse retenir son attention, aucune personne... Il secoue la tête.

-Pour ça au moins rien n'a changé, murmure-t-il.

-De quoi parles-tu?

-Je n'aime pas les humains.

-Kirsan est un humain...


Jonas secoue la tête de nouveau mais ne dit rien. Kirsan ne compte pas, Kirsan n'est qu'une poupée.

Il redécouvre ainsi l'endroit, la plupart des cellules se ressemblent, parfois le jeune homme observe d'un regard neutre des scènes de torture. Il se sent tellement indifférent...


C'est lorsqu'il passe la porte d'un énième cachot, précédés par des gardes, que son cœur frissonne pour la première fois. Là, c'est différent. Il le sent. Son pas se ralentit et son œil se dilate sous l'effort, il essaie de comprendre. Cet endroit ressemble pourtant à tous les autres, aussi gris, rempli d'âmes qui errent sans but, à ce moment silencieuses à cause des gardes mais il sait qu'après leur départ elles recommenceront à s'agiter et à communiquer.

-C'est de là d'où tu viens, annonce soudain Jalil en posant une main sur son épaule.


Il sursaute.

-Comment le sais-tu?

-Je m'en souviens. Et puis... c'est le quartier où sont les âmes sans remords.


Son regard se fait alors plus acéré. Plus froid aussi. Il fait le tour de la pièce et se fixe dans ceux, curieux puis apeurés, des morts. Il les effraie, il est tout puissant. Il est celui qui accompagne un démon, une des créatures les plus puissantes ici, celles qu'on craint et envie, qu'on désire. Il se tient à ses côtés comme un égal et force leur respect.


Jalil, lui, en examine quelques uns. C'est ici qu'il préfère prendre des esclaves, a-t-il dit à Jonas un peu avant, parce qu'ils sont souillés par le pêché et qu'ils aiment ça, qu'ils sont pour la plupart nés pour finir aux Enfers. Certains leur ressemblent.


Et soudain le démon tombe en arrêt devant l'un d'entre eux.


Jonas suit son regard et se fige à son tour. « C'est lui. » La seule et unique chose qui lui vient à l'esprit est cette constatation étonnante. Ses yeux s'agrandissent légèrement et sa main se crispe. Un homme est assis contre un pilier, les paupières closes. Mais pas n'importe lequel. Son visage est aussi froid qu'à l'accoutumée. Va-t-il le reconnaître? S'il ouvre les yeux, se souviendra-t-il de celui qui se tient devant lui? Mais Jonas reste là sans bouger, figé comme une statue. Il n'ose pas faire le moindre geste. Son passé... sa vie se tient devant lui.


Et soudain Jalil avance le pied et secoue l'homme légèrement avant de s'adresser à son esclave.

-Tu le veux?


Jonas lui lance un regard étonné puis revient vers l'homme qui a enfin ouvert les yeux et le fixe étrangement. Comme s'il essayait de le reconnaître. Comme s'il n'y croyait pas. C'est vrai qu'il ne l'a jamais vu à cet âge. Jonas lui-même a eu du mal à le reconnaître, trop de temps a passé depuis leur dernière rencontre. Et alors même qu'il le détaille, il n'a plus qu'un seul nom en tête, le sien...

-Raziel... murmure-t-il doucement.


L'autre semble enfin comprendre et se relève. Toujours aussi noble, mais... changé. Comme brisé, affaiblit.

-Jonas? demande-t-il finalement, son regard alternant entre lui et le démon à ses côtés.

-Oui. Cela faisait longtemps n'est-ce pas? Depuis ma mort. Je ne t'ai pas trop manqué? Oh, attend, laisse-moi deviner... tu as sûrement dû m'oublier rapidement dans les bras de ton cheri (hahahaha) n'est-ce pas?

Un éclair de douleur passe dans les yeux du brun. Jonas sait qu'il a touché le point sensible. Il ne se sent vraiment pas gentil, à ce moment précis.

-Cela n'a pas dû trop te déranger en fait, continue-t-il méchamment.

-Tu as tord.

-Vraiment?


Raziel ouvre alors la bouche comme pour dire quelque chose mais se retient. Puis Jonas avance d'un pas, presque à le toucher. Il veut le sentir, ressentir sa peau, voir l'éclat de ses yeux d'or dans les siens et sur son corps.

-Jonas, lance Jalil, est-ce que tu le veux oui ou non?

-Tu tiens à me faire un cadeau?


Le jeune homme tourne son regard vers son maître et lui fait un sourire narquois.

-Et alors?

-Je ne suis pas un objet!


La hargne froide de Raziel fait tout drôle à Jonas. C'est comme s'il retrouvait quelque chose qu'il avait perdu il y a longtemps. Ça lui a presque manqué en fait.

-Ici, tu n'es rien.


Le jeune homme réfléchit un instant. Qu'est-ce que ça lui apporterait d'avoir Raziel à ses côtés? Pas grand chose sans doute. Un peu de compagnie, mais il n'en a jamais vraiment eu besoin. Il se frotte le menton dans l'espoir de s'éclaircir les idées.

-S'il reste ici... finit-il par demander, je pourrais le revoir?


Car malgré tout, il l'apprécie.

-Oui. Au moins jusqu'à ce que son châtiment soit décidé ou qu'un démon le prenne. Ce qui pourrait arriver.

-Très bien. Je ne vois pas trop l'intérêt de l'avoir comme compagnon... mais je veux pouvoir revenir ici et savoir où il est.

-A ton aise. Je t'y autorise...


Jonas lui lance un sourire rayonnant.

-Ça serait bien Raziel si tu pouvais trouver un maître ici. Je suis moi aussi resté un bon moment dans les cachots à ne rien faire et j'ai apprécié mais comparé à ce que je vis actuellement, c'est beaucoup moins satisfaisant.

-Tu as changé Jonas.

-Ah?

-Où est ta liberté?

-En moi. Ne craint rien. C'est juste la même situation qu'aux premiers instants.


Raziel ne répond pas et retourne contre son pilier sous le regard froid des deux êtres démoniaques. Jonas ne pensait pas le revoir ainsi, mais ça lui a au moins rappelé que son passé est aussi présent aux Enfers. Son ancien maître, et Bélial aussi. Et tous les autres. Il pourrait les croiser, comme là, au détour d'un cachot... Il les regarderait, les contemplerait de toute sa nouvelle fierté et repartirait ensuite. Pas besoin de quelqu'un d'autre dans la maison. Pourquoi faire? Il n'a besoin que de Jalil pour vivre.


-On y va? Demande-t-il à son maître.

-Oui.


Jalil ne demande même pas pourquoi il n'a pas voulu Raziel, parce que ce n'est pas nécessaire. Il connaît déjà la réponse, la comprend, il sait comment fonctionne Jonas malgré les changements.

Et il en remarque d'ailleurs de plus en plus au fil du temps. Comment en est-il arrivé là? Sa puissance ne fait qu'augmenter... Comme si Jonas se nourrissait des Enfers et en ressortait plus fort à chaque déplacement hors de sa demeure. C'est à peine perceptible mais il avait déjà remarqué des détails inhabituels venant de lui – comment a-t-il pu résister autant à l'entrave par exemple?


Le retour à la maison se fait dans le silence et en rentrant ils filent directement à la salle de bain, ensemble. Ils en ont besoin. Jonas a besoin de sentir son maître contre lui et de sentir à quel point il le veut. C'est un désir encore plus puissant que d'habitude, dévastateur, incontrôlable. Jonas veut absolument avoir la preuve qu'il est bien dans cet endroit, qu'il est fait pour y être. Qu'il n'a aucun regrets. Et c'est le cas, entre ses bras il se sent si bien... Et oublie tout.

Par Absynthe - Publié dans : Les Enfers, Cadeau de Noël, YAOI, Fini.
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