Suite de l'article 8° qui est le début du chapitre (Dailleurs jpige pas, j'ai dix articles dans la catégorie, et j'en suis au neuvième...)
BREF...
/!\ A lire: Effectivement, le lemon que je vous ai fait n'a rien d'exceptionnel, c'est bien normal, c'est ni un acte d'amour, ni de passion extrème, c'est du sexe pour du sexe. Si je compte faire des lemons dans cette fiction, c'est juste que celui ci ne m'intérresse pas plus que ça.
Comme d'habitude, l'image n'a rien à voir, je la trouvais juste belle...
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Plus tôt dans la matinée, du côté d’Owen.
Je ne sais pas si je dors, ou si je suis éveillé. Les deux sont totalement flous, brumeux. Je n’entends rien sinon des bribes de conversation. Je ne sens rien sinon d’étranges sensations.
J’ai entendu le médecin parler de pic de stress. De crise d’angoisse passive.
Je ne sais même pas ce que cela veut dire.
Je sais juste que je me sens mal. Et seul.
Enfin, je ne l’ai pas franchement été, mais c’est-ce que je ressens au plus profond de moi. Toutes ces mains étrangères qui me touchent, m’auscultent, toutes ces voix que je n’arrive pas à identifier…
Ça a commencé au lever du soleil.
J’ai entendu des pas, deux personnes qui entraient dans la chambre, des bribes de phrases, une voix austère et glacée, l‘autre chaude mais rendue désagréable par la mauvaise volonté.
-…toutes les deux heures tu lui donnes les pilules jaunes… rouges matin et soir… compris?
-…dors quand dans l’histoire? …Ai bossé toute la nuit je te signale…
-…débrouille toi.
-Bordel… …personnes à ton service… Branlent rien de leurs journées, et toi… Viens m’emmerder jusque dans mon lit?!
-…Ziel! …Ordre! Sinon tu sais qui va prendre pour tes conneries!
Il y eut un silence tendu, je sentais la tension nerveuse venir hérisser les cheveux dans ma nuque, et réprimais un grondement sourd, je ne sais pas pourquoi, mais j’étais en colère contre la voix qui donnait des ordres, je sentais tous mes organes se révolter contre lui. Seul mon corps ne bougeait pas. Tout le reste était ébullition.
-… Tu sais que je ne peux pas… quelqu'un d’autre. Il n’y a que toi qui ne… Jamais me faire de coup bas… Reprit la première voix, plus onctueuse, insupportable, à laquelle répondit la seconde, menaçante.
-Et toi tu devrais avoir comprit que plus tu m’éloignes de lui… Moins tu as de quoi me faire chanter. Continue comme ça et… … ce qui va t’arriver.
Un déclic métallique se fit entendre, comme le canon d’une arme que l’on met en place.
-T’inquiète pas pour moi, j’ai encore une ribambelle d’arguments.
Une porte claqua, j’entendis un soupir, puis le matelas s’affaisser à côté de moi et une voix me dire d’entrouvrir les lèvres. J’aurais voulu obéir mais je ne pouvais pas… Je n’arrivais même pas à ouvrir les yeux.
Alors on m’attira contre soi, et je sentis des cheveux étrangers cascader dans ma nuque et sur mon torse tandis que la personne m’installait dos à lui, comme si elle avait été un fauteuil.
-Ouvre la bouche Owen, me demanda-on doucement.
J’essayais d’obéir, mais ne parvenais qu’à décoller mes lèvres l’une de l’autre. Des doigts inconnus prirent le relais, effleurant ma bouche gercée, me penchant la tête en arrière, toujours en douceur, on inséra une gélule, puis on fit couler de l’eau…
-Avale… Murmurait-on en me massant la gorge. Avale Owen…
Je réussis. Et ne put m’empêcher de soupirer d’aise, et presque de fierté d’avoir réussi et satisfait la personne qui s’occupait de moi sous la menace de quelque chose que je n’avais pas compris… Toujours est-il que je doutais que cette douceur soit incluse dans le contrat. Mais mon esprit abandonna cette réflexion lorsqu’il sentit des doigts parcourir mes cheveux.
Je m’abandonnais à la caresse, laissant mon corps peser plus lourd contre le sien tant j’étais bien, j’aurais voulu y rester pour l’éternité.
Eternité vite achevée lorsque la porte s’ouvrit quelques heures plus tard et qu’un hoquet de surprise se fit entendre dans la pièce.
-Oh bordel Indi’ viens voir ça!
Une voix lointaine interrogea la première, si dynamique, et exitée:
-De quoi? Qu’est-ce qui se passe?
J’entendais des pas s’approcher dans le couloir, et d’ici quelques secondes ils arriveraient dans la pièce… Aussi, je bougeais légèrement, cherchant mécaniquement un peu plus de confort entre les bras de l’inconnu qui me serrait contre lui, son souffle contre ma joue, sa peau tiède contre la mienne.
Mon mouvement sembla le réveiller en sursaut, et je me sentis tomber de quelques centimètres en une fraction de seconde. J’avais compris, il, je ne sais qui, avait sauté du lit.
-Ambre tais toi, fit la voix chaude comme le soleil.
-… raté quoi?, interrogea celle qui était lointaine quelques secondes plus tôt.
-Rien du tout, gronda la première voix, viens avec moi Indi, on va…
-Et moi je… de lui?!
J’entendis le bruit d’une boite de médicaments en gélules que l’on lance, un « Donne lui deux comprimés jaunes, et débrouille toi! » autoritaire, et une porte qui se ferme brusquement.
La voix dorée est partie. Cette personne lumineuse s’en est allée…
Maintenant je suis seul. J’entends le souffle calme du dernier dans la pièce. Tout est si silencieux que j’entends le moindre de ses gestes…
J’entends la pulpe de son doigt glisser longuement sur les contours de la plaque plastique de gélules, un mouvement répétitif, pas désagréable, mais trop lent. Comme si la personne se délectait de cette sensation sur sa peau… Comme si elle était en quelque sorte extra sensorielle… Comme si chaque chose qu’elle touchait pouvait être source d’excitation.
Le frottement s’arrête, j’entends ses pas, trois jusque devant le lit. Il est au pied, perpendiculaire au mur qui se trouve derrière ma tête. Son souffle ralentit encore, je peux l’entendre parcourir sa gorge, je peux l’entendre l’expirer lentement. Le mien s’accorde sans que je m’en rende compte. L’attente et l’aveuglement rendent le tout irrespirable. L’aura qui émane de cet être est différente de la précédente… C’est étrange car elles sont identiques, et pourtant hétérogènes.
Toutes deux sensuelles, irrésistibles, mais la première bridée, contenue, maîtrisée, mystérieuse et dangereuse, tandis que l’autre totalement débridée, laissant son contenu érotique flotter dans l’air et s’accentuer à chaque pas, à chaque frottement du tissu sur sa peau.
C’est dingue tout ce qu’on peut sentir en étant à moitié dans les vapes… Là par exemple, je sens le matelas s’affaisser très légèrement au niveau de mes pieds… Je sens quelque chose remonter le long de mes jambes… Je dirais un corps humain, à vue de nez hein…
Ce corps qui se rapproche, qui effleure mes cuisses, mon ventre, son souffle qui se perd sur mon visage… Je ne respire plus, je veux ouvrir les yeux… Mais je ne vois rien, trop de lumière… Et ce souffle qui accélère progressivement… Je voudrais me cambrer et le saisir…
Mais la porte s’ouvre, on hurle quelque chose, et je sens un corps tiré hors du lit… Je recommence enfin à respirer.
Je crois m’être rendormis… Car lorsque je rouvris les yeux, ce fut pour voir un corps sur le mien, assis sur mes hanches, immobile, beau comme une statue de marbre blanc, la chaleur en plus.
Mes paupières s’entrouvraient lentement, ne laissant voir que des formes floues, mais divines.
Je tendais la main en avant, tentant d’effleurer cette forme qui ne pouvait pas être autre chose qu’un rêve… La forme se pliait légèrement, penchant vers l‘avant, faisant rencontrer sa joue et mes doigts, laissant ses cheveux dégouliner devant elle
Je savourais cette peau si douce, la parcourant de mes doigts tremblants lorsque la porte s’ouvrit une nouvelle fois.
Cette fois c’était différent, toute l’aura respirait la douleur, le mal-être. Je ne l’avais jamais sentie dans la pièce. Je les entendis parler, la discussion était houleuse. Finalement, l’un sortit, et l’aura douloureuse resta à mes côtés, me donnant rapidement d’autres pilules. Ses gestes n’étaient pas brusques… Je dirais maternels, mais distants.
Je crois que cette fois les médicaments eurent raison de moi. Car le reste de la journée se déroula désagréablement tant je ne saisissais rien.
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-Mais je rêve!
-C’est pas ce que tu crois!
-Ambre! Casse toi de cette putain de chambre!
**
-Dites moi que c’est pas vrai… Ambi tu veux vraiment te faire passer un savon par Carlisle? Ou pire par Raziel?
-Mais je…
-Sors de là Ambi…
-Mais Plume il est tellement…
-Dehors!
**
-Aaaah c’est toi Indi‘!
-Oui, c’est bien moi.
-Ca t’ennuie si je reste avec toi? Pour garder le malade?
-Non, pas du tout, on peut pas dire qu’il est causant…
…
-Indi?
-Oui?
-Tu veux pas aller me chercher un truc à boire?
-Heu ouai… Nan! Nan! T’essaies de m’avoir, casse toi, Raziel m’a donné des consignes.
-Indichou… Je serais sage…
-BARRE TOI!
**
-Tu veux quoi exactement là?!
-Je… Je voulais juste voir si…
-Si je ne montais plus la garde hein. Ben je la monte encore, va-t-en, je vais me fâcher.
-Mais je…
-Il est malade Ambre. Malade.
**
-Mais c’est PAS vrai!
-Raz’ je…
-Je vais juste pisser, et toi… Toi tu… J’hallucine…
-Le contact humain aide à la guérison!
-Ouai le contact Humain, pas les contacts Poussés, Pervers d’un prostitué.
-… T’es dégueulasse.
-C’est un enfant, t’as pas le droit de faire ça Ambre. T’as bien vu comme il est innocent.
-J’ai le même age que lui!
-Officiellement t’en as 18, et sexuellement, y a de la marge entre vous!
-Mais en vrai…
-Tu as pas eu la même vie que lui! Bon sang mais respecte le un peu! Attends qu’il soit rétabli Ambi’… Putain…
-Raziel? Ca va?
-… Oui. T’en fais pas. Je suis fatigué. J’ai pas dormi depuis hier… C’est tout. Et me disputer avec toi c’est pas ce que je voulais.
-Excuse moi… J’arrive pas à résister tu me connais… Je suis désolé.
-C’est rien viens là…
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-Mon dieu… Tu te fous de ma gueule? Dites moi que c’est une blague…
-Je suis désolé…
-Tu as attendu que je m’endorme pour tenter une approche? Mais t’es pire que je le pensais!!
-Raz’…
-Tu me dégoûtes, barre toi.
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A mon réveil, le lendemain, le châtain aux cheveux courts était près de moi, avec un triste sourire il m’a demandé si je préférais un déjeuner au lit ou aller manger directement en cuisine.
Je répondais la cuisine, pressé de me dégourdir les jambes.
Pendant le trajet je lui demandais ce qui m’était arrivé, il me répondit la même chose que le médecin.
Je lui demandais ensuite si j’avais rêvé les conflits dans ma chambre, il me sourit à nouveau, disant que ce n’était rien.
J’osais l’interroger pour savoir si c’était habituel. Apparemment non. Mais il ne fallait pas que je m’inquiète.
Il poussa une porte donnant sur une adorable cuisine aux couleurs délicieuses et au fumet divin. Un sourire gagna mes lèvres, très vite évanouit quand je vis l’ambiance électrique qui régnait dans la pièce.
Le grand connard était là, accoudé contre la table, le visage entre ses mains. Lorsqu’il le releva vers moi, un soupçon d’inquiétude le traversa, très vite remplacé par une indifférence sans faille.
Je passais à côté de lui pour aller m’asseoir, son odeur me rappela l’aura ensoleillée du matin de la veille. Troublé je m’installais, saluant brièvement les autres.
Le petit blond me fit un pauvre sourire hésitant, jetant des coups d’oeils inquiets vers le brun. Je me figeais. Reconnaissant en lui la statue de marbre que j’avais trouvée si belle.
Mes yeux s’étaient agrandis sous la surprise, j’arrivais à remettre sur chacun d’eux leurs personnages oniriques de mon état comateux.
Lorsque je me tournais vers le plus vieux, Raziel, avec un regard interrogateur, Indigo ricana, et le brésilien ouvrit nonchalamment son journal devant lui, cachant son visage derrière.
Mais je sais que je ne l’ai pas rêvé ce rougissement infime sur sa peau foncée…