Le Grenat Bleu (Yaoi)

Jeudi 23 avril 4 23 /04 /Avr 20:40



Chapitre très long donc introduction courte.
Comment ça "Hourra"?!
Oui donc, coucou tout le monde vous allez bien? Moi d'enfer, j'ai enfin reçu mes livres introuvables (à savoir Sang d'Encre, Alcools, et Corps Exquis de Poppy Z Brite), jsuis allée me baigner à cheval, d'ailleurs jvous mets des photos, au cas ou ça intéresse quelqu'un ^^.




A part ça, n'oubliez pas le
SONDAGE.



Et aussi, merci à celles et ceux qui ont commenté le dernier article du Nouveau Prof, désolée pour la troupe de newsletter (si vous n'en recevez pas, allez voir vos courriers indésirables). Toutefois, vu le nombre infime de réactions face à cet article, la suite va attendre quelques temps. En toute logique, ça sert à rien de publier si c'est pour ne pas être lue.
Autrement, liens d'histoires et de site sympas dans la colonne à votre droite.
Je crois que j'ai tout dit. A celles qui commentent, pourriez vous me dire si cet article vous satisfait par rapport aux autres? (Outre sa longueur). Merci d'avance.
Et merci à toutes, je suis heureuse de continuer à être lue malgré mes retards et mon caractère casse couilles.
Voilà, bonne lecture.
Ah, dernière chose, effectivement, Bryan Carlisle est un personnage étrange. C'est simplement parce que j'ai un mépris tout particulier envers les auteurs qui s'imaginent qu'un "méchant" est "méchant" à temps plein, machiavélique, qu'il expose son plan au héros histoire que le héros puisse se débrouiller pour lui échapper etc etc. C'est sans doute plus facile de détester quelqu'un de con tout le temps, mais c'est rarement réel.


Chapitre 11:


C’est étrange…
Je me sens presque bien.
Je viens de passer une journée harassante en compagnie de deux inconnus.
Un que je ne peux pas supporter, et un qui veut me sauter.
Deux inconnus.
Gays.
Ou au moins bis.
J’ai rien contre les gays… Enfin, je dois avouer que j’en côtoie pas des masses et que ceux qui viennent de mon quartier font profil bas. En fait je crois qu’ils se cachent carrément.
Je viens de passer une journée en leur compagnie, et outre le mutisme de l’un et le sex appeal débordant de l’autre, je ne sais rien d’eux.
Pas de passé, pas d’avenir. C’est ça la vie de prostitué? Vivre dans le présent, entre deux passes et parties de baise?
C’est étrange… Ma mère est morte. J’ai passé des journées à la pleurer, à en être malade… Et maintenant…
Maintenant j’ai l’impression de commencer une nouvelle vie. Loin de tout ce que je connaissais.
Je baigne dans le luxe et la luxure. Dans un milieu ou les remords et l’honneur n’existent pas. Ou l’orgueil est bafoué, piétiné.
Et eux semblent bien s’y faire. Ils gardent une sorte de fierté, de code éthique, de classe malgré leur débauche.
Enfin.. je dis ça… Mais j’en ai rencontré que quatre.
Quatre, à qui j’ai à peine parlé, mais qui me semblent être… Peu ordinaires.
Rien qu’à voir cette journée… On a couru les magasins sans arrêt, on a dépensé des milles et des cent, et au final, on s’est fait traîner à Darjeeling.
Je connais vaguement, j’y suis passé quelques fois, chercher des sous vêtements pour une pseudo petite amie.
Mais mon dieu… Je ne reverrais jamais plus Darjeeling comme un magasin ordinaire…


Owen avait acquiescé bravement, ne s'imaginant pas que la visite aurait pour but d’habiller l’un d’entre eux et non une plausible petite amie.
Pourtant il aurait du se douter de quelque chose, car mis à part l'aspect général de son compagnon au combien délicat, les trois vendeuses s’étaient retournées vers eux à peine le pied posé dans la boutique avec un regard mauvais.

L’une d’elle s’était même dirigée vers le blond, avec une mine patibulaire tranchant étonnement avec la grâce dont elle essayait de faire preuve un instant auparavant, avant de faire demi tour aussi rapidement que possible lorsque le dernier du groupe avait posé le pied dans la boutique, Raziel, plus imposant que jamais dans cet univers de dentelle raffinée, un regard assassin braqué en direction des jeunes femmes qui fusillaient toujours Ambre du regard.


Owen, à cet instant, se retrouva donc quelques secondes prit en sandwich entre ces deux groupes belliqueux et se surprit à retenir son souffle. Mais au final, les vendeuses abdiquèrent et se dirigèrent vers le fond du magasin. Sauvé!

L’espagnol afficha un air surpris, ne comprenant pas l’animosité des jeunes femmes et des employés du manoir.
En général les commerçants sont heureux d’avoir des clients non? 
-Viens voir Raziel! Celui-ci ou celui-ci? Non attend, celui-là... Ah! Les trois alors!?

Ambre avait l'air comme un poisson dans l'eau... ou un gamin dans un magasin de bonbons, les yeux brillants devant les sous-vêtements qu'il prenait à tour de bras sous le regard peu concerné de Raziel qui jeta un coup d'œil à l'horloge murale pour la énième fois en se retenant se soupirer de lassitude, avant de tenir en respect les vendeuses d'un autre regard chargé de haine. Owen, lui, suivait comme un somnambule la danse d'Ambre qui tourbillonnait presque littéralement entre les rayons sans qu'il capte tout de suite pourquoi il y mettait tant d'enthousiasme... jusqu'à ce que...


-Hé Owen! A ton avis, quelle couleur?
Le jeune blond plaçait tour à tour contre son torse un corset noir et un corset rouge, lui lançant un regard interrogatif.
-Qu'est-ce que j'en sais? Je suis pas une fille moi!
-De toute façon vu tes goûts en matière de vêtements... fit Raziel l'air de rien.
-Mes goûts t'emmerdent! Connard.
-Bon! Lança alors Ambre pour tenter d'éviter un massacre verbal, je prend les deux on verra bien.


Finalement, les mains chargées au point de ne plus pouvoir attraper quoi que ce soit d'autre, le blond se dirigea vers les cabines d'essayage en lançant au passage un regard méfiant vers les employées postées près de la caisse comme pour les mettre au défi d'approcher.

-Hé, commença Owen, s'adressant à Raziel tout en évitant de prononcer son nom -ça ferait trop amical-, il se passe quoi avec les vendeuses, c'est quoi ces regards?
Le concerné posa son regard sur lui un instant, et le plus jeune comprit immédiatement la réponse ô combien significative.
« De. Quoi. Tu. T'mêles?! »
Tous deux s'adossèrent contre le mur face aux cabines, -à quelques mètres d'intervalle- et finalement, Raziel lança simplement:
-Ce sont des femmes.
Comme si cette simple phrase expliquait tout...
-Et alors?
-Regarde Ambre. Tsss, je me doutais bien que l'intelligence n'était pas héréditaire, mais ce n'est pourtant pas compliqué à comprendre.


Oui... regarde Ambre. La grâce et la féminité incarnée, une source de jalousie pour la plupart des femmes, mais est-ce que cela suffisait vraiment à provoquer toute cette haine? Non... il y avait autre chose en plus. Owen avait bien vu dans les yeux du blond, quelque chose comme de la crainte, du dégoût, de l'aversion. Il se passait vraiment quelque chose de louche ici.
Mais au fait, qu'est-ce que faisait Ambre dans une cabine d'essayage, il ne comptait tout de même pas...?


-Alors? Ça me va bien?


...Mettre ces corsets, porte-jarretelles et bas...

C'était ridicule de vouloir se travestir comme ça! Owen faillit éclater de rire. Ce n'était pas si étonnant que ça, il aurait dû s'en douter mais il était fatigué et en plus... imaginer qu'un garçon pouvait se travestir... Non, que Ambre pouvait mettre des sous-vêtements féminin et être parfaitement à l'aise dedans, c'était stupéfiant.


-Hé Owen, dis quelque chose quoi! Ça me va ou pas?

Owen regardait toujours d'un œil vide le jeune homme à moitié nu en face de lui, incapable d'admettre la vérité. Oh oui... ce porte-jarretelle lui allait à ravir, c'était vraiment incroyable, il mettait ses jambes en valeur et malgré sa petite taille elles étaient divines, un galbe parfait, sa peau pâle ressortait sur le noir des bas qui allaient avec et lorsqu'il se mit à marcher...

Owen vira au rouge. Ce n'était pas normal! Bon, ok, ça lui allait bien. Et son pas était aérien et gracieux, et sexy... Non! Pas sexy! …
Bref. Mais c'était un garçon! Juste un mec comme lui! Pas de quoi piquer un fard.


Ambre, ravit de son petit effet, repartit d'un pas conquérant vers sa cabine et la séance d'essayage continua encore et encore et encore et... Jusqu'à ce qu'Owen n'en puisse plus et ne se prenne l'envie de trépigner sur place d'impatience à l'idée de rentrer.
Raziel pour une fois était tout à fait d'accord avec lui, aussi il usa de son don naturel pour le commandement en sifflant à travers le rideau bordeaux que « S'il ne sortait pas tout de suite pour payer il le laisserait ici, lui et ses culottes, sans le moindre état d'âme ».
Ce qui fit immédiatement sortir le concerné furieux... en culotte justement, et brandissant son pantalon.
-Laisse-moi au moins finir de me rhabiller!

 

Oui, c'était une journée harassante, stupéfiante, ahurissante, et là Owen n'avait qu'une envie... se coucher. Même s'il n'était que six heures, oui oui. Pourtant une fois arrivé au manoiret séparé de ses compagnons, Ambre s'étant élancé à la recherche d'Indigo pour lui montrer ses nouvelles acquisitions sans doute et Raziel s'étant éclipsé sans un mot ni un regard comme à son habitude, le jeune homme se retrouva intercepté par son père dans le couloir.
« Quelle poisse! 

-Owen!
Le garçon se figea à ce ton définitivement glacé.
-Quoi? Fit-il d'une voix sans timbre en se retournant pour tomber sur son père qui le fixait à l'autre bout du couloir, une grimace étrange accrochée à son visage.
-Ta journée s'est bien passée?
-Heu... Ouai...

Pas de politesse, pas l'habitude, et puis il venait de comprendre ce qui rendait son paternel si bizarre. Il essayait d'être gentil. Mais de toute évidence sa réponse évasive ne lui plaisait pas plus que ça.
-Tu viens avec moi boire un verre?

Le châtain retint un « Non, une autre fois peut-être. » lorsque que Carlisle ajouta:
-Ça me ferait... Plaisir.
-D'accord... Je te suis, murmura du bout des lèvres l’espagnol, en le rejoignant.

Quelques instants plus tard, tous deux étaient installés sur l'une des terrasses du manoir, chacun assis dans un fauteuil d'extérieur confortable avec son verre, à regarder au loin, profitant des rayons du soleil qui déclinait vers l‘horizon.
-Tu sais, commença le père, je sais que ça doit être dur pour toi cette situation...

Il enchaîna rapidement en voyant son fils prêt à lui sauter à la gorge.
-J'ai vécu la même chose il y a longtemps. Sauf qu'en fait c'est mon père lui-même qui a tué ma mère. Et qui a laissé son cadavre de grande noble traîner au milieu du salon pendant une journée entière.

Il eut un rire amer et continua sous le regard attentif d'Owen.
-Si ta mère m'avait demandé de l'argent ou un soutient, je lui aurais donné tu sais. Mais lorsque nous nous sommes quittés, je croyais qu'elle allait avorter. Que plus rien ne nous relierait.


Il marqua une pause en soupirant.
-J'étais jeune. Nous n'étions ensemble que depuis six mois lorsqu'elle est tombée enceinte. Je l'aimais. Comme j'en ai aimé beaucoup d'autres. Elle ne voulait pas d'enfant plus que moi... Mais lorsqu'elle apprit sa grossesse, elle a décidé qu'on allait se marier. J'ai eu peur. Tu vois, le mariage, c'était plus tard pour moi. Alors on s'est engueulés, encore et encore, elle était accrochée à ses traditions, finalement nous avons rompu, et je lui ai laissé assez pour un avortement et une aide psychologique. Je ne pensais pas avoir un fils jusqu'à la semaine dernière.

A ses côtés, le brun était penché en avant, coudes appuyés sur ses genoux, et mains dans ses cheveux. Son verre gisait à ses pieds, négligeant la tablette près de lui.
-Owen...
-Tu voudrais que je te dise quoi? Que je t'appelle papa, que je te dise que je t'aime et qu'on soit la plus belle famille du monde? J'ai toujours pensé qu'en rencontrant mon père je serais plein de haine ou d'amour. Mais je ne ressens rien. On ne se ressemble même pas. Tu ne m'inspires rien. Sinon du dégoût pour ton travail.
-Je...
-Tu possèdes des maisons closes. Tu es l'une des plus grandes fortunes du monde, ton commerce est illégal. Je devrais t'aimer pour ça? Qu'est-ce que tu attends de moi? Tu es mon père oui. Mais après?
-Écoute. Je sais que c'est dur. Je le sais, je m'en doute. Je voyage beaucoup pour mon travail. Si tu souhaites ne rien avoir à faire avec ce manoir et les autres, je peux t'installer dans l'un de mes appartements. Mais nous nous verrons, et tu étudieras commerce et politique. Tu es mon fils, et crois moi je préparerai ton avenir, même si le temps nous manque.
Il y eut un silence. Le brun serrait les poings,  maîtrisant un tant soit peu sa colère.
-Je crois que je vais rester ici. Pour le moment du moins.
-Bien. Tu as libre accès aux hôtes. Quelque soit l'heure tant que tu ne les abîme pas. Sauf lorsqu'ils ou elles sont avec un client. Je vais faire préparer tes appartements. Je te contacterai pour que tu indiques au décorateur ce que tu désires. Tes professeurs arriveront dès la semaine prochaine. Et si tu souhaites pratiquer un sport, un art ou quoi que ce soit, tu n'as qu'à m'appeler. D'accord?
-Oui.
-Oui qui?
-Oui Bryan.

Le roux soupira, puis vida son verre d'un trait, ne grimaçant pas un instant sous le goût de l'alcool.
-Tu as trouvé ton bonheur cet après midi?
-Ouai. Enfin je dirais plus Ton bonheur.
-Ne dis pas de bêtises, tu n'es pas idiot, tu as très bien vu que tes vêtements ne sont pas appropriés à ta nouvelle vie.
-Hm...

Owen retint de peu une remarque acerbe et totalement irréfléchie, mais après tout son père s'était confié à lui et avait fait des efforts... Il récupéra son verre et en bu quelques gorgées avant que Carlisle ne reprenne.
-L'escorte n'était pas trop désagréable?
-Non. Enfin, le grand brun est un connard fini, et Ambre est fou à lier. Sinon ça allait.

Carlisle sourit, retenant un éclat de rire face au ton blasé de son fils.
-Raziel est désagréable, méchant, mauvais et fourbe. Fais toujours attention à lui. Il est vraiment instable. Pourtant je le fais surveiller et suivre par des psychiatres, mais il y a des tares qui ne se guérissent pas... Il en est l'exemple incarné. S'il n'était pas magnifique je l'aurais déjà fait disp... licencier.
-Tu... Heu...
-C'est arrivé. Mais je préfère les femmes. Définitivement. Ou Ambre, mais on ne peut ni le considérer comme un homme, ni comme une femme. Il ne paraît parfois pas même humain. C'est un briseur d'hétéros tu sais? Il est un peu comme une arme massive. Aucun homme ne lui a jamais résisté longtemps. Si j'en avais plusieurs comme lui je peuplerai le monde d'une population entièrement gay, et la planète serait à moi! Mouhahahaha.

Il éclata d'un rire grave et fou digne du pire des mangas – où le méchant, soit dit en passant, est pourvu immanquablement d'une voix ridicule et d'un visage difforme, et clame son désir de dominer le monde-. Owen se figea sur son siège, le fixant les yeux grands ouverts, la bouche tombante.
-...
-Je plaisantais Owen. Fit le roux, mi vexé mi blasé du fait que son fils le prenne pour un dingue à ce point.
-Ha, excuse moi, gloussa l'autre, cachant son sourire derrière sa main. J'y ai vraiment cru.
-J'apprécie franchement! Râla le plus âgé. Ça fait plaisir. Bon c'est pas tout, mais j'ai encore du travail, en attendant, Plume va te faire visiter le manoir. Tu passeras la soirée avec moi d'accord?
-Ok. Et désolé.
-Ce n'est rien, on apprendra à se connaître.

A nouveau, le masque glacé de son visage se recomposa. Et il reprit son statut d'homme d'affaires impitoyable, laissant l'espagnol sur la terrasse, perdu.
Son père était un homme mauvais, un monstre de proxénète. Mais pourtant ce monstre était définitivement humain. Capable d'aimer, d'apprécier et de plaisanter. Tout aurait été si simple s'il avait été ignoble tout le temps...
Mais de toute évidence, les méchants purs et durs n'existent qu'en fiction.

Owen finit par se lever pour s'accouder à la rambarde de fer forgé, les yeux dans le vague, perdu dans ses pensées. C'était une entre-deux heures calme au manoir, où tout le monde prenait le temps de faire ce qui lui plaisait en attendant l'arrivée des premiers clients. Le jeune homme, bercé par de lointaines conversations, le son d'un violon et d'un clavecin résonnant dans le bâtiment derrière lui, commença à se remémorer sa journée, puis sa dernière semaine, les évènements s'enchaînant dans son esprit, sautant d'un instant à l'autre, en oubliant certains, s'attardant sur d'autre...

Des visages, des voix, une odeur, un son. Une douleur, une caresse. Une chanson tournant en boucle durant des heures sans pouvoir l'arrêter et une autre trop vite finie.

« Tu voudrais revenir en arrière Owen? »
-Je ne sais pas... murmura-t-il.

-Tu ne sais pas quoi?

La voix toute proche de lui le fit sursauter, et une main douce se posa sur son bras. Plume...
-Rien du tout.
-Ah... ok. Il paraît que je dois te faire visiter le manoir... annonça-t-il dans un sourire qui suintait son manque d'enthousiasme. Viens avec moi. C'est très grand, il ne faudrait pas que tu te perdes...
-Humf... maugréa Owen.


Mais après tout, cette visite ne serait pas inutile, alors autant prendre ça avec bonne volonté, tout au moins éviter de faire la tronche. Après tout, Plume n'était pas là pour supporter sa mauvaise humeur... et réciproquement. Leurs regards se croisèrent une seconde, et ils se sourirent plus doucement. Au moins cette fois, aucun des deux n'essaierait de faire tourner l'autre en bourrique.

Il le suivit alors et la visite commença. Les deux jeunes hommes pénétrèrent dans une large pièce toute en hauteur, accumulant les lignes verticales, -fenêtres de plus de trois mètres de haut, lambris, miroirs,- la rendant plus impressionnante que jamais.

-Ici, annonça Plume avec des accents de guide touristique face à un Owen médusé, c'est la salle de réception. Et c'est ici qu'ont lieu les soirées dansantes et les évènements importants. Tu remarqueras le parquet en chêne massif et les tentures moyenâgeuses aux murs. Je te déconseille de toucher aux tableaux, ils valent une fortune...
-Pourquoi il y a autant de miroirs? Fit Owen en contemplant son reflet s'étendant sur une gigantesque paroi de glace remontant jusqu'aux trois-quarts du mur.
-Ah ça... j'imagine que tu le découvriras par toi-même si tu viens à la prochaine réception...

Le jeune homme fit une moue perplexe et après avoir jeté un coup d’œil au grand bar qui se tenait sur un pan de mur, il sortit de la pièce à la suite de son « hôte » ne l’écoutant que d'une oreille alors qu'il tentait de lui faire découvrir les différents salons que comportait le manoir.

Salon musical, végétal, rouge, contemporain, théâtral, rose bonbon, africain, américain, mexicain, japonais, cavalier, sado-maso... Il y en avait semble-t-il pour tous les goûts.


Ils visitèrent également la salle de bain dans laquelle il avait rencontré pour la première fois Indigo, Ambre et Raziel... ces souvenirs le faisant rougir de nouveau, lui attirant un regard intrigué puis hilare de Plume à qui on avait raconté toute l'histoire. Puis ils repartirent à l'assaut des couloirs, s'arrêtant de temps à autre devant une porte qu'ils ne franchissaient pas, les appartements privés des hôtes.

Juste au moment où le fils Carlisle commençait à en avoir franchement marre, Plume s'arrêta devant une porte toute simple.

-Et ici, c'est notre salon, à nous les Quatre. Personne n'y va jamais car il est trop simple, alors c'est un peu un havre de paix...  Ca m’étonnerais qu’il t’intéresse franchement. 


Mais juste au moment où ils entrèrent, Owen se figea.
Bordel de merde. Pourquoi, mais pourquoi n'avaient-ilspas frappé avant?!

A quelques mètres d'eux gisait un sac Darjeeling dont le contenu était éparpillé sur le sol.
Juste à côté, un fauteuil, laissant voir le profil d'Indigo, avachi, les yeux clos, les joues rouges, un sourire appréciateur aux lèvres.

Face à lui, un niveau plus bas, Ambre, ayant visiblement décidé de s'interrompre en pleine séance de défilé de mode – on pouvait encore admirer le porte jarretelle bleu foncé avec ses jarretelles de la même couleur – pour céder à son instinct sans faille lui permettant de deviner que son pas aguicheur ne laissait personne indifférent, et surtout pas Indigo.

-Hum, les gars... je fais visiter les lieux à Owen alors si vous pouviez aller ailleurs cinq petites minutes...

Ambre lui lança un regard peu concerné, étant bien incapable de faire quoi que ce soit d'autre puisqu'il avait la bouche pleine, et Indigo grogna sans esquisser d‘autre mouvement que celui de poser sa main dans les cheveux du blond.
Quant à Raziel... Il...

Owen sursauta presque à sa vue, ne l'ayant pas remarqué. Le grand Connard était tranquillement installé dans un autre fauteuil à deux mètres de ses compagnons et avait apparemment renoncé depuis quelques minutes à l'idée de dévorer son livre qui gisait sur ses genoux, préférant dévorer des yeux autre chose.

-Je ne vois pas pourquoi on se dérangerait pour lui, trancha-t-il d'une voix glaciale.


Plume allait répliquer quand Owen, tournant les talons, lança d'une voix ferme.
-Moi non plus. Viens on se casse j'en ai assez vu.


Et effectivement, il en avait assez vu pour ses nerfs. L’exhibition était pour lui une forme de… perversité. En fait, ce n’était pas ceux qui faisaient l’amour ou quoi que ce soit d’autre qui le choquaient. C’était l’acte de regarder. Du voyeurisme. Du sexe pour du sexe, oui, d‘accord. Mais la déviance qu’était le voyeurisme remuait son ventre d’une drôle de manière, entre le dégoût et l’excitation de l’inconnu.
Rien d’agréable en somme.


Son hôte haussa les épaules et le suivit alors sans plus insister, il le conduisit vers une autre partie du bâtiment pour, selon lui, faire la connaissance des autres résidents.

C’est à cet instant précis que le brun comprit toute la différence entre les Quatre et les Autres.

Bien entendu, ce manoir était un luxe par rapport aux bordels habituels. Mais jamais la prostitution ne serait acceptée à 100%. Aussi, lorsqu’il pénétra dans l’un de ces salons assiégé sous les corps peu vêtus, riants, buvants, il ne put qu’observer l’aura malsaine de honte et d’abandon qui régnait. Oh bien sur, rien de visible à l’œil nu, mais dans ces regards enfiévrés de vice et de plaisirs, il n’y avait pas un instant la lueur d’acceptation et d’honneur que gardaient  les quatre premiers.
C’était indescriptible.

-Ils n'ont pas l'air malheureux, fit remarquer Owen après avoir observé un salon d'où s'échappaient encore des cris et des rires.
-Évidemment, ici il y a ceux qui veulent s’apitoyer sur leur sort, et ceux qui préfèrent vivre comme ils peuvent sans se plaindre. Et puis la plupart sont là de leur plein gré.

Owen lui jeta un regard en coin.

-Toi aussi?
-Oui, moi aussi.


C'est ainsi que le jeune homme rencontra les autres employés de son père à mesure que les salons défilaient. Il se fit alors la réflexion, après avoir contemplé, ahuri, un garçon à la féminité extravagante, qu'Ambre était diablement plus naturel dans son « rôle de femme ».
Il n'avait pas de manières bizarres, presque caricaturales qui définissaient les gays dans les films et séries. Et il ne l'avait jamais vu lever le petit doigt en buvant son thé, ni rire comme une pétasse.

Idem pour Indigo et Raziel, autant ils étaient masculins dans toute leur splendeur, autant aucun d’eux n’avait cette aura virile que possédait « l’Ours », une espèce de baraque poilue, amateur d’haltères et de tatouages.

En fait, Indigo était la jeunesse insouciante, sympathique, moqueuse, masculine, parfaitement faite; Raziel paraissait plus sage, plus âgé, masculin et dominateur, une facette dangereuse ne demandant qu‘à apparaître; Plume gothique masochiste, tantôt féminin avec ses cheveux lâchés, tantôt masculin et prédateur avec se queue de cheval haute, révélant sa nuque tatouée. Et enfin Ambre, mi-homme mi-femme, mi-humain mi-félin, apologie de l’incroyable, de l’insaisissable, de l’étrange et du sexe pur.


Ces salons de repos réunissant le must du must des prostitués du réseau de son père étaient un véritable régal pour les yeux, l'ambiance générale restait douce et feutrée malgré certains moments où le vice prenait le pas sur le reste, et les hommes et les femmes se réunissaient dans ces pièces intimistes, délicates, aux couleurs chatoyantes et profitaient des quelques heures avant le début de leur service.

Finalement Owen ne regrettait absolument pas sa visite.
-Je crois que je vais me plaire ici... chuchota-t-il à Plume alors que deux jeunes femmes s'approchaient d'eux un sourire aux lèvres, aguicheuses, pour les enlacer... les embrasser, et plus si affinité.
Plume lui lança un regard doux, où l'on pouvait apercevoir un éclat de tristesse bref mais réel.
Pour Owen, pour lui-même, pour tous les autres.
Mais bien vite, la valse des plaisirs les emporta tous les deux et ils oublièrent tout le temps d'un instant de bonheur intense en compagnie de ces hôtes.
-Je sais que je vais me plaire ici.

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Réponses aux commentaires: (J'ai eu un vieux bug d'ordre, je crois que j'ai oublié du monde mais je retrouve plus qui. toutes mes excuses... Heu hésitez pas à râler je vous répondrais au plus vite (si je vous ai oubliées) bisous)
Amy: Je suis contente que mon histoire te plaise, et aussi d'avoir réussi à te faire rire ^^. Pour le père d'Owen, j'aimerai vraiment mettre en avant le fait qu'un être humain n'a pas une seule facette à sa personalité. Les pires meurtriers pouvaient être des gens charmants. Et ta meilleure pote torture peut-être son chat sans que tu le saches ^^. J'espère que cette suite te plaira, bisous et merci!
Cindy: Niark en espérant qu'elle te plaira ^^. ah Raziel, le grand mystère de l'histoire =D bisous!
Merlin: Moi aussiiiiiiiiiii <3
Kagura: Loool ouai les Ambres femelles craignent à mort la plus part du temps ^^'... Têtes à claques =D. Je vais me dépècher de majifier promis, bisouss!
Wenna: Waw ils sont carrément impressionants tes yeux, je compatis, moi je m'arrête à l'astigmatie et lamyopie, c'est assez chiant aussi :p! Hahaha j'imagine bien la sensation de la cuisse trempée de sueur contre le cuir. Eurk. Merci beaucoup pour tes commentaires!! bisouss!
Nariel: Hey chérie =) Oui Bryan est vraiment son père, et il a effectivement un frère, dont se préoccupe étrangement Raziel, (note bien). ^^. Gnéhéhé, entre Raz' et Ow', c'est pas gagné pour l'instant ^^, ça viendra.. je crois =D. Garde l'espoir en ce "Bip" (je le dis pas à lettre haute, faudrait pas que tout le monde capte non plus hein). Mon dieu oui pour le bug, je vais changer ça vite fait, xD.. Je me sens cooonne. héhé jsuis fière de ma scène du pantalon, surtout si elle t'a plut, t'es un peu LA critique officielle de mes chapitres, donc merci encore :p. Désolée d'avoir cassé tes fantasmes^^. Non t'inquiète ça peut-être beau un fute en cuir, mais c'est la plus part du temps assez naze, faut avoir les tripes et les corps qui va avec quoi . Pour la photo, elle vient deeeeee.... dogeatdog5 sur Deviantart. Un immense merci pour tes conseils. En fait, je ne pense pas refiler ce blog finalement, vos  réactions m'ont remotivée, même si ma lenteur reste sacrée xD. J'ai du oublier la moitié, je suis désolée, j'ai la tête dans le c... En tout cas ce qu'il faut que tu retiennes c'est que je t'<3 bisouss!
Chocomenthe: La voici, en espèrant qu'elle te plaise ^^ bisous.
Camille: pas de problème, ne soit pas désolée ^^. C'est moi qui le suis pour t'avoir foutue à la bourre, toutes mes excuses xD. Gnéhéhé le mystérieux frère, c'est pas forcément un beau gosse, et il a pas forcément leur age niark niark =D Félicitations pour ta nouvelle!!! Je crèverai pour pouvoir la lire je dois t'avouer ^^. Elle a l'air excellente vu ce que tu m'en as dit ^^. Et non, ça a pas l'air banal ^^ . Le truc banal serait un prostitué qui tombe in da love d'un client, ou un gamin de son pire ennemi, ou un mec de son meilleur pote ^^. bisous bisousss et merci pour le design ^^

Lydie: Super contente de t'avoir fait rire ^^!! Et encore plus ravie de voir que tu aimes Raziel! Bisous tout plein merci pour ton commentaire !

Emma:  Héhéhé jsuis contente de te faire marrer ^^ Raziel? Tu ne sauras tout ça que dans une floppée de chapitres =D *sourire niais* Mon chtit perso préférééé... Merci beaucoup pour ton commentaire, bisouss!
Tadssadit: Good jsuis flattée qu'elle t'ai plu! voici la suite bisous!
Yaya: Gnéhéhé et moi donc xD
Farah: Un grand merci pour ce commentaire qui m'a beaucoup fait réfléchir. Je vais effectivement finir mes fictions, pour ce qui est de modifier les chapitres imposés, ce serait dénaturiser toute l'histoire, donc jepense que je vais prendre le temps, mais finir quand même ^^. Merci encore, bisous.
Rêveuse: xDDDDd La pauuvre! Tu dois passer pour le monstre ^^!! Au pire passe lui le blog, et fais moi une nouvelle lectrice ;) Je plaisante bisous!
Satsuki: Gnéhéhé encore une qui rejoint mon clan anti-cuir =D En plus c'est mal, c'est tuer une bestiolle xD Pour le frère d'Owen, tu verras ça bientôt ^^! Gros bisous!
Sadisu: hahaha moi c'était mon prof de français, (gay) qui en portait un, avec plein de plis et tout. Yoba? Jvais visiter ^^!!! Pour les femmes, elles sont déjà dans la maison, mais effectivement il va y faire un tour ^^! bisouss
Caro: Ne me quitte paaaas! Je le ferais pas c'est O.K! xD Bisouss!
Chacha: ahhh ça fait plaisir, encore une qui rejoint mon avis ^^! Je comprends tout à fait, je crois que ça se fera pas t'en fais pas ;) bisous
Légère Brise: Mon dieu, j'avais oublié à quel point tu es grave xD J'adoooore tes commentaires! Redbull donne des ailes? Ouai je t'imagine tout à fait ^^ Faudrait filmer en fait xD Bisous et merci!
Camille: Mamamia lire des commentaires comme ça c'est carrément jouissif (*a trouvé un truc pour palier au manque de sexe =D*) Je suis heureuse que tu la trouves différente, j'essaie de la rendre au mieux, mais je doute toujours ^^. Raziel? Il est... Particulier. Ou ça des fous? =D? Ce qui va se passer tu le liras, Pourquoi ils sont beaux? Ben je doute intérresser les foules en parlant de gays gras du bide et totalement introvertis xD... Faut que je pense à repasser te lire, j'adore ce que tu écris ^^ bisouss!!

Par Absynthe - Publié dans : Le Grenat Bleu (Yaoi) - Communauté : Amours Acidulés
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Dimanche 5 juillet 7 05 /07 /Juil 00:35



Coucou. Voilà ce chapitre que vous avez attendu des lustres ^^.
Avant tout je dois vous avouer quelque chose.
Ce chapitre, comme le précédent, n'a pas été écrit totalement par mon illustre personne.
Et non.
(Arrêtez de me huer ou je me barre AVEC le texte sous le bras)
Suite à je ne sais plus quelle démotivation, à l'époque ou je voulais refiler mon blog à quelqu'un d'autre je crois, Véiane a trouvé LE truc pour me remotiver.
Et je la remercie mille fois. même si à présent elle a totalement arrêté le geekage Yaoi et Cie (je ferais bien pareil jdois avouer).
Bref.
J'ai donné le plan détaillé de chapitre à ma chère Véiane, elle l'a développé, me l'a renvoyé, et j'ai travaillé sur le texte déjà "mis en volumes et en formes". C'est plus facile, ça m'a évité de perdre du temps, et elle a inséré d'excellentes idées ^^.
Globalement, elle écrit le chapitre à partir de mes indications, me le renvoie, et j'ajoute majoritairement les descriptions qui me tiennent à coeur et modifie certains petits détails.
En gros elle fait tout le travail chiant, et je dois dire qu'elle a eu énormément de courage.
Voilà, donc ici, je lui ai envoyé le plan en vingt lignes, elle m'a renvoyé trois pages environ (sur mon modèle de pages works), et j'ai gonflé le tout pour que ça en face cinq.

Voilà, vous pouvez hurler contre moi et la féliciter pour son travail, parce que vous n'y avez vu que du feu.

 

A part ça, merci à toutes pour vos adorables petits mots. Je compte répondre à ceux du chapitre précédent du Grenat demain. N'ayez crainte pour vos commentaires si vous ne les voyez pas apparaitre, c'est juste que je n'ai pas eu le temps d'y répondre. Ce système est foireux mais ça va s'arranger. Promis.

Je pense sérieusement à faire un design "été", pour voir. Mais je me dis que si je me rate ça va être un bordel inimaginable xD...
Autrement, ma mère a lu la nouvelle que j'ai publié dans le tome de DC.. Et elle m'a dit clairement que c'était lourd, morbide, et qu'on avait du mal à suivre.
Amen.
Chaque truc que je lui fais lire c'est comme ça. C'est vrai, j'aime les détails, je veux que vous puissiez imaginer les scènes comme je les vois moi... Et c'est mon plus grand défaut. Mes histoires ne sont pas basées sur un scénario, mais sur des ambiances, des images etc...
Bref, c'est pas demain que je serais éditée xD...
*essuie une larmichette*

Mince j'avais encore plein de trucs à dire...
Bon passons. Bonne lecture!
(Ah, l'album avec les photos de Raziel arrive, j'ennuie un admin à ce sujet ^^)




Chapitre 12

(PDV Indigo)

Nous sommes samedi soir et je suis encore défoncé. Quelle surprise. Non, ne criez pas! Ce ne sont pas les derniers évènements qui vont empêcher ma petite routine de survie de toute façon, vous savez... on ne se refait pas.  Ma vie suit son cour normal.
Et Owen? Oh, depuis la journée de jeudi, je n’ai que peu vu le fils Carlisle. En fait, après que Plume lui ai fait « visiter » le manoir, il a passé la fin de soirée avec son père. La nuit, on ne l’a pas revu, de toute manière il est dur de rencontrer quelqu’un entre deux clients.

Le matin, il est passé petit déjeuner avec nous en cuisine. Manque de chance il a bêtement embarqué sa conquête de la nuit avec lui...
Une chic fille, ça va sans dire. Pas une des meilleures hôtes, mais vraiment futée, et une voix rauque irrésistible.
Je ne sais pas à quoi il a pensé en la traînant là... C’était juste irréaliste. Ils sont entrés, tous les deux, riant d’une blague qu’elle venait de faire et elle s’est figée en apercevant Raziel et Ambre qui la fusillaient du regard. C'était idiot, elle aurait dû savoir!

Le grand brun qui était souriant et presque joyeux jusqu’alors s’était littéralement gelé, et avait adopté une posture menaçante, appuyé contre le buffet, les bras croisés alors qu’il comptait se servir une tasse de café, il la jaugeait du regard, attendant de voir jusqu'où elle oserait aller.
Ambre lui, était assis à table, face à la porte, et oscillait entre la stupéfaction la plus totale, le dégoût, et l’effroi. Je voyais sa main droite se tendre vers le couteau à pain tandis que l’autre avait le poing serré pour empêcher ses tremblements.

Plume avait soupiré et mit le couteau de nutella en bouche avant de le diriger une nouvelle fois vers le pot, discrètement, ravi de la diversion que lui offraient les deux nouveaux venus.
Je claquais de la langue et il reculait sa main avec une mine offensée.
-Wesh tout le monde! Ça va tranquille? Tirez pas ces gueules, on dirait que vous avez avalé une capote de travers…
Plume s'était mis à rire silencieusement, et Ambre s'était mordu la langue, de plus en plus mal à l’aise, d’autant plus que la jeune femme venait de faire un pas de plus en direction de la table.
Le couteau qu’il tenait dans sa main s'était mis à trembler légèrement, et Raziel lui avait jeté un coup d’œil inquiet avant de s’adresser à la jeune femme d‘un ton blasé.

-Tu t’es perdue Moan?
-Hm je…
-Oui, tu as raison. Toi et tes seins feriez mieux d’aller manger dans la salle prévue pour. Avec tes petites copines. Ou n’importe où, mais dégage de cette pièce.
En quelques fractions de secondes, Owen avait perdu son sourire moqueur et fut prêt à insulter Raziel.
-Hé mais c’est quoi ton problème à toi? T’as tes règles ou quoi?!! D’où tu…

En moins de deux phrases on venait de retrouver la petite frappe insupportable tout droit sortie de sa cité. Quelle poisse… Pourtant il est intelligent ce gamin. Et magnétique...

Un bruit sourd avait retenti, et nous tournâmes le regard vers Plume qui venait d’écraser la main du petit blond sur la table de bois d’un grand coup de poing, lui faisant lâcher son couteau.
Il s’en était emparé, l’air de rien, et s'était coupé un bout de pain, lançant un « merci » presque guilleret.

Raziel ne fixait plus Owen et semblait figé sur l’expression d’Ambre, plus pâle que jamais.
Moi-même je me levais, et venais me placer aux côtés du grand brun à qui j’effleurais la main en passant pour le ramener parmi nous et le faire enfin virer cette femme de notre cuisine.
J’aurais pu le faire tout seul, mais j’étais plus occupé à ne pas trop laisser mon esprit s‘évader, j’avais essayé un nouveau mélange made in Bolivia et le résultat était assez performant. Si bien que j’avais l’impression de n’avoir aucune force ni dans la voix, ni dans les muscles.
Et puis de toute manière, si quelqu’un avait une certaine autorité, c’était bien le brésilien.
Nos regards se croisaient et je me mordais la lèvre, mal à l’aise pour lui et Ambre… Surtout pour Ambre en fait.

Il dut lire mon inquiétude dans mes yeux aux pupilles dilatées, car il se retourna vers la jeune femme et ce fut un véritablement grondement qui sortit d’entre ses lèvres.
-Va t’en!


La porte claqua avant que quiconque puisse faire un geste, et Owen était resté là, surpris, vexé, énervé, les bras ballants avec nos regards lourds sur lui qui l’empêchaient de hurler.
Je lui ordonnais de venir manger puisqu’il était là pour ça, et il le fit sans quitter Raziel des yeux, attendant la moindre provocation valable pour lui sauter à la gueule, qui lui l’ignorait du mieux qu’il pouvait.
J’avais envie d’un cachet…
Un instant, il tendit la main vers Ambre qui faisait la parfaite imitation de marbre depuis l’incident, mais lorsqu’il l’effleura pour qu‘il lui passe tel ou tel pot, le blond fit un bond de côté et leva vers lui ses yeux magnifiques en crachant.

-Me touche pas, t’empestes!
-Mais je…
-Tou n’es pas chez toi ici Owen.

Plume. Sa voix douce, onctueuse. Presque chaleureuse si elle n’avait pas été acerbe.

-Tou n’es pas chez toi, et tou ne connais rien des règles de la maison. Alors oui, il fit un geste avec sa tartine et son couteau couvert de chocolat, tou as peut-être le sang du patron, sans doute aussi tu hériteras de sa fortune, mais à part ça tu n’es rien. Personne ne t’aime ici. On t’a permis de nous côtoyer parce que ton père nous l’a ordonné. Si tu veux t’intégrer véritablement, il va falloir faire des efforts. Et crois-moi ce n’est pas gagné. Qu’est-ce que tu croyais?! Que tu pouvais arriver, insulter les nôtres, il fixa Raziel, attiser leur colère sans craindre de retour de flamme? Non, non. Il secoua négativement son couteau à beurre et reprit la concoction de sa tartine. Il y a des choses à faire, et d’autres à ne pas faire. Si tu veux faire ton chef et faire ce qui te plait sans prendre en compte l‘avis des autres, va dans le réfectoire. Je t’en prie. Là bas ils lècheront tous tes baskets Nike de petite racaille pathétique de bas quartier et crois moi ils savent très bien le faire. Ici tu n’es pas devant n’importe qui. On est pas de simples employés. On fait tourner la boite tu comprends? Grâce à cela on a tout autant le droit de nous exprimer et de vivre. On a pas à t’obéir. Bien entendu, si tu vas chouiner dans les pantalons de ton père, on devra plier, mais sans cela, il va falloir que tu apprennes à nous respecter. On a été corrects avec toi jusqu’à maintenant non? Si par contre, tu désires avoir des compagnons qui ne te mentiront pas, qui ne te flatteront pas, et qui te prendront pour ce que tu es vraiment, là oui, tu peux rester avec nous. Mais il y a une règle à laquelle tu dois te tenir: Pas de femmes dans nos pièces. Pas la moindre petite putain de parcelle de féminité parmi nous suis-je clair?


Et il croqua dans sa tartine, les yeux brillants, un doux sourire sur ses lèvres qui s’imprégnaient de confitures diverses.
Il avait dit ça avec son délicieux accent russe, ses R roulés, ses voyelles onctueuses.


Plume était la voix du groupe. Raziel était l’apparence impressionnante et la logique, Ambre était le cerveau, l’innocence et la perversité, et j’étais la drogue, l’amitié, et la spontanéité.


Owen de son côté, était resté immobile tout du long, et n’avait pas moufté un instant.
Après que le brun au teint pâle se soit tut, il se saisit de son verre de jus d’orange qu’il but, presque calmement, sans quitter Plume du regard. Puis il s'est levé, l'air digne et fier, on pouvait pas faire mieux, il frôlait presque l'attitude de Raziel là, et sortit sans claquer la porte, sans faire de vague.
Mais je ne pouvais pas laisser ça comme ça, après le discours de Plume, il fallait lui rentrer ça dans le crâne au gamin. Alors je l'ai suivi tant bien que mal.
Je le rattrapais au pied de l’escalier, et le retournais vers moi d’une main tout en utilisant l’autre pour m’agripper à la rampe de bois dans laquelle je plantais mes ongles pour me avoir une base fixe et ne pas tanguer comme un crétin.

-Hey Owen, prend pas la mouche pour si peu...
Je lui avais attrapé le bras pour le regarder bien en face et son poignet étonnamment délicat trônait dans ma main sans qu‘il ne le retire violemment. Au contraire il le laissait là, et je le soupçonnais de le faire pour éviter que je ne perde l’équilibre lorsqu’il répondit d’un ton las:
-Tout ça c'est bien beau mais je pige pas. Alors mec, faut pas compter sur moi. Vous voulez faire vos plans en groupe? Allez y faites les, y a pas d’embrouilles, je m’en branle, mais arrêtez de faire genre on peut être amis si ‘Je’ me calme. Parce qu’entre vous et moi, les intolérants c’est certainement pas moi ok?!
-Écoute, Plume il n'a pas dis ça pour rien, il t'aime bien je crois, sinon il ne voudrait pas que tu puisses rester avec nous. Il te donne une chance, la loupe pas...

Owen avait détourné le regard, son beau regard bleu vert qui pouvait être si expressif et si vide à la fois.
-C'est quoi leur problème avec les femmes?
-C'est quelque chose de plutôt... personnel. Quand ils seront prêt on te le dira, mais pas maintenant. Crois-moi, s'ils les haïssent autant ce n'est pas pour rien.


Le jeune avait reniflé dédaigneusement, et marmonné en se dégageant doucement de ma poigne de toute façon trop faible.
-Misogynes...



Nous sommes donc le lendemain de cette entrevue plutôt houleuse et Owen vient de passer la journée avec son père – encore! -  à visiter ses autres propriétés. Cette soirée était dédiée à l'Espagne, au tango mais tout le monde a abandonné l'idée à présent pour se laisser emporter dans un autre type de danse.


A la base, la soirée a commencé en toute distinction,  lumière tamisée, mets élégants d’après dîner, alcools chatoyants aux couleurs sublimées par les bougies et les bois sombres sur lesquels ils se reflétaient, discours raffinés, danses typiques d’Espagne.
Raziel et les professeurs de danse avaient fait des merveilles. Chaque hôte était capable de tenir plusieurs danses, de diriger ou de suivre un partenaire plus chevronné ou plus néophyte, bref, tout était parfait, comme à chaque fois.

Les morceaux de musique s’enchaînaient, et les hôtes abandonnaient quelques instants leurs clients le temps de jouer un air travaillé dans la semaine. Plume et Raziel faisaient des miracles de leurs instruments, tous deux littéralement amoureux de leurs archers et cordes.  Le violoncelle du petit brun était une bénédiction pour les oreilles après les titres plus criards des autres employés, et parfois je l’accompagnait à la guitare sèche, jouant quelques tristes accords. Enfin… tristes à côté de leur talent. Sinon j’estime me débrouiller plutôt bien.
Ambre a eu droit à sa danse avec le brésilien.
C’était quelque chose.

A la base le tango se danse en couple hétéro. Mais là, je crois que personne même le plus macho de tous les clients n’aurait pu râler un instant à les voir tous les deux.
Autant ils n’ont jamais eu de relation sexuelle poussée l’un avec l’autre -le blond maudit d’ailleurs les principes à la con de Raziel-, autant leurs contacts peuvent se transformer en une illustration parfaite d’une partie de baise endiablée.

Et là, les voir danser les yeux dans les yeux, le blond ayant mis des escarpins de danseuse pour l’occasion, bougeant ses jambes magnifiques en rythme, le brun le tenant étroitement serré contre lui, le faisant voltiger de part en part de la piste de danse… Presque voler au dessus du parquet ciré sur lequel leurs formes miroitaient… Toute personne dans la salle suivait du regard les mains du brun qui se posaient successivement sur ses hanches, dans son dos, plissant le tissu de sa chemise, dévoilant un peu de sa peau d’ivoire, et chacun espérait un instant que ce contact soit plus poussé…  Mon dieu… J’en ai bandé et parole de junkie j’étais pas le seul.

Mais je devais être le seul à savoir que Raziel ne pénétrera jamais -du moins pour l’instant- Ambre.
Oh non. Pour que Raziel baise un mineur… Même un démon tel qu’Ambre qui n’a plus rien d’un enfant, pas même l’âge officiel… Il faudra certainement plus qu’un mensonge de Carlisle et une carte d’identité lui donnant 21 ans.

Bref, ils avaient chauffé la salle en moins d’un instant, et avaient rappelé à tous pourquoi ils étaient là.
Les corps s’échauffaient, les verres se vidaient, l’air se raréfiait et s’emplissait peu à peu de soupirs…
Et maintenant…

Bah maintenant il y en a partout, dans tous les coins de la grande salle, brillants de sueur à la lueur des bougies, j'en vois qui s'accrochent aux poignées sur les murs pour expérimenter des figures assez improbables, la plupart sont sur les sofas, poufs, et même au sol.
Ils ont enfin compris l'astuce de tout le mobilier, y comprit les miroirs reflétant le dédale de membres entrelacés.

Ces immenses miroirs dans lesquels chacun se contemple un instant… Perdu au cœur de cette orgie, les yeux troubles, le teint rouge, la poitrine oscillante sous la respiration haletante…
Un amas de corps à moitié nus.
Une scène orgiaque et décadente.


Moi je suis seul pour l'instant, celle qui m'a loué est partie faire je ne sais quoi aux toilettes et ça tombe bien, je me repose un peu. Je ne peux pas faire grand chose d'autre de toute manière, je suis bien trop défoncé pour ça...
Oh, qu'ils ont l'air cons, tous, collés les uns aux autres comme un troupeau de moutons, d'ailleurs en voilà un qui passe. Pourquoi ce gars a-t-il gardé ses gants de je-ne-sais-quoi noir?
Bande de larves gluantes...

Ces soirées sont étranges, fascinantes et vomitives. On en est enchanté, on est happé par l’ambiance, par l’odeur du sexe… Puis un instant notre conscience reprend le dessus et l’on s’aperçoit de l’horreur que l’on partage. Ce déclin de l’espèce humaine…


Je peux voir les autres d'où je suis, installé dans un petit fauteuil vieillot mais confortable aux larges pattes de lion et rembourrages moelleux.
Ambre est avec deux hommes. Je ne sais pas comment il fait pour paraître aussi gracieux dans des moments pareils, il les satisfait en même temps et a l'air d'être sur un nuage de volupté intense, ses cheveux ondulent en rythme, collant à sa peau de nacre, je peux voir une de ses fines mains caresser le torse brun de celui qu'il chevauche et ses longues jambes l'enserrer fermement, possessivement. Il est soumis mais il dirige. Toujours. Chaque geste que son partenaire fait, il l‘a provoqué. Il a l’air d’un ange. Mais son sourire démoniaque…
Oh oui. Il tourne une seconde son regard vers moi et me sourit. Une rangée de dents trop blanches pour être vraies, littéralement inquiétantes couplées avec la lueur dans ses yeux.

L’un de ses partenaires saisit ses cheveux à pleines mains et monte ses hanches brusquement, faisant claquer leurs bassins l’un contre l’autre et le blond se cambre en arrière en un gémissement divin.
Contraste de noir et de blanc, ça mériterait bien une photo. Ses cris sont noyés dans la cohue des autres, halètements rauques de bêtes – des fauves et des moutons? - des cris et des grognements. Dommage, il aurait pu me mettre en meilleure condition.
Je suis envieux. J’aime le sexe avec lui. Je l’aime aussi avec les autres. Mais je le préfère avec lui. Et je sais que jamais je ne pourrais le combler entièrement. Il aura toujours besoin de changement, de se faire baiser comme un animal par quelqu’un qui se fout de sa personne… De se faire remplir de foutre par un gros lard totalement fasciné par sa perfection…
J’inspire doucement en finissant un verre de chartreuse.

Il y a des relents de senteurs amères, je m'y suis habitué depuis le temps mais... les odeurs de sexes chauds, c’est souvent quelque chose qui donne vite envie de vomir. A la fin de la soirée, ça sera insupportable...
 
Mes yeux s'attardent encore un peu puis se posent sur Plume à quelques mètres de là. Il est avec une femme d'environ trente ans, pas très jolie ni gracieuse mais encore naïve et charmante, et même le sado-maso de service semble prend goût à la déflorer. Ses cheveux noirs sont attachés en hauteur. Il a revêtu l'apparence de l'homme ce soir, sauvage, avec ces bandes rasés sur son crâne que je peux admirer d'ici et ses yeux si sombres, cerclés de khôl lui donnant l'air dangereux.

Entre ses bras la « jeune » femme paraît être au paradis. C’est qu’il sait être doux le bougre…


Plus loin, planqués dans une alcôve se trouvent Raziel et son client, un de ses habitués. Du genre cadre très classe, bien fait, masculin à souhait et totalement soumis. J’ai l’impression qu’il a une passion dévorante pour les politiciens, les cadres et hommes importants… Je crois que si l’on les regroupait tous, on pourrait presque faire un état à part entière…
L’homme sous le brun se tord de plaisir et Raziel le retourne sur le ventre avant de s’enfoncer en lui, encore, profondément, une main sur sa gorge qu’il caresse et serre successivement, l’autre devant lui pour se maintenir surélevé.
Les muscles du brésilien roulent sous sa peau bronzée, il est presque allongé sur l'autre qu'il domine de coups de reins souples mais fermes. Ahh, Raziel et sa sacro-sainte dignité, sa fierté irascible, rien ni personne ne le touchera n'est-ce pas? Enfin... pas moi en tout cas, quel dommage, un aussi joli petit cul... Bon, assorti à une musculature qui réussirait sans doute à m'encastrer dans le mur avant que j'ai eu le temps de poser un doigt sur lui, mais passons.

Je détaille encore quelques couples, les hôtesses les plus belles embrassent quelques clients, certains sont très beaux, d'autres moins mais tous ont un certain charme. De toute manière, dans ce genre de partouze – c'est le mot exact – jamais Carlisle n'accepterait quelqu'un qui risquerait de dégoûter les autres et gâcher la soirée.
Ici, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, mais surtout baisable – encore un mot exact. Par exemple cet homme sur ma gauche. Châtain clair, peau claire, yeux clairs. Son oeil gauche est aveugle et il lui manque un doigt, mais il a un dos à faire pâlir de jalousie les athlètes de haut niveau et des jambes sublimes.

D'autres sont tout simplement parfaits et auraient peut-être leur place à nos côtés en tant qu'hôte, malheureusement ou heureusement, ce n'est pas un métier qui attire le commun des mortels. Hahaha, nous ne sommes pas normaux! Nous sommes des êtres venus d'ailleurs, des créatures non-identifiables, des dieux de la débauche... Quelle bonne blague. J'en rigole tout seul. Qu'est-ce que tu as à me regarder toi?
Il me faut un verre… Bon sang mais elle s’est perdue la donzelle aux toilettes ou quoi?


Oh tiens. Un revenant. Owen, le si beau petit Owen Carlisle, c'est le fiston à son papa ça hein? Il vient d'entrer avec une fille de la maison, encore, ça devient une habitude... Elle est vraiment jolie, ça y a pas à dire, il a bon goût. Je croise les doigts pour qu'Ambre ne le remarque pas, le pauvre il en ferait une syncope.
Elle l'entraîne sur un sofa déjà occupé par un couple en action, l‘homme les mains littéralement cramponnées à la croupe de sa compagne qu‘il prend encore et encore, et je vois les yeux du gamin faire le tour de la salle, un peu gêné le petit, je le vois rougir légèrement aussi. C'est mignon.


Mais oh... J'ai bien envie d'aller discuter avec lui, je m'ennuie et « ma femme » ne revient toujours pas. Je me lève, tangue un peu, évite un corps en sueur, puis deux, une flaque de substance non identifiée et arrive à l'autre bout de la salle face à un grand miroir – ça va, j'ai encore l'air présentable. Je contourne encore deux ou trois convives pour me retrouver derrière Owen déjà à moitié nu et assis, et l'entoure de mes bras pour lui chuchoter à l'oreille.

-Alors, on se joins au peuple?
Je le sens sursauter, et il lève ses grands yeux vers moi. La fille fait mine de ne pas me remarquer et continue de caresser son entrejambe à travers son pantalon.
-Quitte à vivre ici, autant s'intégrer, qu'il me répond le bougre avec un sourire.
Je lui répond par un identique, heureux qu’il ai cessé de m’en vouloir, et lui plante un baiser dans le cou, puis m'éloigne avant qu'il ne pense à faire un scandale pour mes mauvaises manières.
Ma femme arrive dans le lointain.

Je m'avance vers elle d'une démarche que j'espère virile ou en tout cas pas trop incertaine. Hé ho, ça fait des années que je maîtrise c’est pas aujourd’hui qu’on va capter que je suis défoncé en permanence.
C'est à moi de jouer maintenant.
Ma grande, tu vas te souvenir de cette nuit, et tu vas en redemander. Oh oui.

Je croise le regarde de Raziel, qui me fait un clin d’œil tout en masturbant vivement son cadre qu’il a plaqué contre un mur.
Je me plains souvent, mais bon dieu que j’aime cette vie!


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A suivre ^^. Ca vous a plu? Vous survivez?

Par Absynthe - Publié dans : Le Grenat Bleu (Yaoi) - Communauté : Histoire érotique
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Lundi 1 mars 1 01 /03 /Mars 23:54

Jason-Poisson-Marek-Szkudlarek-3.jpg


On passe les excuses? On passe les excuses.
Dirigeons nous directement vers les félicitations:
Bravo à vous pour votre patience.
Bravo à vous pour votre politesse. (Putain pas  UNE insulte!)
Bravo à vous pour votre bon goût! ('Tendez, c'est pas n'importe quel blog sur lequel vous êtes hein...)
Bravo à moi pour avoir repris. (SI! J'ai le droit, je fais ce que je veux, c'est MON en-tête!)
J'ai quatrevingt commentaires auxquels il faut que je réponde, c'est dramatique.... Je suis indigne.
Arg, ça y est je me plains.
Bon, les djeuns.
Normalement je devrais vous dire "Y a l'onglet DNA pour être au courant des dernières actualités" mais manque de chance quand je commence à avoir trop honte de mon retard (et que je suis à cours d'excuses pourries) j'ose même plus poster là bas xD
Mauvaise nouvelle sinon, j'ai de gros problèmes à écrire le nouveau Prof. En fait depuis novembre je suis sur mon chapitre, et genre j'ai quoi... cinquante lignes?
Vous savez, on devrait être au passage "je te cours après, tu me désires, je te cours après, tu fuis, c'est drôle, les lectrices sont chaudes comme la braise et à la fois mortes de rire". Et BEN NON. J'arrive pas. Définitivement, j'arrive pas à recréer ce que font les autres. C'est naze.
Sinon, je projette d'écrire un article 'Fiction Yaoi mode d'Emploi". Rien que d'y penser je me marre.
Mince, je suis en train de me gratter le nez. J'avais un truc à dire mais je sais plus quoi.
Ah oui.
Non. Merde reparti.
Ah! Oui donc, je voulais encore vous féliciter (oui vous, les trois pelotes derrière leur pc qui continuent à me lire) parce que très personnellement, quand une fic fait une pause de plus de trois semaines je zappe TROP facilement.
(mon chat vient de se manger la porte, haha)
Bon allez, ta gueule l'auteur, place au chapitre.
Etant donné que ça fait un bail que je n'ai plus rien écrit, il se peut que le niveau ai cruellement baissé. Vous pouvez m'en parler.
Le début est écrit par dessus la création de Véiane que je remercie, et qui est actuellement en train d'écrire un putain de bouquin avec Alexx sur les vickings. Courage à vous les filles, je vous aime.
Et pour finir, Merlin (ON  EST MARDI!!!!) a créé son propre forum RP que je trouve original par rapport à ceux que j'ai vu jusqu'à présent:
Le monde impitoyable de l'entreprise.

Bonne lecture, love youuuu (qu'est ce que c'est pathétique d'écrire ce genre de conneries en anglais...)






Chapitre 15:



Bien plus tard, la soirée est finie. Owen ouvre un œil brumeux pour tomber sur la vision d'un cigare se consumant dans un cendrier de pyrex noir, ses cendres rougeoyant faiblement dans la lumière tamisée et sur les parois de l'objet miroitant. Les bougies finissent d'entacher les meubles de leur cire fondue, les soupirs ont cessé pour laisser place à des respirations laborieuses.  La nuit avance lentement vers sa fin, nuit de pleine lune qui éclaire le balcon extérieur d'une pâle lueur, assez lumineuse cependant pour détailler les silhouettes qui s'y trouvent.

Dans la salle en bas, au milieu d'un dédale de corps endormis, au centre de cette tourmente de chairs luisantes de sueur et de fluides, Owen s'éveille au son d'un violon.
Ses yeux parcourent la salle... Et un brusque sentiment de dégoût le saisit aux tripes, occultant un bref moment la mélodie à ses oreilles.

C'est tellement grotesque, lui qui n'était qu'une simple racaille ne demandant rien à personne, lui qui était assez intelligent pour éviter les ennuis, se retrouve aujourd'hui au centre du chaos immonde de cette scène décadente se déroulant jusqu'à ses pieds nus. Une main de femme est encore posée sur sa cuisse, il la repousse en fronçant le nez. Ça pue.

Au loin il aperçoit vaguement le corps fin d'Ambre assoupi au milieu de quelques hommes. Parfaitement nu, détendu, exposé aux yeux de tous. Owen sait que s'il ne se déplaçait que d'un pas vers la droite il pourrait voir entre ses cuisses écartées. Mais pour l'instant la jambe pliée, mate et velue d'un homme mûr lui cache une vision qu'il n'est pas prêt à accepter.

En arrivant à la soirée il était déjà quelque peu imbibé d'alcool, et n'a que très peu prêté attention à ce qui se passait autour de lui. Des corps dans d'autres corps, des corps contre d'autres corps, des sourires, des faces post-orgasmiques... Jamais il ne serait resté. Encore moins s'il s'était franchement aperçu que la soirée était mixte dans toute sa splendeur et que toute personne y siégeant se devait d'être bisexuel. Il reporte son regard sur le blond qui doit avoir son âge même si ses papiers prouvent qu'il est majeur aux yeux de la loi, et parcourt des yeux son visage paisible, un sourire aux lèvres, paraissant tellement déplacé ici, beauté irréelle, que c'en est inconvenant.

Se relevant du sofa, le jeune homme rajuste son boxer poisseux et saisit une chemise qui traîne au sol pour l'enfiler, encore engourdit par les brumes du sommeil. Elle est beaucoup trop grande et sûrement pas à lui mais peu importe.

La musique l'attire comme un aimant et il s'approche de la porte vitrée cachée par les lourds rideaux bordeaux, évitant les couples encore enlacés et les tâches humides au sol, pour avancer sur la terrasse de pierre calcaire.

Ses yeux glissent sur le jardin, les arbres presque bleus sous la lumière glacée de la lune et tombent sur les trois occupants de l'espace, le regard vague, presque absent.
C'est Raziel qui joue, les yeux fermés sur la nuit et la main guidant souplement son archet, crissant sur les cordes du violon. Près de lui, accoudés à la rambarde se trouvent Indigo qui fume une cigarette de substance illégale, le regard perdu dans le vague, et Plume qui bat la mesure avec ses doigts, dos au large parapet, coudes posés dessus et tête renversée en arrière, à la merci de la brise qui agite ses cheveux pendant dans le vide.

Les nuages sont clairs au dessus d'eux. Owen n'ose rien dire de peur de briser ce moment de calme sérénité. Il repense à ce qui s'est passé le matin d'avant...

Puis Indigo le remarque enfin alors qu'il s'installe entre eux deux et lui tend son joint avant de saisir sa guitare pour continuer la mélodie de Veish a no Drom, laissant ses doigts parcourir les cordes avec une dextérité hypnotisante. Owen, perdu dans ses pensées, aspire quelques bouffées de cigarette avant de la tendre à Raziel en le fixant dans les yeux, ces yeux dorés qui de nuit s'affichent presque argentés, prêt à lui faire un sourire et s'illustrant ainsi comme un sans ami pathétique à son grand regret, mais son honneur est sauvé par l'indien. Ce dernier le fusille du regard et lui coupe toute envie de sympathiser.
Plume esquisse un sourire et Owen ne peut s'empêcher de penser que la haine du brun envers lui doit être due à autre chose qu'à son manque d'éducation. C'est impossible de détester quelqu'un à ce point sans autre raison que son paternel et une première rencontre houleuse...

Peut-être que son père a raison quand il dit qu'il est déséquilibré, mais tout de même, le voir évoluer, l'écouter parler lors de ses rares interventions lui laissent comme un goût d'incompris, d'informations biaisées au fond de la gorge.
Pas un mot n'est échangé ce soir-là.

Pas un seul traitre mot de rage ou de confiance, de reproche, rien d'autre que la musique qui s'échappe des doigts du jeune homme près d'eux et les berce doucement dans l'obscurité et la froideur de cette nuit de printemps.

L'instant paraît hors du temps, et les idées s'éclaircissent, Owen se dit que cette nuit sera suivie de beaucoup d'autres. Il se dit qu'il va devoir faire des choix.

D'une poussée à peine visible Plume se hisse sur la balustrade et déplie ses longues jambes en douceur, se redressant pour faire quelques pas sur la pierre. Son corps se balance au dessus du vide, ondulant doucement sur la mélodie, tournoyant sous la lune.

Owen jette un œil à Indigo qui gratte les cordes presque distraitement, et sourit. Il surprend le regard Raziel qui fait mine de changer de direction puis jette sa clope avant de reprendre son violon pour accompagner Indigo. Ce dernier leur fait un clin d'œil complice.

Plume tournoie lentement et Owen se laisse glisser au pied du mur.
Le ciel s'éclaircit petit à petit et le soleil se lève enfin, teintant d'orange et d'or tout ce que ses rayons atteignent, Owen voit les yeux de ses camarades s'illuminer, le bleu d'Indigo, l'ambre de Raziel et le charbon de Plume. Il se sentirait presque déplacé à côté d'eux, mais il a confiance en son apparence.
Un peu. Pas trop. Comment rivaliser avec des œuvres d'art quand on n'est qu'une esquisse prometteuse?

Si seulement tout pouvait continuer de cette manière... Il va falloir qu'il accepte tout ça. Qu'il s'y fasse. Volupté et concessions, amitié et envie.
Et comme un refrain sa conscience chuchote:
Oh oui... Il se fera à cette vie.



Plus tard dans la journée, le manoir s'éveille à nouveau.
L'immense bâtisse calcaire aux hautes fenêtres et aux jardins enchanteurs reprend vie aux sons des rires et des cris de ses habitants.

Les hôtes se lèvent et sortent de leurs chambres pour entamer leur cycle quotidien d'activités, les gardes font leur ronde dans les étages et autour du territoire Carlisle, les jardiniers s'occupent de leurs plantes, des femmes de ménage nettoient les vitres et les cuisiniers font des allers retours entre les camions de livraison et les cuisines.
Les invités sont partis tôt le matin, et les occupants de la maisonnée ont pu aller se coucher jusqu'à quatorze heures.

Raziel sort du bureau de Carlisle d'un pas vif et traverse les nombreux couloirs résonnants encore de sa voix agacée. Il n'est ni secrétaire, ni gérant. Et faire le porteur de nouvelles et d'ordres ne lui plait pas plus que cela.

Sa main se pose sur la poignée de la chambre d'Ambre ou tout le monde s'est réuni pour passer le temps libre et l'abaisse doucement pour entrer dans la pièce d'où les voix du blond et d'Owen s'élèvent. Le second demandant à l'androgyne:
-Mais c'est quoi exactement?
-Ben en réalité c'est un peu comme un bang tu vois. Sauf qu'on a pas besoin de l'allumer... Tu mets l'embout en bouche et t'aspires d'un coup en pressant sur le plastique...
Le regard de Raziel glisse sur les occupants muets. Indigo et Plume, installés sur le canapé, les jambes du brun par dessus celles du drogué. Jusque là rien d'anormal.
En revanche, le sourire malicieux qu'affiche Plume est plus qu'inquiétant, et le fait tourner les yeux vers Owen, assis par terre en tailleur, face à Ambre, tenant entre ses doigts un objet doté d'un réservoir en caoutchouc et d'un tube d'une quinzaine de centimètres avec un petit embout à l'extrémité.
L'indien le fixe sans vraiment y croire, et le voit approcher dangereusement ce dernier de sa bouche avec un air dubitatif, se doutant visiblement de quelque chose sans comprendre de quoi.
-Je sais pas pourquoi, mais j'ai pas envie de te croire, chuchote-il avant de poser le bord de ses lèvres sur le tube, et de les ôter immédiatement en voyant l'étincelle moqueuse et excitée dans le regard du petit blond.
-Ben allez, vas-y! Tu me fais pas confiance? Ricane ce dernier en remontant l'objet vers le visage du jeune homme qui s'apprête à retenter l'expérience lorsque Raziel intervient d'une voix moqueuse.
-Owen, ôte cette poire à lavements de ta bouche tout de suite, tu sais pas quand elle a servi pour la dernière fois. Plume, arrête de te marrer comme une baleine! Indigo, direction le bureau du chef, tu pars deux jours chez le couple Fierpeton. Ambre, j'espère que tu as honte de toi. Au moins un peu. C'est dégueulasse.
Il marque une pause puis ajoute pour lui même:
-Même si c'était assez drôle quand même.

Deux yeux gris se posent sur lui avec l'air de ne pas y toucher pendant quelques secondes, puis sous son regard sévère leur expression se transforme en un plissement démoniaque et il se tourne vers Owen qui a bondit sur ses pieds, pestant tout ce qu'il peut et s'essuyant la bouche nerveusement:
-Pas une seconde Raz... C'est comme un anulingus à distance, ça peut que me plaire. Fais pas ta chochote Owen, je l'ai lavé après utilisation.
-Mais tu... Putain! Mais...! Bordel! M'enfin!
Le jeune brun semble ne pas s'en remettre, moitié choqué, moitié offensé, et peut-être une once blessé de voir que même lorsqu'il fait des efforts on se fout de lui. Il lâche finalement, dégoûté:
-T'es immonde Ambre. T'as aucun respect!
-Oh arrête chéri, c'était une blague, tu vas pas en mourir non plus, fais pas ton cinéma...
Owen, face à la porte qu'il s'apprête à franchir en rage, se retourne à ces mots:
-Putain mais ton cul ne m'intéresse pas Ambre! Il y a sept autres mecs plus beaux que moi ici, sans compter le personnel qui peut être baisable alors lâche moi bon dieu! Et ça...
Il désigne la poire à lavements laissée au sol:
-Ca c'est tellement lamentable, et ça se fait pas. Même lui l'a capté, alors bordel fais un effort de compréhension! S'exclame-il en désignant Raziel de la main avant de sortir d'un pas furieux.

La porte claque et outre les gloussements nerveux d'Indigo, le silence est total.

« J'espère que tu as honte de toi Ambre. », singe le blond androgyne en fusillant l'indien du regard. C'est quoi l'embrouille? Tu veux te le faire maintenant pour prendre sa défense comme ça?!
-J'ai trouvé que tu avais exagéré c'est tout. J'ai pas pris sa défense, tu te fais des films...
-Mon cul oui! Il va te prendre pour son sauveur, son allié désormais! Tu viens de ruiner mes chances de l'avoir dans mon lit, tu fais chier! Chier, chier, chier! Finit par hurler le blond en sortant de la pièce comme le fils du patron l'avait fait quelques secondes plus tôt.

Avons nous déjà précisé qu'il ne faut jamais retirer une proie de la bouche (ou d'un autre orifice, au sens littéral ou métaphorique d'ailleurs) d'Ambre?

-Indi', va faire ta valise, souffle Raziel d'un ton fatigué, et déjà le châtain est devant lui et l'embrasse dans le cou en glissant une main dans ses cheveux:
-Ne t'en fais pas, il ne t'en voudra pas longtemps, murmure-il à son oreille en plaquant son bassin contre lui.
Une main autoritaire se place dans le bas des reins du plus jeune pour le rapprocher encore un peu plus de l'indien, et contre le dos d'Indigo se colle le corps souple de Plume qui saisit son poignet d'une pression délicate et douloureuse pour le faire lâcher prise.

Avec un gémissement le châtain obéit au gothique et ses bras retombent le long de son corps tandis que Raziel relève légèrement son visage pour poser ses lèvres sur les siennes avec un grondement doux. De l'autre côté, Plume ondule contre les fesses musclées du drogué et ses mains parcourent son torse avec une lenteur affolante.

-Bon voyage Indi', chuchote Raziel en se détachant et en lui ouvrant la porte d'un geste gracieux.
Le jeune homme papillonne un instant des cils, puis inspire un bon coup, se retourne pour embrasser Plume en guise d'au revoir et s'élance vers la sortie.
-A plus les gars, faut que je trouve Ambre avant de partir! Faites pas de bêtises!

L'indien s'avance dans la pièce, caresse l'épaule du dernier hôte présent et s'écroule sur le sofa blanc et bois, arrangeant un coussin sous sa tête, avant de fermer les yeux et d'inspirer profondément:

-Pourquoi faut-il qu'il débarque maintenant?! Tu m'expliques? Deux mois plus tard et ça aurait été bon. Mais non, madame décide de clamser ce mois ci, et nique trois ans de projets et de messes basses. Je hais les bonnes femmes...
-T'as tord. Certaines ont un déhanché... Mamamia... Répond le gothique en grimpant sur l'accoudoir au dessus de Raziel.
Voyant le regard moqueur du brun, il ajoute:
-Bon ok, pour ce qui est de chevaucher et de se déhancher, je les étale toutes, mais ça fait du bien parfois d'être dominant avec quelqu'un d'autre qu'Ambre... De toute façons là n'est pas le sujet. Carlisle Junior est une mine d'or sur pattes. Tous les hôtes l'ont compris. Tous sauf toi.
Raziel grogne et se tourne sur le côté.
-Bon sang Raz' s'il y en a un parmi nous qui peut l'embobiner et le faire tomber amoureux c'est toi. Ou Ambre. Toutes les filles l'ont pigé et c'est la course à l'héritage. Si tu entres en jeu tu gagnes. Et la fortune Carlisle sera à toi. C'est le but non?
-Non.
L'indien roule sur le ventre et se redresse à quatre pattes pour faire face à Plume:
-Non merde, non pas du tout! Je devais lui sucrer le royaume juste sous son nez et le regarder ramper pour espérer récupérer une infime partie de ses biens. C'était parfaitement prévu. Et maintenant, avec ce petit... Ce petit merdeux de merde c'est fini! Parce que même si j'expulse le roi du château, il y a le prince pour revendiquer le trône!
-Alors fais le disparaître.
-Dès que ce sera fait Bryan tuera qui tu sais. Et je ne peux pas me le permettre. Et en imaginant ne serait-ce qu'une seconde que j'expulse en premier lieu Bryan, les ordres sont clairs, ils renforceront la sécurité autour du môme et prendront tu sais qui en guise de bouclier.
Il y eut un silence et le plus vieux s'agenouilla en repoussant ses cheveux derrière ses épaules d'un geste las.
-Tu sais, je ne crois pas qu'il aime franchement son père. Tu pourrais le manip...
-Non! Coupa Raziel. Je ne veux pas. Je peux pas faire ça à un gamin qui a perdu sa mère Plume. Tu imagines si ça t'arrivais? Tu es dans une merde monstre, il n'y a plus personne pour toi, et celle à qui tu vas te raccrocher va t'enculer tellement profond que t'auras la gorge qui te grattera... Non, sans rire... Je crois que je vais attendre. Et voir ce qui va se passer. Mais quoi qu'il arrive putain j'aurais sa tête à cette enflure.

 

Plus loin dans le manoir.
Owen entre d'un pas guindé dans un bureau aux murs de bois sombre et aux rideaux d'un vert impérial. Il s'avance vers son père et s'incline de façon infime devant lui, une main sur la poitrine avant de lancer:
-C'est un honneur de vous revoir monsieur Carlisle.
-Le plaisir est pour moi jeune homme, répond le plus vieux en tendant une main vers lui.
Le brun la prend et la serre. Fermement sans l'écraser.
Il se tourne ensuite vers l'homme derrière le bureau.
-Puis-je m'assoir?
-S'il vous plait, fait l'autre en ré-haussant ses lunettes sur son nez.
Le jeune homme reste planté là, devant lui. Semblant attendre quelque chose.
Quelques secondes passent et il tourne le regard vers son père, toujours impassible, avant de perdre patience et de relancer.
-S'il vous plait quoi? Putain je suis au taquet et l'autre connard fait des demi phrases. C'est quoi le jeu?! Je dois deviner ce qu'il veut?
-Owen, soupire Bryan.
-Mais quoi merde?! Il me gonfle cette abruti avec sa tête de constipé là. Ca fait à peine une demi heure qu'on a commencé et il me fait déjà des pièges à la con. Tu peux pas répondre « oui »? S'énerve-il en se penchant sur le bureau pour fixer de près son professeur.
-Ou merde, continue-il, si tu veux faire ton bourgeois réponds « je vous en prie ». Mais « S'il vous plait » c'est aussi pathétique que lorsqu'on demande à quelqu'un s'il va bien et qu'il vous répond « merci ».
-Owen ça suffit. Lance Carlisle d'une voix froide. C'est le protocole, tu vas finir par t'y faire.
-Ouai, ben j'ai pas envie de parler avec vos codes à la con. T'as qu'à me renvoyer dans ma « zone » comme tu dis, file moi une pension alimentaire, mille livres par moi suffiront, t'entendras plus parler de moi et tu pourras te trouver un autre gamin à élever selon tes principes débiles.


Et une fois de plus, Owen sort de la pièce d'un pas rageur. Ce manoir est d'enfer, la baise y est d'enfer... Mais bon dieu les habitants que l'on ne saute pas sont invivables!
La voix de son père le poursuit:
-OWEN si tu ne reviens pas TOUT DE SUITE...
-TU VAS FAIRE QUOI HEIN? ME PRIVER DE PUTE POUR LE DESSERT?!!

Quelques secondes passent, le jeune homme déambule dans les couloirs.
L'avantage certain à avoir un manoir aussi immense est sans aucun doute que l'on peut semer quelqu'un en moins de quinze secondes.

Le désavantage certain à avoir un putain de manoir aussi foutrement grand est sans aucun doute qu'après avoir semé ceux qu'on fuit, on s'est généralement perdu.

Et c'est ainsi que le futur héritier Carlisle se retrouve à gambader joyeusement sur d'épais tapis coûteux protégeant le parquet encore plus délicat. Le brun tente de prendre de grandes goulées d'air pour se calmer, mais rien n'y fait, son agacement est sans failles. Contre lui même contre les autres, contre la vie entière. Il sait qu'il devrait être heureux de sa situation, mais pourtant la simplicité de sa cité pourrie lui manque.
En plus, il est perdu dans sa propre maison. Et pas moyen de retrouver un tableau déjà vu. Les salles qui s'ouvrent devant lui sont une succession d'appartements d'hôtes vides, de salles d'eau, de salons intimistes, mais rien à faire, il les a déjà vus, mais sans pouvoir les situer. A part le fait qu'il soit au deuxième étage, il n'a aucune indication.

Tous les habitants sont dans les salles de « cours ». Aérobic, danse, peinture, langues, maintien, aucun n'est dans le secteur.

Un rayon de soleil traverse une des fenêtres que parcourt Owen depuis de longues minutes. L'ossature de sa mâchoire serrée ressort par le jeu d'ombres que crée la lumière sur sa peau.
Il fait un autre pas en avant et le rayon monte au niveau de ses yeux, l'éblouissant et rendant ses yeux presque transparents sous l'excès de luminosité. Il lève la main pour se protéger de la brûlure du soleil dans ses iris trop clairs pour être ainsi malmenés et au bout du couloir se révèle soudain à ses yeux ayant recouvré la vue une longue silhouette marchant d'un pas calme, une veste d'officier kaki et un jean clair pour seuls vêtements.
-Tu devrais pas être en cours de maintien toi? Demande la silhouette d'un ton sec.
Aussitôt, Owen met un nom sur l'apparition et fait trois pas en avant pour échapper aux rayons:
-Et toi? Tu devrais pas en donner un Raziel?
L'indien fixe son poignet sans montre d'un air absent:
-Il doit me rester une demi heure de temps libre avant le début.
-Tango?
-Capoera.
-Tu es fort à ça toi?
-Ca t'étonnes?
-Non, je ne pensais simplement pas qu'on dispensait de tels cours ici.
-Pour t'avouer je ne suis pas franchement doué. Disons que je sais improviser et que j'ai lu les bases dans un bouquin. Mais c'est toujours mieux que ce que les autres savent.
Un sourire se dessine sur les lèvres d'Owen à cet aveux et le grand brun poursuit:
-T'as fugué?
-Ouai...
-...
Raziel retient un ricanement mais ne dit rien.
-Je me suis foutu la honte, j'ai pas pigé ce que me disait le prof.
-Tu t'es planté à quel moment?
-Encore aux présentations. J'étais même pas assis.
-Joli.
-Tu parles.
-Plume a cassé l'arcade de son prof au bout d'une heure et demi quand il est arrivé.
Owen s'étouffe et éclate de rire:
-Tu déconnes?!
-Non. Bon, maintenant que je t'ai remonté le moral, je vais aller donner mon cours. A plus l'incruste.
-Attends! Tu peux me dire par ou est ma chambre?
Raziel se retourne lentement et fait pour une fois un véritable grand sourire:
-J'ai l'air d'un panneau indicateur?

Par Absynthe - Publié dans : Le Grenat Bleu (Yaoi) - Communauté : Lawful Drug
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