Coucou. Voilà ce chapitre que vous avez
attendu des lustres ^^.
Avant tout je dois vous avouer quelque chose.
Ce chapitre, comme le précédent, n'a pas été écrit totalement par mon illustre personne.
Et non.
(Arrêtez de me huer ou je me barre AVEC le texte sous le bras)
Suite à je ne sais plus quelle démotivation, à l'époque ou je voulais refiler mon blog à quelqu'un d'autre je crois, Véiane a trouvé LE truc pour me remotiver.
Et je la remercie mille fois. même si à présent elle a totalement arrêté le geekage Yaoi et Cie (je ferais bien pareil jdois avouer).
Bref.
J'ai donné le plan détaillé de chapitre à ma chère Véiane, elle l'a développé, me l'a renvoyé, et j'ai travaillé sur le texte déjà "mis en volumes et en formes". C'est plus facile, ça m'a évité
de perdre du temps, et elle a inséré d'excellentes idées ^^.
Globalement, elle écrit le chapitre à partir de mes indications, me le renvoie, et j'ajoute majoritairement les descriptions qui me tiennent à coeur et modifie certains petits détails.
En gros elle fait tout le travail chiant, et je dois dire qu'elle a eu énormément de courage.
Voilà, donc ici, je lui ai envoyé le plan en vingt lignes, elle m'a renvoyé trois pages environ (sur mon modèle de pages works), et j'ai gonflé le tout pour que ça en face cinq.
Voilà, vous pouvez hurler contre moi et la féliciter pour son travail, parce que vous n'y avez vu que du feu.
A part ça, merci à toutes pour vos adorables
petits mots. Je compte répondre à ceux du chapitre précédent du Grenat demain. N'ayez crainte pour vos commentaires si vous ne les voyez pas apparaitre, c'est juste que je n'ai pas eu le temps
d'y répondre. Ce système est foireux mais ça va s'arranger. Promis.
Je pense sérieusement à faire un design "été", pour voir. Mais je me dis que si je me rate ça va être un bordel inimaginable xD...
Autrement, ma mère a lu la nouvelle que j'ai publié dans le tome de DC.. Et elle m'a dit clairement que c'était lourd, morbide, et qu'on avait du mal à suivre.
Amen.
Chaque truc que je lui fais lire c'est comme ça. C'est vrai, j'aime les détails, je veux que vous puissiez imaginer les scènes comme je les vois moi... Et c'est mon plus grand défaut. Mes
histoires ne sont pas basées sur un scénario, mais sur des ambiances, des images etc...
Bref, c'est pas demain que je serais éditée xD...
*essuie une larmichette*
Mince j'avais encore plein de trucs à dire...
Bon passons. Bonne lecture!
(Ah, l'album avec les photos de Raziel arrive, j'ennuie un admin à ce sujet ^^)
Nous sommes samedi soir et je suis encore défoncé. Quelle
surprise. Non, ne criez pas! Ce ne sont pas les derniers évènements qui vont empêcher ma petite routine de survie de toute façon, vous savez... on ne se refait pas. Ma vie suit son cour
normal.
Et Owen? Oh, depuis la journée de jeudi, je n’ai que peu vu le fils Carlisle. En fait, après que Plume lui ai fait « visiter » le manoir, il a passé la fin de soirée avec son père. La
nuit, on ne l’a pas revu, de toute manière il est dur de rencontrer quelqu’un entre deux clients.
Le matin, il est passé petit déjeuner avec nous en cuisine. Manque de chance il a bêtement embarqué sa conquête de la nuit avec lui...
Une chic fille, ça va sans dire. Pas une des meilleures hôtes, mais vraiment futée, et une voix rauque irrésistible.
Je ne sais pas à quoi il a pensé en la traînant là... C’était juste irréaliste. Ils sont entrés, tous les deux, riant d’une blague qu’elle venait de faire et elle s’est figée en apercevant Raziel
et Ambre qui la fusillaient du regard. C'était idiot, elle aurait dû savoir!
Le grand brun qui était souriant et presque joyeux jusqu’alors s’était littéralement gelé, et avait adopté une posture menaçante, appuyé contre le buffet, les bras croisés alors qu’il comptait se
servir une tasse de café, il la jaugeait du regard, attendant de voir jusqu'où elle oserait aller.
Ambre lui, était assis à table, face à la porte, et oscillait entre la stupéfaction la plus totale, le dégoût, et l’effroi. Je voyais sa main droite se tendre vers le couteau à pain tandis que
l’autre avait le poing serré pour empêcher ses tremblements.
Plume avait soupiré et mit le couteau de nutella en bouche avant de le diriger une nouvelle fois vers le pot, discrètement, ravi de la diversion que lui offraient les deux nouveaux venus.
Je claquais de la langue et il reculait sa main avec une mine offensée.
-Wesh tout le monde! Ça va tranquille? Tirez pas ces gueules, on dirait que vous avez avalé une capote de travers…
Plume s'était mis à rire silencieusement, et Ambre s'était mordu la langue, de plus en plus mal à l’aise, d’autant plus que la jeune femme venait de faire un pas de plus en direction de la
table.
Le couteau qu’il tenait dans sa main s'était mis à trembler légèrement, et Raziel lui avait jeté un coup d’œil inquiet avant de s’adresser à la jeune femme d‘un ton blasé.
-Tu t’es perdue Moan?
-Hm je…
-Oui, tu as raison. Toi et tes seins feriez mieux d’aller manger dans la salle prévue pour. Avec tes petites copines. Ou n’importe où, mais dégage de cette pièce.
En quelques fractions de secondes, Owen avait perdu son sourire moqueur et fut prêt à insulter Raziel.
-Hé mais c’est quoi ton problème à toi? T’as tes règles ou quoi?!! D’où tu…
En moins de deux phrases on venait de retrouver la petite frappe insupportable tout droit sortie de sa cité. Quelle poisse… Pourtant il est intelligent ce gamin. Et magnétique...
Un bruit sourd avait retenti, et nous tournâmes le regard vers Plume qui venait d’écraser la main du petit blond sur la table de bois d’un grand coup de poing, lui faisant lâcher son couteau.
Il s’en était emparé, l’air de rien, et s'était coupé un bout de pain, lançant un « merci » presque guilleret.
Raziel ne fixait plus Owen et semblait figé sur
l’expression d’Ambre, plus pâle que jamais.
Moi-même je me levais, et venais me placer aux côtés du grand brun à qui j’effleurais la main en passant pour le ramener parmi nous et le faire enfin virer cette femme de notre cuisine.
J’aurais pu le faire tout seul, mais j’étais plus occupé à ne pas trop laisser mon esprit s‘évader, j’avais essayé un nouveau mélange made in Bolivia et le résultat était assez performant. Si
bien que j’avais l’impression de n’avoir aucune force ni dans la voix, ni dans les muscles.
Et puis de toute manière, si quelqu’un avait une certaine autorité, c’était bien le brésilien.
Nos regards se croisaient et je me mordais la lèvre, mal à l’aise pour lui et Ambre… Surtout pour Ambre en fait.
Il dut lire mon inquiétude dans mes yeux aux pupilles dilatées, car il se retourna vers la jeune femme et ce fut un véritablement grondement qui sortit d’entre ses lèvres.
-Va t’en!
La porte claqua avant que quiconque puisse faire un geste, et Owen était resté là, surpris, vexé, énervé, les bras ballants avec nos regards lourds sur lui qui l’empêchaient de hurler.
Je lui ordonnais de venir manger puisqu’il était là pour ça, et il le fit sans quitter Raziel des yeux, attendant la moindre provocation valable pour lui sauter à la gueule, qui lui l’ignorait du
mieux qu’il pouvait.
J’avais envie d’un cachet…
Un instant, il tendit la main vers Ambre qui faisait la parfaite imitation de marbre depuis l’incident, mais lorsqu’il l’effleura pour qu‘il lui passe tel ou tel pot, le blond fit un bond de côté
et leva vers lui ses yeux magnifiques en crachant.
-Me touche pas, t’empestes!
-Mais je…
-Tou n’es pas chez toi ici Owen.
Plume. Sa voix douce, onctueuse. Presque chaleureuse si elle n’avait pas été acerbe.
-Tou n’es pas chez toi, et tou ne connais rien des règles
de la maison. Alors oui, il fit un geste avec sa tartine et son couteau couvert de chocolat, tou as peut-être le sang du patron, sans doute aussi tu hériteras de sa fortune, mais à part ça tu
n’es rien. Personne ne t’aime ici. On t’a permis de nous côtoyer parce que ton père nous l’a ordonné. Si tu veux t’intégrer véritablement, il va falloir faire des efforts. Et crois-moi ce n’est
pas gagné. Qu’est-ce que tu croyais?! Que tu pouvais arriver, insulter les nôtres, il fixa Raziel, attiser leur colère sans craindre de retour de flamme? Non, non. Il secoua négativement son
couteau à beurre et reprit la concoction de sa tartine. Il y a des choses à faire, et d’autres à ne pas faire. Si tu veux faire ton chef et faire ce qui te plait sans prendre en compte l‘avis des
autres, va dans le réfectoire. Je t’en prie. Là bas ils lècheront tous tes baskets Nike de petite racaille pathétique de bas quartier et crois moi ils savent très bien le faire. Ici tu n’es pas
devant n’importe qui. On est pas de simples employés. On fait tourner la boite tu comprends? Grâce à cela on a tout autant le droit de nous exprimer et de vivre. On a pas à t’obéir. Bien entendu,
si tu vas chouiner dans les pantalons de ton père, on devra plier, mais sans cela, il va falloir que tu apprennes à nous respecter. On a été corrects avec toi jusqu’à maintenant non? Si par
contre, tu désires avoir des compagnons qui ne te mentiront pas, qui ne te flatteront pas, et qui te prendront pour ce que tu es vraiment, là oui, tu peux rester avec nous. Mais il y a une règle
à laquelle tu dois te tenir: Pas de femmes dans nos pièces. Pas la moindre petite putain de parcelle de féminité parmi nous suis-je clair?
Et il croqua dans sa tartine, les yeux brillants, un doux sourire sur ses lèvres qui s’imprégnaient de confitures diverses.
Il avait dit ça avec son délicieux accent russe, ses R roulés, ses voyelles onctueuses.
Plume était la voix du groupe. Raziel était l’apparence impressionnante et la logique, Ambre était le cerveau, l’innocence et la perversité, et j’étais la drogue, l’amitié, et la
spontanéité.
Owen de son côté, était resté immobile tout du long, et n’avait pas moufté un instant.
Après que le brun au teint pâle se soit tut, il se saisit de son verre de jus d’orange qu’il but, presque calmement, sans quitter Plume du regard. Puis il s'est levé, l'air digne et fier, on
pouvait pas faire mieux, il frôlait presque l'attitude de Raziel là, et sortit sans claquer la porte, sans faire de vague.
Mais je ne pouvais pas laisser ça comme ça, après le discours de Plume, il fallait lui rentrer ça dans le crâne au gamin. Alors je l'ai suivi tant bien que mal.
Je le rattrapais au pied de l’escalier, et le retournais vers moi d’une main tout en utilisant l’autre pour m’agripper à la rampe de bois dans laquelle je plantais mes ongles pour me avoir une
base fixe et ne pas tanguer comme un crétin.
-Hey Owen, prend pas la mouche pour si peu...
Je lui avais attrapé le bras pour le regarder bien en face et son poignet étonnamment délicat trônait dans ma main sans qu‘il ne le retire violemment. Au contraire il le laissait là, et je le
soupçonnais de le faire pour éviter que je ne perde l’équilibre lorsqu’il répondit d’un ton las:
-Tout ça c'est bien beau mais je pige pas. Alors mec, faut pas compter sur moi. Vous voulez faire vos plans en groupe? Allez y faites les, y a pas d’embrouilles, je m’en branle, mais arrêtez de
faire genre on peut être amis si ‘Je’ me calme. Parce qu’entre vous et moi, les intolérants c’est certainement pas moi ok?!
-Écoute, Plume il n'a pas dis ça pour rien, il t'aime bien je crois, sinon il ne voudrait pas que tu puisses rester avec nous. Il te donne une chance, la loupe pas...
Owen avait détourné le regard, son beau regard bleu vert
qui pouvait être si expressif et si vide à la fois.
-C'est quoi leur problème avec les femmes?
-C'est quelque chose de plutôt... personnel. Quand ils seront prêt on te le dira, mais pas maintenant. Crois-moi, s'ils les haïssent autant ce n'est pas pour rien.
Le jeune avait reniflé dédaigneusement, et marmonné en se dégageant doucement de ma poigne de toute façon trop faible.
-Misogynes...
Nous sommes donc le lendemain de cette entrevue plutôt
houleuse et Owen vient de passer la journée avec son père – encore! - à visiter ses autres propriétés. Cette soirée était dédiée à l'Espagne, au tango mais tout le monde a abandonné l'idée
à présent pour se laisser emporter dans un autre type de danse.
A la base, la soirée a commencé en toute distinction, lumière tamisée, mets élégants d’après dîner, alcools chatoyants aux couleurs sublimées par les bougies et les bois sombres sur
lesquels ils se reflétaient, discours raffinés, danses typiques d’Espagne.
Raziel et les professeurs de danse avaient fait des merveilles. Chaque hôte était capable de tenir plusieurs danses, de diriger ou de suivre un partenaire plus chevronné ou plus néophyte, bref,
tout était parfait, comme à chaque fois.
Les morceaux de musique s’enchaînaient, et les hôtes abandonnaient quelques instants leurs clients le temps de jouer un air travaillé dans la semaine. Plume et Raziel faisaient des miracles de
leurs instruments, tous deux littéralement amoureux de leurs archers et cordes. Le violoncelle du petit brun était une bénédiction pour les oreilles après les titres plus criards des autres
employés, et parfois je l’accompagnait à la guitare sèche, jouant quelques tristes accords. Enfin… tristes à côté de leur talent. Sinon j’estime me débrouiller plutôt bien.
Ambre a eu droit à sa danse avec le brésilien.
C’était quelque chose.
A la base le tango se danse en couple hétéro. Mais là, je crois que personne même le plus macho de tous les clients n’aurait pu râler un instant à les voir tous les deux.
Autant ils n’ont jamais eu de relation sexuelle poussée l’un avec l’autre -le blond maudit d’ailleurs les principes à la con de Raziel-, autant leurs contacts peuvent se transformer en une
illustration parfaite d’une partie de baise endiablée.
Et là, les voir danser les yeux dans les yeux, le blond ayant mis des escarpins de danseuse pour l’occasion, bougeant ses jambes magnifiques en rythme, le brun le tenant étroitement serré contre
lui, le faisant voltiger de part en part de la piste de danse… Presque voler au dessus du parquet ciré sur lequel leurs formes miroitaient… Toute personne dans la salle suivait du regard les
mains du brun qui se posaient successivement sur ses hanches, dans son dos, plissant le tissu de sa chemise, dévoilant un peu de sa peau d’ivoire, et chacun espérait un instant que ce contact
soit plus poussé… Mon dieu… J’en ai bandé et parole de junkie j’étais pas le seul.
Mais je devais être le seul à savoir que Raziel ne pénétrera jamais -du moins pour l’instant- Ambre.
Oh non. Pour que Raziel baise un mineur… Même un démon tel qu’Ambre qui n’a plus rien d’un enfant, pas même l’âge officiel… Il faudra certainement plus qu’un mensonge de Carlisle et une carte
d’identité lui donnant 21 ans.
Bref, ils avaient chauffé la salle en moins d’un instant, et avaient rappelé à tous pourquoi ils étaient là.
Les corps s’échauffaient, les verres se vidaient, l’air se raréfiait et s’emplissait peu à peu de soupirs…
Et maintenant…
Bah maintenant il y en a partout, dans tous les coins de la grande salle, brillants de sueur à la lueur des bougies, j'en vois qui s'accrochent aux poignées sur les murs pour expérimenter des
figures assez improbables, la plupart sont sur les sofas, poufs, et même au sol.
Ils ont enfin compris l'astuce de tout le mobilier, y comprit les miroirs reflétant le dédale de membres entrelacés.
Ces immenses miroirs dans lesquels chacun se contemple un instant… Perdu au cœur de cette orgie, les yeux troubles, le teint rouge, la poitrine oscillante sous la respiration haletante…
Un amas de corps à moitié nus.
Une scène orgiaque et décadente.
Moi je suis seul pour l'instant, celle qui m'a loué est partie faire je ne sais quoi aux toilettes et ça tombe bien, je me repose un peu. Je ne peux pas faire grand chose d'autre de toute
manière, je suis bien trop défoncé pour ça...
Oh, qu'ils ont l'air cons, tous, collés les uns aux autres comme un troupeau de moutons, d'ailleurs en voilà un qui passe. Pourquoi ce gars a-t-il gardé ses gants de je-ne-sais-quoi noir?
Bande de larves gluantes...
Ces soirées sont étranges, fascinantes et vomitives. On en est enchanté, on est happé par l’ambiance, par l’odeur du sexe… Puis un instant notre conscience reprend le dessus et l’on s’aperçoit de
l’horreur que l’on partage. Ce déclin de l’espèce humaine…
Je peux voir les autres d'où je suis, installé dans un petit fauteuil vieillot mais confortable aux larges pattes de lion et rembourrages moelleux.
Ambre est avec deux hommes. Je ne sais pas comment il fait pour paraître aussi gracieux dans des moments pareils, il les satisfait en même temps et a l'air d'être sur un nuage de volupté intense,
ses cheveux ondulent en rythme, collant à sa peau de nacre, je peux voir une de ses fines mains caresser le torse brun de celui qu'il chevauche et ses longues jambes l'enserrer fermement,
possessivement. Il est soumis mais il dirige. Toujours. Chaque geste que son partenaire fait, il l‘a provoqué. Il a l’air d’un ange. Mais son sourire démoniaque…
Oh oui. Il tourne une seconde son regard vers moi et me sourit. Une rangée de dents trop blanches pour être vraies, littéralement inquiétantes couplées avec la lueur dans ses yeux.
L’un de ses partenaires saisit ses cheveux à pleines mains et monte ses hanches brusquement, faisant claquer leurs bassins l’un contre l’autre et le blond se cambre en arrière en un gémissement
divin.
Contraste de noir et de blanc, ça mériterait bien une photo. Ses cris sont noyés dans la cohue des autres, halètements rauques de bêtes – des fauves et des moutons? - des cris et des grognements.
Dommage, il aurait pu me mettre en meilleure condition.
Je suis envieux. J’aime le sexe avec lui. Je l’aime aussi avec les autres. Mais je le préfère avec lui. Et je sais que jamais je ne pourrais le combler entièrement. Il aura toujours besoin de
changement, de se faire baiser comme un animal par quelqu’un qui se fout de sa personne… De se faire remplir de foutre par un gros lard totalement fasciné par sa perfection…
J’inspire doucement en finissant un verre de chartreuse.
Il y a des relents de senteurs amères, je m'y suis habitué depuis le temps mais... les odeurs de sexes chauds, c’est souvent quelque chose qui donne vite envie de vomir. A la fin de la soirée, ça
sera insupportable...
Mes yeux s'attardent encore un peu puis se posent sur Plume à quelques mètres de là. Il est avec une femme d'environ trente ans, pas très jolie ni gracieuse mais encore naïve et charmante, et
même le sado-maso de service semble prend goût à la déflorer. Ses cheveux noirs sont attachés en hauteur. Il a revêtu l'apparence de l'homme ce soir, sauvage, avec ces bandes rasés sur son crâne
que je peux admirer d'ici et ses yeux si sombres, cerclés de khôl lui donnant l'air dangereux.
Entre ses bras la « jeune » femme paraît être au paradis. C’est qu’il sait être doux le bougre…
Plus loin, planqués dans une alcôve se trouvent Raziel et son client, un de ses habitués. Du genre cadre très classe, bien fait, masculin à souhait et totalement soumis. J’ai l’impression qu’il a
une passion dévorante pour les politiciens, les cadres et hommes importants… Je crois que si l’on les regroupait tous, on pourrait presque faire un état à part entière…
L’homme sous le brun se tord de plaisir et Raziel le retourne sur le ventre avant de s’enfoncer en lui, encore, profondément, une main sur sa gorge qu’il caresse et serre successivement, l’autre
devant lui pour se maintenir surélevé.
Les muscles du brésilien roulent sous sa peau bronzée, il est presque allongé sur l'autre qu'il domine de coups de reins souples mais fermes. Ahh, Raziel et sa sacro-sainte dignité, sa fierté
irascible, rien ni personne ne le touchera n'est-ce pas? Enfin... pas moi en tout cas, quel dommage, un aussi joli petit cul... Bon, assorti à une musculature qui réussirait sans doute à
m'encastrer dans le mur avant que j'ai eu le temps de poser un doigt sur lui, mais passons.
Je détaille encore quelques couples, les hôtesses les plus belles embrassent quelques clients, certains sont très beaux, d'autres moins mais tous ont un certain charme. De toute manière, dans ce
genre de partouze – c'est le mot exact – jamais Carlisle n'accepterait quelqu'un qui risquerait de dégoûter les autres et gâcher la soirée.
Ici, tout le monde il est beau tout le monde il est gentil, mais surtout baisable – encore un mot exact. Par exemple cet homme sur ma gauche. Châtain clair, peau claire, yeux clairs. Son oeil
gauche est aveugle et il lui manque un doigt, mais il a un dos à faire pâlir de jalousie les athlètes de haut niveau et des jambes sublimes.
D'autres sont tout simplement parfaits et auraient peut-être leur place à nos côtés en tant qu'hôte, malheureusement ou heureusement, ce n'est pas un métier qui attire le commun des mortels.
Hahaha, nous ne sommes pas normaux! Nous sommes des êtres venus d'ailleurs, des créatures non-identifiables, des dieux de la débauche... Quelle bonne blague. J'en rigole tout seul. Qu'est-ce que
tu as à me regarder toi?
Il me faut un verre… Bon sang mais elle s’est perdue la donzelle aux toilettes ou quoi?
Oh tiens. Un revenant. Owen, le si beau petit Owen Carlisle, c'est le fiston à son papa ça hein? Il vient d'entrer avec une fille de la maison, encore, ça devient une habitude... Elle est
vraiment jolie, ça y a pas à dire, il a bon goût. Je croise les doigts pour qu'Ambre ne le remarque pas, le pauvre il en ferait une syncope.
Elle l'entraîne sur un sofa déjà occupé par un couple en action, l‘homme les mains littéralement cramponnées à la croupe de sa compagne qu‘il prend encore et encore, et je vois les yeux du gamin
faire le tour de la salle, un peu gêné le petit, je le vois rougir légèrement aussi. C'est mignon.
Mais oh... J'ai bien envie d'aller discuter avec lui, je m'ennuie et « ma femme » ne revient toujours pas. Je me lève, tangue un peu, évite un corps en sueur, puis deux, une flaque de
substance non identifiée et arrive à l'autre bout de la salle face à un grand miroir – ça va, j'ai encore l'air présentable. Je contourne encore deux ou trois convives pour me retrouver derrière
Owen déjà à moitié nu et assis, et l'entoure de mes bras pour lui chuchoter à l'oreille.
-Alors, on se joins au peuple?
Je le sens sursauter, et il lève ses grands yeux vers moi. La fille fait mine de ne pas me remarquer et continue de caresser son entrejambe à travers son pantalon.
-Quitte à vivre ici, autant s'intégrer, qu'il me répond le bougre avec un sourire.
Je lui répond par un identique, heureux qu’il ai cessé de m’en vouloir, et lui plante un baiser dans le cou, puis m'éloigne avant qu'il ne pense à faire un scandale pour mes mauvaises
manières.
Ma femme arrive dans le lointain.
Je m'avance vers elle d'une démarche que j'espère virile ou en tout cas pas trop incertaine. Hé ho, ça fait des années que je maîtrise c’est pas aujourd’hui qu’on va capter que je suis défoncé en
permanence.
C'est à moi de jouer maintenant.
Ma grande, tu vas te souvenir de cette nuit, et tu vas en redemander. Oh oui.
Je croise le regarde de Raziel, qui me fait un clin d’œil tout en masturbant vivement son cadre qu’il a plaqué contre un mur.
Je me plains souvent, mais bon dieu que j’aime cette vie!
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