- Qu’est-ce que tu fais ? Je demande la voix neutre
Posée et sévère.
Elle semble pétrifiée.
Mon sang s’est arrêté un instant la voyant sur ce bord prête à sauter, l’esprit ailleurs un léger sourire mélancolique sur les lèvres comme si la mort la délivrerai d’une quelconque douleur.
- Qu’est-ce que tu comptais faire ? Je demande à nouveau
Posé, neutre, sévère ; rien de ma attitude ne laissait transparaître une peur qui me bloquait toute mes fonctions capables de réfléchir un temps soit peu, c'est comme si son visage penché vers le sol m’avait glacé le cœur. Il n’y avait que ma voix.
Elle se retourne doucement vers moi, le visage froid, le corps faible prêt à s’envoler au moindre coup de vent, je ne baisse pas les yeux garde mon air froid et distant.
- Pourquoi es-tu toujours là ? Elle me demande sans émotion particulière, pourquoi est-ce que tu arrives toujours quand j’en ai besoin…
La voix faible, aussi faible que son âme, instable comme son regard j’ai l’impression qu’elle est à deux doigt de me faire une crise de nerfs de s’emporter dans une folie extrême.
Mon cœur est à deux doigts de se rompre.
Je m’approche doucement, elle remue comme pour me menacer qu’elle sauterai si je faisais un pas de plus, seulement je ne marche plus aux menaces. Combien de fois j’ai frôlé la mort sans jamais en avoir peur, les menaces j’ai donné je la sauverai qu’elle le veuille ou non ! Je la délivrerai de ses démons, je l’aiderai à se pardonner et prendre enfin ma main.
- Descend de cette corniche, je dis encore froidement
Elle regarde ma main les yeux dans le vide, comme essayant de déceler quelques chose sur celle-ci.
- Je t’en supplie…
Cette fois ma voix m'a trahis, un son fin plein de supplication en est sortie, ma peur dans une fraction de seconde s’est ressentie dans toute l’atmosphère autour de nous. Je ne pouvais plus cacher ma profonde détresse il fallait que je la sauve !
- Ne me fais pas ça…, je murmure la voix brisé, je t’aime Ley ne m’abandonne pas…
Elle continue de regarder cette main, enfermé dans sa folie hésitante, elle finit par me regarder dans les yeux. J’eu comme un frissons de terreur, elle me regardait d’un regard assassin plein de reproche et de haine.
- Tu cours à ta perte imbécile.
Si c’en était une autre sa ferai longtemps que je serai parti blessé dans ma fierté d’homme, je l’aime certes mais je peux pas laisser passer cet affront ! Je ne suis pas son chien ! J’aimerai tellement qu’elle me fasse confiance. J’aimerai tellement qu’elle m’aime comme je l’aime mais j’ai l’impression que cette amour l’a détruit plus qu’autre chose.
Que dois je faire ?
- Alors saute, dis je agacé
Je ne retire pas ma main pour autant.
- Saute mais sache que je te rejoindrai…
Elle fronce les sourcils puis regarde à nouveau le vide, elle lève doucement la main tremblante, ses yeux me fixant toujours plein d’amertume mais je décèle une pointe de culpabilité elle tente tant bien que mal de me faire comprendre qu’elle veut juste me protéger. Elle m’adresse un sourire alors que nos doigts se frôlaient à peine.
- Je fais ça pour ton bien Stéphane.
Comme si le temps s’était arrêter, elle ferme les yeux et laisse son corps basculer lentement dans le vide, elle laisse sa main suivre le chemin. Mes yeux s’écarquillent, j’essaye tant bien que mal de la récupérer je ne tiens pas à la perdre ! NON PAS ELLE !
Je me précipite vers son visage serein j’essaye d’attraper cette main encore tendue vers le ciel suppliant le seigneur de vite venir la chercher.
Je refuse ! Je refuse qu’elle me laisse ! Je refuse de la laisser tomber ! Je l’aime vous entendez ! JE L’AIME ! JE NE LA LAISSERAI JAMAIS !!! Non jamais…
- AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAh !! Elle hurle si fort
J’ai réussit à attraper son poignet mais je crois que je lui ai foulé dans ma lancée, son dos à tapé contre le mur en crépis de cette vieille bâtisse, elle relève les yeux vers moi les larmes au coin.
- Pourquoi…
- Parce que tu es tout pour moi et que je te laisserai jamais partir sans moi !
Je la soulève en lui extirpant quelques hurlements, une fois de nouveau sur ce toit mon cœur à pu reprendre son travail les battements toujours dans une cadence infernale je la colle contre mon torse m’assurant qu’elle est toujours en vie. Elle pleure à chaude larme sur mon t-shirt, murmurant quelques mots que je ne peux pas comprendre soudainement mon esprit tourmenté se calme et j’arrive à comprendre.
- Aides moi Stef…je t’en supplies aides moi…, entre ses sanglots
Je relève son visage ruisselant de larmes et l’embrasse tendrement sans desserrer mon étreinte, elle continue de me supplier du regard, ses yeux verts luisants me rendent dingue.
- Je suis avec toi.