Vendredi 25 novembre 5 25 /11 /Nov 19:39

Voici le nouveau chapitre! Et oui, Deadly est une rapide -elle-.

 

J'espère qu'il vous plaira, pensez bien à lui dire, et encouragez la, parce que là j'ai bien l'impression qu'elle est partie pour vous faire un sixième chapitre dans pas longtemps =D
{Attention, un mensonge plein d'espoir est caché dans ce message}

Voici le lien du chapitre déjà publié sur son blog. Cet article sera "rempli"/completé par son chapitre dimanche.

 

 

 

En attendant et pour le lire en avance, rendez vous ICI et bonne lecture!

 

 

 

 

 

Comme Aby semble avoir oublié ou n'a sans doute pas eu le temps de vous poster le chapitre hier, je vous l'envoie rapidement quand même. Le point bonus c'est qu'elle ne galèrera pas pendant deux heures derrière son ordi pour le poster ^^

Deadly

 

 

 

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Une fois chez Dante, il ne perdit pas son temps en formules de politesse ou quoique ce soit de pompeux et se rua pratiquement dans la salle de bain

Leau brûlante qui courait sur sa peau lui arracha un soupir dextase. Cétait bon. Très bon même. Et la merveilleuse odeur de shampoing dans ses cheveux était sensationnelle. La douceur de la mousse du savon sur son corps était délicieuse. Combien de temps cela faisait-il quil navait pu goûter aux joies que procure une bonne douche ? 

En sortant de là, il hésita néanmoins devant une pile de serviettes propres avant dhausser les épaules et den attraper une. Le photographe ne piquerait pas une crise pour une malheureuse serviette, si ? Il se sécha en appréciant la douceur du coton et enroula le bout de tissus autour de ses hanches. Il observa un instant son reflet dans le miroir embué. Ce nétait pas exceptionnel mais, cétait mieux que rien.

 Andrès se dirigea vers sa chambre en se disant, avec désespoir, quil allait devoir remettre ses vêtements sales. Il navait pas vraiment pensé à ça Il grimaça et savança vers son lit. Apparemment son hôte y avait pensé avant lui, puisquun pantalon de coton et un tee-shirt sombres trônaient fièrement sur la couette. Une sorte de pyjama certainement. Avec joie il découvrit même une brosse à dents neuve ! Finalement, Dante nétait peut-être pas que ce connard égocentrique et sadique quil croyait ? Ce gars était définitivement très difficile à cerner. Haussant les épaules, il revêtit le pantalon et hésita devant le tee-shirt, il faisait plutôt lourd, mais, par esprit de politesse, il décida de passer également le haut

 

Quand une délicieuse odeur chaude et attirante de nourriture flotta dans lair, le tirant de ses réflexions, il descendit. Il était sans doute lheure du dîner. Andrès se figea néanmoins sur la dernière marche quand des éclats de rire lui parvinrent du rez-de-chaussée, ainsi que des bribes de conversations en anglais et des accents de voix féminins. Recevait-il quelquun ? Le jeune homme passa nerveusement une main dans sa barbe de quelques jours, il nétait pas, ce quon pouvait qualifier de « présentable » devant une dame. Il savança tout de même jusquà lentrée de la cuisine, déjà baignée des lueurs orangées de la déchéance solaire. Il était plus tard que ce quil avait cru. Il se posta dans lembrasure de la porte, ni trop visible, ni invisible, et vit Dante rire. Il naurait presque jamais cru ça possible. Il avait lair si renfermé sur lui-même, si cynique et blasé Cen était pratiquement effarant de le voir ainsi

La seule chose quil voyait de là où il se trouvait, était une longue cascade de boucles rousses. Ainsi, la personne qui avait réussi lexploit de dérider ce vieux cynique était une femme. Elle était menue et pas très grande mais, toute en courbes. La jeune femme se retourna et il reconnu celle qui lui avait offert un repas quelques jours auparavant. Elle lui avait paru plus grande la dernière fois, quoique le panorama depuis le bord dun trottoir fût loin dêtre objectif. Preuve en était de son mètre soixante

 

- Ahem. Se racla-t-il la gorge afin de montrer sa présence. Bonsoir.

 

Dante leva les yeux sur lui et eut un mouvement de tête instinctif vers sa compagne qui avait chaleureusement répondu à son salut

 

- Hey ! Salut ! Alors cest toi Andrès ? Sexclama-t-elle en lexaminant sous toutes les coutures. Bon choix ! Lança-t-elle à Dante, lœil pétillant. Mais tu as toujours eu bon goût

 

Andrès leva un sourcil. Dante ouvrit la bouche pour répliquer mais fut coupé dans son élan par lenthousiasme débordant de son amie

 

- Moi cest Abby ! Poursuivit-elle en lui tendant une petite main parfaitement manucurée

 

Le jeune homme ouvrit des yeux ronds avant de comprendre et de la lui serrer.

 

- Je suis heureuse de te voir en meilleur état que la dernière fois !

 

Il hocha simplement la tête, ne sachant réellement que répondre. Levant la tête vers son hôte, il vit son sourire moqueur saffaiblir très légèrement quand il croisa le regard flou et perdu de son modèle

 

- Laisse le un peu respirer Abby, tu lintimides

 

Elle se tourna vers lui, un sourcil haussé.

 

- Comment veux-tu que jintimide qui que ce soit avec mon gabarit ? 

- Tu es trop... surexcitée ?  

 

La jeune femme fit la moue une seconde avant de se tourner vers un Andrès un peu perdu

 

- Tu as faim ?

- Euh oui.

- Très bien ! Parce que jai fait à manger pour un régiment ! 

 

Andrès avait décroché. Il ne comprenait plus trop ce qui se passait dans cette maison et ne parvenait pas à savoir sil avait loupé un wagon ou le train entier

Abby avait lair plutôt cool mais, elle nétait  pas venue juste pour faire la cuisine, si ?

 

- Ta chambre te plaît ? 

 

Andrès leva les yeux de son assiette, où ses épinards se disputaient avec une escalope de dinde un peu trop cuite, pour les poser sur Abby. Si sa chambre lui plaisait ? Du moment quil dormait dans un lit et ne souffrait ni de la chaleur ni du froid, il nétait pas difficile.

 

- Oui, oui.

- Tu vois ! Je tavais dit que ces photos saccordaient parfaitement à la déco ! Senthousiasma la jeune femme en sadressant à Dante

 

Il ne lui répondit que par un vague bruit à mi-chemin entre le grognement et le soupir.

 

- Et toi Andrès ? Quen penses-tu ? 

 

Les photos Les photos Ah Ces photos là ?

Il piqua un fard monstrueux et accrocha son regard sur les rideaux pâles encadrant la baie vitrée du fond pour ne pas se remémorer le stetson

 

- Hum Eh bien Elles sont Elles sont

 

Il croisa le regard amusé de Dante et ses joues se consumèrent instantanément. Mauvaise idée. Les rayons de Lune, baignant le salon dune teinte bleutée, devinrent vite très intéressants

 

- Très bien. Acheva-t-il rapidement en replongeant le nez dans son dîner

 

Dante lexamina un instant puis, son expression sacheva dans un sourire énigmatique.

 

- Bon, jai encore pas mal de boulot alors je vous laisse. Ne vous couchez pas trop tard. Surtout toi Andrès, je ne veux pas que tu aies les traits tirés et des cernes demain !

 

Il tira sa chaise avec grâce et se leva sans un bruit, avant de disparaître

 

- Et voilà ! Il va encore rester enfermé dans son labo jusquà pas dheure ! 

- Son labo ?

- Ouais, la chambre noire. Il va soccuper de ses pellicules pendant des heures ! 

- Il a lair de vraiment aimer ça

- Oui, mais si tu veux mon avis, il bosse beaucoup trop pour son propre bien.

- Ah ? Ne réussi quà sortir Andrès.

 

Très éloquent.

 

- Tu as vu son teint cadavérique ? Il ne sort pratiquement pas de cette pièce.

 

Abby le scruta quelques secondes.

 

- Mais, tu pourrais toujours laider à se divertir un peu Laissa-t-elle tomber avec un sourire de connivence

- Pardon ? Sétrangla Andrès, sa voix partant honteusement dans les aigus.

 

Qui était cette cinglée ? Cétait quoi ces idées saugrenues ? Tout compte fait, air sympathique ou pas, elle était bonne à enfermer !

 

- Ah ! Pardon. Sexcusa-t-elle, une main devant la bouche. Je pensais que tu étais du même hum bord  ?

 

Le jeune péruvien la fixa, désabusé. Mais dans quoi était-il tombé ?

 

- Je je vais aller me coucher. Dit-il précipitamment en débarrassant son couvert le plus rapidement quil put, avant de se ruer dans sa chambre, montant lescalier quatre à quatre

 

 

Il séveilla plus tôt ce jour-, les habitudes reprenant le dessus sans doute, et fixai le plafond blanc de sa chambre depuis un bon moment déjà. Il ne saurait dire combien de temps exactement, il nen avait aucune idée. Les insinuations dAbby tournaient en boucle dans sa tête. Il ne comprenait pas ce qui avait pu lui faire penser une chose pareille. A force dexaminer la peinture blanche au-dessus de sa tête, son regard dériva naturellement sur les autres murs de la pièce et tomba machinalement sur la photographie de lhomme aux santiags. Ahem Daccord. Peut-être quil voyait après tout. Mais pourquoi avait-elle imaginé que lui Dante ne couchait tout de même pas avec TOUS ses modèles ! Si ? 

Suite à ses réflexions antérieures, il admettait que désormais, il pouvait éventuellement comprendre quon puisse vouloir toucher cette peau qui avait lair si douce ou bien passer sa main dans ces longues mèches noires qui semblaient si soyeuses mais, ce nétait pas pour lui. Et ça ne le serait tout bonnement jamais. Vraiment pas. Ce nétait même pas question de religion ou quoi, à vrai dire, cela faisait bien longtemps quAndrès avait été exempté déducation religieuse ou même déducation tout court cétait juste tout simplement inconcevable. Il était vrai que Dante était séduisant et très attractif, déjà, rien que par le charisme qui émanait de lui, mais son caractère Il ne fallait pas abuser tout de même Même si au vu des récents évènements, il sétait montré agréable, un connard reste un connard. Il devait sans doute plaire autant aux femmes quaux hommes mais, il narrivait déjà pas, ne serait-ce, quà imaginer deux hommes ensemble, alors lappliquer à sa propre personne relevait de limpossible

 

Andrès entendit un bruit dans le couloir qui le fit remuer dans ses draps. Il jeta un coup dœil au radio réveil à sa gauche et soupira. Il était déjà dix heures. Il ne savait pas depuis quand il cogitait mais cela faisait un sacré bout de temps. Il entreprit de se lever, ouvrit la fenêtre, remit ses draps en place et sortit de sa chambre. Il découvrit une Abby drapée dans un bout de tissu éponge mauve pastel, communément appelé serviette mais, vu la taille de lobjet, Andrès ne savait pas sil pouvait le gratifier de ce nom. Elle sortait de la salle de bain, tout guillerette

 

- Tiens ! Salut Andrès ! Bien dormi ?

- Hum Oui merci. Et toi ?

 

Des gouttes deau tombaient de ses cheveux humides pour aller sécraser sur la peau blanchâtre de ses épaules dénudées, et elle, elle restait là à bavarder avec lui au lieu daller se vêtir.

 

- Comme un bébé ! Si tu as faim, sers toi dans la cuisine, fais comme chez toi ! Dante est sorti faire une course, il ne devrait plus tarder

 

Et elle continua son chemin, sautillant jusquà une porte au fond du couloir, sa serviette dévoilant un peu plus de peau à chaque pas.

 

- Mais, tu vis ici ? Demanda Andrès, abasourdi.

- Oui, plus ou moins. Je suis venue ici pour deux semaines, je repars dans trois jours. Lui répondit-elle dans un sourire avant de disparaitre derrière la porte

 

Est-ce que Est-ce quelle était la copine de Dante ? Non. Impossible. Elle ne lui aurait pas suggéré une idée aussi stupide la veille sinon

Il descendit au rez-de-chaussée prendre du jambon et un avocat dans le réfrigérateur et avala son frugal petit déjeuner en lespace de quelques minutes, sans chercher plus loin. Le jeune homme remonta rapidement et se dévêtit dans la salle de bain. Il ôta lélastique à moitié cuit par le soleil qui emprisonnait ses cheveux et ceux-ci vinrent caresser ses épaules tandis quil ouvrait leau de la douche. Il se glissa sous le jet chaud et apprécia de nouveau l’élégante caresse de la propreté. Il ferma les yeux et soupira de bien-être. Prendre une douche était la meilleure chose au monde. Ce doux moment d’extase fut brusquement réduit au rang de simple souvenir par un bruit de klaxon strident et le hurlement de son nom depuis la rue. Dante.

Connard. 

Par Absynthe & Deadly - Publié dans : Sensitiv' Photograph' par Deadly - Communauté : Auteurs Sadiques
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Lundi 2 janvier 1 02 /01 /Jan 14:37

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Pouah la honte, ça fait tellement longtemps que j'ai hésité sur le titre de l'article "un nouveau prof? Le nouveau prof?".
Enfin on s'en fout, BONNE ANNEE!!
J'aurais voulu le publier le 25 comme cadeau de noël -et aussi dans l'idéal, y a six mois, soit dit en passant- mais... Bah les délais c'est un peu la mort. Ahah.
MAIS je l'ai achevé de mon nouvel ordi, un mini machin qui rame et qui pue, mais super léger et à emmener partout, donc peut-être qu'il s'agit là d'un espoir certain pour les prochaines MAJ. Ben ouai, si jpeux l'emmener partout, jpourrais écrire partout, donc écrire plus souvent AHAH. Surtout que vu comme il rame, FB c'est mort. Donc y aura pas de grosse glande. Héhé.

Bon allez, faites genre vous êtes heureuses. Comment ça vous avez oublié le début de l'histoire?! Ouai, j'avoue, moi aussi.
D'ailleurs Deadly jt'emmmmmmerde Miyavi il est chef du quartier Sud ET Est, ET même du centre, selon les jours. Ok?! Oui votre créa vous écrit une bouse sans aucune logique et alors? =)

 

Bon.. Z'à part ça... Va falloir que je refasse le design, c'est moche ce truc avec la branche, ça fait genre j'aime les mangas, les fleurs de cerisier et le japon. Ark.
Vous avez aimé le chapitre de l'histoire que j'ai pas le droit de commencer? "Les livres de filles ça rend con"? Non parce que la suite me trotte méchamment dans la tête... Donc...

Oh merde, j'ai 111 commentaires à modérer... Je m'y colle juste après ça =).


Ah attendez, faut que vous regardiez la vidéo que jvais poster sur le mur FB des Pensées d'Absynthe ===>

Voilà jme tais, jvous laisse lire, non la première phrase n'est pas horrible, je trouve qu'elle met juste très bien le ton.


Rappelez vous que dans le dernier chapitre, Miyavi s'est barré juste après avoir pris son pied.

J'espère que vous prendrez autant plaisir à lire ce chapitre que j'en ai eu à l'écrire!



....


AHAHAHAHA BLAGUE! J'espère pas, sinon vous aurez envie de crever xD
Courage, plus que l'épilogue après celui ci =)

ps: j'ai ... pensé à justifier, et puis jme suis souvenu des dix minutes d'engueulade avec Deadly à ce sujet...
...et du coup j'ai décidé de laisser comme ça =D

 

Chapitre 45:


Toujours empêtré dans les draps humides, la queue encore moite de foutre, l'odeur suave du brun plein le nez, Sébastien faisait une excellente représentation de l'amante abandonnée, la pucelle déshonorée, la future femelle dépressive faible, molle, insupportable et désœuvrée.

 

-Déjà, je ne pleure pas, murmura-il avec un rire rauque en repoussant de la main les cheveux qui lui tombaient dans les yeux.

 

L'odeur du sexe accompli lui tournait la tête, et il se traina dans l'obscurité jusqu'à la cuisine, à une vitesse proche de zéro, pour s'assoir sur le buffet de bois sombre sous la fenêtre. Les bougies avaient toutes rendu l'âme, sauf une.

 

Cette dernière source de lumière s'était vicieusement étalée sur le bois sombre de la table, la cire s'était répandue jusqu'au bord du meuble pour finir par gouter sur le sol. Et le jeune homme ne put que rester un instant songeur à la vue de ce petit tas de cire rouge sur le sol, encore brillant, sans doute encore tiède.

Cela fit comme un déclic dans son esprit. Du rouge. Du sang. Le morceau de tissu que Miyavi s'était accroché au bras quelques minutes plus tôt.

Il était parti se battre. Il l'avait abandonné.

 

Poil au nez. Sérieusement, quel mélodrame! Il était parti. A la suite d'un appel.

D'un appel sur le téléphone fixe?

Fixe?!

Depuis quand Gackt avait-il son numéro? Miyavi avait pris soin de ne contacter personne pendant son rétablissement.

Se pouvait-il que...

 

D'un bond, Sébastien était sur ses pieds, l'orteil plongé dans la cire amassée au pied de la table.

-Chiottes.

Oui, elle était encore tiède.

En quelques pas il avait atteint la chambre et s'était habillé, avait ramassé le reste du t-shirt rouge et l'avait enfourné dans sa poche.

Se pouvait-il que l'insupportable blond l'ait piégé?


Le regard hanté du professeur s'éloigna de la porte d'entrée pour se poser sur le tiroir à couverts de la cuisine. Comme un automate il l'ouvrit et se saisit du couteau le plus aiguisé qu'il put trouver. Un vieux couteau découvert lors d'une brocante, il avait appartenu au beau père de la femme lui ayant vendu. « Un vieux fou paranoïaque » selon elle. Le fait était qu'il avait été suffisamment aiguisé pour n'avoir besoin que d'une simple pression pour trancher la plus nerveuse des viandes.


Avant de s'en rendre compte, Sébastien avait déjà dévalé les escaliers et se trouvait devant la porte d'entrée, à moitié défoncée, ne tenant plus que par un gong tristement tordu comme un dernier cri du métal malmené. C'était étrange, il ne l'avait pas entendue être fracassée. Ils avaient du faire plus de bruit qu'il ne le pensait lorsqu'ils avaient fait l'am... Non, lorsqu'il avait fait l'amour à quelqu'un qui ne souhaitait que s'envoyer en l'air.

Après quelques mètres dans la ruelle, le jeune professeur ne put que se rendre compte d'un fait certain:

Si rester à l'intérieur pendant cette guerre civile qui détruisait peu à peu la ville était inconscient; sortir dans les rues était réellement suicidaire.

 

Il enjamba les restes d'un pan de mur écroulé en plein milieu de la ruelle et remonta son écharpe sur son visage.

L'air sentait le gaz, les explosifs, les fumigènes et l'essence. Un mélange définitivement nocif qui lui permit de comprendre la raison du nombre impressionnant d'explosions entendues. Faire la « guerre » sur un terrain vague était peut-être dangereux, mais la faire en pleine ville, ou chaque appartement regorge de combustible et de produits inflammables était sans doute plus hasardeux.

 

Les premiers mètres qu'il fit se déroulèrent comme dans un rêve. Il observait les bâtiments en flammes qui s'élevaient vers le ciel comme des titans grinçants, souffrants et prêts à s'effondrer. Il se figeait devant les corps sans vie, sursautait à l'entente des coups de feu qui faisaient écho aux cris des hommes à terre.
Il fallait qu'il aille vers le centre. C'était là que Miyavi vivait, sans doute là qu'il chercherait Gackt également.

Les rues défilaient, les voitures enflammées également.

 

Plus loin, le professeur resta bloqué -ébahi- devant deux hommes; l'un au brassard rouge, l'autre bleu, qui se battaient, déjà à moitié inconscients, ensanglantés, presque morts.
Là, l'idée de n'être réellement qu'un spectateur depuis sa naissance le frappa. Il regardait ces hommes s'entretuer, il avait regardé cette ville s'écrouler en attendant que quelque chose se passe, que quelqu'un agisse. Il avait parlé, il avait pensé « révolution », « action », mais n'avait jamais rien fait que d'aboyer en étant maintenu par une laisse que son inconscient avait créé.

 

68 était loin. Et chaque humain de ce pays attendait que ces évènements se reproduisent. Qu'une grève soit généralisée, que les gens sortent dans les rues. Ils attendaient que d'autres qu'eux le fasse. Car ils étaient spectateurs. Et Sébastien Gaurnier fixa un homme blond inconnu porter un dernier coup de poing à son adversaire avant de lui fracasser le crane sur l'angle du trottoir comme le spectateur qu'il était. Il observa le sang couler dans l'égout un peu plus loin et son sang se glaça. Il venait de voir quelqu'un mourir. Pour quelle raison? Il n'en avait aucune idée.


Le vainqueur du combat se redressa et avança dans la rue, s'éloignant du professeur caché dans l'ombre. Il boitait, mais il repartait vers le centre. Là ou l'action se déroulait. Il était blessé, à moitié crevé, mais il repartait.

Le patriotisme avait toujours révolté Sébastien, la lutte pour une nation dont on ne connait qu'une partie était à ses yeux totalement abstraite. Mais à présent qu'il voyait des hommes lutter pour des questions de quartiers, de terrains, de souveraineté sur d'autres humains, l'homme de lettres en lui s'indignait.

 Ces hommes, qu'ils soient du nord ou du sud, militaires ou petites frappes des quartiers, ces hommes vivaient la même vie dans un même Etat malsain, ils rentraient tous les soirs chez eux se terrer dans un foyer inconfortable et mal agencé qu'ils espéraient tous un jour troquer contre une maison de campagne. Ils souhaitaient tous la même chose et se battaient à présent pour des futilités sans nom qui ne les mèneraient jamais au bonheur.

 

Il observa cet homme s'éloigner lentement, sa haute stature oscillant sous les rayons des réverbères, son ombre déformée miroitant sur les pavés brillants de pluie. Ou de sang.

Et soudain; alors qu'il s'apprêtait à tourner les yeux, il le vit s'effondrer dans un formidable vacarme, abattu par une pluie de balles provenant de la rue qu'il venait de passer. Sébastien ne pu rien voir d'autre qu'un éclat doré sur les murs de la maison faisant le coin, et le corps de cet homme, de ce guerrier, de ce fou, être parcouru de soubresauts ridicules l'entrainant toujours plus loin et faisant tressauter son corps à chaque impact de balles alors même qu'il chutait déjà mort dès les premières.

 

Ces monstres avaient des mitraillettes.

 

Comment pouvaient-ils abattre des êtres humains qu'ils avaient peut-être déjà croisé un jour?

Le châtain prit plusieurs longues inspirations. Il fallait qu'il mette son cerveau sur pause, du moins la partie vaseuse de pseudo penseur. Sinon il ne verrait jamais l'aube.

Il se faufila au pas de course dans une rue adjacente, moins fréquentée, et longea les murs, glissant entre les voitures pour rester caché.

Il enjamba un homme dont le visage était lacéré de coups de couteau. Il respirait encore. Ses yeux étaient ouverts, baignés de sang qui devait l'aveugler, mais il était vivant. D'ici quelques années, quand toute cette mascarade serait oubliée, il serait sans doute un mécanicien balafré, tentant de reprendre sa vie et d'oublier cette horrible nuit. Mais les cicatrices de son visage lui rappelleraient chaque matin. Et devant chaque vitrine au reflet suffisamment net, il se souviendrait de ses actes.

 

Sébastien passa devant un restaurant italien. Il s'approchait. Il devait se dépêcher, Miyavi était peut-être déjà tombé dans le piège de son amant.

Le professeur accéléra. De pas de course il passa au trot militaire. Il aurait sans doute eu l'air moins con avec une arme de gros calibre plutôt qu'avec ses bras ballants, mais il n'avait pas le temps d'y penser. Il avait un ancien élève devenu amant à prévenir.

-Putain, je vais me remettre au sport, jura-il entre ses dents alors qu'il sentait déjà son souffle devenir court. Sa peau était moite, la poussière de balles et de pierres brisées se collait contre son visage pour former un masque désagréable. Ses vêtements le gênaient. Ses chaussures ne lui semblaient plus si pratiques.

 

Sans s'arrêter il tira un pan de son écharpe et le frotta contre son front, ses joues, ses yeux...

Un choc lui coupa le souffle. Lorsqu'il rouvrit les yeux il était au sol. Le bruit de la ville avait disparu. Il n'entendait plus rien. Une main lui agrippa les cheveux et le décolla du macadam. Du coin de l'œil il put voir l'éclat d'une lame longue comme l'avant bras refléter les flammes derrière lui.

Sa respiration se bloqua et tout son sang descendit vers ses jambes.

Cours!

Mais il ne pouvait pas. L'homme l'avait jeté à terre, son crâne avait heurté le sol, ses jambes étaient bloquées sous le poids de son assaillant.

Alors il fit la seule chose qui lui vint à l'esprit tandis que la lame s'abattait sur lui. Sur sa gorge.

 

Il la contra avec son bras et hurla à la mort lorsqu'elle s'enfonça juste au dessus de son coude. Son poing libre vola avant qu'il ne puisse y penser et s'enfonça dans le visage de l'inconnu, le projetant en arrière et le faisant lâcher son couteau.

S'il avait pu réfléchir, il aurait béni les réflexes étranges dont il était pourvu et qui lui foutaient la honte à chaque sortie « sociale ».

 

Le châtain roula sur lui même et se releva rapidement, la lame de son adversaire en main. La bulle qui le maintenait dans un silence opaque éclata et le vacarme de la ville lui vrilla les oreilles. Sa respiration haletante et était enfin audible, et le fit revenir à lui en un éclair. Du coin de l'œil il vit son assaillant se redresser, encore légèrement replié sur lui même et sans attendre plus longuement il lança un coup de pied dans le visage de l'homme, le projetant contre un mur de brique.

 

C'était si facile. Pas besoin de beaucoup de force. Le simple poids de sa jambe avait fait tout le travail.

La rage le portait, son bras ne le faisait pas souffrir. La lame n'a dû que m'effleurer.

Il s'agenouilla sans douceur sur l'homme à terre, plantant ses deux genoux et tout son poids sur sa cage thoracique. Ce dernier leva les yeux vers Sébastien, le nez ensanglanté et l'arcade sourcilière étonnamment abîmée. Contrairement à ce que l'on lisait dans les romans-soupes, un simple choc dans le visage peut étourdir un long moment, et un nez heurté -pas forcément cassé- ne permet pas de se relever si rapidement. Du moins, pas le commun des mortels.

 

La main du châtain tenant le couteau s'éleva une seconde dans les airs, prête à frapper, et se rabaissa tout aussi rapidement, se plantant dans l'épaule de l'homme qui l'avait attaqué, lui arrachant un hurlement de douleur.

Il avait visé le cœur. Du moins son esprit et sa colère avaient visé le cœur. Mais il n'était pas un tueur. Donner la mort à un homme ne lui avait pas paru difficile jusqu'à ce jour.

 

Il se redressa, retira le métal de la chair et reprit sa route en courant, le couteau ensanglanté en main, l'œil plus ou moins aux aguets. Sa tête tournait, le choc contre le sol ne l'avait pas épargné et il n'arrivait plus à être aussi attentif qu'avant.

S'il l'avait été un instant...

 

Il avait voulu tuer cet homme. Lui ôter la vie. D'ailleurs c'est ce que l'autre aurait fait sans aucun doute! Mais il n'en avait pas eu la force. Pas par charité non. Parce qu'il avait eu peur d'avoir ce fardeau à porter toute sa vie.

Miyavi était encore un môme et le portait depuis des années. Comment quelqu'un ayant pris la vie d'un... de plusieurs hommes pouvait être si enfantin? Si tendre? Comment pouvait il être aussi sensuel, aussi désirable?

Son esprit déraillait.

 

Totalement même.

 

Le but de sa course était d'aller sauver son amant, et de lui mettre son poing dans la figure pour avoir couché avec lui en étant encore attaché à ce putain de petit blond. D'ailleurs non. Une fois qu'il aurait frappé Miyavi, il démonterait pièce par pièce la gueule de ce merdeux de Gackt. Quel nom de merde de toute façon. Le genre de nom qui rend con. Con au point de se prendre pour un vampire par exemple.
-Mais qu'est-ce que je raconte?! S'exclama le châtain en écarquillant les yeux.

 

Il n'eut pas le temps d'y penser plus profondément. Deux hommes au brassard bleu venaient de le repérer.

Pitié, me dites pas que ce putain de t shirt rouge  dépasse de ma poche.

Il baissa les yeux comme au ralenti et ne put que voir un grand pan du tissu flatter sa cuisse.

-Et merde.

L'adrénaline remonta dans ses veines et il n'eut le temps que de sauter de côté lorsque les hommes l'attaquèrent, lançant son bras armé à l'aveuglette vers le plus proche.

Chrak.

Il n'avait qu'entaillé la veste.

Du pied il repoussa le premier qui revenait à l'attaque. Du couteau il balaya le poignet du second et l'écouta pousser un grondement haineux lorsque son sang gicla.

C'était facile.

Il s'apprêta à poignarder le second dans le bras lorsque l'autre sortit un revolver d'il ne savait ou.

Son sang se glaça. Il put entendre deux battements de son propre cœur et...

Une rafale de balles venue de derrière ses assaillants les fit s'écrouler à ses pieds.

 

Une balle siffla à son oreille et il s'effondra à son tour de frayeur. Ce sifflement avait été si proche… Quelques centimètres plus à droite et elle se serait enfoncée dans son crâne, emportant une partie de son visage avec.

Son menton heurta le macadam et le fit reprendre ses esprits. Il resta immobile jusqu’à ce que les militaires s’éloignent et tandis qu’il se redressait douloureusement, du sang coulant de son visage, de son bras et de ses genoux, l’idée de faire demi-tour le traversa.

 

Mais la vision d’un de ses élèves une vingtaine de mètres plus loin le fit se raviser. C’était l’une des « armoires à glace », un brassard rouge au bras, entouré par une nuée de « bleus » enragés, tentant de se défendre comme il pouvait en trébuchant sur les corps de ses « camarades » au sol. S’ils étaient morts ? Franchement, il ne voulait pas le savoir !

 

Etrangement, il n’hésita pas un instant avant de se jeter dans la mêlée. C’était comme s’il s’était enfin sorti de la léthargie dans laquelle il était plongé depuis le début de sa foireuse aventure. Le fait que cet élève n’ai qu’une vingtaine d’années aidait forcément, et le fait qu’il était la seule personne à pouvoir le renseigner sur la localisation de Miyavi achevait son choix. Il bondit sur le dos d’un des bleus, agrippant ses cheveux et l’envoyant voler contre le mur de l’immeuble. Pas assez fort pour l’assommer, à peine assez pour le surprendre, et l’éloigner du gamin qui se battait seul contre trop.  Il aurait sans doute dù contrer son couteau du sien, mais il se sentait totalement incapable de viser correctement et ne pas offrir son avant-bras plutôt que le métal à son adversaire. Le sang des hommes à terre le fit glisser et son genou heurta le sol avec un bruit sourd. Il vit l’homme s’avancer et sa jambe fut à sa portée avant que son corps ne soit à celle de son ennemi. D’un geste vif, son bras projeta la lame en avant et il put la sentir s’enfoncer dans sa chair.

 

Peau, muscle, cartilage… Os ?

 

Son hurlement fit échos à ceux des autres inconnus du quartier, et il se redressa en reculant et en jetant un coup d’œil vers l’élève dont il ne connaissait pas le nom même après un an à le côtoyer chaque semaine.  Ce dernier ne semblait pas avoir besoin d’aide et il l’observa, amorphe, repousser ses assaillants pour ensuite les lacérer sans pitié à grands coups de poignard. Lorsqu’ils furent tous à terre en un tapis mouvant gémissant et trempé de sang, il se baissa et agrippa un de ceux que Sébastien prenait pour un cadavre par les épaules et le traina à l’intérieur du bâtiment duquel il semblait garder l’entrée.

 

Le « cadavre » gémit et le regard du professeur suivit la trainée de sang qui s’allongeait au fur et à mesure que son corps disparaissait dans l’entrée.

« Bouge Gaurnier ! »

Il sursauta et se rua vers son élève, trébuchant sur l’homme qu’il venait de blesser. Le couloir était encore plus sombre que la rue qui elle avait au moins les lueurs des feux et des quelques réverbères restants.

Aucune lumière n’était allumée et très vite la rampe d’escalier s’enfonça dans son estomac…

…Rapidement suivie d’un poing hargneux qui lui coupa le souffle.

-Mais qu’est-ce que tu fous encore ici pauvre con ?!
-Je cherche Myavi… Ou Gackt. Il doit être dans le coin, il a reçu un appel de G…

-Cette petite pute s’est fait la belle il y a près d’une heure !

Le souffle du châtain se fit faible :

-Et Miyavi ?

-Pourquoi tu le cherches ? Une copie à lui rendre peut-être ?
Etrangement, cette blague pas drôle résonna dans le couloir parcouru d’effluves de sang comme un vieux « Yippikay pauvre con ! » de Bruce Willis. Presque une réplique « stylée » en somme.

-Bon dieu réponds moi ! Gackt l’a appelé, il est parti le rejoindre et maintenant tu me dis que ce con s’est barr…

-Parti ? Vous étiez ensemble ?

Dans l’obscurité Sébastien put voir le visage du jeune homme devant lui se tordre un instant puis afficher une mine de compréhension.

-C’était chez toi qu’il était c’est ça ?

- Dis-moi ou il est bordel, oui il était chez moi le temps de se remettre, mais putain, je pense que Gackt lui a tendu un piège !

-Un piège… Putain le con ! Viens vite !

L’élève toujours sans nom redressa rapidement l’homme qu’il avait trainé à l’abri et l’adossa contre le mur.

-Tiens le coup vieux, c’est bientôt fini !

D’un geste brusque il agrippa le poignet de son professeur en l’entraînant dans l’escalier et en chuchotant à toute vitesse :

-J’ai vu Miyavi monter avec un des nôtres pour poursuivre des bleus qui sont montés au QG il y a une demi heure. J’ai du me poster à l’entrée pour empêcher qu’ils les prennent par le nombre. Il avait l’air flippé, mais putain, s’il m’avait demandé, je lui aurais dit que Gackt s’est barré quand les militaires ont fait le premier nettoyage.

 

Il y eut une explosion à l’extérieur et l’armoire à glace s’immobilisa :

-Merde !

Il sembla hésiter :

-Bon écoute, Miya, c’est une bête, il risque rien, et si il risquait quelque chose, tues en un et il se débrouillera avec le reste ok ? J’ai des gars en bas, je dois y aller. T’as de quoi te défendre ?

Sébastien pensa au couteau qu’il avait emmené qui était resté dans sa poche, et agita la lame volée qui était encore dans sa main.

-Oui c’est bon, dis moi juste ou c’est.

-Au deuxième, suis le bordel et tu le trouveras.

 

Il écouta le gamin dévaler les escaliers et reprit sa montée quatre à quatre. Enfin trois par trois, parce que sinon c’était franchement casse gueule. Très vite, il se retrouva devant le trou béant qui avait autrefois du être l’embrasure d’une porte blindée. Ils l’avaient simplement fait sauter. Il s’avança dans l’appartement. Ouais. En fait ils avaient fait sauter le mur, mais la porte était toujours entière. C’était l’immeuble qui n’avait pas tenu. Ironique.

 

Il écouta un instant et se dirigea d’office vers une pièce au fond de l’immense appartement qui faisait passer le sien pour un simple studio. La porte était entière, et quand il entra, il aperçut dans un premier temps une baignoire au centre de la pièce –sans doute une lubie de son amant-. Ensuite, très vite, il vit ce dernier acculé par deux hommes bien plus larges que lui. Aucun ne l’avait remarqué.

 ...

 Suite dans l'article suivant, Erog fait le gros radin en plus de buguer non stop.

Par Absynthe - Publié dans : Un Nouveau Prof (Yaoi) - Communauté : A l'ombre des romances...
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Lundi 2 janvier 1 02 /01 /Jan 15:05

Pfiou, tellement long le chapitre que jsuis obligée de couper, vous êtes heureuses hein? HEIN QUE VOUS L'ÊTES?!

 

 

 

Il ne put que bondir en avant à la vue de tant de sang sur le sol, tant de sang sur les lames des attaquants, et tant de haine sur le visage de celui qu’il venait rejoindre.

 

Il se rua sur celui de droite qui était bien trop concentré sur Miyavi pour lui prêter attention et enfonça son poignard dans son flanc, retenant un haut le cœur lorsqu’il sentit le métal dévier après avoir touché une côte.

 

L’homme poussa un hurlement et lança son bras armé vers l’arrière. Sébastien fit un bond sur le côté et sortit son second couteau avec lequel il balaya le bras tendu dans sa direction. Cette fois, le sang gicla sur les miroirs qui couvraient l’ensemble du mur. L’homme qu’il venait d’attaquer –par derrière bon sang- se retourna, vacillant, immense, un couteau planté dans le flanc, les mains tremblantes et un regard tellement haineux plaqué sur son visage que Sébastien trembla. Jusqu’à présent il avait blessé des hommes. Il n’avait pas essayé de les tuer.
Le colosse fit un pas vers lui et le professeur recula, incapable de l’attaquer à nouveau. Je ne suis pas un meurtrier.

 

Son souffle se coupa. Il ne tuerait pas cet homme. Il ne pouvait pas. Il ne le connaissait même pas.

 

Mais il a voulu tuer Miyavi.

 

Sa main se resserra sur la lame et il se raidit, prêt à charger au prochain mouvement.

 

 

Il n’en eut pas le temps ni le besoin car, d’un mouvement vif et suffisamment rapide pour qu’il ne voit qu’une ombre passer sur la gorge de son adversaire, Miyavi l’égorgea.

 

Purement. Simplement.

 

Le colosse s’effondra avec un regard surpris et il ne resta plus dans le champ de vision du professeur que son amant haletant, dont l’avant bras entier était couvert de sang.

 

…Pas le sien avec de la chance.
Ses cheveux noirs tombaient en mèches folles autour et sur son visage et il les repoussa d’une main tremblante et sanglante vers l’arrière.

 

Sébastien essaya de ne pas remarquer que le sang fixait très bien les cheveux et poussa plutôt un soupir soulagé.

 

Le brun cracha un peu de sang et se jeta sur son professeur qui blottit son visage dans son cou, inspirant profondément son odeur.

 

Miyavi se recula en prenant son visage en coupe :

 

-Mais qu’est-ce que tu fiches ici ? Tu aurais pu te faire tuer ! J’ai eu tellement peur en te voyant là !

 

Le soulagement de retrouver son élève en entier était tel que Sébastien aurait pu sourire béatement et lui chanter son affection comme dans une comédie musicale niaiseuse… Mais il se souvint finalement de la raison de sa venue et son poing alla s’encastrer dans la mâchoire de l’asiatique.

 

-Tu m’as planté comme la dernière des catins pour aller te faire tuer dans un coupe gorge ! Tout ça pour quoi ?

 

Il hurlait clairement à présent, et Miyavi qui avait trébuché sous l’impact leva des yeux ébahis vers lui en se tenant la joue.

 

-Tout ça pour un petit merdeux qui t’a juste tendu un putain de piège ! Pourquoi t’es pas resté à coucher avec lui hein ?

 

-Mais qu’est-ce que tu crois putain, j’ai des obligations !

 

-Obligations mon cul ! T’es qu’un môme qui s’imagine diriger une bande de tocards ! T’as vu l’état de ton quartier ?! C’est devenu une vraie guerre civile putain ! Une hécatombe ! Tu ne maitrises rien ! Tout le monde a fui, et le reste est mort !

 

A ces mots, un poing s’enfonça dans son estomac et lorsqu’il se plia en deux sous la douleur, un second le heurta au menton, l’envoyant voler en arrière et tomber au sol.

 

Il rouvrit les yeux pour voir Miyavi au dessus de lui, rouge de colère :

 

-Je t’interdis de…

 

Il n’eut pas le temps de finir que ses jambes furent fauchées par Sébastien et ils se retrouvèrent à échanger coups de poings et de pieds comme deux adolescents en colère.

 

Forcément, c’était Miyavi qui gagnait malgré son poids léger, l’entrainement sans doute. Et très vite Sébastien se retrouva à uniquement protéger son visage et attendre que les coups cessent de pleuvoir. Il était à deux doigts de se rouler en boule.

 

Ils se raréfièrent rapidement lorsqu’il arrêta de répliquer, jusqu’à s’arrêter.

 

Ils avaient roulé loin de la scène de combat et un paravent de cuivre cachait les corps à leurs yeux.

 

Miyavi se tenait au dessus de Sébastien, chevauchant ses cuisses sans la moindre once de douceur. Sous lui, son professeur, cet homme plus mature que lui, tellement respectable, tellement plus âgé en un sens même si les années qui les séparaient étaient pas si nombreuses. Cet homme si « normal » qui était venu l’aider en pleine guerre civile –en 2012 bon sang !- se retrouvait sous lui à subir ses coups. Alors qu’il n’était ni un combattant, ni un ennemi.

 

Bien au contraire.

 

-Merde.

 

Il tendit les doigts vers le visage que le professeur protégeait de ses mains, et lorsque leurs peaux entrèrent en contact, le châtain sursauta si vivement que Miyavi sentit une bouffée de honte l’envahir.

 

Le corps sous lui se détendit légèrement et il put apercevoir les yeux de son amant. Il le vit inspirer profondément et se crisper brusquement.

 

D’un coup de reins, il fut projeté en arrière. Mais au lieu de heurter le sol, il tomba dans la baignoire creusée au milieu de la pièce.

 

-Ah putain !

 

Une baignoire encore à moitié remplie d’une eau qui avait eu tout le temps de refroidir depuis le début du conflit.

 

En une fraction de seconde, Sébastien l’avait rejoint, et le combat reprit, cette fois étrangement plus...

 

…Bizarre.

 

Malgré les coups, et le sang qui se répandait dans le fond d’eau, le professeur pouvait sentir le corps fin et dur de muscles de son élève s’agiter sous lui. C’était…Etrangement excitant.

 

Etrangement dans le sens ou il ne devrait peut-être pas être excité au moment ou il tenait la tête de son amant sous l’eau et qu’il était censé avoir vraiment la haine.
De l’autre côté, Miyavi, tête fermement maintenue par une main sur sa nuque était plus ou moins à l’agonie. Il avait d’abord eu du mal à comprendre la colère sans bornes de l’homme qu’il avait poursuivi une année durant. Et puis il avait pigé. Enfin, à cet instant précis il ne pensait plus beaucoup à ses sentiments, et plutôt à un moyen de sauver sa vie. L’illumination avait eu lieu quelques secondes plus tôt :

 

Lorsqu’il se trouvait au dessus d’un amant totalement dominé par ses poings, et où la honte l’avait submergé comme un revers de main en plein visage.

 

Oui il l’avait abandonné. Mais c’était pour sa sécurité. Et pour rattraper l’horreur qu’il avait créé dans le quartier. Les responsabilités n’avaient jamais été son truc. Mais là, il avait décidé de faire une dernière chose bien en tant que chef de cartel : défendre ses … ses gens, ses amis.

 

Il l’avait abandonné pour le protéger, pour le rendre fier, et parce qu’il le devait. Il aurait pu lui dire ça, avec des mots d’amour, des roses, des odeurs de lavande et un lancé de colombes, mais à la place, il se retrouvait le cul en l’air, les mains maintenues dans le dos, et la tête sous l’eau.

 

Quelle vie de merde.

 

 

Sébastien tira soudainement sur les cheveux de celui qu’il martyrisait depuis plusieurs secondes et le redressa d’un coup de hanches, le bousculant vers le rebord ou il l’appuya, s’écroulant sur son dos par la même occasion.

 

Tout deux étaient haletants et le châtain sentit des larmes de rage monter à ses yeux. Jamais il ne se serait permis de faire du mal à quelqu’un avant de connaitre celui qui crachait de l’eau sous lui.

 

Ce jeune homme l’avait transformé, et pas dans le bon sens. Mais c’était avec lui qu’il avait ressentit le plus de choses de toute sa vie. Même si le sentiment dominant était la colère, et le second la tristesse.

 

-Je suis…Désolé.

 

Ca aurait du être lui qui prononçait ces mots. Et pourtant c’était l’homme à moitié crevé à la voix grondante de souffrance qui le faisait.

 

-Je suis désolé Sébastien. J’aurais pas du jouer avec toi comme je l’ai fait. J’aurais pas du entrer dans ta vie, la retourner, pour ensuite te donner l’impression de t’abandonner. Je suis désolé.

 

-L’impression ?

 

-Il y a eu…Il émit un rire rauque. Un défaut de timing. J’aurais du pouvoir passer la nuit, et la matinée, et la journée et même la v... enfin du temps avec toi. Je te le jure. Mais on avait besoin de moi et toi, tu ne risquais pas de mourir. Enfin moins. Enfin pas trop… J’veux dire…

 

Sébastien sourit indulgemment:

 

-Tu comptais revenir ?

 

Le brun ne fit que se retourner, étonné.

 

-Bien sur.

 

Les mots étaient froids. Les émotions étaient grondantes. Tant de non dits entre eux. Tant de fierté, d’orgueil et d’incertitudes.

 

Et pourtant, un sentiment commun chauffait la pièce, une affection grandissante les isolait du monde à cet instant. Le brun se retourna, s’extrayant de l’emprise du plus âgé et s’assit sur le rebord, avançant une main tremblante vers le torse du professeur pour la poser juste au niveau de son cœur.

 

Le temps sembla s’arrêter quelques secondes tandis que leurs regards se figeaient l’un dans l’autre.

 

Et il reprit brusquement, lorsque le châtain fut tiré hors de l’eau.

 

Ils trébuchèrent dans leurs vêtements mouillés, se heurtèrent contre les murs, glissèrent sur le sol lorsque les tissus trempes les eurent quittés.

 

C’était différent. C’était confiant.

 

Plein de colère pour le temps perdu, mais empli d’une affection plus grande qu’aucun n’avait porté à qui que ce soit avant ce jour.

 

Très vite, Miyavi se retrouva à fixer le regard de son amant à travers le reflet d’un des immenses miroirs tandis qu’il écartait lentement les jambes et que Sébastien se plaçait entre elles.

 

Sa première expiration haletante fit une tache de buée sur la glace. Son premier gémissement alluma une flamme dans les yeux de son amant.

 

C’était sale. Plein de sang et de sueur. C’était brusque. Plein de haine et de rancœur. C’était Eux. Un tout imparfait, une entité étrange et fonctionnelle.

 

Les Mots n’étaient pas dits. Ils étaient criés par leurs regards et leurs gestes. Par la chaleur dans leurs mouvements, par le contact de leurs peaux.

 

Il n’y avait pas besoin de Les dire. Ils étaient trop fiers de toute façon. L’idée y était. Ils l’avaient compris.

 

 

Ils furent réveillés par un tremblement si fort qu’ils crurent leur fin arriver. Les rayons du soleil peinaient à passer à travers les fenêtres couvertes de poussières des combats, donnant une lumière faible, diffuse, qui éclairait lentement la pièce. Leurs yeux se croisèrent tandis qu’un des miroirs se fissurait sur toute la longueur. En un bond ils furent sur pieds, mais le tremblement s’était arrêté en un effroyable grondement.

 

Dehors, quelques cris les alertèrent, et une fumée opaque de pierre et de plâtre obscurcit la rue.

 

Miyavi lança des vêtements encore humides à son professeur et se rua vers l’extérieur. Sébastien le suivit rapidement, non sans lancer un regard au fond de la pièce, là ou deux corps sans vie avaient entamé leur décomposition.
Il eut un frisson de dégoût. Ces derniers jours étaient une pure folie.

 

 

Ils dévalèrent les escaliers, et le châtain put voir que le jeune homme agonisant à l’entrée avait disparu. Il soupira de soulagement, peut-être avait il survécu. Quelques pas plus loin il retint un haut le cœur lorsque son pied se heurta à un corps rigide et sans doute glacé.

 

Miyavi le tira vers lui et ils se mirent à marcher rapidement, levant les yeux une seconde pour s’apercevoir que l’énorme tremblement ayant eu lieu plus tôt résultait de l’effondrement d’un bâtiment de la rue.
Presque tous les immeubles étaient éventrés, toutes les vitres sans exception étaient brisées. Des corps d’êtres humains gisaient anonymes, recouverts d’une même poussière grise et des mêmes débris. Ils s’étaient battus pour une identité et finissaient tous dans le même état. Victimes et bourreaux sans nom.

 

 

Sébastien se fit la réflexion qu’un soleil si vif ne devrait pas paraitre le lendemain d’un tel massacre. Ses mains tremblaient, son bras s’était remis à saigner, il n’avait même pas pensé à stopper l’hémorragie. L’adrénaline l’avait totalement anesthésié durant la nuit.

 

-Ou on va ?

 

-A la gare. On dégage.

 

-J’ai pas d’argent sur moi, fit le professeur tandis qu’il était tiré, amorphe le long d’une avenue.

 

-J’en ai, de toute façon je pense que la difficulté sera de monter dans le train, pas de payer.

 

Le bruit de camions et d’engins se faisait entendre au loin.

 

-On court !

 

-Pourquoi ?

 

Tous deux avaient un mauvais pressentiment. Ou étaient passés les militaires ? Ou étaient les combattants ?

 

Ils attinrent la gare à l’extrémité du centre ville et leurs yeux se portèrent sur d’énormes camions chargés de briques de ciment.

 

-C’est une blague, siffla Sébastien.

 

-C’est ce que je craignais, dépêche toi !

 

Ils se remirent à courir, encore plus vite, vers l’entrée de la gare et se dirigèrent vers le premier train, éloigné d’eux par trois quais.

 

-Ils vont isoler la ville ? Sérieusement ? Haleta le professeur en reprenant son souffle, les mains sur les genoux.

 

-On traverse, fais attention.

 

Ils bondirent sur les voies, trébuchant sur les rails tandis que le train devant eux se mettait lentement en marche.

 

-On va y arriver, jura Miyavi entre ses dents.

 

-On va pas y arriver, siffla l’autre peinant à suivre.

 

Il ne restait qu’un quai et deux voies à traverser.

 

-On va y arriver.

 

Un sifflement pas si lointain se fit entendre et Sébastien tourna la tête vers l’origine du bruit. Un train à pleine vitesse arrivait vers la gare. Il ne s’arrêterait certainement pas ici vu l’allure, et il allait passer sur la voie juste devant leur train.

 

-On va pas y arriver, s’exclama Sébastien, la voix montant dans les aigus, le sang pulsant à ses oreilles.

 

-Putain si !

 

Et Miyavi se saisit de la main du châtain, le faisant encore forcer l’allure et il descendit sur la dernière voie, entraînant son amant avec lui.

 

Le bruit assourdissant du train leur fit tourner la tête, les rails sous leurs pieds vibraient, ils hurlèrent et bondirent sur le quai.

 

Le train passa en un claquement d’air et ils ouvrirent les yeux, surpris d’être en vie. Leurs regards se croisèrent, ils l’avaient fait. Il ne leur restait plus qu’à se lever et courir pour atteindre un wagon du train qui prenait de l’allure.

 

Le souffle bruyant, la sueur au front, ils se redressèrent et s’élancèrent vers leur porte de sortie de cette ville cauchemar. Ils allaient s’en sortir, ils recommenceraient leur vie ailleurs. La douleur dans leurs corps semblait annihilée, leurs pieds les portaient par réflexe. Seules leurs mains jointes et l’espoir dans leur poitrine ressentait encore quelque chose.

 

 

Et puis soudain. Deux formes furent devant eux. Leur barrant le passage.

 

Deux silhouettes pas si inconnues se mettaient en travers de leur chemin.

 

Sébastien sentit son souffle se couper, tandis qu’il dévisageait son meilleur ami ôter des lunettes de soleil de marque et lui faire un sourire étrange.

 

Il porta son regard vers la deuxième personne et son sang se glaça lorsqu’il la reconnut. Gackt.

 

Miyavi serrait sa main à la briser.

 

Le blond eut un rire léger, toujours aussi insupportable et Samuel lança :

 

-Vous ne pensiez pas vous barrer en train quand même…

 

Sa main se dirigea lentement vers sa poitrine, et plongea dans l’encolure de son costume sur mesure.

 

Sébastien fit un pas sur le côté, se rapprochant de son amant. C’était impossible, mais si c’était le cas, il resterait près de lui jusqu’à la fin.

 

Par Absynthe - Publié dans : Un Nouveau Prof (Yaoi) - Communauté : Lawful Drug
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