Jeudi 10 novembre 4 10 /11 /Nov 15:48

 

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Nope, c'est pas le chapitre tant attendu du Nouveau Prof, il arrive, il arrive, il me reste deux pages à écrire.

Ce n'est pas non plus le chapitre de Broken Wings à qui il manque une vingtaine de lignes.
Que de déceptionnns!

C'est une nouvelle idée. Je sais pas combien de temps mon inspiration va demeurer, mais j'ai quand même réussi à écrire sept pages en une soirée/matinée. Youpi.

Pour ce qui est des news, je me suis fait renverser par une voiture, plus grosse peur de ma vie.
Vous voulez que je vous raconte? Allez je vous raconte quand même.

 

Alors je sortais des cours vendredi dernier, il était treize heures, je rentrais à pieds les 3km vers chez moi comme tous les jours vu que l'abonnement de bus.. ben il coute cher le salaud.
Bref. Il pleuvait, j'avais froid, faim, je faisais pour la huitième fois ma liste de courses dans ma tête. J'ai regardé à gauche longtemps avant d'arriver au trottoir, les voitures étaient arrêtées au feu. J'ai regardé à droite, même si c'était rouge pour moi, la voiture était loin. J'ai traversé.

...

Les voitures de l'autre côté avaient démarré.

J'ai senti un choc, le nez enfoncé dans du bleu dégueulasse, puis j'étais dans les airs. Longtemps. J'ai atteri. J'ai vu le mec sortir, plus jeune que moi, tremblant. Je me suis d'abord excusée. Après il m'a demandé si ça allait, j'ai gueulé NAN PUTAIN CA VA PAS, après j'ai regardé le sang couler sur mon t-shirt. Je me suis demandé ou étaient mes chaussures. J'ai demandé ou étaient mes chaussures. On m'a ramené mes chaussures. Je voyais plus trop l'intérêt finalement.
On arrêtait pas de me dire que mon nez devait être cassé. On m'a proposé une vingtaine de mouchoirs. Après on m'a passé une meuf à l'hopital. Elle m'a fait chier avec des questions à la con. Les secours étaient en chemin. On m'a demandé une quinzaine de fois quel age j'avais, comment je m'appelais pour vérifier que j'étais encore dans le coin. Les policiers sont arrivés, ils m'ont fait chier pour que je me couche, j'avais pas envie. J'étais bien assise. En plus c'était mouillé par terre. Mais ils sont casse couilles, donc j'ai du me coucher, c'était crade, j'avais de la pluie qui me tombait dans la gueule. Ils m'ont encore demandé mon âge, j'avais envie de répondre "fourchette" pour voir l'effet. Mais ils avaient pas l'air drôles.
L'ambulance a débarqué. Ils m'ont demandé mon âge. J'ai commencé à faire la gueule. J'ai appelé une copine pour lui demander de me chercher à l'hopital. Ils m'ont saucissonnée dans une grosse capote. Montée dans l'ambulance, redemandé encore quelque fois mon âge. J'ai dit, j'ai mal aux jambes. On m'a dit: "Ok". Et on a reserré les sangles un bon coup. Si je rechoppe ce mec, je l'éborgne.
Jsuis arrivée à l'hosto, les plafonds c'est moche. Les infirmières m'ont défringuée, nettoyée du sang. Des petits cons en fac de médecine sont arrivés. Vous avez mal ou? "A la jambe droite surtout". Très classe, la petite conne se dirige vers la gauche et dit, effectivement, c'est celle qui est le plus ouverte. Je lui réponds "L'autre droite". Son collègue se marre. Elle me fixe comme si c'était ma faute. "Ouai pardon, j'aime bien faire des blagues et changer de jambe quand les gens se retournent. C'est pour le suspense. Ahah"
Ils sont partis après m'avoir tripoté les oreilles "J'ai mal au nez jvous dit".
Le médecin est arrivé. Il me dit vous avez mal ou? Je lui réponds, aux genoux, au nez et à la pommette. Il me répond "on va faire une radio des hanches." Je me dis que je dois être totalement défoncée à l'adrénaline pour que les gens aient l'air aussi cons.

On me fait un vaccin. Jl'ai pas senti. Je SUIS défoncée à l'adré. C'est pas drôle. Je me dis que mon histoire postée sur mon blog craint. C'est nul l'adrénaline.
On me fait des radios. Des hanches, des genoux. Le brancardier se fout de ma gueule "On dirait quelqu'un de la colline a des yeux". Je rigole. Il part. Je pleure, je claque des dents. Y a personne. C'est moche un plafond putain. On m'emmène pour un scanner du crâne. Je pense pas qu'on scanne beaucoup d'autre choses dans une boite comme ça. Les infirmières me demandent de me glisser sur la table du scanner. Je les fixe. "Je viens de me faire renverser par une voiture" Elles me répondent "Ah. Alors vous pouvez pas vous glisser sur la table de soin?" Je répond "Je viens de faire des radios des genoux." Je pense "D'après toi pouffiasse?!"
On me ramène enfin en salle d'attente. Les copines sont là. Hourra. Ah non. Vu leur tête je suis bien moche. Le conducteur aussi est là. Jean Jacques. Pauvre gars, t'as été maudit à la naissance toi.

Jleur montre ma super égratinure sur le doigt de pied parce que je comprends pas comment je l'ai faite. Elles trouvent pas ça drôle. Ca doit être ma gueule. Ca a tellement gonflé que je vois plus de l'oeil gauche.
Le medecin arrive avec les radios. Rien aux hanches. Il est étonné. En même temps, j'avais mal aux genoux trou d'uc'.
Il passe au genou gauche. Nada. Genou droit. Fracture de la tête de la fibule.
Très pro, il se dirige vers la jambe gauche et me dit "oui effectivement, c'est celle qui a pris tout le choc, c'est logique". Je lui répond "La jambe droite, c'est l'autre." Il me regarde méchamment. Arf, quelle blagueuse je suis, j'ai ENCORE changé de jambe par magie. Vilaine moi. Je me dis que les opérations du genoux pour une apendicite ça doit pas être si étonnant.
Il est 18h30. Je sors.

Merci mon dieu.

Je me dis que j'aurais pas du poster la une de Charlie Hebdo sur mon mur FB, que de toute évidence Hallah a pas le sens de l'humour, comme ses adeptes. Je regarde Jean Jacques et me dit qu'en fait il est islamiste extrèmiste. Qu'il m'a pistée. Salaud.

 

 

Et maintenant, place au chapitre. {PS: TOUT ce qui est marqué ci dessus est vrai. Je n'ai rien exagéré. Le prénom est vrai.}

 

 

 

 

 

 

 

Chapitre 1: J'aime pas les filles qui lisent Twilight.

Quand elle m’a avoué qu’elle aimait Twilight, j’ai commencé à me poser des questions sur son intelligence qui pourtant m’avait étonné lors de notre rencontre.

 Master 2 de Chimie, il faut en avoir dans le crâne je suppose. Et forcément, pour quelqu’un comme moi qui ne pigeait rien à un vecteur, et qui comptait régulièrement sur ses doigts pour de simples additions, cette fille était une tête.

En plus elle me trouvait drôle. Je suppose. Maintenant que j’en suis ou j’en suis, je pense qu’elle rigolait juste connement par réflexe.

C’est quand elle a commencé à me parler de Vampire Diaries juste après avoir couché ensemble que l’idée que je sortais avec une conne finie m’a frappé.

Mais outre son rêve d’adolescente d’être désirée comme les deux brunettes de ces navets par deux adonis chauds comme la braise qui se battent pour elle et patati et patata, elle était charmante. Pas canon, certes, mais charmante. De toute façon c’était toujours mieux que l’actrice de Twilight qui a une tête d’attardée.

Bref, je continuais à la fréquenter, comme beaucoup d’hommes, par dépit et par flemme de chercher mieux ailleurs. Elle n’était pas si mal, même si je commençais à me lasser. Un vrai connard, oui, je sais, mais les conversations sur les atomes, particules, et réactions entre produits corrosifs me passaient largement au dessus.

 

Et puis un soir après une partie de jambes en l’air…

-Tu as déjà pensé à faire l’amour à trois ?

Je m’étouffais sur la bouteille de bière que je venais de sortir du frigo et de décapsuler dans un même mouvement, et tournais la tête vers mon canapé.

-Quoi ?!

-L’amour à trois. Du sexe, trois personnes.

Je devais rêver. J’étais bouche bée, elle s’était redressée, ses seins nus semblant presque blanc nacré à la lumière du frigo. J’imaginais une seconde qu’une autre femme se trouvait à ses côtés, nue également. Une blonde, aux cheveux bouclés, l’air sauvage.

-Threesome ? Non ? Allo ? Oh mon cœur si ça te mets mal à l’aise on peut oublier cette idée stupide et changer de sujet, excuse m…
Evidemment, elle n’eut pas le temps de finir que ma bière était déjà abandonnée sur le buffet, sa bouche déjà fermement occupée par la mienne, et ses jambes placées d’office sur mes épaules.

Cette fille me plaisait de plus en plus.

Une demi heure plus tard, nous avions migré vers mon lit, et étions étendus dans le noir à contempler les lumières des voitures de la rue qui se reflétaient sur le plafond.

-Tu l’as déjà rencontrée ? Je veux dire, t’as quelqu’un à l’esprit ?

-Oui.

Elle paraissait hésitante. Comme gênée.

-Qu’est-ce qu’il y a ?
-Rien, rien.

Je me penchais vers elle avec un sourire.

-Me dis pas que vous avez déjà couché ensemble !

Elle leva les yeux vers moi, et fit la moue.

-Ce serait très grave si c’était le cas ?
J’éclatais de rire et chuchotais :

-Ca serait surtout très chaud !

Même dans le noir, je la vis rougir.

-Raconte moi, ça fait combien de temps ?

Bien entendu, l’idée de ma petite amie avec une autre fille me faisait la même réaction qu’à tout homme : ça m’excitait à mort. 
-Deux mois.

…Même si cette aventure durait depuis les trois quarts de notre « relation ». Aïe, mon égo.
C’était pas si grave, ça faisait deux mois que je gouttais peut-être les fluides d’une autre nana par intermédiaire de ma copine. Dit comme ça c’était glauque, certes. Mais ça donnait un petit gout d’inconnu, de mystère…

-Vous vous êtes rencontrées comment ?

-On… On a un cours en commun en fait.

-Et… ?

Je la poussais du bout du doigt, l’entraînant à continuer.

-Et il y a eu des regards, des mains qui traînent, une chose en entraînant une autre…

Etonnamment j’avais l’image de deux écolières manga rougissantes en jupette rayée qui se tripotaient à l’interclasse en tête. Un homme un vrai je vous dis.

-Et… ?

-Et tu verras toi-même quand on couchera ensemble.
En quelques secondes elle était debout en train de réenfiler sa culotte et de se diriger vers l’entrée.
-On fera ça chez moi, et j’aimerais que tu arrives une fois qu’on aura commencé. Tu vois ? Je t’enverrais la date et l’heure par sms.

-Mais… Mais…

Je me retrouvais à poil sur le perron de ma vieille baraque, suppliant pour plus de détails. La honte.

-Mais ça l’intéresse au moins ? Tu lui as demandé ?

-Oui oui, viens me chercher demain à la sortie de mes cours, on ira au resto !

 

Et c’est ainsi que je passais la pire semaine de ma vie. Pendant les deux mois de notre « relation » j’avais réussi à éviter toute dépense inutile –pas de resto, pas de shopping-, toute conversation inutile –pas de discussion à cœur ouvert sur le départ de papa, la meilleure amie traitre etc-, tout déplacement inutile –j’allais chez elle quand je voulais, elle venait chez moi quand JE voulais-.


Durant cette semaine, je claquais un fric monstre dans des restos, je passais ma vie à me doucher à la va-vite, à bacler mon boulot, à fermer le garage à toute heure et à l’écouter parler de sa mère, son chat, la voisine, Twilight.

Tout ça pour pas une seule petite information sur la future amante. Nada.

Ah si. « Ses cheveux son blonds, mi-longs ». « Ses yeux sont d’un gris hypnotisant ».

Génial.

J’étais frustré. Ah, oui. Pas de sexe en attendant. Logique.

Très frustré, très énervé. Je commençais franchement à détester cette fille.
Je me doutais bien qu’elle se foutait de moi. Forcément, un mécano n’est pas exactement une lumière dans l’esprit d’une étudiante de son niveau. Forcément, j’étais tombé dans le panneau. J’étais curieux.

En plus c’était con, j’avais déjà testé les plans à trois, et je n’avais pas besoin d’elle pour en trouver.
Mais peut-être qu’un plan à trois avec une partenaire qu’on connait par cœur et qui connait sa partenaire par cœur pouvait être explosif.

 

On était un mardi soir, 21 heures 45 à la montre du garage, donc un quart d’heure de moins à l’heure normale. J’étais coincé sous une Volkswagen moisie au lieu d’être sous ma douche parce que madame m’avait encore fait me déplacer le midi pour manger avec elle. Je suppose que ça fait mouiller ses copines de voir un mec en bleu de travail dégueulasse venir la chercher devant sa fac.

Je sentis mon portable vibrer contre ma cuisse et l’extrayais difficilement sans sortir de sous la voiture.

« Ta 20 mn pr arriV sinn on termine ss toi »

Même moi qui avais pourtant une orthographe de merde j’avais trouvé l’option T9 sur mon téléphone.

« Ca va être trop court, je suis au taf là, il faut que je rentre, que je me change etc… »

« Jm’en fou, viens com ça »

« JE » m’en fous. Cette petite conne commençait vraiment à me casser les corones. Saloperie de gamine pourrie gâtée, toujours sa tête en premier. Je veux ci, je veux ça. Viens ici, touche pas là.

Elle avait intérêt à être bonne sa copine.

Le temps d’arriver à son appartement j’avais décidé de ne baiser que sa copine. Et de la laisser en plan, avant de lui annoncer que je ne souhaitais plus la voir. Magnifique.
J’arrêtais la voiture et attrapais un t-shirt un peu plus propre qui trainait sur la banquette arrière. Mes mains étaient noires de cambouis, et je devais sentir l’essence. Tant pis.

Je montais les escaliers et gardais en tête l’image de ma « petite amie » jouant à touche pipi avec une magnifique blonde aux yeux gris. La porte était ouverte. J’entrais, l’appartement était dans le noir sauf une lueur qui passait sous la porte de sa chambre. Oui, même étudiante, elle avait les moyens d’avoir un deux pièces.
Un problème avec les bourgeois moi ? Non.
Du tout.

 

J’entrouvrais la porte doucement, savourant d’avance ce qui allait tomber sous mes yeux.
La première chose que je vis fut la croupe blanche de mon « amie » dressée dans ma direction. Elle était accroupie entre une paire de jambes interminables et en était clairement aux préliminaires.

Sauf que les prélims entre ou à une femme ne consistent généralement pas à monter et descendre sa bouche sur…

Je croisais le regard ébahi d’un mec adossé contre le mur. Un mec qui se faisait sucer par ma copine. Un mec aux cheveux blonds et aux yeux clairs. Il plaqua sa main sur son front et je serrais les dents.

Nos regards restèrent figés. J’étais dégoûté, et c’était marqué sur son visage que lui aussi.

Chiottes.
Finalement, il pointa du doigt la brunette entre ses cuisses et pointa ensuite son doigt vers moi.
Je supposais un « c’est à toi ça ? », j’acquiesçais et l’imitais. Il hocha la tête à son tour.
Je fis mine de coller un poing un une personne invisible puis pointais La Fille.

Il sourit, d’un sourire en coin qui devait faire craquer bon nombre d’étudiantes, et mima un étranglement.
Je m’apprêtais à répondre en ce dialogue silencieux quand je vis son regard se troubler une seconde et entendis son souffle se faire plus fort.
C’était une des raisons pour laquelle je ne l’avais pas plaquée plus tôt. Elle suçait divinement. Pas comme ces minettes qui se forcent. Elle aimait ça. Pas forcément pour donner du plaisir à l’autre, mais ça avait l’air de l’éclater.
Il se reprit et signa quelque chose comme « on fait quoi ? »
Je restais immobile un instant, nos regards toujours fixes, il avait le regard –outre trouble de plaisir- de celui qui avait passé une semaine aussi pourrie que moi.


Twilight de mon cul. Quelle idée d’ado. Elle ne croyait quand même pas qu’on allait être à sa botte pour lui offrir deux fois plus de plaisir sans que nous en prenions puisque nous étions hétéros.
Ah, question judicieuse.

Je mimais grossièrement une fellation et le pointais du doigt. Il secoua la tête. Je la désignais rageusement des mains « Mais à quoi elle a pensé cette conne ?! »
Il haussa les épaules. Un instant passa puis son visage s’illumina d’un air démoniaque qui jurait presque délicieusement avec son visage de fils de bonne famille.
Il se mit à signer à toute vitesse.

Lui. Moi. Lui –Moi. Elle. Non, pas elle ? Elle hors du lit ? Poussée ? Lui, moi ?!
Noooon.


Je retenais un ricanement tandis qu’il plaçait sa main sur la tête de notre amie commune qui semblait s’interroger sur ses mouvements soudains.
Je refis le geste grossier « Je ne suis pas gay ». Il répondit « moi non plus », et je poussais la porte qui cogna contre le mur.

 

Aussitôt, ses yeux s’agrandirent de surprise. Un air de candeur effarouchée s’étalant sur son visage.

Je ne savais pas si c’était le fait qu’il jouait le jeu ou bien parce que finalement il n’était plus très sûr. Mon non plus je n’étais pas certain de ce que je faisais pour tout avouer.

 

Il fallait que je reste concentré sur lui, tout en imaginant la blonde qui aurait du être là à sa place.

Je m’avançais, ôtant mes chaussures d’un mouvement, et  tirais la croupe tendue vers moi. Il y eut un bruit de succion mouillée, et elle se retourna avec un sourire ravi.

 

Si elle croyait franchement qu’on allait se battre ou rivaliser de talent pour gagner son cul, elle se foutait le doigt dans l’œil jusqu’à s’en gratter le coude. Elle fit mine de parler, mais je posais ma main sur ses lèvres sans douceur, et poussais jusqu’à l’écarter du jeune homme.

 

Je grimpais sur le lit et ma main se posa –pour garder l’équilibre- sur l’une de ses jambes. Si longue. Si douce. Ce ne serait pas si dur de l’imaginer en femme. Par contre lui, à en croire son érection décroissante avait un peu de mal.
Il me lança un regard paniqué du genre « Faut pas qu’elle voit ça sinon on va se faire griller » et je remontais rapidement entre ses cuisses pour le cacher.
D’un geste fait mille fois, je remontais ses jambes à ma taille et il les enroula autour de moi comme un étau.


Mon souffle se coupa un instant, et ses mains se dirigèrent vers mon t-shirt qu’il tira vers le haut. Je le laissais me l’ôter et ma main râpeuse et couverte de cambouis se posa sur sa joue puis glissa vers sa nuque et je l’attirais vers moi.
Nous avions tous deux les yeux exorbités, et je pouvais y lire le même « on aurait peut-être du simplement la jeter méchamment et partir » que dans les miens.


Et puis nos lèvres se touchèrent, avec hésitation dans un premier temps, elles étaient si chaudes, presque tremblantes. Ses yeux étaient si gris, pas bleus, pas noirs, gris.

 

Je resserrais ma main sur ses cheveux et tirais sans douceur vers l’arrière. Sa bouche s’ouvrit et j’y plongeais ma langue « Ne réfléchis pas, ne réfléchis pas ».
Quelques secondes passèrent, deux petites mains vinrent se poser sur mes épaules et deux seins nus se collèrent contre mon dos. Je rouvrais les yeux et fronçais les sourcils.

Ca faisait pas partie du plan. Je mordais la lèvre de l’inconnu, ses yeux s’ouvrirent en une seconde, troubles, avant de se fixer sur un point derrière moi.

Ses mains s’agrippèrent à mes épaules et délogèrent presque jalousement celles de notre amante. Il décolla sa bouche de la mienne et vint mordre mon cou sans douceur, je grognais, il me tira brusquement vers lui, ses jambes s’enroulant encore plus parfaitement contre moi, jusqu’à plaquer nos sexes l’un contre l’autre. A ma surprise, il était à nouveau en érection –faut avouer qu’un homme n’est pas exactement difficile à faire bander- et j’étais à moitié dur.
J’entendis un bruit sourd derrière moi et étouffais un rire dans son cou. Il l’avait éjectée du lit d’un coup de pied.


Je fis un mouvement de bassin, pour le style, et il poussa un long gémissement qui m’électrisa de la tête aux pieds. J’étais bouche bée, et je crois que lui aussi. Ses lèvres étaient rouges, trempées de salive, gonflées par ma morsure et je me penchais vers lui...

-Mais putain vous foutez quoi ? C’est pas ce qu’on avait prévu !

 

Je me redressais à genoux, embarquant l’inconnu avec moi puisqu’il ne semblait pas prêt à lâcher mes épaules et il se retrouva à cheval sur mes cuisses.


Nous tournions la tête d’un même mouvement vers La fille, et il répondit d’un grondement rauque :

-Je te demande… pardon ?!

Elle semblait hystérique, son plan venait de tomber à l’eau de toute évidence. Il ajouta :

-Quoi, c’est quoi le problème, on est pas censé s’amuser aussi ? C’est ce qu’on fait dans un plan à trois normalement non ? Evidemment, heureusement qu’on est pas hétéros hein, sinon on se serait franchement fait chier et y en aurait eu. Que. Pour. Toi.

Les derniers mots de sa phrase furent presque chantés comme les comptines pour enfant.

 

Elle se rua sur lui –et sur moi par la même occasion- le frappant de ses poings dans son épaule :

- Lâche-le ! Lâche-le ! Vous n’êtes pas censés faire ça ! C’est pas comme ça que ça se passe !

Je me levais du lit, entraînant l’inconnu avec moi et le mettais sur pieds, nu, devant moi.

-Oh pitié, me dis pas que t’es encore dans ton trip de vampires !

Elle répondit rien et traversa le lit pour essayer de le frapper encore. Je ne comprenais pas pourquoi c’était vers lui qu’elle se dirigeait et je le fis passer derrière moi. Peut-être parce qu’il était un peu plus petit, plus fin.

Et c’est là que ça me choqua. Je la repoussais sur le lit sans douceur et me tournais vers lui, observant ses traits fins, son teint pâle.

-Putain tu comptais l’appeler Edward aussi ?! Espèce de conne, je suis mexicain, pas indien !

Il sembla réaliser à son tour :

-Mais t’es complètement fracassée comme meuf !

Je grondais :

-Prends tes fringues, on va finir ça chez moi.

Elle sembla craquer à mes mots :

-Tu mens ! Tu mens, sale con ! Vous êtes une bande de merdes, même pas capables de faire plaisir, je demandais pas grand-chose ! Essayez même pas de me faire gober que…

Une main pressa mon t-shirt contre mon ventre pour que je l’attrape et le jeune homme toujours sans nom agrippa mon visage et le tira vers lui, plaquant ses lèvres contre les miennes avec une assurance effrayante.

-Cat’ ! Arrête ça bordel!

Je répondais au baiser avec une ardeur due à la colère puis me dégageais et l’entrainais vers la sortie, le tirant par le bras.

On pouvait entendre des objets se briser sur les murs en descendant les escaliers, j’étais content de ne plus être dans l’appart.

Sans que je ne m’en rende compte, je me retrouvais dans ma voiture, à conduire trop vite, avec « Cat » à mes côtés qui était occupé à mettre ses chaussettes.

-T’habites ou ?, je demandais d’une voix sourde.

Du coin de l’œil je vis son visage inquiet se tourner vers moi.

-Heu… Sur le campus.

J’eus un sourire en coin.

-Promis, je te dépose juste. Je monte pas.

Il se détendit d’un coup.

-Putain ouais. Merci de préciser. T’es un peu trop convainquant dans le rôle de l’homme des cavernes gay.

Homme des cavernes ? Je dus avoir l’air suffisamment surpris parce qu’il continua.

-Tu m’as trainé de son appart jusque dans la rue, tu m’as jeté dans ta voiture, t’aurais pu me porter sur ton épaule comme un sac que ça m’aurait pas choqué.

Je le vis frotter son poignet.

-J’étais énervé.

Excuses masculines. Ca devait lui convenir car il reprit :

-Quelle sale petite conne. Elle m’a fait chier toute la semaine.

-La même. Ses films de gonzesse niaise mais nymphos lui ont retourné le cerveau. J’en reviens pas.
Il se mit à rire.

-Oh la tête qu’elle a fait quand je l’ai éjectée du lit.
J’éclatais de rire à mon tour et tournais la tête vers lui :

-J’aurais bien voulu voir ça. Rien que le son était gén…

Je m’interrompais, croiser son regard m’avait envoyé quelques minutes en arrière, au moment de son gémissement. C’était gênant. Vraiment. Je toussais et repris :

-Heu, c’est par ou à partir d’ici ? On est sur le campus mais…

-Là, à droite.

Lui aussi était à présent sérieux.

C’est pas tous les jours qu’on roule des pelles à un mec nu et déjà excité.

-C’est celui là.

J’arrêtais la voiture et me frottais le visage.  Nous étions devant ces tours spéciales étudiantes ou chaque appart fait neuf mètres carré et ou les douches sont dans le couloir. Il aurait du rester avec elle, il aurait pu squatter son appart.

-Merci pour le voyage.

-Jt’en prie… Heu Cat.

-Catenae.

-T’as dû faire une crasse à tes parents toi.

-Ouais.

-Ouais.
Il ouvrit la portière et sortit. Je démarrais avant un autre moment gênant.

Je fixais sa silhouette dans le rétroviseur et m’éloignais dans la nuit.

Soirée bizarre. Vraiment.
Si cette fille était effectivement franchement conne, nous, on avait pas été lumineux non plus pour le coup. Pourquoi on s’était pas contentés de se foutre de sa gueule et de partir ?

Bon, la tronche défaite de cette merdeuse valait bien la séance de pelotage. Ouais, c’était bien finalement. Et en plus, j’allais avoir la paix. Magique.

 

 

 

Par Absynthe - Publié dans : Cock Tales Cocktails - Communauté : Lawful Drug
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Samedi 12 novembre 6 12 /11 /Nov 15:04

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Dites donc quel ryyythme hein!
Pfiou deux mises à jour en moins de... deux jours. Ouah!
Comment ça c'est pas celle que vous vouliez?

Oui, et ben moi j'aimerai vraiment un poney, et j'en ai toujours pas. Et là, j'aimerai bien qu'on ferme ma fenêtre à ma place et... ça marche pas.
Bref.

Boudez pas, je publie ça et je termine le chapitre, vous l'aurez dimanche soir je pense.
Le chapitre 9 de Broken Wings est prêt aussi, il n'attend plus que Deadly qui me doit non pas un, mais trois chapitres de Sensitiv Photograph. Si! Y avait mon anniv entre temps didju!

Bon petite parenthèse, j'ai mal au genou, et je pense que j'ai quand même un truc cassé dans mon nez, parce que j'ai non pas une bosse, mais carrément un trottoir d'un côté et pas de l'autre. Merci à toutes pour vos adorables petits mots <3, Même si y en a une qui a préféré m'engueuler plutôt que de me plaindre, xD Merci mamannn.



Allez zou, jme tais, et place au chapitre:

 

« Maika », fit-il, rassuré en relâchant son souffle alors que le faerie dépressif s’immobilisait à dix pieds d’eux,  ses yeux bleu-vert glacés glissant entre lui et Zaident derrière un rideau de cheveux blancs décolorés. Pendant un instant, ils ne firent que se fixer les uns les autres.

« C’est sympa de voir que t’es finalement sorti du lit » fit Jak.

Maika ne répondit pas, et le mage commença à se sentir réellement mal à l’aise. Etre observé n’était pas une nouvelle expérience, mais il y avait quelque chose de déplaisant à la façon dont les yeux du faerie le fixaient d’un air ennuyé.

« On peut faire quelque chose pour toi ? » demanda-il au bout d’un moment. « Tu veux une photo ? »

Maika se renfrogna et tourna les talons, s’éloignant. En quelques secondes il disparut dans le brouillard.

« Putain », s’exclama Jak en se décollant du mur, « on devrait foutre le camp d’ici avant qu’il ne le dise à quelqu’un. »

«  Il ne le dira à personne » répondit Zaiden, plaçant une main ferme sur le ventre du mage et le repoussant contre le mur. « Et s’il le fait, qu’est-ce qui t’empêche de parler de ses scarification ? Tu crois vraiment qu’il… »

« Oui mais… »

« Détend-toi Jak » sourit le mage de feu. « Je connais Maika. Il ne dira rien. » Toutes les autres protestations qu’aurait pu avoir Jak moururent sur ses lèvres lorsque Zaiden recommença à le sucer, sans plus longtemps le torturer, emplissant le mage d’un plaisir urgent de chaque coup de sa langue, de chaque mouvement de sa main. Il hoqueta, son souffle s’échappant de ses lèvres en un gémissement tandis qu’il se vidait dans la bouche du mage de feu.

Zaiden recula, un filet de semence coulant vers son menton, et avala.
« Tu as bon gout », dit-il en se léchant les lèvres. Jak commença à chercher dans ses poches pour un mouchoir mais le mage se rapprocha à nouveau et le lécha jusqu’à ce qu’il soit propre.

« Viens », fit-il en attrapant sa main et en se mettant sur pieds, « on va être en retard ».

« Et heu… Et toi ? » demanda Jak, remettant ses parties dans son pantalon et en fermant rapidement la fermeture éclair tandis que Zaiden ramassait son sac et se dirigeait vers le campus. Le mage de feu s’arrêta, lui souriant en l’attendant.
« J’aime bien rester dans l’expectative »{1}fit Zaiden en prenant la main du mage en les dirigeant vers le chemin menant aux serres de botanique. Quand ils atteignirent le premier bâtiment, le mage de feu ralentit et lui jeta un regard. « Ca s’est bien passé hein ? Je veux dire, je viens pas de foutre notre amitié en l’air, si ? »

Jak éclata de rire et secoua la tête.

« Non Zaiden, c’était très bien. Tout du moins tant qu’on ne se fait pas expulser, bien sur. »

Zaiden gloussa et serra sa main avant de la lâcher et d’aller ouvrir la porte de la première serre dont la porte était opaque de condensation. Une vague d’air chaud et humide assaillit Jak et il s’avança à l’intérieur. La serre était facilement trente degrés plus chaude que l’extérieur. En quelques secondes il était en sueur. Il lâcha son sac de livres sur le sol de terre battue, ses yeux glissant sur l’intérieur de la serre tandis qu’il retirait sa veste.
Pas plus de deux douzaines d’étudiants étaient éparpillés le long du bâtiment, la plupart en groupes de deux ou trois le long d’une longue table de travail couverte de pots, d’outils, de terre et de boutures.

Le long du mur se trouvait une rangée de crochets déjà presque pleine de sacs et de vestes. Jak donna un coup de coude à Zaiden avant de traverser la salle et d’aller accrocher ses affaires.

« Comment se fait-il que ce soit aussi clair ici ? » Demanda Zaiden, levant les yeux vers le plafond. « Oh, ça explique tout. »

Jak plaça sa main devant ses yeux pour les protéger et l’imita, levant le regard vers une sphère lumineuse suspendue juste sous le toit comme un minuscule soleil. Il y en avait une autre au centre du long bâtiment, et une troisième vers le fond.

« Je suppose qu’on fait ce qu’on peut dans un lieu ou le soleil ne brille jamais ».

« Je pensais que ce n’était qu’une histoire. » Fit Jak.

« Celle à propos de la fille qui a maudit l’école ?  C’en est probablement une, mais je n’arrive pas à me souvenir d’un seul jour ou il a fait beau, donc… »

Il haussa les épaules et accrocha sa longue cape rouge à côté de celles du mage. Ils se dirigèrent vers la table, et Zaiden attrapa un pot de terre glaise sale et le fit tourner entre ses doigts pendant que Jak inspectait les herbes et fleurs étalées devant eux.

Basilic, romarin, lavande, sauge, darimum { ?!) et thym étaient faciles à reconnaitre, juste à côté d’eux se trouvaient des bulbes de Jacinthes et des tubercules d’iris.

Un bac plat de géraniums sauvages était entouré de longs pieds d’anis et fenouil, et u long mur de bambou supportait plusieurs sortes de belles de jour, wisteria, Marh’lasani, et vin de la passion.
De petits tonneaux et hameçons partageaient un bac de sable et de pierres avec de l’aloe vera, des roses rouges, et vert de jade.

Au bout de la table se trouvaient plusieurs vieux tonnelets coupés en deux dans lesquels flottaient des mimosas et des hyacinthes. Ce ceux là n’étaient que ceux que Jak pouvait reconnaitre.

« Très bien, si vous pouviez vous tourner par ici s’il vous plait, on va pouvoir commencer »
Jak se retourna pour trouver le professeur à quelques mètres de lui. C’était un fairie aux cheveux verts, qui ressemblait plus à un élève qu’à un professeur.

« Je suis le professeur Zikata », dit-il, et ses yeux  étaient du même vert vif que l’herbe jeune, comme un feuillage printanier.

« Beaucoup d’entre vous seront dans cette salle toute l’année –je parle des classes 101, 111 et 121- donc il serait bien de vous procurer de la crème solaire. Ces globes, » il pointa le plafond, « fournissent une lumière naturelle, la même que vous pourriez trouver partout sur la planète sauf ici. »

Quelques étudiants gloussèrent, mais Jak remarqua que la plupart se renfrognaient et semblaient mal à l’aise.

« Pour ce semestre, » continua le professeur, «  nous nous intéresserons aux plantes réelles. Chacun de vous sera noté sur ses connaissances ainsi que sur leur mise en pratique. Donc oui, vous êtes supposés vous salir les mains dans mon cours. Je vous procurerais tout le nécessaire pour construire un jardin convenable. Et ne vous inquiétez pas, vous n’avez pas besoin d’être un fairie de jardins ou un mage de terre pour faire pousser de la sauge et de la lavande. Il n’y a pas de magie requise, pas de main verte, que de l’habilité, que tout le monde peut apprendre. Maintenant… » Il claqua ses mains ensemble, «  On va commencer. »

Jak jeta un coup d’œil vers Zaiden.

« Ca a l’air sympa » dit-il avec un sourire.

« Oh ouais, » Répondit le mage de feu, loin d’être aussi enthousiaste. « J’adore la crasse. »

Par Absynthe - Publié dans : Broken Wings, de Katica Locke. New! - Communauté : textes érotiques
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Dimanche 20 novembre 7 20 /11 /Nov 13:10

 

Salut les filles! C'est Deadly !

Et oui ! Je suis encore en vie ! Sous la pression d'Aby j'ai enfin réussi à terminer ce chapitre que je traine depuis juillet ! Victoire ! 

 Donc, voilà (enfin) un nouveau chapitre de Sensitiv' ! 

Juste pour info, les alfajores sont des petits biscuits secs fourrés à la crème de lait, vous pouvez trouver des photos sur google. Et en plus c'est dé-li-cieux ! 


 

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Il tendit donc sa tasse à son hôte qui la déposa dans le lave vaisselle sous lévier. Quelques minutes plus tard ils étaient déjà dans la voiture de Dante et filaient vers le centre historique. La journée passait lentement mais ne devait pas être spécialement éprouvante. Le photographe se contentait de prendre des clichés de lui sans réellement se faire remarquer Il était plus une ombre dans le paysage quun personnage à part entière de la scène. Néanmoins, Andrès ne savait plus vraiment où se mettre. Déambuler un peu partout en ville suivi dun mec qui vous prenait en photo sous toutes les coutures il y avait mieux pour se sentir à laise. Il se retrouvait à jeter des regards gênés aux passants qui les regardaient curieusement. Priant pour que la fin soit proche mais, les coups d’oeil suppliants qu’il lançait par moment à Dante restaient sans réponse. Peut-être qu’il ne les remarquait même pas d’ailleurs… 

 

La chose la moins agréable de la journée fut tout de même la température ambiante, devenue insupportable quand les rayons du soleil eurent changé de trajectoire pour se poser droit sur lui. Il ne devait pas faire loin de trente degrés et Andrès subissait, outre les regards curieux ou réprobateurs des passants, la chaleur solaire de pleine face. Il nen pouvait plus. La sueur lui dégoulinait désagréablement le long du dos et il avait de plus en plus de mal à garder les yeux ouverts, même assis sous les arcades de la place d'Armes. Laprès midi semblait sétirer sur un nombre dheures improbables et de plus en plus élevé. Sans réfléchir davantage, il roula sur le dos pour aller se mettre à labri derrière la colonne. Adossé contre le mur, il se permit de respirer profondément, sa tête tournait un peu trop vite pour lui. Nentendant pas Dante râler de son subit changement de position, il se retourna lentement pour se rendre compte que le photographe avait tout bonnement disparu. Eh bien, ça aurait été plus court que ce quil avait imaginé… 

Mais, pour lheure, Andrès était plus occupé à garder son esprit au-delà des limites de sa conscience. A moitié affalé sur le bitume, la tête appuyée contre la colonne, il se disait que les violents changements de température nétaient décidément pas pour lui. Le jeune homme ne tenait pas à faire un malaise en plein Lima mais ne put sempêcher de fermer les yeux. Il se sentait partir et cétait plutôt mauvais signe. Son crâne devenait de plus en plus lourd. Il aurait dû avaler quelque chose en se levant au lieu de ne se contenter que dun café. Et le petit encas du midi ne lavait apparemment pas sustenté.

 

- Hey ! Réveille-toi ! 

 

Andrès sentit quelque chose de froid courir le long de son cou avant de se poser sur son visage. Cétait agréable

 

- Andrès, ça va ?

 

Il fronça un peu les paupières avant de les ouvrir sur Dante. La seule chose quil réussissait à entrapercevoir à travers les contours flous de sa vision, étaient juste deux prunelles dun vert pâle à tomber. Ce genre de couleur quon ne pense jamais voir en tant quiris. Une sorte de vert deau pastel mais intense à la fois. Classe. 

Il le redressa dun bras contre le mur tout en maintenant une bouteille deau fraîche sur la peau de son modèle. Voyant quil revenait à lui, il lui tendit la bouteille quAndrès prit pour se désaltérer

 

- Merci

- Tiens, il ny avait plus que ça à la boulangerie. Cest mieux que rien jimagine

 

Andrès saisit le petit sachet blanc quil lui tendait, louvrit et découvrit une poignée dAlfajores. Il retint un sourire de justesse. Cétait ses pâtisseries préférées mais il ne tenait pas à ce que son hôte puisse penser quil lui était plus que gré de son geste. Le jeune homme se contenta donc den engloutir calmement quelques uns, le sucre aidant, sa tête sétait arrêtée de tourner façon carrousel

 

- Cest quoi le concept de vos photos ? Demanda-t-il, tant pour meubler la conversation que par curiosité. Parce que jai du mal à saisir le fait quon ait envie de photographier un SDF, ça na rien de très glamour.

 

Dante esquissa un sourire.

 

- On ne fait pas des photos pour ce soit glamour. A part dans la mode, cela va de soi. On fait des photos pour saisir quelque chose de fugace, une chose à laquelle on ne ferait pas forcément attention ordinairement, après chacun aura sa propre opinion, mais, personnellement cest le regard qui mattire. On peut y lire tellement de choses que cest un sujet plus quintéressant. Une banale photo peut devenir captivante si le regard y est intense et parle de lui-même. Bien sûr, il ny a pas que ça, une bonne composition joue beaucoup également. Pour en revenir à ta question, en te proposant ce job,je navais pas didée précise en tête. A force de passer devant toi chaque jour, tu mas juste intrigué

- Intrigué ?

- Tu étais dans une misère noire, pourtant ton regard était étrangement déterminé. Jai juste eu envie de te photographier

 

Andrès fixa le vide un moment, ne sachant quoi dire. Cétait vrai quil navait jamais lâché prise, à part les quelques jours avant que Dante ne vienne le chercher. Mais ça ne changeait rien au fait quil ne réussissait pas à saisir le désir qui pouvait pousser le photographe à vouloir immortaliser quelque chose de laid. La misère nétait pas des plus reluisantes

 

- Très bien, même si je narrive pas vraiment à comprendre tout ça, pourquoi la laideur vous attire-t-elle tant ?

- Tu trouves que lespoir est laid ? 

- Non mais… 

 

Le jeune homme fronça les sourcils et jeta un regard circonspect à ses frusques à moitié déchirées, puis, lança un regard interrogateur vers son interlocuteur, qui sourit. Andrès fut quelque peu surpris, cétait peut-être bien la première fois quil le voyait sourire. Même si cétait à ses dépends, il ne put sempêcher de penser que le sourire lui allait mieux que cet espèce de rictus moqueur quil avait lhabitude dafficher continuellement

 

- Ce n’est pas la condition d'une personne qui la rend laide

 

Facile à dire pour quelquun qui shabillait chez Dolce & Gabbana Quand on avait en permanence de vieilles fringues décharnées sur le dos, on avait une vision nettement moins positive

 

- Allez viens, rentrons. Il commence à être tard. Annonça Dante en se relevant

 

Durant le temps quils avaient discuté, il navait pas remarqué que son hôte sétait installé à ses côtés. Il nétait pourtant pas le genre dhomme quil voyait sasseoir par terre dans la rue. Encore moins à côté dun SDF Andrès nétait pas le genre de personne à aimer les préjugés, pourtant, les siens semblaient perdurer question de société sans doute.Néanmoins, il tiqua. Dante nétait réellement pas le genre de personne à sasseoir dans la poussière, au bord dun trottoir jonchés de chewing gum usagés, de déchets en tous genre et sentant la pisse à plein nez. De toute façon, qui létait ? Ça navait rien dagréable pour personne. Mais cela jurait totalement avec lorgueil flagrant du photographe. Il était le genre de personne à pouvoir s’asseoir partout et surtout n’importe où sans perdre une once de classe. Dégueulasse. 

Andrès se releva et le suivit jusquà sa voiture

 

- Et après ? Demanda-t-il, une fois le véhicule en circulation.

- Après quoi ? 

- Quelle sorte de photos vous voulez ? Je pourrai prendre une douche ou je suis sensé rester un pouilleux bien crasseux jusquà ce que vous vous en lassiez ?

- Tu pourras te laver mais, si tu pouvais éviter de te raser, ça serait un plus

- Pourquoi ?

- Je me suis laissé gagner par un concept d« évolution ». Il faut donc que ce soit lent et progressif

 

Le jeune homme le fixa un instant, le regard vide, presque bovin. Soit, Dante était quelque peu dérangé du bocal mais,cela ne lempêcherait pas de dormir dans un lit confortable. Cest une des raisons qui le poussa à ne faire aucun commentaire

 

Par Deadly - Publié dans : Sensitiv' Photograph' par Deadly - Communauté : A l'ombre des romances...
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