Un Vampire? Non merci! Par Inrainbowz

Dimanche 30 janvier 7 30 /01 /Jan 21:55

Mesdames, mesdames. Ceci est l’avant dernier chapitre. Il en reste hein .Puis l’épilogue, la semaine suivante. Et après… The end ! Ah lala, j’avoue que ça me fait tout drôle. J’étais bien là moi ^^

 

Sinon… Je me suis fait une entorse. « Comment ? » allez-vous me demander. Et bien, en… marchant. En basket. Sur du plat (du carrelage pour être précise). Béquille pendant 10 jours. Minimum. Damned !

 

ET DONC… Donc il se passe toujours des trucs pas très joyeux ici. Ce chapitre a été le plus dur à écrire, je ne sais pas trop ce que vous allez en penser. Quoi qu’il en soit, bonne lecture !     

 

 

 

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Sad Friday, by Zenibyfajnie (DA)

 

 

 

La clé de mon succès, ce sont les immenses fenêtres à croisillons qui s’ouvrent sur le parc.

                Axel – Johann – et moi nous dévisageons en silence au milieu d’une foule d’inconnus au regard narquois. Il est à l’autre bout de la pièce mais pourtant j’ai l’impression que nous sommes seuls, et qu’il est juste là, juste à portée de main, de poing. Une femme très jolie est pendu à son bras, « sa casse-couilles de femme », je suppose.

                L’autre clé de ma réussite, ce sont les sentiments d’Axel.

                Je sais qu’il a aimé mon frère, sincèrement et profondément, pour la courte période où ils ont vécu ensemble. Il me semble difficilement concevable que ses sentiments aient pu disparaitre aussi rapidement que sa mémoire lui était rendue ; en tout cas, je ne veux pas que cela soit ainsi. Car ça signifiera l’échec. Alors je cherche dans son regard les traces de notre lien, de notre amour, celui, fraternel, que j’ai nourri à son égard, et celui qu’il a voué à Tiphaine. Tout repose là-dessus.

                « Voilà une nouvelle petite sœur pour mes chéries, susurre la femme rousse, glaciale et sans joie, avec son sourire sadique. Sarajevo ! Va chercher tes frères, je veux qu’ils soient présents. »

Une jeune femme, une photo en noir et blanc de quelques années ma cadette, ou du moins en apparence, aux longs cheveux noirs et lisses et d’une beauté sombre et dérangeante, se détache de la foule et s’éclipse par une porte latérale, non sans m’avoir jeté un regard appuyé, brûlant de curiosité et de sentiments impossibles à interpréter. Ils sont visiblement enthousiasmés par ma naissance, celle d’un des leurs.

                « Comment l’appellerons-nous ? Berlin, ce n’est pas très élégant.

                -C’est à Prague qu’elle a été mordu, c’est là-bas, littéralement, qu’elle est « née ».

                -Je suis née à Prague. »

Ils se tournent d’un même mouvement vers moi, ne s’attendant pas à ce que j’intervienne dans la conversation.

                « Et bien parfait ! Prague sera ton nom, tu t’appelleras ainsi !»

La rousse bat des mains, dans un état d’excitation d’une puérilité totale, mais je ne dis rien. Lukas m’avait également prévenu : « Tu recevras un nouveau nom. –Pourquoi ? –Parce qu’à ton réveil, tu auras tout oublié. »

                Ils se renomment donc en fonction de l’endroit où on les a trouvés ? Johannesburg, Sarajevo… Et pour ceux qui naissent à Francfort ou Pardubice ? C’est à chier, franchement.

                La jeune fille aux cheveux noirs, le visage pâle toujours dénué de toute expression, est de retour dans la salle de réception, accompagnée de deux hommes radicalement dissemblables : une armoire à glace en marcel, au crâne rasé, et une petite frappe tatouée et percée plusieurs fois au visage et sans doute ailleurs. Ils n’ont pas spécialement l’air ravi de se trouver là.

                « Maman, qu’est-ce que c’est que ces nouvelles conneries ? Encore une sœur ? Tu n’as donc pas assez d’enfants comme ça ?

                -La ferme Detroit » réplique vivement la femme rousse.

Celui-là vient des Etats-Unis donc. C’est intéressant comme tradition. Intéressant dans le genre craignos. En tout cas, il est clairement impossible que ces-deux-là soient réellement mère et fils : leur apparence leur donne maximum dix ans d’écart.

                « Ne parle pas à ta mère sur ce ton. Et ce n’est pas elle qui a mordu celle-là. C’est Johann. »

Cette fois, c’est l’autre homme, qui parait même plus vieux que celle qu’ils appellent maman, qui prend la parole, mécontent.

                « Alors elle ne fait pas partie de la famille. C’est l’enfant de Jo, pas le tiens.

                -Je m’en moque ! Je VEUX qu’elle soit votre sœur ! C’est moi qui décide !

                -Maman, sérieusement…

                -CARTHAGE ! TAIS-TOI ! »

« Maman » est folle de rage. D’ailleurs, les autres convives se sont progressivement reculés au fur et à mesure que le ton montait : ils sont à présent agglutinés dans le fond de la salle, faisant mine de continuer distraitement leur conversation, des trouillards quoi. Ce n’est pas ça l’important. Carthage ? Quel âge a-t-il dans ce cas ? Et eux, la « maman » et son mari, depuis quand peuvent-ils bien vivre ? Ça ne me tente pas du tout de vivre des siècles. Je m’étais toujours imaginé que je vivrais une petite vie merdique et solitaire avant de me suicider en avalant une bouteille d’eau de javel. Qu’est-ce que je vais faire de tout ce temps à ne rien faire ?

                Avec tout ça, je commence sérieusement à avoir mal aux bras, contorsionnés dans mon dos, et plus généralement dans tout mon corps. Je dois me dépêcher.

                « Maman, nous règlerons cela plus tard. Notre jeune sœur risque de ne jamais voir le jour si nous continuons nos pérégrinations. »

                Le ton velouté, d’une sensualité prodigieuse, de l’adolescente nommé Sarajevo, apaise instantanément les foudres de sa mère, qui redevient une femme distinguée, laissant de côté son caprice d’enfant gâté.

                « Sarajevo, ma chérie, je me demande pourquoi c’est toi la plus intelligente alors que tu es la plus jeune de mes enfants.

                -Sans doute parce que c’est la seule qui n’ai pas un prénom à coucher dehors… » Marmonne le jeune homme nommé Detroit.

La tension manque d’exploser dans les veines de la magnifique créature rousse au bord de la rupture, mais ce sont mes nerfs qui lâchent avant : je me croirais revenue au temps où j’habitais Berlin avec ma famille, où ma mère piquait des crises de colère incontrôlées et injustifiées, où nous nous plaignions de nos patronymes embarrassants. Tout cela est juste… parfaitement absurde. J’explose de rire.

                Il résonne dans le silence qui s’est de nouveau abattu sur l’assistance bouche bée, un son grave et irrégulier qui me semble curieusement mélodieux dans cette pièce et cette atmosphère glauque. Je n’en peux plus de me tordre en deux, le souffle coupé par un rire nerveux totalement impromptu. Je ne pense pas qu’ils apprécieraient que j’avoue les trouver ridicules, bien qu’ils ne demandent qu’à connaitre la raison de mon hilarité

                « Je ne veux pas de cette cinglée comme sœur.

                -Tu feras ce qu’on te dira de faire, Detroit » rétorque son « père », cinglant.

En moins d’une seconde, les piercings du jeune homme scintillent juste sous mes yeux. Il me jauge avec réprobation.

                « Je me demande ce que Johann a bien pu lui trouver. »

Je cesse de rire immédiatement, ce qui semblait être l’effet recherché, vu son sourire satisfait. Johan-Axel ne m’a rien trouvé du tout. Celle qui l’a « trouvé », c’est moi. Je suis encore suffisamment libre de mes mouvements pour pouvoir lui asséner un coup de pied, coup qui, sans grand effet et parfaitement idiot, attise néanmoins sa colère.

                « Espèce de… »

Son poing est retenu sans que je ne comprenne ce qu’il se passe par Axel, arrivé là comme par magie. Il ne me regarde toujours pas.

                « Laisse donc. Ce n’est qu’un réservoir de nourriture. Si ça se trouve, elle ne survivra même pas. »

Il me jauge brièvement, avec une indifférence parfaitement maîtrisée. Ses yeux ne disent rien, ils ne me parlent pas, et je pourrais presque avoir peur de cet étranger qui ressemble à s’y méprendre à une personne que j’aime énormément et qui devise sans remords de ma mort prochaine. Il se rapproche de moi. Proche. Trop proche. J’écrase durement mon front contre son nez, le seul geste que je peux encore faire avec les chaînes qui entravent mes poignets. Exactement les mêmes que lors de ma première rencontre avec Axel, ces chaines, le même métal froid et brillant, la même douceur cruelle sur mes articulations meurtries. Ou du moins, c’est l’impression que j’ai, l’impression qu’elles me donnent, comme miroir de mes propres erreurs. La peau fragilisée de mes poignets, à cause des dents d’Axel qui aimait tellement cet endroit, finit par céder. Le sang commence à s’écouler très lentement sur mes doigts et je sens l’atmosphère se modifier sensiblement. Tout à coup, ils ont l’air de me trouver beaucoup plus digne d’intérêt, tous. Ah, je les déteste. Tous. 

                « Espèce de petit bâtard, à qui crois-tu parler ? »

J’ai l’impression cette fois-ci de me retrouver le jour où il m’a mordu pour la première fois. La haine me prend à la gorge, mon front m’élance douloureusement, ils font tous une tête d’ahuri.

                « Je suis celle qui t’a bordé pendant cinq mois parce que tu faisais des cauchemars chaque nuit, qui t’a nourri, et qui t’a offert l’asile. Et je suis la grande sœur de celui avec qui tu as expérimenté tes amourettes baveuses d’adolescent. Je t’ai sorti de cette putain de ruelle, Ax. Alors je t’emmerde ! »

                Je finis par cracher à ses pieds, totalement inconsciente de l’endroit où je me trouve et en quelle compagnie. Comme on s’en doute, l’autre frère, Detroit, me décoche une gifle phénoménale qui manque de m’arracher la tête, mais personne ne dit un mot, jusqu’à ce que l’homme aux cheveux gris reprenne la parole :

                « Alors, jeune fille, dites-nous, qui avez-vous bien pu saigner pour être aussi hargneuse ? »

                Je me raidis. Nous voilà arrivés à un sujet délicat. Je me demande comment réagira Axel, s’il réagira seulement. Peut-être me suis-je trompée après tout, peut-être que cela ne lui fera rien. Peut-être qu’il haussera les épaules avec ce même mépris cynique qui pourrait concurrencer le mien et que je vois afficher sur ses traits en ce moment. Non, non, ça ne peut pas, ça ne DOIT PAS se passer ainsi. Parce que s’il ne part pas… J’ai un doute, tout à coup. Cette femme qui le couve de regard, est-ce qu’elle compte plus que mon jeune frère ? Est-ce que j’arriverai à le rendre heureux, au moins une fois ?

                « J’ai décimé les habitants de mon immeuble. Un vrai carnage. »

J’écarquille les yeux de surprise. Je n’ai pas dit un mot. La jeune Sara me fixe de ses yeux vides tout en formulant les pensées qui ont tout juste le temps de se former dans mon esprit.

                « Je les ai tous tués. Tous, l’un après les autres. La pouffe, l’employé de bureau, les junkies, le rasta-man, le communiste, le connard, tous, et j’ai mis du sang partout. Ça a duré toute la nuit. »

                Les images et les sons m’assaillent avec une rare violence. Je revois cette scène qui me poursuit depuis la veille, quand j’ai finalement cédé à la soif qui me dévorait. Un décor digne des meilleurs films gores : la peinture rouge qui éclabousse les murs, les corps froids et livides, rendus rigides par la peur et la mort, le silence qui a suivi, avant que je ne m’enfuie à Berlin pour tenter de réparer ce désastre.

                « Mais ça ne suffisait pas, ça ne suffisait toujours pas. Alors je suis retournée dans notre appartement. »

Que puis-je faire pour qu’elle se taise ? Je me débats en vain des poignes de fer de mes gardiens, rendue folle par sa voix sans timbre qui évoque mon crime, mes horreurs. Les larmes se mettent à déborder de mes yeux, la frustration de l’impuissance m’enserre la gorge, mais je ne peux rien faire pour que sa voix s’arrête.

                « J’ai même tué mon propre frère. »

Alors le temps s’arrête. Je lui hurle de se taire, de toutes mes forces, je hurle à m’en briser les cordes vocales juste avant qu’en un éclair, Ax se soit jeté sur moi. Quand l’assistance retrouve ses esprits, nous avons roulé à l’autre bout de la pièce, et il me fait mal. Il me fait vraiment mal. Le sang coule de mes lèvres et de je ne sais trop où sur mon visage. Je tire comme une forcenée sur mes menottes, me coupe la peau, me déboite un poignet pour retrouver ma liberté de mouvement. La douleur est secondaire.

                La fenêtre.

                Mon espoir est là, juste derrière, juste en bas.

                Je me mets à courir. Courir pour sauver ma vie, pour que mon espoir survive. Courir et traverser cette pièce qui n’est pourtant pas si longue. Cette fenêtre me semble pourtant tellement loin, impossible à atteindre. Si je passe, si j’évite tous ces connards et qu’Axel ne me rattrape pas, si j’arrive à passer cette fenêtre, j’aurais gagné.

                Les quatre secondes les plus longues de mon existence.

                Éviter les bras, les mains qui se tendent, toute cette masse en mouvement qui converge sur ma route pour me bloquer le chemin.

                Je n’ai jamais autant ressenti mon propre corps, les muscles qui se tendent, les poumons brûlant, le sang qui bat à mes tempes tandis que je m’élance, plus rapidement bien sûr que je ne l’ai jamais fait, que je n’aurais pu le faire il y a quelques jours. Et cela au prix de quelques vies humaines qui ne m’importaient pas vraiment mais que je n’avais pas  pour autant le droit de supprimer. Et Tiphaine…

                L’impact me martyrise, quand je traverse finalement les croix de bois d’une des hautes fenêtres, et que le verre se brise en mille morceaux autour de moi. Je ne suis peut-être pas encore des leurs, mais la force et la résistance que j’ai acquise suffiront à m’épargner de la mort pour cette fois. À condition que je cours suffisamment vite pour avoir le temps de parler à Axel. Et que les dizaines d’autres vampires ne se décident pas à se lancer, eux aussi, à ma poursuite.

                J’ai vraiment trop parié sur la chance. James Bond peut faire ça. Harry Potter, Aragorn, les Totally Spies, eux ils peuvent le faire. Même cette gourdasse de Bella peut aussi, j’en suis sûr. Mais pas moi. Moi, je suis une héroïne ratée.

Le sol, plus dur que ce à quoi je m’étais attendu, me réceptionne méchamment. Ça n’a pas d’importance. Je me remets à courir. Dans les films, courir, c’est vivre.

                Une trentaine de mètre plus loin, je trébuche (évidemment) comme l’héroïne pitoyable que je suis, et m’étale face contre terre, scène qui aurait fait rire n’importe qui. N’importe qui sauf un garçon qui voit se rétamer celle qui a tué son amant. Je l’évite de justesse quand il se jette sur moi. Nous nous sommes un peu éloignés du manoir. Il ne manquerait plus qu’il pleuve pour rajouter au côté dramatique – et cliché – de la situation mais pas de chance, le ciel bien qu’encombré de nuages qui masquent les étoiles et la lune ne semble pas décidé à pleurer pour nous. Avant qu’il ne m’attaque à nouveau, je tente de parlementer.

                « Il n’est pas mort espèce de crétin ! »

Peu conventionnelle, mais efficace, au moins pour l’arrêter dans son délire vengeur. J’avoue que cela va au-delà de mes espérances. Il est en rage. C’est tant mieux.

                « Il n’est pas mort, mais je me demande bien ce que ça peut te faire. »

À la réaction impulsive succède le raisonnement, calme et posé, et ses traits se durcissent quand il comprend qu’il s’est trahi. Ça me fait  bizarre de le voir habillé de manière aussi formelle, les cheveux disciplinés, avec une mine si sérieuse. Un inconnu. Parler me fait mal à cause de ma lèvre fendue. Je grimace, j’ai encore plus mal, et donc grimace encore plus. Putain. Je lève les yeux au ciel.

                « Qu’est-ce que tu es venue faire ici Stefane ? Qu’est-ce qui a bien pu te passer par la tête ?

                -Je suis venu te chercher.

                -Mais pourquoi ? 

                -C’était mon intention depuis le début. Pour Tiph’. Mais… Je n’ai pas su me contrôler. Je l’ai vraiment tué tu sais. »

                Il grogne, je peux presque sentir la colère pulser dans ses veines.

                « Alors j’ai fait la première chose qui me passait par la tête. Je me suis ouvert les veines, et je lui ai fait boire. Presque tout ce que j’avais – pour quelqu’un à moitié humaine, le fait que ça ait marché était totalement inespéré, même si je comptais sur les fois où tu l’a toi-même mordu contre mon accord.

                -C’était même quasiment impossible.

                -N’oublie pas le scénario de film bidon. Je devais forcément y arriver. Je l’ai confié à Lukas, il devrait se réveiller bientôt. »

L’ironie du sort a voulu que Lukas, le seul dont le meurtre ne m’aurait pas dérangée, ne soit pas là la nuit dernière et qu’il échappe à mon délire. Ou peut-être l’avait-il prévu, peut-être a-t-il agit en conséquence, peut-être qu’il s’est juste trouvé ailleurs précisément à ce moment-là pour sauver sa vie et revenir plus tard. J’ai même tué ses parents. Mais peut-être qu’ils ne l’étaient pas vraiment, au fond. Laissons tomber tous ces « peut-être » et tous ces « et si » qui esquissent un futur que je ne connaitrais jamais. Je m’en fous. Cela n’a plus d’importance maintenant. Le temps presse. Le temps le temps le temps. On en a plus, du temps.

                « Ax, il faut que tu viennes avec moi.

                -Je ne m’appelle pas Ax.

                -Il faut que tu viennes.

                -Pourquoi ?

                -Tu es le cadeau que je compte offrir à Tiphaine quand il se réveillera. 

                -Mais encore ?

                -Tu es amoureux de lui. Peu m’importe qui tu es réalité, le monstre qui peut bien se cacher sous tes mèches bouclées. Je ne veux pas qu’il vive sans toi. Je ne suis rien pour toi, je sais. Mais lui, ce n’est pas pareil.

                -Pourquoi en es-tu aussi sûr ?

                -Regarde ta réaction à l’annonce de sa mort, sérieux. »

Cela au moins est un argument auquel il ne peut rien opposer. Force est de constater qu’effectivement, je ne représente strictement rien à ses yeux. Rien. C’est assez douloureux, mais pas insurmontable ; de toute façon, je l’avais déjà compris. Finalement je ne sers à rien, dans cette histoire stupide. Maintenant que j’y pense, j’ai laissé mon collier – le cadeau du vampire – à l’appartement. Tant mieux.

                « Je veux le revoir, c’est vrai. Je ne sais même pas pourquoi. Mais je veux le revoir. »

Il semble frappé lui-même par son propre constat. Perdu comme les premiers jours. Tu es là, Axel ? Tu existes encore ?

« Et ta femme ? Tu es marié, non ? »

Il hésite, réfléchit.

« Elle ne compte pas. Pas autant. »

J’ai gagné.            

                « Alors nous n’avons pas de temps à perdre. » J’ai gagné. Nous allons repartir ensemble, retrouver mon frère, il va se réveiller, et nous serons ensemble. Je m’apprête à me détourner mais me ravise. J’ai une dernière question.

« Au fait Ax, maintenant qu’on y est…

 

                -Pourquoi est-ce que tu t’es retrouvé en bas de mon immeuble, dis ? Qu’est-ce que tu avais fait ? »

Il se tait. Il semble curieusement mal à l’aise que je pose cette question somme toute parfaitement légitime. J’ai besoin de savoir, quel genre de personne j’ai sauvé ce soir-là, moi qui était si peu encline à aider les autres, même les gens bien. Il fixe un point infini dans mon dos quand il répond d’une voix blanche :

                « J’ai tué le plus jeune de mes frères. Assez cruellement à vrai dire. »

Je fais l’impasse sur sa dernière phrase, effaré. Un grand blanc, non, plutôt un noir immense se fait dans mon esprit. Un fratricide. C’est ça qui a déposé Axel sur mon pallier et dans ma vie. C’est de ça qu’est tombé amoureux mon petit frère. C’est pour ça que je me suis sacrifiée.

                « Je ne pouvais juste… pas le supporter. »

Pour une raison aussi triviale. J’ai sauvé quelqu’un qui était capable d’assassiner un membre de sa propre fratrie. Le point de départ de toute cette histoire, c’est...

« Normalement, j’aurais dû en baver beaucoup plus que cela. Devoir trainer comme un clochard dans les rues de Prague pendant quelques mois, ou même en mourir. Mais… tu m’as trouvé. Ça n’a pas vraiment plu à tout le monde que j’échappe ainsi à ma punition. »

                Tout ça pour cela.

                Je l’ai sauvé d’un sort amplement mérité.

                Voilà la raison, voilà le pourquoi. Voilà ce qui fait que je doive souffrir autant, que j’en ai été réduite à saigner mon propre petit frère, que je sois devenue plus sociable, que j’ai laissé Lukas piétiner ma carapace de glace.

                Je ne peux pas m’empêcher d’éclater d’un rire hystérique sous son regard empli de pitié qui me brise le cœur. Tout cela est horriblement drôle.

 

Par Absynthe - Publié dans : Un Vampire? Non merci! Par Inrainbowz - Communauté : Auteurs Sadiques
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Mercredi 16 février 3 16 /02 /Fév 13:21

Bonjouuur! Alors OUI je sais, une semaine voire deux de retard, c'est pathétique. Surtout que le chapitre était dans ma boite mail à l'heure boudiou!

Alors heum, vous voulez mes excuses? Ben la semaine dernière, j'avais un devoir de socio à faire, avec la chinoise de ma classe, qui a beau faire de son mieux, elle pige pas grand chose des textes compliqués, et c'est compréhensible quand on sait que moi même j'y ai pas pigé grand chose non plus.

Donc dans le cadre de ce devoir fumeux, j'ai fait ma première nuit blanche sans être beurrée de dimanche à lundi.

Et... Et ben j'ai jamais autant pêté la forme de ma vie xD J'étais une vraie pile électrique. Ok on s'en branle. Bref. et puis après, ce week end, j'ai du remonter à stras pour une fête de famille, donc j'ai passé mon week end dans le train, je suis rentrée vers onze heures, et j'ai pas eu le temps du tout, et et et et...

Je. Suis. Désolée.

Donc je vous présente mes lus plates excuses, à vous comme à Inrain.

Pardon les filles.

 

 

Grande nouvelle qui n'a rien à voir, Inrain a créé son blog!

SI!

 

 

D'ailleurs l'épilogue, -qui est une pûre merveille-, va être publié dessus.

Et Vous pourrez admirer le design et l'image de fond fait maison, qui sont superbes ^^!

Et lire ses autres histoires etc etc etc

 

 

Le lien ici:

 

INRAINBOWZ

 

N'oubliez pas de la mettre en favoris les filles!

 

Place au chapitre!

 

 

Alors voilà. C’est le dernier.

 

Alors déjà, je tiens à vous présenter mes excuses parce que ce chapitre est vraiment… pas super drôle (euphémisme : figure de style qui consiste à atténuer ou adoucir une idée déplaisante). Je me suis exclusivement concentré sur les sentiments de Stef’ qui sont ici très denses, alors si ça vous semble un peu confus et parfois contradictoire, c’est normal (l’homme est plein de contradiction, non ?).

Il était honteusement court alors j’ai rajouté pas mal par rapport à la version initiale mais du coup ça me serre encore plus la gorge maintenant. Stef’, j’espère que tu me pardonneras.

L’épilogue a son importance aussi, moi je trouve que finalement ça se termine pas si mal mais en le relisant je me suis rendu compte qu’en fait si, c’est un peu triste tout de même. Enfin, vous verrez la semaine prochaine.

 

Bonne lecture ! (ne me faites pas de mal, c’est pas de ma faute si mes persos sont ce qu’ils sont, c’est pas de ma faute si ça tourne comme ça, je vous assure, c’est eux, ils savent pas faire autrement… Enjoy !)

 

 

 

 

 

Photo : Without, by photo-earth (DA) 

 

 

Et oui, ils mentent ! 

 

 

 

                La fin atypique de cette histoire, c’est à moi qu’on la doit.

                On aurait pu s’arrêter là, on aurait pu croire que la suite était déjà toute tracée. C’était sans compter sur un élément essentiel : malgré tout ce que je peux en dire, nous ne sommes pas dans un film. Nous ne sommes pas emplis de bon sentiment, nous ne sommes pas heureux. Et je n’ai définitivement pas l’étoffe d’un personnage principal digne d’intérêt.

                Il y a quelques heures je courais avec Ax en direction de la route et de la liberté, d’une vie différente mais en sa compagnie, et me voilà enfermée dans une pièce sombre, une cage dans le sous-sol du manoir. Assise contre un mur de pierre froide suintant l’humidité, dans une pénombre qui m’effraie et me réconforte en même temps, j’attends patiemment ma fin en essayant de faire abstraction de la douleur qui me liquéfie le cerveau. Et mon choix me surprend vraiment.     

                Nous courions, Axel et moi, pour rejoindre Arman et quitter cet endroit. Et malgré moi, je réfléchissais à toute vitesse. Tiph’ ne se souviendrait de rien à son réveil, ni de lui ni de moi. D’ailleurs je n’avais – et je n’ai toujours pas – la certitude qu’il se réveillerait après une transformation aussi hasardeuse, même si je sais qu’il a été mordu plusieurs fois par Ax, malgré mon interdiction justifiée. Alors il devrait tout réapprendre, comme moi. Axel devrait s’occuper de nous deux, mais… le ferait-il ? Il ne restait rien dans ses yeux et ses gestes de l’affection qu’il avait pu me porter, seul comptait Tiphaine pour lui, du moins, c’était ma conclusion. L’affection ne survit pas à la transformation, je suppose.

                Alors pourquoi aller avec eux ?

                Une fois que l’idée est formulée, qu’elle a pris corps quelque part dans un coin de notre esprit, il n’est plus la peine d’espérer l’en déloger. Je me suis arrêtée de courir. J’ai ralentis progressivement pour finir par m’immobiliser tout à fait, stupéfié par le cours qu’avaient pris mes pensées.

                « Vas-y sans moi, Axel. »

                Ma voix était faible et mal assuré et j’aurais peut-être préféré qu’il ne m’entende pas. Mais il s’est arrêté à son tour, et à la façon dont il m’a regardé à ce moment-là, il a su exactement comme moi que j’étais perdue, possédée par une idée qui m’empêcherait définitivement de faire un pas plus.

                « Je leur ferais croire que tu es mort. Ainsi, ils ne te poursuivront pas.

                -Et toi, qu’est-ce que tu vas faire ?

                -Ce que j’ai toujours fait. L’égoïste. Je vais vous oublier. Quand je me réveillerais, tout aura changé. Vous n’avez pas besoin de moi. »

                Et ça m’a fait mal de le dire à voix haute, une douleur bien différente de celle que mon corps en pleine mutation me faisait subir, et pourtant tellement vive que j’aurais tout donné pour la faire disparaître.

                Peut-être que j’aurais changé d’avis si il avait fait mine de me retenir. Je n’aurais d’ailleurs pas été très difficile à convaincre,  je n’étais pas vraiment sure de moi. C’était impulsif. Mais il n’a rien dit. Il n’a rien dit pour me retenir, pour me prouver qu’il m’aimait encore, il n’a pas esquissé un geste pour me sauver des ténèbres effrayantes qui commençaient à m’encercler, qui menaçaient de m’engloutir et contre lesquelles je n’avais plus le cœur de lutter.

                « Très bien. »

Très bien. C’est tous ce qu’il a trouvé à répondre. Très bien, vas-y. De toute façon, qu’est-ce que tu veux que ça me foutes ?

Il s’est détourné. Très profondément, j’ai espéré qu’il fasse volte-face et qu’il me demande de venir – je serais venue, c’est sûr. J’ai espéré qu’il me tende la main et qu’il me sauve comme moi je l’avais sauvé. J’ai espéré qu’il reste quelque part en lui la moindre trace de son amour pour moi. Je suis complètement tombée sous son emprise, en fin de compte.

                Il s’est effectivement retourné, et l’espace d’un instant, j’ai retrouvé Axel, le vrai, celui que j’avais recueilli en bas de mon immeuble, celui qui m’avait fait rire, sourire, celui pour qui j’avais risqué ma vie et celle de mon adorable petit frère que je ne reverrais jamais par sa faute. Il a été sur le point de dire quelque chose, qui aurait sans doute changé notre vie à tous les deux. Mais il n’a rien dit. Ah si, juste trois mots, si bas que je ne suis pas sûre de ne pas les avoir hallucinés. Peut-être que je souhaitais tellement avoir une preuve de son repentir que mon esprit les a lui-même fabriquer. Qu’importe.

                « Je suis désolé. »

Il pouvait l’être. Oh oui, il pouvait être désolé, ce petit bâtard, lui qui me laissait là parce que ça l’arrangeait bien, qui sautait sur la première occasion, sur ma première ébauche d’hésitation pour se débarrasser de moi, comme si il n’attendait que ça. Alors Axel est parti. Et moi, je suis restée là, j’ai regardé sa silhouette s’éloigner indéfiniment de moi et disparaître pour toujours. J’ai choisi. Motivé par une raison ignoble : je ne suis même pas sûr que Tiph’ se réveillera un jour. Je préfère rester. Et me voiler la face.

                Je ne suis rien de plus qu’une parfaite égoïste.

                Je préfère tout oublier, je préfère échapper à mon échec. Je préfère qu’Axel sorte de ma vie et qu’il n’y remette plus jamais les pieds. Je ne lui pardonnerais jamais. Je ne veux pas qu’il nous regarde chaque jour en repensant à ce qu’il s’est passé entre nous et que peu à peu, lentement, je les sente tous les deux s’éloigner de moi, me laissant seule dans l’incompréhension, orpheline. Je préfère les laisser tous les deux et m’épargner sa pitié. 

                « Salut, Ax. »

Il était déjà loin. J’étais déjà seule.

                Ensuite, et bien, ce qui devait arriver arriva. La douleur augmentant subitement, je me suis retrouvée incapable du moindre mouvement quand ils sont venus me chercher. J’étais allongé sur la terre dure et je contemplais le ciel qui apparaissait par intermittence entre le feuillage des arbres de la forêt. Ils ont fait une tête d’ahuri en me trouvant là, immobile sur le sol gelé, à attendre patiemment que l’on vienne me chercher. Je crois même que je leur ai souri. Je suppose que le corps des vampires se désagrège réellement à leur mort – ce sont des cadavres après tout, en état de décomposition depuis des décennies – car ils n’ont pas eu l’air de s’attendre à trouver un Ax mort dans le paysage quand je leur ai dit, avec une expression joviale tout à fait inapproprié, que je l’avais tué. Mais ils ne me croyaient pas, c’était évident, ça semblait très gros, je le reconnais.

                Je riais. Je riais quand ils m’ont trainée vers le manoir, en songeant que j’avais couru toute cette distance pour rien. Je riais en franchissant les portes de l’immense bâtisse, en me disant que bientôt j’appellerais cet endroit ma « maison ». Que penserait ma mère, si elle me voyait ? Et Raphaëlle, qui s’est engagé dans l’armée ? Dylan, qui aura des enfants que je ne rencontrerais jamais ? Et comment réagira Maxence, la sœur chérie de Tiphaine, quand elle apprendra la mort de son jumeau et ma disparition ? Et Lukas, qu’est-ce qu’il pense, lui ? Qu’est-ce qu’il gardera de moi ? Je méditais tout cela, complètement déconnectée du monde, des vampires qui défilaient sous mes yeux, des discussions qu’ils tenaient à mon propos, de leur regard méprisant et parfois légèrement effrayé. Et la fac ? Quand finiront-ils par effacer mon nom de la liste des candidats aux examens ? Et le patron du vidéoclub, combien de temps avant qu’il n’engage une autre jeune pommée en désintégration sociale ? Combien de temps avant que toute trace de mon existence n’ai totalement disparu ? J’ai eu peur, tout d’un coup.

Au lieu de me faire subir un interrogatoire, ils ont fait venir la jeune Sarajevo, celle qui lit dans les pensées, dans cette cellule exiguë. Sa beauté insultait la médiocrité des lieux. Je n’avais pas pensé à cela. J’ai paniqué, un cours instant, en me disant qu’en plus tout cela aurait définitivement été vain si les deux hommes de ma vie se faisaient poursuivre éternellement par les vampires. Mais la jeune femme a été sans appel.

                « Elle a eu une chance pathétique, et il s’est sans doute laissé faire, mais elle l’a tué, c’est certain. »

Je n’ai rien dit bien sûr. Elle m’a regardé droit dans les yeux, déterminée, me défiant seulement de ciller face à son mensonge, mais je n’ai pas bronché. « Pourquoi ? » hurlait-je dans mon esprit. Elle n’a murmuré que deux pauvres petits mots bien évasifs : par amour. Par amour pour qui ? Pour Johann, son frère ? Pour les héroïnes égoïstes ? Pour les fins sordides ? Je ne le saurai jamais. Dans une heure ou deux, tout cela ne sera plus que cendres, et je ne me souviendrai de rien. Ni de la trahison de Lukas, ni de celle, inconsciente mais bien réelle, d’Axel et Tiphaine, ni  de la dépendance de Mandy à mon égard, ni de ceux que j’ai froidement assassinés dans cet immeuble de Prague, ni de celle que j’étais, lâche, égoïste, bornée, ni de la douleur qui déchire mon corps en deux. La solution de facilité, en somme. Je suis pitoyable.

                C’est tellement facile de détester Axel. C’est tellement plus simple que de l’aimer. Il a tué son propre frère merde. Il m’a laissée derrière lui comme si je n’étais rien d’autre qu’une connaissance  exaspérante, comme si je n’avais rien fait pour lui. Quelle ingratitude. C’est un enfoiré. J’ai le droit de le détester, c’est légitime. Même si ça fait mal. Même si il ne s’en rend sans doute même pas compte, parce que je suis rien pour lui et qu’il ne comprendrait pas si je luis disais qu’il me fait souffrir. Le pire, c’est que malgré tout, je me dis que si Tiphaine ne se réveille pas… non seulement je serais la reine des monstres, et en plus de ça, Axel me détestera. Et ça aussi c’est insupportable, au même titre que tout le reste. Je le déteste. Pour ce qu’il a fait de moi, pour m’avoir forcée à l’aimer plus que de raison, je le déteste.

                Mon téléphone portable sonne. Par je ne sais quelle imprudence ils l’ont laissé dans ma poche, peut-être parce qu’il aurait été inutile de me le prendre, de tout façon. Le côté mignon et niais de notre histoire a laissé place à la réalité sanglante des légendes de conte de fée. Les vampires, dont je ferai bientôt partie, rien de romantique ni de très glorieux. Juste une race semblable aux autres : qui tue pour se nourrir, étend son pouvoir, en use et en abuse sur des créatures plus faible. Une réalité bien loin de l’exotisme d’un Twilight, où il fait beau et que tout le monde s’aime. Mais où est l’amour là-dedans, hein ? Où est le bonheur, où est l’exotisme ? Un ramassis de connerie, de mensonges en couleur. Bande de con. Quelles sont réellement leur caractéristiques alors ? Quels aspects de leur existence se rapportent aux mythes, et lesquels à la réalité ? Mon téléphone sonne, comme pour me rappeler le monde que je suis en train de quitter. Il émet les notes stridentes d’une chanson agaçante. Cubicle.

                « Allô ?

                -Stef’, ça va ? Où tu es ?

                -Tais-toi donc Mandy, tu me donnes mal au crâne. »

Mais elle n’est plus disposée à écouter mes ordres. Sans doute a-t-elle perçu, avec sa foutue intuition, qu’elle avait des raisons de s’inquiéter. Quelle ironie qu’elle appelle maintenant.

                « Stef’, où tu es, je veux te voir…

                -Ce n’est pas possible. Je ne suis pas en ville.

                -Pourquoi, pourquoi tu n’es pas là ? »

Elle se met à pleurer, tout doucement. Elle me fait de la peine, cette gourde. Je vais la laisser seul.

                « Lukas m’a dit que tu étais partie. Tu reviens quand dis ? Je veux te voir… »

La petite Mandy pleure comme une enfant. Elle m’insupporte plus encore que d’habitude, mais je ne me sens pas de l’insulter maintenant. Je ne voudrais pas gâcher cette ultime scène cliché. Celle des adieux. C’est drôle, je viens de porter une main à mon visage, et il se trouve que je pleure moi aussi. Ça faisait longtemps.

                « Je suis désolée, Mandy. »

Désolée de te laisser te débrouiller toute seule. Désolée que tu apprennes bientôt ma mort, celle de mon petit frère et le carnage de mon immeuble et que tu ne comprennes pas pourquoi. Je me rends compte en repensant à ce qu’Axel m’a dit que c’est en quelque sorte Mandy la responsable de tout ce qui m’est arrivé. C’est elle qui m’a forcé à sortir Ax de cette ruelle. Je lui dédie une haine brulante pendant quelques secondes, rien que pour le plaisir, avant de me mettre à rire de ma propre hypocrisie. Mandy pleure à l’autre bout de la ligne. Moi aussi je pleure, mais sagement et en silence, de sorte qu’elle ne s’aperçoit de rien.

                « A plus, Mandy.

                -Je t’aime Stef’ tu sais ? Je t’adore. Alors… »

J’hésite à lui dire que tout est de sa faute. J’hésite vraiment, à lui dire à quel point je lui en veux en ce moment précis, à quel point Lukas n’est qu’un sinistre comédien, à quelle point j’en veux au monde entier, j’hésite à lui avouer combien je me déteste, combien j’ai envie de pleurer comme une enfant jusqu’à suffoquer de désespoir, jusqu’à ce que je m’assèche totalement. Mais je ne suis pas si cruelle, ou du moins pas ce soir.

                Moi aussi je t’aime, tu sais. Mais tu ne le sauras jamais. Là, tout de suite, je me raccroche à ce téléphone comme à une bouée de sauvetage. Si je le pouvais, je resterais éternellement pendu au bout du fil, tu sais.

Je me reprends bien vite. C’est finit tout ça. Terminé, over, on remballe, on capitule. Mes larmes se tarissent.

                « Je dois te laisser. »

Je raccroche avec rage, arrache la batterie. Quelle utilité pourrait bien avoir ce truc maintenant ? Je le balance dans un coin et essuie mon visage humide avant de me recroqueviller dans un coin, repliée sur moi-même. Je délire un moment, m’imaginant avec Axel dans la voiture d’Arman, à lui bricoler des excuses bidons quand à mon état déplorable. Je nous vois, Axel, Tiph’ et moi, nous offrir avec joie quelques festins sanglants puis rentré dans notre appartement, heureux d’être ensemble. Lukas qui reste avec moi, Mandy, fidèle et serviable, dans un coin de la scène. Une unique et dernière larme s’échappe de mes yeux trop clairs. Et finalement, je perds connaissance.

 

 

 

Epilogue à lire sur le blog d'Inrain ce dimanche!

Par Absynthe - Publié dans : Un Vampire? Non merci! Par Inrainbowz - Communauté : Auteurs Sadiques
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