Cock Tales Cocktails

Dimanche 7 juin 7 07 /06 /Juin 23:49


Les filles, l'heure est grave.
-Ma déco se fait la malle...
(Faites genre vous avez pas capté que je n'arrive plus à mettre autre chose qu'un fond noir sur le blog).
-J'ai pas majé depuis un mois.
(Du coup je me rattrape avec une espèce de mini fic)
-Le FN a eu 7% c'est honteux.
(ça m'a pas empêchée d'oublier d'y aller...)
-Les résultats du sondage à droite me fendent le coeur...

*quelqu'un dans le public tend une corde à la créa', qui se reprend subitement en voyant une collègue lui apporter un tabouret et une poutre*

MAIS...
-Vous vous souvenez de la vidéo que je vous ai passé dans l'article précédent? Ben Gayclic a fait la sienne. Qui est passée sur M6! Si c'est pas chouette!
-On a deux nouvelles dans le monde du Yaoi! Mélancolie, et Wanagen.
-Je m'amuse de plus en plus sur Quatre Mots, et je vous invite plus que vivement à y aller, même Joy a fait une apparition rapide. Alors vous aussi, venez partager vos avis, et venez vous affronter et nous affronter en duels d'écriture! Qu'on rigole un peu!
-Le Grenat et L'Oublié avancent.
-Le recueil de nouvelles Délice Citronné dans lequel je publie quelques pages va bientôt sortir!!
-Pure Vengeance est en correction pour être tirée sur papier. Bon heu, c'est surtout pour Danouch et moi, mais si vous avez un spasme, je vous mettrai le lien vers TheBookedition.
-J'ai trouvé le mannequin qui illustre Raziel. (Je vous dirai qui dans le prochain chapitre du Grenat Bleu, croyez moi, vous allez baver.)


Pour aujourd'hui, je vous offre gracieusement une vidéo qui m'a beaucoup fait rire, avec des pingouins (siouplait quoi).


Et puis... Hm...
Place à l'histoire!

Adrénaline.

Je fixais les bottes de cet homme depuis plus de cinq minutes.
Elles étaient une véritable insulte à notre bonne vieille ville maritime.
Usées, informes, d’un cuir brun foncé aux multiples lacérations qui taillaient le cuir sans jamais le percer.
Sur le repli de la droite, il y avait un impact de balle. Elle devait avoir été tirée pendant un abordage ou une bagarre de taverne et simplement avoir passé le cuir et frôlé la jambe.
Du côté externe, une grosseur singulière laissait deviner que le propriétaire y avait glissé un poignard.
Pauvre mec. J’avais essayé une fois, je m’étais déchiré l’os de la cheville au premier malheureux pas en biais et avais marché comme un canard pendant trois semaines.
J’avais amèrement regretté ce « changement » dans ma vie.
Oui parce qu’ici, tout est le plus routinier possible.
On aime pas l’évolution. On aime pas l’imprévu. Chaque minute de notre vie est réglée comme du papier à musique.
Sous la semelle, un bout d’algue dépassait. Je savais bien que tout le monde dans la pièce l’avait remarqué.
Ce petit bout d’algue verte, qui pointait, vulgaire et indécent sur le magnifique sol de bois de chêne.
Un marin.
Un de ces hommes qui partent à l’aventure, qui n’ont ni foi ni loi.
Et il n’avait pas l’air d’être parmi les plus sages. Pas d’uniforme. Ces bottes à la fois hideuses et magnifiques tant elles me figeaient, m’intriguaient et me tentaient.
Ici, je suis né, j’ai été élevé, apprenant quelques langues, pas trop pour ne pas insulter l’honneur des nobles, je suis entré en apprentissage sous la tutelle de mon père. A dix huit ans je me suis marié avec une jeune femme du port.
On s’était déjà croisés.
Vaguement.
Pas un de nous n’a pensé à dire non. Nous étions de riches bourgeois. Elle était laide.
Laide mais gentille, vive et assez cultivée.
Dans un an il faudra que je lui fasse un enfant.
Il sera sans doute aussi blond que ses deux parents, et j'espère de tout coeur qu'il héritera de mes yeux gris plutôt que de ses yeux bovins marrons.
Le fait que je n’en ai pas envie n’entre pas en compte. C’est comme ça. Tout se fait sans heurts ici. On accepte tout. On ne se met pas en danger.
Mais ces bottes…
Déjà elles avaient éveillé ma curiosité.
Moi qui pensais être réduit à vivre en zombie, pratiquant toute ma vie ce que je n’aime pas particulièrement faire.
Et lorsque je levais les yeux vers son propriétaire, j’en avais le souffle coupé, et je ressentais enfin quelque chose qui n’était jamais apparu chez moi.
L’excitation.
J’avais cru voir un marin. Mais ce que j’avais en face de moi n’était rien d’autre qu’un pirate.
L’expression « Loup des Mers » prenait d’un coup tout son sens.
Je crois que c’est le premier véritable homme que je vis.
Il était grand. Pas autant que mon père, mais pas loin du mètre quatre vingt dix tout de même. Des cheveux noirs comme les indiens et les mayas en ont.
Attachés en un catogan bas. Lâchés, il auraient sans doute pu descendre jusqu’au milieu de son dos et j‘imaginais sans peine l‘odeur salée du large, d’embruns et des dépôts d‘écume que l‘on pouvait y sentir si on y enfouissait son visage. Mais pour l’heure, seules quelques mèches s’échappaient de la coiffure soignée pour encadrer son expression sévère aux traits fins.
Une peau burinée par le soleil, naturellement bronzée de base, comme celle des hispaniques et brésiliens. Ça changeait. Il n’y avait pas à dire.
Ici, les bronzés sont les pauvres, forcés de travailler au soleil. Les musclés sont les pauvres, forcés d’utiliser leurs muscles pour vivre.
Je détachais mes yeux de cet homme, pour regarder les autres personnes dans la salle.
Mon père, une épée à la main, venait d’arrêter son cour d’escrime royale avec un jeune noble.
Nous sommes une famille de maîtres d’arme. Il m’apprend à manier la lame depuis mes onze ans. Et je dois dire que je me sens aussi ridicule qu’une danseuse lorsque je croise le fer avec lui.
Nous sommes doués cela va sans dire.
Mais aucun de nous ne sue. On ne sue pas ici, on ne va jamais au bout de ses forces. Tout est perfection du geste. La rapidité et l’adresse valent mieux que la force.
Et les quelques fois ou j’ai osé me servir de mon poids et de mes muscles pour combattre, je me suis fait punir.
Ah non, pas rouer de coups. C’aurait été indigne d’un citadin. J’ai été enfermé dans ma chambre durant un mois.
Ça n’empêche que « bien » faire ôte tout le naturel d’un combat.
-Bonjour. Je cherche des sabres à acheter. Et un à réparer.
Il avait dit ça tout naturellement. Nous jaugeant du regard. Ne posant les yeux sur moi que très brièvement.
Chacun d’entre nous avait compris qu’il était un pirate.
La question que nous nous posions tous était « comment osait-il venir ici, alors qu’il se fera tuer s’il croise une milice? » et « comment ose-t-il venir ici, jusque dans la demeure du maître d’armes de la ville, sans craindre son courroux? ».
-Je suis maître d’armes. Pas forgeron, répliqua mon père, glacial.
Même en regardant de profil, je voyais que dans les yeux de l’homme brillait une lueur étonnante, je ne pouvais la déchiffrer mais ce qui se déroulait à cet instant, l’indignation des habitants et le danger qu’il courrait semblait l’amuser, le fasciner, et en aucun cas l’effrayer.
-Dans ce cas je cherche la demeure du forgeron. Pourriez vous me l’indiquer?
On voyait très bien qu’il faisait un minimum d’efforts pour être courtois et présentable.
Déjà ses vêtements étaient propres bien qu’abîmés, tout comme ses cheveux, et il était rasé de près. Sa façon de parler n’était pas vulgaire… Mais manquait cruellement de savoir faire.
Un homme de ville aurait répondu « Mes sincères excuses pour cette intrusion. Pourriez vous je vous prie m’indiquer le forgeron le plus proche? » ou quelque phrase alambiquée de la même sauce.
Tous les hommes à l’intérieur de la salle, tous tournés vers lui sans exception, une main sur la garde de leur épée, étaient figés dans leurs vêtements à la mode. Chemise à jabot, pantalon de toile noire, chaussures cirées, boucles parfaites ou catogan irréprochable.
Aucun ne semblait prêt à l’aider, et mon père fit un pas en avant, menaçant.
-La forge est loin dans les vieux quartiers. Je vais vous y conduire, lançais-je sans m’en rendre compte, avec une vivacité qui m’était rare.
-Non tu n’iras pas. Répliqua mon paternel d’un ton ne permettant aucune négociation.
A vrai dire je m’en foutais. Je venais de croiser le regard le plus vibrant que j’avais jamais vu.
On aurait pu m’annoncer ma mort dans l’heure, j’aurais simplement répondu « Amen ».
-Bien père. Soufflais-je machinalement, les yeux rivés à ceux de l’inconnu.
Ils étaient verts.
Ou gris.
Une couleur pas forcément banale mais tellement sobre et vague que l’on ne pouvait distinguer de teinte précise.
Au final l’important n’était pas leur pigmentation, mais ce qu’ils exprimaient.
Ils auraient pu être cyans zébrés de fuchsia, pailletés d’éclats de lune et ayant des reflets des forêts les plus profondes qu’elles en sont émeraudes… on aurait même pu dans ces forets distinguer des écureuils à la cime des arbres et des fruits jaunes et orange à mi-hauteur que ça n’aurait rien changé à leur pouvoir statufiant.
Leur gris-vert leur suffisait parfaitement… Et faisaient monter en moi un sentiment que je ne connaissais définitivement pas.
Des centaines de mots se précipitaient dans mon esprit pour le qualifier mais je n’arrivais à en trouver un satisfaisant.
Danger.

Joie.

Peur.

Envie.

Alarme.

Émoi.

Perdition.

Fébrilité.

Péril.

Ivresse.

Risque.


-Bien. Messieurs, je vous remercie de votre accueil. Fit-il en brisant notre instant « privilégié ». Ainsi que pour la proposition que je me vois obligé de décliner pour ne pas froisser votre famille, ajouta-il en se tournant vers moi et simulant une révérence peu officielle mais définitivement gracieuse, et je rougissais de honte de me voir considéré presque comme une femme.
Il sortit de la salle et du bâtiment aussi simplement qu’il en était rentré, poussant le vice jusqu’à admirer ironiquement une peinture dans le couloir, l’air parfaitement naturel d’un homme parfaitement honnête.
Je reportais mon attention sur les occupants de la salle de duel, et je les vis s’animer d’un coup d’un seul, comme des poupées d’argiles auxquelles on aurait subitement donné la vie. Tous reprirent leurs conversations et leurs joutes comme si de rien n’était.
Mais je savais que cette entrevue resterait dans les mémoires de chacun, bien qu’il fasse tout pour en occulter la présence.

***

Il était un peu plus de vingt-deux heures.
Je faisais la même balade digestive que je faisais depuis l’age de quatorze ans. Toujours la même. Les rues de la ville, puis le port, pour admirer les bateaux et les marins à l’œuvre dessus, préparant le départ du lendemain à grand renforts de cris -et de rhum, accessoirement-, ensuite je monte sur la falaise et descend vers la crique, puis rentre par la route jusqu’à la demeure conjugale.
Une routine effrayante en somme.
Le repas du soir avait été un peu plus animé que d’habitude. J’avais raconté l’épisode du pirate à ma mère et ma femme lorsque nous étions à table, et mon père m’avait fusillé du regard, contant ensuite ma folie et mon inconscience.
Toute la famille me dévisageait étrangement, je ne m’en étais pas rendu compte, mais les termes que j’avais utilisé pour qualifier le pirate étaient bien trop élogieux… Aussi je me levais avec un peu plus d’empressement qu’à la normale, et sortais me promener, pipe à la main.

Lorsque j’arrivais près de la crique, ce fut pour y découvrir une animation rare dans les environs. Un feu avait été allumé sur la plage, et de nombreux hommes étaient installés à son abord, riant, criant, jouant de la musique et certains même dansant.
Pas une femme dans le groupe. Il faut dire que dans ma ville portuaire, les prostituées et femmes légères disparaissent aussi naturellement qu’une vache malade dans un troupeau.
Pauvres pirates. Leur escale devait leur sembler bien fade. Pas de femmes, pas de boissons, pas d’armes, personne d’accueillant.
Je me réprimandais mentalement. Accueillir des pirates… C’en est presque un blasphème tant c’est irréel.
Et brutalement, je réalisais qu’ils étaient encore là.
Des pirates.
A proximité de Notre petite ville portuaire.
Quel culot!
Quelle folie…
Je m’asseyais dans l’herbe sèche, un peu en retrait du chemin qui menait à la plage, assez loin pour qu’ils ne puissent me voir, et assez haut sur la côte pour pouvoir tout distinguer de leurs faits et gestes.
Ils était intéressants.
Mais loin d’être aussi fascinants que l’homme de cet après midi.
Je souriais dans l’obscurité.
S’ils étaient là. Il ne devait pas être bien loin.
Les rayons de la lune réfléchissaient leur fade clarté sur les voiles grises et déchirées du navire amarré plus loin dans les eaux profondes, le faisant apparaître presque fantomatique alors qu’il oscillait au rythme des vagues de la nuit.
Des yeux, je survolais les barques échouées, tirées sur le sable. J’aurais du courir en ville, ameuter les soldats et villageois, pour aller décimer tous ces tueurs, voleurs et hommes de peu de vertu, mais je n’en faisais rien, et restais là, à mâchonner la tige d’une plante quelconque.
Les minutes passaient et je commençais à devenir nerveux. J’avais beau faire glisser mon regard encore et encore sur les pirates, je ne distinguais pas l’homme qui m’avait tant perturbé durant l’après midi.
Le bâtiment au loin n’avait pas la moindre lumière allumée, et aucune barque n’y était amarrée… Il aurait du être là…
Les marins s’écroulaient peu à peu, terrassés par l’alcool.
Certains se battaient, se roulant dans le sab…
Ah non.
Certains se pelotaient. Se roulant dans le sable comme des amants épris l’un de l’autre qui ne s’étaient vus depuis des années.
Quelle passion…
J’en oubliais même d’être choqué.
Et j’en oubliais aussi d’être méfiant.
Car les deux amants que j’avais pris pour de vulgaires bagarreurs se dirigeait vers la montée ou je m’étais installé pour les espionner. Et à présent, il était trop tard pour que je me lève et recule.
Ils m’auraient vu ou entendu, l’herbe est sèche, et les branches mortes ne sont pas rares.
Alors je restais là, figé, tendu, et plaquais ma main sur mes lèvres lorsqu’ils commencèrent à se dévêtir.
De là ou j’étais, je ne voyais que les reflets des rayons de la lune sur leurs peaux en sueur, le roulement de leurs muscles, le contraste entre leurs cicatrices, leurs cheveux emmêlés et leur salive qui rendait leur peau miroitante.
Je ne savais que faire, et la seule chose que je voulais était de m’en aller le plus vite possible.
Et que mon cœur battait de plus en plus fort et que je grimaçais de gêne à les entendre souffler et gémir, une main rude s’abattit sur mon visage, me coupant la respiration et me tirant en arrière, me faisant passer d’une position assise à couchée.
Une pierre s’enfonça dans mon dos et je lançais mon poing dans la direction de mon agresseur sans plus attendre, secouant la tête comme un damné pour échapper à son emprise.
Mais alors que je croyais attendre sa joue, il bondit par-dessus moi et atterrit sur mes hanches, de façon à ce que nous soyons face à face.
Un effroyable craquement de branches répondit à ce geste et je devinais que les deux autres pirates allaient rappliquer. Je clignais des yeux et me figeais.
C’était Lui. Il me fixa un instant, avec un sourire effrayant et je sentis mon cœur s’emballer dans ma poitrine. Il se redressa brusquement et gronda aux amants que je voyais debout dans les hautes herbes un peu plus bas:
-Allez faire vos saloperies ailleurs!
Des herbes craquèrent encore, et je les entendis s’éloigner en râlant, me laissant seul avec mon futur bourreau.
Il se retourna vers moi, ses cheveux étaient décoiffés mais toujours vaguement attachés au niveau de sa nuque. Dans l’obscurité ses yeux paraissaient tout aussi spectraux que le navire sur lequel il voguait.
D’un mouvement fluide il tira le poignard de sa botte et le posa sur ma joue, le métal tiède entrant en contact avec ma peau brûlante sous la peur.
Car oui, j’avais peur. C’était rare, mais j’avais devant moi un pirate qui devait protéger ses collègues et compagnons de voyage. Je savais qu’il n’hésiterait pas une seconde.
Le sang parut quitter mon visage et tout le haut de mon corps pour se placer dans mes jambes qui ne demandaient qu’à courir.
Ma respiration se faisait stridente, une de ses immenses mains écrasait ma poitrine et m’empêchait de respirer correctement. Je n’osais même plus tenter de me défendre avec mes bras tant la partie était perdue d’avance.
Il pencha son visage vers moi, lentement, très lentement. Trop lentement.
Je tremblais de peur, les yeux grands ouverts, et je tentais d’hurler sous sa main.
-Chut.
Sans savoir pourquoi, j’obéissais. Nous n’étions séparés que de quelques centimètres. Minuscules centimètres, et je pouvais sentir son haleine. Pas une miette d’alcool. En revanche, l’odeur fruitée de raisins et de pommes se répandait sur mon visage jusqu’à m’étouffer pratiquement.
-Tu sens ça?
Sent quoi?!
-C’est ça que tu es venu chercher ici.
Chercher quoi? La mort? La trouille? Je crève de peur connard.
-Ton cœur s’emballe, tes jambes tremblent, tu pourrais courir des kilomètres…
Le plat de son couteau glissa sur ma peau et je tremblais, encore. Toujours sa main sur mes lèvres, il se pencha un peu plus, jusqu’à atteindre mon oreille et souffla:
-C’est l’adrénaline.
Je gémis.
La honte. Sa voix me faisait le même effet que pendant la journée.
-Profite. Ca ne dure que deux minutes.
Le même en pire en fait.
Je sentais mon pouls battre contre sa paume, à toute allure, déchaîné. Mon dieu oui. L’adrénaline.
Il retira sa main de mes lèvres et je lâchais à toute vitesse:
-Je ne suis pas armé, je ne dirais rien je vous le jure.
-Je le sais voyons.
Il rit doucement avec un regard presque tendre et je restais là, sous lui, perdu.
Il se redressa un peu, assis sur mon bassin, contemplant le ciel sur lequel des nuages détonnaient avec le noir des cieux, jouant avec la pointe de son couteau.
Me me relevais sur les coudes, mal à l‘aise. C’était une position tout à fait inappropriée… Inconvenante même.
-Je peux partir alors?
-Non.
-Pourquoi?
-Parce que je vais t’offrir ce que tu recherches. Et tu es bien tombé parce que c’est une véritable drogue, et j’en suis fou.
-Non mais je suis pas sûr de vouloir franchement sav…
-Chut.
J’obéissais à nouveau. Tendu, toujours sur les coudes.
-Relaxe toi.
Je le regardais, sceptique. Je suis chevauché par un pirate qui souhaite que je me relaxe.
Quelle blague.
Il plaça son couteau entre ses dents, et appuya sur mes épaules, d’abord doucement, puis de plus en plus fort jusqu’à ce que je me couche entièrement.
Je grimaçais. Pourquoi ne le frappais-je pas? Peut-être parce que je n’en avais aucune envie. Sans doute parce que je ne savais pas me battre.
-Respire calmement. Ferme les yeux.
J’obéissais. Toujours. Le calme m’envahissait lentement, sa voix me berçait, m’hypnotisait. Je ne lui faisais pas confiance, ça non. Mais je l’écoutais quand même.
Quelques minutes passèrent, et d’un mouvement souple et rapide il se releva entièrement et me flanqua son pied dans les côtes.
-Debout, fit-il d’une voix rude.
Je me relevais à mon tour, me massant l’endroit qu’il avait frappé sans douceur, et le fixait, cherchant à savoir ce qu’il voulait à présent.
Il me fit un petit sourire et tira de sa ceinture un long pistolet qu’il chargea sous mes yeux écarquillés.
-Att… Attendez, vous faites quoi là? Je vous ai dit que je ne dirais rien. Vous pouvez me garder près de vous jusqu’à votre départ pour en être sur pourquoi vous…
-Je te rends service.
-Je suis pas tout à fait convaincu, murmurais-je en reculant d’un pas, puis d’un autre.
-Tu vas courir. La peur au ventre et ventre à terre…
-Hein?
-…Parce que si tu ralentis, ou si je te rattrape, je te tirerai dessus.
-Mais ils vont vous entendre au port…
-Crois moi, j’en doute.
-Mais je…
-Cours.
-M..
-Ou je te tue.
Comme pour appuyer ses dires, il tendit son arme dans ma direction. Je hoquetais et partis en courant dans la direction qu’il me désigna du menton.
Il n’y avait rien par là. Hormis d’autres falaises, d’autres pentes bien plus escarpées, et d’autres criques inhabitées.
Je me retournais pour voir une dernière fois si c’était une vaste blague, et l’aperçus quelques fractions de secondes dix mètres derrière moi, ses yeux luisant dans l’obscurité avant qu’il ne me tire dans les jambes, juste derrière les talons. Aussitôt, mon cœur fit un bond, et je bondissais en avant, me ruant sur le sentier qui surplombait la crique des pirates qui s’étaient tous relevés à l’entente de la détonation, et qui à présent chargeaient leurs armes et ouvraient le feu alors que je me précipitais le plus vite possible hors de leur tirs. Mes jambes me portaient par pur réflexe et je savais que si je réfléchissais à leur trajectoire je tomberais tant leur vitesse était inhabituelle pour moi.
Mes battements de cœur résonnaient dans mon crâne presque aussi fort que la voix rugissante de mon pirate qui hurlait sur ses compagnons quelque chose que je n’entendis pas.
Ce que je remarquais en revanche c’est l’arrêt des coups de feu. Je respirais d’un coup plus librement, et me retournais à nouveau vers le pirate, qui rechargeait son arme avant de tirer à nouveau.
La balle siffla à mon oreille et un rugissement sourd de peur sortit de mes entrailles alors que je bondissais sur un rocher pour atteindre la plateforme d’une autre falaise.
Je ne voyais rien, et finit par me vautrer au dessus d’un buisson poussant entre les roches. La sueur collait le tissu de ma chemise à mon dos, et des larmes de peur coulaient sur mes joues.
Je ne comprenais rien, j’était angoissé, apeuré, littéralement effrayé. Je me remis debout et repartit en courant, l’air frais du large me fouettant le visage, collant des mèches de cheveux qui s’était échappés de ma queue de cheval à mon front trempé.
Soudain une prise sur mes jambes me fit m’effondrer au sol, et un corps brûlant remonta le long de mon dos. Jusqu’à ce que deux jambes se placent de chaque côté de mes hanches et qu’une poigne forte ne me retourne sur le dos.
Face à moi, essoufflé, en sueur, carrément magnifique, le pirate dont je ne connaissais toujours pas le nom.
-Calme toi, souffla-il en s’écroulant sur mon corps déjà bouillant pour reprendre son souffle. Je ne vais pas te faire de mal. Respire. Prends conscience de toutes les parties de ton corps. Sens comme tout est détendu, tu sens cette euphorie qui te gagne? Ce bien être?
-Là je suis plus à deux doigts de me pisser dessus de peur qu’autre chose espèce de malade, crachais-je avec le peu de forces qu’il me restait.
-Fais moi confiance. Inspire profondément et apprécie.
J’inspirais alors, et finis par éclater d’un rire nerveux et douloureux à cause de son poids sur ma poitrine.
-C’était juste fou. Bon Dieu j’aurais pu me faire tuer, et je me retrouve allongé sous mon bourreau.
Je continuais de rire et je me sentais décoller, totalement à l’ouest, tout mon corps paraissait détendu, léger, immatériel. Je sentais le pirate rire dans mon cou.
-Tu vois comme c’est magique?
Je crus sentir ses lèvres s’attarder contre ma peau en une caresse aérienne, humide, délicate que je fis mine de ne pas remarquer. Puis il se dégagea et se laissa tomber à mes côtés, et nous restâmes tous deux à regarder le ciel et les quelques étoiles qui apparaissaient entre les nuages.
-Et ça c’est l’adrénaline?
-Ça c’est l’adrénaline couplée avec la Vie. Et la volonté de pousser son corps à ses limites les plus extrêmes.
-Donc…
-Donc ouai, globalement c’est l’adrénaline.
-C’est bon… Je soupirais, presque extatique.
Tout était redescendu, et je me sentais apaisé, un peu vide, mais si calme, si… en vie.
-T’en veux encore?
-Tant que tu ne me tues pas… Oui.
Je le sentis s’accouder près de moi, je tournais la tête et tombais nez à nez avec ses yeux. Magnifiques. Mon souffle se coupa un instant avant de reprendre un peu plus rauque, et je souriais comme un enfant.
-Ça… Il s’approcha un peu plus de moi et inspira profondément, le nez dans mes cheveux détachés par la course.
-Qu’est-ce que vous… Qu’est-ce que tu fais?!
-Je sens l’odeur de la bourgeoisie sur toi. Elle commence à peine à s’estomper.
J’avais une énorme envie de me mettre bégayer et à rougir de cette approche. Pour la couleur c’était déjà fait, mais l’obscurité camouflait tout.
-Hm.. « Ça… »?
-Ça je peux pas te le promettre.
-Mais…
-Sans risques, la vie ne sert à rien.
Je serais les lèvres. C’est vrai qu’elle ne m’a jamais servi à quoi que ce soit, et la vie que j’ai mené n’a été qu’un long coma jusqu’à ce soir.
-Viens.
Sa main s’empara de la mienne, et je fermais les yeux une seconde, alors qu’il nous remettait sur pieds.


Lorsque je les rouvrais, c’était pour les plonger dans les siens, si proches. Tellement proches que je sentais son souffle sur mes lèvres et à ma grande surprise, je ne m’en sentais ni offusqué, ni dégoûté.
Ses mains remontèrent le long de mes bras, et glissèrent jusqu’à mes épaules, m’arrachant un frisson alors qu’il me retournait face au large, d’un mouvement sec.
Un de ses bras s’enroula autour de ma taille et il me fit franchir les derniers mètres qui nous éloignaient du bord de la petite falaise.
Son dos se plaqua contre le mien alors que la pointe de mes pieds se trouvait dans le vide, et j’enfonçais mes ongles dans sa chair, avec l’espoir de le faire reculer.
-Non. Soufflais-je.
-Si.
-Les rochers en bas… C’est du suicide.
-…Ou de la folie.
-Je ne veux pas me retrouver seul dans l’eau, ballotté par les vagues, avec pour seule compagnie un cadavre désarticulé et une jambe cassée.
-Fais moi confiance.
-C’est pas une question de confiance, vous ne connaissez pas cette eau, tu ne…
-Chhh…
Ses lèvres se collèrent à ma gorge tandis qu’une de ses mains s’infiltrait sous ma chemise.
-Garde les yeux ouverts. Et apprécie ce moment, c’est peut-être le dernier.
Mon dieu…
Je sentis tous ses muscles se tendre d’un coup contre moi, et il nous projeta dans le vide.
Un hurlement de terreur s’extrait de ma bouche alors que je voyais l’eau tourbillonnante se préparer à nous accueillir, mais sa main agrippa mon visage et le tourna vers le large;
Je ne sais si ce fut le contact de sa peau sur la mienne, nos mains liées ou bien la vision presque apocalyptique du ciel qui rougeoyait déjà à l’horizon et de la mer encore couverte du reflet de la lune, mais mon cœur fit un sursaut autre que de peur. Et je sentis avec délice sa drogue m’envahir.
Un sourire m’atteint et je tournais les yeux vers mon pirate à temps pour nous sentir nous fracasser contre l’eau qui me fit l’effet d’une plaque de marbre.

Je repris conscience quelques instants plus tard, alors qu’une poigne de fer me tirait par le col de ma chemise à travers les rochers qui fendaient la mer comme autant de lames de rasoirs effilées.
Je ne sentais plus mes jambes, je ne sentais plus grand-chose en fait. Je me sentais sourire, et le sel piquer la peau à vif sur certaines parties de mon corps.
Je clignais des yeux et croisais le regard fou de mon pirate disparaître entre les vagues qui tendaient ses cheveux comme une couronne et les rabattaient sur son front comme un vent furieux.
Sa prise se relâcha un instant, et son bras passa autour de mon torse pour me ramener vers lui et me coller contre son corps.
Doucement nous nous éloignâmes du pied de la falaise, et il nous amena à une minuscule plage de galets ronds tannés par le rythme incessant de la marée.
Je le sentis m’allonger, presque avec précaution, -presque seulement vu que ma tête heurta le sol avec un bruit sourd- et il s’écroula à mes côtés, le souffle court de l’effort qu’il avait du faire pour me sortir de là.
Mon bras se tendit un instant, et ma main rejoint la sienne entre nos deux corps. Je pressais ses doigts en une caresse fébrile:
-Tu es complètement fou.
-Tu en rêvais depuis des années.
-Je n’avais même pas idée qu’on puisse faire ça, répliquais-je.
-Il y a des tonnes de choses que les hommes civilisés se refusent tu sais… Et c’est bien dommage…
Je ricanais en me retournant sur le côté, ignorant les langues vicieuses de la mer qui effleuraient mes pieds toujours immergés:
-Si par là tu veux dire courir sous une pluie de balles et se faire menacer à l’arme blanche et sauter de falaises -même petites- c’est normal qu’ils se le refusent. C’est dangereux. Même pour atteindre l’euphorie de l’adrénaline.
-Le danger c’est la vie. Et il y a d’autres moyens de trouver l’adrénaline tu sais. Mais ils pendent ceux qui le font.
-C’est vrai? Qu’est-ce que c’est?
J’étais littéralement intrigué, je m’approchais les yeux agrandis par l’excitation, j’étais prêt à tout.
Il plissa les yeux, se débarrassa d’une mèche gênant, et regarda aux alentours:
-Tu sais, c’est risqué…
Je m’approchais, toute fatigue disparue, mes jambes me faisaient souffrir mais je n‘en avais rien à faire.
-Allez dis-moi on est tout seuls.
-C’est-à-dire que…
Je le voyais hésiter, avec une moue effrayée qui ne lui ressemblait pas, et je levais la main pour lui toucher l’épaule et l’inciter à me répondre.
-Allez, s’il te plait…
Mais alors que je l’effleurais, une poigne brusque vint saisir mon poignet et le tira de telle manière que je me retrouvais projeté sur le corps du pirate. Je relevais la tête pour le fixer, ahuri lorsqu’il lança:
-Bon d’accord, puisque t’insistes!
Sa main s’abattit sur ma nuque, m’empêchant de reculer, et ses lèvres se plaquèrent contre les miennes, violemment. Mon cœur fit un bond. Il m’avait dupé. Le bougre!
Toute mon âme fit un saut. Jamais on n’avait osé m’embrasser ainsi.
Mes mains poussaient sur son torse pour se défaire de son emprise mais tout ce que j’arrivais à faire c’est de contracter ses abdominaux qui se mouvaient sous moi, et sentir ses pectoraux rouler sous mes doigts.
D’un mouvement de hanches tout aussi rapide que s’il venait de se lever d’une nuit de repos parfait, il roula sur moi, relevant mes bras au dessus de ma tête, claquant mes poignets sur les galets, et plaquant son bassin contre le mien.
De sa main libre il écarta mes jambes et s’inséra entre elles, remontant ma cuisse le long de sa hanche alors qu’il se penchait pour plonger son visage dans mon cou, mordant un grand coup dans ma chair, me faisant crier de douleur.
Je me cambrais, je me débattais, et plus je le faisais plus je sentais son corps contre le mien ses muscles si durs sous sa peau, et le ciel rougeoyant qui éclairait sa peau, la rendant cuivre et bronze, pailletée de sel. Tout me troublait, et la sensation de peur et de douleur refluait lentement.
-Tu me fais confiance?
-Non.
Il ricana et lécha ma clavicule, écartant d’une main rageuse les pans de ma chemise pour caresser mon torse.
Je sentais l’eau remonter jusqu’à mes cuisses. La marée montante…
D’un mouvement de reins, il nous souleva tous les deux, et se mit debout pour sortir de l’eau qui montait à une vitesse ahurissante.
Il nous dirigea vers un énorme rocher au milieu de la plage et nous fit grimper dessus, juste à temps pour que l’eau l’entoure et continue de monter, nous laissant au sec alors que toute la surface de galets était inondée.
Lorsqu’il me reposa je m’aperçu que je ne l’avais pas lâché durant les quelques mètres sur lesquels il m’avait porté. J’étais resté là, agrippé à son cou, respirant son odeur si masculine, si sauvage…
Mon dieu.
-Je te fais confiance… Soufflais-je pour moi-même.
-Tu es le dernier à t’en rendre compte, murmura-il en réponse alors qu’agenouillé entre mes jambes il se pencha pour reprendre mes lèvres.
Je les gardais closes. Pour la forme peut-être… Je ne saurais le dire…
Mais lorsqu’il saisit mes cheveux à pleines mains et qu’il les tira en arrière, j’ouvris la bouche pour protester et il s’insinua dans ma bouche, m’étouffant, me caressant. Mon dieu je gémissais comme un beau diable et il plaqua son bassin contre le mien, me poussant un peu plus loin sur le rocher.
Sa main glissa le long de mon ventre jusqu’à atteindre mon entrejambe, et je perdais tous mes moyens, me jetant sur ses lèvres de moi-même, ne réprimant même pas le grondement de désir qui me parcourait de part en part.
Je sentais mon sang pulser à mes tempes.
L’adrénaline.
Encore elle.
Il serra un peu plus son bassin contre le mien.
-Tu la sens?
-Oh putain oui!
-T’en veux plus?
-S’il te plait!!
Nos vêtements furent baissés et écartés, mon corps subit le même traitement, et enfin, je sentis l’extase me gagner, un surplus de sa drogue se répandre dans chaque parcelle de mon être alors que nous ne faisions plus qu’un.
Ses grondements et mes cris furent perdus dans le fracas des vagues s’abattant autour de nous, notre sueur fut effacée par l’écume des vagues qui giclaient jusque sur nos corps, et le ciel s’éclaircissait peu à peu, jusqu’à être entièrement orangé.
Nous étions en vie. Heureux, en danger, et totalement fous, mais en vie.
L’adrénaline était là pour nous le rappeler.
J’étais drogué, il était littéralement accro, et je donnerai tout pour rester au plus proche de cette drogue jusqu’à la fin de mes jours.

Lui.
L’adrénaline.

Oh oui… Jusqu’à la fin de mes jours.


Voilà voilà, en espérant ne pas vous avoir endormies!
C'est pas du haut niveau, c'est pas bien fameux etc etc. Mais bon, c'est tout ce que je fais ces temps ci donc.... ^^
Par Absynthe - Publié dans : Cock Tales Cocktails - Communauté : Amours Acidulés
Ecrire un commentaire - Voir les 22 commentaires
Dimanche 28 juin 7 28 /06 /Juin 23:56


Hello hello les filles!
Je viens de finir Sang d'Encre de Poppy Z Brite, et je suis très embêtée, parce que la fin qu'elle a réalisé c'est à globalement MA fin de rêve (à laquelle j'avais déjà pensé depuis belle lurette), et que maintenant je ne pourrais plus l'utiliser sans me dire que je suis une vieille plagieuse inspirée des autres.
Déjà que mon Raziel dont je suis si fière, je pensais l'avoir trouvé dans un annuaire de prénoms, et en fait non, j'ai du le lire pour la première fois dans une fiction qui vaut le coup d'oeil, je vais la lier sous peu (heuuu... sous peu quoi) Heart Of Vampires, une sims-fic, absolument magnifique ^^.
Bref je disais quoi? Ma parole j'ai un de ces maux de crâne...
Oui donc j'ai lu Sang d'Encre, et pour une fois ça finit bien Waaaaai. Bonheur ^^.
J'ai lu Délices Citronné aussi, ce matin, après qu'on me l'ai livré à neuf heures et demie...
UN DIMANCHE MATIN...
Je soupçonne le livreur d'avoir pris sa journée d'hier pour aller faire les soldes avec sa nana =/




BREF.
Pour aujourd'hui, enfin pour cette nuit, je vous publie juste un concours que j'ai fait sur Quatre Mots, qui avait pour sujet "Je n'avais jamais vu une créature pareille", ou un truc  dans le même style.
Le tout en 95 lignes, c'est super court 95 lignes en 12 Times New Roman...
Donc j'ai royalement galéré, surtout que c'est Alex et Youn qui m'ont poussée à le faire le dernier jour.
Soit dit en passant, (Mirage dit que je vous harcèle, jvois pas DU TOUT pourquoi xD), sur Quatre mots, il y a un petit paquet de duels qui n'attendent que vous ;)!
Voilà, en gros, c'est là, je ne vous demande pas d'applaudissement, même pas de commentaires, c'est juste pour vous occuper en attendant le chapitre du Grenat qui est en relecture =).

Ha et les commentaires sont en bonne voie, j'ai presque fini ceux de l'article de coup de gueule, après jm'attaque à l'article 42 du NP, puis au 42, et au Grenat, enfin une belle galère en somme xD


Bonne lecture!





Epitres, Blues et Botanique:
 

Le jeune padre Juan Quinones De la Vega marchait tranquillement sur un chemin de terre rouge.

Ses sandales de cuir frottaient le sol à chaque pas qu’il faisait pour se rapprocher de son église, et la terre sèche se soulevait autour de lui, lui prêtant pour une fois dans sa vie une apparence démoniaque.

Il tira sur le col de sa robe et passa une main sur son front couvert de sueur. Il était peut-être tard, mais la chaleur était toujours là, et sa tenue de prêtre catholique ne lui réussissait pas du tout.

Combien de fois depuis son arrivée était-il tombé dans les pommes à cause de la température trop élevée?


Même son crucifix d'argent s'était plaqué à sa peau trempée, sous sa tunique, et le métal gardait une tiédeur désagréable, si bien qu'il attrapa la chaine au fines mailles pour le sortir et le laisser à l'air libre.

Pas de vent. Juste un courant d'air chaud et lourd. C'était vraiment une journée désastreuse.

Au loin, il pouvait voir les dernières lueurs orangées du soleil disparu depuis plusieurs minutes. Il avait fini tard ce soir. Mais on n'a pas d'horaires quand on est au service de dieu.

Et il n'aurait jamais pu décemment demander à l'ancienne de cette bourgade de recevoir l'extrême onction le lendemain. Encore moins de mourir plus tard... Après le week-end par exemple.

Dieu n'attend pas.


Mais bon sang, il aurait donné n'importe quoi pour être un simple garagiste pouvant vivre à moitié nu, couvert de cambouis, avec trois bouteilles fraiches différentes à portée de main.

Les minutes défilèrent, il reçut plusieurs invitations à dîner au fur et à mesure qu'il passait devant les habitations.

Enfin, il arriva chez « lui ». Dans la petite baraque de bois et briques confondues qu'on lui avait « prêté » lorsqu'il avait été envoyé dans la région. Elle partageait un pan de mur avec l'église, alors les habitants s'étaient dit que cela lui conviendrait.


De toute manière, ce n'était pas comme s'il avait eu un jour l'audace de répondre que « non » ça ne lui plaisait pas. Et il adorait la minuscule terrasse sur le perron, qui lui donnait une excellente vision du jardin qu'il entretenait.

Enfin... Par « Jardin » il entendait cimetière. Mais après tout, les pierres tombales les plus proches n'étaient plus que des amas de pierre taillées, entourées d'herbes folles et de fleurs grimpantes qu'il faisait pousser avec amour. C'était presque romantique, et pas une seconde lorsqu'on voyait le jardin on se sentait oppressé par des mauvaises ondes, de la peur ou une aura de mort.

A ses côtés sur la terrasse, son vieux tourne disque venait de rendre les dernières notes d'un morceau de B.B King, et du bout des doigts, il enchaîna avec Catfish Blues, du bon vieux Hendrix.

Ses yeux se fermèrent aux premiers accords, et un sourire de délice fleurit sur son visage. Si ses fidèles savaient...

Il porta une cigarette à ses lèvres et fit tourner la molette de son briquet.

S'ils savaient...


Les minutes passèrent, et soudainement une brise presque glacée fit son apparition. Une fraction de seconde, mais il l'avait sentie le long de ses jambes dévoilées par son pantalon retroussé, et sur son torse totalement dénudé à part son crucifix qui pendait toujours sur sa peau blanche d'homme d'église.

Les yeux du Padre parcoururent l'obscurité. Il y avait eu quelque chose d'étrange dans cette fraîcheur éphémère.

Comme une odeur de soufre.


Il se releva de sa chaise, et descendit pieds nus les quelques marches de la terrasse, avançant entre les tombes vers l'obscurité la plus totale excepté les faibles lueurs que le quart de lune offrait au monde de la nuit.

Les fleurs étaient fermées, mais un léger parfum se diffusait dans l'air, concurrençant les vapeurs de souffre qui lui retournaient l'estomac au fil de ses pas.


Il ne savait pas franchement ce qu'il cherchait, encore moins s'il y avait quelque chose à chercher, il ne savait pas non plus pourquoi il allait dans cette direction précise, mais il y allait, et son crucifix oscillait sur sa poitrine au rythme des derniers sons du blues.

Il arriva devant un vieux caveau qu'il n'avait pas encore eu le temps de nettoyer et de fleurir. Ses doigts effleurèrent la grille de métal qui interdisait l'accès aux marches et il sursauta en la sentant bouger à son toucher.

Baissant les yeux, il s'aperçut que la serrure était littéralement tordue et que le métal formait un triste sourire grimaçant.

On avait profané un tombeau. On avait osé.


Ses doigts se serrèrent de rage contenue, et il s'apprêtait à descendre récupérer les détestables adolescents en manque de sensations fortes lorsqu'un bruit derrière lui le fit sursauter et se retourner brutalement.

Ses yeux s'écarquillèrent d'effroi et il tomba à genoux au sol, portant mécaniquement son crucifix à ses lèvres.

Quelques mètres devant lui, à quatre pattes et toussant, feulant, s'étouffant, un... une chose... un être vivant se tenait là, semblant souffrir mille maux à la fois, son dos se soulevant et se cambrant de douleur à chaque inspiration, ses doigts pénétrant la terre meuble avec une facilité déconcertante et un désespoir palpable.


Le padre se balançait d'avant en arrière, priant tous les saints de lui venir en aide, de soulager cette créature.

Car oui, ce n'était pas un humain, c'était sûr. Et il n'avait jamais vu pareille créature nulle part sur cette terre.

Lorsqu'enfin ses cris, feulements et aboiements cessèrent, le padre finit sa dernière prière, signa trois fois et effaça les larmes qui avaient coulé sur ses joues pendant les dernières minutes qui avaient paru des heures.

La créature était allongée dos à lui, dans l'herbe, quelques tiges effleurant sa peau si sombre qu'il ne le distinguait presque pas dans l'obscurité.


Elle respirait. Son corps se mouvait douloureusement et il pouvait entendre sa respiration sifflante de là ou il était.

Alors, il se mit à avancer. A quatre pattes dans l'herbe sèche. Lentement. Lentement. Son crucifix pendant sous lui, s'agitant au gré de ses mouvements.


Sa main se tendit et il effleura l'épaule de la « bête » avant de ramener brusquement ses doigts vers lui. Elle était brûlante.

Il recommença une nouvelle fois, et le tira vers lui, l'allongeant sur le dos et se penchant au dessus, espérant distinguer quelque chose.


Sa peau était entièrement noire. Pas du noir cacao des habitants de la région, celui tellement noir qu'il pourrait paraître argenté s'il devait encore foncer. Et ses yeux étaient clos.

-Mon fils...


Une main le saisit brusquement à la gorge et il put sentir des griffes aussi longues que de petits couteaux entourer son cou jusqu'à sa nuque. Devant lui, les yeux s'étaient ouverts, laissant place à des orbes sans pupilles, plus argentées que le meilleur argent, plus claires que l'or blanc.

-Je ne suis pas ton fils, padre, murmura-il en latin.

Le père Juan tendit fébrielement sa main vers le visage de la chose, et repoussa une mèche charbon qui voilait son regard, presque avec douceur.

-Tu es un enfant de Dieu. Comme toute créature en ce monde, souffla-il avec difficultés.

-Je suis une création de Lucifer. De Mon Seigneur. Pas de Dieu, pauvre humain.

-Et qui a créé Lucifer d'après toi illettré de démon? N'as tu jamais lu la Bible?!

Il y eut un long silence dans le cimetière. Et peu après un grand éclat de rire retentit dans la nuit alors que le démon relâchait le prêtre, l'aidait à se relever quelque peu rudement, et l'entraînait vers l'église.

Ah ça non. Il n'avait jamais vu une telle créature auparavant.

Par Absynthe - Publié dans : Cock Tales Cocktails - Communauté : Communauté gay
Ecrire un commentaire - Voir les 19 commentaires
Dimanche 26 juillet 7 26 /07 /Juil 00:39



EDIT: Je sais pas du tout ce qui se passe avec le format de mon texte, je m'en excuse si vous n'arrivez pas à lire correctement... Je pige pas ce que j'ai fait de mal donc au pire, copiez collez ça dans un fichier word etc pour pouvoir lire ^^'... (vous pourrez vérifier mon orthographe en même temps ;) ;) ) Désolée...

Bon sang... vingt jours sans MAJ... Je suis confuse, je sais pas ce que j'ai bien pu bran... faire entre temps... Je suis même pas partie en vacances rien... J'ai larvé, j'ai fêté mon anniversaire (merci à celles qui s'en sont souvenu ^^), j'ai larvé, je suis allée me baigner, j'ai larvé près du lac, etc etc... 
Le déchet quoi. 
Bon et je dois avouer que ça fait des lustres que je suis sur ce chapitre.
J'ai VRAIMENT peiné à l'écrire, et peut-être que ça se sentira. 
Le lemon sera surement cru et spécial, et peut-être aussi maladroit et...
Boudiou je suis contente d'avoir fini cette mini fic ^^.
Ce chapitre va être bien long d'après moi. Six pages quand même, je m'étonne moi même ^^'...



Voilà. Sinon quelques trucs qui n'ont rien à voir.

-Fuck les Twilighteuses, vous me tapez sur le système Oo' (bon les slasheuses de Twilight, là je vous aime un peu plus)(hé Jacob est nettement mieux que l'autre tronche de rescapé d'accident de train) (bon mais l'acteur qui joue Jasper les bat tous)



-La saison 2 de TRUEBLOOD est carrément d'ENFER! J'adoooore. C'est hot, c'est génial, en plus on en apprend plus sur Eric (love Eric) et d'après le sixième épisode (ou l'on voit son créateur) je sens que le slash va me titiller les doigts assez sévèrement.  Vous avez le lien à droite, j'aimerai beaucoup connaître votre avis sur la question ^^.



-La saison 5  (6?)de Weeds est complètement débile, mais qu'est-ce qu'on ferait pas pour baver sur Silas... Pourquoi il est pas gay lui déjà?...



-Une très adorable "Mikii", contact MSN un peu inconnu vient de me filer le lien pour visionner Little Ashes en anglais (râlez pas, c'est déjà ça). J'ai pas encore pu visionner, vu que j'écrivais ce chapitre, donc je vous file le lien et on découvrira ça ensemble ^^.  On dit quoi? On dit merci Mikiii!

(Hahahaha j'ai failli oublier de le mettre xDDD)
CLIQUEZ LA


-Sinon, une petite pensée à notre très adorée Alex qui a eu son anniv cinq jours après moi, donc le 20, et qui en ce moment supporte une gamine de quinze ans et une bande de vieux depuis deux semaines, alors qu'ils sont perdus au fond de l'europe ( je dirais pas de l'est ou du nord, vu qu'ils se déplacent tout le temps..). Bref, Alex reviens, tu nous manques, on t'aime et SURTOUT on veut la suite d'H2O!!!



-Vous apprécierez les magnifiques images au passage hein. (Qui sont mieux en séries mais bref..)



Voilà voilà, j'ai du oublier la moitié, bonne lecture à toutes, savourez ce dernier chapitre.
Pour les premières lectrices, s'il est trop horrible, signalez le moi que je le retravaille et évite la catastrophe!
bisous je vous aime les filles!



 

 




Chapitre trois:
Il fit mine de se détacher de moi. Et je plantais mes ongles dans son avant bras, le forçant à reprendre sa position précédente.

Tu vas voir ce qui est déplacé et indécent. Connard.

 


Là en temps normal, ou en fiction classique, j’aurais dansé collé-serré avec le beau brun, j’aurais du me frotter à lui, l’allumer de mon corps divin et tout en courbes, ses mains auraient du cesser de se crisper pour se dégager et plutôt se démener pour ouvrir mon pantalon, et nous aurions pu commencer à coller nos corps en sueur l’un contre l’autre sur le son de la musique, les gens autour de nous auraient du se figer de stupeur et se mettre à saliver abondamment, y compris les hétéros, les homophobes etc, parce que nous aurions été tellement sexy qu’il aurait été inconcevable que des hétéros restent hétéros et que des cons restent cons etc etc.

Mais pour aller dans ce sens, il aurait fallu que la première étape fonctionne.

A savoir danser contre lui.

 


Or…

 


…Danser avec quelqu’un qui ne le veut pas, c’est dur.

Et danser collé-serré avec un homme qui résiste, c’est encore plus dur.

On est tenté de lui coller un coup de poing pour l’assommer un peu et pouvoir le tripoter tranquille. Seulement voilà, c’est la frontière entre le rapport consentit, et le rapport non consentant.

Et c’est ainsi qu’on peut tomber dans le monde d’un violeur en moins de deux secondes, tout ça à cause d’un sale caractère de merde et de manières de sainte nitouche…

Connard.

Du coup, je ne le frappais pas, n’avais aucun moyen de le droguer, pas même à la ganja douce, et optais pour une manière légèrement plus pitoyable:

Le marchandage.

Vous savez, le genre de drague de kéké crétin qui est sorti exceptionnellement de son nid à HLM…

« Vas y t’es charmante, y a pas moyen de moyenner pour avoir ton numéro? »

 

Oui parce que le kéké crétin n’offre pas de verre, il envoie des SMS de 17 heures à minuit parce que ce sont les heures gratuites. Ensuite le kéké propose d’aller boire un verre -qu’il ne vous paiera pas- et vous demandera si vous avez une chambre libre pour que vous puissiez coucher ensemble. Et si c’est pas possible vous finirez dans sa golf décapotable recapotée pour l’occasion.

Bref, après avoir harponné son bras de mes ongles, je marchandais.

 

Ma main libre glissait derrière moi vers sa nuque en une caresse qui aurait pu être délicate si elle n’avait pas été saccadée et je penchais la tête en arrière pour me reposer sur son épaule.

-Allons allons monsieur Vianti, vous en avez tout autant envie que moi… Je susurrais.

Enfin, c’est assez chaud de susurrer quoi que ce soit au milieu d’une foule de concert avec deux abrutis sur scène qui font rugir leurs guitares électriques comme des dégénérés.

 

Mon brun tentait de se dégager par petits à-coups et non seulement mes ongles s’enfonçaient un peu plus dans son avant bras à chaque geste, mais en plus, son bassin se plaquait chaque fois plus violemment contre mes fesses, et il ne paraissait pas se rendre compte de l’effet qu’il me faisait.

Je ronronnais presque de sentir les formes de son entre jambe contre moi, et si elle avait été au garde à vous, c’aurait été un peu moins vexant. Mais on peut pas tout avoir. Et puis ça allait venir.

 


-Ca dépend Duval, si vous en avez envie au point de préférer vous jeter d’un immeuble de huit étages ou de coucher avec un nain paraplégique, alors oui, on en a tout autant envie l’un que l’autre.

-Vous ne savez même pas de quoi je parle, répliquais-je vexé et effaré en me retournant, dégrippant mes griffes mais tenant toujours un poignet pour limiter la fuite possible.

J’hallucinais! Connard!

 

-Et j’ignorais que les nains c’était votre truc… Ajoutais-je avec un sourire parfaitement faux.

Il leva les yeux au ciel et fit mine de s’en aller mais je tirais son poignet vers moi et passais mes bras autour de son cou en m’approchant près, très près.

 

-J’ai envie de quoi d’après vous… Alexxxxiel?

Peut-être que sur des papiers de contrat, ça craint à mort comme prénom, mais je vous promet qu’à prononcer, c’est d’enfer, et on a qu’une seule envie, c’est de le gémir.

Là très honnêtement je me foutais royalement de ce que pourrait penser mon très cher… Heu très con patron. Pour moi je serais renvoyé dès mon retour au bureau, et je ne pouvais plus attendre quoi que ce soit d’autre qu’une charmante partie de jambes en l’air.

 

Et bon dieu je la voulais cette partie.

-Ce dont vous avez envie?

 

Il plongea son regard -magnifique- dans le mien sans doute un peu vitreux et de plus en plus fiévreux alors qui parlait:

 

-Emmanuel Duval, vous voulez que je vous baise.

J’hoquetais et il continuait.

-Vous voulez que je vous prenne dans un coin sombre de ce champ, au milieu de la foule peut-être, ou alors contre un arbre, n’importe ou tant que je vous écarte les cuisses et vous déchire de l’intérieur en vous faisant crier de plaisir…

 

Mes yeux me brûlaient j’arrivais même plus à les faire cligner, j’avais devant moi l’homme le plus vulgaire -et le plus grand connard- que je connaissais qui venait de me décrire pris comme une vulgaire… …femme, tout en me vouvoyant et sans me quitter du regard.

 

Je sentais mes jambes se dérober à moitié sous mon poids et raffermissais ma prise sur sa nuque en inspirant une goulée d’air qui fit l’effet sonore d’un gémissement mal contenu.

Je le vis cligner des paupières et se mettre à sourire sadiquement.

 

-Oui… Je le veux, répondais-je avec un sourire amusé alors qu’il commençait à me couper avec sa voix de patron et son petit air hautain.

-Et comme je vous l’ai dit précédemment, je préférerais cent fois…

-Vous pouvez embrasser le baisé.

 

Cette fois c’était à lui d’afficher un air surpris. Ses yeux s’écarquillèrent et j’en profitais pour me jeter sur ses lèvres comme un affamé, l’enfermant dans un baiser déchaîné, auquel il tenta plusieurs fois de se soustraire, repoussant mes hanches collées contre les siennes de ses mains. Mains qu’il fit remonter le long de mon torse par désespoir de cause vu que ça ne marchait pas, et je gémis contre ses lèvres lorsque son pouce griffa à moitié l’un de mes mamelons avant de pousser de toutes ses forces sur mon pectoral pour m’écarter de lui.

 

Je chancelais, étourdi, et inspirais profondément, appréciant l’odeur de son corps qui émanait de moi, celle de la cigarette qui planait dans l’air, de la sueur, de l’alcool… Ma langue glissa sur mon piercing encore humide de salive et j’adressais un grand sourire au brun qui me fixait, haletant doucement à quelques pas de moi.

 

Il avait l’air partagé entre l’envie de me taper dessus et… …autre chose.

Le groupe entama un nouveau morceau, et la foule déjà assez compacte se resserra encore et se massa près de la scène, nous bousculant et nous envoyant vers l’avant. Un couple s’inséra entre nous deux et je perdais mon patron de vue.

 

Trop la haine. C’était quoi cette arnaque?! Je pouvais même pas en remettre une couche et me prendre un râteau mémorable!

 

Je me retrouvais à cinq mètres de la scène, sans avoir eu envie d’y être, chose qui n’arrive jamais lorsqu’on l’a choisi. Je regardais tout autour de moi avec le désir réprimé de taper du pied comme un gosse.

J’étais seul, comme un con, les autres pêtaient littéralement la forme, et j’avais juste envie de les regarder avec un sourire coincé, de faire un petit « waii » en secouant les poings du genre « qu’est-ce qu’on s’amuuuse, j’adooore la macarena ».

 

Nan très sérieusement, il y a des gens qui ont la poisse un truc fameux.

Et alors que je faisais demi-tour pour essayer de sortir de la cohue et d’atteindre des eaux plus calmes et des rangs plus espacés, une poigne de fer m’agrippa par le bras, me tira sans douceur sur le côté, et surpris je lâchais un pathétique « Aieuh » en grimaçant, avant de me retrouver le nez collé à un torse trempé de sueur et de bière. Roh dégueu.

 

On me repoussait presque doucement, et une main glissa sous mon menton pour me relever la tête alors que je passais une main dégoûtée sur mon visage. Je suspendais mon geste et baissais à nouveau le regard sur le buste trempé. Il est parfait ce torse!

 

Je plaquais mes mains dessus, savourant encore une fois l’ouverture de cette chemise, le fait que la peau soit trempée et…

-Patronnn, je ronronnais. Vous êtes tout mouillé.

Mes doigts glissaient sur sa chair, montant et descendant au gré de ses muscles, de ses abdominaux, de son nombril…

-Et vous m’avez cherché, ajoutais-je les yeux brillants…

Pour n’avoir pour toute réponse qu’un souffle brûlant sur mon visage, et une main possessive qui agrippe ma hanche et me plaque contre lui.

 

La musique se faisait plus langoureuse à mes oreilles et son bassin qui se frottait contre moi me rendait fou. Son silence me faisait trembler, je ne comprenais pas pourquoi il ne disait rien. Me faisait-il marcher?

D’un geste brusque il me tourna dos à lui et me poussa en avant en restant tout contre moi, traversant avec difficulté la foule pour atteindre un milieu plus dense que jamais ou la musique se faisait assourdissante, droguante, enchanteresse tant elle était forte.

 

Une de ses mains remonta jusqu’à ma gorge qu’il serra sans douceur en me faisant m’appuyer contre son épaule, et l’autre vint ouvrir mon gilet jusqu’en bas, les vibrations de la fermeture éclair se répercutant dans chacun de mes nerfs.

 

Lorsque sa main se posa sur mon ventre et que je sentis mes entrailles faire un bond, je bénis soudainement l’idée saugrenue de ne rien porter sous mon gilet. Et lorsqu’elle descendit, frôla la ligne de poils blonds que je m’obstine à garder pour faire « viril » et s’inséra tout simplement sous ma ceinture, je me cambrais brusquement et tentais de prendre une inspiration mais ne réussis qu’à me plaquer un peu plus contre le brun et à gémir lamentablement sous le manque d’air.

-Chhhh…

T’es mignon toi « chh » j’étouffe là.

 

Connard.

(J’allais oublier. )

 

Mes doigts se portaient à mon cou, saisissant sa main pour tenter de l’écarter, du moins de la desserrer. Il restait sourd à mes supplications silencieuses et inlassablement nous oscillions de droite à gauche, de gauche à droite, ses hanches frottant contre mes reins. J’étouffais, et il bandait.

Bon ok, moi aussi.

Et sa main montait et descendait sur ma queue, encore et encore, s’arrêtant parfois pour la serrer à m’en faire gémir de douleur, pour reprendre ensuite ses allées et venues à peine freinées par les couches de tissus qui emprisonnaient son poignet et son avant bras.

 

Enfin, il relâcha ma jugulaire et je restais appuyé contre lui, peinant à respirer à nouveau normalement, observant la scène et tout autour de nous. Personne n’avait vu quoi que ce soit. Personne n’aurait bougé si…

-J’aurais pu vous tuer Duval, si je l’avais voulu.

Alors c’est ça son truc? Avoir le contrôle non stop?

 

Je devais m’être raidi car il éclata d’un rire doux contre mon oreille sans lâcher mes reins, ni laisser mes fesses ou ma verge en paix, et je fronçais les sourcils, agacé. Dans quelques secondes il allait me sortir qu’il était un vampire aussi?

En réalité j’avais eu peur, et j’avais été foutrement excité. Le fait de n’avoir eu aucun contrôle avait été totalement flippant mais aussi alléchant… Je ne l’admettrai pas, mais je n’en pensais pas moins.

Et j’avais juste envie que cela recommence. Alors…

 

-Vous auriez pu, mais vous ne l’auriez pas fait. Vous êtes trop… Gentil.

-Gentil?!

Malgré la musique, j’entendais son ton offusqué et j’en ricanais intérieurement.

-Oui, tout le monde au bureau sait que derrière vos airs de glaçon ambulant vous êtes un gros nounours en mal d’amour.

J’avais débité cette phrase comme une insulte, et j’espérais qu’il la prenne en tant que telle.

Je sentis ses ongles s’enfoncer dans la chair tendre de mon aine, et je me cambrais, agrippant une poignée de ses cheveux sur lesquels je tirais aussi fort qu’il me faisait mal.

 

-Doucement, c’est sensible ces choses là nounours…

-Emma… Celle là tu ne vas pas l’emporter au paradis…

Je laissais un instant mon sourire digne de Garfield ou du chat d’Alice s’étirer, puis reprenais mon air niais habituel et me retournais vers mon patron, candide même si j‘étais définitivement frustré de ne plus rien avoir pour me caresser.

 

-Comment ça? C’est pas vrai que tu es un amour au fond? Une gentille chose qui refuse de faire du mal aux autres et qui ne couche pas sans sentiments? Une gonzesse quoi…

Je discernais pendant une seconde une lueur d’amusement au fond de ses magnifiques prunelles rougeoyantes par la lumière des spots de la scène, et aussi rapidement qu’elle disparut, une main agrippa mon cou et le serra plus brusquement que précédemment tandis que des lèvres humides se plaquaient contre les miennes en même temps qu’un bassin ondulait contre le mien.

-Tu vas voir ce qu’elle va te faire la gonzesse.

 


Quelques instants plus tard je me retrouvais plaqué contre une tour d’amplis de rechange, derrière la scène, sans savoir comment on avait pu arriver là. L’important était que nous étions seuls, et que la jambe qui s’était insinuée entre les miennes me soulevait progressivement du sol au fur et à mesure que mon patron se collait contre moi. Je sentis mon treillis et mon boxer tomber sur mes chevilles et j’en profitais pour lui arracher sa chemise et m’attaquer à son pantalon, lorgnant de l’œil le tatouage que j’allais enfin pouvoir voir en entier…

 

Tout en massant hâtivement son érection bien plus que proéminente, je baissais les yeux et m’inclinais légèrement pour pouvoir regarder le magnifique Yggdrasil tout en courbes et branches emmêlées qui descendait jusqu’au haut de sa cuisse. Du bout du doigt je suivais les branches/racines qui disparaissaient entre ses jambes et sentis une pression sur mes épaules.

 

Je levais la tête et plissais les paupières devant le regard ardent du brun au dessus de moi:

-Et vous voulez quoi avec votre pipe?! Cent balles et un Mars?

Je me relevais et lui faisais face, encore un peu haletant de nos précédents échanges;

-C’est pas moi celui qui doit être gentil ce soir monsieur Vianti. Moi je suis déjà sympa tout le temps, et je ne suis pas le genre de petite conne qui taille des pipes pour une promotion, vu la qualité, il faut la mériter la gâterie.

 

Et d’abord j’y pouvais rien si le fait que je regarde son tatouage lui avait donné des idées.

Connard.

-Ah c’est comme ça? Son regard me foudroya entre les mèches de cheveux qui retombaient sur son visage jusque sur ses joues. Ok, alors on va faire comme tu le sens.

Là il avait l’air vraiment énervé, et je sentis l’excitation monter en flèche alors qu’il me retournait brutalement et me plaquait face aux amplis, me maintenant immobile d’une main ferme sur la nuque.

De sa main libre et d’une de ses jambes, il m’écarta les cuisses sans douceur, me cambrant un peu plus vers lui et je voyais le plastique noir s’embuer devant mes lèvres alors que je gémissais silencieusement d’impatience.

 

Sa main sur ma cuisse remonta presque lentement, griffant ma peau jusqu’à ma fesse qu’il prit en main une seconde, avant de la lâcher et de présenter ses doigts devant mes lèvres en se serrant contre mon dos, sa queue glissant contre moi et butant chaque fois un peu plus sur mon intimité.

-Suce.

Je le fusillais du regard et sa main sur ma nuque agrippa une poignée de cheveux qu’il tira en arrière.

-Suce Emma.

 

Mes lèvres toujours closes durent le décider car il se pencha un peu plus sur mon cou et embrassa ma peau fiévreusement en murmurant près de mon oreille.

-T’en as envie, fais pas ta chienne maintenant, tu vas avoir ce que tu veux depuis des heures…

Son sexe passa un peu plus rudement contre mon entrée et j’entrouvris la bouche une seconde pour exhaler l’air chaud qui opprimait mes poumons, sans attendre, son index et son majeur s’infiltrèrent entre mes lèvres, plongeant au creux de ma bouche, caressant ma langue et je mordais doucement ses phalanges, commençant à le lécher sans me presser.

 

Son souffle se fit plus rauque derrière moi et je m’enhardissais progressivement, mimant une fellation jusqu’à ce qu’il retire ses doigts et les enfonce tous les deux en moi.

-Connard!

J’appuyais plus fort mon front contre l’ampli, c’était pas comme si j’étais pas habitué, mais quand même, deux d’un coup ça surprend. Je serrais les dents et tentais de décontracter mes muscles lorsque sa poigne sur ma nuque se fit caresse pendant quelques secondes.

-Si je suis délicat avec toi, tu vas encore me prendre pour quelqu’un de gentil… Donc on va passer à la suite si ça ne t’ennuie pas.

S’il m’avait laissé le temps de répondre quoi que ce soit, j’aurais bien dit que vu la taille de sa queue j’aurais souhaité une préparation un chouilla plus longue mais finalement…

-Hmpffff.

 

J’optais en désespoir de cause pour la morsure de lèvre intensive. Si mes yeux avaient pu sortir de mes orbites à cause de la douleur, je crois qu’ils seraient à des kilomètres de là à l’heure qu’il est. Et je restais là, parfaitement figé sous la sensation de se faire fendre en deux, incapable de desserrer mes poings ou mes dents, et j’entendais moi-même mon souffle totalement haché et douloureux.

 

Ses mains quittèrent leur place et rejoignirent mon torse et mon sexe qui commençait à débander sous le côté désagréable de la situation et tout en passant ses doigts de mon périnée à mon gland, il murmura à mon oreille:

-Qu’est-ce que tu es serré! C’est indécent à ton âge…

-Ta gueule et bouge. (Connard). Fillette. Grognais-je sans attendre.

 

Ses mains de déplacèrent à nouveau, et vinrent passer sur mes pectoraux jusqu’à mes épaules qu’elles cramponnèrent fermement. Il y eut un instant de flottement pendant qu’il se retirait de toute sa longueur et que je me décontractais, puis d’un coup il se r’enfonça en moi de toutes ses forces, imprimant dans ma peau la marque de ses doigts, et je ne put m’empêcher de crier sous le choc de son gland contre ma prostate.

Il me pilonna encore et encore, jusqu’à ce que je me dégage et l’allonge sur le sol pour m’empaler moi-même sur lui, imprimant mon rythme et nous laissant en sueur lorsqu’il finit par éjaculer alors que je me retirais brutalement pour éviter de me retrouver rempli.

 

Je m’adossais contre un ampli le temps de reprendre mon souffle et laissait courir mes yeux sur la merveille qui venait de me baiser comme un étalon. Je souris doucement, le manque de lumière donnait à son corps une allure irréelle. Ses jambes paraissaient interminables, ses cuisses étaient la sublimation de la courbe. Je voyais à la lueur des spots lointains et à celle de la lune son sexe se ramollir, couvert de son foutre qui brillait un peu dans l’obscurité. Son ventre se soulevait doucement et j'observait la cambrure de ses reins onduler sous le geste.

 

Il avait la main sur son front, essuyant la sueur qui en coulait, et je poussais sur sa cuisse du bout de mon pied plusieurs fois, jusqu’à ce qu’il se relève sur les coudes avec un soupir agacé.

-Quoi?!

Je vis ses yeux se baisser son mon érection toujours présente et il murmura:

-Tu n’as pas…

-On est pas forcément synchros la première fois, patron.

Il claqua de la langue, agacé tout en s‘accroupissant et remontant son boxer.

-Ah arrête de m’appeler comme ça.

Il s’approcha de moi à quatre pattes, ses épaules roulant sous la lune, ses cheveux brillants sous son éclat…

Son visage vint se placer en face du mien, à quelques millimètres sans me toucher franchement, et sans me regarder il se mit à descendre entre mes cuisses repliées…

-Qu’est-ce que tu fo…

-Chhh. Ferme la… Emma…

 


**

-Hé Manu! J’ai besoin du rapport de taxes de Janvier dernier!

 

Je lève le nez de mon paquet de chips avec un air absolument pas concerné, et fait un clin d’œil à Marise, une vieille peau que je déteste depuis mon premier jour, mais qui s’obstine à me demander des trucs alors que tout le monde a laissé tomber.

 

-Demande à Vincent chérie.

-Mais c’était à toi de les faire!

-Oui mais moi je souffre à mon appendice tu piges?

Pour affirmer mes dires je pointe mon ventre du doigt, visant vaguement le milieu vu que je ne me souviens plus de quel côté elle était…

 

Je la vois lever les yeux au ciel par-dessus la cloison, et se mettre à parler sur mon dos avec ses collègues peau de vaches.

Croisant les jambes au dessus de la tour de mon pc, je clique sur l’icône MSN et soupire. Toujours personne. Je vais finir par bosser de dépit. Ce serait un comble…
 

Finalement j’attrape un boudoir dans son paquet de quinze, fout du sucre partout sur mon clavier, l’enfourne en bouche et part surfer sur le site ‘homotographie’. Que du bonheur pour les yeux celui là.

De la main gauche, je fais bouger un mini skateboard que j’ai volé à mon neveu, on dirait pas mais faut de l’adresse pour manier ces conner…

-DUVAL!

 

Je sursaute brusquement à ce cri poussé à deux centimètres de mon oreille et ma main clique par réflexe sur un tableur que j’ai commencé un jour ou personne n’était connecté…

Il y a huit mois genre…

Je me tourne vers le malade qui m’a rendu à moitié sourd et tombe sur deux grands yeux et un visage divin. Divin mais fatigué.

Divin, fatigué, mais pas l’air content.

J’en avale mon boudoir de travers et commence à m’étouffer fort peu élégamment.

-Voui patron?

-Prenez vos affaires et rejoignez moi dans mon bureau.

-Heu…

-Tout de suite!

-Toutes mes affaires? Je couine d’une petite voix alors qu’il se retourne pour partir.

-Bien entendu toutes vos affaires! Ne vous faites pas plus bête que vous ne l’êtes déjà!

 


Sa porte claque et un grand silence s’éternise dans les bureaux des employés. Mais enfin le brouhaha reprend « Il va enfin se faire virer » « non mais quel branleur » « Ah c’est pas trop tôt »…

Moi je suis vert. Je pensais franchement qu’après notre partie de jambes en l’air - et c’est MOI qui l’ai eue la pipe!- il allait oublier mon petit écart…

Je sauvegarde rapidement tous les mails des employés de la tour sur une clef USB, faut pouvoir se défendre, et empaquette mon bordel dans deux sachets plastiques et un carton, avant de me diriger vers la porte de son bureau.

-Entrez Duval!

 

C’est pas drôle les portes transparentes, on peut pas hésiter trois plombes devant.

Je pénètre tout en douceur dans la pièce, et lève les yeux vers le brun assis derrière son bureau.

 

-Fermez la porte.

J’obéis, toujours sans rien dire et l’entends se lever.

Je me retourne tandis qu’il s’avance:

-Pose ça Emma, murmure-il en désignant mon bazar.

Je m’exécute encore et tout en ramassant pour la troisième fois un sachet qui s’obstine à ne pas tenir droit je lance:

-Alors, vous comptez me virer?

-Si j’avais voulu te virer je t’aurais dit de ne pas revenir aujourd’hui…

-C’Est-ce que tu as fait en fait, je remarque.

Il lève les yeux au ciel et agrippe ma cravate pour me tirer vers lui.

-J’ai trouvé mieux finalement.

Sa main se dirige directement vers mon entre jambe et j’écarquille les yeux de stupeur.

-Hein?!

-Quitte à ne rien branler comme tu le fais brillamment depuis deux ans, j’ai décidé de te filer une promotion.

-Qu…?!

-Tu vas être mon secrétaire personnel désormais.

-Attends, tu me file une promotion?

-Ouai, et regarde!

Je suis son doigt et tombe sur un canapé en cuir brun. Je vois pas trop là… Deux mains se posent sur ma taille et il me chuchote:

-Emma… C’est une promotion canapé. Alors on va inaugurer le canapé!

 

Je me laisse aller à sourire. Franchement… C’était quoi la probabilité pour que mon patron (qui disait être en voyage d'affaires) et moi (qui avais fait un faux certificat médical), nous nous retrouvions au même concert de rock? Probablement une chance sur un million. Eh oui.


VDM!

 


(The End)

 

Par Absynthe - Publié dans : Cock Tales Cocktails - Communauté : Communauté gay
Ecrire un commentaire - Voir les 28 commentaires

Résumés des Fics

Sites Amis

Page Facebook des Pensées d'Absynthe 

 

 

  logo-fn-copie-1.gif

 

 

A cliquer pour faire plaisir voter pour la créa!

Akaiyume

 

 

Traduction:

Katika Locke

Broken Wings VO

Son site

   

 

Sites de fictions, blogs:

La créa' s'est permit de faire le ménage entre les sites abandonnés, les sites en pause avec peu de contenu et les autres.

Si vous souhaitez figurer ici, ou si je vous ai oubliés, signalez le!

 

Miyahow New!

Deadly

Inrainbowz  New!

Lino

Pearl  New!

Lila New!
Electre
Perri et Joy
Joy
Perri
Merlin
Danouch
YaYa
Ambroisie
Mai Lynn
Emy
Ley
Cicipouce
Utopia
Natsuko
Jijisub

 

Sites, scantrads:

Boys'n Love Scantrad BLS

Collection Arrow
Library of Moria (Agl) <3
MDR, Marre Du Drarry
TheBookEdition

Dessins:
Yaoi-Gallery (Moz)

Divers:

C'est la Gène

{Attention, site de connards}
Homotographie <3 <3
A cause des Garçons <3
Bashfr DTC <3
Gayclic
SuicideGirls
Encylopénis
Têtu
Bellazon


Liens pratiques:
Synonymes
Prénoms
Test de rapidité de frappe sur clavier
Refaire la déco (CSS) de son blog
Héberger une image
Générateur de code couleurs
Générer son nom de plume
(à partir de son nom et prénom)

 

Histoires Lues, et En Lecture

 
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés