Dimanche 5 décembre 7 05 /12 /Déc 09:37

Iclik Inrainbows Iclik

 

 

Aujourd’hui, je me suis fait percer le tragus droit. Ce qui porte à 7 le nombre de barres métalliques qui trouent ma peau. J’adore me faire percer. Je sais, c’est dur. Et je compte me faire tatouer aussi. Pour mes 18 ans. Comment ça « on s’en fout » ?

 

Okay j’arrête. Désolé. Pour en revenir à des choses plus proches de nous, et plus intéressantes, voici le sixième chapitre qui est, à mon grand regret, un peu plus court que les précédents (et surtout LE précédent)(c’est Sinoa qui va être contente…). Ah oui et aussi, parce que je vois que ça en embrouille certaine : je plaide coupable, je me suis fait un gros délire sur les prénoms dans cette fic. Alors oui, le frère s’appelle Tiphaine, oui j’ai déjà connu un type qui s’appelait comme ça, et sa jumelle s’appelle effectivement Maxence qui est le prénom d’une de mes amies, et oui c’est pas clair et on se mélange les pinceaux mais… mais voilà. Vers la fin aussi y’a un délire dans le genre, en pire (il faudra lire ma fic jusqu’à la fin pour le voir ! MOUAHAHAHA ! Oups).

 

Sinon, je ne parlerais pas de l’immense déception qu’a été le visionnage de Harry Potter 7 premier du nom pour une jeune fille qui était surexcitée à l’idée de décoller de son bureau et de ses formules de maths pour aller voir le commencement de la fin de la saga qui a bercé son adolescence. Je me suis fait horriblement chier, et je pèse mes mots. Les boules.

 

Place au chapitre. Enjoy !

 

  

  Enjoying_life____by_BrokenStairway.jpg

  

Image : Enjoying Life…

 

 – BrokenStairway (DA)

 

 

 

                Le coup de foudre existe. Je viens de le voir passer. Dans ma cuisine.

                Après de brèves effusions dans la joie bancale de nos retrouvailles improvisées, j’ai introduit mon frère dans ma modeste habitation, le temps que je ramasse son sac de sport noir qu’il avait lâché en se pendant à mon cou. Je l’ai laissé à peine quelques secondes. Quand j’ai débarqué dans la cuisine, je l’ai vécu en live, le coup de foudre.

                Il y avait mon frère, debout en face du comptoir de la cuisine ; Axel, assis sur un tabouret, accoudé sur ledit comptoir, tourné légèrement vers la porte d’entrée afin de pouvoir apercevoir notre visiteur. Et le contact visuel. Et ils étaient tous les deux en arrêt, donnant à la scène l’aspect suspendu d’un film mis en pause, et ils se dévoraient du regard, incapable de détourner les yeux. J’aurais voulu m’interposer, secouer mon frère de toutes mes forces pour qu’il oublie ce regard et cet instant décisif qui présageait bien des ennuis. Mais je n’ai rien fait d’aussi radical. J’ai juste fait un peu plus de bruit que nécessaire en déposant les affaires de Tiphaine sur le sol, histoire de les sortir de leur bulle. De rompre cet échange. J’avais tellement envie d’étriper Axel que j’ai été un instant déstabilisé par une vague de haine aussi brusque. Je me suis rapidement reprise.

                « Axel, je te présente mon petit frère, Tiphaine. Tiphaine, voici Axel, mon… colocataire. »

J’ai failli dire « squatteur », mais ça aurait été faire preuve de mesquinerie, et de mauvaise foi. Ce qui ne me dérange pas particulièrement, d’ordinaire. Enfin, j’ai fini par me faire à l’idée qu’Axel, d’une manière ou d’une autre, me rendait incroyablement docile. Je n’ai surtout rien pu y faire. C’est aussi pour ça que de soudaines pulsions meurtrières particulièrement sanglantes me prennent régulièrement, ces temps-ci.

                C’est ainsi que nous nous sommes retrouvés attablés autour de ce comptoir du coin cuisine, qui semble décidément être le lieu le plus intéressant de mon appartement, dans un silence lourd de non-dits et de questions muettes, sous l’éclairage limité de l’ampoule nue pendue au-dessus de nos têtes. Je ne sais pas par où commencer, et le fait que les deux abrutis autour de moi se jettent des regards supposés discrets toutes les trente secondes ne m’aide pas vraiment. Pourquoi faut-il forcément que le premier personnage venu s’amourache aussi sec du vampire ? Si ça c’est pas du cliché… j’en ai marre. Est-ce que ça existe vraiment, les gens destinés l’un à l’autre ? Je trouve ça tellement… gnan gnan. Remarque, techniquement, ça aurait dû être un coup de foudre entre un gars et une fille. Mais on s’en fout de ça. C’est juste pitoyable et chiant. Je gratte une tâche imaginaire sur le plateau de bois, cherchant je ne sais-où, peut-être dans les sillons tracés au couteau dans le meuble en révisant des cours ennuyeux, le courage de briser le silence.

                « Tiph’… tu me dois quelques explications, non ?

                -Toi aussi. »

Du tac au tac. Mon seul et unique petit frère, de quatre ans mon cadet, a une emprise considérable sur moi, bien plus encore que celle dont peut faire preuve Axel. Lui et sa sœur jumelle m’ont toujours menée en bateau, avec leur gueule d’ange et leurs mimiques adorables. D’ailleurs…

                « Tu es venu seul, Tiph’. Pourquoi Maxence n’est pas avec toi ? »

C’est vrai, je ne crois pas me souvenir de les avoir un jour vus séparés. On a d’ailleurs eu des problèmes à une époque de leur enfance, car ils ne voulaient pas se lâcher. Ils se tenaient la main, sans cesse, pour dormir, pour manger – c’est de là que leur vient leur ambidextrie – et ça a duré presque une année entière, à leur entrée au primaire. À voir la tête qu’il fait, lui aussi, il se demande pourquoi sa jumelle n’est pas avec lui. Son visage s’assombrit.

                « Il s’est passé… pas mal de chose, depuis que tu es partie. »

J’accuse le coup. Il l’a dit sans rancœur particulière, mais je sais parfaitement à quoi m’en tenir. Ils m’en ont voulu. Ils en ont été blessés, au moins autant que moi. Il détourne le regard, trouvant lui aussi un quelconque détail intéressant sur ce comptoir. Je cherche vaguement de quoi occupé mes mains – mon esprit – mais rien ne me tombe sous la main. Cette ambiance va finir par me rendre désagréable.

                « Les choses ont pu changer au point que tu voyages sans ta moitié ?

                -Maxence est entré au couvent. Le mois dernier. »

Alors là, j’aurais pu tomber de mon siège tellement son annonce m’a surprise. Je ne savais même pas que ça se faisait encore, que ça existait même. Maxence ? Au couvent ?

                « De quoi ? Mais pourquoi ? Et Raphaëlle et Dylan, ils n’ont rien dit ?

                -Raphaëlle a quitté le pays il y a des années. Elle s’est engagée dans l’armée. Quand à Dylan… il se marie le mois prochain. Avec une canadienne. C’est pour ça que je suis venu, Stef’. Il ne reste… que moi. »

                J’en reviens pas. C’est du délire. Du délire complet. Il me fixe sans ciller, voulant paraître assuré même si ses yeux brillent de larmes mal contenues – ça a toujours été un petit pleurnicheur. Et j’essaie de percer la vérité derrière sa voix atone, ayant vaguement conscience d’Axel dont le regard passe de l’un à l’autre sans rien comprendre, mais n’y prêtant pas la moindre attention.

                « En fait, tu avais raison, Stef’. C’est Helena qui maintenait notre famille unie. Ton départ n’a été que le premier. On n’a pas pu rester ensemble. »

                Ce n’était pas ce que je voulais, avoir raison. Pour moi, il était évident qu’ils resteraient soudés derrière moi en attendant que j’aie grandi et que je revienne, en m’excusant pour ma bêtise.

                Helena était ma mère.

                Elle ne voulait pas que l’on fasse de distinction entre les hommes, elle voulait que l’on aime tout le monde de manière égale. C’est pour ça qu’on ne l’a jamais appelé « Maman », mais Helena, et qu’on n’avait pas le droit de se nommer par nos diminutifs en sa présence, même si nous détestions nos prénoms respectifs. Ma mère était folle. Une vrai dingue. Elle l’a toujours été, d’aussi loin que je me souvienne, et la marijuana augmentait sa folie jour après jour, mais les choses se sont définitivement dégradées un après-midi ensoleillé où mon père est parti. J’avais onze ans, les jumeaux sortaient des jupes de leur mère, et mon père a disparu. Il s’est volatilisé, ne laissant derrière lui qu’un souvenir, un chèque, et une chaise vide autour de la table de la cuisine. Ça a brisé Helena aussi sûrement que ça a détruit mes illusions sur l’amour et la famille. C’est cette année-là que Tiphaine et Maxence sont restés soudés, comme pour lutter contre la solitude qui avait envahi notre maison de Berlin. Ma mère a tenu quatre ans. Quatre ans où son état de santé s’est aggravé au fil des jours.

                La dépression. La certitude que rien n’ira jamais mieux, quoi que l’on fasse.

                Mon frère aîné, Dylan, âgé de huit ans de plus que moi, s’est alors occupé de nous. Moi qui était déjà froide et très peu sociable, je suis devenue hargneuse et réactionnaire, je me suis rebellée contre lui, contre mon autre sœur, Raphaëlle, contre l’école, contre notre vie minable. Et quand, le jour de mes quinze ans, ma mère s’est pendue dans la cabane du jardin, j’ai craqué, et je suis partie. J’ai abandonné mon enfance déçue et mes frères et sœurs, en leur hurlant que sans Helena, notre famille n’existait plus. Et finalement, j’avais raison.

                « Mais comment c’est possible enfin ?

                -Je ne sais pas. On n’a pas pu se l’expliquer. »

Je me prends la tête entre les mains, essayant de remettre de l’ordre dans mes idées. Je m’étais toujours figuré, assez naïvement je le reconnais, que les choses resteraient telles qu’elles l’étaient derrière moi, que rien n’aurait changé à mon retour. Même si je ne comptais pas rentrer chez moi avant des années. Finalement, tout cela n’a rien de vraiment étonnant. Tiphaine reprends la parole.

                « Je n’ai plus eu de nouvelle de Raphaëlle depuis plus d’un an, et Maxence a fait vœu d’isolement. Je doute que Dylan remette un jour les pieds sur ce côté-ci de l’Atlantique. Alors me voilà.

                -Attends… t’es venu comment ?

                -En car. Et en stop. »

Dans cinq secondes, la dispute explose, les coups pleuvent, les assiettes volent, et le sang gicle sur les murs.

                « On continue le scénario de notre nanar en fait. »

La tension re-chute immédiatement. Nous nous tournons d’un même mouvement vers Axel qui a miraculeusement désamorcé le conflit qui s’annonçait (moi hurlant à mon frère qu’il était inconscient, lui répliquant que j’étais une lâche) en rappelant l’absurdité de cette situation. Je me détends imperceptiblement, me rappuie contre le dossier de mon tabouret de bar (que j’ai vraiment récupéré dans un bar d’ailleurs, je ne me souviens plus exactement comment par contre).

                « Je n’aurais jamais cru que tu vivrais avec quelqu’un, Stef’. »

Cette fois, mon petit frère est accusateur. Les sourcils froncés, la moue boudeuse. Ça me fait rire. Je me lève et frictionne ses cheveux tondu.

                « Tu serais pas jaloux quand même.

                -N’importe quoi !

                -Sache que c’est tout récent. À peine un mois. Je l’ai ramassé dans la rue. »

Je jette un regard à Axel, le défiant de me contredire. Il fronce lui aussi les sourcils, froissé dans son orgueil. De vrais gamins ces deux-là.

                « Je l’ai recueilli ici sous la pression d’une fille insupportable que je te présenterais un de ces jours. Alors bon, un de plus, un de moins… »

                Je le regarde bien en face, sans détourner le regard. L’affrontement dure quelques instants où je le vois lutter contre son ressentiment, chercher sur mon visage une preuve de ma sincérité. Ses yeux bleus si semblables à ceux que je croise chaque jour dans le miroir brillent d’espoir, d’appréhension et de chagrin, je vois derrière ses traits plus durs que la dernière fois que je l’ai vu le petit garçon qu’il était il y a longtemps, quand notre famille existait encore. Et puis il finit par capituler. Et à nouveau, il se serre contre moi, entourant mon torse de ses bras maigres. Je lui rends son étreinte.

                « Je suis désolé, Tiph’.

                -Je te pardonne. Tu m’as manqué. »

Je n’ose rien dire. Ce serait admettre que j’ai eu tort, tort de les laisser, tort de détruire ce qu’il restait de notre vie. De toute façon, tout ça ne compte plus.

                « Bienvenue chez moi. »

 

O

 

                Dans mon immeuble de ce quartier un peu – carrément – pourri, il y a toute sorte de gens. On a le sale con raciste et tout ce qu’on veut, dont la femme s’est barrée y’a deux ans avec une patronne de bar, et qui ne décolle plus jamais de sa table basse et de sa bouteille de Ricard. Ah si, il bosse à l’usine de bagnole. Enfin bref.  On a la poufiasse aussi, celle qui se prend pour Kate Moss. Mais bon, comme elle a un QI de moule, elle paie son loyer deux fois trop cher depuis des années, alors on lui dit rien, parce qu’elle nous fait pitié. Après, y’a l’employé de bureau. Il a emménagé quand ils ont retapé (sommairement) l’immeuble. Il y a 19 ans. Dur. Y’a le communiste, là, avec ses pétitions, ses drapeaux de l’armée rouge miniatures et sa touche d’ancien combattant. Un couple de retraité complètement flippant qui ne sortent jamais de chez eux, ainsi qu’une jeune femme qui a toujours l’air de craindre une attaque terroriste. Après, on a une bande de camé, deux trois squatteurs occasionnels, et un adorateur de reggae au dernier étage (le neuvième). Il se roule des joints à longueur de journée en écoutant sa musique de bienheureux, et il fait des petites consultations psychologiques à l’occasion. De toute façon, il a réponse à tout : le shit sauvera ta vie, c’est ça son conseil. Du reste, y’a le concierge et le fils du concierge, qui a deux ans de moins que moi et qui m’aime bien. Toujours est-il que le seul type fréquentable (pour moi) c’est mon dealer préféré du neuvième, Gustav. Et quand je suis allée le voir le lendemain de l’arrivé de Tiphaine, il m’a refilé un matelas supplémentaire contre un paquet de clope et deux rouleaux de papier toilette. Un type formidable.

                En fait, personne ne paye vraiment le droit d’habiter ici. A part la pouffe bien sûr, et l’employé de bureau puisqu’il travaille pour ça. Les autres, c’est en pointillé, quand on a de l’argent en rabe, quand on peut se le permettre, quand mon patron radin me file un peu de liquide pour mes heures supplémentaires. Même le proprio ne l’est pas vraiment en fait, il tient des comptes factices en faisant tourner sa petite boutique de receleur et ça nous arrange bien. De toute façon, personne n’est là pour vérifier. C’est grâce à lui que je ne dors pas dans la rue. Qu’on ne dort pas dans la rue.

                J’ai laissé le clic-clac aux deux adolescents, et ça me fait bien marrer. Je sais bien que je ne devrais pas m’en réjouir, que je devrais tirer la sonnette d’alarme, parce qu’on sait tous comment finissent les romances vampire-humain. Non, pas comme dans Twilight. Moi je vois plutôt le gros drame sentimental, du genre j’éloigne mon frère de Prague pour que lui passe l’envie de devenir un mort ambulant, ou mieux, je tue Axel pendant son sommeil, ou il décide de se barrer en se rendant compte qu’un humain n’a aucun intérêt. Je sais que ça finira mal. Mais ils sont… attendrissant, dans le genre maladroit. Je ne peux pas leur enlever ça. Et puis j’aime bien me foutre d’eux, aussi.

                J’ai inscrit Tiphaine en catastrophe au lycée du coin, celui où j’ai moi-même éprouvé ma vie en solitaire et où j’ai rencontré, oh désespoir, Mandy et son sourire-banane. Par chance, il avait amené de quoi justifier son deuxième degré d’enseignement primaire bouclé de justesse. Pour le reste, nous avons bricolé un peu, et j’ai demandé à Samuel, le pseudo-propriétaire, de se faire passer pour son père. Il est très fort pour ça. C’est passé sans problème, puisqu’il l’avait déjà fait avec moi. Des fois je me dis que lui et Mandy sont sans doute liés d’une manière ou d’une autre. Ils sont caractérisés par la même générosité sans borne, le même besoin encombrant d’aider son prochain. Enfin, je suppose qu’il en faut des comme ça. Même si personnellement, de Mandy, je m’en passerais bien.

                « Axel, faut qu’on parle. »

Tiphaine est en cours, et j’ai profité de mes quelques heures de libres pour réveiller l’adolescent, toujours en train de faire des cauchemars d’une violence malsaine. C’est devenu un peu compliqué de le nourrir maintenant qu’un troisième bras-cassé s’est invité dans notre taudis. En plus y’en a pas un pour rattraper l’autre, je suis obligé de les menacer régulièrement de mort pour ne serait-ce que leur faire faire à manger. De vrais branleurs en somme. Bon, de toute façon, je dois lui parler. Il cligne ses yeux encore ensommeillés, adorable avec les plis du drap imprimé sur sa joue. Oui, bon, ce n’est pas le moment de se laisser attendrir. Je m’assieds en face de lui sur le lit pour pouvoir le regarder dans les yeux, lui faire comprendre que c’est sérieux.

                « Tu es inquiètes pour le scénario de notre film, c’est ça ? La romance gay, ce n’est pas vraiment cliché.

                -Tu dois comprendre que ça m’inquiète, Axel. Tes souvenirs reviennent, n’est-ce pas ? »

Il garde le silence, évite mon regard. Je sais que j’ai raison.

                « Qu’est-ce que tu vois ?

                -Une foule d’inconnus. Et des cadavres. »

Naturellement.

                « Tu sais bien que ça ne va pas durer éternellement. J’aimerais que tu évites autant que possible de faire du mal à mon petit frère.

                -Tu ne t’es pas gêné, toi. »

Un ange passe rapidement. Je le frappe au visage. Un réflexe complètement indépendant de ma volonté, mais que je ne regrette pas pour autant. Je sens ma main chauffer – je n’y suis pas allé de main morte, comme toujours.

                « Je t’emmerde, petit con ! Tu n’en sais rien !

                -Bien sûr que non. Vous ne m’avez rien dit. »

Je sens une pointe de ressentiment. Il est bizarre lui. Pourquoi veut-il savoir les détails de l’éclatement de notre famille ? Je remarque seulement maintenant que, quelque part, il a besoin de moi autrement que pour survivre. Après tout, il peut bien être aussi âgé qu’il le veut, dans sa situation actuelle, ce n’est qu’un enfant. Cette constatation me provoque une joie un peu sadique, une sorte de satisfaction purement égoïste.  

                « Je voudrais juste… Savoir. Comprendre. »

                Alors je lui ai raconté. Je ne suis pas sûr de savoir pourquoi. Mais je lui ai parlé. Longuement. Dans la semi-pénombre de mon petit logement où nous n’ouvrons plus jamais les stores, dans l’intimité rassurante de ces murs sans charme, encouragé par son visage et sa présence apaisante, j’ai raconté notre petit drame ordinaire. En fait, personne n’a jamais été au courant de cette histoire. Jusqu’ici, elle était restée enfermé dans la sphère imparfaite de notre famille, et j’en n’en avais bien sûr pas dit un mot à Mandy. Peut-être que j’aurais pu, pourtant. Ça l’aurait rendue heureuse. Je le ferais, un jour.

                Je ne peux que constater les dégâts qu’a provoqué la proximité d’Axel sur mon caractère. J’ai l’impression désagréable d’avoir été dressée. Domptée. Je sais que c’est également dû au retour inattendu de Tiphaine dans ma vie, mais ça n’aurait pas été aussi radical sans la présence du vampire dans mon appartement. Je n’arrive même plus à m’énerver contre Mandy, qui reste pourtant parfaitement égale à elle-même, elle. Je trouve ça un peu malsain, mais Axel affirme qu’il ne peut rien y faire, et je le crois. Mais là encore, comment savoir si ce n’est pas lui qui veut cela ? Je le déteste vraiment, parfois. Il m’est arrivé de rentrer de la fac et d’avoir envie de l’étrangler en silence en le voyant dormir, étalé sur mon lit. Mais bon, je ne voudrais pas que Tiphaine soit fâché contre moi. Et puis qu’est-ce que je ferais du corps ?

                Je suis trop glauque pour mon propre bien.

 

Par Absynthe - Publié dans : Un Vampire? Non merci! Par Inrainbowz - Communauté : A l'ombre des romances...
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