Mardi 16 novembre 2 16 /11 /Nov 18:50

 

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Et en ce lundi soir, étant donné que vous êtes des lectrices pourries gâtées, voici en exclu {je sais pas pourquoi je dis toujours en exclu.. c'est con en fait comme expression) le nouveau chapitre de Deadly qui vous auriez pu lire ENCORE plus tôt si vous vous étiez inscrite à sa newsletter sur son site en lien à droite!

Que dire sur ce chapitre? Ben je l'ai pas encore lu! Parce que dans ma grande générosité, je me dis que vous l'attendez autant que moi et que c'est rat de le lire en scred! Voilà, donc je vais le lire, et puis commenter ensuite, en même temps que vous, parce que les commentaires, c'est nécessaire. Surtout pour la survie morale de l'auteur. {Petite pensée pour mon chapitre snobé du Grenat bleu xD Même si les coms que j'ai pour l'instant reçus sont tout bonnement magnifique. Oui. Oui. Comment ça "c'est pas ton article ici, casse toi" ?! Ok Ok. Vous avez gagné.)

 

 

 

 

 

Chapitre 3

                Dante se gara devant une bâtisse de taille très respectable. Aussi respectable que pouvait l'être une demeure à Lima. Les maisons étaient serrées les unes contre les autres et ne se démarquaient donc pas à leur superficie au sol mais plutôt à celle de leur hauteur. N'ayant pas la place de se retourner sur leurs fondations, les murs poussaient donc vers le ciel. La plupart des habitations du coin avaient l'air rapiécées à force de leur rajouter des étages au fil du temps faute de moyens. Mais celle-ci aussi imposante soit-elle paraissait n'avoir été construite que d'un bloc. C’était surement la couche de peinture fraîche qui en recouvrait la façade qui donnait cette impression. Le blanc immaculé des murs en cachait partiellement les défauts. Andrès n’aurait jamais imaginé que la maison de cet homme puisse être… blanche. Il paraissait si sombre. Si… artiste. La banalité de cette teinte ne correspondait absolument pas à la personnalité apparente de Dante. Pour ce qu’il savait de lui en tous cas. Néanmoins, il se garda de tout commentaire.

                Ils entrèrent et le photographe lui indiqua sa chambre, au premier étage, reportant ainsi la visite guidée au lendemain, ce qui n’était pas pour déplaire au jeune homme qui tombait de fatigue.

—     Le chien reste en bas par contre.

—     Pourquoi ?

—     Je n’ai pas envie de voir les étages sens dessus dessous. C’est ça ou il dort dehors.

Andrès plissa le nez mais s’abstint de répondre. Il était bien trop épuisé pour une quelconque joute verbale, sujet polémique ou non. A peine eut-il passé le seuil de la pièce qui lui était attribuée qu’il échoua sur le matelas et s’endormit aussitôt. Il verrait le lendemain pour les détails pratiques comme la propreté et la faim. Le besoin vital le plus urgent à satisfaire en cet instant était définitivement le sommeil. Et il n’avait pas encore eu le temps d’y réfléchir que cette nécessité avait réduit son libre arbitre au rang d’esclave.

 

*

 

                Il n’ouvrit pas les yeux tout de suite. La chaleur qui l’enveloppait était bien trop douce pour qu’il lui préfère la lumière. Il n’avait plus l’habitude. C’était agréable. Il resta de longues minutes blottit sous la couette avant de consentir à laisser les rayons de soleil qui lui effleuraient la peau atteindre ses pupilles. C’était le réveil le plus doux qu’il eu connu depuis une éternité. Le jeune homme s’étira presque en ronronnant. Il s’assit dans le lit et se frotta les yeux avant de détailler la chambre dans laquelle il se trouvait. La pièce était plutôt sobre, dans des tons crème. Seulement une armoire, une commode et une table de chevet la meublait. Quelques photographies de couleur sépia, s’accordant très bien avec les couleurs de la chambre, ornaient les murs. Il y en avait trois. Andrès se leva et s’approcha de la première. Elle représentait un jeune homme aux cheveux mi-longs qui au premier abord n’avait pas vraiment l’air beau, il était même plutôt banal mais, son visage tourné vers le ciel arborait une expression d’émerveillement lointain et la lueur joyeuse qui brillait dans son regard donnaient au cliché un charme fou et rendait le modèle attirant. Du beau travail.

La seconde ne le détourna pas de cette impression. C’était toujours le même homme mais en pied cette fois. Il arborait un stetson sur le crâne et  des santiags aux pieds. Il était de dos sur le seuil de ce qui paraissait être une grange, la tête tournée vers la gauche, et légèrement baissée vers le sol, il lançait un regard en coin à l’appareil. La sensualité qui s’en dégageait était saisissante. Hormis la posture qui aurait juste été naturelle en d’autres circonstances, le corps penché sur le côté gauche mais si peu et le pied droit à quelques centimètres du sol, en mouvement, semblait si suggestive sous l’œil du photographe. Tout paraissait passer par ce jeu de regard auquel s’adonnait le modèle. Andrès eut du mal à se détacher de ce portrait.

La troisième en revanche était un nu. Le stetson était toujours présent mais servait cette fois à cacher les parties intimes du mannequin qui le tenait de sa main droite. Il se trouvait au milieu d’un champ. Ce qui ne le gênait pas outre mesure puisque, campé sur ses jambes très légèrement fléchies, il avait l’air plus qu’à l’aise. Mais là encore tout se trouvait dans son regard. La tête un peu penchée sur le côté et vers le bas, il fixait l’objectif sans aucune pudeur à travers ses cils, une lueur prédatrice dans les pupilles, défiant la personne qui l’observait de venir le rejoindre dans la seconde. Ce qui était sûr c’est que ce n’était pas pour jouer au scrabble…

Il se dégageait une telle force de ces photos. Mais surtout une telle sensualité teintée de sexualité ! C’était cela qui troublait le plus le jeune homme. Il ne doutait pas que le photographe qui avait réalisé ces clichés n’était autre que son hôte. Ce qu’il ne comprenait pas c’était comment un homme avait pu faire ressentir ces émotions à un autre homme. Il n’était pas naïf, il savait bien que l’homosexualité existait. Elle ne le dérangeait pas plus que ça mais il ne la comprenait tout simplement pas. Il avait du mal à saisir le fait que l’on puisse désirer franchir la ligne qui séparait l’amitié de l’amour avec quelqu’un du même sexe que soit. C’était incompréhensible pour lui.

Son regard dériva jusqu’au radio réveil qui trônait sur la table de nuit. Il était déjà neuf heures. Ça faisait très longtemps qu’il ne s’était plus levé aussi tard. Andrès sortit de la chambre et tomba sur un couloir. S’il se rappelait bien il était venu de la droite la veille et la salle de bain était la pièce en face. Vu l’odeur qu’il dégageait et le malaise qu’il ressentait il prit le parti d’aller se doucher avant de descendre. Seulement c’était sans compter sur Dante son sens de l’humour plutôt… insolite ?  Un vulgaire post-it était collé sur la porte : « On va dire que la salle de bain est Hors service ce matin. J’ai besoin de toi dans l’état dans lequel tu es en ce moment. Interdiction pour toi de prendre une douche. Plus vite tu me rejoindras dans le salon, plus vite tu pourras te débarrasser de ta crasse. PS : A gauche en bas de l’escalier, te perds pas. »

Le jeune homme abasourdit pesta. En plus d’être un connard médisant, c’était un sadique de la pire espèce ! Passant outre son avertissement, il poussa la porte. Il avait un besoin d’un autre ordre à satisfaire : où étaient les toilettes ? Il entra, fit ce qu’il avait à faire et se présenta devant le lavabo pour se laver les mains. En levant la tête il trouva un second post-it collé sur le miroir. « C’est à prendre ou à laisser, si tu ne coopères pas tu décolles dans la seconde. » Andrès écarquilla les yeux. Ce mec était taré ! Son reflet se crispa et serra les poings sentant sa patience commencer à se fissurer. Il se força à souffler pour se calmer. Ce gars avait juste besoin de quelques photos et ensuite ils ne se reverraient jamais. Alors il allait profiter de ce confort qu’il lui offrait au maximum avant de retrouver sa cabane en tôle. Lui qui s’offusquait du fait que le photographe ne souhaite que l’utiliser et se demandait auparavant combien de temps il aurait besoin de lui, espérait maintenant presque retourner « chez lui ». Presque. Pour quelques bonnes nuits de sommeil dans un vrai lit et des repas à l’œil il était prêt à supporter cet être. Il avait presque du mal à le qualifier d’humain.

Andrès descendit l’escalier et arriva dans l’entrée. Une légère odeur de tabac flottait dans l’air. Ce n’était pas la meilleure odeur qu’il n’eut jamais sentit mais ce n’était pas désagréable. Il se dirigea vers ce qu’il pensait être le salon et se retrouva dans une pièce qui s’ouvrait sur l’extérieur par une grande baie vitrée. La lumière y pénétrait à flot et rendait l’atmosphère agréable. La teinte jaune d’or des murs en paraissait plus douce. A croire que toute la maison arborait des couleurs claires. Étrange. Il avait juste l’impression que cela ne correspondait pas au photographe… Son regard tomba sur le canapé en cuir crème. Quand on parlait du loup… Dante y était installé, un beau chartreux sur les genoux qu’il caressait d’une main distraite, de l’autre il tenait sa cigarette et regardait à travers la vitre. Le jeune homme s’avança et son hôte se retourna.

—     J’ai cru que tu ne te réveillerais jamais ! C’est à ces horaires là que tu te lèves d’habitude ?

—     Non mais, j’étais épuisé.

—     Tu as faim ? Tu veux quelque chose avant qu’on parte ?

—     Un café je veux bien.

Dante se leva, posant son chat sur le sofa et fit signe à Andrès de le suivre. Il découvrit une cuisine plutôt moderne dans des tons taupe cette fois. Très agréable. L’inconnu, plus si inconnu que ça, lui tendit une tasse dans laquelle il venait de verser un café bien chaud.

—     C’est vous qui avez fait la déco ? Lui demanda Andrès en avalant le liquide brûlant.

—     Non, ce n’est pas ma maison. Un ami me l’a prêté.

Le jeune homme haussa un sourcil.

—     Prêtée ?

—     Oui, il ne vit ici que six mois par an, il est en Europe en ce moment.

Le silence s’installa tandis qu’il finissait sa tasse et que l’italien regardait par la fenêtre. Ce dernier se tourna vers lui.

—     Bon je t’explique, l’objectif d’aujourd’hui c’est de faire des photos de ton quotidien. On va donc faire comme si tu étais encore totalement à la rue et passer une journée comme tu en as l’habitude pendant que je te photographierais.

Son quotidien ? Le modèle tiqua un peu mais ne dit rien. Chacun ses délires. On ne contredit pas un artiste. Techniquement ça l’arrangeait de ne commencer que maintenant, ils n’auraient pas à passer par Gamarra et le montage de stand. Si les autres le voyaient débarquer avec un photographe européen ET riche il n’était pas sûr de retrouver son travail en le quittant…

—     On y va dès que tu as fini.

Andrès regarda le fond de sa tasse. Ça voulait dire tout de suite ? 

 

Par Absynthe - Publié dans : Sensitiv' Photograph' par Deadly - Communauté : Communauté gay
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