Et Jalil passe enfin cette porte.
Le cœur de Jonas tressaute brutalement mais il ne bouge pas, il le dévore des yeux. Tout son corps veut, espère, cherche à se tendre vers lui et se précipiter contre cette peau mate et brûlante, mais il ne bouge pas.
Il avait presque oublié sa grâce et sa beauté, son aura fabuleuse. Aucun souvenir ne pourrait rendre sa présence telle qu'elle est réellement. Là, actuellement, un démon si puissant que tous les autres ne sont rien, que chaque âme posant son regard sur lui est une souillure. Que lui-même se demande brusquement pourquoi il a été choisi. « Tu es le Diable en personne... Tu me fais tourner la tête... Jonas... » Ses yeux croisent les siens et il se sent défaillir.
-Je t'avais dis de m'appeler.
Son ton est sec et tranchant. Le démon est mécontent.
-Je t'attendais.
-Jonas!
Il le soulève par le bras, lui griffant la peau. Ça lui rappelle tellement de choses... Ces griffes.
-Ne commence pas à me désobéir! Tu es mon esclave, ne l'oublie pas, depuis le moment où ton cœur a cessé de battre...
Jonas se mordille la lèvre et le fixe avec de grand yeux, presque suppliant. Il avance une main et agrippe le vêtement du démon avant de le serrer contre lui et de murmurer en un souffle aussi brûlant que les flammes qui l'entourent.
-Cela n'a plus d'importance à présent.
-Jonas....
L'homme relève lentement la tête et fixe son regard vide sur ce visage à présent apaisé qui se découpe devant lui, au dessus de lui, sur le fond permanent de cette mer de feu qui le torture depuis son arrivée. Ici. Il avait pensé que peut-être...
-Tu m'appartiens.
... Il ne le reverrait jamais.
La main griffue se lève et délicatement, comme poussée par un vent de chaleur intense, se pose sur sa joue. Jonas ferme les yeux et se laisse envahir par une félicité si rare qu'elle en devient douloureuse. Sa bouche s'entrouvre et il laisse le bout de ses doigts frôler le bras de la créature.
-Je sais.
-Viens avec moi.
Ses jambes le guident alors à travers le dédale des cachots. Au loin se font entendre les hurlements de douleur des condamnés, des cris de torture qui lui transpercent les os mais qui au final ne lui laissent qu'une impression physique, rien de plus. Une indifférence totale.
Son regard s'attarde sur le corps du démon qui le traine derrière lui. Sa bouche se tord en une esquisse de sourire, grivois, presque sadique, pervers. Ah... quelle perfection... Cette chevelure rouge sang qui ondule doucement au rythme de ses pas, ces hanches qui se balancent en un mouvement indécent... Son regard descend encore, il halète légèrement et ses jambes se mettent à trembler.
Jonas vient à peine de réaliser, vraiment réaliser, qu'il est là devant lui et que toute cette torture est enfin finie. Ou vient juste de commencer.
Autour d'eux il n'y a que des flammes, de la suie, noir et rouge, la lumière et le noir comme un clair-obscur irréel. Il se sent ailleurs. Il n'a jamais compris sa présence ici. A son arrivée juste après sa mort, sanglante comme il l'avait toujours prévu et si possible pas trop douloureuse – mais il ne s'en rappelle pas vraiment, il a tout fait pour oublier – il s'était retrouvé dans cette grande pièce flamboyante au milieu de toutes ces autres âmes. C'était comme s'il n'existait plus.
Un rire retentit soudain, tout près. Le claquement d'un coup de fouet.
Jonas soupire intérieurement en captant du coin de l'œil cet espèce de pagne qu'il a toujours porté, semble-t-il. Ça gratte. Il s'en était soucié au début, puis avait oublié ou simplement s'en était accommodé, mais à présent, avec le réveil de ses jambes et de son bassin il peut sentir cette chose rugueuse contre sa peau au point qu'il n'ose presque plus marcher. Il lance un regard au démon et ralentit un peu s'en vraiment s'en apercevoir.
-Qu'est-ce que tu as?
Il fixe ses yeux sombres dans les siens mais ne répond pas. Il a juste l'air un peu perdu, et semble chercher quelque chose. Entre deux doigts, inconsciemment, il tire doucement sur le pagne comme pour s'en débarrasser.
-Tu auras bientôt autre chose à te mettre. Tu es ma propriété.
Le démon sourit légèrement. Ses yeux se plissent.
-Enlève ça.
Et comme Jonas ne réagit pas, tout simplement parce que ces yeux, cette voix grave et vibrante l'hypnotisent tellement qu'il n'écoute pas, n'a même pas saisit un seul mot de ce que le démon lui a dit, il se retrouve sans savoir comment avec son pagne arraché d'un geste brusque, déchiqueté.
Jonas lui lance un regard de ses grands yeux vides. Il se sent un peu soulagé, entre les griffes de la créature git le morceau de tissu qui auparavant lui servait de vêtement. Ils ne se lâchent pas des yeux. Il est nu devant lui...
Le démon pousse un léger grognement à peine perceptible et soudain, se saisit de Jonas et le presse contre lui, s'emparant de ses lèvres qu'il mordille et caresse de la langue, forçant presque l'entrée de cette bouche gourmande qu'il avait tellement adoré jadis, sur Terre.
Et Jonas pousse un léger gémissement, de désir, saisit par la volupté qu'il avait ressentit des années auparavant et qu'il ne pouvait ressentir que dans ces bras. En un éclair il se rappelle de ses mains sur son corps adolescent, et qu'elles soient à présent sur son corps mûr le rend fou.
Sur le sol de cette prison grisâtre, entre ces murs flamboyants de souffrance, leurs corps enlacés bougent en rythme et semblent vouloir rattraper des années de tension et de frustration. Il l'avait tellement désiré, ces rêves peuplés de sang et de sexe, non, de son corps parfait, et ces yeux qui l'avaient suivis où qu'il aille, il est si bien à présent que même la douleur qui le traverse lui est égale.
-Tremble encore entre mes griffes Jonas, je veux t'entendre gémir... Je veux voir tes yeux, regarde-moi!
Ah! Égal à lui-même. Il n'a pas changé, son corps, son esprit, ce démon lui fait atteindre des sommets. Et cette voix murmurante lui donne des sueurs froides, puis de plus en plus chaudes.
-Mon corps brûle... murmure-t-il à son tour, au creux de son oreille, chatouillé par ses cheveux rouges.
-Il brûlera plus encore, je ne t'ai pas tout montré.
Au loin, il aperçoit un garde qui s'avance dans leur direction, et à travers son regard voilé il le voit se figer puis tourner tranquillement les talons et s'éloigner.
-Ne fait pas attention, ils ont l'habitude...
-Cette fois... cette fois il a dû se brûler les yeux...
Et le démon eut un rire moqueur.
Plus tard, il porte son nouvel esclave vers la sortie. Jonas est si faible qu'il a à peine conscience d'être soulevé. Les murs gris se succèdent, quelques paroles qu'il ne comprend pas, puis un air un peu moins lourd arrive à ses narines.
-Ouvre les yeux, lui ordonne la voix grave.
Il le fait de mauvaise grâce, mais il ne peut pas s'empêcher d'être un peu curieux. Ce sont les enfers après tout. Ses yeux se plissent légèrement et il manque de tomber des bras du démon, de stupeur.
-Magnifique n'est-ce pas?
Il hoche la tête brièvement. Devant lui s'étale une mer de feu sous un ciel noir, et comme il regarde plus attentivement, il remarque d'innombrables silhouettes au milieu des flammes.
-Un châtiment, lui dit le démon.
-Pourquoi je n'y suis pas?
-Parce que tu étais aux cachots, comme chaque nouvelle âme.
-Le purgatoire?
-Plus ou moins.
Jonas tourne la tête et regarde les murs derrière eux qui s'étendent à perte de vue avant de fixer son nouveau maître.
-Pourtant ça faisait mal, là-bas.
-Ce n'est rien comparé aux châtiments.
Le démon prend un air terriblement sadique, il imagine sans doute les tortures qu'il a déjà infligé, s'en délecte, et Jonas détourne les yeux de lui. Il ne sait pas vraiment s'il doit être rassuré ou non. Comme il songe à sa nouvelle vie, un morceau de suie se pose sur l'épaule de la créature, porté par l'air suffocant. Il lève la main pour enlever cette saleté et se fige. Sa main... Il baisse alors les yeux sur son corps et s'étrangle, incapable d'élever la voix plus haut.
-Qu'est-ce que tu m'as fais...?
La créature le fixe et comprend de quoi il parle. Il émet un léger rire avant de répondre.
-J'avais envie de te revoir comme au premier jour. Ton corps mature n'est pas aussi sensible que celui de tes quinze ans.
-Comment j'ai fais pour ne pas m'en apercevoir?!
-J'ai fais en sorte que tu ne le remarques pas. Ah... soupire-t-il d'un air presque heureux, c'était vraiment satisfaisant.
-Tu te moques de moi!
Le démon se penche alors sur lui et, la main enfouie dans ses cheveux pour le soutenir, plaque sa bouche contre la sienne, la dévorant littéralement pour l'empêcher de parler encore. Jonas tente vainement de reprendre son souffle. C'est juste que... Il ne peut plus supporter ça. Sa tête retombe mollement en arrière quand le démon le lâche enfin et un filet de sang s'écoule de sa bouche.
-Je te briserais, Jonas, murmure-t-il doucement alors qu'en face de lui vient de s'arrêter une sorte de grande calèche noire tirée par quatre chevaux de la même couleur.
Il monte à l'intérieur et installe son esclave confortablement, l'allonge près de lui, la tête sur ses cuisses. Lentement, il lève la main et lui caresse les cheveux.
-Tu ne peux plus m'échapper à présent.
Lorsque Jonas se réveille, il est dans un grand lit de nacre. Ses yeux se posent successivement sur chaque objet de la pièce sans réussir à vraiment analyser où il se trouve. Il se sent bien... Les draps sont doux sur sa peau, chauds mais pas excessivement, pourpres, sûrement en soie. La première chose qu'il avait vu était le dessus du lit, ce plafond nacré et presque lumineux, à l'image de cette chambre. Comment est-il arrivé là? Comment un tel endroit peut-il exister ici? Il remue doucement et examine ses doigts. « Ainsi j'ai quinze ans à nouveau » pense-t-il. Il devait être vraiment fatigué ne pas avoir remarqué ça aussitôt, sa voix devait aussi avoir changé. Plus aiguë sûrement.
Une porte claque au loin. Un chuchotement.
Lentement, il repousse les draps et se lève. La curiosité surpasse son désir de rester au lit, cette demeure doit avoir des tas de pièces magnifiques et peut-être même... Il secoue la tête. Non, un jardin serait trop étrange aux Enfers. Il fait quelques pas et remarque à sa droite un grand miroir. Il se tourne vers lui et son regard se pose sur ce jeune homme qui le fixe d'un air morne. Vêtu d'un large pantalon laiteux, transparent, et puis aussi rouge. Comme celui du démon. A son cou, à ses poignets et à ses chevilles sont encore accrochés des liens en cuir. Il les a toujours porté, mais là ils sont devenus pourpres au lieu de bruns. Il est vraiment très beau, il le pense sincèrement.
Derrière lui se profile une ombre et il tourne brièvement la tête.
-Enfin réveillé.
-Je pensais qu'on ne pouvait pas dormir ici.
-Tu étais évanoui.
Ses mains fines se posent sur ses épaules et glissent lentement sur son torse. Jonas dévisage toujours le garçon face à lui, et le voit se faire enlacer par cette créature démoniaque. Il ne dit rien.
-Pourquoi fais-tu cette tête...
- ...
-Jonas?
-Je suis revenu au point de départ, hein? En me redonnant ce corps, tu voulais aussi que je redevienne celui que j'étais à cet âge.
-Bien sûr...
-Après ton départ, j'ai vécu des années de souffrance. Je devenais fou. J'avais tout perdu et tu m'avais trahis.
-Je ne t'ai pas trahis. Tu savais très bien que je ferais une telle chose... Si tu ne voulais plus souffrir tu n'avais qu'à m'appeler.
-Je ne pouvais pas renoncer. Et puis ne te moque pas de moi, ta vie entière est tournée vers la souffrance... Tu es extrêmement sadique, ne le nie pas, tu n'es qu'un démon après tout.
Les yeux du maître s'assombrissent et il lui saisit la mâchoire entre ses griffes, certaines lui entrant dans la peau. Il le serre un peu plus contre lui, son étreinte devient presque étouffante, et à travers le miroir, son regard le transperce.
-Je te ferais aimer cette souffrance.
-N'y compte pas.
-Toujours aussi insolent... tu attises mon désir Jonas...
Le jeune homme se dégage alors d'un geste brusque.
-Je vais visiter cette maison.
-Tu as toute l'éternité pour le faire.
-Tu as toute l'éternité pour me prendre!
Le visage de la créature se tord de rage et Jonas se retrouve plaqué au sol sans avoir pu esquisser un seul geste. Les mains au dessus de sa tête, le démon entre ses cuisses, la chaleur monte, monte encore à mesure que ses caresses se font plus appuyées. Il ne peut définitivement pas lui résister.
-Arrête, souffle-t-il, arrête ça, j'ai dis que je voulais...
Mais son amant introduit brutalement sa langue dans sa bouche. Son corps convulse comme pour s'enfuir, mais lentement il abandonne.
-Laisse-moi partir...
-Même si je le faisais... tu ne pourrais pas te relever.
Jonas tente de prendre un air agressif mais avec la rougeur qui s'étale sur ses joues et son souffle devenu haletant, il n'en devient que plus attractif aux yeux du démon. Le jeune homme se laisse alors captiver par le regard lumineux de son maître, et ses mains qui le parcourent, l'effleurent voluptueusement, lui font redécouvrir des endroits qu'il croyait oubliés.
-Tu... ne... ah, doucement, essaie... soit doux, juste cette fois...
-Doux? Le démon semble surpris et s'arrête.
-Oui... je préfère... c'est mieux...
-Je vois.
Il lui saisit alors brutalement les cheveux et approche ses lèvres à quelques millimètres des siennes.
-Sais-tu qui est le maître ici? Répond-moi!
-T...toi, c'est toi...
-Bien. Alors... ses ongles s'enfoncent dans la chair de sa cuisse, traçant de profondes entailles et lui arrachant un gémissement. Tu n'as rien à m'ordonner.
Il savait ce qu'il risquait pourtant. En mourant. Et il avait été prêt à supporter la douleur puisqu'elle était aussi synonyme de désir et de plaisir. Jalil lui faisait ressentir tellement de choses, une telle volupté pouvait être facilement supportable, non? Mais à présent, après avoir été prit pour assouvir cette soif qui les consumait, il connaissait pour la première fois la douleur d'être prit comme un esclave, cet acte ayant comme seul but de l'asservir, de lui montrer qui est le maître...
Des larmes de rage et de douleur inondent sur ses joues, il serre les dents et enfonce ses ongles dans la peau du démon. « Je te le ferais payer ». C'est une promesse.
Plus tard, Jonas arpente finalement les couloirs de la maison. Il ne pense pas vraiment qu'on puisse l'appeler ainsi, c'est beaucoup trop grand. Il n'y a aucune fenêtre. Les matériaux sont tous différents. Ça peut être un château, un manoir, n'importe quoi... Mais c'est magnifique. Un kaléidoscope vivant.
Il grimace un peu et ralentit son allure. Il aurait peut-être dû rester couché, jusqu'à ce que la douleur parte totalement... Mais au fond de lui, il sait bien qu'elle ne disparaitra pas. Jamais.
-Comment on sort d'ici... murmure-t-il.
-Ça aurait dû ne jamais arriver... Que fais-tu ici, pourquoi faire, et que lui as-tu dis...
Une voix sortie de nulle part, un chuchotement à peine perceptible, une onde glaciale. Son cœur s'accélère.
-Qui est là? demande-t-il un peu plus haut.
-Une ombre à son image, et une âme aussi forte... Que fais-tu ici...
-Montrez-vous, et je vous le dirais.
Il attend un peu, mais plus rien ne vient perturber le silence. Jonas est intrigué, mais finalement il hausse les épaules et repars. Et le temps se poursuit, au rythme de ses pas... lentement... lentement... Et dans sa tête tout se confond, son esprit se perd dans ce dédale inextricable. Il est seul, les présences qu'il ressent ne sont que des fantômes, rien, il n'y a rien...
Les pièces qu'il explore n'ont pas de fin. Il fouille chacune d'entre elle, le moindre centimètre carré, le moindre meuble. Cet endroit... Il tourne en rond. Et pourtant c'est chaque fois différent. Il ne sait pas depuis combien de temps il est là. Depuis combien de temps il marche, depuis combien de temps son esprit ne fonctionne plus.
Parfois il se met à hurler, l'écho de sa voix résonne dans les pièces vides. Que fait-il ici, où est-il, ça ne se peut pas! Où est Jalil?! Où est-il!... Un écho à nouveau, et dans sa tête se mettent à murmurer d'autres voix. Mais il ne les comprend pas, pas encore, rien que des murmures glacials qui lui gèlent le cœur et l'esprit. Il pense qu'il n'en sortira jamais, ce chemin n'a pas de fin.
Ce n'est même pas comme dans le cachot, c'est... autre chose. C'est pire.
Sa tête heurte le mur dans une pièce presque entièrement peinte en rouge où il s'est recroquevillé. Il sent une tension extraordinaire prendre possession de lui mais ne peut rien contre ça. Il se sent mal et ne peut rien contre ça. De la fièvre, du délire, oppression, tension, chaleur, douleur, sang... sang...
Sa main se lève et essuie ces larmes qui coulent sur son visage, et ses yeux troubles observent les plaies qui suintent doucement. C'est chaud...
-Jonas.
Une porte claque près de lui. Le frémissement de son cœur.
-Jonas, ouvre les yeux.
Il reconnaît sa voix, à travers le voile rouge de son regard il n'en paraît que plus beau.
-Tu es si dépendant? Regarde-toi.
-... Ta faute?...
Il se sent soulevé dans les airs et ses bras pendent librement. Il ne veut pas s'accrocher, ne peut plus le supporter. Il murmure.
-Fais disparaître ça...
« Pitié... »
Le rythme des pas du démon est comme une berceuse. La tête en arrière, il observe parfois le plafond et les murs défiler. Puis il sent qu'on le plonge dans un liquide chaud, et des mains douces lui frottent le corps, le moindre centimètre de sa peau pour annihiler toute trace de son supplice. Ça sent bon, l'épice, la cannelle...
-Tu ne peux pas vivre trop longtemps sans moi.
-Le temps... ça n'existe pas ici...
-Bien sûr que si, tu ne peux pas le mesurer?
Le démon semble étonné et observe Jonas qui revit sous ses doigts.
-Je ne sais pas. Il n'y a pas d'horloges?
-Tu ne devrais pas en avoir besoin. Cela fait plusieurs mois que tu erres ici.
« Des mois et des mois, sans même m'en apercevoir... »
Les mains de Jalil continuent leur exploration, leurs caresses. Jonas est propre mais il continue. Ne t'arrête pas... D'un sursaut il se soulève et s'accroche à ses lèvres, le souffle brulant. Ses mains sortent de l'eau et l'empêchent de reculer, s'agrippent à lui.
-Ne t'en va pas encore.
-Pourquoi?
-Parce que tu me veux...
Et le rire sensuel, langoureux du démon se mit à parcourir le corps de Jonas aussi bien que son souffle chaud ensuite, et le reste de sa peau.
Longuement.
Sans heurts.
-Ou presque-
Voluptueusement.
Et les larmes de Jonas n'étaient pas de douleur. Pas cette fois.
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