Lundi 19 mai 1 19 /05 /Mai 15:00

-Arrête c’est glacé connard.

–Ca te fera que du bien crétin.

–Mais lâche moi putainnnn !  

 

Trois heures du matin, Samuel tente vainement de faire reprendre ses idées au jeune professeur.

La douche froide est un bon moyen.

Enfin. Du moment que le sujet de se débat pas comme un fou, accoudé au rebord de la baignoire, luttant de toutes ses forces pour éviter le jet que l’on tend vers son crâne.  

Au bout de quelques minutes de « combat » le sujet cesse de se défendre à tout va.

Dix minutes plus tard, l’eau glacée a fait son effet et Sébastien dégrise légèrement. Il se redresse, secouant les cheveux comme un chien fou, et attrape une serviette avant de relever les yeux vers Sam qui ne sait  plus où se mettre.

J’ai déconné je crois hein…

-Pas qu’un peu…

Le châtain passe une main sur son visage comme pour se réveiller.

 –Enfin… au final… J’ai rien fait de grave…

-Non bah non, bien sur. T’as juste failli vomir sur l’un de tes élèves. Qui plus est celui qui te plait.

A ces mots le visage du jeune homme se décompose.

Il m’a fait virer gay pour qu’ensuite rien ne puisse se passer entre lui et moi tellement j’ai été pitoyable… Je ne me reconnais plus  Sam… Mais le pire, c’est que je veux juste me sentir aimé. Et même un gosse… Surtout un gosse ne m’offrira pas ce que je désire.

 

Le mannequin prend son ami dans ses bras, caressant ses cheveux trempés et le traîne jusqu’à la cuisine l’installant sur une chaise pour aller sortir deux tasses du buffet.

Il les pose sur la table, les contemple un instant avec scepticisme dans l’obscurité de la pièce avant d’aller allumer la lumière et d’éclater d’un grand rire en voyant les anciens  mugs roses et bleus badigeonnés de peinture rouge et ocre.

Je suis pas  certain que ce soit franchement hygiénique ça…

-J’avais envie, marmonne Seb en enfouissant son visage entre ses mains avec un petit sourire.

Quelques minutes plus tard, les deux jeunes hommes sont installés sur le canapé du salon, leur tisane à la main, contemplant le vide devant eux dans l’obscurité partielle, brisée uniquement par les lumières des voitures roulant sous la fenêtre.

Le silence pesant laisse chacun d’eux plongé dans ses pensées, le souffle de Sébastien se fait légèrement hésitant, les émotions de la soirée le submergeant.

Honte et peine se mélangeant en lui comme le sucre qu’il laisse soigneusement dissoudre dans sa boisson chaude. Sa main se pose sur son front et il ferme douloureusement les yeux :

-Tu sais, je crois qu’en  fait il se moquait de moi depuis le début. Je n’étais qu’une chose à dévier de son chemin. Tu l’aurais entendu me dire que je lui faisais pitié… Si tu l’avais entendu… Il reprit une grande inspiration. Le pire dans tout ça est que lorsqu’on était dans les toilettes, j’avais l’impression qu’il me tenait les cheveux avec douceur. Presque avec tendresse. Tu sais, de la vraie tendresse. Je sentais son corps contre le mien, et je me suis laissé croire que malgré le fait que je sois en train de vomir tripes et boyaux, il ait pu m’apprécier. Un rire amer envahit la pièce.

–Il me déteste. J’ai été ridicule. Tout sauf agréable, encore moins désirable.

–Arrête de raconter des conneries, ce sont des choses qui arrivent à tout le monde, tu le sais  Seb…

-Ah ouai ? Tu me trouves désirable là ? Tu m’as trouvé désirable quand j’étais imbibé d’alcool ?! 

 

Les mots sont crachés avec une hargne et une rancœur si forte que Samuel en a la parole coupée. La seule réponse lui venant à l’esprit étant de saisir la nuque du châtain et d’approcher son visage du sien, frôlant ses lèvres du bout des siennes, effleurant la commissure, glissant sur sa joue pour aller se perdre dans son cou, et c’est le front appuyé sur sa clavicule qu’il sussure :

-Tu es toujours aussi beau Seb, bourré, malade, plein de bleus ou en pleine forme, tu es magnifique. Je suis sur qu’il le sait. Il l’a remarqué, sinon il n’aurait pas essayé de te parler ce soir.

Un murmure lui répond, glissé à toute vitesse à son oreille :

-Si tu disais vrai il ne serait pas avec le blond décoloré. Si tu disais vrai il m’aurait pris dans ses bras au lieu de me traîner jusqu’à toi. Il ne me désire pas Sam. Personne ne me désire. Aucun être n’a envie de moi comme je le voudrais.

Les mains du châtain se perdent dans la chevelure brune du mannequin pendant qu’il prononce ces mots comme une litanie funèbre, son souffle brûlant effleurant le lobe du jeune homme.

Samuel, choqué par ces paroles lève les yeux vers son ami, presque furieux et se rapproche de lui sur le sofa, plantant sa main sur sa cuisse sans douceur :

-Tu racontes de la merde Seb ! Reprends toi bordel ! Si tu voyais au moins toutes les personnes qui se retournent sur ton passage, tous ceux qui t’envie. Arrête de dire qu’on ne te désire pas, tout le monde a envie de toi s’il a un peu de jugeotte. Miyavi n’échappe pas à la règle.

Mais Miyavi ne me touchera plus jamais, je l’ai dégoûté de moi. Dégoûté de mon corps alors que je m’apprêtais à lui dire que je l’aimais.

–Ca m’étonnerai mais si c’est vrai, alors tu ne peux t’en prendre qu’à toi-même. Rien n’est irrécupérable Seb… Rien n’est…

-Et toi ?

–Quoi moi ?

–Tu as envie de moi toi ? De mon corps ? Même en ce moment alors que je suis ans un sale état ?

A ces mots le professeur se saisit de la main serrée autour de sa cuisse comme un étau et la remonte vers son entre jambe. Sam tente de la retirer mais se retrouve face à un Sébastien décidé à aller au bout de son action.

Il déglutit faiblement, se laissant guider, la température de son corps augmentant à chaque centimètre parcouru.

 

–Sébastien, arrête ça. On a bu, on n’est pas nets.

–Montre moi que tu as envie de moi Sam. Montre moi que je peux faire envie.

 

Il fait glisser la main du brun sur son entre jambe qui pulse à travers le tissu.

-Regarde, sens, moi j’ai envie de toi. Tu repars demain, Cathy revient demain soir. Miyavi n’est plus là pour moi, je vais retourner avec Cathy. Alors avant que tout cela s’arrête, montre moi. Montre moi ce que c’est d’être aimé par un homme. Fais moi l’amour Sam. Il n’y a que toi pour le faire. Que toi qui me juge assez bien pour ça.

 

Purain... J’aurais jamais du boire… Jamais… Bon dieu Sam résiste.

 

Allez prends moi. Viens.

A ces mots Sébastien se lève, faisant glisser sa chemise le long de son corps, rapidement par son  pantalon qu’il déboucle en vitesse, éclairé par les rayons d’un lampadaire. Il marque une pause.

 –Allez Sam, montre moi comme tu as envie de moi.

Le dernier rempart tombe sur le sol, et le jeune professeur s’allonge sur le canapé, écartant lascivement les jambes en direction du mannequin.

Viens…

Par Absynthe - Publié dans : Un Nouveau Prof (Yaoi)
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