Au matin je m’éveille par un bruissement de draps (bleus), Cathy est éveillée, et me regarde tendrement.
Tendrement oui. Mais en ce moment c’est à vomir, ce petit regard de chien de porcelaine. Ce regard si sincère et pourtant si artificiel tant il est commun.
Elle relève une mèche de mes cheveux, ses doigts frais me font penser à d’affreuses pattes de poulpe. Comment ça un poulpe n’a pas de pattes ?! Oui bien il a des tentacules, c’est pareil. Je suis prof de lettres pas d’anatomie poulpaire.
(Soit dit en passant je crois que jme suis abîme le majeur gauche, alors que c’est celui dont je me sert le plus pour écrire. Il me fait trop mal jvous dit pas le supplice.).
Je retire sa main avec hâte, j’en avais presque des frissons de dégoût. Ha ma Cathy si tu savais à quel point je commence à te haïr… Il est tard, au moins onze heures.
Elle ne travaille pas ce matin. Quitte à faire un travail de crétine, autant avoir des horaires de crétine. Une grasse mat le mercredi matin, en plein milieu de semaine. Vraiment où est la logique ?!
–Tu m’aimes ?
Houla, question à 1000 Euros. J’en ai aucune idée, mais mes sentiments n’ont sûrement pas changé en moins d’une journée.
Je lui sourit et l’embrasse sur le front :
-Pose pas de questions bêtes ma chérie.
Elle se lève brutalement, presque survoltée :
-T’AS RENCONTRE UNE FEMME !
Je fronce les sourcils, ça va faire trois ans que je suis fidèle et que je ne regarde qu’elle, et maintenant elle me sort que je vais voir ailleurs. Qu’elle est conne.
–Non, arrête de faire la parano s’il te plait, tu fais peur.
Elle ne me répond pas et continue son cirque, elle s’habille à la va vite, tourne dans la chambre comme un lion en cage pour se préparer rageusement sans me lancer d’autres regards que ceux chargés de reproches.
Pour un peu je culpabiliserai. Mais je n’ai rien fait, je n’ai rencontré personne, et je n’ai aucune intention de la tromper.
Du coup je reste avachi dans le lit, immobile, ne bougeant que les yeux pour la suivre du regard, et finalement ouvre un livre pour qu’elle comprenne que je m’intéresse nullement à son bazard.
Ca a marché, la porte de la chambre claque.
Je ricane.
Sacré Cathy, c’est une des choses qui m’agacent chez elle, mais d’un côté son caractère femme enfant est plus qu’attendrissant.
Je me lève et me dirige dans la salle de bain pour prendre un bon bain chaud. J’allume l’eau et m’assois sur le rebord glacé de la baignoire, puis me frotte vigoureusement le visage de mes mains pour achever de me réveiller.
Je repense à Miyavi, bah, c’était une attirance comme une autre, simplement je dois admettre ne pas être uniquement intéressé par les femmes.
Maintenant la seule chose à faire est de l’éviter au maximum. Je suis prof, il est élève. Nous sommes tous deux engagés de notre côté, il n’y a rien à craindre. Je me glisse dans l’eau, et m’adosse au rebord de la baignoire.
Mes bleus sont bien plus marqués qu’hier, mais mes blessures commencent à se refermer, c’est un bon point. Je commence à m’habituer à la gène que ces traces de coups me procurent quand je me déplace, c’est sûr lundi je serais prêt à retourner travailler.
Je récupérerais mes classes et dis toi bien Armoire à Glace, que toi tu vas souffrir.
Cathy entre dans la salle de bain pour se maquiller, elle s’immobilise et me regarde, un petit sourire appréciateur aux lèvres.
Je lui souris également. Malgré mes bleus mon corps lui plait. Ca fait plaisir de se sentir désiré. Elle est prête et se tourne vers moi, trop maquillée, comme d’habitude.
–J'suis belle ?
–Toujours, mais tu n’avais pas besoin de tout… Ca…
Je montre comme je peux la masse de fond de teint, de blush, de gloss. etc.
Elle fronce à nouveau les sourcils, c’est vrai que depuis hier je dis ce que je pense… Ca doit lui changer la pauvre.
Je l’entend marcher à grands pas dans le couloir, ses talons aiguille martelant le pauvre parquet de bois usé.
Elle cherche ses clefs entre la cuisine et le salon, d’ailleurs à l’entendre grommeler et jurer elle ne doit pas les trouver.
On sonne, le facteur à cette heure-ci ? Ville étrange.
Je glisse sous l’eau et me rince les cheveux, puis ressort et entend Cathy ouvrir, parler sèchement à quelqu’un :
-Il est dans la chambre.
Puis hurler à travers l’appart :
-Sébastiennnnnnnnnnnnn, ta maîtresse est là, amusez-vous bien. CONNARD !!
La porte claque, que quoi ?
J’ai pas compris.
(Image, si on vire la jambe POILUE avec l'affreux bermuda rouge et blanc, ça le fait ^^)