Le jeune homme qui m’a causé tant de problèmes se tient là. Adossé à la porte de ma chambre.
Il est si grand.
Habillé tout de noir aujourd’hui. Une chemise noire, extrêmement moulante, évasée au niveau des poignets, un jean noir, moulant lui aussi.
Il est beau…
Que quoi ? J’ai du me prendre un coup sur la tête en plus des autres. Je ferme les yeux. Je dois être affreux à voir, je n’ai même pas pu aller me doucher. La honte… Bon, arrêtons d’avoir
l’air pitoyable.
-Qu’est-ce que tu veux Miyavi ? Soupirai-je, l’air faussement
calme.
Il me sourit et s’avance vers moi, puis dépose la mallette noire sur le lit. Je gémis faiblement. Chaque coup
dans le matelas me fait mal.
Il relève ses grands yeux noirs vers moi. Et s’installe délicatement sur le lit, le plus doucement possible, puis croise les jambes, et ouvre la mallette.
-Je vous ai ramené ceci. Je me suis dit que vous en auriez besoin.
Je ne réponds pas et continue de le fixer.
-Tout y est, murmure-il comme intimidé par mon
regard. Il plonge la main dedans et ressort mon micro oreillette. Il le met à son oreille percée de nombreux trous et me regarde en
souriant.
-Même votre joujou.
J’esquisse un sourire vite arrêté par un craquement de ma lèvre. Elle avait fini par arrêter de saigner, et voilà que je rouvre la plaie.
-Et merde.
Je tourne la tête vers la table de nuit sur laquelle repose un gant de toilette bleu ciel. Je
tend le bras vers lui mais m’arrête à nouveau, réprimant un gémissement de douleur. Miyavi s’en empare, pose la mallette qui était entre nous sur la moquette blanc cassé, et
s’avance vers moi en douceur.
Je le regarde étrangement.
Cet espèce de simili mafieux va-il me faire mal ? Ca m’étonnerait que ce soit une visite de pure courtoisie. Il se penche vers ma lèvre blessée, et tâtonne doucement avec le gant humide.
Je ferme les yeux.
Il est bien plus doux que Cathy.
Je fronce les sourcils, qu’est-ce qui me prend de penser ça d’une petite racaille de quartier ?! Il repose le gant et se lève en direction de la salle de bain.
Je ne le retiens pas.
Je respire enfin plus librement.
Je l’entends fouiller dans l’armoire à pharmacie :
-Vous n’avez pas de crème
cicatrisante Monsieur ?
Monsieur… Ralala, venant de ses lèvres ce mot prend toute une dimension ridicule. Je
réponds qu’elle est dans le deuxième tiroir de la commode blanche.
Il revient bientôt vers moi, un adorable sourire aux lèvres, et s’installe cette fois de mon côté, sur le bord du lit.
J’essaie de me pousser légèrement pour lui faire une place, mais gémis à nouveau. Il sourit et pose ma main sur ma hanche pour m’arrêter.
-Ca va j’ai assez de
place.
Il prend de la pommade sur son doigt, et l’approche à nouveau de ma lèvre, qui s’est encore
remise à saigner.
De sa main gauche il retire le sang, et de sa main droite pose la pommade sur la plaie. Glissant le long de ma bouche étalant la crème avec douceur. J’entrouvre les lèvres d’aise. Il fait ça
avec tant de sensualité.
J’ai chaud d’un coup.
Je bouge un peu la tête pour chasser ce doigt étranger.
-Pourquoi es-tu là Miyavi ?
-Pour vous rendre vos affaires monsieur.
-Tu l’as déjà fait, alors pourquoi es-tu encore là ?!
Je suis énervé.
Il me rend fou ce gosse.
Autant il est magnifique, doux et gentil, autant il me fait peur. Il est trop présent.
C’est lui qui m’a fait me faire frapper, et c’est lui qui me soigne à présent.
Il m’effraye. C’est un danger pour moi, ainsi que pour Cathy vu qu’a présent il sait où j’habite.
-Parce que c’est ma faute ce qui vous arrive. Donc je me rattrape comme je peux.