Bien que le sol soit éloigné de la base d’envol, la chute fut rapide.
Aby tomba la première sur le sol terreux et caillouteux.
Les débris de macadam se
plantèrent dans son dos, lui coupant le souffle.
Elle vit le lourd corps chuter sur elle
comme au ralentit.
Sans quelle puisse bouger d’un centimètre il s’écrasa sur elle.
Une bonne centaine de kilos de muscles et de métal.
Les jointures de la plaque métalique lui protégeant le dos lui pénétrèrent dans le ventre, écrasant sa cage thoracique.
Elle s’attendait presque à l’entendre craquer
sous le poids de son adversaire mais il n’en fut rien.
Il rebondit lourdement sur elle, lui broyant à moitié les
os des jambes en plus de ceux du haut du corps et
s’écroula à coté d’elle.
Son épée jaillit de sa main et alla s’écraser à quelques mètres d’eux.
Alors qu’Aby tentait vainement de
reprendre une respiration normale et sentait la panique l’envahir
de ne pouvoir respirer, l’Autre roula sur le ventre et
releva la tête vers elle, hurlant un mot dans sa langue qu’elle n’entendit pas.
Trop occupée à écouter les battements de son cœur, et à tenter d'oublier
la douleur de sa chute pour pouvoir se refixer sur son but.
Il se releva sur
le coude, et brandit le poing qu’il abattit avec force
sur le ventre de la jeune femme.
Elle crut sentir ses intestins se
déchirer, le souffle qui lui avait été coupé repris d’un coup, et la
hargne qu’il avait mis à lui plier le ventre, la fit
se relever à moitié, assise par terre elle portait les mains
à son cœur, espérant qu’il ralentisse ne serait-ce qu’un peu.
La douleur l’avait
entièrement engourdie.
Tout son corps semblait réduit en bouillie, mais à
part de futurs énormes hématomes et le sang qui coulait
de son nez sous la pression de son sang et la brutalité de la
chute, rien n’y paraissait.
Elle releva les yeux, ayant
presque perdu tout espoir, et l’idée des cavaliers lancés contre
elle lui revint en mémoire.
En l’espace d’une seconde elle les vit tous.
Terrifiants, emplis de haine et lancés au grand galop vers elle.
Pauvre humaine qui avait osé désarçonner l’un des leurs. Elle tourna les yeux vers sa droite, cherchant à voir l’Autre.
Celui ayant causé la mort de sa cousine.
Celui qu’elle ne pourrait à présent pas tuer puisque dans quelques secondes elles serait morte à son tour.
Elle posa sur lui un regard plein de regrets et de colère.
« Sale chose répugnante qui ne mourra même pas de ma main. S’il y a une chose que je regretterai c’est de ne pas t’avoir tué ».
Des mèches de cheveux se rabattirent sur son visage par un coup de vent toujours aussi glacial.
Une seconde passa. Une de plus.
Dans sa tête elle était déjà morte. Mais il ne s’était rien passé.
Elle avait imaginé des épées la transperçant, mais rien.
Rien sauf ce vent qui lui fouettait le visage de mèches rouges.
Elle releva une fois encore la tête et resta figée de surprise.
Devant elle se dressait l’énorme bête noire.
La monture de son ennemi s’était placée entre ses congénères et elle.
Magnifique. Immense. Les pieds fermement enfoncés dans le sol, la bête faisait face.
Aby ne comprenait pas.
Et à voir le regard béat et nettement mois sexy des Autres à cheval, ils n’avaient pas compris non plus.
Le fait était qu’a présent, aucune des autres montures venue d’Outre Terre ne faisait le moindre geste.
Aby lança un autre regard vers le cavalier à terre, il semblait tout aussi surpris qu’elle.
Cependant la surprise de ce dernier fut de courte durée.
La colère et la haine remontèrent rapidement à la surface.
Il semblait avoir compris quelque chose que les autres ignoraient.
Il chercha des yeux son épée. Elle brillait faiblement à égale distance d’eux.
Aby repris son courage en main et détalla au plus vite vers l’épée.
L’Autre aussi, mais son poids et son armure ne lui permettaient pas de grandes pointes de vitesse.
Aby attrapa vivement l’épée, manqua de chuter en se relevant et se retourna face à son ennemi.
Une décharge la parcouru.
Un flash blanc passa derrière ses yeux.
Une lumière si forte qu’elle seule semblait avoir vu.
Elle en fut aveuglée.
L’Autre s’élança vers elle avec la ferme intention de reprendre ce qui lui appartenait.
Elle fit un bond sur le côté et resserra sa main sur le manche de l’épée.(y disent la fusée mais jme vois vraiment pas blablater sur la fusée d’une épée désolée).
« Zen, calme toi ma grande, t’as mal partout, rien de cassé... Enfin peut-être des côtes. Tu sais pas te servir d’une épée mais ça va aller, il va mourir il DOIT mourir… »
Le guerrier se pencha vers sa jambe et sortit de sa botte, une lame de poing qu’il brandit vers elle, un atroce sourire aux lèvres.
« Ok donc je disais, il va mourir… Un jour… Peut-être… Ha Ha. ».
Il aurait très bien pu lancer son arme de secours vers elle, elle n’aurait certainement pas réagit, et serait morte.
Coup de chance il ne fit rien à part la menacer, et continuer à avancer vers elle.
A chaque pas qu’il faisait, elle reculait de deux. La peur grandissante au fond d’elle.
Mais soudain une voix résonna dans sa tête.
Chaude, forte, effroyablement calme.
« Stop ».
Elle s’immobilisa, plantant ses talons dans la terre.
Cet ordre, venant d’elle ou d’un autre, l’avait à nouveau décidée.