Rêves d'Absynthe

Yo !

 

Chapitre 7 pour votre bon plaisir. Je vous annonce au passage de que ce chapitre marque la moitié de ma fic (sans compter l’épilogue parce que je sais pas encore si je le mettrais en même temps que le dernier chapitre ou la semaine suivante, histoire de bien faire rager tout le monde). Bref.

Au fait, si ça vous intéresse, j’ai dessiné Stef’ et les autres. Je peux les mettre en image pour le prochain chapitre si vous n’avez pas peur de voir vos idéalisations, illusions et conceptions visuels écraser ma propre vision de mes persos. Je ne suis pas une as du dessin mais je me suis pas trop mal débrouillée – en tout cas ils ressemblent à ce que moi j’avais imaginé. Bref, laissez moi votre avis !

 

Voilà voilà. Bon bah je crois qu’on va y aller hein.

 

Bonne lecture !

 

{l'image viendra un autre jour, si souci, voyez avec le staff d'erog, moi j'abandonne...}

 

Image : God, by Ahermin (DA)

 

 

 

 

 

                « Bon tu vas faire la gueule encore longtemps ? C’est bon, il a dit qu’il s’en foutait ! C’est quand même pas ma faute à moi si il finissait plus tôt aujourd’hui, si ? »

                Sale gamin, petit con d’adolescent stupide et borné ! Cela fait plusieurs minutes que j’essaie en vain de sortir de son mutisme encombrant un putain de vampire visiblement peu disposé à écouter ce que j’ai à lui dire. Le truc c’est que j’aimerais bien prendre ma douche, moi. Je me retiens de défoncer cette porte de salle de bain, tournant comme un lion en cage devant ce panneau de bois qui reste obstinément fermé. Je vais faire un massacre.

                « Axel, sors de cette salle de bain.

                -Tu pourrais au moins faire semblant d’être désolée !

                -Mais de quoi ? C’est bon, tu n’as pas perdu tes prérogatives, il est toujours complètement sous ton charme, alors sors de cette salle de bain espèce de petit con !

                -Stef’ ! »

Ça y est, le frère s’y met maintenant. Ils sont tous contre moi aujourd’hui ! Je fais volte-face pour le foudroyer du regard.

                « Quoi, c’est pas vrai peut-être ? »

Il rougit furieusement, opère un repli stratégique dans un coin aussi éloigné de moi que possible – c'est-à-dire à peine trois mètres, pour aller bouder avec toute la maturité dont il est capable. Bien sûr qu’il craque complètement, vampire ou pas, sur mon colocataire. Qu’il essaie seulement de me soutenir le contraire.

                « Alors tais-toi ! Et puis d’abord c’est de ta faute, t’avais qu’à pas rentrer si tôt !

                -Non mais ça va bien ouais ! Et tu comptais me le cacher encore combien de temps ?

                -Jusqu’à ta mort si possible ! AXEL ! SORS DE CETTE SALLE DE BAIN !! 

                -C’est pas en gueulant plus fort que tout le monde que t’obtiendra ce que tu veux !

                -JE SUIS CHEZ MOI ICI ET JE GUEULE SI JE VEUX !!! »

Au bord de l’explosion, j’empoigne avec empressement mon blouson en cuir et claque la porte aussi fort que je le peux. J’entends un truc ou deux s’écraser au sol dans l’appartement – ils ont intérêt  à avoir nettoyé à mon retour. Je sors fumer sous le perron, pour me calmer. Je ne fume pas souvent, mais ça me prend en général très soudainement, comme ça, comme la fois où je contemplais Axel affalé dans la ruelle. Là, c’est surtout parce que je suis énervée. La cigarette n’a pas vraiment bon goût et pas précisément d’effet sur mes nerfs, mais c’est une manie qui me vient de temps en temps, beaucoup plus facilement quand j’ai bu d’ailleurs, mais passons.

                Tiphaine s’est trouvé un petit boulot quelques rues plus loin, il fait le ménage à l’épicerie tenue par le Polonais, que je n’ai jamais appelé autrement et qui n’a pas l’air de vouloir que ça change. Le jeudi soir, il rentre en général vers minuit, ce qui nous permet de nous occuper rapidement de la nourriture du vampire. Et puis ce soir, pour on ne sait quelle raison sans doute pas valable, il est rentré une heure trop tôt, et il est tombé pile pendant la partie critique de l’opération, à savoir Axel, mon poignet à la bouche, le sang dégoulinant de son menton et les yeux brillants d’un plaisir mal contenu, et moi serrant les dents, grimaçant de souffrance.

                Ça a été un sacré bordel. Tiphaine, je ne sais pas trop ce qu’il a cru, mais il a sauté sur Axel pour l’éloigner des giclées d’hémoglobine qui tâchaient (encore) les draps. Sauf que comme il avait planté ses dents bien comme il faut dans ma chair, il m’a arraché une bonne partie de la peau. J’ai hurlé, ce qui n’a pas spécialement amélioré la situation, et encore moins quand je lui ai lâché un « t’inquiète pas, c’est un vampire » qui n’a pas vraiment eu l’effet escompté. Et donc Axel a fui la colère de mon petit frère et mon propres accès d’hystérie provoquée par la douleur en s’enfermant dans la salle de bain, et j’ai dû expliquer pendant une heure à Tiph’ ce qu’il en était, mais il n’a pas voulu s’excuser, étant au moins aussi orgueilleux et borné que moi. J’avais mal, j’ai galéré pour faire cesser les effusions de sang, et donc, après m’être énervée un bon coup, et je me retrouve dehors  pour essayer de me calmer. Je suis assise contre la façade de l’immeuble, le nez levé vers les étoiles à peine visible, mon bras meurtri replié contre moi, en regardant s’évanouir les volutes de fumées blanches de mon tube de nicotine qui se consume lentement. Il fait froid.

                « Salut, Stef’ !

                -Lukas… »

Et voilà le seul garçon de moins de trente ans qui ne soit ni un vampire ni mon frère et qui n’aie pas peur de m’adresser la parole. Lukas, le fils du concierge de l’immeuble, a tout juste 18 ans, et il bosse au garage de voiture de son père depuis qu’il a fini le secondaire. Sa spécialité, c’est de retaper des vieilles caisses avec des pièces d’occasion pour les revendre aux autres garages, plus légaux mais donc moins libre de leurs mouvements. C’est un éternel optimiste, qui ne se démonte jamais. Le genre à attirer naturellement la sympathie, la confiance des gens, le genre à qui l’on a envie de parler quand on le croise dans la rue, qui sourit un peu à tout le monde en général et à personne en particulier. Le genre qui m’insupporte en somme, et qui m’est, de toute façon, totalement inaccessible, comme évoluant dans un autre monde. Je ne sais pourquoi celui-là a décidé de s’intéresser à moi, mais en tout cas, il trouve toujours une occasion pour m’aborder en souriant, voir pour me draguer discrètement. Il a peur de rien, celui-là. Enfin, je ferais preuve d’une horrible mauvaise foi – et c’est ce que je fais – en disant qu’il me laisse complètement indifférente.

                « Ça n’a pas l’air d’aller très fort. Je peux faire quelque chose pour t’aider ?

                -Commence par la boucler Lukas. J’essaie de me calmer les nerfs.

                -Problème de colocation ? »

Je me tourne vers lui, surprise qu’il évoque mes deux résidents, ce qui n’a en fait rien d’étonnant. Depuis que Tiphaine s’est installé sur mon matelas, Axel s’est soudainement montré beaucoup plus intéressé par les sorties, d’autant que la nuit se couche tôt, en novembre. Sa nouvelle lubie, c’est de suivre mon frère un peu partout dès que le jour est couché : aux courses, au boulot, au parc où ils passent leur soirée à faire on ne sait trop quoi… J’impose tout de même un couvre-feu à Tiphaine pour la forme, parce qu’il va en cours, mais sinon, je ne fais pas spécialement attention à leurs allées et venues – moi-même entre la fac et le vidéoclub, je suis souvent sortie. L’avantage, c’est qu’Axel met le nez dehors, maintenant. Il m’a même accompagnée deux ou trois fois à la boxe.

                « Je t’espionne pas hein, s’empresse d’ajouter Lukas sur un ton d’excuse. C’est juste que je les voie régulièrement rentrer et sortir alors… 

                -Ils sont idiots. Et comme si cela ne suffisait pas, ils se courent après sans oser se lancer. Ça me gonfle. »

Il me surprend encore en éclatant d’un rire léger qui résonne dans la nuit glaciale. Deux fossettes se forment sur son visage carré quand il rit, je n’avais jamais remarqué. Je lui en parle aussi ouvertement parce que Lukas est le fils de Samuel, et qu’il est donc par définition plus tolérant et ouvert d’esprit que la plupart des gens qui peuplent cette planète.

                « Les premiers émois hein ? Pas étonnant qu’ils rament ! Laisse-leur le temps… Quoi ?

                -Tu es beaucoup plus mature que tu en as l’air.            

                -Je vais considérer que c’est un compliment ! »

Il rit de nouveau, et je me prends à rire un peu, moi aussi, même si je ne vois pas vraiment ce qu’il y a d’amusant.        « Finalement, j’ai réussi à t’aider !

                -Ah oui ?

                -Tu n’es plus aussi remontée. »

Comment rester en colère en face de cette tête aussi ? Lukas est brun, les cheveux en bataille, la barbe à peine visible et la barbiche sur le menton, les yeux noirs et sans fond, la peau très bronzée. En bref, le pur physique méditerranéen en plein cœur de Prague, légèrement démenti par ses lunettes rectangles à monture épaisse, qui lui confère un petit charme décalé, surtout quand il sourit. Il fait vraiment plus vieux que son âge – plus vieux que moi-même.

                « Il faut croire que tu as un effet bénéfique sur mon humeur. 

                -De rien, c’est gratuit ! »

Sa façon de sourire n’a vraiment rien à voir avec celle de Mandy. C’est vrai, il me remonte le moral, même si les gens aussi rayonnants m’exaspèrent à la longue. Je me relève, secouant un peu mes jambes engourdies par le froid qui commence à me faire claquer des dents, frictionnant mes deux mains l’une contre l’autre.

                « Bon aller j’y retourne, il fait vraiment trop froid, et j’ai peur qu’ils fassent une bêtise.

                -Si vous pouviez éviter de mettre le feu à l’immeuble…

                -Je vais y penser.

                -Alors bonne nuit ! »

D’aussi loin que je me souvienne, Lukas a toujours terminé nos entrevues ainsi : « Bonne nuit », « Bonne journée », « Bonne chance », « Bon courage ». Toujours avec ce large sourire, ses yeux pétillants derrière ses verres de contact, et toujours imperméable à mon absence de réponse. Je ne lui ai jamais répondu. Jamais. Il avait, en quelque sorte, toujours le dernier mot de nos rencontres.

                « Merci. À toi aussi. »

Et comme souvent quand je me trouve dans une situation embarrassante, dont je ne préfère pas connaître l’issue, je tourne les talons avec précipitation ; en d’autre terme, je m’enfuis.

                « À bientôt ! »

Quel con, franchement…

 

O

 

                C’est dans de bien meilleures dispositions que je remonte au quatrième, amusée par ma petite discussion avec Lukas. J’ai sans doute réagi un peu brusquement face aux deux idiots. On va discuter calmement, si il le faut je forcerai tranquillement la porte de la salle de bain, sans brusquerie. Heureusement que mes clés étaient restées dans mon blouson, ça aurait un peu cassé le pardon que je vais daigner leur accorder si j’avais dû faire le pied de grue devant la porte en attendant qu’ils viennent m’ouvrir.

                C’est donc totalement en paix que je rentre dans l’appartement.

                Où il y a toujours du sang par terre et sur le mur du fond, où les débris de ce que j’ai fait tomber en sortant – deux verres vides de l’étagère du haut – sont toujours éparpillés sur le sol et où il y a … Axel et Tiphaine qui se dévorent la bouche au milieu de la pièce.

                « Je-vais-vous-BUTER… »

Ils se séparent précipitamment tandis que mon frère tente un maigre « attends, je vais t’expliquer ».

                « Vous croyez que c’est le moment de vous rouler des PELLES ? BANDE DE CRETIN !!! »

Si je ne ressors pas immédiatement, je vais faire un massacre. Comment OSENT-ILS expérimenter leur amourette de jeune cons dans MA piaule que je viens de quitter en hurlant, et ce sans daigner s’excuser, ranger, m’attendre avec des crêpes, ramper à mes pieds en me suppliant de les pardonner ? Je vais les tuer, je vais les tuer tous les deux.

                « Y’A INTERET A CE QUE CE SOIT NICKEL QUAND JE REVIENS ! »

Et je re-claque la porte comme une furie – de nouveaux objets finissent leur vie en morceau sur le parquet – pour aller m’en re-griller une, en espérant que je sois calmée avant d’avoir fini le paquet. Et en plus ils essaient de me tuer avec mes propres clopes…

                « Ça s’est pas arrangé, finalement ? »

Je sursaute en voyant Lukas débarquer à notre étage. Je ne l’avais absolument pas entendu monter, le son de ses pas probablement couvert par mes hurlements enragés.

                « J’abandonne, ce sont des cas désespérés. 

                -Oh, à ce point-là ?

                -T’as pas idée… »

À nouveau ma tension redescend. Il est très fort ce mec-là. Un silence confortable, ni tendu ni pesant, s’installe brièvement, avant d’être brisé par ma porte d’entrée qui s’ouvre brusquement.

                « …tends, je vais la cher… »

Axel s’interromps en me voyant planter sur le palier.

                « C’est bon, je suis là.

                -Stef’, écoute, je voulais te dire… »

Il se tait de nouveau, ayant visiblement remarqué l’autre jeune homme toujours debout en haut des marches. Je vois le vampire marqué un temps d’arrêt, hésiter à parler. Il est en train de se passer quelque chose mais je serais bien incapable de dire quoi. L’instant s’étire, s’éternise, devient presque palpable. Et puis Lukas met fin à la scène en déclarant :

                « Bon, je dois redescendre moi, alors bonne nuit à tous ! »

Encore une fois, il a le dernier mot : je suis trop préoccupée par la réaction d’Axel pour lui répondre. Il est sur le point de me dire quelque chose, mais se ravise.

                « Dis, tu le connais ? »

Il ne semble pas savoir quoi répondre.

                « Non, mais… enfin… »

C’est le moment que choisit Tiphaine pour débarquer, n’ayant absolument rien suivit de la scène.

                « Ah, tiens, t’es là… Bon bah rentrez, on va pas faire salon de thé dans le couloir. »

Axel le suit sans croiser mon regard, les yeux obstinément baissés. Je doute de pouvoir un jour le faire parler de ce qui vient de se produire. Je sais que c’est idiot et égoïste, mais je ne le souhaite pas. Ses connaissances sont fatalement des vampires, comme lui, n’est-ce pas ? Ou un truc du genre. Et s’il les retrouve… s’il se souvient… Ne risque-t-il pas de partir, tout simplement ? Ou de nous tuer, mon frère et moi ? Je sais bien qu’on en a déjà parlé, avec Ax, et que je ne peux pas répondre à ces questions, mais ça ne me concerne plus seulement moi. Tiph’ est mon seul et unique petit frère, celui sur qui je porte tous mon amour maintenant qu’il ne reste plus que nous deux, et je ne veux pas qu’il souffre de mes faiblesses. Notre histoire a beau être horriblement cliché, nous ne sommes pas dans un film. Tout ne se finira pas nécessairement bien.

                « Au fait, j’étais censée être très remontée contre vous, vous vous souvenez ? »

Les deux garçons se raidissent brusquement. Ce n’est pas le moment de s’inquiéter pour rien. En attendant, je vais leur en faire baver. Le reste attendra.

 

O

 

                Je vais à la boxe deux fois par semaine, en moto. Il se trouve que ce soir, ma moto était en panne, à cause de mon idiot de frère qui a essayé de jouer avec des engins trop agressifs pour lui. Résultat, j’ai dû la laisser au bon soin de Lukas et me taper le trajet en métro, et l’arrêt n’est vraiment pas à côté de la salle. D’ordinaire, marcher ne me dérange pas plus que ça. Sauf que là…

                Je suis sortie  un peu tard parce que j’aime bien traîner sur le ring avec les autres, dont je ne connais aucun prénom et qui pourtant me réservent toujours un casier aux vestiaires. Du coup, il faisait nuit noire quand j’ai repris le chemin du métro. Je pressais le pas en serrant ma veste un peu trop fine pour la saison contre moi, de un nuage de fumée blanche s’échappant avec irrégularité de ma bouche.

                Pour m’être battue une fois un peu sérieusement avec Axel, je sais que question force, je ne fais pas le poids contre un vampire. Alors contre trois… J’ai compris dès la première droite que ce n’était certainement pas des mecs ordinaires.

                Ils m’ont chopé juste avant que je sorte sur l’artère éclairée où se trouve la station, dans un petit coin bien sombre et bien désert. Dans un sens, j’ai eu du bol, parce qu’il est clair qu’ils n’avaient pas l’intention de me tuer, ni même de me blesser sérieusement, parce qu’ils y seraient arrivé sans peine si ils l’avaient voulu. Mais ils souhaitaient juste que je le sente passer. Et effectivement, je l’ai bien senti passer. A cet instant, j’aurais pu être aussi faible que Mandy ou être Mike Tyson, ça n’aurait strictement rien changé, et être capable d’étaler sur le ring des types de vingt kilos de plus que moi ne m’a certainement pas empêcher de me prendre la dérouillée de ma vie. Je me suis retrouvé couché sur le sol, sans rien pouvoir faire d’autre que protéger tant bien que mal mon visage avec mes mains, la douleur irradiant chaque partie de mon corps meurtri.

                Le quatrième connard, celui qui avait un long manteau noir et qui se prenait pour le roi du pétrole, est le seul qui a ouvert la bouche. Il aurait pu avoir la classe s’il ne commandait les types en train de me refaire le portrait et s’il n’avait pas été sans cesse en train de secouer la tête comme un guignol pour essayer de dégager ses cheveux trop long de son visage. C’est dingue comme je peux m’attarder sur des détails sans intérêt. Enfin, c’est encore un des moyens les plus efficaces pour oublier la douleur.

                « Dis à Johan que le châtiment en ai déjà à la moitié. Il n’aura pas intérêt à traîner pour rentrer. Il a de la chance qu’on ne fasse pas cramer ton immeuble, ma belle, sa casse-couilles de femme nous l’a interdit. Aller, on se casse. »

                Et ces enfoirés m’ont laissée là, la lèvre fendue, le nez en sang et de bons gros hématomes en formation sur mes flancs, dans cette rue obscure qui puait l’urine. Quand j’étais gamine, ce genre de chose arrivait tous le temps. Mais en général j’étais du côté de ceux qui tiennent debout à la fin, moi. En plus, qu’est-ce qu’il voulait que je comprenne à son charabia, ce gros crétin ? Je me suis traînée tant bien que mal jusqu’à la station. Les autres voyageurs m’ont regardés comme si un troisième œil m’avait poussé au milieu du front mais j’ai préféré faire comme si de rien était, essayant plutôt de me concentrer pour gérer la douleur et éviter de tourner de l’œil. Je ne savais pas quoi faire, en tout cas, je ne pouvais pas aller à l’hôpital, trop cher, trop curieux, et encore moins rentrer dans cet état.

                « Tu as de la chance que Samuel ne soit pas là. Il aide au refuge des sans-abris ce soir… »

C’est ainsi que j’ai échoué sans trop savoir comment chez Lukas, qui essaie de me rendre présentable à grand renfort de compresse et de désinfectant depuis une demi-heure. Histoire d’être crédible quand je dirai à mes deux squatteurs que j’ai juste mis un peu plus d’ardeur à l’entrainement que d’habitude.

                « Je sais pas ce que j’aurais fait sans toi. Je me voyais mal débarqué chez Mandy avec cette gueule-là.

                -Mandy… la petite blonde qui vient de temps en temps ? Elle a l’air plutôt sympa pourtant.

                -Trop sympa. Elle aurait hurlé avant d’appeler la police, les pompiers et les urgences dans la seconde suivante. Elle réagit mal au stress.

                -Alors que moi…

                -Toi, t’es zen. Tu contrôles. Je me suis dit que tu pourrais m’aider.

                -À ton service ! »

Je n’ose lui parler d’Axel et de l’autre jour. Encore une fois, je préfère lâchement ne pas savoir. De toute façon, d’après l’enfoiré en manteau noir, je serai vite fixée. Je ne veux pas y penser, je ne veux pas savoir, je veux me voiler tranquillement la face, parfaitement en paix avec mon ignorance délibérée.

                « Bon, je vais y aller. Merci pour ton aide, vraiment.

                -De rien. Et au fait, Stef’… »

Et là, c’est le retour des clichés en force. Il me choppe par le bras avant que je ne passe la porte, et il m’embrasse. Furtivement, à peine un contact. Je rougis instantanément, les yeux écarquillés, pas très sûr de ce qui vient de se produire. La colère se dispute à la honte, y’en a qui ont fini le nez cassé pour moins que ça…

                « Bonne nuit ! » lance-t-il, tout sourire.

J’hésite à lui casser la gueule. Pour qui il se prend ? Je déteste ça, je déteste. Mais j’ai mal, je veux rentrer chez moi, et il m’a aidé, et… je ne sais pas, c’est lui, ce type tellement rayonnant que ça en devient insupportable, et je ne peux rien contre lui. Alors à la place, je balbutie une réponse incompréhensible, et je m’enfuis, partagée entre la fureur, la gêne, et bien enfouit quelque part, le plaisir. Petit con…

Dim 12 déc 2010 9 commentaires

Bonjour jeune écrivaine !

Je t'informes que je te déteste pour la tête de déterrée que j'aurais demain : après avoir été à une soirée hier j'étais censée me coucher tôt ce soir... et c'est mort --'

Non, sans dec ton histoire c'est de la bombe! J'ai bien fait de repasser par ici moi ;)

Bisous

Legere Brise - le 12/12/2010 à 23h39

Désolé d’être responsable de ton manque de sommeil… Bon, au moins si t’as aimé, je t’ai pas complètement fait perdre ton temps ^^ (fière)

Merci d’avoir lu et commenté !

A plus

Absynthe

Bon alors tout d'abord bien le bonjour. Ehwi it's miyahow, tu as entendu parler de mes pavés? *w* Tu vas être servie parce que ton histoire me passionne <3.

1] J'ai commencé la semaine dernière et j'avoue avoir tout lu d'une traite mais, ne voulant pas commenter alors que j'étais fatiguée (j'ai fini de lire à 2h30 du mat tout de même, navré si je n'ai que peu de résistance au manque de sommeil xD) donc je me suis dis que je me lâcherai sur le suivant ! o/

2] Si j'ai bien compris, c'est un défi, et un défi fort bien mené !! Franchement je suis conquise, vous semblez toutes avoir le don de donner aux personnages un charme et une individualité que l'on ne retrouve pas si souvent que cela. Steph' tout d'abord, anti-héroine totale, entière, on l'aime ou on la déteste, pauvre de moi, je l'aime x]. Un caractère mordant, des paroles coupantes, un bordelisme [comment ça ce mot n'existe pas? tss]qui frise l'aberration et toujours cette oscillation entre le sentiment de solitude et la fierté de ne rien devoir à qui que ce soit, l'idée de faire un personnage à la première personne est très agréable car tu n'en décris pas moins bien les évènements et l'on est Steph un temps, et être quelqu'un comme Steph', ça fait un bien fou x]

Axel ensuite, mystérieux, enfantin et pourtant mature, perdu surtout, magnifique, on a encore bien des choses à découvrir sur ce vampire, et j'ai hâte <3. La relation avec Steph' est très intéressante et j'ai bien envie de voir le développement pour quand Axel aura recouvré tout ses souvenirs <3

 

Arf le petit frère qui débarque en plein milieu, et youpiiiiiiiiiii coup de foudre~~ <3. Ca promet en effet des étincelles, mais sinon, ce serai tellement ennuyeux... La relation des deux garçons est très agréable à suivre, je les adore déjà et puis bon...wui messieurs roulez vous des patins on ne demande que ça <33333

L'intrigue et l'histoire en général sont très bien menés, tu écris avec fluidité et beaucoup de réaliste, dès les premières lignes on est plongé dans l'intrigue et il est impossible de s'en sortir (en même temps qui voudrai HAHA), ça commence à se corser dans ce chapitre mais il fallait s'y attendre, je pense pouvoir dire que c'est maintenant que la véritable action commence, ça promet ! *w*

Un très bon chapitre encore donc, et puis une fin à la fois mignonne et un peu triste en somme, parce que cette pauvre Steph' va bientôt plus savoir à quoi penser xD Mais je pense qu'un soutient comme Lukas lui fera le plus grand bien u_u.

Arf pavé fait xD. Je conclurai tout ceci par :

WAITING FOR THE NEXT CHAPTER !!!!!!!!!  o/

miyahow - le 12/12/2010 à 23h59

Effectivement j’ai entendu parler de tes pavés sur le tchat. Je ne peux qu’en être heureuse (kiffe les com super long)

Alors je ne sais pas trop quoi répondre à tout ça. Euh, oui, c’était un défi, que tu peux retrouver sur la page des… défis. Je suis brillante. Je suis contente que mes persos te plaisent autant. J’avoue que Stef’ (c’est un f ><, enfin je me demande si je l’ai pas mal écrit une fois ou deux dans ma fic…) est ma préférée, enfin en même temps c’est celle dont le caractère est le plus travaillée. Elle a une psychologie très poussée aussi (si si).

Axel, comme je le connais en entier, et que je sais comment ça va finir, je l’aime différemment. En tout cas il va vraiment avoir une influence particulière sur la vie de Stef’ plus tard, et en fait elle est plus atteinte qu’on le pense.

Pi Tiphaine bah fallait bien que y’en ai un d’un peu normal dans le lot. Mais comme j’ai centré sur Stef’ c’est vrai que la relation Axel-Tiph’ est pas au premier plan, enfin elle m’éclate quand même ^^

Je reçoit avec bonheur tes compliments sur mon écriture. En fait tu vas voir que ça se « corse » vraiment dans un ou deux chapitre, mais genre vraiment vraiment. En fait j’ai trop envie de publier la fin parce que je l’adore, cette fin, je me suis trop lâché.

J’espère que le chapitre suivant te plaira (et t’inspirera) tout autant.

 J’ai l’habitude de donner des réponses grosso modo proportionnelle à la taille des commentaires, alors moi aussi je peux en faire, des pavés ><. Mais d’après ce que j’ai compris tu détiens le record ^^. En tout cas ça fait plaisir.

A bientôt !

 

Absynthe

Je viens de lire tous les chapitres d'un coup et j'adore vraiment cette histoire !!

En plus là ça devient de plus en plus intéressant !! C'est cruel d'avoir finis le chapitre juste à ce moment là !! Moi je veux savoir ce qu'il vas ce passer ensuite...

Le vrai nom de Axel serais en fait Johan alors... Et Lukas est aussi un vampire c'est obligé. D'ailleurs j'ai adorée le petit baisé de la fin, je me demande vraiment ce qu'il vas se passer dans le prochain chapitre.

Merci :)

Hitsuki - le 13/12/2010 à 11h24

Et oui, j’aime bien coupé le chapitre quand c’est intéressant. C’est pour le suspens ^^. Je suis contente que ça t’ai plu et encore plus que ça t’ai donné envie de commenté.

Axel s’appelle pas tout à fait Johan, en fait c’est un diminutif (j’ai vraiment fait un délire avec les noms, sérieux…) mais tu le sauras plus tard si tu lis la suite ^^ (faits sa propre pub)

A plus !

Absynthe

J'aime bien ce chapitre , la trame se met en route. Bon bien sur comme je te l'ai dit la derniere fois je me doutais un peu qu'il y aurai un premice d'amour entre stef et luka ; une premonition ; on verra par la suite ce que tu en fera ^^ je t'encourage pour la suite

tokina - le 14/12/2010 à 12h15

: J’espère m’être un peu rattrapé depuis la dernière fois, enfin j’ose espérer que oui puisque t’es là ^^. A bientôt pour la suite alors ! (pis attention, « prémices d’amour »… on parle de Stef’ quand même :p enfin ce sera pas tout rose et jaune avec une musique couinante des fleurs parfumées)

 

Absynthe

Il ai génial ce chapitre!! J'adore le fait que Steph' se voile la face et reste dans son "incompréhension" c'est trop humain =). OUI!! Moi aussi j'aimerai voir les dessins de tes persos!! Et Lukas c'est pas le personnage qui parait gentil mais qui en fait l'est pas? Et dont Steph'va tomber irrévocablement amoureuse (si c'est pas déjà le cas)? J'adore ta fic! Elle est superbe et je m'éclate à la lire <3 =D

maéva - le 14/12/2010 à 22h08

Attention, Stef’ est la pro de la mauvaise foi, elle en fait presque un art ^^. Puisque tu es la seule à avoir émis un avis sur la question, je posterais mes dessins mais pas maintenant, j’ai pas d’imprimante en service ^^. Bon alors Lukas et Steph’, ok mais… irrévocablement amoureuse ? Non, ça, ça se peut pas ^^ faut pas trop lui en demander non plus.

En tout cas merci comme toujours d’avoir lu et commenté.

A bientôt !

 

Absynthe

tu as vraiment le chic pour arrêter en pleine action XD

franchement là si je suis pas à m'exiter comme une petite folle en criant oui encore, encore (no comment) c'est parce que je suis à la fac (et c'est pas hyper bien vu ^^)

 

Bref ce chapitre est (en 3 mots) GÉ-NI-AL!!!!!!!!!!! Il donne supra envie de lire la suite.

Les ennuis arrivent et avec cela de nouveaux indices à propos de notre vampire mystère favori!

et à côté de ça, le fils de la gardienne (personnage hooripilant Steph parmis tant d'autre) prends une toute nouvelle profondeur!

J'aime toujours autant Steph, ses répliques, sa façon de penser et de voir les choses (comment ça fait trop du bien de lire une vision aussi cynique! (je sais ça se dit pas!)), Tiph' est génial aussi, même si on est pas encore aussi familier avec lui qu'avec steph et alex (johan?), et le roulage de patin: excellent XD

Par contre j'aimerais bien le retour de Mandy, elle me manque un peu là ^^

 

Bon voilà, je pense pas que j'ai tout dis mais je pense que j'ai assez écrit XD, alors j'attends la suite impatiemment ^^

Et moi ça me dirais bien de voir tes dessins ;)

Bon courage pour la suite.

gueulard - le 15/12/2010 à 10h16

Je sais que je suis chiante à couper comme ça, je fais exprès en fait. Enfin bon je m’en voudrais de te provoquer l’humiliation cuisante de te mettre à hurler de frustration en public. Non, ça veut pas dire que j’arrêterais de couper mes chapitres au mauvais moment. Juste que m’excuse platement avant au cas où.

Je vois que mon chapitre t’as donc particulièrement plu, tu m’en vois ravi ^^  j’avoue moi aussi je l’aime bien celui-là. J’aime bien celui d’après aussi (message subliminal parfaitement masqué : lit la suite, lit la suite, lit la suite…)

Et ouais Lukas aura son utilité en fait. C’était pas prévu au tout début mais en fait je l’aime bien lui aussi alors…

Mandy revient dans le prochain (là t’es vraiment obligé d’aller le lire du coup), c’est vrai que c’est mieux quand elle est là. Enfin ça dépend pour qui ><.

J’avais pas vu que toi aussi t’avais approuvé pour mes dessins. Ils viendront donc dans quelques temps

A bientôt !

Absynthe

Hello =) 

Bon je suis en retard, comme toujours. Je crois d'ailleurs que tu es la seule de la section défi à publier régulièrement lol *pense à son chapitre en attente de Sensitiv' > <* 

J'ai bien l'impression qu'on est entrain d'entrer dans le vif du sujet avec ce chapitre. Alors comme ça Axel s’appellerait en fait Johan ? Mais si il a une femme c'est qu'il est vampire depuis un petit moment non ? Ou alors je me trompe de personnage et on parle de Lukas, mais ça m'étonnerait puisque que Stef' connait Lukas depuis longtemps vu que c'est le fils du gardien de son immeuble. Du moins j'en ai déduis qu'ils se connaissaient depuis un moment quand tu as mentionné ce lien de parenté ^^ 

En tous cas, j'adore encore et toujours Stef', elle me fait vraiment rire cette tête de mule impulsive. J'aime bien Lukas mais, tu nous laisse à penser qu'il pourrait être un vampire lui aussi et je suis entrain de me demander si il ne serait pas une sorte d'espion pour les mecs qui ont tabassé Stef' dans la ruelle à cause de la scène inexplicable entre lui et Axel. M'enfin si ça se trouve je me goure totalement et je suis loin loin loin de la vérité lol

Elle est fun la relation Stef' / Lukas. Je veux dire, Lukas l'aime bien et elle aussi mais elle reste tellement fière qu'elle ne l'avouera jamais. Je me plaît à imaginer une relation plus poussée entre eux, où Stef' aurait craqué et ils seraient "ensemble". Ouais les guillemets parce que je suis sûre que même en étant avec quelqu'un elle serait toujours aussi distante et de mauvaise foi mais je vois bien Lukas la supporter comme ça parce qu'il a l'air adorable. M'enfin qui vivra verra. J'espère le revoir plus souvent ce petit Lukas :)

Enfin voilà, je passe donc au chapitre suivant ;)

Bisous

Deadly - le 20/12/2010 à 12h27

Là j’ai rien à dire, je suis carrément plus en retard que toi… ‘fin pour la réponse hein. J’avais pas vue ton com en fait…

Du coup je sais plus c’est quel chapitre… Ah si, ok. Alors ouais en fait Axel c’est un vioque (je sais, c’est dur).

Si Stef’ te plait toujours, c’est cool, parce qu’elle s’assagit un peu en fait. Mais pas trop finalement. ’fin tu verras ^^. Pour Lukas c’est un peu plus compliqué, même moi je sais pas exactement ce qu’il lui est arrivé. On saura jamais tout sur lui, mais un peu quand même. Bientôt.

Bon bah du coup entre Stef’ et Lukas… ça aurait pu, vraiment. Ça aurait pu être beau. Mais ça va pas être possible (fin j’imagine que t’as lu le dernier chap publié donc… dans la suite c’est encore pire en plus).

Bon bah voilà pour cette réponse à peine en retard. Oui je tiens à répondre quand même, oui ce n’est pas très intelligent, mais ça on s’en fout.

A bientôt !

Bisous

Absynthe

aah la terrible Stef' au coeur tendre... hehe J'aime bien la tournure de l'histoire

Emy - le 04/02/2011 à 12h54

Sinoa, le retour de la vengeance qui contre-attaque! J't'ai manqué, hein? (Dis non et tu pourras oublier mes commentaires (fu fu fu fu))

Gnéhéhéhé j'aime bien Lukas, il semble plutôt sexy et sympa, et surtout, il a pas peur de l'autre toquée ^^ Mais, est-il un méchant ou un gentil? Fait-il partie de ceux qui veulent saigner Alex/Johan? Ou alors il fait ami-ami avec les méchants vampires? Mon ptit cerveau étant sur off, je vais pas réfléchir plus avant et me laisser découvrir...

En tout cas, j'aime toujours autant! je poursuis la lecture! (l'avantage d'avoir pris du retard, c'est que je peux m'envoyer plusieurs chapitres à la fois, et donc éviter une trop grande frustration... si c'est pas meveilleux ça!)

Sinoa - le 16/02/2011 à 17h55