Rêves d'Absynthe

 


Dans la série 'J'ai pas d'images", Ben... J'ai pas d'images.
Donc là, si vous voyez pas qui c'est vous vous débrouillez, un peu d'imagination que diable!
Personnellement quand je l'ai vue j'ai pensé à Lucius, ou à Drago vieux, je sais pas qui c'est la bécasse qui a eu l'idée d'écrire Sirius Black dessus, mais bref, jlka trouve, jlui crève les yeux. 'Tendez jsuis pas violente, mais là ils lui servent à rien. Si?
Un Sirius blond? Mais lolilol quoi. Oui certes, que ce soit Lucius ou Sirius, ça n'a aucun rapport avec l'histoire. OUI ET ALORS?!



 Et le temps se poursuit. Le jeune homme découvre les Enfers aux côtés de Jalil. Le démon l'emmène partout avec lui sauf sur Terre – parce qu'on ne sait jamais ce qui pourrait passer par la tête de cet être étrange – et il en est satisfait.


Bien sûr, Jonas ne se tient pas toujours tranquille. Il a par exemple la fâcheuse manie de tutoyer n'importe qui et surtout ceux qu'il ne faut pas, ce qui lui vaut des corrections mémorables mais qui ne marchent de toute façon jamais, au grand désespoir de son maître qui se fait lui aussi vertement réprimander... Et là c'est au tour de Jonas de rire.

Malgré tout, il a une bonne tenue. Le jeune homme fait ce qu'on lui demande de faire, va où on veut qu'il aille et se laisse toucher. Cela lui est égal. Du moment que la marque de Jalil continue à le brûler dans son dos, on peut bien lui faire n'importe quoi... parfois il se fait même peur à penser de cette manière. Mais inconsciemment, il attend quelque chose. Il ne sait pas encore quoi mais jusque là, peu importe.

Il a comprit ce qu'est Jalil pour lui.


Et finalement, le grand jour arrive.

-Jonas. N'oublie pas... cette fois il n'y aura aucun pas de travers. C'est ta vie qui est en jeu là-bas.

-Je sais! Tu me l'as répété une centaine de fois.


Jonas fait la moue et s'examine une nouvelle fois dans le miroir, juste à temps avant que Jalil ne le serre contre lui, lui bouchant la vue. Il ferme les yeux. Le démon murmure.

-C'est important.

Puis il plante ses crocs dans son cou pour en aspirer le sang, attirant un gémissement plaintif du jeune homme.

-Tu ne pourras pas être à mes côtés durant la cérémonie, ne fait rien qui puisse mettre qui que ce soit en colère. Il y aura des esclaves de haut rang là-bas.

-Oui je sais. Soit beau et tais-toi.

-Oui.


C'est important, en effet. La fête où sera présent leur "grand chef". Un monstre. C'est un évènement gigantesque où se déroule également une cérémonie réservée aux démons. Punitions et récompenses. Comptes rendus aussi. Pratiquement obligatoire et redoutée par la plupart d'entre eux, sauf les plus fous.

Jonas se sent tout excité à l'idée d'aller là-bas... Assez anxieux aussi.

Le démon lèche une dernière fois son cou avant de lisser un pli sur le pantalon rouge et transparent, et de réajuster un collier sur son torse nu. Parfait, son esclave est prêt, et il le pousse vers la sortie.


Lorsque la calèche arrive sur les lieux, Jonas cligne des yeux une seule et unique fois. Jamais il n'aurait pensé voir une chose pareille, c'est si grandiose qu'il en a le souffle coupé. Un raffinement associé à tout ce qu'il y a de plus glauque, effrayant, morbide. Le sang côtoie la dentelle, le velours se mêle à la crasse. Les démons dansent aux côtés de créatures immondes. C'est terrifiant.

-Viens Jonas, et ne fait pas ces yeux de poisson, tiens-toi droit.


Dans ses alcôves, des corps enlacés. Des cris de douleur résonnent par endroit et dans les verres, ce n'est certainement pas du vin. Le démon le conduit à une salle un peu à l'écart où une petite centaine d'âmes sont parquées, gardées par les mêmes créatures qu'aux cachots. Il a presque l'impression d'y retourner et grimace un peu.

-Jalil. Je dois vraiment aller là dedans?

-Ne discute pas.


Il le pousse légèrement et le jeune homme se retourne juste à temps pour lui jeter un dernier coup d'œil avant que la porte ne se referme. Sa rétine garde un instant le souvenir de son dos puissant, puis curieux, il fait le tour du "cachot". Des paires d'yeux le fixent étrangement et il leur renvoie un regard hautain. L'un d'entre eux s'avance, un géant noir aux longues tresses perlées d'or.

-Qui es-tu?

-Pourquoi?

-Ici, je suis l'aîné. Mon maître est puissant.


Jonas hausse les épaules et ne répond pas à cette menace voilée. Il lui arrive pourtant seulement au menton. Et l'esclave le saisit par le cou, un peu énervé d'être ainsi ignoré par un "bleu".

-Ici tu n'es rien, face à moi.


« Surtout ne fais rien qui puisse mettre qui que ce soit en colère! » La phrase de son maître résonne un instant dans sa tête.

-Je suis Jonas, esclave de Jalil Yérë. Cela te convient?


L'homme le lâche alors et fait même un sourire... narquois.

-Oh... Jalil? J'en ai entendu parler. Ainsi c'est toi, son esclave récalcitrant... Étonnant.


Jonas hausse une nouvelle fois des épaules. Qu'est-ce que ça peut lui faire, franchement... Ses yeux fouillent une nouvelle fois la foule. A priori, il n'y a personne de connu. Puis il se dirige vers un mur et s'installe au sol sous le regard des autres qui finissent par retourner à leurs occupations premières.

Il s'inquiète pour Jalil. Pas énormément, mais suffisamment pour se demander si en ressortant d'ici il lui appartiendra encore... Ce n'est pas une bonne chose. Il n'aurait pas dû venir à cette réunion.


Soudain, une agitation se fait à la porte. Un nouvel arrivant sans doute, qu'il ne peut pas voir de là où il est. Les autres murmurent tout près de lui, il ne comprend pas mais leurs sourires sont étranges... presque sadiques. L'esclave qui vient d'entrer doit être une victime, sans doute.

Un éclat de rire.

C'est la voix de celui qui l'a abordé en premier. Il n'aime pas vraiment le ton qu'il prend, et le silence qui lui répond... Tout le monde se tait.

-Alors, toujours muet mon tout beau? Tu es très obéissant n'est-ce pas?... Viens par là.


Les autres semblent excités. Quelque chose se passe et Jonas n'est pas sûr de vouloir savoir quoi...

-Daamon t'a bien élevé...


Son cœur se glace soudain. Se pourrait-il que...? Il bondit sur ses pieds, en proie à un terrible pressentiment et traverse la foule qui cède facilement devant lui. Son expression est redoutable. Il arrive alors devant le géant noir et se fige, sa bouche se tord. Il est presque au bord de la colère.

-Laisse-le, ordonne-t-il d'un ton sans réplique.


Sa stature semble devenir plus imposante, il a l'air d'un seul coup plus froid et meurtrier. Le vieil esclave le fixe mais ne réagit pas vraiment, il garde la même expression narquoise, continuant à déshabiller le nouvel arrivant.

-J'ai dis laisse-le. Je ne connais pas ton nom ni celui de ton maître, mais je vais devenir vraiment méchant si tu oses poser ne serait-ce qu'un doigt sur Kirsan.


Pourquoi agit-il comme cela? Il ne se pose même pas la question. On-ne-doit-pas-faire-de-mal-à-Kirsan. Règle sacrée numéro trois. Impossible d'y échapper, son esprit et son corps réagissent en conséquence, même si ça ne lui apporte rien, même s'il risque gros. Ce garçon est comme une partie de lui-même...

-Je ne vois vraiment pas pourquoi j'obéirais à quelqu'un comme toi.


Jonas ne prend même pas le temps de répondre et fonce sur lui. Rapide, précis. Il arrache Kirsan de ces mains énormes et jette l'homme à terre comme s'il n'était rien, sans qu'il puisse réagir. Les coups pleuvent et il a le temps de lui ouvrir la lèvre avant que l'autre pense enfin à répliquer. Autour d'eux, quelques âmes les encouragent. Cela ne prend pas longtemps avant que les gardes ne rappliquent et les séparent à grands coups de matraques... Et Jonas se calme instantanément. Il jette un coup d'œil aux alentours et accroche le regard du jeune blond qui paraît moins vide que d'habitude, ça le rassure.


Puis les gardes retournent à leur poste. Le grand noir s'approche de Jonas et se plante en face de lui. Ce dernier lève la tête et le contemple en souriant : du sang s'écoule de sa lèvre et il a un coquard à l'œil droit. Lui-même n'est pas dans un meilleur état mais bon, il y est habitué maintenant.

-Tu es fort, Jonas.

-Je sais.

-Et tu fais honneur à ta réputation.


Le vieil esclave lui fait un signe de tête et s'en va d'un pas raide, laissant Jonas se tourner vers Kirsan qui ne l'a toujours pas quitté des yeux.

-Si tu ne fais rien il profitera toujours de toi, remarque-t-il même s'il se doute que ce n'est pas la première fois.

Le garçon fait alors un pas hésitant vers lui, comme pour lui demander l'autorisation de venir, et le rouquin ouvre les bras, le laissant se blottir contre lui. Quelque chose a changé. Peut-être dans sa manière de le serrer si fort, dans son regard un peu plus vif... Même s'il n'en connait pas la raison, il trouve ça agréable.


Ils restent enlacés un certain temps, jusqu'à ce qu'un affreux remue-ménage se fasse entendre au dehors. Jonas observe distraitement la porte et voit les gardes s'entreregarder puis répondre à un appel pressant dans une langue qu'il ne connait pas encore. Et l'évidence s'impose à lui : il n'y a plus personne pour les garder.

Il se mordille la lèvre, hésitant. La liberté ou la sécurité? Qu'est-ce qui est le mieux? Il se sent étrangement attiré par l'extérieur de cette pièce, fasciné. La main se Kirsan lui agrippe alors le bras et il plonge ses yeux bleus dans les siens.

-N'y va pas, murmure-t-il.


Sa voix est un peu rauque de n'avoir pas servie depuis longtemps. Jonas n'a même pas un sursaut, mais son cœur fait un bond terrible dans sa poitrine et il prend un air stupéfait.

-Tu sais parler alors?

Et le jeune blond hoche la tête.

-Reste ici Kirsan. Je ne vais aller voir dehors.


Il se dégage de son étreinte et pour la première fois, il voit le visage du garçon changer d'expression et devenir inquiet. Mais il décide de ne pas s'en préoccuper.


Il s'approche doucement de la porte et l'entrouvre, jette un œil dehors. Dans la salle, tout est sans dessus dessous, les tables gisent sur le sol, les sofas sont éventrés. Des créatures courent dans tous les sens, pas un seul garde en vue. Jonas se glisse au dehors, faisant le moins de bruit possible. Derrière lui, les esclaves le regardent mais n'osent rien dire, sauf le noir.

-Qu'est-ce que tu fais? Tu n'as pas le droit de sortir.


Mais il ne répond pas et s'avance. Personne ne semble faire attention à lui et il continue son chemin à travers les décombres. Son cœur bat très vite sous l'excitation. La demeure semblait grande vue de l'extérieur et il ne s'est pas trompé, cependant il parvient très vite à retrouver l'entrée, ce n'est pas bien compliqué, il n'a pas oublié comment faire.


Il se place dans une alcôve et jette un œil vers la porte avant de faire la moue. « Ce n'est pas possible par là on dirait... ». Ça grouille de gardes. Jonas soupire et rebrousse chemin.

Un peu anxieux malgré tout, il reste à l'affut du moindre problème et visite le château, découvrant de nombreuses pièces où certains démons se sont retranchés pour faire on-ne-sait-quoi.


Mais aucune trace de Jalil. Il se demande un instant comment il en est venue à le chercher lui au lieu d'une sortie mais ne trouve pas la réponse et reste planté au milieu du couloir, perplexe. C'est alors qu'une main vient effleurer son bras, le faisant sursauter. Il se retourne vivement, inquiet, s'attendant à trouver un gardien ou une créature abominable (réflexion stupide puisque si ça avait été le cas, il serait déjà à terre en train de bouffer le tapis, et à moitié assommé), mais à la place il plonge dans deux grands yeux bleu pâle et vides.


Ah.


Comment... par quel miracle Kirsan a-t-il trouvé la force et la volonté de le suivre?!


-Je sais où ils sont.

-Comment?

-Mon maître m'y a amené une fois.


Il ne s'agit même plus de s'étonner à présent. Trop de choses en rapport avec ce garçon restent des énigmes, et malgré tout Jonas prend ça comme acquis. Il le comprend. Il le connait. Il le suit.


Le garçon semble effectivement connaître le chemin et les guide à travers le dédale des couloirs, le rouquin juste derrière lui. Parfois il s'arrête et jette un œil aux alentour comme pour chercher un détail pour sa mémoire. Et finalement il s'arrête devant une gigantesque porte, richement ornée. Aucun bruit ne filtre de l'autre côté.

-Pourquoi as-tu désobéi à Daamon? demande finalement Jonas.

-Je ne lui ai pas désobéi. Il ne m'a jamais ordonné de rester dans cette pièce.


Le rouquin hoche la tête et s'approche de la porte. « Comment on fait pour entrer? » S'il réussit à l'ouvrir, il va se faire repérer à coup sûr...

Kirsan le regarde toujours sans rien dire et d'un geste lui désigne un petit renfoncement pas loin. Ah, donc... il y a une autre entrée. Il lui jette un nouveau regard, heureux, et le serre brièvement dans ses bras avant de se diriger vers la petite porte sans un regard en arrière. Qu'il fasse ce qu'il veut.


Arrivé à l'intérieur, il plaque sa main sur sa bouche, retenant une exclamation. Des centaines de démons tous plus beaux les uns que les autres sont réunis, alignés, à genoux au sol. La pièce elle-même a des proportions si grandes qu'ils paraissent insignifiants au centre. Jonas reste un instant figé puis se déplace à moitié courbé, en rasant les murs, cherchant des yeux Jalil. Il est de toute manière caché derrière des canapés, des tables, des coffres, d'énormes piliers qui se trouvent à intervalle régulier de chaque côté de la pièce, personne ne peut le voir. Comme il est arrivé d'un côté de la pièce, à la fin de l'alignement, il se dirige vers le trône immense qui se trouve de l'autre côté et qu'il n'avait pas remarqué au départ.


A sa vue, son cœur s'accélère brutalement. C'est... terrible. Ses yeux remontent lentement, détaillant ce qui se trouve dessus. Une créature énorme, monstrueuse. Le Diable? Non, il n'existe pas... On dirait une bête. Nue, la peau comme du cuir sombre, rude, des yeux rouges et terrifiants, des griffes au bout de ses pattes énormes... Et des cornes. Il n'a rien d'humain, rien de beau.


Jonas lui jette un regard inquiet, sa voix puissante résonne dans ses oreilles. A ses pieds, un démon est debout et se met à parler, mais le jeune esclave ne comprend pas vraiment ce qu'il dit. Il ne maîtrise pas encore parfaitement cette langue infernale. Le chef acquiesce et fait un geste pour le renvoyer à sa place. Jonas avance encore un peu, il est presque arrivé au bout lorsqu'il voit enfin son maître à l'avant et un sourire vient jouer sur ses lèvres avant de se faner brutalement.


La scène qui se déroule devant ses yeux le fait se hérisser de rage sans qu'il arrive à comprendre pourquoi. Cela fait déjà si longtemps qu'il sait que des changement s'opèrent en lui, mais là il voit pour la première fois l'ampleur de son évolution. A la vue de ce démon si fier, si imposant, de celui qui le premier a réussi à lui faire ressentir quelque chose, il ne désire qu'une seule chose : qu'il reste sauf.


Le voir se faire réprimander lui fait serrer les dents et les poings, mais il n'ose pas bouger. Leur chef a l'air de lui reprocher quelque chose, mais quoi? Il ne sait rien, Jonas n'est au courant de rien. C'est avec angoisse qu'il le voit s'approcher lentement sur un signe de la créature et se faire empoigner violemment par elle. Jonas sent son cœur s'accélérer. Il a chaud, bien trop chaud, un cri monte dans sa gorge. Il voit comme à travers un voile les vêtements de Jalil se faire arracher et ses doigts s'enfoncent dans la peau de ses bras. Son sang coule. La dernière chose qu'il perçoit est le hurlement de son maître.


Il ne maîtrise alors plus rien. Son corps est en feu. Il halète puis un véritable hurlement de fureur lui échappe et il fonce vers son maître, les crocs en avant. Sa rage est telle qu'elle en devient insupportable. Il faut que cela cesse. Il faut qu'ils partent d'ici. Il faut tuer...

Il se jette sur eux.

Ses canines s'enfoncent dans la chair sombre. Il grogne quand le sang envahi sa gorge et qu'une main s'abat sur son dos pour l'arracher de là. Et la voix de Jalil qui crie son nom...


Puis d'un seul coup c'est le trou noir.


Jeu 8 jan 2009 Aucun commentaire