Rêves d'Absynthe

 Pourquoi ?… Elle me murmure

Elle prononça cette question comme une peine, comme si elle ressentait ce qu’au fond de moi j’essayais d’enterrer. Elle le crache comme une vérité dure, une vérité dont je ne suis pas encore capable de dire.

- C’est un peu tôt je crois…trop frais pour en parler.

Mes yeux s’assombrissent revoyant le sourire si rayonnant de Jim, cet être qui est parti maintenant me laissant seul maître de mon destin.

- Hum pardon…Excusez moi je ne pensais pas à grand-chose…

Elle semble gênée, mal à l’aise par rapport à sa question. Je ne lui en veux pas, il est normal qu’elle se la pose comme je ne cesse d’injurier celui qui lui a brisé ses rêves ! Espérant de tout mon cœur qu’il subisse autant qu’elle.

- Et vous ?

Je demande plus docilement, peut être est-ce assez osé après ce que je viens de lui dire mais après tout j’aimerai aussi comprendre.

- Moi ?

- Oui il n’y a personne d’autre ici.

- Ha…

Elle ferme les yeux et pose sa main sur son front, elle n’est pas encore totalement réveillée ou bien alors elle se rappelle de mauvais souvenirs, ce n’est peut être pas une bonne idée de lui fait revivre cet enfer.

- Je…C’est compliqué…Une peine de cœur on va dire…

- Votre petit ami ?

- Ex petit ami oui…Avez-vous quelqu’un dans votre vie ? Dit elle soudainement

J’avais bel et bien peur de cette question. Que dois je répondre ? Que j’ai toujours été un vrai salaud avec les femmes ?

Que depuis que l’une d’entre elles dont  j'étais amoureux m’a trompé dans mon propre lit, je suis un vrai connard et que cette haine que j’ai ressenti ce jour là je la reporte sur toute la gente féminine ?

Qu’aujourd’hui j’ai peur de la perdre, qu’aujourd’hui je n’ai plus personne et qu’elle ma déjà rendu dépendant…que j’ai peur de la faire fuir…j’ai peur de ne plus jamais la revoir…que maintenant je regrette d’être si rancunier…Que dois je dire ?

Je ravale ma salive difficilement, quelqu’un à dit un jour que la vérité est dure à entendre mais nécessaire, si j’espère ne serai-ce que la revoir autant que je ne commence pas à lui mentir maintenant.

- Moi…Heum…En bref je ne suis pas du genre à me mettre en couple. Je…

Je vois ses yeux s’écarquiller, elle devient toute blanche, je sens d’abord sa main se resserrer sur la mienne puis la lâcher brusquement. Ses yeux sont remplis de larmes. Je me sens mal tout à coup…j’ai peur. Je vais pour m’excuser mais elle se lève soudainement comme répugnée, écoeurée, elle regarde comme un insecte, un assassin, elle voit en moi le visage de celui qui l’a meurtrie…

Elle recule, encore, encore…

- Attention !

Elle s’approche du bord, mon cœur palpite, j’ai peur non pitié pas ça ! Faites qu’elle n’y pense même pas ! Ne lui donnez pas le courage de sauter je vous en prie !

- Vous n’êtes qu’un monstre comme les autres. Une plaie, une horreur !

Un bruit sourd raisonne en moi. Est-ce mon âme qui s’est brisé ? Mon âme encore plus humiliée, où la certitude que je l’ai perdue ? Mon dernier espoir qui sombre qui s’éteint, me laisse perplexe face à ses propos qui me poignardent au plus profond de mon être. Mes larmes se bloquent arrivées à ma poitrine me pressant la cage thoracique, mes yeux n’arrivent plus à suivrent. Elle s’en va. Je suis seul. Elle part. Je suis seul.
Elle n’est plus là.

Je ne sais combien de temps je suis resté là debout, attendant que mon esprit reprenne le contrôle, je me dirige comme un automate vers l’extérieur faisant bien attention de ne pas recroisé les petits jeunes qui me connaissent tous.

Je marche jusqu’à ma voiture qui était devant le café, j’aurai espéré qu’elle y soit encore et c’est dans un élan désespéré que je regarde le tabouret vide du bar sur lequel elle s’engouffrait.

Je l’ai perdue.

Je rentre chez moi le regard vide d’émotion, je ne vois même plus la route. Mes yeux me piquent mais je ne pleurerai pas…je ne pleurerai pas…

Finalement je m’arrête devant le commissariat, pour me consoler je vais reprendre l’affaire que j’ai laissé en cours. Retrouver l’enflure qui à tué mon meilleur reste ma priorité, même si cette fille hante mon esprit. Je ne sais même pas comment elle s’appelle…que je suis pathétique.

- Inspecteur ! Dit Carlos en rentrant

- Oui.

- Voilà les listes d’appels, les récentes disputes, les conquêtes tout sur votre…enfin la victime. Dit il un peu gêné

- Merci.

Il referme la porte en partant m’adressant un regard plein de réconfort ! Mais qu’est-ce que j’en ai à foutre ! Je ne veux voir personne.

Je veux juste la voir elle…

Qu’est-ce que j’ai fait mon Dieu ? Pourquoi vous ne m’avez pas tué moi !

Je rentre ma tête dans mes bras cachant la honte et la peine que je ressens, une peine qui me frappe depuis ce matin et qui ne cesse de continuer, qui risque de me tuer…me pousser au suicide.

Non…je n’en ai jamais été capable c’est pas aujourd’hui que ça viendra. Je regarde les numéros, ce sont tous ceux de sa boîte, ses amis, sa petite amie que j’ai déjà interroger mais c’est tout, pas même une piste ! Bordel avant de partir t’aurai put écrire le nom de ton assassin.

J’attrape brutalement le rapport des interrogatoires, je dois encore interroger ses parents et ses ennemis peu nombreux à ce que je vois. Je ne sais pas si un jour j’arriverai à retrouver le criminel mais en tout cas, tout ce que je peux dire c’est qu’il a de la chance. Être débutant et réussir à le faire sans donner aucune piste c’est assez rare.

Je jette les rapports d’énervement, je ne suis vraiment pas d’humeur à regarder ses fichus papiers qui me rendent malade ! Ces papiers qui me montrent que je ne suis qu’un simple flic venant de perdre son meilleur ami par un abruti complètement à la masse assoiffé de vengeance. Ni préparé, ni vu, ni entendu !

Il doit être vraiment discret pour ne rien avoir sur lui. J’ai déjà pensé aux diverses filles qu’il a envoyé promener mais personne ne sait rien sur elle mis à part que certaines le harcelaient, la dernière en date était une cruche d’après sa petite amie. Il la trompait déjà avec celle qu’il avait de son vivant.

Une pauvre fille naïve, oui, qui tombe sur des salopards comme moi…

Son sourire.

Je revois encore son sourire doux, sa main me caresser la joue, un geste si innocent et si tendre ! J’en avais besoin et la voilà loin ! BORDEL ! Je frappe d’un coup pied violent mon bureau en bois qui bascule renversant tous les papiers avec s’étalant par terre. J’ai l’impression de n’avoir fait qu’enfoncer ce putain de couteau encore plus profond dans son cœur ! Je me répugne moi-même.

Je ferais mieux de me pendre pendant qu’il est encore temps.

- Inspecteur ! Carlos me tapa  légèrement le bras

- Hein ? Dis je à moitié réveillé

- Monsieur vous vous êtes endormi il est déjà dix heures…, il me dit un peu inquiet

- Ah…

Je me redresse, baille un bon coup, étire mes bras et me frotte le visage rapidement. Je regarde Carlos qui est consterné par le carnage dans mon bureau, je lui somme de partir du regard, il s’exécute de peur que je m’ énerve contre lui.

Je changerai jamais de tactique.

Je remet mon bureau debout et enfile ma veste pour sortir prendre un café et l’air pur. Aujourd’hui je m’occupe d’interrogatoire je dois être au meilleur de ma forme, même si je suis assez impressionnant par mon caractère très démarqué ils n’avouent pas aussi vite que ce que je voudrais.

Je sors une cigarette de ma poche, ça fait bien longtemps que je n’ai pas fumer ma petite nicotine si indispensable d’habitude. Je tourne les yeux et vois un couple se disputer prêt d’un banc, la fille lui tourne soudainement le dos. Le garçon semble désemparé, il se met à genoux lui demande pardon dans la plus belle des façons. Il lui sort la fameuse petite boite.

- Pff…,je soupire

Je me remet à penser à elle.

Seras tu sur ce toit ce soir ? J’aimerai tant.

Je sais que tu y sera. J’aimerai tant.

Même si tu ne veux plus me voir j’aimerai juste te voir en secret, comme si tu étais inaccessible, j’aimerai juste te protéger de loin, je voudrai revoir ton visage lorsque que tu scrutes l ‘horizon et que ton cœur semble apaisé.

Juste de revoir encore une fois.

Ven 12 sep 2008 2 commentaires
"Bordel avant de partir t’aurai put écrire le nom de ton assassin."  C'est sûr qu'il en a eu le temps ! xD
Deadly - le 29/10/2008 à 17h20
"Espérant de tout mon cœur qu’il subisse autant qu’elle."
Bah écoute, ça c'est sûr qu'il a subit autant qu'elle ou plus vu qu'il est mort xD

Mais, il est quand même sur cette affaire ? Parce que vu qu'il connaissait la victime, normalement il ne peut pas enquêter dessus, je me trompe ?
Deadly - le 31/08/2009 à 15h24