Rêves d'Absynthe



Partit, il est partit.

Il s’en est allé, une expression  de  dégoût  fixée  au visage… Pas  le temps pour  mes  simagrées  d’après lui.

« Tu dois  relativiser, nous  deux c’était  pas  sérieux, puis j’ai quelqu’un d’autre… »

Je  ne sais  pas  si cette  phrase  a  été  dite  dans  le  but  de  me  consoler, ou bien de  me  détruire. Mais  en tout  cas  elle ne m’a  fait  que plus mal. C’est con un homme.

Je  hais les  mecs. Je vous déteste tous !

Vous qui me  ruinez  l’esprit  et  la  santé, vous qui me  pourrissez de  promesses, de  faux espoirs et  de  mensonges.  

Je  reste là, adossée  à ce mur, sanglotante, hésitante, détruite  de  l’intérieur. Bien que  ça  ne fasse  pas  longtemps que  nous étions ensemble, j’avais  eu le temps de  m’imaginer  un futur  à deux, j’avais  eu le temps de  tomber  amoureuse.

Est-ce  un pêché d’avoir un cœur  d’artichaut ? Cette  expression est ignoble  par rapport  à ce  que  l’on ressent.

Je n’ai rien à voir avec  un légume ! Bien que  l’état  dans  lequel je  me trouve  s’en rapproche.

Rah… Je soupire et  lève les yeux  vers  l’ampoule  qui éclaire  l’entrée à défaut  de  soleil. Pourquoi suis-je assez  conne  pour  vous aimer  autant? Pourquoi faut-il être assez faible pour faire  que nos histoires  d’amour fassent de nous des esclaves de ces  relations ?

Pourquoi nos  vies  tournent-elles autour de  tout  ça ? Je  me  souviens de  chaque  histoire d’amour  que j’ai vécu.

La  première, celle  qui englobait  ma  première fois désastreuse, c’était  en fin de  lycée. J’étais désespérée, j’avais  honte de moi, honte  d’être  la seule  « enfant », et  j’étais  follement  amoureuse d’un des  beaux  gosses du bahut.

A  une  soirée  de  fin d’année, nous  avons couché ensemble, lui était  complètement saoul, de toute  façon pour  coucher  avec  ce  que  j’étais  il fallait  l’être. J’espérais  avoir des  étoiles  plein les  yeux, je  n’ai obtenu qu’un jet de  liquide tiède dans  ces  mêmes yeux, et  ce  après  vingt  minutes de  douleur insupportable.

Et  oui, à cet  age  là les  jeunes regardent  de  vidéos à caractère plutôt « libéré » dirons nous, et  comme presque  tous ces films  finissent  ainsi, mon don juan en a  fait  de  même.

J’ai mis  un an à m’en remettre, un an à tenter  d’oublier  cette humiliation, cette  humiliation mise  sur  le  compte  de  l’alcool. Et  non de  la connerie  à l’état  pur. Sept autres ont  duré  quelques mois, et  ont  fini par  la  découverte d’une  maîtresse.

J’ai mis ça sur  le compte de la  routine. Deux  autres ont été retrouvés dans mon propre lit, avec  une amie. J’ai mis  ça sur  le compte  de  mon manque  charme. Les  douze autres n’ont été que des  « coups d’une nuit » enfin pas  pour  moi.

D’ailleurs ces « nuits » ont duré des  semaines durant lesquelles je pensais être en couple, mais  en fait je n’étais  qu’un plan cul.

 

Vous  l’aurez  compris…

Je suis naïve, naïve  à en pleurer d’ailleurs.

Une simple  idiote  qui finira  sa  vie seule et  sans  espoirs.

Mais  je n’en ai aucune envie… J’aimerai tant  aimer, et  être  aimée  comme  je  le  mérite.

La  pluie claque contre  les  carreaux de  mon appartement. Je  l’écoute  quelques  instants, perdue dans  la  contemplation de  cette  lumière, artificielle au moins autant que moi. Si tous  ces  hommes  n’avaient pas  été là, j’aurais  peut-être  rencontré  la  perle  rare, et  je  serais  peut-être  heureuse à l’heure qu’il est…

 

La  foudre  retentit. Tous des salauds. Tous  des  ordures. Une  fenêtre mal fermée s’ouvre et  laisse entrer jusqu'à  moi un vent chaud, lourd, chargé de  colère, d’orage.

La  foudre retentit encore  une fois à mes  oreilles, plus  forte qu’avant. Ils ne  méritent pas  de  vivre… Je  ne suis pas  seule  à être  brisée.

Combien se sont jetées des toits par  amour ? Combien ont  ruiné  leurs  vies ?! L’orage s’approche toujours plus de moi.

Je  tremble  de  colère.

Pourquoi ces êtres malsains  vivent-ils ?! Pour  tromper et abuser, pour mentir et abîmer. La  foudre  retentit une fois encore, je  sursaute, les lumières s’éteignent.

Tout  le  quartier  est plongé dans  le  noir, j’entend  la  pluie  marteler la rue, les  toits, et la terrasse. Je me  lève plus  que  calme  à l’extérieur.

 

La cage  est ouverte.

 

Je m’avance  sans  crainte à travers les  pièces jusqu'à  la  terrasse, et  me  glisse  sous  le  rideau de  pluie glacée.

En quelques  secondes je  suis trempée  de  la  tête  aux  pieds, mes  cheveux  me collent  à la  peau que la  colère  rend  tiède. Je  virevolte sous  la  pluie comme  une  folle en pleine crise, je  ne  me  suis jamais sentie si libre.

 

Ce n’est pas  moi le  problème. C’est eux. 

 

Eux sont  les  erreurs de la  nature, moi je n’ai rien fait. Eux  sont  mauvais et moi non. Je  contemple l’obscurité sans ciller, dévorant la ville  du regard et  ignorant les  gouttes me pénétrant dans les  yeux.

Tu m’as  détruite, je te détruirais autant que je t’ai aimé.

Adieu mon amour, adieu. Je  claque la porte de mon appartement, mes clefs de voiture dans une main, un couteau dans l’autre.

 

L’heure n’est pas  aux  regrets  mon ange, mais à la  vengeance, une pure et  simple  vengeance  mon tendre  Amour. Mon Jim.

Mer 10 sep 2008 3 commentaires
koi si g bien suivi c'est le best frien de steph koi !! et elle va le tuer nan !!!
pb-spn-bones - le 10/09/2008 à 16h14
 Merci de m'avoir laissé une adresse pour te remercier de ton commentaire qui m'a fait très plaisir. J'ai été très surprise de découvrir un site aussi élaboré. Sans vouloir te vexer je m'attendais plutôt à une plateforme du type "skyblog" que la plupart des internautes utilisent. Bref je suis épatée et je commence donc à lire tes écrits qui pour ce que j'en ai lu semblent prometteurs pour la suite. Dommage que certaines histoires soient en pause car elles me semblent particulièrement attractives.
Cassandra (Melle-K) - le 17/04/2009 à 18h03

Aïe! Jim, l'ami de l'inspecteur...

Kurousagichan - le 14/05/2010 à 22h55