Rêves d'Absynthe
J’entend des pas qui entrent dans ma chambre, je sors rapidement de l’eau et attrape une serviette que je noue rapidement à ma taille. Manque de bol aujourd’hui elle est bleue.
J’ouvre vivement la porte de la salle de bain, trempe la moquette de la chambre et tombe nez à nez avec… Miyavi.
C’était vraiment prévisible me direz vous. Il se tient au milieu de la pièce et me détaille de haut en bas avec le même sourire pervers que Cathy.
Je sens son regard glisser sur mes lèvres humides, perlées de goûtes d’eau, longer mon cou et mes clavicules, faire une pause sur mes pectoraux et suivre la ligne de mes abdos parfaitement dessinés.
Un frisson me parcours, il continue son examen, et je sens une douce chaleur m’envahir.
J’aime qu’il me regarde comme ça.
A cet instant je me demande même si Cathy me voit comme lui. Il remonte enfin les yeux vers mon visage et je le coupe comme je peux dans son étude physiologique.
–Tu as fini ?
–Pas tout a fait.
Il dirige son regard vers mon entre jambe couverte par la serviette bleue.
–Je n’aime pas le bleu.
J’ai envie de répondre que moi non plus, que je veux qu’il m’emmène dans son univers de couleurs, mais rien. Il ne sort que l’attitude normale d’un prof :
-Qu’est ce que tu fous encore chez moi ?!
Bon attitude d’un prof certes, pas forcément le vocabulaire… Je l’aurais imaginé se braquer, piquer une crise ou au moins râler, mais non.
Miyavi contourne le lit, se retourne face à moi et retire délicatement sa veste blanche, dévoilant un t-shirt moulant son torse.
Sa veste glisse lentement le long de ses avant-bras, dénudant sa peau translucide. Je n’arrive pas à en détacher les yeux, j’aimerais tant la toucher, la sentir…
Je secoue la tête, et l’écoute finir sa phrase.
–J’ai déjà répondu à cette question hier… Monsieur.
Il s’allonge langoureusement sur le lit, laissant reposer sa tête sur l’oreiller sur lequel mon visage reposait quelques heures plus tôt. Ses yeux brillent, il m’observe, il sent qu’il a gagné.
D’ailleurs il n’en est pas loin je reste là, pétrifié, trempé, rouge comme une pivoine sans doute. J’ai chaud, tellement chaud.
Un éclair de lucidité me traverse l’esprit et je baisse lentement les yeux vers mon anatomie sous ceinturale (nouvel adjectif), priant à chaque seconde…
Quand j’atteins enfin du regard la chose qui m’effrayais, absolument pas au repos, je vire encore plus rouge qu’avant.
Peut-être coquelicot en fait… Où rose rouge, presque bordeaux… Si dieu existe, faites qu’il n’ai rien remarqué, ce qui est stupide car il faudrait être aveugle pour n’avoir rien vu.
Je relève les yeux, il sourit toujours, un sourire de victoire, il a vu. Je me retourne vivement et repart dans la salle de bain.
–Barre toi d’ici Miyavi, j’ai pas besoin de toi ni de ta pitié. Casse toi maintenant ! Hurlais-je à travers la porte en bois tandis que des larmes de honte coulaient sur mes joues.
Un sanglot m’échappe. Tant pis, il doit déjà être partit, il n’aime pas que je lui parle aussi mal. En tout cas hier il est partit. Je me jette sous la douche glacée pour faire assourdir mes sanglots de haine et de honte, mais aussi pour refroidir les ardeurs d’une certaine zone de mon anatomie.
Cette fichue queue pas capable de se tenir tranquille en société. Je bande pour un homme. Je bande pour un gamin. Je bande pour mon élève.
Mes sanglots redoublent, trop de stress ces derniers jours.
Ma première journée désastreuse, la rencontre avec ce crétin, mon passage à tabac, mes engueulades avec Cathy, la véritable entrée dans ma vie de ce canon, la remise en question de mes préférences sexuelles…
C’est trop. L’eau froide commence enfin à agir.
Je respire un peu mieux. Mais mon instinct me dit que quelque chose cloche lorsque j’aperçois une main blanche aux longs ongles argentés glisser devant moi et couper l’eau.
Le pauvre quand même T_T
La détresse de Séb' est tout à fait touchante. On dirait bien que Miyavi le met dans tout ses états ! t'ai-je déjà dis que j'adorais ton histoire ? Moui ? Eh bien je te le re-dis, j'adore ton histoire. L'humour est tout simplement... ilarant ! ^^
bref ^^ j'imagine trop le scène, le gars en serviette dans l'encadrement de la porte et l'autre qui lève le sourcil XD