Rêves d'Absynthe
Lorsqu’elle se réveilla elle se trouvait dans un campement de fortune, allongée sur des bouts de tissus raccordés entre eux.
Au dessus d’elle le soleil brillait à travers les arbres secoués par la brise. Où était-elle ? Elle avait mal à la jambe. Ah oui c’est vrai.
La mémoire lui revenait. Elle avait achevé le dernier du peloton. Il y aurait de quoi être fier en temps normal.
Mais le chef aux cheveux noirs dont elle ne connaissait pas le nom (mais vous si), se débrouillait bien mieux qu’elle sans aides extérieures.
Pas d’épée qui fait lampe de chevet tant elle brille, pas de Meshamhaan garde du corps, seulement ses muscles et son agilité. Et de ça elle n’avait strictement rien, même si ses courses journalières lui avaient donné une forte endurance et un bon souffle. Elle glissa sa main sur son visage, et tenta de se relever.
La plaie la lançait fortement, mais il n’était pas question de jouer l’handicapée plus longtemps. Elle se redressa et remarqua que son lit de fortune avait été dressé à l’écart des autres du groupe. Pourquoi ?Un éclair blanc passa derrière ses yeux. Dainsleif. Où était la lame blanche ?! Elle courut au milieu du campement, la cherchant de tous côtés, affolée. Et Al Hataal ?! Elle boitait en direction de la rivière lorsqu’elle la vit, ou plutôt la sentit.
Elle était là mais elle ne la voyait pas, elle ne voyait que le jeune homme aux cheveux noir. Le vrai guerrier de l’histoire. Se dernier se tenait accroupi au bord de la rivière, ses longs cheveux noirs flottant dans son dos. Il l’entendit arriver, le souffle court, et la jambe traînante.
Il se retourna un sourire aux lèvres, un si beau sourire qu’elle quitta des yeux pour regarder ce qu’il tenait entre ses mains. Son cœur s’arrêta de battre. Alors c’était fini toute cette aventure ?
Elle ne serait pas allée bien loin… Le beau brun lui parlait, son sourire toujours affiché sur ses lèvres. Il tournait et retournait Dainsleif dans tous les sens, comme on aurait vérifié l’état de fraîcheur d’un steak.
Aby en avait mal au cœur pour l’épée. Jamais elle ne l’aurait traitée de cette manière. Cette lame était bien vivante, et jamais au grand jamais elle ne lui aurait manqué de respect.
Elle l’entendait siffler dans les airs, vibrer, couper l’air autour d’elle, elle n’entendait qu’elle.
Et à présent elle entendait Al Hataal sauter par-dessus la rivière et approcher des deux jeune gens. Les deux se tournèrent vers lui à son arrivée, il semblait impassible. Alors il avait accepté ça sans m’en parler ? Je vais devoir rester ici ? Aby lève les yeux vers Kaelith, et lui demande sèchement :
-Qu’a-t-il dit ?!
–Qui ça ?, murmure Kaelith, surprit.
–Al Hataal. Me prends pas pour une conne.
–C’est qui ?
Aby soupire, fatiguée de ces histoires.
-Laisse tomber, je vais pouvoir rentrer chez moi, c’est chouette.
Elle s’en va d’un pas décidé vers le campement pour récupérer ses affaires. Mais le jeune homme l’appelle.
–Hey attend, tu oublies ton épée !
Elle se pétrifie sur place. Quoi ?! Une chaleur intense l’envahit, tous ses muscles se détendent d’un coup. Elle est heureuse.
Heureuse de n’avoir été que parano et non intuitive. Un mince sourire se profile sur ses lèvres. Le jeune homme la rejoint et lui tend Dainsleif, ne sachant plus trop comment prendre cette fille si spéciale.
Elle la touche, l’effleure comme la première fois. Lance un regard à Al Hataal qui se passe de mot. Elle est heureuse.
Lui soupire de sa bêtise et va faire le tour du campement, effrayant ses habitants. Elle caresse la lame nettoyée de son sang. Elle l’aime. C’est sa propriété, son alliée.
–Comment tu t’appelles ?
–Kaelith et toi ?
–Dainsleifin. Tu es doué au combat.
–Toi aussi, tu es presque effrayante.
Dainsleifin rit, et sourit :
-Fais moi plaisir Kaelith, ne pose plus jamais la main sur Dainsleif.
–Excuse moi… Tu m’as l’air très liée avec cette lame.
–On peut dire ça, elle rit à nouveau, et s’installe sur la mousse. Viens je vais te raconter tout ce que je sais, il faudra que tu contes tout ça à tous ceux que tu rencontres. Il s’assirent et discutèrent jusqu'à la nuit tombée. Le lendemain la jeune femme repartit, blessée, mais trop fière pour rester parmi eux.
C’est ainsi que commença la légende
de Dainsleifin.
(40 articles que j'attendais de pouvoir la placer mouhaha)