Rêves d'Absynthe

La  jeune  femme  resserra  nerveusement  sa  veste et remonta son sac contenant  le  livre  de  cours dont  sa  cousine  avait  « ab-so-lu-ment » besoin pour  ce  jour  même  d’après  ses  dires.

Malgré  sa  bonne  volonté elle  ne  pouvait  s’empêcher  de  penser que  la   jeunette  aurait  pu lui demander  ce  livre  plus  tôt  qu’a  7h30 du matin, surtout  avec  le  froid étonnant de  la  saison.

Elle  releva  la tête vers  le  ciel, perdue  dans  ses  pensées, se  demandant  comment  allait  finir  ce  monde, et  quand  le petit  peuple  allait  se  rendre  compte  de  l’ampleur  de  la  situation, souvent  on lui disait  qu’elle  dramatisait… A  son  goût  ce  n’était  pas qu’elle  dramatisait  les  choses, mais  plutôt  qu’elle  s’inquiétait à juste  titre.

 

Laissons  cette  demoiselle  le nez  en l’air quelques  instants, à son age rêver  fait  du bien, bien qu’elle  ne  semble  pas  forcement rêver des  mêmes  choses  que  les  autres jeunes  de  son époque.

Le  monde  entier à part  vous  et  moi ignore  ce  qui s’est  déroulé  dans  la  mine  de Tautona.

Vous  non, Ô chanceux !

Ce  que  vous  ignorez  par contre, c’est le  soulèvement qui a  suivi le  drame  de  la  mine. Pendant  des années, les Autres  se  sont affrontés entre  eux. Une  partie  du peuple  des  Sous-Sols a, des  suites  du témoignage  de  quelques  soldats  responsables  de  l’explosion de  la  mine, évoqué  la  possibilité  d’enseigner aux  êtres Faibles le  respect de  la  planète  qu’ils  partagent, tout  en douceur. L’autre  partie, radicaliste, est restée  campée  sur  ses  positions, ne  désirant  que  supprimer la  vermine  qui ronge  leur  terre.

Ces  deux partis  ont  en effet  guerroyé  pendant toutes  ces années, le  parti Pensant d’un coté, et  les  Radicalistes  de  l’autre.

Vous  l’aurez  deviné, les  cerveaux  l’emportent  rarement  sur  les  muscles et  la  brutalité sans  faille dont  font  preuve  certains  êtres.

Après  de  nombreux  combats  sanglants, les  Autres  les  plus  intelligents  et  ouverts  ont  été  éradiqués du peuple  d’Outre  Terre. Seuls  demeurent  quelques  résistants, cachés  au cœur des  immenses  armées guerrières englobant tout le  peuple, fondées depuis  le  couronnement du nouveau Seigneur régnant : le roi Vahlmoeryn.

(Certes  c’est moche  je  l’admet, mais  il est pas  fait  pour  être  apprécié  ).

Des  armées ? "Pourquoi" me  demanderez  vous. Hu. Hu. Mais  quel suspense, allez  je  sais  que  vous vous  en doutez.

La  touffe  de  cheveux  incoiffables couleur  framboise, arriva devant le  lycée  de  sa  cousine, après  avoir évité  un poteau de  justesse (c’est ce  qui arrive  quand  on regarde  bêtement  le  ciel hé  oui),

Elle  contempla  quelques  instants  l’immense  cathédrale aux  allures  de  reine  en dentelles tant  sa façade était  finement  taillée, rougie  par  le  soleil encore  naissant. Puis elle chercha  du regard  la  grande  blonde qui l’avait  forcée  à se  lever  de  si bonne  heure  par  souci de  faire  bonne  impression.

Elle  la  repéra au milieu d’une  bande  de  greluches, vêtues  de  rose, de  jaune, d’une  ribambelle  de  couleurs  pastelles, les  unes  avec  des  perles  dans  les cheveux, les  autres  avec  d’ignobles  créoles dorées tout  droit  sorties  des  boutiques  « claire’s », certaines   maquillées  comme  des voitures  volées, à savoir  triple  couche  de  fond  de  teint  ultra  mat pour  avoir  l’air  bronzée, les autres  éternelles  binoclardes à cheveux  longs, raie pile  poil au milieu et  pas  un épis  qui dépasse. (Teuh teuh teuh on y est toutes passées  ).

 

Elle  s’approcha  de  la  masse  jacassante, et  son sourire  s’évanouit  au fur  et  à mesure  quelle  avançait vers  cette  bande  de « Grandes perches de  mes  deux ».

Arrivée à hauteur  d’épaule  de  l’une  d’elles, elle  s’incrusta rapidement  au centre  du troupeau, attrapant  sa  cousine et  lui collant délicatement son livre dans  les  bras, au point  que  cette  dernière recula  d’un pas  sous  le  choc.

« Moi aussi ça  me  fait  plaisir  de te  voir  Aby chérie », dit  elle  avec  un grand  sourire une  fois ré équilibrée, et  ajouta « toujours matinale  hin ? »

Un grognement  assez  sourd  lui répondit:

« J’espère  que  c’était  une  question de  vie  ou de  mort ma  chouille »

A  ces mots le  sol se  mit  à trembler. D’abord  légèrement puis  de  plus  en plus  fort. Au départ, les  regards  étaient  mi-surpris mi amusés, mais  avec  les  secondes les  secousses  se  firent  plus  violentes.

Les  gamines  hurlaient, la  moitié d'entre elles étaient  déjà tombées  à terre.

La  dite  Aby, était tombée  parmi  les  premières  et restait  assise à regarder  le  sol trembler.

Dans  ces  moments  là, tout  se  passe  si vite que  malgré  toutes  nos bonnes  résolutions on garde  un éternel air  stupide affiché  sur  le  visage, la  bouche  entrouverte et  les  yeux grands  ouverts, l'air  hagard et  perdu. 

La  poussière  et  la  terre  formaient  un nuage  de  fumée montant  jusqu’environ trois  mètres. Aussi soudainement que  tout  avait  commencé, la  terre  s’immobilisa.

Oui Aby c'est  le  diminutif d'Absynthe,

oui, l'hérôïne me ressemble,

oui c'est fait  exprès,

mais  n'oubliez  pas  qu'Absynthe est virtuelle,

donc  même  si je  m'y identifie,

ce  n'est pas  moi.

Et  je  n'ai pas  un égo assez surdimensionné

pour  faire  une  histoire sur  MOI lol. 

Mer 14 mai 2008 Aucun commentaire